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LIAM + YSOLDE (été 2001)

we could have had it all, rolling in the deep

La journée avait été chargée. La famille Ollivander était en ébullition depuis plusieurs jours déjà, tous semblaient à la fois impatients et angoissés à l'idée de recevoir un sorcier aussi haut placé que Lazarus Carrow. Rien que le nom en faisant trembler plus d'un, les Ollivander, malgré leur célèbre neutralité, semblaient également nerveux. Ysolde n'avait écouté que d'une oreille les conversations de ses maîtres concernant cet évènement. La semaine complète avait tourné autour de ce rendez-vous qui semblait primordial pour une raison qui échappait totalement à la rebut de la famille. Il avait été convenu que monsieur Carrow vienne pour le thé, le célèbre quatre-heure anglais et pour l'occasion, les grands moyens avaient été employés. De nombreux gâteaux avaient été demandés et ainsi, Ysolde avait passé la journée entière dans la cuisine avec les elfes de maison. Elle appréciait leur compagnie et travailler avec eux était agréable puisqu'ils essayaient toujours de ménager la sorcière qui avait pourtant le même rang social qu'eux. C'était le premier gros évènement auquel Ysolde assistait chez les Ollivander, la première personnalité qu'ils recevaient en la présence de leur esclave et la pression n'en demeurait pas moins immense. Malgré tout, la jeune Yaxley ne se sentait pas stressée. Elle ne verrait surement pas le sous-secrétaire d'état et se contenterait de rester en retrait, dans l'ombre de la cuisine. « J'espère que tu as tout terminé, ils devraient arriver vers quatre heures. Fais en sorte que le thé soit prêt à l'heure. » un simple hochement de tête avait suffit et Ysolde avait continué de s'atteler à la tâche.

Lorsque des coups secs furent donné sur la large porte, Siwan s'empressa d'aller ouvrir, ordonnant à Ysolde de la suivre pour débarrasser l'invité de son manteau. L'héritière Ollivander ouvrit, un sourire sincère se dessina sur ses lèvres et elle s'effaça pour laisser entrer le mangemort tant attendu. Et qu'elle ne fut pas la surprise d'Ysolde de voir, à la suite de Lazarus Carrow ce visage connu. Il avait l'air vaguement fatigué mais Ysolde l'aurait reconnu entre tous. Restée en retrait, elle se contenta de sourire en voyant Liam avancer vers elle pour suivre son propriétaire. Une fois les affaires de Carrow accroché, Ysolde se tourna avec l'impatience d'une enfant vers son plus ancien ami qui ne semblait pas l'avoir reconnue. Contrairement à elle, il ne souriait pas et arborait une mine sérieuse, presque professionnelle. Mais il ne semblait pas être en mauvais point, il n'avait pas énormément maigri et visiblement, il occupait un rôle important aux côtés de son maître.

Liam avait été le premier ami d'Ysolde à Poudlard, l'un des seuls également. Leurs ressemblances aidant, les deux jeunes sorciers étaient rapidement devenus proches, de bons amis, jusqu'à ce que Liam ne propose à la serdaigle de venir chez lui. La rencontre avec la mère de Liam avait été rafraichissante, une bouffée de bonne humeur envahissait la jeune femme chaque fois qu'elle se rendait chez les O'Daire. Bientôt, il avait semblé évident de présenter Liam à sa mère et Ysolde avait ainsi amené Liam chez elle à son tour. Au décès d'Iphigénie Youngpeel, Liam était le seul sorcier à avoir rencontré la mère d'Ysolde, le seul donc à comprendre. Impossible à exprimer, difficile à surmonter et pourtant, Liam était resté là, sa mère toujours plus présente à chaque fois, une véritable bouée de sauvetage pour la jeune Yaxley. Une seconde famille.

Une fois les banalités passées, Siwan proposa à son hôte de la suivre. Lazarus exigea d'être accompagné par son rebut, visiblement son garde du corps. La mission de Liam avait donc une importance capitale pour son maître et Ysolde fut soulagée, d'une certaine manière, de voir que l'irlandais occupait un poste non-négligeable dans la maison des Carrow. Au moment où Siwan quitta le hall suivie de près par le mangemort, Ysolde attrapa doucement le bras de Liam. « Bonjour monsieur. Si je m'attendais à te retrouver dans de telles circonstances ! » elle ne se fit pas prier pour le prendre dans ses bras, étreinte par un sentiment à la fois de soulagement et de gratitude de voir Liam en vie et en bonne santé. Ils n'eurent pas vraiment le temps de profiter de ces retrouvailles car déjà Siwan réclamait la présence d'Ysolde. Elle adressa un sourire radieux à Liam avant de rejoindre sa maîtresse. Obéissant aux ordres, elle fit un aller-retour vers la cuisine pour amener le thé fumant et une première tournée de biscuits croustillants. Et alors qu'elle s'apprêtait à repartir pour rester cachée, Siwan l'interrompit. « Reste plutôt ici, Ysolde. » secrètement ravie, Ysolde se contenta d'un oui madame avant de rester debout près de la porte. Elle fixa son regard sur celui de Liam qui avait été invité à s'asseoir à côté de son propriétaire. La rebut essaya de communiquer avec lui, mimant le plus discrètement possible des signes, bougeant les lèvres pour former des mots mais elle était forcée de s'interrompre chaque fois qu'elle sentait le regard de Lazarus Carrow sur elle. Elle ne perdait pas l'espoir malgré tout de pouvoir s'entretenir avec Liam à un moment ou à un autre.
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   Walls are built to keep us safe until they’re crashing down. Worlds apart we were the same until we hit the ground. Maybe I’m crazy, maybe I’m weak. Maybe I’m blinded by what I see. You wanted a soldier but it wasn't me cause I could never set you free. So fly on your own, it’s time I let you go.

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ROLLING IN THE DEEP

Her halo is broken but there's fight in her eyes

Allongé sur le sol de ma "chambre", j'étudiais le plafond avec autant de passion que lorsque je jouais au Quidditch. Non, ce n'était pas vraiment possible. Le plancher craquait, et je n'arrivais pas à trouver le sommeil depuis que j'étais dans cette nouvelle maison. A vrai dire, j'avais perdu le sommeil depuis Azkaban. Je ne supportais plus les matelas, ou même les lits, mes muscles étant tellement rigides et contractés qu'au moindre instant de détente, je craignais le pire. Les premières lueurs du soleil vinrent réchauffer la pièce et ma peau esquintée. La chaleur qu'elles procuraient sur la Marque finit par me brûler. C'était encore rouge, sensible. J'étais résistant, mais une fois la brèche établie, je mettais du temps à cicatriser. Il n'y avait plus ma mère et ses remèdes miracles, non, il n'y avait plus que moi et mon irrépressible désinvolture qui finissait par m'attirer des ennuis.

« Finis avant cet après-midi. J'ai besoin de toi en ville. » Je déglutis. Lazarus Carrow partit vaquer à ses occupations alors que je me retrouvais avec toutes ses armures à réorganiser, à ranger dans l'ordre qu'il avait souhaité. Il me restait à peu près deux heures, et je n'avais pas vraiment envie de déchaîner son courroux. Péniblement, je déplaçais ses pièces de collections, toutes plus lourdes les unes que les autres, en grognant. J'observais les objets, apercevant des pièces que j'avais pu étudier à Poudlard ou que je connaissais de nom vaguement, grâce à une légende celte. Mes yeux auraient pu se mettre à briller, s'ils n'étaient pas aussi aveuglé par la haine, la colère et surtout la fatigue.

Cela allait être ma première sortie en ville depuis un peu plus de deux ans. Jusque là, je n'avais vu que le Ministère, leur monument immonde. Le reste m'était inconnu et en deux ans, les choses avaient le temps de changer normalement, de régresser probablement. Comme à son habitude, il prit une allure fière, déterminée, alors que j'étais sur ses talons, tentant de suivre le rythme. Nous transplanâmes jusqu'au chemin de Traverse, qui avait perdu de sa superbe. Enfin, les souvenirs ont toujours tendance à être plus glorieux que le présent. Le mangemort me fit un signe de tête, m'indiquant la porte de chez Ollivander. J'y portais trois coups secs avant de me placer derrière Carrow, baissant la tête. La porte s'ouvrit, je ne quittais pas mes pieds. Mes yeux se relevèrent instinctivement une fois le pas de la porte franchi. Son sourire radieux vint réchauffer mon coeur et enlever cette crainte qui ne m'avait pas quitté depuis les enchères : qu'on la traite mal. J'avais les mots du geôlier en tête, et je pris sur moi pour ne pas lui sourire en retour. S'attacher était un risque, montrer son affection avait l'effet d'une arrestation pour Azkaban.

Son visage était toujours aussi radieux, elle était celle qui avait su calmer mes maux lors de notre entraînement et c'était bien la seule à pouvoir y arriver. Il n'y avait pas besoin de paroles, de longues phrases bien construites, juste des regards et des sourires et nos pensées étaient transmises. Ysolde était la seule à avoir rencontré ma famille, en Irlande. Je lui avais fait découvrir notre domaine et ses alentours et surtout, la Serdaigle avait rencontré ma mère, la personne la plus importante qui puisse exister ou du moins, qui ait pu exister. Nous étions une sorte de famille recomposée, Ysolde étant considérée comme la fille qu'Aurora O'Daire aurait rêvé d'avoir. Et ce sentiment s'est renforcé au décès de la mère de la jeune blonde, où même mes oncles la considéraient comme quelqu'un de la famille et pourtant, ils étaient encore plus rustres et mal-léchés que Liam.

Nos sorciers marchaient les premiers, alors que je ralentissais l'allure, espérant profiter de la présence d'Ysolde. Alors que je m'apprêtais à me retourner, sa main vint se poser avec délicatesse sur mon bras. Par réflexe, mon poing se serra mais la voix mélodieuse de la jeune rebut vint me mettre en confiance, comme par automatisme. J'ouvris la bouche pour lui répondre et cette dernière me prit dans ses bras. Peu habitué, je restais bras ballants. Mes bras s'enroulèrent lentement autour d'elle, pour finalement, la serrer contre moi. J'étais rassuré et heureux de pouvoir la retrouver. La sorcière de la jeune rebut vint briser notre moment et j'échappais un regard noir en sa direction, même si nous étions à l'abri de tout jugement. Le mangemort vint solliciter ma présence par la même occasion et m'invita à m'asseoir à ses côtés, chose extrêmement rare. Mal à l'aise, je lui obéissais. Je fixais alors Ysolde, debout. Ses mimes m'amusaient, j'essayais de lui répondre tant bien que mal avec des regards et des gestes discrets avec ma main. « Laissez-nous. Je dois parler avec mademoiselle Ollivander en privé. » J'arquais un sourcil, me levant péniblement. Je pris Ysolde par le bras, comme si je ne la connaissais pas avec un visage fermé. Une fois dans le couloir, je ne pus empêcher un geste plus doux, prenant son visage entre mes mains. Elle avait l'air fatiguée mais ce n'était pas cette même fatigue qu'au moment de l'entraînement. Finalement, je libérais son visage délicatement. « J'ai tellement eu peur pour toi Ysolde.. Tu n'as rien hein ? » Je repris une distance plus convenable, lui offrant un sourire rassuré. Mon premier depuis longtemps.
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Ce n'était donc pas un rêve. Liam était bel et bien là, sous ses yeux. La situation semblait à la fois gênante et habituelle. Se revoir de la sorte était un soulagement mais Ysolde ne pouvait occulter la présence de leurs deux maîtres en pleine discussion apparemment importante. Tout était servi, Ysolde avait rempli les tasses des deux respectables sorciers avant de s'effacer pour les laisser à leur conversation. Son regard ne se détachait pas de Liam, légèrement impressionnée par la prestance qu'il avait toujours, malgré son statut d'esclave. Il avait toujours eu cette présence physique qu'on ne peut ignorer et là encore, il avait beau être le servant, l'employé, aux yeux d'Ysolde il restait le même. Ce sorcier auquel elle avait particulièrement tenu pendant toute sa scolarité. Le pilier présent lors des plus mauvais moments. Il y avait quasiment deux mondes entre les deux rebuts et leurs maîtres, Ysolde ignorant facilement la présence de Siwan qui lui tournait le dos, en revanche, elle se trouvait face à Carrow dont la famille avait longtemps trainé une réputation effrayante. Elle se souvenait notamment des deux Carrow qui avaient investi Poudlard lors de sa dernière année, deux sorciers des plus sadiques. Pourtant, en voyant Lazarus, il eut l'air plutôt normal. Même lorsqu'il ordonna à Liam et Ysolde de quitter la pièce, sa voix n'avait rien d'extraordinaire et n'était nullement emprunte de mépris.

En quelques secondes, Liam avait obéit sans rien dire, emmenant Ysolde dans son sillage. A peine la porte fut-elle refermée sur leurs deux silhouettes, qu'une douceur et une complicité se fit sentir dans le couloir. Liam posa ses mains autour du visage d'Ysolde qui ne put s'empêcher de sourire. C'était réel, il était vivant et en bonne santé. Il sembla, pendant un instant, que la jeune homme détaillait le visage de la blonde qui était dans un état de béatitude presque pitoyable. Lorsqu'il libéra son visage, Ysolde laissa échapper un soupir de soulagement. « Je vais bien, les Ollivander me... traitent bien. Toi, en revanche, tu as l'air fatigué. Est-ce que les Carrow te maltraitent ? Comment est ton maître ? » elle ponctua sa question d'un signe de tête vers le salon désormais isolé. Pendant un instant, Ysolde pensa à ce qu'elle venait de dire, ils me traitent bien, comme si on venait de donner la parole à un animal de compagnie quelconque. La vérité c'est que la simple appellation de rebut était une maltraitance indicible mais c'était toutefois devenu le lot de nombreux sorciers dans le pays.

Sans laisser le temps au silence de s'installer, Ysolde emmena Liam à quelques pas de la porte où un luxueux banc trônait, face à une peinture magique impressionnante. Elle s'assit, tout en gardant les sens en alerte à la moindre demande de sa maîtresse. « Je suis contente de te voir. » c'était un euphémisme et Liam devait certainement avoir remarqué le sourire fixé à ses lèvres depuis son arrivée. « Je ne pensais plus te revoir et tu es là, tu as l'air d'aller bien. » il semblait certes fatigué mais tout rebut l'était, certains plus que d'autres d'ailleurs. Les images de Liam lors de l'entrainement des rebuts, tout droit sortit d'Azkaban, apparurent à Ysolde qui ferma les yeux un instant, comme pour les effacer. Les signes physiques n'étaient pas flagrants mais on apercevait facilement les cernes sous ses yeux et parfois même l'ombre qui passait dans son regard. Il fallait y être attentif mais en prêtant attention aux gestes de Liam, on pouvait facilement voir son mal-être et la douleur qu'il avait pu ressentir jusqu'ici. Ysolde avait bien tenté de l'aider mais automatiquement, il s'était éloigné d'elle. À chaque nouvelle tentative, elle semblait le perdre un peu plus, jusqu'à ce que les entrainements physiques ne s'intensifient et que la blonde ne puisse plus suivre correctement le rythme. Sûrement devant la détresse de son amie, Liam était revenu vers elle et l'avait aidé du mieux qu'il le pouvait pour ne pas la voir tomber sous l'effort.

Lorsqu'elle sortit de ses pensées, Ysolde posa un regard reconnaissant sur Liam. Elle ne se souvenait pas l'avoir remercié et lui exprimer sa gratitude maintenant semblait ridicule et hors sujet. « Explique moi, qu'est-ce que tu dois faire pour lui ? » elle fit à nouveau un signe de tête vers la pièce. Mais avant qu'il ne puisse répondre, la voix de Siwan retentit. Aussitôt, la blonde se leva et se précipita vers le salon privé. Elle se contenta de passer sa tête pour recevoir les ordres de sa patronne. Plus de thé, d'autres biscuits. « Je reviens. » lança-t-elle à Liam avant de filer vers la cuisine. Elle chargea un plateau avant de faire à nouveau son apparition dans le salon. Une fois son devoir accompli, elle quitta précipitamment la pièce de laquelle émanait une lourdeur, une pression due sans aucun doute au protocole. Lorsqu'elle revint s'asseoir vers Liam, Ysolde reprit son éternel sourire avant de relancer la conversation. « Alors, qu'est-ce qu'ils te font faire chez les Carrow ? » elle espérait de tout cœur que son ami se chargeait de tâches ni humiliantes ou difficiles voire cruelles.
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Her halo is broken but there's fight in her eyes

Tout semblait surréaliste. Ce nouveau monde magique, cette invention de rebut et de maître... Nous étions capables de faire mieux que cela et pourtant, nous avions ce cauchemar pour réalité. Je ne fermais plus les yeux, de peur de revivre l'invivable. Et je m'étais surpris, en tombant de fatigue, qu'un visage familier, doux arrivait à apaiser tout ce brasier en moi. Des souvenirs d'Ysolde, riant et souriant, lorsqu'elle était en Irlande avec moi. Elle était celle qui me faisait tenir et celle qui me permettait de ne pas sombrer totalement, sans le savoir pour autant. Depuis nos enchères, je n'avais cessé de m'inquiéter pour elle, espérant que la blonde ne tombe pas sur un sorcier abjecte et violent. L'idée que quelqu'un puisse venir lui faire du mal était encore plus révoltante que l'avènement de Voldemort au Ministère, dans une certaine mesure. Je me souvenais de l'entraînement, intensif et presque barbare que nous avions eu à affronter. Après l'avoir rejetée, de peur de lui attirer des ennuis, je m'étais rendu compte que le seul moyen de la protéger, c'était d'être là pour elle ou du moins, de faire en sorte de lui rendre cette épreuve moins pénible.

Lazarus Carrow, héritier d'un nom à la réputation bien faite, inspirant crainte et terreur. Je ne les connaissais pas, et les rumeurs dans les murs d'Azkaban n'étaient pas toujours des plus fortuites à leur égard ou à l'égard des grandes familles de sorciers. Il fallait faire peur, il fallait maîtriser et traumatiser. Son regard était glacial, son sourire était sadique et faux. Il était complexe, à la fois calme mais ses colères étaient légendaires. C'était le sous-secrétaire d'État et je préférais l'avoir en sorcier qu'en supérieur. Il m'avait épargné lors des enchères, alors que j'avais tenté de tuer un des geôliers. Il me glaçait le sang mais je ne pouvais pas lui montrer. C'était une bataille pour la sauvegarde du peu de fierté qu'il me restait. Son regard et son sourire m'enchantaient. Tout y était sincère et vrai. Mes lèvres s'étirèrent, formant une sorte de sourire bizarre. J'avais oublié comment sourire.

Traiter bien. Une bien triste façon de dire les choses de nos jours. Nous n'étions que des animaux domestiques à leurs yeux. « C'est la seule chose qu'on puisse espérer, qu'ils nous traitent bien. » Je relevais alors la tête, scrutant la pièce. « Les Carrow ne jouent pas dans la même cour que les détraqueurs. Je suis surtout avec Lazarus Carrow, il me traite.. comme toi, il me traite bien. » Inutile de faire mention de ses colères, des travaux que je devais accomplir pour lui. Certains rebuts avaient hérité de pire, avec des maltraitances qu'il était difficile d'imaginer car trop horrible, trop inhumaine. Nous nous testions enfin, il me testait et cela semblait normal, car nous ne nous connaissions pas. Mes bras trouvaient une utilité, pourvu qu'elle dure. Ysolde me guida devant ce magnifique banc et cette impressionnante peinture. Ce bois était de grande qualité, robuste mais élégant. La Serdaigle vint s'assoir et je ne tardais pas à la rejoindre, toujours en pliant péniblement mes genoux. « Je vais bien parce que tu es là. » Sans elle, je me sentais vide. Il n'y avait que dans son regard que je me sentais vivre. « Je, donne-moi ton poignet. » Je sortis un vieux tissu de ma poche. Je l'avais toujours sur moi. Concentré, j'ouvrais avec attention et précaution. Ce vieux tissu couvrait un bracelet fin, mélange d'améthyste et d'écorce du wiggentree de notre enfance. Il appartenait à ma mère et craignant de ne plus la revoir, je m'étais promis de le lui donner dès que j'en aurais l'occasion. « Accepte-le, tu étais comme sa fille. » Je lui plaçais, délicatement avec mes mains abîmées et rêches. La taille était parfaite. C'était ma façon de lui faire comprendre que j'étais désolé de l'avoir rejetée et tout ce que la Serdaigle pouvait représenter pour moi.

Alors que la blonde partit écouter les doléances de sa sorcière, je me levais, observant de plus près cette peinture. Elle était ancienne, majestueuse et cela ne m'étonnerait pas de voir le même gabarit d'oeuvre chez les Carrow. Je regardais par la fenêtre par la même occasion. Après tout, j'étais son garde du corps. La rue était vivante, il n'y avait pas d'activité suspecte, aucune vermine d'insurgés. Ils étaient reconnaissables à leur lueur dans leur regard, ce goût prononcé pour la justice personnalisée. Ils ne se défendaient qu'eux-mêmes, négligeant les dommages collatéraux, comme ma famille qui avait été massacrée par leur faute. Des bruits de pas légers, bien que pressés se firent entendre, c'était la démarche d'Ysolde. Je retournais m'asseoir sur le banc, mes lèvres s'étirant spontanément. « C'est un collectionneur, je vais chercher ses pièces les plus.. encombrantes et je déplace tout ce qui est volumineux. Et je lui sers aussi de garde. J'aide les elfes. Y'a rien d'humiliant et il me laisse assez tranquille une fois que j'ai tout fini. » Lazarus Carrow ? Un sorcier convenable ? Il ne faisait pas partie des pires, il fallait lui obéir et tout irait bien, le but étant de survivre. « Et de ton côté ? Tu as meilleure mine qu'à l'entraînement. » Mon regard se posa sur le bracelet et un pincement au coeur se fit sentir. J'avais mal. Je serrais mes mains l'une contre l'autre, les fixant, tentant de revenir avec Ysolde, craignant de me perdre dans de sanglants souvenirs.
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L'émotion était forte et malgré les longues minutes qui s'étaient écoulées depuis qu'Ysolde avait reconnu Liam, elle ne parvenait pas à se calmer. Impossible pour elle d'exprimer correctement sa joie, elle était envahie par un soulagement sans pareil qui se rapprochait presque de l'euphorie. Le sourire d'Ysolde s'était involontaire agrandi malgré les circonstances désespérantes de leurs retrouvailles. Mais elle devait s'y faire : il était bien là, entier, en bonne santé. Et il venait également de confier qu'il était bien traité. C'était les meilleures nouvelles qu'apprenait Ysolde depuis des mois. Revoir Liam lui donnait un nouvel espoir, comme la bouffée d'optimisme qui manquait cruellement à la jolie blonde. Elle avait beau être convenablement traitée et considérée un peu mieux que dans d'autres familles, elle n'en restait pas moins une esclave, une moins que rien et perdre son statut de sorcière et même d'humaine avait été un gros choc pour la jeune Yaxley. La souriante et fragile Yaxley, celle qui rendait service sans jamais rien demander en retour avait perdu de sa bonne humeur habituelle. Le moral jovial avait laissé place à une mine renfrogné et un sourire aussi rare que forcé.

Assise sur le banc aux côtés de Liam, elle était incapable si le revoir dans de telles circonstances constituait une bonne nouvelle. Certes, il était en vie, il semblait aller bien mais n'était-ce pas tragique de le revoir à l'état d'esclave, tout comme elle ? Bien entendu, elle savait ce qui les attendaient tous les deux, lorsqu'ils s'étaient retrouvés à l'entrainement de rebuts mais Ysolde prenait soudainement conscience du paradoxe de la situation. Elle qui était si heureuse de le revoir se réjouissait peut-être pour de mauvaises raisons. La blonde y pensa pendant un long instant avant que la main de Liam ne vienne rejoindre la sienne. Un cadeau. Aussitôt sorti de son modeste emballage, Ysolde reconnut la forme du bijou. Elle retira sa main un peu subitement. « Je ne sais pas si je peux accepter... » en voyant le visage de Liam, elle sut qu'elle n'aurait jamais dû faire ça. « Tu étais comme sa fille. » Ysolde n'insista pas et laissa son ami lui accrocher le bracelet. Il était parfait, discret mais élégant et raffiné. Déstabilisée, la blonde garda le silence un instant pour admirer le fin bijou, ça faisait des mois qu'elle n'avait pas mit de bijoux. Elle ne prenait plus la peine de prendre soin d'elle depuis que la maîtresse de maison lui avait fait une remarque désobligeante. Plus de maquillage, plus de coiffures, plus de beaux vêtements. Alors pouvoir arborer à nouveau un bijou était un véritable cadeau. « Merci beaucoup. »

Remplissant son devoir, Ysolde avait laissé Liam l'espace de plusieurs minutes pour répondre aux demandes de sa maîtresse. A son retour, Ysolde trouva un Liam absorbé par la peinture murale, l'imposante possession des Ollivander, démesurée selon leur esclave.A son arrivée, le brun s'assit à nouveau sur le banc. Ysolde ne fut pas réellement surprise d'apprendre que Carrow était un collectionneur, beaucoup de familles riches de la société sorcière aimaient l'art, les Ollivander en faisaient d'ailleurs partie. Garde du corps, c'était assez surprenant d'entendre ça. Lazarus Carrow avait donc entièrement confiance en son rebut, sans imaginer une seule seconde qu'il pourrait l'attaquer ou le laisser se faire attaquer. La blonde ne put s'empêcher de relever les sourcils. « Il te fait confiance alors ? » elle restait sceptique. C'était évidemment de bonnes nouvelles, Liam n'était pas maltraité et n'effectuait pas les tâches les plus ingrates mais ça semblait étrange. « Moi aussi, j'aide les elfes. J'assiste Siwan aussi, quand elle en a besoin. » elle ponctua sa phrase d'un petit sourire qui se voulait rassurant et qui cachait ce malaise qu'elle ressentait vis-à-vis de sa propriétaire.

« Toi aussi, tu as l'air mieux. » ils n'en avaient jamais réellement parlé, Ysolde ne s'était jamais risquée à revenir sur l'attitude de Liam mais désormais, ça semblait le bon moment. Elle savait que Liam avait fait un séjour à Azkaban et qu'il avait été difficile pour lui mais elle était curieuse de savoir pourquoi il l'avait autant rejetée lorsqu'ils avaient été réunis. « Tu as l'air bien mieux que le jour où l'on a été réunis, à l'entrainement des rebuts. » c'était évident qu'il se souvenait et Ysolde, plongeant ses yeux verts dans le regard foncé de Liam demanda : « Pourquoi ? » réalisant que sa question était loin d'être claire, elle précisa : « Pourquoi tu m'as tenue éloignée lorsqu'on s'est retrouvés à l'entrainement ? » la question était un peu osée, Ysolde se trouva indiscrète en la posant mais en même temps, n'étaient-ils pas de bons amis ? Complices même ? Et elle sentait qu'elle était prête à savoir, à connaître même le plus sombre qui se cachait en Liam, son ami de toujours.

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Toutes les joies étaient bonnes à prendre dans les tourments actuels. Nous nous retrouvions, certes esclaves, certes dans des conditions pitoyables mais nous étions ensemble et c'était tout ce qui importait. Je n'étais pas réjouis de la savoir réduite au rang de rebut, et la seule chose que je pouvais espérer était son traitement convenable. Quelle dégradante façon de penser et pourtant, voilà ce que nous étions. Des objets. J'imaginais la déroute que cela pouvait représenter pour Ysolde, de tout perdre du jour au lendemain. Sa capacité d'être, de penser, de posséder et surtout, de vivre comme elle le souhaitait et comme elle l'entendait. L'entraînement des rebuts n'avait pas été des plus agréables, mais ce n'était pas pire que de passer deux ans à croupir à Azkaban. Ce qu'Ysolde avait vécu à ce moment-là, j'imaginais l'avoir vécu à mon entrée à Azkaban où le but était de détruire, jusqu'à la folie. Le retour à la civilisation sorcière avait été rude, je ne me sentais pas à ma place. Ces gens qui se réjouissaient des événements me faisaient l'effet d'une potion mal-préparée : indigeste et maladive.

Pourtant, il fallait croire qu'il y avait toujours un espoir. Cet espoir se présentait en la personne d'Ysolde. Resplendissante, d'un éclat aveuglant, je les détestais d'autant plus de savoir qu'elle faisait partie des victimes de ce système pervers. Elle n'avait pas perdu de sa superbe, puisqu'elle avait réussi à me décrocher un sourire. Le premier depuis deux ans. Il n'y avait qu'elle pour y arriver avec une facilité aussi déconcertante. Pourtant, je sentais dans son regard que quelque chose avait changé, que quelque chose s'était éteint. Ses sourires francs et son humeur optimiste semblaient cacher une vérité plus sombre, celle d'une esclave qui a du renoncer à une partie d'elle pour espérer survivre. C'était une dénaturation de nos êtres, ce qui consumait tout le reste. Pour lui rappeler ce qu'elle pouvait être et aussi ce qu'elle pouvait représenter pour moi, j'avais osé lui donner le bracelet d'Aurora, ma mère. Je savais pertinemment que je ne risquais de ne plus la revoir, alors je le cachais. Il avait survécu au massacre, à Azkaban, à l'entraînement et à mes débuts de rebut. J'y faisais attention comme s'il s'agissait de la pierre philosophale. Ce bracelet avait même d'avantage d'importance à mes yeux.

Malgré le fait qu'elle ait retiré subitement sa main, je ne pouvais pas lui en vouloir. Les moeurs sorcières m'échappaient désormais, mon côté rustre ne s'étant pas arrangé depuis nos retrouvailles. La jolie blonde accepta, me remerciant. Un sourire aussi gêné qu'ému se dessina sur mes lèvres, alors que je relâchais sa main. J'avais du mal à montrer mes émotions, mais avec Ysolde, j'avais surtout du mal à les cacher. Elle lisait à moi comme dans un grimoire. Finalement, la jeune sorcière -oui, elle était une sorcière à mes yeux- revint et nous poursuivîmes notre discussion. Ses sourcils élevés, je ne pus m'empêcher de sourire. Il ne me faisait pas confiance, mais peut-être qu'en lui proposant un antidote lors de ma vente au lieu de fuir ou de le tuer, Carrow avait senti que j'allais être autrement utile. « Pour mourir en premier, c'est sûr oui. » Finis-je par lâcher, un peu malgré moi. Les épisodes de folie, de violence chez Carrow étaient fréquentes mais elles étaient aussi dues à sa santé. Je n'éprouvais aucune empathie pour cet homme mais je ne comptais pas renoncer à ma nature pour lui. Alors, j'essayais de m'accrocher à ce pénible équilibre déstabilisé et déstabilisant. « Parfois je me demande comment ils faisaient pour vivre sans nous, ces grands sorciers. Au moins, on soulage les elfes. » Sarcasme et désinvolture, j'avais l'impression de revenir à ce que j'étais, avant.

Ma mâchoire se serra à sa question, alors que mes yeux n'osaient affronter les siens. Je l'avais blessée en agissant comme un animal. J'imagine que c'était ce que j'étais à ce moment-là, lors de l'entraînement des rebuts. Tout droit sorti d'Azkaban, je ne supportais plus rien. Je ne voulais plus de contact avec qui que ce soit, craignant qu'ils retrouvent mes proches pour mieux les détruire comme ils avaient pu le faire. Alors, en voyant Ysolde, je l'avais simplement rejetée. Méchamment rejetée. Je n'avais aucune justification à lui fournir, seulement des excuses pour un tel comportement. Elle avait été blessée, mais je l'avais été aussi d'agir ainsi. Restant silencieux, le regard vide, je n'arrivais pas à parler de cette période. Je ne savais pas par quoi commencer. « Je suis désolé. » Autant entamer par le plus évident. J'étais terriblement désolé de cette situation et du rejet que je lui avais fait subir alors qu'elle aussi, venait de perdre sa condition. J'avais été égoïste en essayant de la protéger. « Ils m'ont répété qu'ils allaient trouver tous ceux qui comptaient pour moi et.. qu'ils allaient tous connaître le même sort. » Je fixais le bracelet qui était sien désormais. « J'ai pas réussi à les sauver alors qu'ils étaient proches de moi alors j'ai pensé qu'en t'éloignant, tu aurais des chances de survivre. » Je passais machinalement ma main sur mon cou et cette cicatrice encore vive, douloureuse. J'avais résisté, j'en avais eu les marques physiques et mentales mais ce n'était pas cher payé pour espérer un sort meilleur aux personnes qui comptaient. « Je suis désolé, j'ai eu tort... »


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Sereine. C'était ce qui définissait le mieux Ysolde en cet instant précis, alors qu'elle avait en face d'elle son ami, son meilleur ami. Le bracelet était magnifique et il y avait dans la scène que vivait Ysolde à la fois une sorte de familiarité et d'inédit. C'était la première fois depuis longtemps qu'elle se sentait en paix, la première fois depuis son arrestation qu'elle voyait une lumière dans le tunnel qu'elle occupait depuis des semaines maintenant. Des souvenirs lui revenaient, des après-midis ensoleillés passés dans le parc de Poudlard, des heures de cours où elle prenait son temps pour écrire le plus joliment possible avec pour seul soucis de ne pas perdre le fil du professeur. Ysolde trainait un tas de regrets datant de cette ancienne vie où elle était encore libre et totalement insouciante. Elle n'avait pas idée de ce qui allait suivre pour elle, aucune crainte sur l'avenir, comme beaucoup d'autres sorciers à l'époque. La blonde portait sur ses épaules le poids des remords : ne pas avoir assez profité de sa mère, ne pas avoir fait face à son père, ne pas s'être engagée plus tôt parmi les insurgés. Désormais, cette dernière pensée lui trottait dans la tête, revenant incessamment accompagnée de cette voix venue du fin fond de sa conscience qui ne s'arrêtait que rarement de lui chuchoter qu'elle n'aurait jamais été retrouvée dans cette ruelle sombre, en train de soigner un rebelle si elle s'était positionnée dès le départ. Mais ce qui était fait ne pouvait être défait, et en regardant Liam dans les yeux, elle fut tout à coup certaine d'une chose : les regrets ne l'aideraient absolument pas.

La situation avait quelque chose de paradoxale et Ysolde ne parvenait pas à s'en plaindre tout à fait. Elle avait échappé de peu à Azkaban, ou pire : la peine de mort, et qui plus est, elle avait finalement été achetée par une ancienne amie, une vieille camarade de Poudlard. Certes, elle était désormais une moins-que-rien, une esclave sans la moindre parcelle de valeur et pourtant, elle était relativement tranquille. Si l'absence d'amitié de Siwan Ollivander la peinait, l'ancienne serdaigle ne cessait de penser à la chance qu'elle avait d'être correctement traitée. Elle avait parfaitement conscience d'être privilégiée dans son genre et qu'elle avait évité des propriétaires bien pires. Du moins, lors de sa vente, Yaxley avait fortement craint de finir chez une famille telle que les Carrow et pourtant, force lui était de constater que Liam le vivait plutôt bien. Tous deux, échoués et condamnés dans un système dénué de justice avaient réussi le tour de force de tomber sur des situations vivables.

Le bracelet était très beau et tout à fait nouveau pour la jeune sorcière qui ne cessait de remuer le poignet pour voir le bijou grelotter, les yeux pétillants de fierté. Elle n'avait jamais eu l'air plus enfantin qu'à ce moment précis, retrouvant sa candeur perdue, soufflée par les années et les évènements qui avaient forcé Ysolde a grandir plus vite que de raison. La question sur Lazarus Carrow semblait stupide une fois que Liam avait répondu. Aucun sorcier doté d'un minimum de bon sens ne ferait pleinement confiance à son rebut. Carrow se servait uniquement de Liam comme bouclier, soldat ou porteur mais il ne confiait pas réellement sa vie au jeune homme. La réalité frappa soudain Ysolde, qui perdit son sourire. Siwan ne lui faisait pas plus confiance. Elle ne la laissait pas manger avec sa famille et le seul semblant de crédit que Siwan accordait à sa protégée, c'était de la laisser entrer dans l'atelier de confection de baguettes.

Bientôt, les images de l'entrainement des rebuts refirent surface dans l'esprit d'Ysolde. Les premiers jours, elle avait tenté d'approcher Liam, profondément soulagée de le retrouver sain et sauf mais elle avait vite déchanté face au rejet inexplicable du jeune homme. Loin d'être stupide, la jeune femme avait bien vu que quelque chose avait changé chez son ami mais elle n'eut jamais d'explication et n'eut droit à sa considération qu'une fois en difficultés lors de l'entrainement. Jusqu'ici, elle n'était jamais revenue sur les évènements, elle n'avait jamais abordé le sujet avec Liam, mettant son attitude sur le compte des longues journées passées à Azkaban mais finalement, la question qui lui brûlait les lèvres était sortie. Les yeux baissés, Liam venait tout juste de fournir une explication et aussitôt, Ysolde avait regretté son ton à la fois interrogatoire et de reproche. « C'est moi qui suis désolée, Liam, je n'aurais pas dû te demander ça. »elle posa délicatement une main sur la sienne, plus solide, une vraie main masculine et ses doigts dessinèrent doucement des cercles sur sa peau, dans un geste qui se voulait rassurant, apaisant. « J'imagine que ça a dû être horrible là bas. Je ne voulais pas te remémorer de mauvais souvenirs. » elle tentait de capter son regard lorsque la porte du salon dans lequel discutaient leurs maîtres s'ouvrit brusquement. La voix de Siwan se fit entendre, péremptoire et également celle de Lazarus. Impossible de dire exactement de quoi il était question, Ysolde ne prêtait jamais attention aux propos des vrais sorciers et préférait jouer les statues de marbre. La présence des deux esclaves était requise alors sans plus attendre, Ysolde entraina Liam dans son sillage, ne lâcha sa main qu'une fois dans le champ de vision des deux sorciers.

En arrivant dans la pièce, Ysolde vit parfaitement que Siwan restait tendue. La présence de Carrow devait être réellement importante et même si le changement était ténu, Ysolde percevait très bien un changement d'attitude chez sa maîtresse et ancienne amie. Elle se tenait bien droite comme à son habitude, représentant avec brio la famille Ollivander mais il y avait ce petit quelque chose en plus, peut-être était-ce un trait de son visage ? Ou la position de ses mains ? Quoiqu'il en soit, il y avait un minuscule détail que l'ancienne médicomage remarquait toujours chez sa propriétaire. L'entretien semblait toucher à sa fin et les négociations les plus importantes et privées étaient désormais terminées. Impossible de dire si les choses s'étaient bien passées : Siwan gardait une expression neutre qui ne laissait rien filtrer et Lazarus Carrow avait le même air qu'Ysolde qualifiait de sévère et taquin qu'à son arrivée. La jeune femme prêtait peu d'attention aux propos échangés, elle gardait les yeux rivés sur Liam, cherchant à lui sourire encore et encore, comme pour qu'il se souvienne de son air heureux une fois parti. Ainsi, elle ne comprit pas aussitôt ce qui s'était produit pour que le visage du sorcier se durcisse. Sa mâchoire semblait serrer au point d'être prête à craquer et ses yeux étaient désormais posés sur Siwan qui paraissait l'avoir contrarié. Ysolde, impuissante, tentait désespérément d'attirer l'attention de Liam sans se faire remarquer des deux sorciers au sang pur.
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Her halo is broken but there's fight in her eyes

Qu'il était difficile mais nécessaire de pouvoir apprécier chaque instant agréable. Ils étaient rares et brefs car impromptus. Jamais je n'aurais cru revoir Ysolde, ressentir la chaleur de son sourire, apprécier la douceur de sa voix et exister dans son regard. Pendant les deux ans à Azkaban, je m'étais tout d'abord senti vide, tourmenté par le massacre de ma famille. Je ne dormais pas, je ne pensais pas, je ne ressentais que la douleur des tortures quotidiennes. Et, au bout de six mois, je me suis mis à penser à nouveau, à espérer un sort meilleur pour mes amis. Duncan, Ysolde, tous. Je me raccrochais à l'idée sordide que si je ne les voyais pas ici, c'était qu'ils avaient encore la chance d'être libres. Erreur fatale d'un jugement opéré par un esprit peu éclairés. Dès que cette capacité à penser était revenue, mes tortionnaires avaient fait en sorte de l'enlever à nouveau, me rendant bestial. Semi-loup, c'était ce qui me restait désormais puisque, selon eux, je n'avais pas le droit d'avoir des proches et je risquais même d'entraîner leur perte. Alors, cette idée sordide qui se voulait rassurante se transforma en crainte. Crainte de les voir meurtris et leur seule enveloppe corporelle sur Terre. Je résistais, me refusant à devenir le monstre qu'ils voulaient que je sois. Ce n'était pas chose aisée car les excès de violence existaient. Ma violence, ma haine, tout me consumait. Il n'y avait eu que certains regards capables d'apaiser ces maux-là.

Une fois sorti, pas encore prêt à être vendu, j'avais rejeté la seule personne qui ne s'était jamais détournée de moi. Amie fidèle, soeur inavouée, nos liens étaient forts, presque indescriptibles. Et je m'étais comporté comme le pire des ogres avec la jeune Yaxley. Je le regrettais encore, je ne l'avais pas quittée durant notre vente. Le goût était amer. J'avais l'impression de perdre un peu plus, pensant que c'était impossible. Ysolde avait été déchue, devant mes yeux impuissants et cédée à une sorcière visiblement exécrable avec elle. A la différence de Carrow qui, en surface, cachait mieux son jeu. Pourtant, une fois la porte du manoir passée, un tout autre monde se dessinait, bien plus morbide et triste. C'était un homme seul, devenu aigre et amer, prompt aux crises de violence et parfois même de folie. Les choses avaient été claires, dès le début, quant à l'utilité que j'aurais pour lui. Ma force physique lui était propice. Par chance, je vivais dans un grenier, avec un vrai lit que je n'utilisais pas. Carrow était un homme complexe, intriguant mais tout aussi dangereux. Peut-être que j'aurais du le laisser s'étouffer dans son sang au lieu de lui donner un bézoard. Il fallait croire que, moi non plus, je n'avais pas toute ma tête.

Si nous avions eu de la chance, c'était dans la plus grande des fatalités. Nous n'étions même plus des sorciers, nous ne pouvions être que ce que les desseins de la volonté de nos propriétaires. Ysolde avait servi des gâteaux, le thé aujourd'hui. Peut-être que demain, elle allait devoir livrer des baguettes ou aller chercher des patacitrouilles pour ses invités dans le meilleur des cas. Ou alors, elle pouvait se risquer aux débordements de sa propriétaire, en tout genre, pour les pires situations. J'alternais livraisons, pénibles livraisons et la fonction de bouclier humain ou même de trophée de richesse. Nous ne faisions que leur servir, il y en avait d'autres si jamais nous étions endommagés ou inutilisables. Oui, après tout, nous n'étions que des objets.

Les petits cercles que dessinait Ysolde sur ma main me firent sourire. Ses mots eux, réchauffèrent mon coeur, m'enlevant en partie le poids de la culpabilité, de n'avoir été là pour elle que lorsqu'elle était en difficulté et donc, en danger. Cela a été un réflexe, un automatisme et si je m'étais quelque peu retrouvé, c'était grâce à elle. Ysolde était ma lumière, celle qui ne pouvait inspirer que le meilleur. Demeurant silencieux, je relevais le regard vers le sien. Elle n'avait pas à être désolée, non. Jamais avec moi elle n'aurait à s'excuser de ses questions. Nous étions proches, cela allait de pair. Soudain, la voix des deux vrais sorciers brisa notre instant chaleureux. Ysolde empoigna ma main, me guidant jusqu'à eux. Une fois dans leur sillage, j'eus du mal à me défaire de ce contact léger mais salutaire. Dans la pièce, la tension était palpable. Carrow avait toujours ce même air désinvolte mais Ollivander, elle, semblait crispée. Si un sombral lui passait sous le nez, elle aurait probablement eu cette même expression sur le visage. Mon visage se ferma, je ne voulais pas qu'ils découvrent un quelconque lien entre Ysolde et moi, dans le seul et unique but de la protéger. Maladroitement, certes. Mâchoire serrée et poings fermés, je fixais la propriétaire d'Ysolde. Son regard suffisant sur Ysolde m'exaspérait, sa manière outrecuidante de s'adresser à elle, m'énervait. Les tentatives de la jeune Yaxley d'attirer mon attention, jusque là vaines, attrapèrent mon attention et son regard, ses sourires en débloquèrent un, ce qui ne manqua pas d'échapper à Siwan qui se retourna vers elle. D'un pas vif, presque colérique, la propriétaire commença à élever la voix alors que je fis un pas dans leur direction, redoutant le pire. Lorsque celle-ci s'apprêta à lever la main sur Ysolde, mon Ysolde, je pris fermement son poignet. Je venais de franchir l'inexcusable pan. Moi, l'esclave, osait protéger une autre esclave de sa propriétaire.

La surplombant de ma taille, mon regard devint plus sombre encore. Carrow lui, semblait s'amuser de la situation, n'intervenant pas, jusqu'à ce que la sorcière finisse par ployer devant mon emprise. L'homme sortit sa baguette, me pointant avec. « LIAM ! Lâche-la. » Je n'en fis rien, buté et suicidaire que j'étais. Une douleur indicible envahit mon avant-bras, à l'endroit de la Marque de la honte. Un éclair jaillit alors, me propulsant au sol. Légèrement sonné, je revins à mes esprits, secouant la tête. Le bras de Siwan était rouge, plus tard, il deviendrait bleu. Carrow s'avança, lentement, toujours avec sa baguette pointée sur moi.
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Impossible de dire d'où venait cette tension qui avait envahit la pièce. Lazarus Carrow, le maître de Liam, avait un sourire étrange collé aux lèvres tandis que ses yeux s'étaient posés sur son rebut et Ysolde lorsque ceux-ci étaient entrés dans le salon. La conversation courtoise entre les deux sang-purs n'avait pas cessé et si Siwan avait paru anxieuse auparavant, elle s'efforçait toujours d'avoir un sourire chaleureux. Pourtant, Ysolde voyait à travers les traits agréables de sa maîtresse qu'elle était stressée. La venue même de Lazarus était un évènement qu'elle préparait depuis plusieurs jours ainsi, la jeune rebut n'était pas tout à fait surprise de voir l'héritière Ollivander déstabilisée face à son invité. Si sa maîtresse pouvait paraître froide et insensible au srot de son employée, Ysolde avait fait de son mieux pour ne pas s'en formaliser jusqu'ici. La blonde s'était mise en tête qu'elle devait obéir à Siwan pour leur sécurité à toutes les deux et il fallait également que Siwan donne le change et ne paraisse pas trop aimable avec son esclave. En quelques mois, Ysolde avait eu des difficultés mais elle s'était finalement adaptée à ce genre nouveau de relation.

La situation pouvait paraître simple, sans complication et pourtant, il avait suffit d'un coup d'oeil vers Liam pour qu'Ysolde se rende compte de ce regard noir qu'il posait sur Siwan sans pouvoir la quitter des yeux. Il semblait énervé, soudainement, sans que Yaxley n'en ai réellement saisi la raison. Mais peu importait le pourquoi, l'ancienne médicomage savait, aux traits tendus de son ami, que les choses n'allaient pas bien tourner. C'était évident, elle qui le connaissait si bien et qui l'avait vu, à de rares occasions, se mettre dans une colère sans nom, avait conscience que ce moment qui semblait pourtant normal, n'allait pas tarder à se transformer en catastrophe. Le ton de Siwan se fit aussitôt très dur lorsqu'elle vit le léger sourire, presque infime, qui passa sur les lèvres de Liam. L'anxiété avait laissé place à la surprise, l'indignation, sur les traits de Siwan qui en était devenue, subitement, effrayante. Difficile de dire si c'était bien la complicité qu'elle avait vu passer entre les deux rebuts qui l'avait mise dans cet état ou si son énervement était dû à une suite de déconvenus. Néanmoins, Ysolde perdit tout sourire lorsque sa maîtresse s'approcha d'un pas ferme, réduisant les centimètres qui protégeaient la jeune Yaxley de la punition.

Impossible de dire ce qu'il se passait dans la tête du jeune O'Daire et impossible également de prédire ce qu'il allait dire ou faire. Si bien qu'Ysolde réalisa quelques secondes après ce qui venait de se produire : Liam s'était interposé entre elle et Siwan, bloquant d'une main le bras menaçant d'Ollivander qui ne demandait qu'à s'abattre sur la petite blonde. Les traits de Liam restaient neutres tandis que ceux de Siwan passaient de la stupeur à la douleur tant le jeune homme resserrait son emprise sur le poignet de la baguettiste. Ce fut la voix imposante et sévère de Lazarus Carrow qui mit fin à cette scène terrible. Ysolde ne parvenait à détacher son regard de Liam, partagée entre la honte, la culpabilité et la peur. L'espace d'un instant, elle se détesta d'être aussi fragile. Il fallut que Carrow fasse appel à la magie pour pouvoir séparer Liam et Siwan. Le brun fut projeté avec force loin de la sorcière dont le membre était rougi de douleur. Aussitôt, elle se redressa, affichant une mine implacable, reprenant ses esprits et son air impassible, tandis que Lazarus s'était approché de son employé, baguette levée.

L'action se déroula très vite et Ysolde elle-même fut incapable de réfléchir, elle se contenta d'agir. Prêt à lancer un sort, certainement un sortilège doloris, la blonde se posta devant Liam qui avait du mal à se redresser. Les yeux brillants et la voix tremblante, Ysolde tenta avec son corps frêle de protéger l'irlandais, tel un rempart. « Non, s'il vous plait. Ne le punissez pas. C'est ma faute, ne le punissez pas. » Ysolde eut l'impression, pendant à peine une seconde, d'être tout droit sortie d'un film dramatique. Lazarus récupéra sa moue sadique et son éternel sourire moqueur se dessina sur sa bouche tant il semblait amusé par la situation.

Siwan fit une remarque, un ordre peut-être même mais Ysolde n'entendit rien, trop obnubilée par la mine effrayante du mangemort. Ses yeux verts incapables de se détacher du sourire presque machiavélique de Carrow, elle eut même du mal à réaliser lorsqu'il éclata de rire, visiblement hilare de cette situation inattendue. Puis, constatant qu'elle ne bougeait pas, il perdit son sourire et sa bonne humeur. « Vous devriez apprendre à contrôler vos employés, miss Ollivander. » la remarque sembla atteindre son but puisqu'aussitôt, et sans qu'Ysolde ne le voit venir, Siwan s'était emparée de sa baguette pour lancer un mobilicorpus sur sa rebut, qui fut ainsi ramenée à ses côtés en un rien de temps. Impuissante, Ysolde ne put que jeter un regard désespéré vers Liam qui restait alors à la merci de son maître.
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Her halo is broken but there's fight in her eyes

Tout avait été soudain, inattendu. Les sourires d'Ysolde me réchauffait le coeur alors que sa propriétaire me le glaçait.Le charisme de Carrow imposait la crainte, plus que le respect mais chez Siwan, j'avais l'impression qu'il suscitait les deux et de fait, une certaine instabilité et une indéniable envie de plaire. Quoi de mieux que de maltraiter son rebut devant le sous-secrétaire ? Je me souvenais des propriétaires qui exhibaient fièrement les tatouages et les cicatrices qu'ils avaient pu imposer à leur nouvel accessoire de mode. Aucune honte, non, que de la fierté et un sacré élan démagogue. Toucher à Ysolde était interdit. Mon sang-froid était grand mais il y avait des failles dans mon apprentissage. Être semi-loup nécessitait un contrôle parfait de soi, par rapport à la force et à la vitesse qui en découlaient. Ysolde faisait partie de ces failles, de ces provocations infâmes qui déclenchaient les pires conséquences. L'ancienne Serdaigle incarnait ce qu'il y avait de meilleur. Elle était la seule personne vivante dont j'étais assez proche pour y tenir. Je n'avais pu la sauver des enchères, à défaut, j'essayais qu'il lui soit évité le moindre mal. Bien sûr, c'était un comportement illogique puisque je n'avais pas la position pour véritablement la sauver. Non, je ne faisais que la mettre en danger un peu plus, ce que j'avais voulu éviter depuis le début.

La baguettiste ployait, Carrow lui, sortit sa baguette. Sa voix, grave, n'annonçait rien de bon et, ressentant la douleur dans mon avan-bras, je ne pus que la relâcher. J'avais été aveuglé, pris par la démesure et l'instabilité mentale. Mon esprit vacillait, prêt à tomber. Peut-être aurais-je du le laisser tomber et n'être plus qu'un fantôme. Je ne faisais que survivre après tout, comme chaque membre de ma condition. Au sol, étourdi, j'avais du mal à rassembler mes esprits. L'action se passa rapidement. Alors que Carrow s'apprêtait à jeter un sortilège anciennement impardonnable et actuellement particulièrement en vogue, je sentis une chaleur envahir mon dos. Une sorte de lumière, de protection qui osait revêtir mon corps damné et abîmé. Ma tête se tourna lentement vers Ysolde. Je ne sus si je devais sourire ou bien pleurer. Je ne voulais pas qu'elle subisse en mon nom. Il en était tout simplement hors de question. Touché, je lui offris un sourire chaleureux alors que mon regard lui, était troublé car inquiet. Inquiet de ce qu'il pouvait advenir pour Ysolde. J'enroulais alors mon bras autour de son dos, tentant de la protéger alors que sa propriétaire s'en chargea.

Rappelée par Siwan, je l'observais, prêt à me relever et à affronter ma punition. Carrow lui, ne me laissa pas le temps de le faire. Sourire pervers accroché à ses lèvres, ses yeux pâles étaient glacés. Il rangea sa baguette, ce qui, de la part de Lazarus Carrow, n'était pas de bonne augure. L'homme releva ses manches avec distinction. Lentement, alors qu'il approchait de moi. Je gardais les yeux rivés sur le sol, ma respiration se déchaînait alors que je tentais de ne rien laisser paraître. Les crises de Carrow étaient légendaires, mon corps avait appris à les retenir. Et pourtant, cela ne m'empêchait pas de recommencer. J'avais compris que, quoique je fasse, ses crises étaient trop impulsives pour avoir une vraie raison.

J'avais honte, je me sentais désolé d'avoir à être corrigé devant Ysolde, elle qui s'était enquit de mon état et de mon traitement. Je lui avais caché la réalité des choses, pour lui ôter un poids de l'esprit. Elle avait assez à faire, inutile d'en rajouter avec des détails sordides. A genoux devant lui, le regard vide, je finis par lever les yeux sur lui. Défi ou courage, folie ou pitié, j'osais. Le premier coup me fit vaciller et je restais silencieux. Le deuxième se fit plus fort encore, et je trouvais le moyen de rester à genoux. Carrow me frappa finalement derrière la tête, mon visage embrassa le sol. « Je vais vous montrer comment les contrôler. » Il continua. Je sentis les hématomes apparaître pour finalement parfois rompre sous les coups de mon propriétaire. Mon sang peignait alors le parquet des Ollivander. Je le sentis saisir mes cheveux pour propulser avec force ma tête contre le sol et je ne pus retenir un râle de douleur, ainsi qu'un rejet abondant de sang de ma bouche.N'osant pas affronter le regard d'Ysolde -il n'y avait que le sien qui importait- je me laissais faire, sans broncher. Il délaissa finalement mon visage pour mon corps, continuant son infâme requiem. Violence, tout n'était que sang et peine. Mes muscles se contractèrent alors. C'était la seule défense envisageable. Mes côtes se fêlèrent, rendant ma respiration d'autant plus difficile. La honte me faisait plus mal que les coups de Carrow.

Réalisant finalement qu'il fallait rentabiliser son achat, le Sous-Secrétaire s'arrêta brusquement, sortit un mouchoir délicat et s'essuya ses mains, ensanglantées. Alors que je tâchais de ne pas m'étouffer avec mon propre sang, le moindre mouvement de toux était insupportable. Je crachais encore, tentant de me raccrocher à un quelconque support environnant. La chute fut un peu plus brutale. Le rire sadique de Lazarus Carrow résonna dans la pièce, alors qu'il fixait Ysolde et Siwan. « Avez-vous compris, Mademoiselle Ollivander ? Le monde nous appartient. Il suffit juste de leur remettre en tête qui ils sont et surtout, qui nous sommes. » Il claqua ses doigts, me sommant de me relever. L'exercice fut long et laborieux. Impossible de me tenir droit, j'essuyais lamentablement le sang qui continuait à couler, adressant un dernier regard à Ysolde ainsi qu'un sourire plus que douloureux à exprimer. Tant que je doutais qu'elle puisse le percevoir. La démarche difficile, la respiration bruyante, Carrow se retourna vers moi. Je déglutis, mettant du temps avant d'oser le regarder dans les yeux.
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