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   Tae Oh & Akëla
   14 août 1998

L
'air était électrique autour de moi alors que j'entendais de toute part des ordres donnés aux elfes de maisons qui s'empressaient d'obéir par crainte de représailles si jamais ils venaient à agir trop lentement. Milles échos s'entrechoquaient dans le manoir d'ordinaire si silencieux, si rempli de secrets et de mots retenus. J'avais appris à apprécier le silence et la solitude, je n'avais pas réellement eu d'autre choix. J'avais même fini par préférer le silence aux discussions inutiles et ostentatoires ce qui me valait à coup sûre une réputation de femme de glace dont chaque mot était calculé et minutieusement réfléchi. Rien de plus faux que cela, je n'aimais simplement pas m'obstruer le quotidien de discussions sans intérêts avec des gens sans intérêts. J'étais donc principalement silencieuse car les gens sans intérêts sont nombreux, à mon plus grand damne, et ce sont les plus bavards.
Les rayons du soleil pénétraient dans la pièce et venaient glisser contre le miroir qui me renvoyait mon reflet sans retenu, sans faux semblant, tel que j'étais. L'astre de feu entamait sa descente dans l'obscurité, il ferait nuit d'ici quatre heure tout au plus et d'ici là les invités seront arrivés, le jardin reverra une fois encore les visages émerveillés des convives et leurs actions changeantes au court de la soirée alors que l'alcool ne connaissait aucune restriction. Je m'étais habitué à ces festivités et j'avais fini par savoir quand il était bon et préférable pour moi de me retirer dans ma chambre, loin des mondanités qui m'accompagnent depuis ma naissance. Déjà en Corée, mon père se plaisait à organiser des soirées, des repas conviviaux autour desquels divers sujets étaient lancés tel que la politique, l'économie, les femmes, les enfants, l'éducation, les valeurs et que sais-je encore. Je n'avais pas pour habitude de me mêler à ces discussions que mon père appelait des discussions "d'homme". On m'avait éduqué de sorte à ce que je reste silencieuse dans ces moments-là, que je garde mon opinion pour moi et même mieux, que je disparaisse, que j'aille m'afférer à d'autres tâches plus...propres à mon statut de femme. Mon père était un macho égocentrique, il ne se l'était jamais caché et je ne m'étais jamais demandé si il avait un jour été autrement, ou si il était possible de le changer car cela ne serait surement jamais le cas. Il était ainsi, m'avait élevé avec son machisme et j'étais aujourd'hui le fruit de ses idéaux. Je ne pouvais changer le passé alors autant m'en accommoder et m'afférer à lui obéir jusqu'à ce qu'il n'ai plus d'emprise sur ma personne. Je devais tenir le rôle de la jeune femme bien élevé jusqu'à ce que je me marie, jusqu'à ce que j’appartienne à quelqu'un d'autre que mon père. Car c'est ce que j'étais, une possession, un objet fort bien conçue qui attendait acheteur.  

"Si ma maîtresse me permet de parler..." commença une petite voix derrière moi. Mon regard attrapa le reflet de l'elfe de maison sur le miroir alors que la silhouette venait d'apparaître derrière mon dos. Un signe sec de la tête de ma provenance lui accorda la parole et je le vis afficher un instant de joie avant de le ravaler pour pouvoir me dire ce qu'il désirait énoncer. "Ma maîtresse est magnifique, votre père, monsieur Joo Hee, m'envoie vous dire de porter le collier que votre fiancé vous a offert." un soupire m'échappa et j'aperçu la panique s'afficher sur le visage de l'elfe de maison. Il craignait n'avoir fait une bêtise ce qui m’exaspéra quelques instants avant que je ne me retourne et le renvoie s'occuper des préparatifs. Il s'inclina avec une telle vitesse que son nez claqua sur le plancher. Puis quelques secondes plus tard, il avait disparu. Je fermais les yeux, dégustant le silence revenu. D'ici quelques instants, il disparaîtrait à nouveau, laissant place aux discours de bienvenu répété inlassablement jusqu'à ce que tout les invités soient arrivés. Je n'éprouvais aucune impatience, aucune frivolité quant à la soirée à venir. La quasi-totalité des invités étaient des collègues de mon père ou des proches de ma mère, sans compter les camarades partisans de Jisök. Moi, pour ma part, je n'avais personne à inviter, personne à convier à une soirée où notre Lord serait à nouveau porté tel un Dieu dans les conversations. La majorité des gens que j'avais connu à Poudlard étaient aujourd'hui mes ennemis, presque tous avaient crus et croyaient toujours en la Tâche de Potter, en son destin. Sottises, mais si ça leur plaisait de le croire, tant pis pour eux. Ils le paieront un jour ou l'autre.
Je me dirigeais vers une coiffeuse en bois sombre, ouvrit une boite en bois blanc et en sortie une parure aux joyaux verts. C'était ça, le cadeau de mon fiancé. Un italien, beau, correct, mangemort. J'aurais dû être ravie et je l'étais en partie. Mais je ne pouvais m'empêcher de craindre l'avenir. Et si le courant ne passait jamais ? Et si...et si je ne pouvais pas lui donner d'héritier ? Je ne connaîtrais probablement pas plus grande honte que de ne pouvoir procréer, que de ne pouvoir donner naissance à de futurs partisans du Magister. L'affection et l'attachement s'acquiert avec les années. Nos premiers instants en temps que mari et femme seront peut-être pénibles, peut-être que nous ne nous entendrons pas. Mais dans ce cas là, je ferais jouer mon éducation et agirais de sorte à protéger les apparences, à paraître heureuse à son bras et heureuse en ménage. C'était ça, mon avenir et je l'acceptais car avec lui venait la libération du joug de mon père, un père qui m'effrayait plus que de raison depuis son acte impardonnable. Depuis que j'avais vu le corps sans vie de mon frère sur le sol du salon, il y a de cela quelques temps déjà. Mon frère me manquait, nous avions partagé tellement de choses et pourtant il ne m'avait jamais fait aucune fleur. Il était dur, cruel parfois. Nombre de mes illusions ont étaient brisés par ses soins, mais je savais que c'était pour me préparer car une femme comme moi ne pouvait se permettre de rêver à plus que ce qu'elle n'aurait. J'avais tellement de choses à lui dire et mon père me l'avait arraché avant que je ne puisse ouvrir la bouche. J'avais été furieuse, j'avais été choquée. Puis j'ai fais le deuil de mon frère, de nos instants de complicité masqués, de nos secrets partagés lors de nos ballades dans le domaine. Je n'avais jamais discuté de ce sujet avec Jisök, mon autre frère, car je ne pouvais même pas prétendre imaginer sa douleur à lui. C'était un sujet tabou dans la famille. Officiellement Dränn était porté disparu. Officieusement nous portions tous une part de responsabilité dans sa mort et je savais qu'un jour je m'étoufferais de culpabilité pour n'avoir rien fait pour empêcher ça. 
Je portais le collier à mon cou, l'ajusta convenablement et soupira lorsque le bruit de coups portés à la porte du manoir résonnèrent dans tout le rez-de-chaussé. 

Le salon se rempli rapidement, les convives arrivant par vague. Je m'étais posté au milieu de la pièce, saluant chaque invité un par un. A ma plus grande surprise, voir du monde me fit du bien. En ce mois d'août, il était rare d'avoir autant de personnes autour de soi au même moment et je devais bien avouer que je commençais à m'ennuyer seule dans ce grand manoir. Vêtue d'une longue robe bustier d'un vert émeraude sombre qui rappelait les couleurs de mon ancienne maison, je tendais des poignets de main, proposais une flûte d'alcool, puis de prendre place si jamais ils désiraient se reposer sur les canapés et fauteuils. Un autre convive sembla arrivé alors que l'elfe de maison se précipita pour aller ouvrir la porte. Je pris sa suite. "Pousses-toi, j'ouvre." lui dis-je sans vraiment chercher à être tendre. Je posais la main sur la poignet et ouvrit la porte. C'est la silhouette de Monsieur Ryu qui apparu devant mes yeux et un sourire sincère s'afficha sur mon visage. Les Ryu étaient de très fidèles partisans de Lord Voldemort et cela faisait déjà quelques temps que nous les connaissions et apprécions. "Monsieur Ryu, quel plaisir ! Entrez, nous vous attendions." dis-je poliment en reculant de sorte à lui dégager la voie vers le couloir qui menait au salon, pièce de début de soirée. Cependant ce fut avec une grande surprise que je m’aperçus qu'il n'était pas seul. En effet, à sa suite apparut une personne que je connaissais bien pour être Tae Oh, son fils. Ma surprise dû être facilement visible et pour cause, c'était la première fois que je le voyais hors des murs de Poudlard. Ô, il fut invité de nombreuses fois à ces réceptions, mais il eu toujours le chic pour trouver un empêchement. Je ne cachais, à chaque fois, pas ma déception car il me semblait normal de répondre présent à une invitation. Mais nous n'avions probablement pas la même vision des choses quant à ce sujet et je respectais Tae Oh, et donc je respectais ses choix. Mais le voir me fit grandement plaisir. "Et bien, que me vaux l'honneur de ta présence ?" dis-je d'un ton mi-amusé, mi-provocateur. J'attendais une justification convenable,en autre cas je serais grandement déçu de son manque de répartie.
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Chaque seconde qui s’écoulait me semblait être des journées longues et interminables. C’était là un quotidien que j’avais l’habitude de côtoyer. Même si je devais avouer que depuis que j’étais entré à l’école de Poudlard j’avais pris des aises, plus que je ne me l’étais permis à moi-même. Ne plus devoir supporter mes parents, ne plus entendre mon père me crier dessus, me réprimander et m’ordonner de faire ce que lui voulait que je fasse, m’avait donné comme un avant-gout de ce que l’on pouvait appeler la liberté. Y avais-je droit ? Est-ce que je pouvais le frôler ? L’atteindre ? Etais-je trop gourmand ? De nombreuses questions se passaient dans ma tête, parfois ne trouvant aucune réponse. Et parfois je réussissais à en trouver. Mais là n’était pas le problème. Le problème majeur restait eux, lui et elle. Mon père et ma mère. Même si j’avais des réponses à toutes ces questions il n’en demeurait pas moins que j’étais coincé là. Et même si j’avais la possibilité infime soit elle de pouvoir m’échapper et partir, je ne préférais pas tenter le diable. Je savais de quoi ils étaient capable et je préférais vivre à leur façon et me faire discret que de me rebelle. J’étais un faible, voilà surement comment la plus part des gens me verraient s’ils savaient réellement ma situation, mais j’assumais ce choix de vie. Entendant vaguement du bruit derrière moi, je clignais des yeux, comme chassé de mes pensées les plus intenses. Tournant vaguement le regard je vis alors l’elfe de maison. Souriant en coin en croisant son regard je lui fis un signe de la tête avant de réellement me tourner vers lui. S’il craignait mes parents, avec moi il savait qu’il était en sécurité. Jack, du prénom que je lui avais donné était dans notre famille depuis que j’avais huit ans. Bon nombre d’elfe étaient d’ailleurs passé dans la maison, mais petit j’avais juste tendance à leur donner une paire de chaussette. Je trouvais juste ça débile de devoir avoir un elfe et l’exploité. Mais à force de recevoir des raclés monumentale et des punitions à me rendre fou j’avais cessé cela. Je préférais à présent, lui parler, et en faire un ami, il était d’ailleurs l’un des seuls à pouvoir me voir réellement moi-même. « Maitre, votre tenu est prête. » « Je t’ai déjà dit de ne pas m’appeler maitre quand on est que tous les deux. » Dis-je en lui pinçant la joue.

Son hochement de tête me montra qu’il avait compris. Cette tenue qui se trouvait sur mon lit ne me plaisait guère. Je ne voulais pas aller à la soirée, vraiment pas. Jusqu’à présent j’avais toujours réussi à y échapper. Mais pas cette fois malheureusement. Ma mère étant malade et ne pouvant pas venir, je me devais impérativement d’y aller à sa place. Et j’avais bien compris que cette fois je n’avais pas mon mot à dire. Tant pis. J’irais à cette soirée, m’ennuyer, pour m’éclipser dieu sait ou au bout d’un moment. Suffisait pour cela que mon cher paternel ne me voit pas faire cela. Discutant un peu avec Jack, j’appris que ma mère n’était pas du tout malade, mais qu’elle avait déjà une soirée de prévue avec d’autres femmes. Ben tiens. Et moi pendant ce temps je dois y aller à sa place. Elle ne valait pas mieux que moi. Plissant le nez, je me levais une fois seul pour mettre cette tenue. Franchement mettre un costume si classe ne m’irait pas. Tout en noir, ainsi que la chemise, je grimaçais en voyant le nœud de papillon. Non mais sérieux. Une cravate aurait été mille fois mieux. Mais… Je préférais ne pas polémiquer. M’habillant, je me coiffais rapidement avant de mettre un peu de parfum. Soyons fou. Main dans les poches, je descendis de l’étage avant de rejoindre mon père dans le salon, qui était prêt. Surement depuis des heures. Trop excité d’aller dans cette demeure pour vénérer encore plus son Lord. Lord totalement dérisoire à mon gout. L’écoutant parler, je prenais mon air sérieux, alors que je n’écoutais pas la moitié des choses qu’il était en train de me dire. De bien agir, de bien me montrer, d’être fière d’être le descendant Ryu, bla, bla, j’en avais strictement rien à faire de ces convenances. Dans ma tête je pensais tout autre chose. Ferment brièvement les yeux, je lui suivis lorsqu’il fut le moment de partir. Tout ce que je savais c’est que je connaissais pour sur une personne là-bas. Akëla. C’était sa famille de ce que j’avais compris. Peut-être qu’elle n’y était pas ? Enfin, peu importe, ça ne m’empêcherait pas de m’éclipser quand j’en aurai envie.

En plus, ce soir le ciel était plutôt dégagé, soit, un ciel parfait pour pouvoir regarder les étoiles. Toujours les mains dans les poches, je suivais mon père, le regard vide, dans mes pensées. C’était ce qui m’importait le plus. Avoir droit de penser, de rester dans ma tête. Et c’est bien pour cela que je m’étais mis bien tôt à apprendre l’occlumencie. Et si mes parents l’apprenaient j’osais à peine imaginer ce qu’ils pourraient me faire. Même si dans le fond ce n’était pas non plus un acte super dangereux, ça restait une entrave à Lord Voldemort. Et c’était bien pour cela que je travaillais d’arrache-pied au point d’en avoir des migraines abominable et des saignements de nez plus qu’énervant. Mais le travail portait ces fruits. Si je voulais vivre tranquille, il le fallait. Une fois dans la grande coure des Joo Hee. J’observais les gens qui s’y trouvaient et se saluaient avant d’entrer dans le manoir. Certaines restaient dans le jardin papotant encore. Pour ma part, je continuais de suivre mon père, mes mains n’ayant pas quitté mes poches. Je les aimais mes poches. Le laissant sonner ou frapper à la porte, à vraie dire je n’avais pas fait attention, je tournais le regard au loin. Comme à la recherche d’un endroit ou aller pour m’évader. La porte s’ouvrit et le bruit de l’intérieur me faisant bourdonner les oreilles, je tournais le visage pour la voir. Dans sa robe verte émeraude elle paraissait assez mignonne. Bon, très belle en fait. M’enfin. Elle était toute l’année en vert, elle aurait pu choisir une autre couleur. « Monsieur Ryu, quel plaisir ! Entrez, nous vous attendions. » Suivant mon père alors qu’elle se poussait pour nous laisser passer, j’eux du mal à ne pas sourire en voyant la tronche qu’elle tirait. Oui, c’était bien moi, j’étais là, ce n’était pas un tour de magie. Mon père nous observant, je détournais le regard. « Et bien, que me vaux l'honneur de ta présence ? » Passant brièvement ma langue sur mes dents, je suivis mon père qui préféra nous laisser seul. Il avait surement compris que nous nous connaissions de l’école. C’est ça oui. Dégage. Détournant le regard vers elle, je restais silencieux pendant quelques secondes avant de sourire de façon assez taquine. « Je suis venu pour voir à quoi tu ressemblais hors de l’école. Tu voues un culte au vert ou quoi ? » Dis-je en la regardant de haut en bas. Je crois que c’était ma plus grande phrase depuis des jours. Non des semaines. Je me surprenais moi-même. « Enfin, ça te va mieux que la robe scolaire. » Ajoutai-je en haussant les épaules avant de m’avancer un peu plus dans la salle. Trop de monde. Je n’avais clairement pas envie d’apprendre à les connaitre en plus. Soupirant, j’haussais un sourcil avant de la regarder à nouveau. C’était d’un barbant. Et je crois que je n’avais pas besoin de parler. Mon regard disait tout. Secouant la tête, je m’avançais dans le but de prendre une flûte de champagne. Une dans chaque main, je me tournais vers elle pour lui en tendre une. Au moins. Je ne serais pas seul. J’espère.
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   Tae Oh & Akëla
   14 août 1998


P
oudlard semblait si loin maintenant que j'y repensais. Les années avaient glissées comme des félins sur une plaque de glace. C'était étrange, cette sensation d'être à peine sortie de l'école alors que déjà plus de trois ans s'étaient écoulés. De nombreux liens qui s'étaient construits durant les études avaient finalement disparus au fil des mois et des années. Je ne me sentais pas plus sage et instruit qu'à ma sortie de ma septième année. Oh non, j'aurais même pris le risque de dire que rien ni personne ne m'avait inculqué quoi que ce soit de très important hors des murs de ce château qui avait fait office de foyer pour plus d'une centaine de sorciers en manque d'un chez-eux. Mon emploi me convenait, du moins c'est ce qui était logique de dire. Sainte-Mangouste était un lieu mouvementé à toute heure du jour et de la nuit et bien que je n'y passais pas toutes mes journées, je me sentais toujours lié aux événements se produisant entre les murs de l'établissement magique. Cela faisait déjà quelques semaines que je m'étais octroyé quelques vacances bien mérités, et surtout voulues. Mentalement, soigner des sorciers à longueur de journée, leur venir en aide, était épuisant. Mon empathie pour les blessés ne m'aidaient pas à maintenir le cap comme je l'aurais souhaité. Peut-être n'était-ce pas le meilleur job pour moi, peut-être ne me convenait-il tout simplement pas. Mais qu'importe, je n'avais pas à me soucier de cela car bientôt ma lettre de démission atteindra son destinataire. Aussitôt que je serais mariée, je quitterais mon travail pour me consacrer entièrement à ma tache d'épouse, de femme de mangemort. Peut-être qu'alors je pourrais d'avantage m'investir dans les affaires du Lord et commencer à me faire bien voir de ce dernier. Je m'en sentais obliger. Pour mon père, pour ma mère, pour mon frère. Je devais leur faire honneur, je devais prouver que je n'étais pas dénué d'intérêt. Et pour cela, je me devais de m'illustrer dans la seule matière qui leur tenait à coeur, le mage noir, le magister, Lord Voldemort. Mais jusqu'où devrais-je aller pour les contenter ? Jouer la potiche, parée de joyaux et affichée au bras d'un mangemort noblement italien ne leur suffisait pas, je le voyais, je le sentais et je le savais, il était inutile de se voiler la face. Devrais-je obscurcir mon âme ? Jusqu'à quel point ? Quand seront-ils enfin satisfait de moi ? Ces questions me rendaient folles tout autant qu'elles me faisait douter. Je ne voulais faire de mal à personne, malgré les idéaux que je pouvais prôner, je n'étais pas un monstre. Je ne voulais la mort de personne. Je voulais simplement que la magie revienne aux sorciers dont les ancêtres pratiquaient la magie durant des générations. Cela éviterait bon nombre de dangers, de déshonneur envers cette magie si noble et si belle. Nous, sorciers de sang-pur et mêlés, savions à quel point la magie était un présent magnifique, les nés-moldus ne savaient pas lui offrir le respect qu'elle méritait.

Je ne tentais même pas de cacher ma surprise, j'en aurais été bien incapable. C'était une bonne surprise, j'étais ravie pour tout dire. Moi qui prévoyais de m'ennuyer ferme et de finalement quitter les festivités de manière précoce, peut-être aurais-je finalement le droit à une soirée divertissante et, pourquoi pas, agrèable. J'appréciais Tae Oh, disons même que j'affectionnais grandement cet être masculin aux cheveux sombres et aux nombreux secrets. Je le connaissais depuis Poudlard et notre amitié ne fut que toujours plus grandissante. J'avais réussis à percer une carapace d'une dureté monstrueuse, j'avais découvert un homme charmant, un garçon agréable et sans mauvais fond. Nos parents avaient fait de nous ce que nous n'aurions pas voulu être, ils avaient battit de nos corps les désirs qu'ils n'avaient peut-être pas pu réaliser eux même. Ainsi Tae Oh s'était retrouvé Mangemort, et j'étais fiancée à un partisan et serviteur du Magister. Nos chemins empruntaient les même allées et je me réjouissait de pouvoir m'attarder de temps à autre sur ses sentiers. Notre relation m'était chère malgré les nombreuses soirées où les invitations en sa faveur étaient restés sans réponses. D'une certaine manière, je comprenais, je l'enviais même un peu. Lui, avait réussi à y échapper lorsque je m'étais retrouvé obligée d'assister à ces soirées centrés sur la splendeur et la gloire de Lord Voldemort. Une réputation surfaite d'après moi, je cautionnais la cause mais je ne réussissais pourtant pas à trouver une quelconque magnificence en un être dépourvu de nez. Attrait particulièrement cocasse et ridicule, mais ce n'était que mon avis. Et je me gardais bien de le partager.
Monsieur Ryu se décida à nous laisser seul et je l'en remercie d'un signe respectueux de la tête. Je le regardais disparaître par l'encadrement de la porte qui ouvrait sur le salon. Une fois sa silhouette mêlée aux autres convives je me retournais vers mon ancien camarade serpentard. « Je suis venu pour voir à quoi tu ressemblais hors de l’école. Tu voues un culte au vert ou quoi ? » sa remarque m'arracha un sourire amusé alors que je saluais intérieurement le choix de pique. Tae Oh avait toujours était très bon en répartie et je remarquais avec plaisir qu'il n'avait en rien perdu de sa superbe. « Je n'irais pas jusqu'à parler de culte, mais disons que les signes ostentatoires de réussite sont un jeu auquel mes géniteurs se plaisent à jouer. » répliquais-je, et Merlin savait à quel point avoir été réparti à Serpentard était un signe de réussite pour tout adhérant, dans un sourire équivalant au sien tant par sa malice que par la joie de pouvoir établir à nouveau une conversation orale avec Tae Oh. Au fond, sa présence m'avait manqué. Il était bien le seul ami qui n'avait jamais failli à son poste et avec qui je ne me sentais absolument pas de couper les ponts. Non, je tenais trop à notre relation. Son regard décrivit une courbe de haut en bas et je m'autorisais alors moi aussi à le dévisager. Son visage avait mûri, il n'était plus le même que celui du temps où nous nous dévisagions pendant de longues minutes après les cours. Oserais-je le dire, mais Tae Oh était charmant. Je m'octroyais cette réflexion interne avant que le son de sa voix ne se remette à courir contre mes tympans. « Enfin, ça te va mieux que la robe scolaire. » un compliment, vraiment ? J'en fus touchée et ne pu retenir un sourire ravie et teinté de malice. « Je te retourne le compliment, mais sache que ceci n'est que pure courtoisie de ma part. » humour, toujours. Je lançais cette taquinerie évidente, un mensonge rien de plus. Bien sûr que ce costume le mettait d'avantage en valeur et soulignait son physique dès plus louable. Mais je ne voulais pas tomber dans les refrains mielleux du "ça te va bien" "oh, merci, toi aussi." non, ce n'était pas digne de nous, pas digne de notre amitié.

Tae Oh prit l'initiative de quitter l'entrée et je le suivis à l'intérieur du salon où l'air se faisait d'avantage étouffant dû au grand nombre de convives. Je remarquais la gène apparente de mon camarade, mais je me gardais bien de lui faire remarquer que j'avais deviné son malaise. D'ordinaire, les hommes n'aiment pas qu'une femme souligne leurs faiblesses, c'est ce qu'on m'avait apprit et lorsque je me trouvais en compagnie de ma famille, je préférais me cantonner à mes leçons et aux attitudes que leur éducation m'avaient inculqués. C'était...plus prudent. Plus lâche également, mais je ne m'en cachais pas, je ne me voilais pas la face. J'étais faible d'obéir ainsi aux dires et divers ordres de mon géniteur, mais faire autrement me demanderait un courage que je n'avais pas ou dont j'ignorais totalement la présence. Je fus obligée de serrer quelques mains avant de pouvoir rejoindre Tae Oh qui s'était dirigé vers le buffet afin de se munir de deux flûtes de champagne. Il m'en tendit une et je lui adressais un remerciement d'un signe de tête avant de saisir la flûte. Je portas le verre à mes lèvres pour goûter l'alcool. Le liquide à bulle coula le long de mon palet de façon fluide avant que je ne retire la flûte de mon visage. « Peut-être cette soirée ne sera-t-elle pas dénué d’intérêt finalement...» confiais-je à mi-voix de sorte que seul Tae Oh puisse m'entendre. « Non pas que je n'apprécie guère les discussions de mes chers convives, loin de la. Mais...mon attention envers ces dernières tend toujours à s’amoindrir au bout de...quelques minutes à peine. » ajoutais-je d'un air faussement innocent. Oui, parler de Voldemort, ça allait dix minutes mais y passer toute une soirée, j'en étais incapable. Autant aller me coucher. Ou mieux, m'isoler dans une partie calme du jardin pour pouvoir observer le ciel étoilé, écran de tant de rêves. « Mais enfin, qu'a-t-il bien pu se produire pour que tu daignes répondre présent à cette foutue invitation ? Cela fait, quoi, bien trois ans que tu as réussis à toujours éviter de venir. Je suis impressionnée, vraiment, quel est ton secret ? » demandais-je d'un ton taquin. J'étais curieuse, très curieuse. Je m'étais toujours sentie offensé de sa non-présence, me disant que ma personne ne lui était donc pas suffisante pour passer une soirée agréable. Puis je m'étais faite à l'idée, me convainquant même qu'il devait avoir une raison en fer. Sa raison, je l'attendais même si j'étais persuadée qu'il trouverait à nouveau un moyen de se dérober. C'était d'ailleurs ce qu'il avait réussi à faire, et ce pendant un long moment, lorsque je l'harcelais de questions afin de savoir la raison de sa présence à presque chaque fin de cours. Il avait réussi à me faire oublier le désir de savoir. C'était une force chez Tae Oh, une véritable qualité. Il réussissait à me faire oublier mes plus profondes convictions. Avec lui, je parvenais à oublier les instants pénibles et je me contentais de la paix que je ressentais en sa présence. Ces moments là, ils étaient précieux.
WILDBIRD

 
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Soirée, tenue, bavardage incessant, fascination, faux compliments et j’en passe… J’allais devoir réellement me farcir ce genre de soirée, et je me trouvais lésé dans cette histoire. Etait-ce un plan machiavélique de mes parents pour m’obliger à y aller cette fois ? Peut-être bien qui sait. Mais Jack m’en aurait tenu informé. Il avait les oreilles un peu partout, si mes parents avaient comploté dans mon dos, il m’en aurait informé dès la seconde suivante. C’était d’ailleurs comme cela que j’avais toujours un temps d’avance sur eux. Et tant qu’il ne se doutait de rien, c’est tout ce qui m’importait. Mais cette fois, j’avais failli. Lamentablement. Et c’est bien pour cela que je me retrouvais dans ce lieu sinistre. Remplit de mangemort, rempli d’homme comme mon père, peut-être pire, peut-être pas, je n’en savais rien, mais c’était à mes yeux un lieu qui ne me convenait pas. De plus j’étais loin d’être un grand bavard, et ça, c’était loin d’être nouveau, j’avais toujours été comme ça, mes parents m’avaient rendu ainsi depuis mon plus jeune âge. Comment j’allais pouvoir survivre à cette soirée ? Fuir était ma seule option, se cacher, profiter des étoiles dehors tant que le ciel était découvert. Mais ô joie, ô paradis, lorsque cette porte s'ouvrit, cette porte significative d’enfer à mes yeux, ce trouvait l’ange qui illuminait ma soirée. Akëla. Je savais parfaitement pourtant que j’étais sur son domaine, que ses parents étaient les « heureux » organisateurs de cette soirée, mais je n’avais pas eu l’idée qu’elle pourrait être celle qui nous accueillerait. C’était là, un soulagement, oui, j’en venais même à baisser ma garder, comme si j’étais rassuré, en un lieu sans danger. Parce qu’elle était là. Il en fallait peu. Et c’était rare. Mon père nous laissant seuls, enfin, je l’observais marcher vers ses amis, vers ses acolytes, vers ces gens monstrueux avant de tourner mon attention vers elle.

Dans une robe parfaite, d’un vert émeraudes, qui faisait ressortir son teint, et la mettait en valeur, je l’observais longuement. Je ne pus d’ailleurs, pas m’empêcher de faire une petite blague. Ce vert allait donc la poursuivre toute sa vie ? Nous qui avions porté du vert toute notre enfance à Poudlard. « Je n'irais pas jusqu'à parler de culte, mais disons que les signes ostentatoires de réussite sont un jeu auquel mes géniteurs se plaisent à jouer. » Le coin de mes lèvres se redressant faiblement, je comprenais en tout point ce qu’elle me disait. C’était là quelque chose d’assez commun chez nous autres, les mangemorts. Même si pour ma part, je n’irais pas jusque-là. J’avais d’ailleurs, toujours trouvé le vert très moche. Du vert dans ce pays, il y en avait partout. Absolument partout. La verdure n’était pas ce qui manquait. Le vert me sortait par les yeux. « La réussite n’est jamais éternelle. » Dis-je dans un haussement d’épaule. Il y avait toujours quelque chose qui venait entacher le beau cadre parfait que l’on réussissait à faire. Toujours. Même si je ne souhaitais rien de mal à cette famille bien évidemment. Ça valait pour tout le monde. Enfin, elle était d’une beauté exquise dans cette tenue, je ne pouvais pas le nier, et je lui en fis d’ailleurs part assez vite. C’était plaisant de la voir habillé ainsi même. « Je te retourne le compliment, mais sache que ceci n'est que pure courtoisie de ma part. » Amusé de sa réplique, j tournais le visage vers elle mon regard croisant alors le sien. J’avais appris à la connaitre, malgré le peu de fois où nous nous étions réellement parler. Mais parfois, rester avec une personne sans parler, juste l’observer du coin de l’œil pouvait nous faire en apprendre plus que nécessaire. J’en étais venu à l’observer elle en plus de Iduun. Pourquoi ? Tout simplement parce qu’elle avait été celle qui m’avait remarqué, celle qui s’était remplie de curiosité à mon sujet pour savoir ce que je faisais près de leur classe.

Celle qui restait à côté de moi sans me parler, alors qu’elle aurait pu très bien me laisser en me voyant ne pas lui répondre quand elle me parlait. Sous ces airs froids, se trouvait une fille, une fille qui semblait chaleureuse malgré tout. Ce que l’on reflétait, n’était jamais notre vraie personnalité. Et je pense que l’un comme l’autre, nous l’avions compris pour l’autre. Ne répondant rien, ne voyant pas l’utilité de répondre, mon sourire et mon regard suffisaient amplement à mes yeux. Marchant vers la table pour prendre deux coupes de champagne, je lui en donnais une avant de commencer à boire la mienne. Cette soirée me lassait déjà. « Peut-être cette soirée ne sera-t-elle pas dénué d’intérêt finalement... » L’observant longuement, la coupe de champagne à mes lèvres, je baissais le verre en haussant faiblement un sourcil. Elle n’aimait pas ces soirées ? « Non pas que je n'apprécie guère les discussions de mes chers convives, loin de la. Mais...mon attention envers ces dernières tend toujours à s’amoindrir au bout de...quelques minutes à peine. » Souriant à peine, je baissais le regard amusé de voir que je n’étais pas le seul finalement. Ce genre de soirée ne menait à rien à mes yeux. A quoi bon organiser tout ça, si c’était pour parler de Voldemort toute la soirée, de montrer sa fascination et surtout de l’hypocrisie à tout va ? Je n’étais pas dupe. Si les mangemorts pouvaient s’entretuer pour se rapprocher de ce type, ils seraient prêts à le faire et ça, je savais que mon père en était foutrement capable. C’était juste pathétique et dénué de sens. « Mais enfin, qu'a-t-il bien pu se produire pour que tu daignes répondre présent à cette foutue invitation ? Cela fait, quoi, bien trois ans que tu as réussis à toujours éviter de venir. Je suis impressionnée, vraiment, quel est ton secret ? »

Mon sourire s’élargissant, je reposais la coupe à mes lèvres avant de le boire entièrement ne laissant plus une seule goutte de ce champagne. Mes yeux se concentrant sur le verre, je le fis faiblement tourner entre mes doigts avant de le poser sur la table pour en prendre une autre. Profiter de l’alcool et boire un peu ne me fera pas de mal, et si ça pouvait me faire passer cette soirée plus vite que prévue, je ne disais pas non. « J’ai toujours un temps d’avance sur mes parents. » Marmonnai-je d’une voix calme, douce, et faible pour qu’elle seule puisse m’entendre. M’approchant même d’un pas vers elle, je plongeais mon regard dans le sien, restant silencieux quelques longues secondes avant de reprendre. « Si je dévoile mes cartes ce n’est pas réellement du jeu, tu en conviens. Cette soirée… Je l’espère sera la seule et unique à laquelle j’aurai assisté. » Ajoutai-je en tournant le regard vers les convives penchant la tête les regardant comme s’il s’agissait d’une bande d’abrutis. Claquant ma langue contre mon palet, mon pouce caressant la coupe dans ma main, glissant facilement grâce à la condensation je retournais mon attention vers la jolie Akëla. « Enfin… J’ai toujours pensé que tu aimais ces soirées. Tu devrais toi aussi prendre un temps d’avance sur tes parents ça t’éviterait l’ennuie et la solitude. » ajoutai-je pour son bien. Me sentant observé je tournais le regard vers la salle avant de croiser le regard de mon géniteur. Il devait être choqué intérieurement. Moi, son fils, si solitaire, parler avec quelqu’un, qui plus est une fille, la fille de l’organisateur de la fête. Je pouvais être surprenant parfois oui. Il fallait dire qu’Akëla faisait partie de ces personnes avec qui je pouvais discuter, de celle qui entendait le plus souvent ma voix. Et ça ce n’était pas donné à tout le monde. Détournant le regard me fichant éperdument de mon paternel, je me penchais vers elle m’approchant alors de son oreille. « Dis-moi qu’il y a un endroit où on pourra s’évader dans quelques minutes. » Il me semblait que dehors il y avait des endroits où l’on pouvait aller, mais, elle connaissait les lieux mieux que moi alors, autant demander à la facilité.
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   Tae Oh & Akëla
   14 août 1998


I
l est difficile de savoir avec précision qui sont les personnes qui resteront présentes dans ton quotidien une fois que les obligations scolaires auront disparues. Je ne m'étais jamais bâtit de quelconques espoirs, je savais parfaitement que la plupart des "sincères" amitiés créaient durant les sept années passées à Poudlard s'envoleraient tel une belle nuée de pigeon une fois les premiers jours d'été débutés.Je ne m'attendais à rien, et pourtant j'avais été déçue, ô combien déçue. Malgré moi, je me sentais blessé, outré de voir à quel point des mots prononcés n'avaient aucun fondement. Les promesses d'amitié longues et sincères, les après-midis passés au bord du lac noir alors que le soleil fatigué de début octobre jouait son rappel, les cours ennuyeux où nous nous passions des mots puérils, les apprentissages en groupe, les révisions ardentes et les rires. De tout cela, il ne me restait que des souvenirs sur lesquels jeter mon dévolu lorsque la nostalgie venait frapper à ma porte. La déception avait duré un temps, avant de s'estomper naturellement. En commençant à travailler à Sainte-Mangouste, j'avais rencontré de nouvelles personnes, j'en avais retrouvé d'autres et la vie semblait reprendre un schéma logique et imparable. Des liens, des rires, des moments pénibles également lorsque la vie d'un sorcier était réellement entre nos mains, les morts éventuelles. Tant de choses qui différaient de Poudlard, tant de liens créaient sur autre chose qu'une cohabitation quotidienne et une lutte contre les autres maisons. Oui, beaucoup de liens s'étaient rompus, tantôt brusquement, tantôt lentement.
Cependant, certains étaient restés. Parmi ceux-là, Tae Oh. Je mentirais si je déclarais avoir su avec pertinence que nous resterions amis. A dire vrai, j'avais été surprise de le voir répondre à mes hiboux, de constater qu'il désirait lui aussi garder le contact et était prêt à s'investir pour le maintenir en état. Ravie, je l'ai été, de découvrir que je ne fus pas qu'une pure distraction pour les journées ennuyeuses au coeur du château écossais. Heureuse, que notre amitié n'était pas basée sur du vent. Charmée, de pouvoir suivre de façon régulière ses propos et son évolution, il avait mûri d'avantage après avoir fini Poudlard. Les personnes que nous avions été à l'école n'étaient pas celles qui se tenaient face à face en cette douce soirée d'août. Les années nous avaient aidés à grandir d'avantage, à prendre peut-être un peu plus confiance en nos idées propres. Ainsi, nous avions découvert le fanatisme de nos parents, comme une évidence, nous nous sommes aperçus que tout cela n'était pas ce que nous voulions au fond de nous. Je ne désirais pas un génocide, ni une chasse à l'homme. J'étais contre donner l'accès à la magie aux nés-moldus car ils ne pouvaient en aucun en saisir toutes les subtilités et étaient les plus à même de révéler notre existence aux moldus. Je n'éprouvais aucune haine envers les être dénués de magie, juste de l’indifférence et une profonde conviction qu'il fallait qu'ils restent dans l’ignorance de notre existence. Pour le mieux, pour le bien de chacun. Mais nous étions fils et fille de fanatiques, de partisans de la première heure. Comment aurions-nous pu échapper à tout cela ? Aucune échappatoire ne nous était donné sans risquer de manière définitive le déshonneur et la mort. Alors nous nous étions résigné, nous allions vivre comme il était décidé que nous vivions. Épouser un mangemort/partisan de choix, afficher un profond respect pour les idéaux pro-sang-pur et servir avec le plus de zèle possible la cause du Magister. C'était ainsi, pour le bien de tout le monde, quitte à renier le mien.

Je remarquais soudainement que je n'avais, à si m'éprendre, jamais réellement vu Tae Oh vêtue autrement qu'avec la tenue des verts et argents. Je me surpris alors à le détailler à nouveau du regard, juste une fois, juste pour mémoriser cette image avant que cette soirée ne se termine. Une soirée, c'est tout ce que nous avions. Après cela, nos vies reprendraient le dessus et nous devrions obéir, nous soumettre, feindre l'adoration et le bonheur de vivre dans un tel monde. Demain, je redeviendrais la fiancée d'un homme dont je ne cessais d'oublier le nom mais dont je portais le présent autour du cou. Une parure qui m'étouffait tout autant qu'elle m'illuminait. Paradoxe, certitude, évidence. J'allais étouffer, mais pourvu que ce soit entouré de fortune et au bras d'un Mangemort honorable...quelle tristesse.

L'alcool contenu dans la coupe de mon compagnon de soirée fut bientôt envolé alors que Tae Oh vida sa flûte d'un trait. Un sourire amusé se traça au coin de mes commissures alors que je reconnaissais mon ami, cet homme qui me ressemblait, en qui je pouvais me confier et avec qui je me sentais tout bonnement en paix. « J’ai toujours un temps d’avance sur mes parents. » me confia-t-il d'une voix douce et faible pour que seul moi puisse en être réceptrice. Je l'enviais intérieurement, je n'avais aucune chance de pouvoir prédire mes parents pour ma part. Mais à vrai dire, je n'avais jamais réellement essayé. Je n'y tenais pas tant que ça. Le corps de Tae Oh se rapprocha d'un pas alors que je relevais les yeux vers mon aîné, mes prunelles s'accrochèrent aux siennes. De beaux yeux sombres dont la forme me rappelait les paysages coréens. Je restais face à lui, silencieuse face à une telle beauté. Oui, Tae Oh était beau, personne ne pouvait le nier. « Si je dévoile mes cartes ce n’est pas réellement du jeu, tu en conviens. Cette soirée… Je l’espère sera la seule et unique à laquelle j’aurai assisté. » son souffle courra le long de ma peau alors que je levais mon verre avant de le porter à nouveau contre mes lèvres et de m'en abreuver de quelques gorgées, laissant la flûte orpheline d'une quelconque goûte de champagne. Il détourna son regard du mieux pour se concentrer sur mes convives. Mon regard, lui, ne bougea pas d'un pouce. Il courra le long de ses tempes, de sa mâchoire pour venir mourir sur son cou. Mon observation fut interrompu par son virement de tête, me gratifiant à nouveau de son attention. « Enfin… J’ai toujours pensé que tu aimais ces soirées. Tu devrais toi aussi prendre un temps d’avance sur tes parents ça t’éviterait l’ennuie et la solitude. » Aimais-je ces soirées ? La question était intéressante. J'avais toujours apprécié les festivités, les fêtes, les repas, les banquets, les bals et toute autre sorte de rassemblement de personnes pour passer du bon temps. Donc, oui, j'aimais les soirées. Mais celles-ci avaient toujours un goût amer en mon propre intérieur. Parce que je n'en partageais pas l'émotion et la joie. Passer des heures à faire l'éloge de Lord Voldemort n'était pas ce qui m'intéressait. Je préférais les soirées alcoolisés dans un champ, les bals organisés autour de thèmes précis, j'aimais les rire et les baisers volets caché derrière un pilier. « J'aime faire la fête en général, mais je ne serais pas vraiment tenté d'appeler cette soirée une fête vois-tu...je pense que tu comprends pourquoi. Quant à prévoir les actions de mes parents, j'y penserais.» répondis-je d'un ton détaché mais toujours de sorte à ce que seul lui puisse en avoir connaissance. Je ne tenais pas à ce que le fanatique du coin apprenne que la fille du maître de soirée s'en fichait éperdument de son seigneur adoré et vénéré. Ce serait contre-productif, assurément. « Dis-moi qu’il y a un endroit où on pourra s’évader dans quelques minutes. » un sourire mutin se dessina sur la commissure de ma bouche alors que cette soirée s'annonçait bien meilleure que je ne l'avais imaginer. Ô j'aurais pu titiller sa patience en l'obligeant à assister de manière rigoureuse à toutes les étapes d'une bonne réunion de mangemorts et pro-sang-pur. Mais...je n'en avais personnellement aucune envie. Sa question me ravie, il me tendait la perche et c'était à présent à mon tour de lever l'ancre pour filer loin de cette réception stupide et ennuyeuse. Je posais la flûte vide sur le buffet et glisser ma main le long de son bras. « Attends-moi cinq seconde, je reviens. » je lui adressais un clin d'oeil complice avant de reprendre une attitude ferme et respectable, celle que je portais tout les jours comme un bijou usé. Je me détachais de Tae Oh et fendit la foule à la recherche de ma mère, mon père étant fortement occupé auprès de certains de ses collègues. Cela prit quelques minutes avant que je ne parvienne à mettre la main sur ma génitrice. Elle m'aperçut et m'accueillis auprès d'elle de façon amicale et de sorte à ce que tout le monde voit à quel point mère et fille étaient bien élevés, de bonnes femmes, dont une à marier. « Mère, je m'en vais faire visiter notre collection à l'un de mes ancien camarade de Serpentard. Si ma présence se révèle nécessaire dans les temps à venir, nous serons dans le bureau.  » elle me répondit d'un signe de tête et je m'en retournais auprès de Tae Oh. « Si monsieur veut bien me suivre» dis-je avant de sortir du salon, accompagné par Tae Oh.

Cependant, au lieu de prendre le chemin du bureau, c'est vers les cuisines que je me dirigea. Je poussais la porte et pénétrais dans la pièce. Un elfe de maison apparu aussitôt, affairé auparavant à la confection méticuleuse des plats allant être servis d'ici une à deux heures. « Une bouteille de whisky pur-feu, et deux verres. Dépêches-toi, s'il te plait. » je ne me permettais la politesse envers l'elfe que lorsque nous étions seul, en autre cas j'aurais reçu une sévère correction de la part de mon paternel. L'elfe s'inclina et couru chercher bouteille et verres. Il revint, je me saisis des éléments et sortie de la cuisine. Je me tournais vers Tae Oh et lui chuchotais, me rapprochant donc d'avantage de lui: « Je t'aurais volontiers montrer les diverses récompenses de mon père, mais j'ai plus intéressant pour toi. » chuchotais-je avant de traverser le long couloir qui menait à une double-porte en verre.
C'est alors que nous entrions dans une partie séparée de l'immense jardin de la propriété. Une sorte de pièce extérieur d'une quarantaine de mètre carré où s'élevait quelques rosiers, un pommer et d'autres fleurs. Je posais la bouteille et les verres sur une table de jardin en fer forgé d'un noir intense et me muni de ma baguette avant de faire plusieurs petits mouvements du poignet. Tour à tour, trois bougies s'allumèrent et leurs flammes s'agitèrent avant de reprendre leur calme, illuminant légèrement l'herbe au sol, les feuilles des plantes et la verdure des haies nous entourant. Ici nous serions tranquilles pour un bon bout de temps.


WILDBIRD

 
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Si cette soirée pouvait s’annonçait ennuyante, j’avais l’espoir d’avoir une acolyte pour passer le temps. Cela rendait la soirée plus attrayante je ne m’en cachais pas. Auquel cas, je l’aurai déjà bien abandonné depuis un bon moment, pour rejoindre mon paternel, qui lui se serait occupé de me présenter alors, ses amis. Fier de montrer un fils, mangemort et tout ça. J’aurai fait la fierté de sa vie d’un coup, l’instant d’une soirée ou tout était faux semblant et hypocrisie à souhait. Mais fort heureusement, je n’avais pas à subir cela. A moi la tranquillité, et non l’envie de vomir sous les paroles bien trop mielleuses de cet homme que je maudissais. Je ne l’avais pas vu depuis bien longtemps déjà, en fait, je ne l’avais pas vu depuis que j’avais terminé mon cursus scolaire à Poudlard. Comme si des années et des années c’étaient déroulé, je la contemplais, observant les traits de vieillesse sur son visage. Rien de bien alarmant, elle avait juste murit, la vingtaine lui allait bien. Je la trouvais d’ailleurs bien plus mignonne que lors de l’adolescence. Souriant à cette pensée, je bus un peu plus de ma coupe de champagne, avant de m’amuser à faire tourner le liquide dans la flûte. Baissant le regard, je papotais avec elle, sans aucune gêne, juste de voix assez basse, comme pour cacher aux gens ce que nous étions en train de nous dire. Comme s’il s’agissait là, d’un secret important. Mais je ne voulais juste pas attirer l’attention, ni même que l’on vienne nous embêter.

« J'aime faire la fête en général, mais je ne serais pas vraiment tenté d'appeler cette soirée une fête vois-tu...je pense que tu comprends pourquoi. Quant à prévoir les actions de mes parents, j'y penserais. » Oui. Elle avait totalement raison. On ne pouvait pas décemment appeler cela une fête. Une soirée de convenance peut-être ? Je n’en avais pas trop idée. A vrai dire, je n’avais vraiment pas envie de me casser la tête à réfléchir pour ça. Ça n’en valait pas la peine. J’aurai tellement préféré ne pas venir. Mais j’étais tout de même content d’être avec Akëla, elle était une sauveuse impériale. C’était devenu le centre de mon intérêt dès lors qu’elle avait ouvert cette porte menant aux fin fonds des abysses à mes yeux. Mais finalement, il s’avérait tout de même que cette pièce pouvait montrer un côté chaleureux, grâce à la bulle dans laquelle j’étais. Celle d’Akëla. « Je t’accorde, que la prochaine fois, je préfèrerai te voir dans une toute autre sorte de fête. Tu sais. Ce que les moldus aiment là. Hum. Boite de nuit et tout ça. » Dis-je en souriant faiblement. J’avais toujours trouvé ça fascinant, sans pour autant y être allé. Seul, je ne voyais pas l’intérêt. Ça piquait ma curiosité, mais pas assez au point d’y aller. Mais peut-être que si elle se joignait à moi, j’oserais y aller pour m’amuser et profiter un peu. Sur ce, je lui demandais, avec un espoir immense que j’essayais de cacher sur mon visage, s’il était possible de partir d’ici.

Un moyen quelconque pour s’évincer en somme. Ça serait là, un heureux évènement. L’observant poser sa flûte sur la table, je baissais mon regard sur sa main qui elle venait caresser mon bras. Surpris mais ne le montrant pas, je déglutis sous le frisson qui parcouru mon corps. J’étais loin d’être habitué aux contacts de la sorte. Doux, amicale, léger, c’était plaisant. Chaud et enivrant. « Attends-moi cinq seconde, je reviens. » Relevant mon regard vers le sien, je souris faiblement. « Je t’attends. » Marmonnai-je en posant moi aussi ma flûte sur la table. La suivant du regard, je penchais la tête sur le côté, enfonçant alors mes mains dans mes poches. Elle avait l’air d’aller voir sa mère. Supposition bien entendu, mais il y avait une ressemblance. Passant brièvement ma langue sur mes lèvres, je restais immobile telle une statue, attendant son retour, en me demandant ce qu’elle lui disait. Prenant une grande inspiration, je redressais ma tête, détournant le regard quelques secondes histoire de voir ou se trouvait mon paternelle. Je le trouvais bien rapidement, entouré de plusieurs autres hommes, apparemment dans une grande discussion. Je pouvais voir ses yeux briller comme jamais. Il était surement en train de parler de Voldemoche. Cet homme qu’il idolâtrait un peu trop à mon gout. J’avais de la peine pour lui. Vouer sa vie à un homme de la sorte n’était pas quelque chose que je trouvais très gratifiant.

Je trouvais cela déplacé. C’était comme un moldus idolâtrant Hitler. Voilà à quoi je comparais cet homme sans nez. Immonde. En plus. J’avais tellement honte d’être son fils. Mais comme on le disait si bien. On ne pouvait pas choisir sa famille, mais ses amis oui. « Si monsieur veut bien me suivre. » clignant des yeux, je tournais mon attention vers Akëla que je n’avais pas du tout vu revenir. Hochant la tête comme simple signe de réponse je lui emboitais le pas avant de passer délicatement ma main autour de sa taille. Comme si ce geste pouvait être qualifié de naturel. Alors qu’il était loin de l’être. Mais c’était sans aucune arrière-pensée bien évidemment. Sortant du salon, je la suivais la laissant ouvrir une porte. La cuisine était notre lieu de prédilection apparemment ? Un elfe apparaissant devant nous je baissais mon regard, lui faisant alors un doux sourire. « Une bouteille de whisky pur-feu, et deux verres. Dépêches-toi, s'il te plait. » assez surpris, de la voir parler ainsi à un elfe, je tournais vaguement le regard vers elle comme si je la voyais pour la première fois. Rare étaient les personnes qui parlaient ainsi aux elfes de maison. Surtout, oui surtout dans le rayon famille de mangemort. Pas que je sois pro cliché. Loin de là, mais malheureusement, chez les sangs-pur, les mangemorts, et tous ceux qui vouaient un culte incompréhensible à l’autre tâche. J’en avais rarement croisé des gentils.

Tous avec un côté sombre assez déroutant. L’elfe réapparaissant pour donner tout ce qu’elle lui avait demandé, je le regardais partir à nouveau avant de la voir se rapprocher de moi. « Je t'aurais volontiers montrer les diverses récompenses de mon père, mais j'ai plus intéressant pour toi. » Oh ? Plus intéressant ? Vraiment ? Souriant assez amusé, j’arquais un sourcil avant de la suivre. Cette fois, je ne mis pas mon bras autour de sa taille. Passant la fameuse porte, qui au passage était très belle, on se retrouva alors dehors. Comme si nous étions dans un autre jardin. C’était d’ailleurs peut-être le cas ? Dans tous les cas cette petite parcelle de jardin était juste magnifique. Je ne pouvais pas ne pas contempler avec émoie. Ça changeait de l’autre jardin que j’avais pu voir en arrivant sur les lieux. La voyant s’agiter je tournais le regard pour la voir allumer les bougies à l’aide de sa baguette. Ça me rappelait le bon vieux temps de Poudlard. Ou je la voyais apprendre la magie. Je l’avais vu en effet apprendre la magie à de nombreuses reprises. La nostalgie n’était pas pour moi. Chassant ses pensées de la tête, je m’approchais de la table avant de passer ma main près d’une flamme avant de la retirer, fermant doucement mon point. « C’est très beau. Et surtout. Très… Silencieux. » dis-je en fermant les yeux comme pour savourer encore plus ce silence qui nous entourait. Ah, que ça faisait du bien. Je ne pouvais pas m’en cacher. Baissant mon regard sur les chaises assorties à la table, soit, en fer forgé, j’en attrapais une avant de la tirer vers elle avant de lui faire signe de s’assoir. Prenant une seconde chaise, je la posais à côté de la sienne avant de m’y assoir et me mettre à mon aise. Tendant les jambes je fis craquer mes articulations avant de soupirer franchement. Enfin, libre ! « Mon dieu. Ça fait du bien. Merci pour ce moment de calme. » Dis-je en souriant en coin. Oh oui, j’allais le savourer, et j’osais espérer que ça allait dure un bon moment. Toute la soirée même. Mais ne rêvons pas trop non plus. « Les elfes. » Ajoutai-je alors en me tournant vers elle. « Si j’ai un temps d’avance sur mes parents c’est grâce à mon elfe de maison. Il m’annonce tout avant mes parents et j’anticipe. » Dis-je en me redressant, attrapant alors la bouteille pour verser le liquide dans les deux verres et lui tendre le sien en souriant en coin.
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   Tae Oh & Akëla
   14 août 1998


L
'éducation que j'avais reçu m'ordonnait de toujours resté distante, froide. Mes frères avaient participé à l'élaboration de la femme que j'étais à présent. Dans le milieu des partisans de Lord Voldemort, on ne laisse rien paraître qui puisse entraver l’ascension au pouvoir, rien qui pourrait laisser envisager une quelconque faiblesse. Or, la faiblesse primaire d'une femme est bien trop souvent l'affection qu'elle peut porter en elle, une affection qu'elle pourrait offrir jusqu'au plus impitoyable des hommes. La femme aime, elle aime même lorsqu'on lui ordonne le contraire. Et cela avait longtemps été mon problème. Enfant, je rêvais de pouvoir vivre heureuse dans un foyer rempli d'amour. Je me disais que plus tard, je serais une princesse de Corée, une reine orientale. Je voyais le bien partout, je ne pouvais pas envisager le mal en quiconque. Non, j'avais foi. J'avais foi en l'homme et ma curiosité était toujours plus grandissante. J'étais une petite fille pleine de vie, de vitalité, d'amour et d'affection. Mais ce n'était pas permis et je l'ai rapidement appris à mes dépends. Mes frères m'ont enseignés les dures lois de ce monde. Un monde dans lequel on ne permet pas les effusions d'affection. Plus d'une fois je me suis vu refuser un baiser, une accolade ou ne serait-ce qu'un futile signe d'approbation. J'ai appris à me contenter d'obéir, de faire ce que l'on m'a ordonné. Ne serait-ce que pour éviter les coups, pour montrer que j'étais une demoiselle très bien élevé, digne d'être l'héritière féminine de la lignée Joo Hee. C'est ce qu'on me demandait, et l'on ne m'a jamais permis de m'éloigner de ce chemin. Je ne l'ai, d'ailleurs, jamais réellement demandé.

Ce jardin, cette petite annexe au domaine principale, était mon refuge. Je l'avais découvert à l'abandon il y a de cela quelques années déjà. Je venais de quitter Poudlard et l'ennuie m'avait frappé un après-midi d'août alors que je me rendais compte que je ne retournerais plus jamais dans cet immense château. Je me rendis compte qu'une étape de ma vie était clôturé, qu'une page était tournée. Bref, qu'il fallait passer à autre chose. Alors j'avais décidé de découvrir plus intensivement le manoir et son domaine dans laquelle j'allais demeurer pendant encore de longues années, jusqu'à ce que je trouve époux et que je finisse enfermée dans une autre maison.
Découvrir ce petit bout de terrain abandonné m'avait paru surréaliste. Puis l'elfe de maison m'apprit qu'il n'avait aucun intérêt, que sa position géographique en faisait un lieu inutile car au bout d'un long couloir et n'étant pas spécialement très grand. Car oui, ce qui comptait pour mon paternel, c'était bel et bien la grandeur, l'opulence, l'ostentatoire. Cette parcelle n'avait rien de cela, de ce fait, je m'en fit mon devoir de la rendre présentable et accueillante pour ma personne. J'en ferais mon refuge, un endroit de tranquillité où je n'aurais plus à me tenir droite, où je pourrais rester silencieuse, non pas par devoir mais pour me satisfaire du silence, de la tranquillité et de la beauté que je ferais naître de cette terre donnée. C'est dans ce lieu de retranchement, dans ce jardin d'Eden que j'avais décidé d'amener Tae Oh. Car il était aussi, en quelque sorte, mon jardin d'Eden et lieu de tranquillité et de repos. Il était l'épaule sur laquelle j'avais pu me reposer dans les moments lourds et durs. Tae Oh, c'était la personne qui m'avait permis de recommencer à m'attacher, à montrer des signes d'affection. Grâce à lui, j'avais pu aimer. D'abord tout doucement, comme on apprécie la présence d'un inconnu que l'on croise quotidiennement et dont on ne sait rien. Il avait été un mystère pendant de longs mois et aujourd'hui, il y avait des choses que je connaissais toujours pas. Voulais-je tout connaître de lui ? Peut-être pas, peut-être que si. La question ne se posait pas vraiment, n'est-ce pas ?

« C’est très beau. Et surtout. Très… Silencieux. » sortant de mes rêveries, je me retournais vers le jeune homme. La flamme des bougies irradiaient leurs lumières chaleureuses sur le visage de l'ancien serpentard. C'était une vision dès plus ravissante. J'aurais bien aimé pouvoir l'observer encore quelques instants. « Je te remercie. Je pensais que ce serait plus agréable que de passer une soirée entière en compagnie de...nos chers amis. Et puis...cela faisait longtemps que l'on ne s'est pas vue. Je trouvais ça plus sympathique comme retrouvailles. » Appelez-moi sentimentale, mais avec lui je me sentais la possibilité de l'être. Parce qu'il m'acceptait comme un tout, qu'il ne me demandait pas d'être plus ainsi ou moins comme ça. C'était une sensation dès plus agréable, être accepté et apprécié pour ce qu'on est. Tae Oh me fit signe de m'asseoir en m'attribuant une des trois chaises de fer forgé sombre que j'avais acheté dans une boutique il y a de cela plusieurs années. Je ne me fis pas prier et pris place. Je poussais un soupir de soulagement lorsque je n'eu plus à me tenir droite, figée dans une paire de talon cachée par les pans de ma robe qui avait pris une couleur noire suite au manque de luminosité présente dans mon domaine. « Mon dieu. Ça fait du bien. Merci pour ce moment de calme. » dit-il après avoir pris place à côté de moi. Je tournais mon visage vers Tae Oh et lui adressait un sourire, comme pour le remercier d'être là, d'apprécier mon geste. Parce que ce n'état pas rien. Parce qu'il m'avait remercié. On ne m'avait pas remercier un grand nombre de fois dans ma vie jusqu'à présent.

« Les elfes. » Redressant un sourcil, je tournais à nouveau mon visage vers mon camarade. La fraîcheur de la nuit venait contraster avec la chaleur ambiante présente dans le salon et dans la demeure dans son ensemble. Les elfes ? « Si j’ai un temps d’avance sur mes parents c’est grâce à mon elfe de maison. Il m’annonce tout avant mes parents et j’anticipe. » J'apprenais donc avec surprise et une pointe de soulagement que je n'étais pas la seule à ne pas mépriser les elfes de maison, que je préférais les respecter, les traiter avec bienveillance plutôt que de les voir plus bas que terre. Je ne vois aucune raison d'être méprisant envers eux. Mais je me gardais bien d'en faire part à mon entourage, pour peur que je me fasse corriger pour avoir traiter ces êtres avec respect alors qu'aux vues de tous ils ne sont que vulgaires esclaves et gouvernantes.
Je me saisis du verre tendu par Tae Oh et le levait pour trinquer silencieuse. Trinquer à quoi ? J ne savais pas, à quelque chose, n'importe quoi. A cette soirée, aux elfes, à notre relation, à l'alcool, à lui. Je n'aurais su choisir. Cela me convenait, de ne pas savoir. L'espace de quelques heures, je ne voulais plus avoir à réfléchir à ce qu'il fallait faire, ce qu'il fallait dire ou penser. Pendant quelques heures, je ne voulais que ressentir, m'évader et profiter de la présence de cet homme cher à mon être. Profiter, tout simplement. « Astucieux, je n'y avais jamais pensé. » soufflais-je doucement avant de porter mon verre à ma bouche. Je laissais l'alcool glisser dans ma bouche et fut l'espace d'un instant surprise de la différence d'intensité entre le whisky et le champagne. J'avalais une seconde gorgée avant de me redresser, mon verre entre les mains. Je fis tourner le verre entre mes doigts, expirant une grande bouffée d'air. Je restais silencieuse de longues minutes, profitant de ce ciel étoilé. Je plantais mes yeux dans les astres, admirant leur beauté, leur splendeur. C'était magnifique. Plus les minutes passaient, plus le ciel se dévoilait. La pénombre, seulement perturbé par les quelques flammes de bougies, plongeait cette antre dans une ambiance réconfortante et sécurisante. J'aurais voulu que le temps s'arrête, que le monde cesse d'exister pour nous laisser apprécier comme il se doit ce moment. « Je n'ai pas envie de me marier... » soufflais-je alors que l'alcool me permettait de me confier quelque peu. Je pris une autre gorgée avant de mordre ma lèvre supérieure. Non, je ne voulais pas me marier et je ne l'avais jamais dit, je n'en avais pas le droit. Mais là, au coeur de ce jardin, je m'étais laissé le luxe de confier mon désarroi, ma peine et mon non-désir d’épousailles.

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Qui aurait pu croire que je serais dans un endroit pareil ? En venant à cette soit disant fête, je ne m’attendais pas à tant de calme, et pourtant ce fut à présent le cas. Seul, avec Akëla, les voix des gens ne me parvenaient plus et c’était agréable de profiter d’un silence pareil. C’était mon domaine, ce que je préférais sur terre, le silence et la solitude. Je me sentais comme en sécurité dans ce lieu pourtant loin d’être sécurisant. Avec autant de mangemort et de serviteur du grand et beau, voldemort, non, vraiment, c’était loin d’être un lieu hautement confiant et sécurisant. « Je te remercie. Je pensais que ce serait plus agréable que de passer une soirée entière en compagnie de...nos chers amis. Et puis...cela faisait longtemps que l'on ne s'est pas vue. Je trouvais ça plus sympathique comme retrouvailles. » C’est vrai, que ça faisait longtemps que l’on ne c’était pas vu. Depuis que j’avais finis l’école en fait. Et ça datait d’un petit moment maintenant. Cette école qui ne me manquait pas du tout, et qui faisait maintenant partie intégrante de mon passé. Mais ça faisait tout de même plaisir de la revoir, parce que cette personne, avait été assez présente dans ma vie d’écolier. L’une des seules personnes à rester avec moi pendant un moment sans même discuter. Sa seule présence, m’apaisait, parce que je n’avais pas eu besoin de lui parler pour apprendre à la connaitre.

Ces souvenirs-là, étaient agréables et doux. Chaleureux aussi. « Disons qu’ici au moins, l’on peut parler librement. Et ce n’est pas le luxe qu’on avait là-bas. En espérant que personne ne vienne par là. » Dis-je doucement en jetant un regard autour de moi. Pas que ça me dérange, mais je ne voulais pas qu’elle ait de souci à cause de moi. Et puis même je devais avouer, que j’étais bien, ici, seul avec elle. Je savais que je pouvais être tranquille et qu’elle n’était pas du genre collante ou importunante. Lui passant une chaise, je la fis s’assoir avant de m’assoir à mon tour à ses côtés pour nous servir un verre. Boire un peu nous fera du bien, et puis je n’allais pas me priver, pour une fois qu’on ne me filait pas du champagne. Autant en profiter. Et je me permis même de lui donner mon astuce, pour avoir le devant sur mes parents. Si ça pouvait l’aider, alors autant le lui donner. « Astucieux, je n'y avais jamais pensé. » Un faible sourire se logea sur mon visage. Peu de personne pensaient aux elfes pour s’allier avec. Mais pour ma part ça avait été une source de bonheur depuis mon plus jeune âge. Même si malheureusement, de nombreux elfes avaient dû quitter la maison, ou pire, lorsque je me retrouvais trop près d’eux. À croire que mes parents n’avaient jamais voulu que je puisse avoir d’amis. Un peu comme avec Iduun.

Si nous avions déménagés à l’époque, c’était en parti à cause de cela. Je n’étais pas dupe je comprenais les choses, et mon père n’avait jamais aimé cette pseudo relation que j’avais avec elle. Comme si elle était impur, ou un truc du genre. Et même si ce fut le cas, chose que je ne savais pas réellement, je m’en fichais. Parce que j’étais le genre de personne qui aimait tout le monde, enfin, tout le monde sauf les fanatiques de voldemoche. Non. Sérieusement. Je n’étais pas un type bavard mais j’étais quelqu’un qui savait accorder son cœur et sa confiance quand c’était faisable. Et Iduun avait été pour moi une réelle source de bonheur. « Ça pourra te servir la prochaine fois. » Dis-je dans un faible murmure. Quelle prochaine fois ? La prochaine soirée ? Peut-être. Ça pourrait lui servir pour n’importe quoi, tant qu’elle en trouvait l’utilité. Soupirant quelque peu, je portais le verre à mes lèvres avant de gouter au nectar qui s’empressa de me bruler la gorge avec violence puis de moins en moins. C’était bon et agréable. Relevant le regard, je fixais les étoiles, cherchant la petite ours et toutes autres étoiles connues de tous. S’il y avait bien quelque chose que je pouvais faire pendant des heures, c’était ça. Regarder les étoiles, le ciel noir de la nuit, illuminé par les dites étoiles et parfois la lune. J’aimais lorsqu’elle était pleine, même si je savais que dans ce monde, beaucoup d’entre nous n’aimaient pas lorsque la lune était pleine.

Cette nuit qui, devenait un vrai calvaire pour tous les loups garous. « Je n'ai pas envie de me marier... » Surpris de cette confession, je fronçais les sourcils avant de tourner le visage vers elle. Akëla allait se marier ? Je n’en savais rien. En même temps, pourquoi je serais au courant ? Ce n’était pas l’information qui me servait dans la vie. Mordillant ma lèvre, je n’aurai jamais cru qu’elle puisse subir cela. Mais quand on réfléchissait c’était logique. Dans ce genre de famille, se marier avec un mangemort ou un sang pur était de rigueur. Et c’était surement son cas. J’avais de la chance de ne pas avoir à subir cela de la part de mon paternelle. D’ailleurs. Pourquoi ? Mieux ne valait pas y penser ou émettre l’idée devant lui. Il serait capable de me trouver la fille idéale. Son idéale à lui. « Je ne savais pas que tu allais te marier… » Dis-je avant de baisser le regard. C’était triste pour elle, encore plus en voyant qu’elle ne le voulait vraiment pas. « Je suis désolé… que ça puisse t’arriver à toi. » Je l’étais sincèrement. J’aurai même préféré qu’elle puisse épouser l’homme qui lui convenait le mieux. Un homme qui saurait faire battre son cœur et la faire sourire. Celui qui pourrait lire dans son regard l’amour qu’elle éprouvait pour lui… Parce qu’Akëla méritait amplement de vivre ce genre d’idylle… Mais à la place elle vivrait un mariage forcé et arrangé. Un homme dormirait à ses côtés, un homme qu’elle n’aimera pas forcément, et qui ne sera pas non plus forcément là pour elle… Je me sentais peiné et tellement désolé. « Le mariage est prévu pour quand ? » Est-ce que ça allait être rapide ? Ou au contraire, est-ce que c’était prévu dans un bon petit moment ?
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   Tae Oh & Akëla
   14 août 1998


P
arfois il m'arrivait de songer à ce qu'aurait été ma vie si j'étais née dans une famille différente. Si j'étais resté ne Corée. Mon quotidien n'aurait rien eu à voir avec ce que je vivais en ces jours et depuis des années. Peut-être mon père n'aurait pas eu cette dévotion pour les idées disproportionnées de Lord Voldemort, peut-être se serait-il contenté de son emploi au Ministère de Corée. Peut-être que je n'aurais pas eu à prétendre adhérer à ces idées pro sang-pur. Car plus les jours passaient, plus je doutais, plus je me remettais en question. Moi et mes croyances, moi et ma foi. Et si...si je ne pensais pas vraiment ce que l'on m'avait toujours dit de dire ou de cacher. Est-ce que j'étais réellement obligée de haïr tous ces gens différents de moi ? Non, haïr était trop fort. Je...j'avais simplement toujours cru que seul les sorciers ayant des parents dénués de magie n'étaient pas capable de comprendre convenablement à quel point la magie est précieuse, qu'ainsi ils n'en faisaient pas bon usage. Et comme tout être humain, j'avais soif de pouvoir, soif de richesse, soif de prestige. Qui dans ce monde n'a jamais rêvé de se réveiller dans une vie où il n'aurait pas à se soucier du financement de sa vie ? Qui n'a jamais rêvé de se faire respecter par tout à chacun lorsqu'il décide de se faire voir en ville ? Tout le monde a déjà voulu ça, tout le monde. Ceux prétendant le contraire ne sont que menteurs et se voilent la face. Peut-être, peut-être que je n'étais qu'une faible, une demoiselle voulant à tout prix la sécurité. Quitte à basculer dans des penchants extrêmistes. Je ne souhaitais pourtant la mort de personne mais mon rang me collait cette étiquette sans poser de question. Pour les autres, pour ceux qui n'ont jamais pris la peine de réfléchir, toutes les personnes favorables au Gouvernement sont des vermines qui désirent la mort de tout ceux ne correspondant pas à leurs attentes et leurs critères. Alors de qui de nos deux camps était le plus radicale ? Ceux qui pensent que tous sont pareils et n'hésitent pas à enlever et provoquer des attentats contre des sorciers innocent et qui n'ont aucun désir de mort à l'encontre d'eux ? Ou ceux qui luttent pour un monde magique plus sain et plus respectueux de la magie ? Cela me semblait claire à moi.

« Je ne savais pas que tu allais te marier… » la voix de Tae Oh me sortie de mes pensées. Je baissais la tête et ramenais une nouvelle fois le verre d'alcool à mes lèvres. J'en avalais deux gorgées avant de le reposer sur mon genoux droit, maintenu par ma main droite. J'eus un frisson. J'avais pris l'habitude de me dire que j'allais me marier, que bientôt je n'aurais plus les même libertés qu'au jour d'aujourd'hui. Mes chaines seront transférés et reviendrons à mon futur mari. Un homme...un extrémiste. Je ne pouvais pas espérer être heureuse avec un homme comme lui. Du peux que nous avions discuté, il ne se souciait pas de mon bien-être mais uniquement de mon apparence, de ma situation, de mon éducation. Comment avais-je pu un jour vouloir cela ? Maintenant que cela se rapprochait, j'aurais voulu m'enfuir, prendre mes jambes à mon cou, tout laisser pour disparaître. Qu'ils me prennent tout, mais pas ma liberté. Pas la liberté d'aimer. Car une fois enchaînée à cet homme, je ne pourrais plus aimer quelqu'un d'autre que lui. J'en n'en aurais plus le droit. Les papillons dans mon ventre n'auront plus la permissions de battre. L'adrénaline ressenti lors des premiers baisers n'auront plus lieu d'être. Quelle tristesse que d'être interdit d'amour.
Je m'étais donc résigné à m'entendre dire que je me marierais dans peu de temps. Mais là, de l'entendre de la voix de Tae Oh...c'était étrange, ça prenait un autre sens. Peut-être ne pourrais-je plus le voir, lui écrire, peut-être que mon mari m'en supprimera le droit. Une telle éventualité me paralysait, me faisait frissonner d'horreur. Jamais je n'aurais cru que quelqu'un puisse nous séparer de force. Lorsque je me retrouvais seule et sans personne, il y avait toujours Tae Oh. Ses lettres me redonnaient la force d'avancer, jusqu'à la prochaine. Il avait été la corde de secours dans bien des situations. Je m'étais attachée à lui, bien plus que de raison. « Je suis désolé… que ça puisse t’arriver à toi. » ses mots s'abattirent sur mes épaules et contre mes tympans. « Et moi donc...je pensais que c'était la chose que je désirais le plus au monde. Mais...pas comme ça. » la gorge nouée, j'avalais deux nouvelles gorgées d'alcool avant de reposer le verre vide sur la table en fer forgée. Un silence, long, peu long, je n'en savais pas grand chose. Un silence malgré tout. Le temps que l'on réalise tout les deux ce que cela laissait présager. Tout allait changer. Moi, mon quotidien, nous, notre relation, ce qui aurait pu être, ce qui a été et ce qui ne pourra plus jamais devenir. C'était horrible de me dire que tellement de choses s'envolaient hors de ma portée. « Le mariage est prévu pour quand ? » je me resservis un nouveau verre de whisky avant de me tourner vers lui. Je laissais mon regard parcourir son visage, son cou. Je me permettais quelques instants de faiblesse, avant qu'ils ne me soient totalement interdits. Puis je portais à nouveau le verre à mes lèvres.

« Il aurait déjà dû avoir lieu. J'ai réussi à le repousser de quelques mois, mais je n'y arriverais plus longtemps...Ce n'est qu'une question de temps avant que la cérémonie n'ait lieu. » déclarais-je alors que ma voix disparaissait en un murmure. Je relevais les yeux au ciel, admirant la voûte céleste. Que de beauté inaccessible. Je portais une nouvelle fois le verre à mes lèvres et le reposais sur la table deux gorgées plus tard. L'alcool commençait à produire son effet. Je me sentais mieux, je me sentais plus légère et ça faisait un bien fou. Je laissais s'échapper un soupir avant de passer une main sur ma nuque. J'en détachais la parure incrustée de joyaux couleur émeraude et le posais sur la table. « C'est lui qui me l'a offert. Un cadeau de fiançailles. Ce soir, je n'ai plus envie de le voir....Je n'ai pas envie qu'il interfère entre toi et moi » dis-je en fixant mon regard dans celui, hypnotique, de Tae Oh.
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S’il y avait bien quelque chose à laquelle je ne m’étais pas attendu ce soir, c’était bien cette annonce qu’elle venait de me faire. Comment ? Pourquoi ? Dans le fond, quand on y pensait, c’était… Normal. Les sangs pur se mariaient entre eux pour perpétuer la lignée… alors les mangemorts le faisaient aussi. C’était une question de bon sens. Un bon sens complètement débile et puéril à mes yeux. Pourquoi ne pas laisser l’amour prendre le dessus ? Étions-nous toujours au moyen âge ? Non, nous étions au vingtième siècle, alors pourquoi ne pas évoluer ? Et d’entendre cela de la part d’Akëla mon amie, me fit peur, oui, car moi aussi, j’étais âgé, et venait surement le moment de me marier. Est-ce que mon père avait trouvé une promise ? Est-ce que j’allais subir comme elle ? J’osais espérer que non. Je ne le voulais pas. Peiné et attristé d’entendre cela, je ne savais pas quoi dire, ni quoi faire. Que pouvais-je faire ? J’étais un empoté, un idiot, qui ne savait pas parler pour réconforter. J’étais trop associable et solitaire pour savoir faire ce genre de chose… Je me sentais juste inutile tout à coup. Voilà, le mot était surement faible, mais c’était le ressentiment qui naissait en moi en ce moment. Je l’avais vu grandir, je l’avais connu alors qu’elle n’avait qu’une dizaine d’années, une petite enfant, sage et innocente, curieuse et solitaire, silencieuse et calme, agréable et douce.

J’avais passé de nombreux moments avec elle lorsque nous étions à Poudlard, et même si ces moments avaient souvent été silencieux, digne de nous, j’avais apprécié chacun de ces moments. Comme si, j’avais de l’importance à ces yeux pour rester avec moi, et se demander ce que je faisais là, près de sa classe pourquoi et pour qui. Quand j’y pensais… Je me disais que j’aurai surement dû lui parler, engager la conversation plus tôt avec elle, pour apprendre à mieux la connaitre, parce qu’à partir de cette année, tout allait surement changer. Mais le passé restait le passé, et ne pouvait être changé… C’était malheureux mais c’était comme ça. Le futur s’abattait sur nous. Un futur noir et sombre, un futur qui nous menait à notre propre perte. « Et moi donc...je pensais que c'était la chose que je désirais le plus au monde. Mais...pas comme ça. » Ses mots me firent chaud au cœur, la peine s’emparait de moi, et je me surpris à sentir mes yeux me picoter. Sa voix triste et remplit de peine, me brisait le cœur tout simplement. J’aurai voulu pouvoir l’aider, j’aurai voulu pouvoir faire quelque chose pour cette petite fille, j’aurai juste voulu lui rendre le sourire, mais je savais que c’était impossible. Impuissant, et faible, je me rendais compte, que ma vie était totalement insignifiante et que le peu d’amis que j’avais je n’étais pas capable de les protéger.

Parce que oui, Akëla était une amie. Surement l’une des seules personnes dans ce monde à bien me connaitre. « Qui rêverait de se marier à quelqu’un qu’il ne désire pas … ? Je suis tellement désolé. » Marmonnai-je d’une voix légèrement audible, les yeux baissés sur mes genoux. J’étais terriblement attristé pour elle. Serrant légèrement mon verre de ma main, je le portais à mes lèvres, laissant le liquide brulant glisser dans ma gorge avant de soupirer longuement. La soirée était triste tout à coup. Même si nous n’étions plus que tous les deux, coupés du monde dans notre bulle, tout à coup, le sens à notre vie, ne rythmait plus à rien. Tout simplement. « Il aurait déjà dû avoir lieu. J'ai réussi à le repousser de quelques mois, mais je n'y arriverais plus longtemps...Ce n'est qu'une question de temps avant que la cérémonie n'ait lieu. » Sa voix me fit frissonner, légèrement, laissant alors mon échine se redressait faiblement, me donnant une sensation de picotement et de démangeaison. Mordillant mes lèvres, je relevais le regard afin de regarder les étoiles qui parsemaient le ciel, fermant brièvement les paupières inspirant l’air frais de cette soirée d’août. « C'est lui qui me l'a offert. Un cadeau de fiançailles. Ce soir, je n'ai plus envie de le voir....Je n'ai pas envie qu'il interfère entre toi et moi. »

Ouvrant à nouveau les yeux, je baissais le regarde vers la table pour voir ce qu’il lui avait offert. Soupirant, un faible rire s’échappa de mes lèvres. Pas un rire de joie non, mais un rire sonnant plutôt faux. Cette émeraude était certes belle, mais… Pourquoi ? Pourquoi cette couleur… Cette couleur qui me répugnait plus que tout, qui me donnait envie de vomir et me donnait des envies de fuir. Cette couleur que j’associais trop à Lord machin chose, qui nous opprimait, et rendait simplement nos vies, pathétique et dénué de sens. Finissant mon verre d’un coup, je le posais franchement sur la table, un peu trop fort, avant d’attraper la parure et la faire glisser entre mes doigts. Ce vert était si immonde. Serrant ma main pour former un poing je craquais ma mâchoire avant de reposer le bijou sur la table, laissant mon envie de le jeter loin dans le jardin de côté. C’était préférable. « Alors oublie le, ce soir, ne penses pas à lui, pas même une seconde. » Dis-je en tournant le regard vers elle pour plonger mon regard noisette dans le sien tout aussi identique aux miens. Ce regard bridé, ces yeux en amande, tiraient vers les côtés, ce regard si triste à l’instant. Même si mes paroles n’aidaient surement pas à arranger les choses, même si mes paroles ne changeraient pas le cours de sa vie, j’osais espérer pouvoir, l’instant de quelques secondes, minutes, heures, si possible, lui permettre d’oublier ce fiancé, dont elle ne voulait pas. J’avais envie de lui poser des questions, comme, savoir si elle vivrait toujours ici une fois mariée, ou si elle allait déménager dans le pays de cet homme… Savoir exactement la nouvelle date, mais, je ne voulais pas lui faire penser à cela. Non. Baissant le regard, impuissant face à son malheur, j‘attrapais la bouteille pour me servir un nouveau verre que je bus d’un seul coup avant de me lever. Me penchant, j’attrapais délicatement sa main de la mienne la tirant avec délicatesse pour la faire se lever avant de passer ma main libre dans ses cheveux mon regard se plongeant dans le sien. « Nous sommes seuls, le silence nous engouffre, mais… M’accorderais-tu cette danse ? » murmurai-je comme pour ne pas briser ce silence, avant de la prendre dans mes bras et la bercer lentement sous le rythme d’une musique fantôme, comme pour la consoler, comme pour lui permettre de tout oublier malgré mon impuissance des plus immenses.
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