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Tag gwenandra sur EXCIDIUM - Page 2 DgxnSujet: Mauvaises filles de bonnes familles…
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Rechercher dans: Trésors rpgiques   Tag gwenandra sur EXCIDIUM - Page 2 Nonew12Sujet: Mauvaises filles de bonnes familles…    Tag gwenandra sur EXCIDIUM - Page 2 EmptyDim 19 Avr 2015 - 9:17
Mauvaises filles de bonne famille

Les âmes tranquilles sont comme le vaisseau d'Ulysse :
à fond de cale, elles renferment des outres pleines de
tous les autans furieux ; qu'un accident en crève une,
et le vaisseau tournoie et des abîmes s'entr'ouvrent.
2 AVRIL 2002 ; {#}Gwenandra{/#} 1
 

Une sale journée, dans une sale semaine, dans un sale mois, dans une sale année, dans une sale vie. Parfois, Nyssandra se demande pourquoi elle reste en Angleterre. Ou plutôt pourquoi elle est revenue. Bien sûr, elle a voulu quitter Boston, mais le monde ne se résume pas à Boston et Londres. Elle aurait pu partir n'importe où. Retourner en Australie. Affronter le froid canadien. N'importe où, et il a fallu qu'elle revienne au point de départ, au début de tout ce qu'elle est - ce tout qu'elle déteste à la folie. Dans ce pays qui pourrit sous la guerre, la misère et le racisme. Parfois, elle se demande si elle n'est pas juste naïvement masochiste au final. La réponse se trouve probablement par là, quelque part entre la naïveté de croire que les choses peuvent changer en mieux et le besoin douloureux de se prouver que son pessimisme latent n'est finalement qu'un réalisme particulièrement éclairé. J'avais raison.

Fort heureusement, les auspices ont promis une éclaircie. Non pas du temps, parce que le ciel anglais ne connait que le gris qu'une éclaircie est facilement confondue avec un éclair de passage (et parfois l'or des incendies qui éclatent) (ou le blanc glacé des nuées de détraqueurs qu'on lâche sur la population). Ce qu'on lui promet, c'est une amélioration de l'humeur. Fusse-t-elle artificiellement provoquée par l'alcool que son amie a promis d'apporter avec elle. Pour ça (l'alcool et la présence amicale), Nyssandra est sincèrement reconnaissante. Elle est toujours reconnaissante quand un peu de chaleur venait briser sa solitude coutumière.

« Ouvre Nyss, il caille !!! » De l'étage d'où elle descend, les cheveux enroulés dans une serviette et le corps dans des vêtements confortables (oui, boire du champagne se fait en robe du soir, mais le whisky pur feu se savoure mieux en débardeur et short de coton), Nyssandra entend surtout le bruit du poing qui s'abat sur la porte. Mais elle sait que c'est Gwen - peu nombreux sont ceux qui connaissent l'adresse de ce refuge, et tous la croient à l'hôtel où elle a loué une chambre le temps de quitter son appartement saccagé, près du squat qu'est devenu le Royals -. Alors elle se précipe dans l'entrée, manquant presque de trébucher sur une paire d'escarpins qui se sont écartés de son chemin à la dernière minute. « J’ai apporté de quoi passer une bonne soirée… tu es prête j’espère. » Un sourire entendu fleurit sur le visage de la journaliste alors que, vaguement théâtrale, elle montre la table basse chargée de toutes ces choses indispensables à leur soirée. Glaces de chez Fortarôme, une sélection des bouteilles d'alcool qui ont survécu à leur dernière beuverie, des encas promettant tous une dose conséquente de sucre. « C’est pas un temps à mettre un fléreur dehors ! » Ajoute la Lestrange en pénétrant le manoir. « Entre. » Et elle s'écarte du passage en observant l'état de son amie. Vu la flaque qui se forme dans son couloir (et à nouveau, la paire d'escarpins enchantés s'écarte prudemment), Nyssandra doute que les sortilèges soient suffisants pour sécher une Gwen trempée jusqu'aux os. « Je reviens avec des serviettes et des vêtements secs. »

Quand elle revient, la pluie tape toujours comme une enragée contre la baie vitrée du salon tandis que le vent hurle comme un dément en hantant le lac. Le contraste avec l'intérieur est saisissant. Dehors s'agitent les éléments et dans l'âtre du salon, c'est à peine sur la flambée généreuse crépite. « Sale journée ? » Demande-t-elle, affectueusement, en tendant les serviettes moelleuses et ses propres vêtements. Gwen n'est pas beaucoup plus grande qu'elle, le pull et le legging devraient faire l'affaire. Vraiment, ça devient une manie d'habiller ses visiteurs, songe-t-elle alors qu'un sourire lui tire le coin de la bouche. Puis elle se laisse tomber sur le canapé et rapproche les verres à shot qu'elle ne tarde pas à remplir de l'ambre du whisky. « On trinque à quoi ce soir ? » Les parents qui, non contents de vous traîner dans un monde pourri, vous pourrissent aussi la vie ? Le monde qui conspire contre vous ? La société qui tombe en ruines ? Les amis du passé qui se font torturer à Azkaban sans qu'on ne puisse rien y faire ?
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