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sujet; Des fiançailles nobles par nature
MessageSujet: Des fiançailles nobles par nature   Des fiançailles nobles par nature EmptyMar 13 Jan 2015 - 17:15

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Ulysse était seul devant la fenêtre, les yeux fixés sur les haies de troènes parfaitement taillées. Les Carrow avaient tout fait pour rendre leur demeure somptueuse et susceptible d'attirer la jalousie, mais Ulysse la trouvait sombre et sinistre. Il avait hâte de quitter cet endroit. Le regard perdu dans les rues d'Herpo Creek, une clope aux lèvres, Ulysse songea qu'il emmènerait sa fiancée loin de cette cour de Versailles. Ulysse détestait les civilités et ne voyait pas l'utilité d'habiter ce village pour prouver sa loyauté au Seigneur des Ténèbres. Il n'aurait qu'à se retirer sur une lande isolée et, dans le mystère, il n'en construirait que mieux sa réputation. Bien sûr, l'épouse qui serait bientôt sienne n'aurait pas voix au chapitre. Elle était un objet qui lui permettrait de mieux asseoir son pouvoir, voilà tout. Il était hors de question qu'elle nuise à ses projets d'avenir. En digne Sang-Pur, elle devrait suivre et alimenter ses ambitions. Ou simplement se taire, si c'était mieux ainsi. Ulysse n'avait que faire d'une nouvelle femme. D'ordinaire détaché et loin de ses émotions, l'arrivée prochaine de cette Lestrange le laissait indifférent. Comment s'appelait-elle déjà? Geneviève? Quel nom bizarre. Elle serait sûrement terrorisée, pensa Ulysse, un rictus s'étirant sur son visage. Le Mangemort savait qu'on le croyait psychopathe. On le murmurait dans son dos. Qui aurait envie de se marier avec un homme capable d'en tuer un autre de sang-froid? Ulysse ne se souvenait plus de tous les crimes qu'il avait commis. C'était à faire frissonner la mariée. Mais cette Ghislaine ne pouvait se plaindre. Ulysse était un bel homme. Son corps musclé et tatoué en ferait frémir plus d'une. Et la pureté de son sang était bien entendu de notoriété publique. Il était vrai que le nom Carrow avait récemment connu une ascension dans la vieille classe sang-pur. Avec un nouveau sourire, Ulysse se dit que son père avait bien pipé les dés. Les Lestrange étaient sans doute les plus riches et renommés des Sang-Pur. Quand même, quelle futilité qu'un mariage! Ulysse aurait préféré se battre pour son maître à l'instant même plutôt que de se tenir là dans cette robe de coupe impeccable sous le soleil de midi. Delilah l'avait à nouveau remis à neuf ce matin. La petite mère voulait voir son fils parfait pour ses fiançailles. Elle avait aussi ciré sa baguette, comme la dernière fois. La dernière fois. Le fil des pensées d'Ulysse s'arrêta soudain. Son cœur se mit à battre comme un fou furieux, son sang à bouillir et à lui monter à la tête. La dernière fois était les fiançailles de Bea à ce sous-homme de Crouch. Ulysse n'en revenait toujours pas. Comment cela avait-il pu se produire? Le jeune homme tira précipitamment sur sa cigarette pour se calmer. Il était rare qu'il perde le contrôle de lui-même. D'habitude, la haine était là, sourde et vicieuse, glissant dans sa baguette à la manière d'un serpent. Mais cette fois, elle l'envahissait tout entier et ses flots emportaient avec elle toute raison. Bea ne serait pas là aujourd'hui. Elle était prise avec ce raté. Quant à Susanna, elle avait prétexté un début de scrofulites. Le matin même, elle avait supposément transplané à Ste-Mangouste. Ulysse était certain qu'elle mentait, mais il ignorait pourquoi. Il n'était pas encore au courant de la dispute qui avait éclaté entre Lazarus et elle. Il aurait alors compris que Susanna fuyait la présence de son père. Son absence ne déplaisait pas à Ulysse qui l'avait toujours cordialement détestée. Il n'y aurait que père et mère Carrow, les Lestrange et lui.

Des pas feutrés se firent entendre dans le dos d'Ulysse. Ce dernier se détourna de la fenêtre pour faire face à son père. Lazarus Carrow se tenait au milieu du salon dans une robe richement brodée, l'air désintéressé. Ulysse remarqua de minuscules défauts dans sa tenue. Évidemment, il y avait longtemps que Delilah ne repassait plus sur ses habits. Lazarus était précédé de leur elfe de maison, Winkey. Celle-ci s'avança précipitamment vers Ulysse, courba l'échine d'un air empressé et lui dit d'une voix aiguë : « Maître Ulysse, les petits fours, les canapés et le vin de sureau sont prêts ». Elle s'inclina à nouveau, le visage anxieux. Ulysse, la dominant de sa hauteur, lui répondit d'un air ennuyé : « Très bien. Et maintenant débarrasse le plancher, elfe ». La petite Winkey ne se le fit pas dire deux fois et disparut après une dernière courbette. Ulysse se tourna ensuite vers son père et afficha un air narquois. « Je suppose que c'est une joie pour vous de marier votre fils à une Lestrange ». Puis il reprit la direction de la fenêtre, sans écouter la réponse. Ulysse était encore en colère contre Lazarus au sujet de Bea. Il ne saisissait pas pourquoi son père l'avait mariée si tôt et pourquoi il lui avait choisi un tel parti. Les Crouch. C'était loin du prestige des Lestrange ou, de ce qu'il avait entendu pour Susanna, des Malfoy. Ulysse s'alluma une nouvelle cigarette, sachant que la fumée irriterait son père. Ses sentiments avaient toujours été contradictoires pour cet homme qui ne lui avait jamais démontré la moindre affection. Ulysse s'attendait à une sorte de sermon au sujet des Lestrange. Et il n'avait nullement envie de l'entendre. Il aurait préféré s'étendre dans l'herbe avec Bea ou zigouiller quelque sale Moldu. Il était impatient d'en avoir terminé avec ces idioties. Il pourrait ensuite défouler sa rage sur cette sotte de Godelaine. Elle lui appartiendrait tout à fait, il pourrait en faire ce qu'il voulait. À vrai dire, Ulysse comptait l'utiliser comme l'une des putains avec lesquelles il avait habituellement affaire. « Vous êtes muet? » lança Ulysse d'un air goguenard à son père. La réponse de Lazarus partit comme une flèche. L'instant d'après, Ulysse allait ouvrir la porte aux Lestrange, légèrement secoué, la rage au cœur.
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Lazarus Carrow regardait les gens et savait ce qu'ils valaient. On pensait souvent qu'il avait tort. Mais il restait persuadé du contraire. Les gens, ça se voyait sur leur gueule, ce qu'ils étaient. Perdants ou gagnants, basta, rien d'autre à dire. Il n'était pas son père, mais la manière dont il raisonnait ressemblait un peu à celle d'Eugene Carrow. Lui, il regardait d'un air méfiant, voilà tout. Pas apeuré. Juste méfiant. Il avait appris sur la base de ce que disait son père. Il ne croyait pas réellement au système de gagnant perdant, juste à quelque chose de similaires. Celui qui était dangereux et celui qui ne l'était pas. Celui dont il se fallait se méfier et celui à coté duquel il pouvait  passer tranquillement, en paix. Lazarus avait toujours été celui dont il fallait se méfier. Même en étant un paria, même en étant détesté, seul, hait, on s'était toujours méfié de lui, même alors qu'il était aujourd'hui respecté. Le regard bleu, très clair, de Lazarus Carrow, ne promettait rien : contrairement à celui de son père, chez qui on pouvait toujours lire que si on l'emmerdait, on se mangerait son poing dans la gueule. Laz' ne menaçait jamais. Il ne promettait rien. Il faisait, quelque chose de différent. Une autre méthode. Il ne pouvait pas prévoir, avertir, lui. Ca se prévoyait, la folie ?Qui croyait à ça ? Pas lui, en tout cas. Il ne prévoyait pas ses réactions, ça dépendait des gens. Lazarus était un connard et il le vivait très bien, car être un connard lui garantissait d'être en paix, être un connard lui permettait de dominer le monde rempli d'imbéciles ignorants, qui menaient une vie honnête et un peu, et lui s'il n'était pas très honnête, il n'était certainement pas con.

La vie faisait tout pour le bouffer, pour aliéner les gens, mais il n'était pas de ceux qui se faisait bouffer. Il n'avait pas le choix. Il n'avait pas le choix. C'était son monde, sa réalité, pas glorieuse, pas belle, mais c'était la seule qu'il connaissait. C'était la loi, il fallait se battre pour vivre. Parce que c'était ça ou mourir. Il le savait, depuis toujours. N'importe qui pouvait deviner sa vie. Fêtes immenses, tortures, meurtres, assassinats ; alcoolisme féroce ; des fortunes dépensées d'un claquement de doigt en tout et n'importe quoi ;  ; pétasses en train de glousser dans une pièce pendant que dans une autre on incise les cotes d'un mec avec une scie à métaux ; et ce graffiti, sur un mur : « We want war, peace is death. »

Lazarus Carrow, résumé en quelques phrases. Ca le tuerait. Mais de toute façon, il mourrait. De guerres, de liberté, de savoir que c'est tuer ou être tué, que le monde est cruel, et que de toute façon, c'est la réalité qui est comme ça, que personne n'a les moyens d'être gentil, parce que pour survivre il faudra faire pire de toute façon, que  ça ne fait que commencer, que c'est dur, moche, à pleurer, mais que si tu t'habitues pas à ça, si tu te fais pas une carapace, c'est toi qu'on descendra, toi qu'on enculera. A sec.  Il passait sa vie à essayer de faire en sorte que ses enfants le comprennent. Il était payé par de l'ingratitude et de la haine mais il en faisait des guerriers, et ils survivraient. C'était tout ce qui comptait.

Voilà à quoi servaient les mariages. Il décidait, tout le monde appliquait. Les intérêts de la famille Carrow primaient. Ainsi, il n'aidait jamais personne gratuitement : et même s'il l'appréciait en réalité, Rabastan Lestrange ne faisait absolument pas figure d'exception. Lazarus était un magouilleur. Il s'arrangeait avec la femme de ce dernier, puis il faisait des affaires avec Rabastan...sans scrupules aucun. Il jouait pour son compte, et si cela ne le dérangeait absolument pas de coucher avec la première, il n'irait pas non plus la sauver. Business is business. Il rendait service contre rétribution, tel était le principe de la main noire, telle était la règle pour s'entendre avec le sous-secrétaire.

Ulysse n'y comprenait rien, il était tenu en dehors de ça, et d'ailleurs peu importait son avis, finalement. Ainsi, en paiement de services rendus, il obtenait la main de la fille de Lestrange, Gwen. Il y avait donc cérémonie de fiançailles où tout le monde se retrouvait, finalement, y compris lui, qui allait beaucoup s'ennuyer, et donc boire, ce qui était drôle, mais uniquement pour la deuxième partie.

Il s'ennuyait par ailleurs d'avance, avec ce gamin plein de morgue, qui lui faisait la gueule, et puis bien sur, sa mère qui allait venir et l'emmerder, et les invités, et tout. Il aurait du s'enfuir, il n'en avait pas envie...rien que pour voir leurs gueules choquées par son comportement par ailleurs. Rien que pour déployer ce cynisme dont il avait le secret. Ulysse l'agaçait, il avait envie de le gifler, il ne pouvait décemment pas le faire. Il répliqua d'un ton railleur : « Non, j’espérais être devenu sourd, ça m'aurait empêché d'entendre tes conneries. Ca se trouve, tu n'es qu'un gamin qui n'a pas inventé l'eau chaude et qui adopte un comportement d'emmerdeur pour trouver un semblant d'existence alors que tout ce que tu as fait, c'est de profiter de mon nom. C'est pas très original, et le pire, c'est que la plupart des adultes sont comme ça. Alors pitié, ferme là, et fais juste ce qu'on te demande, pour une fois. »

C'était moche, dur, et terrible. Mais il le pensait et il s'en foutait, rien de tout cela ne l'intéressait, et ça remettait peut-être un peu à sa place son branleur de fils. Ca ne résolvait le problème de la fête, mais au moins, c'était fait. Il y avait des petits fours, et de l'alcool, tout le monde arrivait peu à peu, et il fallait maintenant accueillir les invités. Il serra franchement à Rabastan. « Ravi de te voir, mon vieux, je te laisse l'honneur de faire le discours,  je risque de ne plus être très productif dans peu de temps. Mais dans tous les cas, on est quittes, comme ça. Ce sera un plaisir de travailler à nouveau avec toi. »  Il salua également sa future belle-fille : « Mademoiselle Lestrange, bienvenue parmi nous. J'espère que vous considérerez toujours que vous pouvez compter sur moi. »  

Bref, mondanités sur mondanités. Il interpella Liam, son rebut, qui ne paraissait pas à la fête : « O'Daire ! A la première occasion, on se tire, toi et moi. »

Où ça ? Aucune idée, mais Lazarus s'en foutait.

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