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sujet; (davince #2) why do we fall
MessageSujet: (davince #2) why do we fall   (davince #2) why do we fall EmptyJeu 5 Mar 2015 - 1:36

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Davius & Vincianne
Someday, my memories of him will fade. His voice, his actions – I might forget them as well. But even then, I will always remember that I loved him.


(ioloi) ●●● Elle ne savait pas ce qui l'avait décidée. Pas vraiment. Peut-être que c'était le sang de Travers qu'elle avait retrouvé sur sa dague, cette dague beaucoup trop souvent souillée de carmin ces derniers temps - tellement que ça commençait à s'incruster entre la lame et la garde. Ou alors son patronus qui avait changé à nouveau, revenant à la louve sauvage de son adolescence ? Ou son pull préféré réduit en cendres dans sa cheminée. Peut-être une autre dispute avec Bill ? Elle ne savait vraiment pas. C'était sûrement tout à la fois et rien du tout. Une fois, elle avait dit à Davius et Morgana qu'un animal sauvage ne servait à rien. Et c'était la vérité avec laquelle elle avait grandi. Sa violence et toutes ces choses noires qui rampaient sous sa peau, elles n'étaient acceptables que si elles servaient un but. Tout lui était permis si c'était pour un plus grand bien. Si c'était pour son Roi et son pays. Ca ne pouvait pas être gratuit, pas plus que ça ne pouvait être incontrôlé. Si elle avait une certitude chevillée au corps, c'était celle-là. Parce que Vincianne était une chienne de la Couronne, un des limiers du Roi de France. Un prédateur domestiqué. Si elle perdait le contrôle, elle n'était plus qu'un clébard qui avait la rage. Si elle devenait inutile, elle devrait être abattue - et elle ne doutait pas vraiment de l'être si jamais elle ne reprenait pas son collier au cou.

Et peut-être que ça n'était pas la solution. Pas entièrement. Mais la Française était persuadée que le faire aiderait. Exorciserait. Probablement. Elle avait trop repoussé le moment de toute façon. Elle ne pouvait pas juste laisser ça pourrir dans un coin et risquer la gangrène. Et elle était plus intelligente que ça. Elle était Française, elle n'était pas stupidement émotive comme ces Anglais : elle savait faire les sacrifices nécessaires quand il le fallait. Elle pouvait tailler dans le vif. Elle l'avait déjà fait. Ce n'était rien. Juste une blessure comme une autre à cautériser. Une cicatrice de plus à porter, mais elle en avait tellement, ça ne changerait rien, ça finirait par se fondre avec les autres.

Alors Vincianne n'avait rien dit à personne. Ses instincts qui reprenaient leurs aises, ça ne regardait qu'elle. Elle avait à peine prévenu Morgana qu'elle avait des affaires urgentes à régler et qu'elle lui confiait Bubulle pendant ce temps - ses mots exacts avaient été Bubulle a intérêt à être en vie à mon retour, et toi aussi. Dans son sac enchanté aux coutures fatiguées, elle avait emporté la tête de Loup et les dossiers qu'elle n'avait pas brûlés. Elle était revenue en France, utilisant le ferry moldu. Quatre jours. Elle ne s'était pas arrêtée à Quimper comme elle le faisait toujours - Merlin, elle n'était même pas censée être là. Mais elle avait traqué son oncle et toute la branche puriste de sa famille. Ses mains avaient plongé droit dans la bourbe qui servait d'engrais à leurs sales petits secrets et à leurs manoeuvres politiques. Lorsque tout avait été déterré, avec un soin maniaque, et qu'elle avait été certaine que rien ne pourrait permettre à son oncle d'échapper à la colère de Sa Majesté, un coffret aux armoiries des Lancastre était arrivé sur le bureau de son père. Avec la tête de Loup, les recherches de son cousin et un empilement de preuves accablantes. Et elle avait sauté dans le premier Eurostar avant que Sa Majesté ne lui envoie une Bouche Cousue pour lui demander des explications sur sa soudaine désobéissance. Sa première désobéissance ouverte - aussi étonnant que ça paraissait de sa part. Et la seule, espérait-elle aussi, un frisson coulant paresseusement le long de son dos à chaque fois qu'elle pensait aux répercussions. La France n'était pas aussi laxiste que les insurgés - ou l'Angleterre en général. C'était une Monarchie militarisée. La sanction serait mémorable si on décidait que son excuse n'était pas suffisante. Et que son père soit le directeur des Bouches Cousues n'allait rien alléger. Elle le savait déjà. Après tout, elle le craignait plus que Voldemort.

Un pied en Angleterre, et Vincianne avait aussitôt transplané auprès du cadavre de Loup. C'était plus facile sans le visage pour lui rappeler qui c'était. Sans les traits qui le marquaient comme produit Lancastre des yeux jusqu'à la bouche. Elle était un peu étonnée de se trouver si calme. Pas apaisée. Juste ... Anesthésiée des sentiments et le baromètre de ses sentiments tranquillement calé sur le zéro. C'était ... comme être sous apnée. Tout ressentir en sourdine. Et pendant ce temps, son corps s'agitait, frénétique. Sa mécanique ne s'arrêtait plus, prise dans son élan. Ne t'arrête pas. Elle avait besoin de tout faire, maintenant, avant de s'autoriser à reprendre le court de sa vie. Ne réfléchis pas. Avant de perdre le courage de finir les choses proprement. Fais le. Il ne fallait pas s'arrêter sur la douleur, ou la colère. Ou la fatigue. Elle était fatiguée, vraiment fatiguée. Elle avait abusé des potions de Force, ses mains en tremblaient. C'était imperceptible pour un novice. Ca ne l'était pas pour elle. Ca ne le serait pas aux yeux d'un duelliste expérimenté. Pourtant, elle fit sauter le bouchon de la fiole et avala le contenu amer avant de se charger de son fardeau et de transplaner à nouveau.

Le lac était glacé, aujourd'hui. Il ne l'était pas la dernière fois qu'elle était venue avec Davius, mais c'était il y a longtemps. Avant Halloween. Avant qu'elle déraille. Aujourd'hui, le lac lui ressemblait. Sa surface figée n'attendait que l'imprudent pour l'engloutir dans ses profondeurs sombres. Un drôle de hasard. Elle s'était éloignée un peu de la rive avant de se mettre à creuser, parce que c'était mieux. Loup aimait mieux les promenades en forêt que les baignades, elle s'en souvenait. Dans son dos, des bruits de pas l'obligèrent à interrompre ce qu'elle faisait, le temps de se retourner pour reconnaître le manteau que Davius trimballait partout avec lui. « Darling, que me vaut l'honneur ? » Les mots railleurs étaient sortis tous seuls, un vieux réflexe qui lui collait à la peau. Mais elle ne souriait. Pas aujourd'hui. Elle ne le regarda même pas vraiment, retournant à sa tâche comme si ce n'était rien. Plante, pousse, jette. Elle concentra sur les gestes, simples, mécaniques. Comme s'ils ne portaient aucune signification. Ce n'était qu'un trou. Et ce n'était qu'un cadavre de Mangemort. La sueur se glaça sur sa nuque alors qu'elle creusait, encore. Profondément, toujours plus. Encore un peu. « Je n'ai pas le souvenir d'avoir envoyé des invitations., lança-t-elle au bout d'un moment, le souffle court et les doigts crispés sur le manche de la pelle - puis elle ajouta d'un ton faussement dégagé : Mais tu peux rester si tu veux. » Elle n'avait pas vraiment envie d'être seule - et elle ne pouvait pas demander à Morgana d'être là. Pas quand elle enterrait Loup.


Dernière édition par Vincianne de Lancastre le Jeu 2 Avr 2015 - 9:33, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: (davince #2) why do we fall   (davince #2) why do we fall EmptyDim 8 Mar 2015 - 7:03

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Que lui vaut l'honneur ? Il répond de sa façon préférée, soit d'une épaule haussée, à sa question sur sa présence ici. Il est là, tout simplement. Vincianne ne rit pas. Ne sourit pas. Ne le regarde même pas. Elle a posé une question qui n'attend pas de réponse. Alors il ne répond pas.

L'Auror s'installe, toujours en silence, appuyé contre un arbre. Il observe son manège, patiemment. Le trou qu'elle creuse sans sa baguette, par besoin d'effectuer la chose elle-même. Quiconque d'autre trouverait que c'est une perte de temps; lui comprend que certaines choses ont besoin d'être enterrées dans la sueur et le sang. Il détaille son corps, aussi. Sans arrière-pensée, jamais. Avec l'oeil d'un expert. Qui voit ses mains trembler, imperceptiblement presque, tout son corps agité d'un frémissement qui ne lui est pas habituel. Métamorphomage, elle cache ses blessures, ses stigmates, ses cernes et sa fatigue, mais certaines choses ne peuvent être camouflées. Elle est fatiguée.
Il se mord l'intérieur des joues, pensif, retenant son commentaire quand elle mentionne ne pas avoir envoyé d'invitations. Il fait bien ce qu'il veut, le bougre, et il n'a jamais attendu la permission de qui que ce soit. Surtout pour cela. Surtout quand elle lui mentionne qu'il peut rester. Qu'elle veut qu'il reste, même si ce n'est pas prononcé. Il l'entend sans même qu'elle le dise. Trop orgueilleuse. Qui est-il pour se moquer de l'orgueil des gens ? Il se décolle de l'arbre, s'approche du corps vaguement enveloppé pour être plus facile à transporter, observe le cou sans tête. Toujours pas un mot. Peut-être juste une vague curiosité, sur son visage, alors qu'il regarde ce qui était un homme entier et vivant. La blessure n'est pas fraîche, loin de là.

Le Llewellyn relève finalement la tête et regarde Vincianne, creusant au fond de son trou, dans une terre qui à cette profondeur n'est plus glacée. Il y a de quoi geler, d'ailleurs. La part paternelle de lui voudrait bien qu'elle s'habille un peu plus (il en fronce le nez de contrariété); l'autre lui rappelle qu'elle est une adulte et qu'elle fait bien ce qu'elle veut (et lui-même n'est franchement pas vêtu pour affronter l'hiver). « Pourquoi l'enterres-tu ? »

Elle n'est pas la seule à faire des recherches sur ses alliés.

Il n'a d'ailleurs pas cherché loin, Davius, avant de venir la rejoindre ici, rôdeur de la forêt et attentif aux moindres mouvements suspects aux abords de leur campement. Il sait bien que ce corps est celui de son cousin, même sans la tête pour le reconnaître. Un Mangemort, mort au possible, for the greater good. Ça l'intrigue. Ça l'inquiète, même, peut-être. Il se rapproche du trou, en observe la profondeur, sans savoir jusqu'où elle doit creuser. Jusqu'où elle veut creuser, qu'elle a besoin de creuser. « Tu ne veux pas d'aide. » Affirmation, pas une question, comme il a la fâcheuse habitude de faire. Ce n'est pas à lui de faire cela. Il le dit, pourtant, posant la chose, au cas où elle le prendrait comme une proposition. Il en a presque envie, même, pourrait même l'envier qu'elle puisse expier la chose dans cet acte.

Il n'a jamais eu de corps à enterrer. Et Merlin sait que certaines choses doivent être enterrées dans la sueur et le sang.
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MessageSujet: Re: (davince #2) why do we fall   (davince #2) why do we fall EmptyJeu 2 Avr 2015 - 9:50

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Davius & Vincianne
Someday, my memories of him will fade. His voice, his actions – I might forget them as well. But even then, I will always remember that I loved him.


(ioloi) ●●● Ca lui faisait du bien. De sentir ses muscles se crisper, ses articulations grincer. Si elle se concentrait assez sur ses mouvements, sur les sensations de son corps épuisé, alors c'était plus facile d'ignorer le reste. D'enterrer tout. « Pourquoi l'enterres-tu ? » Elle ne savait pas s'il attendait vraiment une réponse de sa part. Ni vraiment ce qu'elle devait (voulait) répondre. Oh, des mensonges, ça, elle en avait tout faits. Du prêt-à-dire. A la pelle. Elle aurait même pu lui en tailler un, sur mesure. Mais ça ne semblait pas ... pas juste. Ni pour Davius qui faisait l'effort de rester. Ni pour la mémoire de Loup. Mentir, ça aurait été comme renier Loup, pas vrai ? Elle ne pouvait pas faire ça. Pas quand c'était de sa faute s'il s'était perdu et n'avait su retrouver le chemin de la maison. « Tu ne veux pas d'aide. » Elle secoua la tête, envoyant ses cheveux devant son visage sans qu'elle les dégage. « Ma mission, mon cadavre, ma merde, darling. » Chacun de ses mots s'accompagna d'un coup de pelle rageur, peu efficace, dans la terre. Son cousin, sa faute, ses conséquences. A elle. A elle. A elle. A elle. A moi. Le mien. A moi. Elle était contente qu'il garde ses distances. En elle, ses instincts grondaient à nouveau à l'idée qu'on cherche à interférer avec ce qu'elle faisait. La Française n'était pas certaine de savoir les tenir en laisse. Dans sa salle de bain, elle avait bien failli frapper Morgana pour ça. « Il n'y a que moi qui puisse le faire, Davius. » Comme toujours, la réponse était vague, incomplète. Elle disait tout, entre parenthèses, entre les lignes.

Je dois le faire.

« C'est mon cousin. » Dit-elle soudain en s'arrêtant de creuser. Elle ignorait si Davius le savait. D'ailleurs, elle s'en foutait qu'il soit au courant ou pas. Elle avait juste besoin de le dire à quelqu'un. De le vocaliser. De revendiquer cette parenté. « Mon cousin a trahi Sa Majesté en prenant la Marque et il a violé le tabou le plus important qu'on puisse avoir en France avec ses recherches. Il a capturé Morgana et l'a torturée. C'est un monstre, même selon mes propres critères, et tout ce que je suis rejette ce qu'il est devenu. » Ses mots étaient neutres, vierges d'émotion. Mais ses deux yeux clairs qui se plantèrent enfin dans le regard de Davius étaient perçants. Ses mains se posèrent sur ses hanches, et elle releva le menton fièrement comme pour le défier de contredire ses prochains mots. « Malgré ça, je l'ai tué au lieu de le ramener comme on me l'avait ordonné. » (Malgré ça, je l'ai protégé) « J'aime mon cousin. » Ca avait une saveur étrange sur sa langue. Celle d'un plat de l'enfance dont on aurait oublié le goût. Combien de temps depuis la dernière fois qu'elle avait exprimé verbalement son amour pour Loup ? Avec l'ancienne Langue-de-Plomb, elle était obligée de le taire parce qu'il était un bourreau. Alors que Loup n'était rien d'autre qu'un Mangemort anonyme pour Davius. Devant lui, elle pouvait le dire. Montrer que ce n'était pas juste une mission comme les autres. Pas juste un peu plus de sang, pas juste un nom de plus à barrer dans une liste de cibles. Peut-être qu'elle pouvait nettoyer un peu ses plaies. « Son père voulait un héritier fort et comme il n'a pas su le rendre fort, il l'a déshérité. Loup était faible alors il a pris la Marque. Et j'ai tué Loup, non pas pour Morgana ou pour la France, mais parce que c'est là l'étendue de ma pitoyable force. » Elle n'avait pas été assez forte pour obéir aux ordres sans sourciller. Pas assez forte pour le ramener à la maison. Pas assez forte pour le rendre fort. Trop faible. Foutument faible. Ecoeurement faible. « Bordel, je suis même trop faible pour réussir à gérer ça » elle n'arrivait pas à en rire. Pourtant, en toute objectivité, sa situation était douloureusement risible : elle avait fait des choses pires que ça pour la France, elle avait tué pour moins que ça et ça l'avait à peine empêchée de dormir la nuit. « Plus rien ne s'emboîte correctement dans ma tête, je suis devenue ingérable. Je fais n'importe quoi. Je- » Sa main passa dans ses cheveux pour dégager son front, la Française soupira lourdement. Agacée contre elle-même. « J'ai tué Travers en l'égorgeant. Pas avec un sort, avec une lame. » Précisa-t-elle en appuyant sur le dernier mot. En tant que partenaire, Davius savait qu'elle tuait beaucoup et sans état d'âme. Mais toujours en maximisant son efficacité. Tuer était un moyen, pas une fin en soi. La dague, c'était la solution de secours. « Mon Patronus est redevenu une louve. » Et elle voulait chasser, elle voulait tuer. Pas parce qu'elle devait. Pas pour remplir un objectif. Juste parce que ça la faisait se sentir mieux. Ca la faisait se sentir forte de nouveau. « Je redeviens un putain d'animal sauvage. » Et Morgana ne disait rien. Elle se contentait d'être là pour la soigner à son retour, malgré sa mauvaise foi ingrate. Soit elle pensait que ça lui passerait, soit elle trouvait la situation normale. A cause de la guerre, l'Ecossaise avait ses propres concepts de ce qui était acceptable ou pas. Et si son statut d'Ombre lui offrait beaucoup de libertés, celle-ci ne serait pas acceptable.

Après avoir tendu la pelle à Davius, elle s'extirpa hors du trou. Elle était fatiguée, ses gestes n'avaient pas leur assurance habituelle. Ses bras tremblèrent un instant quand elle se releva face au sorcier. « Comment tu fais ? » Le regard qu'elle leva vers lui était terne. Fatigué. « Comment tu vis avec ta faiblesse, Davius ? » Elle jouait avec le feu, elle le savait. Le sujet était tabou chez les Insurgés, elle-même n'en avait jamais parlé avec lui. Même ses provocations n'étaient jamais parties aussi loin. Mais tout de suite, elle s'en foutait si l'ancien Auror décidait de lui casser la gueule ou de lui arracher un bras parce qu'elle osait comparer sa famille assassinée à son Mangemort de cousin. Seulement, elle avait besoin de savoir. D'avoir une solution. De reprendre le contrôle.
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MessageSujet: Re: (davince #2) why do we fall   (davince #2) why do we fall EmptyVen 3 Avr 2015 - 1:03

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Comme prévu, Vincianne refuse toute aide, argumentant que c'est son cadavre. Grand bien lui en fasse. Les vertus du creusage de tombes ne sont jamais bien loin. Alors il s'éloigne du trou pour revenir contre son arbre, le regard toujours posé sur la Française et sur son travail.

Il l'écoute sans ciller quand elle prend la parole, dans un long monologue qu'il ne lui vient même pas à l'esprit d'arrêter. D'interrompre. Ses confirmations sur l'identité du cadavre sans tête, ses commentaires sur pourquoi elle l'a abattu – for the greater good – et toute cette étrange amertume, cette étrange revendication d'actes qu'elle a effectué également for the greater good. Parce qu'elle aimait (aime, au présent) son cousin. Davius sent pourtant que la réflexion est bien plus profonde que cela. Ce qu'elle lui dit, ce n'est pas uniquement à lui, c'est à elle avant tout, un besoin de verbaliser ce qu'elle couve depuis un temps indéterminé et qu'elle a besoin d'expier. De la même façon qu'elle a besoin d'enterrer son cousin. Quelque chose de viscéral.
Un léger sursaut quand elle a mentionné que l'infâme a torturé Morgana. Un autre quand elle mentionne avoir tué Travers en l'égorgeant avec une lame (lui aussi a égorgé, en ce jour funeste, mais de sa baguette – égorger d'une lame est un dernier recours, un appel à l'aide, un acte sauvage, différent, viscéral). Un dernier quand elle parle de son patronus – c'est sans doute le plus inquiétant. Le plus parlant. Le reflet de l'âme.
La Française semble tellement épuisée. Un épuisement qui semble tributaire de trop de faiblesses, de trop de forces, qu'elle ne sait plus maîtriser. Et que peut-il pour l'aider ? Il ne peut rien. Frustration. Le Llewellyn se mord l'intérieur des joues, fâché. Il veut l'aider. Elle n'est pas son amie. Ou peut-être ? Ce sont des termes difficiles à appliquer à qui que ce soit, ces temps-ci, encore plus lorsqu'il tente de le faire à Vincianne. Il ne peut pas l'aider. Il ne peut rien faire.

Au moins semble-t-elle avoir fini de creuser.

Il prend la pelle et au moment où il va pour la poser, la laisser tomber au sol au mieux surtout, les questions de Vincianne viennent vriller ses oreilles. « Comment tu fais ? » Qu'il fait quoi ? Pas besoin de poser la question : il voit la réponse dans les yeux épuisés de la femme, en même temps qu'elle complète son interrogation : « Comment tu vis avec ta faiblesse, Davius ? »

Il ne réfléchit pas. Ne pense même pas à prendre sa baguette. Le geste est un réflexe, plus fort que lui – il s'élance et balance un coup de pelle à Vincianne, aussi fort qu'il peut, en plein visage. Le métal frappe la femme avec un bruit effrayant, il entend les os craquer, la carapace se rompre, et le corps retomber vers l'arrière, directement dans le trou fraîchement creusé – un POC mat de terre meuble accueillant la chute. Davius ne voit plus. Il saute directement dans le trou, tenant toujours la pelle comme une arme, et qu'importe qu'il n'y a clairement pas la place pour eux deux dans ce trou. Elle est à terre quand il l'empoigne pour la relever et la frapper contre le bord du trou, des mottes de terre pleuvant sur elle, sur eux. « Comment... oses-tu... parler... de... ça ? » À chaque mot, un coup, alors que les mots se transforment en jurons inintelligibles, incompréhensibles dans le gallois trop accentué qu'il prend, par réflexe. Les choses remontent, comme une vague, une vague de rage. Il finit par la laisser tomber au sol, à moitié assommée, et il reprend la pelle pour lui en foutre un coup en plein abdomen, sans se soucier de lui faire mal. Il s'en fout. « Je ne vis pas, Vincianne, je survis. Si j'avais choisi, si j'avais eu le choix, peut-être que j'aurais préféré les tuer, moi aussi, tout pour éviter ça. Il respire fort, trop fort, il s'entend. Il crie, brièvement, un hurlement qui fait s'envoler les oiseaux à peine revenus dans les arbres. Un autre coup. Davius lâche la pelle. Il s'agenouille, n'importe comment, à moitié sur elle, attrape le visage de la femme pour qu'elle le regarde, oui, qu'elle le regarde, qu'elle comprenne. Tu sais pourquoi je dors pas, la nuit ? Parce que je les ai vues, cariad, ils ont tout fait devant moi, pendant des heures, des jours, un mois entier, j'ai crû que ça ne finirait jamais. Elles étaient si proches, j'aurais presque pu les toucher, si j'avais été détaché. Ils m'ont forcé à regarder, à les regarder torturer, violer et tuer mes filles. Je les vois et je les entends encore, comme j'entends ma femme me dire que c'est de ma faute si tout cela est arrivé, et je ne peux pas la chasser, parce que c'est vrai, cariad, tout est de ma faute. » Ses ongles inégaux, rongés, cassés, s'enfoncent dans le visage de Vincianne, jusqu'à ce qu'elle en saigne, jusqu'à en voir des marques rouges et violettes. « Ton cousin était un lâche et un faible, il était une honte et une tare pour ta lignée, il n'aurait même pas mérité que tu le tues. Tu as fait le choix de le tuer, pourtant, tu l'as fait parce que tu savais que c'était le mieux et parce que tu le pouvais. Ne me parle même pas de faiblesse, De Lancastre, parce que t'es forte, parce que tu l'as tué pour le plus grand bien. » Son français est une hérésie, mal prononcé, affreux, dans sa bouche, mais c'est ainsi qu'il termine son monologue.

Les yeux de Vincianne sont exorbités. Il l'a abîmée. Pour vrai. Le monologue, le vomi de mots, de haine, s'est terminé. Alors seulement viennent les sanglots, aussi inattendus que brutaux, alors qu'il s'effondre finalement sur elle (tant pis s'il l'écrase), aussi fatigué que s'il venait de lui-même creuser ce foutu trou.
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MessageSujet: Re: (davince #2) why do we fall   (davince #2) why do we fall EmptyVen 3 Avr 2015 - 4:11

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Davius & Vincianne
Someday, my memories of him will fade. His voice, his actions – I might forget them as well. But even then, I will always remember that I loved him.


(ioloi) ●●● Vincianne sait qu'elle vient de mettre le pied sur une mine. Et pourtant, ça la prend par surprise malgré tout. La pelle dans le visage. La vue qui explose. Le sang qui envahit sa bouche. Coule sur son visage. La douleur qui irradie si fort qu'elle en perd le contrôle sur sa Métamorphomagie et que les cernes, comme tout le reste, remontent à la surface alors qu'elle se sent vaguement tomber en arrière. Vincianne est de nouveau dans la tombe, rattrapée par la gravité, par le passé, par le fantôme de Loup. Elle voudrait se relever. Morder. Déchirer. Briser. Se battre. Tuer. Ses instincts grondent. Ils tirent sur ses nerfs, ils hurlent leurs ordres dans ses oreilles. Incendient ses veines. Mais le corps ne suit plus. Le corps est brisé, alors que Davius est sur elle avec sa rage au coin de la bouche, ses remords au fond des yeux et sa pluie de coups. Ses instincts prennent les commandes mais rien ne répond, la mécanique est déréglée. Et Vincianne est fatiguée, si fatiguée. Elle veut leur céder, passer sur pilote automatique et lâcher la bride à ces pulsions qu'elle ne maîtrise plus. Se sentir mieux. Mais son corps est lourd. Et lent. Et Davius ne lui laisse pas le temps, il l'assomme avec sa haine. C'est à peine si elle referme ses doigts tremblants et maladroits sur la gorge, elle n'arrive pas à y appliquer assez de force pour l'étrangler. Elle n'arrive même pas à l'empêcher d'échapper à sa prise avant qu'il lui asséne un dernier coup et la force à regarder. « Tu sais pourquoi je dors pas, la nuit ? » Non. Elle ne sait pas. La culpabilité, c'est nouveau pour Vincianne. Alors l'homme parle de sa femme, de ses filles. De ses horreurs et de ses cicatrices. Les monstres cachés dans les ombres et les cadavres accrochés à ses chevilles, ceux qui vivent au quotidien avec eux, mais que tout le monde prend soin d'ignorer. « Tout est de ma faute. » Il parle de ses regrets et ça rend sa monstruosité un peu plus humaine. Ca le rend un peu plus humain - plus tard, elle se rappelera que ce qu'elle a vu à ce moment est plus Davius que cet avatar de moralité qu'il s'efforce stupidement d'être. Pour l'instant, son visage se tord, ses traits se brisent alors qu'il y imprime la marque de ses doigts par la force. « Ne me parle même pas de faiblesse, De Lancastre, parce que t'es forte, parce que tu l'as tué pour le plus grand bien. » Elle secoue la tête faiblement et la surprise perce le bouillard où elle se perd. Il pleure. Quand il s'effondre sur elle, il lui faut un instant pour comprendre que lui aussi, ses failles s'infiltrent partout et qu'il ne sait pas plus qu'elle en vérité. Un bras se referme autour des épaules de Davius avec une lenteur maladroite. Dans ce trou, ils ne sont plus qu'un amas difforme, de bras et de jambes. De rage. De culpabilité. De sang pour elle. De larmes pour lui.

Pleurer.
C'est vrai ... elle n'a même pas pris le temps de pleurer Loup. Ses yeux brûlent mais c'est difficile de savoir si c'est la fatigue, la douleur ou le chagrin.

« Je ne l'ai pas tué pour le plus grand bien. Ni même pour Morgana. Ou parce qu'il le mérite. Je l'ai tué pour moi. » Sa voix tremble, sa gorge se serre et elle lève la tête vers le ciel. Contre sa joue, elle sent une humidité glisser le long de sa joue et elle se demande si c'est une larme ou une goutte de pluie. D'ici, les nuages sont tellement gris, on aurait du mal à se croire au Printemps. L'Angleterre est une terre morte qui ne connait plus que l'hiver de la guerre. « Je suis comme toi. J'ai voulu l'épargner. Chez moi, ils l'auraient détruit un peu plus. On aurait puni sa faiblesse et sa traîtrise. Je ne suis trop faible pour accepter ça. Même au nom du plus grand bien. » Contre le pardessus fatigué, son poing se serre, les jointures craquent. Elle aussi a ses idéaux et ses loyautés. Si Davius s'accroche à ses serments d'Auror, elle n'est pas moins fidèle aux siens sous ses apparences détachées. Elle aurait dû pouvoir sacrifier Loup au plus grand bien. Mais, pour la première fois, elle a désobéi. Ouvertement. Et maintenant toutes ces choses sombres et bouillonnantes qui se tapissent en elle se faufilent par la faille.

« Je ne peux pas me contenter de survivre en espérant que ça passe, Davius. » Elle ne peut pas être une louve, elle ne peut pas juste penser à elle. Elle doit penser au plus grand bien. Elle doit penser à la France. Si elle cherche à survivre, son but change. Son but devient le lendemain, il n'est plus celui du Roi. « Ils vont sûrement envoyer quelqu'un pour moi. Si je ne trouve pas une solution - si je perds le contrôle, je ne vaudrais pas mieux qu'un traître. » J'aurais échoué. Et elle aura failli à tout le monde. Sa famille, son pays. Tout le monde. L'idée la glace d'horreur. « Mes serments n'auront servi à rien. »
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MessageSujet: Re: (davince #2) why do we fall   (davince #2) why do we fall EmptyLun 13 Avr 2015 - 4:41

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Il sent à peine s'enrouler ce bras autour de lui, mais son poids léger est suffisant pour que ses pleurs redoublent d'intensité. Oh, s'il avait une solution, bon sang, s'il savait comment faire fuir ces démons et ces fantômes, s'il savait comment être fort, véritablement... il le dirait. Il ne sait pas. Il n'est qu'un homme aux blessures qui n'ont pas su se refermer. C'est la première fois qu'il crache les choses avec autant de véracité, de hargne, à quelqu'un – qu'il verbalise, comme elle, ce qui s'est passé. Davius a toujours préféré éluder les questions, laisser le silence répondre pour lui, ou à peine quelques termes évasifs et généraux faire le travail. Il a dit les choses telles qu'elles étaient, telles qu'elles sont, et il en pleure encore. Il ne sait même pas si un jour, il sera capable d'arrêter.

Il hoche la tête. Tué pour elle. Parce qu'elle l'aime. Ce qu'il aurait aimé faire – sauf que lui en aurait été incapable. Elle l'a tué pour lui éviter pire. Il peut comprendre. Il comprend. Les sanglots ne s'arrêtent pas, ils se calment à peine, dans cette réalisation. Il aurait tellement voulu avoir le choix, au moins...

Son visage est marqué. Non seulement de son coup de pelle et de ses ongles, mais de cernes. De fatigue. Les yeux sont verts (il avait toujours été sûr qu'ils étaient bleus, mais non, ils sont bien verts), épuisés aussi. S'il baisse le regard, il sait qu'il verra d'autres marques, d'autres cicatrices, d'autres ecchymoses. L'épuisement et la surprise ont laissé le champ libre aux blessures.
Des blessures bien plus profondes que celles seulement physiques. Vincianne a épargné son Mangemort de cousin, qui n'en méritait certainement pas tant, par amour. Maintenant, elle ne sait pas quoi faire pour contenir la bête, l'animal qu'elle est en train de redevenir. Et lui, peut-il l'aider ? Maladroitement, il se déplace un peu, enlevant son corps de sur le sien pour se coucher à côté, la laissant respirer correctement, sans son poids sur ses côtes meurtries. Davius laisse sa main aller caresser les cheveux de la Française, avec douceur, les sanglots secouant encore son corps, quelques gouttes de pluie – enfin, il pense – se mêlant aux larmes et à la terre sur ses joues. Geste tendre, incongru. Parce qu'il n'a pas de réponse, pas de solution, et que merde, il ne peut rien faire. Ça le fâche. Il est habitué de trouver des solutions, des idées, de réparer, mais cela lui échappe. Cette situation précise glisse entre ses doigts. Bon à rien.
L'homme réussit à  faire taire ses larmes, après un trop silence suite aux derniers mots de la Française. Pleurer lui fait du bien. Il est trop sensible, merde, doté d'une carapace plus qu'imparfaite, et son manque de contrôle ne s'améliore définitivement pas. Mais pleurer fait du bien.

Il a la voix éraillée quand il prend à nouveau la parole, plus calme, les trémolos faisant encore trembler quelques mots : « Tes serments te préoccupent en-encore. C'est une bonne nouv-velle. Elle est réellement troublée. Elle a réellement peur. Tu as désobéi à un ordre, mais ta mission est quand même réussie. T'as été plus loin que prévu, mais merde, ils vont quand même pas cracher sur ce que t'as fait. » Il bougonne, mais il n'en sait rien. La monarchie, les Bouches Cousues, ces ordres-là, ce n'est pas son truc... Même en tant qu'Auror, une profession assez portée sur le fait de marcher droit et de respecter ce qui est dicté, il n'a jamais eu une grande affection pour les règlements et pour écouter les instructions. Heureusement que c'était Hank qui était son coéquipier, puis son chef. Sinon, des emmerdes... il en aurait eu des grosses. « Est-ce que le tuer t'a calm-mée ? Apparemment pas, puisque tout le reste a suivi. La question est quand même là. Crois-tu que l'enterrer va te permettre d'enterrer le reste ? Que ce soit assez ? » Y a-t-il une fin possible, ou est-elle condamnée à redevenir complètement une louve, sans maître pour la ramener à ses pieds ?
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MessageSujet: Re: (davince #2) why do we fall   (davince #2) why do we fall EmptySam 30 Mai 2015 - 23:28

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Davius & Vincianne
Someday, my memories of him will fade. His voice, his actions – I might forget them as well. But even then, I will always remember that I loved him.


(ioloi) ●●● Sans le poids de Davius, sans sa poitrine entravée par l'Auror, elle respirait mieux. Et en même temps, moins bien. L'air se bloquait dans sa gorge obstruée par un trop plein. Un trop plein de chagrin, de colère et d'idéaux en collision. Elle n'avait rien à perdre. C'était ce qu'elle s'était dit en foutant le pied sur cette putain d'île. Au final, elle avait perdu Loup. Elle avait failli perdre Morgana.

Et elle se perdait elle-même.
Dans les sanglots qu'elle ne savait pas cracher, dans les cris qu'elle ne savait pas vomir.

Putain, est-ce qu'elle était si faible que ça ? Est-ce que juste ça suffisait à foutre en l'air toute une vie de dévouement et de loyauté ? Si c'était le cas, alors elle n'avait que du mépris pour cette femme.

Tu es dégoûtante.

« Tes serments te préoccupent en-encore. C'est une bonne nouv-velle. » C'était mieux que rien. Elle supposait. Ca voulait dire qu'elle n'était pas totalement enragée. Pas totalement perdue. Mais peut-être qu'il aurait mieux valu qu'elle soit. Céder aux instincts. Ca aurait peut-être été moins douloureux de finir morte au fond du précipice que d'essayer de se raccrocher à la falaise. Autant pour le courage des Gryffondor, hein. Parfois, ça confinait vraiment à la bêtise. « Tu as désobéi à un ordre, mais ta mission est quand même réussie. T'as été plus loin que prévu, mais merde, ils vont quand même pas cracher sur ce que t'as fait. » Elle secoua la tête. Doucement, parce que la nuque était encore un peu douloureuse, elle en grimaça et grinça des dents. Bien sûr qu'ils allaient cracher - personne n'irait croire que Loup de Lancastre était assez doué pour faire le poids face à sa cousine. Personne n'irait croire que Vincianne pouvait flancher d'une quelconque façon face au traître, souffreteux et discret. Et elle ne mentirait pas sur sa désobéissance. Le mensonge était encore moins acceptable. Si elle était tout à fait honnête, elle l'avait envisagé. Mentir. Sauver sa peau. Mais rien que ça, rien que l'idée avait fait monter la nausée. Après tout, même les menteurs comme Vincianne avaient une éthique. « Est-ce que le tuer t'a calm-mée ? » Non. Vincianne secoua la tête avec dépit. Elle ressentait encore le besoin de tuer. L'instinct était juste muselé par la chape de fatigue, physique et mentale, qui s'accrochait à ses chevilles et ses poignets. Elle avait encore envie de mordre, saigner, tuer. Elle n'en avait juste pas la force.

C'était affligeant.

« Crois-tu que l'enterrer va te permettre d'enterrer le reste ? Que ce soit assez ? » Les mots sur sa langue avaient une saveur étrange. Celle de l'hésitation. C'était un peu nouveau, pas vraiment habituel. Vincianne de Lancastre n'était pas connue pour hésiter, même quand elle mentait - c'était si souvent que ça devenait aussi facile que de respirer au fond. Elle gigota un peu, cherchant à soulager sa nuque. « J'espère. » Ca et l'Occlumencie si besoin. Elle enterrerait tout. Au propre comme au figuré. Elle était en mission, elle n'avait pas le temps de faire son deuil ou de panser ses plaies. Elle s'en remettrait plus tard, elle viderait sa boîte à traumatismes quand elle aurait le temps. « J'ai envie de pleurer. » Avoua-t-elle, brusquement. Ses dents s'enfoncèrent dans ses lèvres, brisant la chair et faisant perler le sang. Ils étaient côte à côte, l'étreinte était brisée mais contre son bras, il y avait la chaleur de Davius. La présence de l'ancien Auror était réconfortante quelque part. Ses blessures, Vincianne les trouvait égoïstement réconfortantes. C'était toujours plus simple d'être deux. Elle était trop souvent seule pour affronter ses propres démons. « Mais je n'y arrive pas. Je ne sais pas pour quoi je devrais pleurer. » Pour un Loup assassiné, pour ses serments érodés, pour une Morgana brisée. Peut-être qu'elle devrait pleurer tout ça à la fois. « J'aurais aimé que Morgana ne fasse pas ça. Aller voir Loup. C'était ma putain de mission, elle n'a aucun respect pour la propriété des gens. » Et ça aurait fait un truc de moins sur son cœur. Une faille émotionnelle de moins à gérer. « J'aurais tué Loup de toute façon, mais maintenant, j'ai peur de ce que Morgana va faire. Qui sait ce qu'elle est capable de faire. » Parfois, elle se disait aussi qu'elle n'aurait pas dû séduire Morgana parce que maintenant, l'Ecossaise se disait prête à se sacrifier pour elle et Vincianne était incapable de prendre ce genre de responsabilités - elle ne pouvait pas se soucier de la vie de Morgana pendant qu'elle était en mission. « S'ils viennent et qu'ils décident que je dois être abattue, assomme Morgana avant qu'elle fasse une connerie. » Vincianne accepterait le jugement de ses pairs. Mais elle était certaine que l'Aliénée ne comprendrait pas. Morgana n'était pas personne à comprendre l'importance d'une allégeance. « S'il te plaît. » C'était peut-être la première fois qu'elle demandait un service à Davius. Mais ça lui semblait naturel, simple. D'avouer. De lui faire un peu plus confiance.

Entre gens aux serments abîmés.
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MessageSujet: Re: (davince #2) why do we fall   (davince #2) why do we fall EmptyVen 5 Juin 2015 - 0:33

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« J'espère. » Il connaît cette réponse. Cette hésitation. Cette peur. « J'ai envie de pleurer. » Il la regarde plus attentivement – les dents qui font couler le sang, rajoutant une blessure au lot qu'elle a déjà. En rouvrant une, plutôt.

Il serre Vincianne un peu plus contre. Réflexe. Il a souvent froid et le sol est légèrement humide, frais sous lui. Puis, c'est Vincianne. Ils sont des corps, des armes, des outils, ils ne sont pas cela. Ses yeux se ferment, se reposant, alors que son visage se niche dans son cou, respirant la terre et le sang. « Mais je n'y arrive pas. Je ne sais pas pour quoi je devrais pleurer. J'aurais aimé que Morgana ne fasse pas ça. Aller voir Loup. C'était ma putain de mission, elle n'a aucun respect pour la propriété des gens. J'aurais tué Loup de toute façon, mais maintenant, j'ai peur de ce que Morgana va faire. Qui sait ce qu'elle est capable de faire. » Un grognement approbateur.
Morgana est un animal. Hors de contrôle. Hors de son contrôle, dans tous les cas, hors de tout contrôle qu'il puisse connaître, agissant comme bon lui semble. Ils se ressemblent, ma foi, mais leurs différences sont trop radicales pour qu'il puisse comprendre la Langue-de-Plomb. Son code de valeurs. Son code d'honneur. Ses décisions. La Ives est un mystère irrésolu qu'il ne veut pas se risquer à tenter de résoudre et il trouve Vincianne bien courageuse de se risquer à la fréquenter de si près. À ses risques et périls, avec toutes les conséquences qui en découlent, comme elle le vit maintenant.
Ce n'est même pas satisfaisant de savoir que la Française se soit brûlée.
(he cares)
« S'ils viennent et qu'ils décident que je dois être abattue, assomme Morgana avant qu'elle fasse une connerie. » Son souffle se coupe un peu, il toussote. « S'il te plaît. » Il ne répond pas tout de suite. Il inspire encore un peu.

« Promis. »

Il ne doit pas promettre. Il ne doit plus promettre. Il recommence à le faire alors qu'il ne doit pas, il recommence à donner une parole qui s'est trop souvent trahie par le passé, sans même qu'il le désire. Il promet tout de même, les lèvres serrées, les sourcils froncés devant cette perspective qui ne l'enthousiasme pas. Pas d'assommer Morgana : ça, ça risque d'être plutôt divertissant. Celle que Vincianne puisse devoir être abattue, plutôt. Le Poufsouffle rouvre ses yeux et se juche sur un de ses coudes, observant le visage de la Française avec attention. Il ne l'a pas ratée. La vague de colère de violence a déjà disparu. Il devrait apprendre... oh, comme Maugrey le lui disait. Apprendre à se contrôler. L'Occlumancie. Ils devaient essayer, s'entraîner, faire quelque chose de lui – mais le sort en a décidé autrement. Alastor a pris sa retraite et est mort, et lui a vu tout autour de lui mourir également. Il sort sa baguette et d'un murmure, replace le nez méchamment amoché, ce qui doit déjà l'aider à mieux respirer. Vous savez, sans un homme adulte écrasé sur elle et sans une autre voie respiratoire embourbée d'os, de cartilage et de sang. Prudemment, il vient poser un baiser sur son front barbouillé de terre, avant de se recoucher. Sa voix se fait grave, comme un chuchotement, quand il parle : « Quand j'étais... jeune Auror. Lors de la première guerre. Nous avions eu le droit de... tuer les Mangemorts. De les ramener morts ou vivants. Et j'ai... j'en ai tué. Ça m'a fait peur, tu ne peux pas savoir comment. Peur parce que j'ai aimé ça. Je me suis senti... puissant... et j'ai senti que je n'en aurais jamais assez. Il avait juré de ne plus recommencer. De ne plus tuer. De blesser, d'estropier, mais plus de tuer. Comme quoi... Et c'est... ça. Qui arrive. Et j'ai encore peur. » Parce que ça ne s'arrêtera peut-être jamais. Parce qu'il est un animal qui ne sait pas encore jusqu'où il peut aller. Parce qu'il n'a pas conscience des cicatrices noires et sales qu'il se traîne bien plus profondément qu'où l'oeil peut voir. Alors oui. Il comprend. Et il ne veut pas que Vincianne soit abattue pour cela. Il ne veut pas être le seul, par Merlin.
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MessageSujet: Re: (davince #2) why do we fall   (davince #2) why do we fall EmptyDim 23 Aoû 2015 - 1:59

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Someday, my memories of him will fade. His voice, his actions – I might forget them as well. But even then, I will always remember that I loved him.


(ioloi) ●●● « Promis. » Au delà du sort de soin lancé par Davius (qui ne récolta qu'un « tu m'as prise pour la gamine Hughes, darling ? » vaguement grogné en guise de remerciement), elle respirait mieux. De savoir que Davius comprenait aidait. Il y avait quelqu'un pour assurer ses arrières, pour la soutenir. Parce que, bordel, la Française ne voulait même pas imaginer ce qui se passerait si Morgana venait à intervenir. (Est-ce qu'elle était de nouveau tellement sauvage qu'elle serait capable de céder au besoin de survivre si l'Aliénée lui offrait une porte de secours ?) (Mieux valait que la réponse resta sans réponse - au fond, il y avait des vérités qu'il valait mieux ignorer)

« Quand j'étais... jeune Auror. Lors de la première guerre. Nous avions eu le droit de... tuer les Mangemorts. » Dans son regard, la surprise flasha un instant quand elle se retourna vers lui, appuyant sa joue contre l'épaule du Belliqueux. Parce qu'en Angleterre, ils n'avaient pas toujours le droit de tuer les renégats. Rien d'étonnant, au fond, qu'ils soient dans la merde maintenant. Les Mangemorts auraient dû être abattus. On ne gardait pas les chiens enragés et les meutes sauvages, on les abattait. C'était encore le meilleur moyen, le moyen le plus simple et le plus efficace, d'avoir la paix. « De les ramener morts ou vivants. Et j'ai... j'en ai tué. Ça m'a fait peur, tu ne peux pas savoir comment. Peur parce que j'ai aimé ça. Je me suis senti... puissant... et j'ai senti que je n'en aurais jamais assez. » C'étaient dans des moments comme ça qu'elle mesurait le gouffre entre ici et chez elle. Qu'elle mesurait à quel point la liberté dont elle jouissait en Angleterre était ... froide et tranchante. Ici, personne n'en aurait rien eu à foutre qu'elle tourne mal, qu'elle s'égare. « Et c'est... ça. Qui arrive. Et j'ai encore peur. » Elle aurait pu finir comme Davius. Simplement seule avec ses démons, seule pour arrêter les carnages et les désastres. L'idée la faisait frémir et maladroitement, la langue s'agita entre ses mâchoires serrées, son tatouage venant se presser contre le palais et les mots s'éclatant contre ses papilles. « Pourquoi est-ce que tu as peur ? » demanda-t-elle, finalement, sur le rythme lent de la prudence - elle ne voyait pas vraiment le souci avec l'ivresse de la chasse, le plaisir de la victoire, le goût du sang. Carnassière à la gueule humaine, elle les avait tous depuis son plus jeune âge. Elle les acceptait, les embrassait. Le souci était ailleurs. Le problème était dans le fait qu'elle n'en était plus maîtresse, que le contrôle se fracassait sous l'addiction. Est-ce que c'était aussi ce que Davius voulait dire ? « Tu as peur parce que tu ne maîtrises pas cette envie ? Ou parce que tu ne la reconnais pas comme une partie de toi ? » Vincianne haussa une épaule, feignant l'indifférence et la moquerie : « ... de toute façon, tu ne supporterai pas que je te dresse à la Française, darling. » Mais la fatigue qui imprégnait ses mots fit tomber sa plaisanterie à l'eau dans un flop retentissant. Et, au fond, est-ce que c'était vraiment une blague ? Les esprits brisés, remodelés. Les corps cassés, forgés. Les coeurs décrassés, refaçonnés. Certains appellaient ça de la barbarie, du lavage de cerveau. La Bouche Cousue y voyait l'amour de la France sorcière envers tout ses enfants.

Vincianne, elle, savait que sans ça, elle aurait simplement mal tourné.
Qu'elle aurait pu finir comme cet enragé de Franckie.
Et la perspective lui filait la gerbe.

Elle n'avait pas envie que Davius finisse comme ça non plus. Au fond, elle l'appréciait au-delà des sempiternelles provocations, des éternelles confrontations - il était son meilleur allié ici. Paradoxalement, elle lui faisait plus confiance qu'à Morgana. Peut-être parce qu'il lui ressemblait plus qu'il ne l'acceptait.

« Je pense ... que même le plus innocent finit par se salir les mains dans un monde pareil. Alors est-ce que c'est si grave d'avoir du sang partout ? D'aimer ça au fond ? Le problème, ce n'est pas ça. Tout le monde aime la puissance. Le vrai problème, c'est l'addiction, darling. » Le manque de contrôle. « Mais tu vas gueuler si je t'explique comment on m'a sevrée. » Comment Leopold a posé des cadres et des barreaux, comment il a mis une laisse à ses instincts. Comment elle propose d'aider Davius à son tour. « Et quand on voit comme mes méthodes d'éducation fonctionnent mal ... peut-être que je vais te rendre pire au final. C'est un peu de ma faute si Loup n'est pas devenu assez fort. »
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MessageSujet: Re: (davince #2) why do we fall   (davince #2) why do we fall EmptyDim 22 Nov 2015 - 3:30

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La fatigue ne le fait pas mesurer ses mots, ce qu'il confie sur ce ton exténué et triste qui vibre toujours derrière ses mots, derrière jusque ses expressions et explosions de colère. Davius est un homme fatigué, est un homme blessé, qui ne peut qu'ériger une carapace de plus au-dessus de blessures qui refusent de se guérir. « Pourquoi est-ce que tu as peur ? » Prudence, dans les mots de Vincianne, qu'il a connue plus vindicative, plus incisive, même si la question appuie justement au nœud du problème. « Tu as peur parce que tu ne maîtrises pas cette envie ? Ou parce que tu ne la reconnais pas comme une partie de toi ? Sa langue qui s'assèche, effleure des lèvres qui soudainement lui semblent être faites de papier sablé. Maligne, cette Vincianne. Elle le connaît trop bien, sans doute. Il peut tenter de se désister, de se défiler, de s'effacer, mais on peut toujours autant lire en lui. ... de toute façon, tu ne supporterai pas que je te dresse à la Française, darling. »

« Tu me rassures. Un grognement léger, il sait très bien qu'il ne supporterait pas cela (ni cela, ni le récit de la chose), pas besoin de le rassurer réellement. J'ai appris. À me contrôler. » Ça ne paraît pas toujours. C'est quelque chose qui a disparu depuis longtemps, pourrait-on croire, mais la vérité est que Davius se contrôle encore. Beaucoup. Que ce qu'il affiche de caractère d'homme taciturne, rigide, brusque, est le résultat d'une poigne qu'il n'a pas complètement relâchée sur lui-même. « C'est une part de moi. Qui ne doit pas devenir... comme Franck. » Le murmure se perd dans les cheveux de Vincianne, contre l'épaule recouverte de terres et de débris, dans la voix de la Française. Il ne veut pas devenir comme Franck. Une caricature de lui-même. Plus inutile qu'utile. Complètement fou. « Je pense ... que même le plus innocent finit par se salir les mains dans un monde pareil. Alors est-ce que c'est si grave d'avoir du sang partout ? D'aimer ça au fond ? Le problème, ce n'est pas ça. Tout le monde aime la puissance. Le vrai problème, c'est l'addiction, darling. Elle l'a dit. Elle a raison. Mais tu vas gueuler si je t'explique comment on m'a sevrée. Reniflement de léger mépris envers la damnée France et ses foutues méthodes qu'il n'approuverait pas du tout. Et quand on voit comme mes méthodes d'éducation fonctionnent mal ... peut-être que je vais te rendre pire au final. C'est un peu de ma faute si Loup n'est pas devenu assez fort. Ce n'est pas de ta faute. Sa main esquisse un geste, écartant des mots dans les airs, avant de se poser à nouveau sur la terre. C'est de la tienne s'il est mort, mais pas ce qu'il est devenu. »
Se faire dire cela d'un homme qui vit chaque jour avec une culpabilité telle qu'elle lui courbe la tête et les épaules a quelque chose d'indéniablement ironique. Il n'en démordra pas, cela dit. Même s'il en devrait pas avoir à le lui dire – comme elle l'a répliqué, elle n'est pas Blair Hughes.

L'Auror se lève du sol, lentement, étirant une silhouette dont il redresse les épaules, joue des omoplates dans une série de craquements. Ses doigts le démangent, s'engourdissent sous la pluie qui tombe sur une eux en un voile léger, suffisant pour faire couler le sang des jointures, des visages. Il prend la main de la Lancastre et l'aide à se relever du sol, sans réellement lui demander son avis – puis, si elle se plaint, qu'elle remarque cette fois il a au moins pris la peine de l'aider. Une fois debout, il attrape la pelle, laissée dans la terre, et la balance hors du trou. « Allez. Tu as un Loup à enterrer. » Une faiblesse à enterrer, dans cette tombe où ils se tiennent. À oublier. À mettre sous terre, une bonne fois pour toutes.
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