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MessageSujet: (DRACEZIA) ≤ « Dark paradise »   (DRACEZIA) ≤ « Dark paradise » EmptyJeu 13 Nov 2014 - 23:40

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Dark paradise.



(Lana Del Rey) « Every time I close my eyes, it's like a dark paradise. »
L’Elite. L’Elite. Fichue Elite. Tu entres dans le Royals avec autant d’envie qu’une souris entre les griffes d’un chat, ta chevelure à nouveau blonde, la cascade d’or jouant dans ton dos élégamment dénudé, sans vulgarité. Tu n’es pas coutumière de cette mondanité frôlant la débauche pour oublier la guerre et nul ne peut prétendre t’avoir déjà vu en passer la porte.. pourtant, il faut un début à tout. Voici le tien. Les lèvres pourpres, la robe noire et un bijou ensorcelé en guise de barrette ne remplacent pas Daeva, que tu as laissé chez toi, à contrecoeur. Ca n’est pas ton univers et même si tu te déplaces avec assurance vers le bar, les gestes gracieux et agiles, tu n’en mènes pas large intérieurement. Tu tombais bien bas. Le seul scandale de ton existence t’aura détruite, car si l’annonce au sujet de ton don t’avait plutôt valu certains honneurs, le fausse couche avait quelque peu ruiné tes efforts de perfection. Par chance, d’autres ragots détournaient l’attention et l’on te fichait la paix. Tu te retrouvais solitaire, encore, toujours, âme en peine commandant de l’hydromel alors même que tu ne bois quasiment jamais, n’appréciant que peu le goût âpre de l’alcool. Que faire d’autre ? Ton seul oxygène finissait par prendre un peu trop régulièrement le visage d’un ténébreux russe aux fréquentations douteuses, si bien que tu te plaisais à lui créer des bagues, des bijoux, des petites perles d’horreur.

Quand les héritiers des grandes familles s’attelaient à se forger un avenir, à accomplir de grandes choses, tu stagnais, rongée par tes diverses incapacités : aimer, ressentir, comprendre. La violence de tes sensations te troublait l’esprit sans que tu n’en comprennes l’essence. Au fond, il te manquait sans doute juste quelqu’un à qui faire confiance. Tout comme à la tignasse presque platine qui heurte ton champ de vision. Tu t’étais rendue à l’étage où seule l’élite avait droit de passage, comme dans une volonté de t’auto-mutiler en silence face aux parades de ces personnes dont tu ne connais rien des loisirs douteux. Avec tes airs de poupée de porcelaine trop sérieuse, tu ferais presque tache si tes courbes, dépourvues du reptile repoussant qui te précède habituellement, n’attirait pas l’oeil, par instants. Petite fille désavouée de parents désemparés qui ne t’avaient pas appris à vivre comme tes comparses, ceux que tu considérais comme étant lointains alors qu’ils auraient dû être tes égaux. Tu l’observes, de loin, le verre que tu ne bois pas à la main, n’osant pas le déranger. Est-ce qu’il aurait vraiment envie de te voir, loin de ces tribunes dans lesquelles il était venu discuter ? Au final, vous n’étiez pas très proches. Tu n’avais jamais su lui montrer ton intérêt, ton envie de l’aider. Certes, tu avais lâché un serpent sur quelques enquiquineurs, mais tu ne l’avais pas avoué, trop fière. Finalement, tu portes l’alcool à tes lèvres, défaitiste. Le fantôme de tes amours ne te rappelait-il pas sans cesse combien tu n’étais pas forgée du même métal ? C’est pas si mauvais, ce truc, dans le bon état d’esprit. Baudelaire aurait appelé ça le spleen. Toi, tu te dis juste qu’il faut avaler la vérité : t’es même pas foutue d’aller voir Malfoy pour lui dire que tu t’inquiètes à son sujet.

Tu ouvres la bouche, la referme, baissant les yeux en croisant le regard d’une personne que tu ne reconnais pas. Tu as détourné la tête trop vite pour en avoir détaillé les traits. Bon sang, qu’est-ce qu’il te prend ? Ca n’est pas la bonne période pour te dépareiller de ta froideur légendaire. Un coup de pied imaginaire à ta carcasse déconfite et tu te redresses pour faire quelques pas, greffant au bord de ta bouche carmine un sourire un brin gêné. « Malfoy.. ? Je ne pensais pas te croiser ici. » dit celle qui n’y met jamais le bout de ses escarpins. Ta phrase fait évidemment allusion à sa situation familiale et quand tes billes bicolores le détaillent de bas en haut, ça n’est que pour vérifier qu’il est entier, en bonne santé. Finalement, ton coeur d’artichaut enterré te perdra. Et ton verre vide aussi.

687 mots.
Fourchelangue ; italique.
(c) AMIANTE



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PRISONERS • bloodstains on the carpet
Draco Malfoy
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‹ inscription : 13/09/2013
‹ messages : 8775
‹ crédits : faust.
‹ dialogues : seagreen.
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‹ liens utiles : draco malfoy w/ lucky blue smith ; ginevra weasley w/ holland roden ; calixe davis w/ audreyana michelle ; uc w/ uc ; indiana alderton w/ nicola peltz ; heath ravka w/ im jaebum ; even li w/ jeon jungkook ; jelena kuodzevikiute w/ ariana grande.

‹ âge : 23 yo (05.06.80).
‹ occupation : ancien langue de plomb (spécialisé dans les expérimentations magiques) ; fugitif et informateur de la RDP entre le 26.05.03 et le 08.12.03 ; condamné à 22 ans à Azkaban pour terrorisme, au terme d'une assignation à résidence et d'un procès bâclé, tenu à huis-clos.
‹ maison : Slytherin — “ you need a little bit of insanity to do great things ”.
‹ scolarité : entre 1991 et 1997.
‹ baguette : un emprunt, depuis qu'il est en fuite. elle n'est que temporaire et il ne souhaite pas s'y intéresser ou s'y attacher, puisque la compatibilité est manquante.
‹ gallions (ʛ) : 14091
‹ réputation : sale mangemort, assassin méritant de croupir à vie en prison pour expier ses crimes et ceux de ses ancètres.
‹ particularité : il est occlumens depuis ses 16 ans.
‹ faits : Famille.
Narcissa (mère) en convalescence. sortie de son silence depuis peu pour réfuter l'annonce de son décès ; reconnue martyr. lutte pour que le jugement de son fils soit révisé.
Lucius (père) mort durant la tempête du 03.03.2004.
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Spoiler:

‹ résidence : emprisonné à Azkaban depuis le 06.01.04. en fuite depuis le 08.05.04.
‹ patronus : inexistant.
‹ épouvantard : l'éxécution de juillet 02, ses proches en guise de victimes: leurs regards vidés par l'Imperium, la baguette de Draco dressée, les étincelles vertes des AK et leurs cadavres empilés comme de vulgaires déchets.
‹ risèd : un portrait de famille idéal, utopique.
http://www.smoking-ruins.com/t4710-draco-there-s-a-hole-in-my-so
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Honnir Rita Skeeter était devenu en quelques jours la principale occupation de Draco. Et pour cause : l’intolérable chroniqueuse la plus controversée de la Gazette avait, en quelques lignes à peine, littéralement ruiné trois longues années d’efforts et de discrétion, en accordant à l’ensemble de la communauté sorcière une incursion dans la vie privée du fils Malfoy. Dans de telles circonstances, harcelé par les regards curieux, les lèvres volubiles qui multipliaient les spéculations dans l’espoir de combler les trop nombreuses zones d’ombres de l’histoire, les œillades indiscrètes et remarques acides susurrées par ses détracteurs avides de le voir en proie à une attention vouée à entacher sa réputation, Draco avait dû se résoudre à faire un choix : se terrer au Manoir dans l’espoir que le roulis des ragots s’atténue, où, tout au contraire, faire face à ceux qui auraient une raison de bénéficier de son ébranlement, mimant l’assurance pour invalider leurs attentes.

C’était précisément la raison de sa présence au Royals, par ailleurs. Les muscles tendus par un malaise qu’il se refusait à laisser percevoir, Draco avait opté pour ce qu’on lui avait enseigné le mieux : il avait endossé son costume de dandy et s’était prêté au jeu des apparences. Cette fois pour goûter à la dépravation racée dont la jeunesse dorée de Londres s’offrait le luxe, puisque l’ancien théâtre reconverti était l’un des lieux au sein desquels il était bon d’être aperçu en ces temps troublés. Plus les combattants usaient leurs nerfs et leur intégrité physique sur les champs de bataille, plus l’élite s’égaillait au tempo endiablé du dancing club ; plus hommes et femmes agonisaient tantôt sous l’oppression d’un gouvernement impitoyable tantôt sous le joug non moins cruel des rebelles, plus les alcools, bruts ou délicats, coulaient à flot du plafond vouté à la crypte burlesque au parfum d’Orviétan. La préciosité de l’endroit résidait en réalité dans son caractère hors du temps – pied-de-nez au désespoir ambiant, brèche dans le cours d’une ère de trouble, escapade royale au sein d’un microcosme à la fois accessible et oh combien épargné, miraculeusement, par les affres de cette guerre terrible… Malfoy n’avait jusque-là que rarement estimé avoir suffisamment de temps à disposition pour l’y dilapider, dédaignant invariablement les exhortations répétées qui auraient dû l’y conduire plus tôt et plus régulièrement. Dédain troqué ce soir contre les apparats dont il rechignait quelque peu à faire usage ces derniers temps, dans sa quête de la moindre seconde à accorder à son fils plutôt qu’à des sorties superflues. Il s’efforçait, à l’heure actuelle, de refouler un brin d’agacement et de jouer le jeu auquel il avait consenti à se prêter : sourire en coin, presque charmeur, adressé à la serveuse et plus si affinités qui s’attardait plus longtemps que nécessaire à sa table, whisky pur feu formant un tourbillon d’or liquide dans le verre qu’il agitait d’un mouvement mesuré, salutations adressées à quiconque tournait vers lui un regard un peu trop insistant – comme pour affirmer qu’il n’avait rien à cacher non, nul objet de honte à ruminer à l’abris de la foule, dans l’ombre et la solitude de sa demeure cloisonnée. La musique pulsait trop puissamment et il s’amassait en contrebas une flopée d’épicuriens que ses critères élitistes le poussaient à juger médiocres ; intérieurement, il était exaspéré au moindre contact et son irritation augmentait d’un cran à chaque fois qu’il avait le malheur d’écoper de la vapeur odorante d’une haleine chargée des relents de boisson et d’abus de psychotropes, exhalée dans un rire gras.

Par chance, celle qui l’aborda s'avéra d'une tout autre trempe, quoi qu'un brin hésitante alors qu'il ne l'avait jamais vue autrement qu'assurée — cependant, il ne prenait guère la pleine mesure des tracas qui la rongeaient et de l'inquiétude qu'elle ressentait à son égard. « Malfoy.. ? Je ne pensais pas te croiser ici. » Avisant Lucrezia Rowle, Draco se fendit d’un sourire courtois un tant soit peu méfiant, puisque perdurait entre eux cette étrange tension qui avait pris naissance à la mort de l’enfant que portait la jeune femme, des mois plus tôt ; malaise tacite quelque peu dissipé par l'échange courtois qu'il avait instauré le soir de la chasse, avant que... soit. Le rictus était donc non feint : la compagnie de Lucrezia était largement préférable à celle des indésirables occupant l'endroit, quelle que puissent être leur ascendance et leur rang. Du moins Draco se plaisait-il à le penser, sans trop se mouiller, se basant sur l'absence de raillerie dans l'attitude de la jeune femme mais préférant jauger ses intentions avant toute chose. « Quant à moi, je ne me doutais pas que tu faisais partie des habitués », offrit-il en retour, en toute sincérité et en éludant le sous-entendu renvoyant à sa situation. Il nota l’absence du serpent qui, habituellement, la suivait comme son ombre, et le retour de la cascade d’un blond chatoyant dont la nuance égalait celle de l’écrin de cils qui encadrait son regard vairon. « Puis-je t’inviter à ma table ? » Question assortie d’un geste en direction de la chaise placée en face de lui, et d’un coup d’œil circulaire indiquant une autre interrogation, informulée cette fois : si elle était accompagnée, bien sûr, il ne la retiendrait pas. Du timbre trainant si typique à sa personne, cette fois agrémenté d’un brin de malice, il ajouta : « Te voir autrement qu’en compagnie de Daeva est rare… Il semblerait que je fasse déjà quelques envieux. » D’un signe du menton, il désigna deux clients plus loin qui n’avaient de cesse de les observer à intermittence. Était-ce réellement parce qu’elle semblait tout à coup plus accessible sans le cobra qui sillonnait habituellement à ses côtés, ou par simple plaisir malsain de déblatérer sur le compte de deux visages actuellement peu gâtés par les on dit et autres incontrôlables rumeurs ? Une moue sarcastique lui assaillant les commissures, Malfoy leva son verre dans leur direction pour leur indiquer que leur tentative de discrétion était un échec total et, plus rapide qu'un vif, ils se détournèrent pour faire mine de se passionner pour un autre sujet.


Dernière édition par Draco Malfoy le Jeu 20 Nov 2014 - 3:11, édité 1 fois
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(Lana Del Rey) « Every time I close my eyes, it's like a dark paradise. »
« Quant à moi, je ne me doutais pas que tu faisais partie des habitués » Tu revoyais, parfois, en l’observant, le garçon de Poudlard, la fouine à la tignasse platine, l’empêcheur de tourner en rond à qui tu n’offrais que le faux agacement d’une vipère comme une autre. Tu n’avais jamais avoué à Draco la tendresse que tu lui portais ni cette volonté farouche de lui épargner le pire. Tu avais même regretté d’être trop âgée pour le soutenir, quand le moment fatidique de tuer arriva, trop tôt, pour lui. « C’est la première fois que j’y mets les pieds. »  Tes yeux se promènent sur son visage, en détaillent les traits, cherchant à passer outre l’apparence qu’il t’offre. Mais si tu es observatrice, si on a loué ta capacité à pister une proie avec une efficacité redoutable, analyser l’émotion n’était que trop peu dans tes cordes. « Puis-je t’inviter à ma table ? » En penchant la tête, la cascade blonde vient glisser sur le côté, dévoilant la finesse des détails de ta robe, sans doute trop chère pour ce que tu portes d’intérêt à la séduction. On dit que les femmes aiment à se parer de merveilles pour séduire. Toi, tu es dans cette indécrottable élégance dont rien ne te dépareille, si ce n’est la mort. Son coup d’oeil te laisse entendre une question qu’il n’exprime pas, cette question embarrassante à tes yeux, parce que tu n’es pas de ces héritières perlées dont tout le monde s’arrache les futures fiançailles. On ne te courtise pas, on t’esquive même. Alors le sourire en coin germe au coin de ta bouche pourpre, contrant ton embarras dissimulé, pour lui affirmer, de cette voix de miel qui ne devrait pas être la tienne, tant elle contraste avec la glace de ton âme : « Si tu t’interroges sur le fait que je sois accompagnée, la réponse est non. Tu sais bien qu’on ne sort pas les serpents venimeux plus d’une fois par an. »

Tu oses faire référence à Maksim qui t’avait accompagné à la Chasse. Tu doutes que le russe tente une nouvelle fois de te faire prendre la place de son épouse, pour les rumeurs et pour son propre bien. Tu n’es pas la compagne la plus agréable qui soit. Si tu savais.. pauvre sotte. « Te voir autrement qu’en compagnie de Daeva est rare… Il semblerait que je fasse déjà quelques envieux. » Ton regard se porte dans la direction qu’il t’indique. Mal à l’aise. Terriblement mal à l’aise. Tu es tendue, hors de ton élément, sans la protection de ton reptile. Tu es purement et simplement démunie, ton coeur à découvert pour le jeune homme qui ne semble pas se rendre compte de la raison qui te pousse vers lui, ton âme en pâture à l’inconnu. Tu ne t’étais jamais risquée à te plonger dans ce que tu considérais comme la décadence sorcière sans être dans un état d’insensibilité extrême. « Primaires. » siffles-tu en toisant les clients. S’il y avait bien une chose dont on ne pouvait t’accuser, c’était de luxure trop importante. Ton sang exigerait même que tu tentes un peu plus de charmer que d’effrayer les hommes.

T’installant finalement face au jeune Malfoy, tu reconstruis l’assurance à laquelle il est coutumier, comme pour te rassurer toi-même. Droite, tu détailles à nouveau ses traits, sa tenue, peut-être avec trop d’insistance. « Daeva les aurait saigné avec une innommable délectation que je ne peux permettre, pour un tel regard sur l’un de nous. » Serait-ce un aveu à demi-mots ? Serait-ce là une façon fort peu délicate de lui indiquer que ton cobra, cette créature faisant reculer quiconque tenterait un geste trop vif, trop proche, était aussi dressée à le respecter, lui ? Vérité crue. Parce que ton lien avec le reptile était fort, tu ne voulais pas risquer un massacre. Ca n’était pas le moment d’éveiller un scandale.  

« Serais-je à nouveau digne de tes bonnes grâces, Malfoy ? » Tu glisses vers un terrain plus délicat. Tu n’as pas oublié la rudesse dont il a fait preuve, tes heures noires te rattrapant sans cesse dans le silence de ta chambre. Désormais, les siennes étaient à leur paroxysme et si la situation pouvait se renverser, tu te savais incapable d’une quelconque brutalité envers lui. Pitoyable pureté des sentiments, qui t’échappe. « Ou n’ai-je droit qu’à une trêve en souvenir du bon vieux temps ? » Peut-être une part d’amertume glisse-t-elle entre tes lèvres, perçant la douceur aléatoire. Instable. Une instabilité assez infime pour que l’assemblée soit leurrée par ton apparence de princesse dans sa tour d’ivoire. Lui ne s’y tromperait pas. L’inquiétude qui te ronge à son propos se heurte à la déception passée, lorsque son attitude envers toi a changé. « Que je sache si je dois ranger mon coeur dans une boîte ou si tu auras l’amabilité de le tolérer. » Tu prends conscience de ton manque de tact avec un léger décalage, appuyant tes bras sur la table. La Marque, couverte par une manche, elle-même agrémentée d'un bracelet la tenant subtilement en place. Si cela suffisait à ce que tu l’oublies, tu en serais comblée, mais tel n’était pas le cas. Un soupir. « Excuse-moi. C’était injuste de ma part. » Tes yeux se baissent légèrement, soumis à ta difficulté à te positionner dans ce contexte, avec ces regards traînants, ces curieux. Deux bêtes de foire à donner en casse croûte à Skeeter au moindre faux pas. La garce. Songer à lui arracher les doigts avec les crochets d’un basilic, un jour.

903 mots.
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Dernière édition par Lucrezia Rowle le Jeu 8 Jan 2015 - 12:52, édité 1 fois
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‹ liens utiles : draco malfoy w/ lucky blue smith ; ginevra weasley w/ holland roden ; calixe davis w/ audreyana michelle ; uc w/ uc ; indiana alderton w/ nicola peltz ; heath ravka w/ im jaebum ; even li w/ jeon jungkook ; jelena kuodzevikiute w/ ariana grande.

‹ âge : 23 yo (05.06.80).
‹ occupation : ancien langue de plomb (spécialisé dans les expérimentations magiques) ; fugitif et informateur de la RDP entre le 26.05.03 et le 08.12.03 ; condamné à 22 ans à Azkaban pour terrorisme, au terme d'une assignation à résidence et d'un procès bâclé, tenu à huis-clos.
‹ maison : Slytherin — “ you need a little bit of insanity to do great things ”.
‹ scolarité : entre 1991 et 1997.
‹ baguette : un emprunt, depuis qu'il est en fuite. elle n'est que temporaire et il ne souhaite pas s'y intéresser ou s'y attacher, puisque la compatibilité est manquante.
‹ gallions (ʛ) : 14091
‹ réputation : sale mangemort, assassin méritant de croupir à vie en prison pour expier ses crimes et ceux de ses ancètres.
‹ particularité : il est occlumens depuis ses 16 ans.
‹ faits : Famille.
Narcissa (mère) en convalescence. sortie de son silence depuis peu pour réfuter l'annonce de son décès ; reconnue martyr. lutte pour que le jugement de son fils soit révisé.
Lucius (père) mort durant la tempête du 03.03.2004.
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‹ résidence : emprisonné à Azkaban depuis le 06.01.04. en fuite depuis le 08.05.04.
‹ patronus : inexistant.
‹ épouvantard : l'éxécution de juillet 02, ses proches en guise de victimes: leurs regards vidés par l'Imperium, la baguette de Draco dressée, les étincelles vertes des AK et leurs cadavres empilés comme de vulgaires déchets.
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« Serais-je à nouveau digne de tes bonnes grâces, Malfoy ? » Timbre vindicatif. « Ou n’ai-je droit qu’à une trêve en souvenir du bon vieux temps ? » Amer cette fois. « Que je sache si je dois ranger mon coeur dans une boîte ou si tu auras l’amabilité de le tolérer. » « Tu ne m’as jamais vraiment laissé penser que j’y avais une place » répliqua-t-il, plus amusé que vexé par son ton mordant. Mais surpris, surtout : elle semblait inaccessible habituellement, barricadée dans une tour construite par son indifférence affichée. Il se pencha sur la table, la scrutant d’un œil attentif, songeant à sa déclaration d’un peu plus tôt au sujet de Daeva. Le cobra qui l’accompagnait en permanence n’avait jamais tout à fait rebuté Draco, mais il eût été malhonnête de prétendre qu’il se sentait à l’aise en présence du reptile. S’il avait éprouvé une forme de fascination dans son jeune âge, les contacts trop prononcés imposés avec Nagini l’en avaient guéri. Il ne pouvait désormais s’accommoder à ce type de créatures qu’en s’appliquant à ne pas leur prêter une trop grande attention : conscient de leur présence et de la cohabitation temporaire, apte à les mentionner même, tant qu’il n’avait pas à en fixer les écailles ou à en croiser les pupilles circulaires. « Excuse-moi. C’était injuste de ma part. » Il hocha la tête, acceptant les regrets exprimés. Il fallait dire que leur relation avait toujours été… relativement étrange : il s’était souvent retrouvé dans son sillage du temps de Poudlard, en grande partie par intérêt. Avoir dans la manche des noms d’alliés plus âgés était toujours un bon moyen, en tant que nouveau, d’éviter d’être pris pour cible par d’autres étudiants, et Malfoy avait toujours eu conscience de l’importance des contacts. Ajoutés à la menace nébuleuse qu’était Lucius et à la renommée de la famille, il s’était ainsi assuré la tranquillité, avant de parvenir les années suivantes à se forger une place plus stable au sein de sa maison. Et bien sûr, d’un point de vue plus personnel il y avait eu cette curiosité qui l’avait longtemps rongé, l’envie de percer le mystère qui entourait la jeune femme. Ces rumeurs concernant sa capacité à s’adresser aux serpents flottait dans son aura sans qu’elle ne daigne infirmer ou confirmer les ‘on dit’ et, taraudé par la question, Draco s’était appliqué à chercher une occasion de dénouer lui-même le vrai du faux. Sans succès, cependant, jusqu’à ce qu’elle se décide elle-même à révéler son secret au grand jour. Aux dernières nouvelles miss Rowle avait toléré sa présence sans en faire grand cas, de même que le caractère froid de la jeune femme ne l’avait guère dépaysé.

Il restait certain qu’entre eux régnait un respect réciproque. Simplement, ils se connaissaient depuis presque toujours, sans jamais avoir eu l’opportunité d’approfondir ce lien ou même de le comprendre. Ce n’était que fort récemment qu’ils avaient vécu, séparément, des expériences similaires ayant éveillé autre chose en Draco : un attachement plus subtil et plus complexe, une inquiétude inavouée et des traits protecteurs qu’il n’avait su manifester. Parents célibataires dont la marmaille se retrouvait voué à naître sans que nul n’ait vent de l’identité du second géniteur, d’abord ; puis… drame. Lorsque Lucrezia s’était effondrée des suites de sa fausse-couche, il avait compris sa douleur plus qu’il n’avait su le montrer, ayant manqué de peu de traverser quelques années auparavant une épreuve relativement comparable, lorsque la haine de Wyatt Greengrass s’était abattue sur un Scorpius à peine né. Mais il était incapable de déterminer de quelle façon se comporter vis-à-vis d’elle, puisqu’ils ne s’étaient jamais accordé le luxe d’un rapprochement, l’un comme l’autre trop frileux en termes de relations humaines pour approfondir une base à la fois forte et flou. Draco s’était alors montré dur à l’encontre de la jeune femme, imitation mécanique des habitudes que lui avait inculquées son père depuis l’adolescence. En réponse à un état de faiblesse, une attitude presque menaçante plutôt que réconfortante. Une mise en garde : si je vois tes faiblesses, d’autres en ont forcément conscience également. Une exhortation : raffermis tes barrières ; craquer est plus ou moins permis, se relever est obligatoire. Un objectif : la garder sur le qui-vive, en tout temps, parce qu’ils étaient constamment scrutés. Il n’était pas plus talentueux ou plus expérimenté, pas forcément plus endurci non plus, mais il était rodé à cette paranoïa imposée — la cohabitation forcée avec le Lord et la quasi omniprésence d’autres mangemorts avaient constitué un entraînement terrible ; danger flânant à chaque coin de couloir. Geignard à l’époque, dépressif, éreinté, il avait été forcé à brider les émotions contradictoires qui le submergeaient, le paralysaient presque. Ainsi n’avait-il accordé aucun répit à Lucrezia lorsqu’elle avait succombé aux affres de son immense perte, sans songer à ce qu’elle pouvait lire dans son attitude. Au fait qu’elle puisse considérer qu’il lui tournait le dos, d’une certaine façon.

Son index traça un sillon humide dans la condensation de son verre alors qu’il se demandait, sans parvenir à trancher, s’il lui fallait dévoiler ses véritables intentions en réponse à l’aveu qu’elle venait de lui faire. C’était une décision délicate — de celles face auxquelles il était toujours tenté de faire marche-arrière, incertain de vouloir s’engager dans une amitié plus profonde que les convenances et relations cordiales impliquées par leur rang et leur passif commun. Les commissures des lèvres de Draco s’étirèrent légèrement, ébauche d’un sourire à la fois taquin et complice, alors qu’intérieurement il refoulait une vague panique instinctive. « Je ne suis pas le moins du monde offensé. Plutôt… flatté d’avoir su charmer à mon insu deux êtres au sang froid », répondit-il finalement — à propos du duo qu’elle formait avec son terrible serpent. « Après tout je ne peux pas prétendre être plus adroit dans des circonstances délicates : j’ai tendance à rudoyer ceux qui m’importent. » Réponse à l’accusation évoquée, façon de dévoiler à demi-mots que l’attachement révélé était réciproque. Mouvement de poignet, serveuse en approche ; cascade de liquide ambré emprisonnée dans le cristal pour renflouer le verre presque vide. L’employée se tourna ensuite vers Lucrezia, proposant de la resservir également. « En ces occasions, faut-il songer à se faire pardonner ou offrir l’opportunité à l’autre de rendre la pareille ? Dans le second cas tu tiens ta chance, Skeeter s’est apparemment prise d’affection pour moi. » Il leva les yeux au ciel, sarcastique, mais sa fausse négligence recelait les traces d’un malaise plus ou moins masqué.
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(Lana Del Rey) « Every time I close my eyes, it's like a dark paradise. »
Des déserts oubliés de ton myocarde écorché face aux scruteuse pupilles de Draco. Tu ne lui as jamais laissé penser qu’il y avait une place, en effet. Trop tiraillée par le besoin impérial de dissimuler tes failles, tu en avais oublié les années de froideur avec le gamin platine tournant dans ton sillage sa viperine langue et ses incessantes curiosités. Tes serpents avaient joué les protecteurs sans que tu ne dévoiles au concerné les quelques raisons des rares morsures aux emmerdeurs de première, les petits malins martyriseurs de jeunesse. Tu t’étais attachée à ce drôle d’être si peu sympathique, archétype du gosse au sang pur dont l’héritage était aussi important que son égo démesuré ou l’âcre caractère de son paternel. Tu crois te souvenir d’avoir craint Lucius Malfoy, comme toutes les gosses, la première fois que tu avais croisé sa fierté d’acier, mais tu n’avais pas toléré son fils pour cette raison ; plutôt par sorte d’affection habilement niée. « Crois-tu que je laisse n’importe qui chercher à disséquer mes secrets, mh ? » Tu t’es radoucie, presque tendre, presque douce. Tu oscilles dans la dépression latente, tanguant entre ton amertume profonde et ton inclination à l’émotion. De tes barrières ne restent que des parois aux trous béants qui perturbent l’intégrité de ta réputation de princesse frigide. Frigide, laissez-nous rire. La Rowle si proprette à  la douceâtre aventure. Tu défies les lois du bon sens à te heurter sans cesse à tes principes comme on se jette aux flammes d’un enfer prévisible.

Tu suis le trajet de son index sur la surface du verre, absorbée par tout ce qui te permet de reconcentrer ton esprit sur quelque chose d’un tant soit peu logique. Tu ne vois pas le sourire de l’ancien serpentard mais tu le perçois dans sa voix, te poussant à relever le visage. Vos peines immenses n’ont d’égales que la défaillance de votre compréhension des relations humaines, lui si opportuniste et toi, si maladroite. « Je ne suis pas le moins du monde offensé. Plutôt… flatté d’avoir su charmer à mon insu deux êtres au sang froid » Tu ne peux t’empêcher d’esquisser, à ton tour, l’ombre d’un sourire, le fantôme d’un passé presque joyeux en comparaison à ce présent peint dans la noirceur d’un Lord tyrannique. Pas de réponse verbale, toutefois. Tu ne saurais quoi dire. « Après tout je ne peux pas prétendre être plus adroit dans des circonstances délicates : j’ai tendance à rudoyer ceux qui m’importent. » Ce serait presque charmant. Mais est-ce vraiment l’heure, le lieu, pour lier avec lui une amitié moins sujette à la surface ? Tu songes à Fred. Tu te souviens de cette amitié brisée sur l’autel de vos idéaux respectifs, de vos éclats de rires sincères, de vos inventions plus ou moins stupides. De vos bêtises. Et si tout était voué à un tel échec parce que tu ne sais choisir, au bon moment, le côté du coeur et des sentiments ? « L’éducation nous fait sans nul doute défaut sur ce point. » Comment ne pas accuser vos lignées de vous élever dans le devoir permanent et non dans les valeurs d’amour ? Vous n’êtes pas forgés dans la délicatesse, vous êtes nés dans un devoir de dignité, d’héritage, de supériorité. Et vous avez grandi pour mieux vous effondrer. Lui s’est relevé, dignement. Et toi, chaque heure, tu pleures sur une vie sans lendemain, des larmes qui ne coulent pas, sur la beauté d’un monde qui n’est plus que cendres et morts. Résisterez-vous ? Skeeter ne finirait-elle pas par le détruire, à lui arracher les plus précieux des secrets ? « En ces occasions, faut-il songer à se faire pardonner ou offrir l’opportunité à l’autre de rendre la pareille ? Dans le second cas tu tiens ta chance, Skeeter s’est apparemment prise d’affection pour moi. » Tu comprends peu les émotions d’autrui, toutefois le sarcasme, les yeux au ciel, ne te dissimule pas le malaise ; il ne va pas bien. A la serveuse, tu consens à une réponse, un hochement de tête poli. L’alcool, ça n’est pas ton truc, mais ce soir-là.. rien ne tournait rond. « Ton joli sourire doit la faire fondre et elle n’assume pas, c’est la seule explication à cet acharnement. » Tu tentes un peu d’humour, un sourire en coin germant sur ta bouche colorée. Le charme de Malfoy est indéniable, après tout. « C’est pour ça que tu es là ? Pour détourner son attention de ce qui t’importe vraiment ? » Tes mains se referment autour de ton verre tandis que tu sembles réfléchir aux mots adéquats, ne désirant pas froisser cette amitié compliqué. « J’ai conscience de n’être pas l’amie la plus expressive et agréable qui soit mais.. si tu as besoin de quoi que ce soit, de n’importe quoi, je suis là. » Une pause. Et, dans un souffle, tu ajoutes : « Je m’inquiète pour toi. »

797 mots.
Fourchelangue ; italique.
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Dernière édition par Lucrezia Rowle le Jeu 8 Jan 2015 - 12:51, édité 1 fois
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PRISONERS • bloodstains on the carpet
Draco Malfoy
Draco Malfoy
‹ inscription : 13/09/2013
‹ messages : 8775
‹ crédits : faust.
‹ dialogues : seagreen.
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‹ liens utiles : draco malfoy w/ lucky blue smith ; ginevra weasley w/ holland roden ; calixe davis w/ audreyana michelle ; uc w/ uc ; indiana alderton w/ nicola peltz ; heath ravka w/ im jaebum ; even li w/ jeon jungkook ; jelena kuodzevikiute w/ ariana grande.

‹ âge : 23 yo (05.06.80).
‹ occupation : ancien langue de plomb (spécialisé dans les expérimentations magiques) ; fugitif et informateur de la RDP entre le 26.05.03 et le 08.12.03 ; condamné à 22 ans à Azkaban pour terrorisme, au terme d'une assignation à résidence et d'un procès bâclé, tenu à huis-clos.
‹ maison : Slytherin — “ you need a little bit of insanity to do great things ”.
‹ scolarité : entre 1991 et 1997.
‹ baguette : un emprunt, depuis qu'il est en fuite. elle n'est que temporaire et il ne souhaite pas s'y intéresser ou s'y attacher, puisque la compatibilité est manquante.
‹ gallions (ʛ) : 14091
‹ réputation : sale mangemort, assassin méritant de croupir à vie en prison pour expier ses crimes et ceux de ses ancètres.
‹ particularité : il est occlumens depuis ses 16 ans.
‹ faits : Famille.
Narcissa (mère) en convalescence. sortie de son silence depuis peu pour réfuter l'annonce de son décès ; reconnue martyr. lutte pour que le jugement de son fils soit révisé.
Lucius (père) mort durant la tempête du 03.03.2004.
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Spoiler:

‹ résidence : emprisonné à Azkaban depuis le 06.01.04. en fuite depuis le 08.05.04.
‹ patronus : inexistant.
‹ épouvantard : l'éxécution de juillet 02, ses proches en guise de victimes: leurs regards vidés par l'Imperium, la baguette de Draco dressée, les étincelles vertes des AK et leurs cadavres empilés comme de vulgaires déchets.
‹ risèd : un portrait de famille idéal, utopique.
http://www.smoking-ruins.com/t4710-draco-there-s-a-hole-in-my-so
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L’hésitation flottait encore entre eux, mais les fils invisibles qui les liaient semblaient tissés en faveur d’un oui plutôt que d’un rejet : preuve en était qu’ils consentaient tous deux à négliger la possibilité de faire marche-arrière en balayant tout sujet profond au profit d’un échange plus superficiel, s’enlisant plutôt consciemment dans cette découverte maladroite de ce que pourrait être leur relation s’ils s’autorisaient des intrusions plus concrètes dans la vie de l’autre. De façon superficielle d’abord : simples évocations de faits publics, commentaires badins, comme un reptile goûteraient l’air de sa langue bifide. « Ton joli sourire doit la faire fondre et elle n’assume pas, c’est la seule explication à cet acharnement. » Un rictus amusé vint contredire l’ombre qui ternissait le regard gris alors qu’elle se prêtait à la plaisanterie. En ce lieu, à cette heure, il était préférable de s’en gausser que de rager — il avait après tout dédié suffisamment de temps à la seconde option dans l’intimité du Manoir, et s’affichait précisément dans le but de prétendre que non, tout cela ne le touchait guère. Curieux mensonge à tenir alors même que tout son être brûlait de faire payer à Skeeter sa nature invasive… et alors même qu’il menait cette lutte contre lui-même, il laissait inévitablement tomber les barrières face à Lucrezia en acceptant d’aborder ce sujet. Il se rendait vulnérable, puisqu’il n’était plus réellement question de prétendre face à elle que le jeu auquel il se livrait ce soir était réel. « C’est pour ça que tu es là ? Pour détourner son attention de ce qui t’importe vraiment ? » Il hésita un instant à répondre clairement à la question formulé suffisamment bas pour qu’il lui ait presque fallu la déchiffrer à même les lèvres de la jeune femme, ses mots assourdis par les battements bruyants d’un rythme musical répétitif.

Cernant peut-être la réticence qui le tiraillait, Lucrezia sembla se rétracter, saisir les non-dits qui crépitaient dans l’air autour d’eux ; subtil instant d’incertitude laissant songer que l’interrogation trop directe équivalait à une limite franchie. Mais il s’était attendu à l’approfondissement inévitable de cette discussion délicate, et les simulacres d’excuses servis un instant auparavant à la jeune femme pour sa propre intransigeance face aux difficultés qu’elle avait affrontées seraient un pur non-sens s’il se rétractait à présent. « J’ai conscience de n’être pas l’amie la plus expressive et agréable qui soit mais... si tu as besoin de quoi que ce soit, de n’importe quoi, je suis là. Je m’inquiète pour toi. » Les iris anthracite ne la fixaient plus directement — elles couraient aux alentours, prenant note des potentielles fuites induites par leur rencontre publique. Il y avait les slaloms irréguliers des serveuses, les regards concupiscents qui trainaient de temps à autres dans leur direction et qui portaient tantôt une indifférence dédaigneuse, tantôt une curiosité dérangeante. Intérieurement, le blond se fustigea pour sa capacité à se retrouver prisonnier de lieux exposés à l’approche de conversations se voulant personnelles. Rendez-vous houleux avec Susanna en plein restaurant d’abord puis, ce soir, aveux en plein cœur d’un club bondé de sorciers et sorcières aux mœurs tout sauf irréprochables… « Il fait un temps idéal ce soir. Je suis tenté de profiter de la terrasse, puisqu’elle est accessible. Qu’en dis-tu ? » Il passait si abruptement à autre chose qu’on pouvait y lire une tentative de battre en retrait — ce n’était pas le cas, pourtant. Il serait plus évident d’incanter quelque sortilège assurant de tenir à distance toute oreille indiscrète une fois à l’extérieur : les charmes seraient trop évident à l’intérieur d’une salle bondée de monde et ils éveilleraient sans conteste l’intérêt au lieu du contraire ; résultat contre-productif. Draco quitta son siège et contourna la table pour offrir son bras à la jeune femme, puis leur fraya un passage jusqu’à ladite terrasse.

L’air, ici, était moins confiné, moins alourdi par les effluves d’alcool et les relents grotesques de senteurs corporelles brassées de façon aléatoire et désagréable — plus respirable. Discret, Draco fit glisser sa baguette jusqu’à ses doigts et formula quelques sorts assez légers pour passer inaperçu, mais suffisants pour leur permettre de remarquer à temps toute amorce d’approche, alors qu’ils avançaient d’un même pas mesuré et s’arrêtaient à la balustrade pour y prendre appui. Nulle inquiétude ne semblait peser sur leurs jeunes épaules, en apparence, et pourtant à l’abri des regards, le front de Draco se plissa légèrement, tandis qu’il reprenait la parole d’un timbre laconique. « Maintenant que le secret est éventé j’ai le choix entre parader pour laisser penser au grand public que la rumeur m’indiffère ou me cloîtrer au Manoir en attendant que d’autres nouvelles occupent les esprits… tu te doutes que la seconde option n’en est pas vraiment une. » Les conséquences n’auraient été que néfastes ; il ne pouvait se permettre de perdre sa place au sein d’une Elite trop prompte à juger tant autrui que ceux issus de son propre sein. Prompte à les éjecter, surtout, de leur siège éphémère. « Mais aussi étrange que le constat puisse être venant de moi… », reprit-il, pensif, alors qu’il la fixait de biais, songeant à l'offre qu'elle lui avait faite d'être présente s'il en avait besoin : « je m’en fais moins pour moi-même et pour les rumeurs que pour les potentielles… répercussions sur Scorpius. L’intérêt indésirable dont il fait les frais est précisément ce que j’avais espéré lui épargner aussi longtemps que possible. » Son manque de confiance était peut-être proche de la paranoïa, mais ce n’était pas sans raison qu’il s’était appliqué à garder son fils à l’écart ; Draco se méfiait tout autant des insurgés que de certains sorciers prétendument irréprochables, au point de préférer tenir l’enfant à  l’écart de bon nombre d’entre eux. A présent... la tâche s'avérerait moins aisée. « Et toi ? », relança-t-il presque aussitôt après, ses prunelles trahissant sa curiosité : « Si tu n’es pas une habituée, quel évènement t’a poussée à te joindre aux festivités ce soir ? »
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Dark paradise.



(Lana Del Rey) « Every time I close my eyes, it's like a dark paradise. »
« Il fait un temps idéal ce soir. Je suis tenté de profiter de la terrasse, puisqu’elle est accessible. Qu’en dis-tu ? » D’abord interloquée par l’abrupte changement de conversation, tu le suis du regard lorsqu’il se lève, se déplace et t’offre.. son bras. Peu habituée à ce que quelqu’un s’aventure à initier le contact, tu mets quelques secondes à consentir au geste, te levant à ton tour, lui offrant ainsi une proximité physique dont tu n’es pas coutumière. Pas dans ce contexte, pas scrutée par les regards, de dédain ou indiscrets. Au fond, tu te sens presque nue sans la défense attentive de ton monstrueux cobra. Le petit manège de deux amis qui ne fuient pas, qui vont simplement bavarder de futilités un peu plus loin, ne dure que jusqu’à votre arrivée en terrasse. Sa vie privée, à lui, un tel capharnaüm qu’il nécessite quelques sortilèges pour s’assurer que l’affection de Skeeter pour les ragots n’aille pas plus loin. Contre la balustrade, dos à l’horizon, tu attends qu’il termine, ne t’aventurant pas à l’aider - tu sais que tes sortilèges ont tendance à s’avérer plus agressifs, moins délicats, sans doute plus repérables étant donné ton état actuel.

« Maintenant que le secret est éventé j’ai le choix entre parader pour laisser penser au grand public que la rumeur m’indiffère ou me cloîtrer au Manoir en attendant que d’autres nouvelles occupent les esprits.. » Tu l’écoutes, sans pour autant croiser son regard, le tien perdu vers la bâtisse à laquelle tu fais toujours face - à croire que tu avais le vertige. Ce qui n’était pas le cas, à vrai dire. « je m’en fais moins pour moi-même et pour les rumeurs que pour les potentielles… répercussions sur Scorpius. L’intérêt indésirable dont il fait les frais est précisément ce que j’avais espéré lui épargner aussi longtemps que possible. » Aussi étrange que cela puisse paraître, a-t-il dit. Le couteau se retourne dans la plaie béante qui ne cicatrise pas, ton âme sans doute définitivement abîmée par l’association de cette perte à la Marque des Ténèbres. Ton oncle avait insisté sur le fait que, sans elle, sans cette chose sur ta peau, peut-être l’enfant aurait-il survécu. Et si c’était vrai, si une femme n’avait rien à faire dans les rangs du Magister ? Tu baisses légèrement le visage, lui dissimulant l’éclair mélancolique qui traverse, un court instant, tes traits. « Il fallait bien que le petit emmerdeur grandisse. » Ta barrière est là : la dérision. En un sens, tu n’avais pas tout à fait tort, Draco ne pouvait pas rester l’enfant capricieux qu’il était à Poudlard. Il ne le pouvait pas parce qu’il n’était pas qu’un Malfoy, il était un être humain, de chair, de sang, de coeur. Devenant père, il ne pouvait que développer ce instinct exacerbé, en l’absence de la mère. « Tu as peur de le perdre. »

Compréhension soudaine des émotions d’autrui. On te connaissait insensible, mal adaptée au niveau empathique, lui te savait fragile. Avais-tu seulement montré, une fois, aux Mangemorts que tu étais apte à intégrer certaines des nuances émotionnelles peuplant le coeur des autres ? Non. Mais le sujet est sensible. A force de compartimenter, tu frôlais l’implosion, la folie. Fred t’avait inculqué une part d’humanité qu’il te fallait écarter - pas là. « Ta réaction, au ministère. » L’enfant sauvé de justesse, la tignasse blonde. « Il n’y a pas qu’un égoïsme paroxystique, en toi. » Une curiosité maladive et bien d’autres choses. Un amour paternel, un vrai courage sous-jacent ; il lui fallait un courage réel pour traverser chaque épreuve, chaque jour de cette horrible vie que les siens lui avaient imposé.

« Et toi ? » Tu craignais le boomerang de la question, bien qu’inévitable. « Si tu n’es pas une habituée, quel évènement t’a poussée à te joindre aux festivités ce soir ? » Pouvais-tu seulement refuser quelque chose au souvenir du gamin trop curieux ? Tu lui devais une réponse, pour toutes les autres auxquelles tu n’avais pas répondu, plus jeune. Tes billes fuyantes fixent le sol tandis que ta main réajuste le délicat tissu couvrant, en partie, ton bras ; chassant par cette mobilité une gêne palpable. « Oublier. » Répliques-tu enfin, dans une sorte de murmure, à peine audible, même pour lui. « Charles.. voudrait décider pour moi. Le bien de la lignée, les héritiers, tout ça. » Tu déglutis, difficilement. « J’ai tué son petit-neveu. » La phrase est dure. Tranchante. Envers toi-même, qui plus est. Autoflagellation verbale, tu te rends coupable de la mort de ce foetus, le jugeant comme un meurtre. « J’imagine qu’il faut sortir et traîner dans ce genre de soirées pour paraître plus normale. » Sans Daeva. Sans ta couverture de reine glacée. Est-ce que ça changerait vraiment le regard d’autrui ? Tu en doutais. Ta seule perspective d’avenir se résumait à laisser tomber les armes pour être vendue à un homme, idée qui te révulsait au plus haut point. « Quand Ypsös saura la vérité, il m’égorgera. L’occasion qu’on t’oublie un peu. » Tu réalises un peu tard qu’il ne sait pas, que tu ne lui as jamais délivré le nom de ce père que tu t’évertuais à cacher. Un regard vers son visage, tu parais réfléchir. Il y a des questions à ne pas poser, des faits à ne pas évoquer.. mais au point où vous en êtes, qu’avais-tu à craindre ? Sa colère, sans doute. Et encore. Tu pourrais toujours la noyer dans un verre d’alcool. Certains disent que ça aide. « Tu t’es jeté dans ce labyrinthe … est-ce que tu l’aimes ? » Astoria. La si jeune et si jolie Greengrass. Tu avais eu l’occasion de la sortir de la forêt, tu l’avais vue, en fuite avec Daphné et.. persuadée de faire le bon choix pour elles, tu leur avais offert le temps de s’évanouir dans la nature. Si tu avais songé une seule seconde que l’une des deux ne soit pas consentante.. « Je.. Je les ai croisé, une fois. J’aurais dû.. lever ma baguette et j’ai eu pitié. Je pensais qu’elles étaient mieux là-bas. » Toutes mes excuses aurais-tu ajouté, si ça avait été ton genre, si tu avais songé que ce soit approprié. Mais tu ne demandais pas le pardon. Tu ne l’attendais pas. C’était simplement l’expression coupable d’un myocarde condamné à l’auto-destruction. « Tu peux en faire part au Magister, ça n’a plus d’importance. » Je n’ai plus rien à perdre. Frôlerais-tu la dépression ? Tu n’ajoutes rien, reportant tes yeux hétérochromes vers le lointain. Ca n’est pas ta situation qui t’inquiète mais la sienne, celle de son fils, de sa famille. Le petite Scorpius aurait dû naître entouré, aimé, en paix, pas dans la déchirure permanente de la guerre.

1058 mots.
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Dernière édition par Lucrezia Rowle le Jeu 8 Jan 2015 - 12:44, édité 1 fois
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‹ liens utiles : draco malfoy w/ lucky blue smith ; ginevra weasley w/ holland roden ; calixe davis w/ audreyana michelle ; uc w/ uc ; indiana alderton w/ nicola peltz ; heath ravka w/ im jaebum ; even li w/ jeon jungkook ; jelena kuodzevikiute w/ ariana grande.

‹ âge : 23 yo (05.06.80).
‹ occupation : ancien langue de plomb (spécialisé dans les expérimentations magiques) ; fugitif et informateur de la RDP entre le 26.05.03 et le 08.12.03 ; condamné à 22 ans à Azkaban pour terrorisme, au terme d'une assignation à résidence et d'un procès bâclé, tenu à huis-clos.
‹ maison : Slytherin — “ you need a little bit of insanity to do great things ”.
‹ scolarité : entre 1991 et 1997.
‹ baguette : un emprunt, depuis qu'il est en fuite. elle n'est que temporaire et il ne souhaite pas s'y intéresser ou s'y attacher, puisque la compatibilité est manquante.
‹ gallions (ʛ) : 14091
‹ réputation : sale mangemort, assassin méritant de croupir à vie en prison pour expier ses crimes et ceux de ses ancètres.
‹ particularité : il est occlumens depuis ses 16 ans.
‹ faits : Famille.
Narcissa (mère) en convalescence. sortie de son silence depuis peu pour réfuter l'annonce de son décès ; reconnue martyr. lutte pour que le jugement de son fils soit révisé.
Lucius (père) mort durant la tempête du 03.03.2004.
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‹ résidence : emprisonné à Azkaban depuis le 06.01.04. en fuite depuis le 08.05.04.
‹ patronus : inexistant.
‹ épouvantard : l'éxécution de juillet 02, ses proches en guise de victimes: leurs regards vidés par l'Imperium, la baguette de Draco dressée, les étincelles vertes des AK et leurs cadavres empilés comme de vulgaires déchets.
‹ risèd : un portrait de famille idéal, utopique.
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La voir si vulnérable était singulier — aussi déstabilisant que surprendre un lourd secret, que briser un interdit dont la paroi intangible viserait à protéger quelque inavouable mystère. Il se retrouvait dans la même position qu’à l’époque où Lucrezia avait perdu son enfant : confronté à une fragilité dont beaucoup n’osaient même soupçonner l’existence. En réponse à ses déclarations elle répliqua que l’évolution était inévitable, basculant de dérision à compréhension ; évoqua le sauvetage de l’enfant qui avait éveillé chez lui un instinct protecteur malvenu, au ministère. Le souvenir le fit grimacer, bien qu’elle en ait parlé sans une once de moquerie, perçant à jour les sentiments qui – assortis d’une fatigue considérable – avaient motivé ce jour-là son geste irréfléchi. Draco retint la remarque cruelle qui lui pesa sur le bout de la langue : j’aurais dû me contenir, une victime de plus eût été idéale pour diaboliser la cause des rebelles. Mécanisme plutôt que conviction : le fait d’être père ne l’avait pas rendu sensible outre mesure à l’avenir des plus jeunes victimes de ces interminables conflits, mais il n’était certainement pas sans cœur, bien qu’il s’appliquait à prétendre le contraire. Or il fallait atteindre un certain degré de cruauté pour consentir sans ciller à de tels sacrifices… par ailleurs il ne pouvait faire cette injure à sa compagne de la soirée : pas alors qu’elle se révélait si ébranlée par le sujet abordé, par la perte à laquelle la discussion la confrontait. Le temps défilait, visiblement, sans atténuer la douleur.

Le constat entraina inévitablement une question quant à ce qui l’avait poussée elle à se présenter au Royals alors même qu’elle affirmait n’y avoir jamais mis les pieds. Draco s’attendait à moitié à une réponse tronquée ou évasive, si réponse il y avait — mais non. Fidèle à l’impulsion qu’elle avait donnée à leur relation, Lucrezia s’avéra plus volubile qu’il ne l’avait escompté. Oublier, argua-t-elle avant de nommer Charles et les griefs qu’il nourrissait à son encontre. « J’ai tué son petit-neveu. » Un pâle sourcil s’arqua à l’entente de cette phrase, mais Malfoy n’interrompit pas la vindicte autoaccusatrice. Quelconque quidam issu de la plèbe ou d’une famille pure laxiste aurait sans doute affirmé avec fougue et compassion qu’elle était celle qui avait le plus souffert de cette perte ; qu’elle était la victime et non la coupable… Mais les règles qui régissaient leur monde accordaient une telle importance à la naissance d’un héritier apte à perpétuer le nom, à préserver la lignée, qu’il n’était que peu surprenant qu’au fardeau d’une mère blessée s’ajoutent les incriminations acerbes de son entourage. Draco lui-même, formaté comme il l’était, éprouverait sans doute un dégoût nullement masqué pour une épouse incapable de donner naissance à l’enfant tant attendu. Ils étaient nés pour procréer, aussi abjecte que puisse sembler l'idée. « L’idée d’échapper aux champs de bataille pour bénéficier du faste et de la superficialité dans lesquels se pâme l’Elite est-elle si déplaisante ? » Il n’avait pas la moindre idée de la façon dont les femmes considéraient leur situation — mais pour sa part, il se serait volontiers contenté de l’existence de Dandy qu’on lui avait promise autrefois. De voyages en réceptions, le tout ponctué d’instants consacrés à son fils et d’une préoccupation unique : faire fructifier les biens de sa famille, accroître l'influence des Malfoy dans les hautes sphères. Vie que beaucoup considéreraient vaine et dénuée de sens… mais Draco était vain et ne s’en cachait guère. Au lieu de quoi il suait et s’usait à slalomer entre les sorts ; offrait en sacrifice, sur l’autel de l’ambition de celui qu’il appelait Maître, sa jeunesse et celle de son enfant, son argent et ce sang bleu que l’on disait précieux. Le regard vairon ne fixait pas le sien, perdu dans des réflexions dont il n’avait aucun contrôle du fil, mais qui se déroulaient néanmoins à son ouïe attentive. « Je suis quand même surpris », avoua-t-il en fronçant les sourcils, cherchant un moyen de formuler sa remarque et optant pour la prononcer en fonction de sa propre expérience. « Père aurait sans doute été cruellement soulagé si mon bâtard était mort avant même d’être né. L’absence du géniteur dans le tableau ne dérangeait pas tes proches outre mesure ? » Charles se plaignait de ce que bien d’autres auraient considéré comme une aubaine ; pour certains, enfant illégitime ne valait guère mieux que pas d’enfant du tout. Mais parlant du géniteur en question… « Qu’en pense ledit père, d’ailleurs ? » tenta-t-il de façon détournée, n'ayant aucune idée de l'identité de l'homme. « Quand Ypsös saura la vérité, il m’égorgera. L’occasion qu’on t’oublie un peu. » Les lèvres de Draco s’entrouvrirent brièvement, se refermèrent, et le manège se réitéra une seconde fois. « Ypsös Burke… » répéta-t-il platement, de ce timbre laconique dénué d’émotions, les traits redevenus lisses et inexpressifs. Ce nom ne le laissait pas indifférent, mais il était incapable de déterminer ce qu’il ressentait à son entente. Burke était certes sang-pur, il n’en faisait pas pour autant partie du cercle habituel de Draco ; leur lien, en vérité, était Astoria, dont il était le dernier prétendant en date… Astoria que Draco avait, aux yeux des Greengrass, bafouée. Astoria qui lui était désormais interdite, non seulement à cause du fait que nul n’avait jusque-là su la libérer des mains des Insurgés plus de quelques minutes, mais surtout parce que Wyatt ne leur pardonnerait jamais leurs erreurs passées et n’envisagerait sous aucun prétexte de renouer la promesse de mariage prévue bien des années auparavant. Il était trop tard, de toute façon — la haine mutuelle entre les Malfoy et les Greengrass avait pris une ampleur relativement incontrôlable, dès l’instant où ce le grand-père insatisfait avait attenté à la vie de Scorpius. Comme si elle avait pu suivre le fil de ses pensées, Lucrezia prononça précisément le prénom qui préoccupait Draco à l’instant même : « Tu t’es jeté dans ce labyrinthe … est-ce que tu l’aimes ? » Il se raidit perceptiblement, dérouté par l’interrogation inattendue. « Je… », ânonna-t-il, incapable d’y répondre en réalité ; à court de mots, pour une fois. Il n’avait guère sondé ses sentiments depuis des lustres. Vis-à-vis d’Astoria, il avait réagi à chaud, impulsif comme il ne l’était que rarement – voire presque jamais. Il n’avait pas été prêt à la revoir, n’avait pas eu l’opportunité d’analyser la situation, et s’était laissé porter par son besoin de réponses. Parce qu’elle semblait pouvoir lui offrir celle qu’il avait tant espéré, pouvoir affirmer en toute sincérité n’avoir pas un seul instant soutenu la cause ennemie. Mais l’aimait-il ? Soudain dépourvu de sa belle assurance, Draco détourna le regard avant de se justifier, quelque peu sur la défensive : « Elle est la mère de mon fils. » A croire que cette phrase expliquait tout. Et quelque part, c’était le cas : il était incapable de distinguer son ressenti de celui de Scorpius ; de démêler les fils qui les liaient tous les trois, les uns aux autres. Comment pouvait-il envisager de tourner la page alors qu’il la savait vivante, quelque part, et que leur enfant la réclamait de tout son être ? Astoria serait toujours importante. Toujours… prioritaire, d’une certaine façon. Mais était-ce de l’amour ? Que pouvait-il en savoir, alors qu’il l’avait si souvent haïe ? « Je.. Je les ai croisé, une fois. J’aurais dû.. lever ma baguette et j’ai eu pitié. Je pensais qu’elles étaient mieux là-bas. » Ses sourcils se froncèrent et il resta un instant interdit, avant d’avancer d’un pas vers elle, rendu pressant par la stupéfaction. « Tu as cru que… ? » Un frisson d’indignation lui parcourut la colonne et les mots suivants lui restèrent coincés dans la gorge. Elle avait eu l’occasion de les croiser… ? Il expia un rire mauvais, agacé. « Pourquoi je m’étonne ? Tout le monde s’obstine à penser qu’Astoria puisse être satisfaite de se vautrer dans la boue et de se terrer dans les jupons de sa sœur. » Il se le reprochait à lui aussi, d’ailleurs. Parce qu’il avait douté, au cours de ces trois longues années. Mais surtout parce qu’il avait croisé la baguette avec Daphné, lui aussi, et l’avait laissée filer. Pas par pitié, en l’occurrence — plutôt parce qu’il s’était laissé aveugler par le besoin de communiquer avec la cadette des Greengrass, même si ce devait être par le biais de cette maudite harpie. Hell, il avait si souvent regretté, depuis, de l’avoir laissée lui échapper… « Tu aurais dû lancer l’alerte », laissa-t-il filer de sa mâchoire crispée, se morigénant tout autant qu’il s’adressait à Lucrezia. Mais elle le prit de court : « Tu peux en faire part au Magister, ça n’a plus d’importance. » « Ne dis pas ça », claqua-t-il cette fois, péremptoire, consterné, avant de formuler lentement, comme si elle avait perdu la raison : « Bien sûr que c'est important, il ne lui en faudrait pas plus pour t'exécuter ! » Les récents évènements avaient enragé le Magister à un point tel qu’il ne laissait plus passer la moindre erreur, conférant à ses sbires la désagréable impression de marcher au bord d’un précipice ; l'existence qu'ils menaient, à flirter avec la mort tout en la distillant eux-mêmes, était une folie morbide. Plus encore qu’en temps normal. Le regard anthracite courut sur les traits de la jeune femme, sonda ses iris dissemblables, et Draco fronça les sourcils, claquant la langue contre son palais avec agacement. Bien sûr qu'elle savait pertinemment ce qu'il disait — le problème ne venait pas de là... mais plutôt de ce qui se profilait dans son attitude. Il reconnaissait l’ombre de la dépression dans les déclarations imprudentes qu’elle énonçait d'un timbre désabusé, comme si elle n’avait cure de sa propre survie. Mal à l’aise, incapable de déterminer comment agir si ce n’était par la brusquerie, Draco passa une main nerveuse dans ses mèches blondes, fixant un point par-dessus l’épaule de la jeune femme. Il avait connu une passe telle que celle-ci quelques semaines plus tôt, mais ne pouvait imiter les gestes qu'avait alors esquissés Pansy pour le réconforter. « Daphné est une enragée, de toute façon. Elle ne t'aurait pas laissé faire, même si tu avais tenté de les arrêter », rationalisa-t-il en une tentative d'atténuer l'importance de l'aveu qu'elle avait formulé.
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Dark paradise.



(Lana Del Rey) « Every time I close my eyes, it's like a dark paradise. »
« L’idée d’échapper aux champs de bataille pour bénéficier du faste et de la superficialité dans lesquels se pâme l’Elite est-elle si déplaisante ? » Un sourire naît au bord des lèvres, entre l’ombre d’un souvenir presque heureux et l’amertume d’avoir fait l’erreur fatale conduisant vers le précipice. Aurait-ce été si atroce, de vivre en se laissant couler dans l’oisiveté la plus totale, demoiselle de luxe et de pierreries ? « Sans doute pas. » Autrefois, tu te serais savamment insurgée contre l’idée de n’être que le jouet de la fortune parentale, petit pion à placer habilement sur un échiquier. Jusqu’à il y a quelques semaines, tu te serais révoltée que même lui puisse te sortir une phrase pareille. Pourtant, tu consentais à la raison : Draco était lucide, il savait ce que lui-même avait perdu, existence de petit prince dorloté avant que Voldemort ne jette son dévolu et sa hargne contre lui. Peux-tu en dire autant ? Peux-tu prétendre avoir autant perdu que lui ? Bien sûr que non. Tu n’as jamais été princesse du manoir familial, pas plus que prétendue héritière de véritables valeurs. On te posait là, maintenant, stratégiquement, parce que les Rowle échouent les uns après les autres. Parce que Selwyn est le seul étendard que tu puisses encore raccrocher sans trop de risques. Rectifications : que tu pouvais. Et que fais-tu ? Pas mieux que les prédécesseurs. « Tu sais quoi.. ? » commences-tu, tes doigts jouant avec le bord de ta manche, une moue presque amusée ornant ta bouche avant de poursuivre, sur un ton paradoxalement plus léger. « Si j’avais un de ces fichus retourneurs de temps, je me laisserais un hibou, du style ‘fais gaffe, les hommes c’est vraiment pas pour toi.’ » Il faut bien avouer que si chacun d’entre vous s’était montré responsable en matière de bon temps avec l’autre sexe, vous n’en seriez pas là. Le fait que ce soit avec Malfoy que tu partages ça était peut-être le plus étrange dans cette situation, comme si les années à tout cacher à Poudlard n’avaient fait que repousser l’échéance d’un inéluctable rapprochement. Le petit frère que t’as jamais eu. Il avait même la blondeur pour que l’illusion soit parfaite. « Cela dit.. est-ce que quelque chose nous aurait fait reculer, mh ? » Est-ce qu’il y avait une infime chance pour que vous ne deveniez pas Mangemorts ? Draco n’avait pas eu le temps de vraiment faire un choix à la lumière d’un potentiel avenir, et toi.. tu n’avais pas voulu faire un autre choix alors que tu le pouvais. Ou pas. Tout devenait tellement flou. Toute cette histoire folle devenait floue. « Je veux dire.. t’étais trop jeune et moi.. il a un serpent. » Le rire est nerveux. Pourtant il semble décanter quelque chose. Déverrouiller une vieille porte laissée trop longtemps dans l’oubli. Confier ça à une personne, confier les tourments, ça semblait libérer de l’espace pour penser ne serait-ce qu’un peu plus positivement. Il y avait du comique dans l’idée que Voldemort t’ait attirée avec le simple fait de parler le fourchelangue - à l’époque, tu ne fréquentais pas Charles - c’aurait pu être sensé.. si ça n’était pas simplement fou.

« Je suis quand même surpris » L’éclat pétillant dans ton regard meurt aussi vite qu’il était apparu lorsqu’il t’interroge sur le père. L’absence devrait soulager. Il était vrai que ça avait soulagé ta mère, en un sens, c’était celle qui en était le plus heureuse, libre de reprendre le cours de son existence sans avoir à souffrir le terme de grand-mère. Passée la première colère, ton père, plus compatissant, s’était simplement montré distant - comme toujours. La glace avait à nouveau givré le foyer, sans plus jamais évoquer le sujet. Qu’est-ce qui différenciait donc Charles des autres ? Tu ne le savais que trop bien. « Les Selwyn ont un parfait héritier. Lysander est un fils, on ne lui reprochera jamais son allégeance et s’il se traîne tout au plus quelques rumeurs, rien d’irrémédiable. Mais le don dont ils se targuent, qui fait leur petit prestige royal, c’est une Rowle qui le détient. » Et autant dire que la rupture entre Charles Selwyn et sa très chère soeur Anne était consommée depuis de nombreuses années. Cette dernière avait tout fait pour qu’on ne l’assimile plus à ce persifleur, ce manipulateur de reptiles. Stupide phobie d’une petite ayant grandi sans une faculté nécessaire à la survie dans une telle fratrie se traînait comme un boulet. « Je suppose qu’il espérait que je transmette directement ma faculté à parler aux serpents à un fils. » Bâtard ou pas, tu savais ton oncle assez fin stratège pour arranger la vérité à sa sauce, sans doute aurait-il même trouvé un moyen de te marier pour que le gamin devienne aussi légitime que possible. Et blanche comme neige tu serais devenue.

Le nom d’Ypsös ne le laisse pas indifférent, ou du moins semble-t-il évoquer un fait qui t’échappe assez pour être incapable d’interpréter l’expression si lisse du jeune homme. « Ne lui dis rien, s’il te plaît. Je ne veux pas que ça se sache, cela doit rester mon unique faute, sa réputation ne doit pas en souffrir. » Passe encore d’avoir des femmes dans sa vie, mais des comme toi, avec un enfant avorté en prime, non. C’en serait presque touchant, on pourrait croire que tu l’aimes. Et la question t’embarrasserait tout autant qu’elle ne semble ôter les mots de la bouche du jeune Malfoy. Ta main hésite une seconde vers un geste compréhensif, qui mourra finalement le long de ton corps ; tu ne sais pas faire ça, poser tes doigts sur une épaule pour consoler. Et lui ne veut pas être consolé, du moins tu le penses, à la manière dont il t’informe qu’Astoria est la mère de son fils, comme une logique pure coulant de source. Tu comprends, en partie du moins.

Mais ton aveux change la donne, le faisant avancer d’un pas tandis que, par pure instinct, tu te sens reculer. Le reproche, tu l’encaisses. Difficilement mais il est justifié, alors à l’instar d’une fillette qu’on dispute, tu ne répliques rien, tu ne réponds pas, ne tentes même pas d’expliquer tes actes. Bien sûr que tu aurais dû donner l’alerte, et après ? Astoria aurait-elle consenti à retrouver sa vie d’avant en sachant sa soeur condamnée à un sort peut-être pire que la mort ? Tu avais fait preuve d’une tolérance insupportable et elle risquait de te coûter la complexe amitié de Draco, si fragile soit-elle. Elle risquait par la même de te coûter la vie. « Bien sûr que c'est important, il ne lui en faudrait pas plus pour t'exécuter ! » « Qu’importe ! Je ne manquerai à personne ! » Tes mots dépassaient le temps de ta pensée mais tu ne cherchais pas à revenir dessus. Ca venait du coeur, de ce qu’il restait d’un coeur. Lui avait un fils, un avenir à construire, tu ne serais qu’une justice donnée parmi tant d’autres. Pas une grosse perte en soi. Tu déglutis difficilement lorsqu’il évoque le fait que Daphné soit une enragée. Il faut que ça sorte. Te mordant la lèvre, tu finis par lâcher : « Les serpents, Draco. Daphné est pétrifiée devant eux.. » Tu cherches les mots justes, sans succès, choisissant de laisser la vérité crue sortir d’elle-même. « Je n’ai jamais vu Astoria comme une espèce d’ingrate préférant la boue, à vrai dire je ne m’étais jamais interrogée à son sujet. Quand je les ai croisées, elles semblaient se protéger, ensemble.. elle n’a pas esquissé le moindre geste qui puisse me laisser voir sa situation. » Une pause, courte, ou la lucidité semble revenir brusquement. « A moins qu’elle ne se soit sentie plus menacée par Daeva que par sa soeur. » Tu retournes à la balustrade, lorgnant le vide plutôt que le regard clair du Mangemort. « Je serais allée la chercher moi-même si tu me l’avais demandé. J’aurais retourné cette fichue forêt, peut-être en vain mais j'aurais essayé. » Par amitié pour lui. Quitte à te retrouver dans une sale situation ensuite. Mais comment lui faire comprendre l’importance qu’il a après tout ce temps à lui faire croire à une sorte d’indifférence polie ? « Dire qu’à Poudlard tout ce qui nous préoccupait était la Chambre des Secrets.. nous voilà bien vernis de secrets. » De doutes, de regrets et de rancoeurs. Cette guerre finirait-elle donc un jour ?

1359 mots.
Fourchelangue ; italique.
(c) AMIANTE

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PRISONERS • bloodstains on the carpet
Draco Malfoy
Draco Malfoy
‹ inscription : 13/09/2013
‹ messages : 8775
‹ crédits : faust.
‹ dialogues : seagreen.
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‹ liens utiles : draco malfoy w/ lucky blue smith ; ginevra weasley w/ holland roden ; calixe davis w/ audreyana michelle ; uc w/ uc ; indiana alderton w/ nicola peltz ; heath ravka w/ im jaebum ; even li w/ jeon jungkook ; jelena kuodzevikiute w/ ariana grande.

‹ âge : 23 yo (05.06.80).
‹ occupation : ancien langue de plomb (spécialisé dans les expérimentations magiques) ; fugitif et informateur de la RDP entre le 26.05.03 et le 08.12.03 ; condamné à 22 ans à Azkaban pour terrorisme, au terme d'une assignation à résidence et d'un procès bâclé, tenu à huis-clos.
‹ maison : Slytherin — “ you need a little bit of insanity to do great things ”.
‹ scolarité : entre 1991 et 1997.
‹ baguette : un emprunt, depuis qu'il est en fuite. elle n'est que temporaire et il ne souhaite pas s'y intéresser ou s'y attacher, puisque la compatibilité est manquante.
‹ gallions (ʛ) : 14091
‹ réputation : sale mangemort, assassin méritant de croupir à vie en prison pour expier ses crimes et ceux de ses ancètres.
‹ particularité : il est occlumens depuis ses 16 ans.
‹ faits : Famille.
Narcissa (mère) en convalescence. sortie de son silence depuis peu pour réfuter l'annonce de son décès ; reconnue martyr. lutte pour que le jugement de son fils soit révisé.
Lucius (père) mort durant la tempête du 03.03.2004.
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Spoiler:

‹ résidence : emprisonné à Azkaban depuis le 06.01.04. en fuite depuis le 08.05.04.
‹ patronus : inexistant.
‹ épouvantard : l'éxécution de juillet 02, ses proches en guise de victimes: leurs regards vidés par l'Imperium, la baguette de Draco dressée, les étincelles vertes des AK et leurs cadavres empilés comme de vulgaires déchets.
‹ risèd : un portrait de famille idéal, utopique.
http://www.smoking-ruins.com/t4710-draco-there-s-a-hole-in-my-so
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• Dark paradise •

« Tu sais quoi.. ? » Elle étira, comme elle l’avait fait à plusieurs reprises ce soir, la manche longue qui couvrait son poignet Marqué, comme un tic auto-protecteur et régulier. Mais son geste, sa moue et son timbre lançaient des signaux contradictoires et Draco pencha curieusement la tête de côté, tentant de décrypter lequel était avéré et lesquels n’étaient qu’un bouclier monté de toute pièce. Ce qui n’était nullement simple à discerner, à dire vrai. « Si j’avais un de ces fichus retourneurs de temps, je me laisserais un hibou, du style ‘fais gaffe, les hommes c’est vraiment pas pour toi.’ » Il s’accorda le luxe d’un sourire amusé, bien que sachant qu'elle ne le croirait pas. « Triste perte pour la gent masculine. » Mais au final les femmes ne lui semblaient guère plus faciles à cerner ; sans doute même étaient-elles plus complexes encore, à bien des égards… « Cela dit.. est-ce que quelque chose nous aurait fait reculer, mh ? » Il ne put que secouer la tête en signe de négation, sans retenir un rire bref. « Salazar, non. Je ne sais pas pour toi mais en ce qui me concerne, j’étais fermement convaincu de tout contrôler. » Il y avait dans sa voix de l’amusement auquel s’entremêlaient des traces, voilées, d’agacement. Penser à son lui de l’époque éveillait systématiquement ce dernier sentiment, puisqu’il ne pouvait éviter de penser à toutes les erreurs qu’il aurait pu éviter. Cependant il ne retournerait en arrière à aucun prix : Scorpius, par exemple, était à la fois son écart le plus important et sa raison de vivre. Il était juste trop tard à présent pour se morfondre sur le passé, il n’était pas en mesure de le modifier. Même si on lui en fournissait un jour le moyen. Quant au statut de mangemort… il l’avait tant voulu. Et peut-être était-ce pour le mieux : puisqu’il n’avait pas d’autre choix de toute façon, l’aspect bénévole de l’offrande de sa personne avait rendu la transition moins insupportable. « Je veux dire.. t’étais trop jeune et moi.. il a un serpent. » Nouvelle inclination curieuse de la tête blonde. « C’est ce qui t’a attirée ? Mais quoi donc, plus précisément : Sa maîtrise, Sa puissance ? Ou simplement l’idée de pouvoir être comprise et peut-être guidée par quelqu’un de plus expérimenté en la matière ? » Il parlait de leur Maître bien sûr, incapable de concentrer ses mots autour de Nagini. Songer à ce monstre suffisait à lui retourner l'estomac. Les raisons énoncées étaient les deux seules que pouvait évoquer son esprit, en dépit du frisson désagréable qui lui traversait également la colonne à l’idée du Lord imparti du rôle de mentor. S’il questionnait Lucrezia, ce n’était pas tant pas curiosité maladive que mû par l’envie de mieux comprendre son fonctionnement, ses motivations de l'époque. Il embraya sur l’absence de père, interrogation à laquelle elle répondit en révélant en partie la dynamique de la famille à laquelle elle appartenait. Les tenants et aboutissants de quelques-uns de leurs malentendus. En guise de commentaire, Draco se contenta d’acquiescer d’un mouvement de tête, pensif. Ses propres conflits avec son père tenaient principalement de la volonté de ce dernier de contrôler les vies qui composaient sa famille, ce qu’il considérait comme son rôle de patriarche. Mais le blond en avait tant bavé, asservi à cette volonté de fer et à ces exigences, qu’il n’avait pu se résoudre à livrer son fils à des méthodes similaires, préférant ne lui offrir que les aspects riches et onctueux d’une enfance privilégiée. Il pouvait comprendre la situation dans laquelle s’était retrouvée Lucrezia, confrontée à toutes sortes d’attentes et d’expectatives avant même la naissance de l’être auquel elle aurait dû donner le jour ; position peu enviable. Ce fut toutefois la réaction de Malfoy lorsque le nom d’Ypsös fut prononcé qui la fit réellement tiquer. « Ne lui dis rien, s’il te plaît. Je ne veux pas que ça se sache, cela doit rester mon unique faute, sa réputation ne doit pas en souffrir. » « Je vois difficilement ce que tu tiens à préserver de sa réputation mais, si cela peut te rassurer, il ne fait pas partie de mes fréquentations », certifia-t-il en balayant l’inquiétude d’un mouvement de main ; ce n’était pas comme s’il avait à trancher entre deux types de loyauté : il appréciait l’une et connaissait à peine l’autre, si ce n’était de nom et de rumeurs. Et de (potentielle) fiancée, également. Rien de très réjouissant en somme. « De toute façon », ajouta-t-il en se penchant vers elle avec un sourire en coin et une lueur espiègle dans l’œil, « être au fait d’une telle information est bien plus intéressant lorsque le secret est bien gardé. Sinon le rôle de confident n’a plus rien d’excitant. » C’était étrange de songer ainsi à leur relation : le tournant était pour le moins inattendu. Mais pas déplaisant.

Et tout bascula en quelques mots. « Qu’importe ! Je ne manquerai à personne ! » A ceci il arqua un sourcil sceptique, muscles figés et regard polaire. « Je ne te laisserais pas mourir pour si peu. Encore moins pour elle », cracha-t-il en référence à Daphné. Queenie, disaient-ils à l’époque de Poudlard. Mais depuis son départ elle n’était plus rien d’autre que la traîtresse, et le jeune homme mit l’accent sur l’étendue du dédain qu’elle lui inspirait la rouquine en la qualifiant d’enragée. Il aurait préféré qu’elle le laisse indifférent, tout plutôt que cette vive colère qui brûlait en lui à chaque fois qu’il songeait à la façon dont Blaise et elle avaient piétiné leurs valeurs, retourné leurs vestes en brisant l’équilibre du groupe que formaient les Slytherins. Certains pensaient l’ampleur de cette haine malsaine et douteuse, mais ce feu avait toujours existé entre eux, au final. Ils s’étaient déplu au premier regard, avec passion, même enfants, et l’accalmie de leur scolarité — cette fausse amitié qu’elle avait orchestrée pour mieux lui planter un couteau dans le dos — les avait ramenés à leur statut d'origine. « Les serpents, Draco. Daphné est pétrifiée devant eux… », reprit Lucrezia. « Vraiment ? » Le plissement des iris anthracites s’était fait trop intéressé, il y brillait une lueur presque mauvaise. Il stocka l’information dans une partie de son esprit avant de se questionner sur ce qu’elle avait bien voulu dire par là. L’explication ne tarda pas, puisqu’elle lui révéla la façon dont les deux sœurs s'étaient visiblement battues ensemble, plutôt que l'une contre l'autre. Il détourna quelque peu la tête pour fixer un point à l’horizon, armé d’un air fermé, buté, mais n’ajouta pas de reproches à la discussion. « A moins qu’elle ne se soit sentie plus menacée par Daeva que par sa soeur. » Pensif, il murmura : « Possible… » Il fallait avouer que la créature était impressionnante. La suite, par contre, le força à recroiser le regard vairon, pris de court. « Je serais allée la chercher moi-même si tu me l’avais demandé. J’aurais retourné cette fichue forêt, peut-être en vain mais j'aurais essayé. » Draco n’approfondit pas la pensée que trahissait sa posture, l’ayant déjà mentionnée auparavant : il n'aurait pas songé à lui faire une telle requête. Il ne cessait de se sentir intrigué par l’attachement qu’elle se décidait à manifester à son égard alors qu’il n’avait  pas pensé compter outre mesure dans son quotidien ; pas plus qu’une simple connaissance, l’ombre d’un gamin autrefois obnubilé par sa capacité de communiquer avec les serpents. Cela calma toutefois la frustration éveillée à la pensée des sœurs Greengrass et de leur interminable cavale. « Pourquoi ce soir ? » demanda-t-il toutefois à brûle-pourpoint. « Pourquoi avoir pris le parti de — » de quoi ? Lui témoigner l’intérêt si longtemps nié ? Lui faire confiance ? Partager avec lui quelques-uns de ses tracas ? Il n’eut pas le temps de le formuler puisqu’une exclamation ravie l'interrompit en retentissant à leurs côtés. « Mais regardez qui nous avons là. Si ce n’est pas une surprise… ! » Draco placarda sur ses traits un sourire poli pour se tourner vers le nouvel arrivant — les, à vrai dire. Groupe de membres de l’Elite flanqués de Rachetés qu’il était bon de fréquenter, et dont les préoccupations nocturnes s’accordaient précisément à ce que recherchait le blond en se rendant au Royals un peu plus tôt. « Vous ici ? Vraiment ? » Les questions n’étaient pas agressives, plutôt  empreintes de satisfaction amusée, comme s’ils étaient deux gamins un peu rebelles qui s’étaient enfin décidés à rentrer dans les rangs. Habituellement, ils ne se croisaient qu’à des réceptions, atmosphère généralement chic et guindé. « Il faut croire. A moins que nous ne soyons les sujets favoris de tes hallucinations ? » D’un mouvement du menton il désigna les pastilles de Fabuleo que la jeune femme tenait au creux de sa main et qui, vraisemblablement, étaient à l’origine de la dilatation de ses prunelles. Elle se fendit d’un large sourire un peu flou, un peu perdu, et ouvrit la main, paume vers le ciel, pour leur offrir de se servir afin de prendre part à la fête.

Mais celui qui l’avait précédée intervint en lui subtilisant sa pochette, lui arrachant un cri de surprise, avant de l’envoyer à Draco qui l’attrapa au vol. Intrigué, ce dernier ne se fit pas prier pour entrouvrir la bourse féminine et y découvrir une réserve de psychotropes suffisante pour contenter un régiment. « Vous ne comptez quand même pas passer la soirée ici ? L’ambiance en bas vaut mille fois le détour. » Sans prendre la peine de répondre, Malfoy extirpa une fiole de poudre blanche familière et jeta un coup d’œil à Luce pour lui souffler quelques mots, la musique le rendant difficilement audible pour quiconque ne pouvait lire sur ses lèvres : « Rien de mieux que l’Excess pour oublier. » C’était de la poussière d’euphorie, du bonheur falsifié dans une prison de cristal, et peut-être était-il temps pour eux de se livrer à ce qu'ils avaient désiré pour cette nuit : vivre et oublier.
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