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sujet; face ou pile ≈ nyssaramis
MessageSujet: face ou pile ≈ nyssaramis   face ou pile ≈ nyssaramis EmptyLun 18 Mai 2015 - 7:06

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face ou pile.
(1789) ▽ Je sais bien que tout nous sépare. Je sais qu’il faudrait s’enfuir. Mais je n’irai plus nulle part. Sans vouloir lui revenir. Sans vouloir nous retenir.
Froissement de papier. Ton cœur loupe un battement. La plume se suspend, elle arrive. Tu serres les dents, tu avales l'horreur. Presque animal, la trajectoire est inévitable, insurmontable. Ton ventre se tord dans un frisson de crainte. Que vas-tu voir? La bête gronde, l'orage te menace. Tu inspires, expires. Plus fort. Plus vite. Tu l'entends ? Elle vient te tuer, te pulvériser. Encore & encore, sensuelle ritournelle. Tes yeux se closent. Ton cœur se pose, s'interpose. Il est tard, trop tard, elle ose.

Rouge. Les détails s'effilochent, s'affolent. Tu esquisses le souvenir des traits souples & doux. Tu esquisses la beauté d'un rouge sang, d'un rouge pivoine. Les fleurs s'agitent. Craintivement, docilement, stupidement, elles se balancent. Il offre sa reddition. Il supplie pour un peu de pardon. Il tend le bouquet, il dit qu'il ne veut pas l'attaquer. Elle n'y croit pas vraiment, pas tellement. Elle se dessine, familière. Un peu farouche, un peu sauvage, elle a l'air d'un animal traqué, détraqué. Elle tend les bras, elle accepte. Les cheveux bruns chutent, épousent le creux de ses épaules. Tu la connais. Tu les connais. La courbe de ses yeux fauves esquisse la courbe de ton cœur, saignant à blanc tes émotions, agrippant tes reins d'une colère amère, guerrière. Un grondement s'égare sur tes lèvres. C'est juste elle. C'est juste un poignard dans ton cœur.

Le souffle raide, tu effleures cent fois son visage, apprenant la pureté de son corps meurtri, endolori. Tes yeux se tournent, se détournent. Tu te figes, la respiration pantelante, agonisante. Bête humaine, tu sais. Les affiches s'étalent partout. Il est le criminel, le voyou immortel. Il Lui a survécu. Il a guéri. Et là où les baguettes s'égarent, elle l'accepte. Elle pardonne. Elle t'abandonne.

« Aramis ? Je suis là. », un murmure s'écrase à tes oreilles. La mémoire se fracture, le présent te capture. Ta mère est là dans toute son inquiétude, dans son absence de quiétude. Les visions l'effrayent. Elle craint le pire. Elle craint l'horreur dans tes yeux trop clairs. Tu as vu des millions de souffrances, trop de méfiances. Tu as vu le pire & le meilleur. Tu sais ta puissance, tu sais ton manque d'innocence. « Mère, je vous ai déjà dit de ne pas entrer dans ma chambre. J'accepte de vivre ici, sous mes conditions. », tu laisses le froid glacé tomber, errer. « Tu ne me raconteras donc plus ce que tu vois ? », elle tente, elle essaye. Tu n'es plus vraiment son petit garçon, ce petit garçon. Tes secrets restent murés, scellés, pressés dans ton âme. « Vous connaissez la réponse. », tu la brises. Qu'elle accuse ta chute. Qu'elle accuse votre chute à tous, à toi. Les tissus précieux, coûteux frémissent, elle s'en va.  Et tu inspires lentement, douloureusement. Ta poitrine se comprime, s'assassine. Elle a trahi. Elle a menti. Nyssandra, qu'as-tu fait?

Les tremblements de tes mains t'arrachent un écœurement sans fin. Tu ne devrais pas. Tu vas trop vite. Beaucoup trop vite. Tu ne sais pas attendre. La patience n'est qu'une notion trop vague pour tes caprices. Prince trop gâté, trop vite aimé, tu n'attends pas, jamais. L'horreur t'écrase, t'enlace. Tu l'imagines éprise de ses bras, gagné par une cause qui va la tuer. Tu ne sais pas cacher. Tu ne peux pas Lui cacher. Et comme un enfant, tu te glaces d'une peur idiote, véloce. A quoi bon s'en soucier ? Elle n'est qu'un souvenir d'enfance, un jeu caressé par l'innocence. Elle n'est pas si importante, non ? Elle l'est dans ta rage écarlate, dans tes craintes animales, dans la rancœur désastreuse. L'orage gronde dans tes yeux clairs. Tu crevasses le masque, titubant sous tes peurs. Tu sais pas mentir. Tu sais pas aimer.

Crac. Tes cheveux s'entremêlent & se mêlent, faisant l'écho de tes battements de cœur désordonné, alarmés. Tu n'es pas sûr d'avoir les mots qu'il faut. Tu n'es pas sûr d'être juste. Drapé dans ta froideur, lassé des politesses sucrés, tu te glisses sans attendre dans la demeure de la brune. Tu ouvres la porte en douceur, sans un bruit, sans un regret. Est-ce qu'elle est avec lui ? Blotti dans les draps, tu ne sais que dessiner l'esquisse d'un couple enlacés, terrassés par la brûlure des amours. Un dégoût s'écrase. Est-ce qu'elle a menti ? L'attaque n'est peut-être qu'une supercherie. Les mensonges s'entassent & s'espacent, prêt à tuer. Le piège se ferme, se referme. Tu ne veux pas la défigurer sous un coup du sort. Tu ne veux pas sa douleur. Pas avec elle. Pas pour elle.
Assise, elle est la silhouette élégante dans sa lecture. Le crépuscule paresse par les fenêtres, lui donnant des allures d'ombre vivante, affolante. Les cheveux bruns glissent, ta gorge se serre. Tu t'étrangles dans la douleur, courtisant la colère dans un souffle. « Bonsoir Nyssandra. », ta voix paresse entre caresse assassine et politesse divine. Tu ne peux pas lui mentir. Elle sent la crainte s'effilocher sous la fureur froide. « Je ne suis pas passé par la porte d'entrée. », l'évidence est là, tout en maladresse. Tu ne sais jamais comment agir, comment réagir. « Toutes mes excuses. », tu craches comme si cela pouvait pardonner ton geste, comme si tu pouvais la retenir.

De blessures en faiblesses, tu flirtes entre tempête de rancœurs & de douleurs. Tu as déjà peur qu'elle te laisse. Tu as déjà peur qu'elle piétine tout. Elle l'a déjà fait. Elle l'a trop fait. « Est-ce que tu es devenue complètement folle ? », le contrôle s'étiole, les fissures craquent, s'ouvrant en plaies béantes. Des plaies qu'elle t'a imposé, qu'elle a salé. Dans un regard, tu dégringoles. Paniqué, tes mains s'égarent dans tes cheveux. L'agacement se lit, te dévore. Tu n'as pas de solution. Tu t’abîmes dans ses yeux fauves. « Tu aurais pu choisir n'importe qui. », un grondement s'élève, te désagrège. Funambule imbécile, elle met vos vies en jeux. Elle met trop en jeu. « N'importe qui ! », tu fulmines, grave & agressif. Les images tournent & retournent. « Mais pas lui», le mot n'exprime qu'un regret amer, que ta déchéance écrasé par terre. Tu vacilles. « Pas Davius Llewellyn ! », tu grondes, blessé, assassiné. Elle n'en aura donc jamais assez de toi. Elle n'aura jamais assez de colère. Égoïste, égocentrique, tu ignores que tout ne se ramène pas à ton petit univers. Tu es qu'une poussière. « Pourquoi, Nyssandra ? »,  murmures-tu, les yeux plongés dans les siens. « Pourquoi ? »
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MessageSujet: Re: face ou pile ≈ nyssaramis   face ou pile ≈ nyssaramis EmptyLun 18 Mai 2015 - 22:28

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#Aranyss 1 •

They hurt you. You hurt 'em back. Or maybe it is the other way around. Whatever.
Someday you might find a way to forgive each other. But it won't be like it used
to 'cause that pain never really goes away.


Perdue dans son roman, elle n'a pas senti la colère qui gratte contre ses barrières, ni la crainte qui cherche à s'imprimer dans son coeur. Nyssandra croit même que la crainte est la sienne, née d'une implication malvenue pour une personne fictive - le protagoniste est en danger, et depuis plusieurs chapitres, elle est suspendue au bout de cette plume qui la transporte de page en page et joue d'elle, se moquant de ses hypothèses préconçues. Elle en serait presque en colère dans son impatience, si sa lecture n'était pas aussi délicieuse. Sans trop y penser, elle remue, se cale contre l'accoudoir du canapé de cuir blanc. Sa main frôle la table basse à la recherche de la tasse pleine de sa boisson favorite, agrippe la porcelaine chaude et la porte à ses lèvres qu'elle mordille parfois, stupidement anxieuse pour un personnage qui n'a aucune réalité physique.

« Bonsoir Nyssandra. » La voix familière fauche ses rêveries en plein vol, c'est presque douloureusement qu'elle est ramenée les pieds sur Terre. Sous la surprise, le café manque de prendre ses libertés sur le cuir blanc. Aramis Lestrange a toujours été ainsi. Royalement impérieux, impatiemment capricieux. Même à l'époque où il offrait encore des sourires qui n'étaient pas glacés par la duplicité. Instinctivement, la gorge se serre et la respiration se retrouve bloquée par un entrelacs disgrâcieux de culpabilité et de reproches. Il est toujours tellement en colère. Maintenant qu'il est là, qu'elle le voit, qu'elle le sent, c'est impossible à manquer. C'est comme un monstre d'ombres bouillonnantes, d'émotions rampantes et de crocs ensanglantés qui ferait ses griffres sur les murs protégeant son esprit. Aujourd'hui comme hier, c'est impossible à manquer. Aramis n'est pas comme Gwen : il n'a pas d'égards pour son empathie, il la laisse toujours tout sentir. C'est comme s'il s'amusait à lui montrer qu'il ment à la face du monde. Qu'il lui ment avec des politesses de théâtre et qu'il s'en fout bien qu'elle voie comme son coeur la déteste. « Je ne suis pas passé par la porte d'entrée. » L'Irlandaise fronce les sourcils, le mécontentement se peint dans le creux de ses lèvres pincées. Elle veut lui demander, surtout, ce qu'il fiche ici alors qu'il n'est pas invité, qu'aucun drapeau blanc n'a été brandi pour le plaisir d'une partie, d'un cessez-le-feu autour d'un plateau de cases noires et blanches. Ils ne sont plus amis, les mots qu'il lui décoche comme ses émotions le lui hurlent jusque dans le coeur. Il n'a pas à venir sans invitation, il n'a aucune raison de le faire. Elle en a assez de ces hommes qui pensent pouvoir envahir sa tranquillité selon leur bon vouloir. « Toutes mes excuses. » Ne me mens pas, crachent les iris ocre. Acide, elle veut lui demander de quoi il s'excuse exactement. D'être venu la traquer jusqu'ici pour l'assommer de sa colère ? D'être entré par effraction chez elle ? Ou de faire naître une migraine entre les circonvolutions de sa cervelle ? De quoi s'excuse-t-il exactement ? Avec raideur, le corps quitte le canapé, s'arrache au confort et à la chaleur de la cheminée et toute petite qu'elle soit, elle se permet de le toiser.

Contre sa langue, les mots s'enrobent d'amertume et Nyssandra prend de la hauteur pour les lâcher sur lui quand il l'interrompt. « Est-ce que tu es devenue complètement folle ? » Les mots l'écrasent sous l'accusation qu'ils traînent dans leur sillage. Entre ses côtes, le coeur s'est contracté, comprimé par la crainte d'avoir été découverte. Dévoilée. Parce qu'Aramis sait. Bien sûr qu'il sait, elle s'en traiterait d'abrutie. Si les vérités présentes appartiennent à Nyssandra, il a pour lui le passé et le futur. Quand elle ne fait que sentir et palper du coeur les agitations des autres, Aramis voit. Et il a vu. Et il fait partie de la Brigade, et il vient pour l'arrêter. C'est pour ça qu'il est passé par la porte de derrière. Le fantôme glacé de la peur vient lover son souffle glacé tout contre sa nuque, elle vacille sur ses pieds et ses pupilles se dilatent, le noir mange le brun de ses iris. « Tu aurais pu choisir n'importe qui. » Tch. De l'amertume vient se mélanger à la peur. Choisir qui ? Les sourcils se froncent au-dessus du regard couleur de terre, leur arc est celui de l'interrogation. De l'incompréhension. Elle n'aurait pas pu choisir n'importe qui dans un monde où les seuls choix sont le Magister ou les Insurgés. La folie ou la folie. Il n'y a pas de vrai choix, pas de vraies possibilités - et dans sa résignation, ça lui convient, Nyssandra sait que le monde n'est pas pour elle et que sa mécanique est déréglée, inadaptée aux rouages de la société. « N'importe qui ! Mais pas lui. Pas Davius Llewellyn ! Pourquoi, Nyssandra ? » Quand le bleu se plante dans le brun, la sorcière a un mouvement de recul, frappée par le tumulte douloureux qui s'échappe d'Aramis. Ses bras viennent l'enlacer, elle s'isole du monde. Ses barrières sont levées. Mais ça tape. Ca tape. Inlassablement. C'est douloureux contre son crâne, comme une migraine qui pose bagage. Elle veut se rouler en boule, s'exposer le moins possible à l'extérieur. « Pourquoi ? » Nyssandra se force à inspirer et expirer. Son souffle tremble sous la tension, la nuque est raide à s'en briser. Les ongles s'enfoncent dans la chair tendre des bras. « De quoi est-ce que tu parles ? » Elle ment. Elle sait de quoi il parle. Elle croit en deviner la silhouette derrière les mots, derrière les colères et les reproches, et la peur. De quoi a-t-il peur exactement ? Qu'elle mette Gwen en danger ? C'est elle qui doit avoir peur. Elle jette un regard vers l'escalier qui se trouve dans le dos du sorcier, et la réalité lui saute à la gorge : même si elle voulait s'enfuir, ce serait impossible. « Je ne comprends rien à ce que tu me racontes, Aramis. » Elle essaie de se maîtriser. De ne pas paniquer. C'est difficile avec lui qui lui martèle tout ce qu'il a dans le coeur sans le moindre égard. « Pourquoi est-ce que tu me parles de Davius Llewellyn ? » Nyssandra force le mépris et la douleur dans sa voix. La colère et la peur se diffusent naturellement dans ses mots, il suffit de les laisser couler d'entre ses lèvres. « L'homme qui a failli me tuer, je te le rappelle. » Aramis a vu et elle le sait. Mais peut-être que si elle arrive à le convaincre. A le distraire. Peut-être qu'elle peut encore survivre. (Merlin, elle ne veut pas mourir)

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Dernière édition par Nyssandra Ollivander le Dim 11 Oct 2015 - 2:56, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: face ou pile ≈ nyssaramis   face ou pile ≈ nyssaramis EmptyMar 19 Mai 2015 - 3:00

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face ou pile.
(1789) ▽ Je sais bien que tout nous sépare. Je sais qu’il faudrait s’enfuir. Mais je n’irai plus nulle part. Sans vouloir lui revenir. Sans vouloir nous retenir.
La colère te ravage. Les griffes t'atteignent, sauvages, animales, brutales. Elle est là, fidèle amante, pressée dans ton cœur. Fureur glacée, détestée, elle s'enlace, elle te terrasse. Tu refais sans cesse le même chemin, prisonnier du même destin. Tu sais les mer de tes rages intestines, imbéciles. Tu sais  l'horreur qui flirte. Tu sais, oui, tu sais. Toxique, tu es un de ses trop nombreux cauchemars.Tu comprends, au fond. Tu te sais invivable. Tes émotions te broient la poitrine. Tes sentiments pullulent anarchiques, chaotiques. Tu es habitué, tu es un danger pour elle, pour toi, pour vous.

Monstre, ton cœur se vide. Tu n'y arrives pas. Tu ne réussis pas. Les promesses s'entassent, te regardent de haut. Elle prennent la poussière, elles prennent les années sans un regard. Elle s'écrase contre toi, douloureusement. Ses bras t'enlacent, te crevassent. Coups après coups, elle s'accroche, t'écorche. Tu te craquelles & t’ensorcelle. Faible, tu sais ta tendresse maladroite pour elle. Tu sais que tu n'as jamais pu oublier, résister. Alors tu l'enfermes dans l'étau de tes bras, dans tes craintes hurlantes, dérangeantes. La tension s'égare, avare. Tes muscles se détendent. La confiance coule, s'écoule. Tu n'as jamais pardonné l'abandon, le manque de raison. Tu n'as jamais voulu son départ, la fin de la tendresse. Tu gardes pourtant naïvement, ridiculement, confiance. Puisque c'est elle. C'est toujours elle.

Tu murmures des « Pourquoi ». Tu ne comprends pas. Pourquoi lui? Il n'a jamais rien fait pour elle. Il a même tout brisé, tout éclaté de ses doigts. Le mépris, elle n'aurait dû ressentir que du mépris, que de l'interdit. Tes mains l'agrippent, la collant au plus prés de toi, là où ton cœur vacille, là où tout s'emmêle. Elle a du mal à inspirer, du mal à expirer. Ses ongles s'enfoncent, te tirant un grognement. Elle fait mal, elle panique sûrement.  « De quoi est-ce que tu parles ? » , elle susurre comme un oisillon auquel on a coupés les deux ailes. Elle voudrait s'envoler, te quitter. L'innocence lui va si mal, tellement mal. Elle prétend ne pas savoir, ne rien connaître. Tes yeux se ferment, tu la serres un peu plus fort, trop fort, enfouissant ton nez dans ses cheveux. Tu n'es pas de ses hommes de tendresse, de caresses, tu accuses la maladresse lorsqu'on parle d'hommes. Elle bouge légèrement, douloureusement. L'orage gronde dans tes yeux. Il est ici? Elle s’octroie donc tous les droits. Elle prend tout dans la vérité et les mensonges. Elle te tue dans ses enfers.

 « Je ne comprends rien à ce que tu me racontes, Aramis. » , elle semble sincère. Et si tu avais vu le futur ? Et si tout ceci n'était qu'un mirage ? Non, tu ne te trompes jamais.Tu sais la différence entre le goût acre du passé & le fer du futur. Tu sais dissocier, analyser. « Vraiment ? », l'ironie glisse, suinte. Acide, tu glisses d'une émotion à une autre, épousant la colère explosive jusqu'au rivage d'un chagrin possessif. Ta langue claque sous l'agacement. Tu la tiens, la retiens, l'enserrant contre ton corps. Elle ne t'échappera pas. Elle ne s'envolera pas. Elle ne te quittera pas. Jamais. Pas pour ses insurgés. Pas pour un de ses être prêt à l'écraser, à la briser. « Pourquoi est-ce que tu me parles de Davius Llewellyn ? » , elle souffle, méprisant tes sentiments, murmurant la douleur. Douée, elle l'est. Tu vacilles sur le fil de tes contrariétés, t'explosant en mille morceaux de souffrances. L'émotion s'agrippe, suceuse de barrière, faisant trembler ses défenses. Tu ressens tout, trop vite. Froissé, abîmé, balayé, tu sais ce que tu imposes, oses.

Égoïste, tu caresses ses cheveux. L'ébène glisse entre tes doigts fins, tu les as toujours aimé ses mèches sans cesse rebelles, trop souvent souveraines de tes souvenirs d'enfance, d'errance.  « L'homme qui a failli me tuer, je te le rappelle. » , un grondement s'égare entre tes lèvres, assassin. « L'homme qui te baise, tu veux dire, mh ? », tu assènes sans douceur, sans chaleur. La colère te fait bouillir, gémir. Tu ne supportes plus les mensonges, le manque de vérité. Tu ne supportes plus rien. Tu te déchires sur les images, t'avouant vaincu, pendu à ses lèvres. Tu ne sais pas baisser les armes, ne pas blesser son âme. La fureur danse & la politesse s'enfuit, s'accroupit.

Au diable, les convenances.
Au diable, l'innocence.

« Il est ici, Nyssandra, c'est ça ? », les mots brutalise ta bouche, tu te couches face à elle. La brutalité n'est pas vraiment morte, elle est là, endormie, blottie au fond de toi. Un mot, un geste, et tu la libères de ses chaînes. «  Pour une fois, dis-moi la vérité. », lâches-tu. Comme toujours, elle te déchire, préférant souffrir, préférant mourir. Elle n'en a peut-être rien à faire de toi.
Sûrement.

« Est-ce que tu couches avec lui ? », ta voix se fait plus douce, moins incisive, moins agressive. La vision te saigne le cœur. Tu l'imagines trembler dans ses bras, brisant le silence dans les cris d'extases. Comblé, elle s'enlace à lui. Il la terrasse. Il la dévore. Et toi, tu ne peux rien faire. Tu ne peux pas la protéger. Tu susurres, murmures. « Je ne veux pas te perdre, Nyssandra. », tu l'as déjà perdu. Tu n'es plus rien du tout à ses yeux. « Pas comme ça. », tu te dégoûtes.de tout interdire, de tout vouloir pour elle. « Laisse-moi te protéger. », un murmure contre elle, contre sa tignasse brune.

« Je l'ai vu. Je vous ai vus, tu sais. », tu ne nies pas, tu n'évites pas. La fatigue t'assassine. Les visions ne sont ni agréables, ni acceptables. Tu te glisses dans le passé des autres pour déterrer les pires secrets. Ou tu  connais déjà le pire de ce qui va arriver sans pouvoir rien arrêter. Tu sais, tu devines. « Il t'offrait des fleurs, en jurant qu'il n'allait pas t'attaquer. », tu l'écartes un peu, légèrement, simplement. « Tu as accepté. Tu as pardonné. », les mots te tordent le cœur, faisant revenir la colère, grattant l'amertume. Tu t’entre-déchires, tu voudrais croire, oublier, rayer ta mémoire. Tu ne voudrais pas la détruire. Tes doigts tremblent & tu lâches : « Je suppose que si tu n'as rien à cacher, on peut aller voir les chambres, n'est-ce pas ? ». Tes doigts attrapent son poignet. Trop fine, trop fragile, tu sais que tu précipites tout. Tu obliges en la traînant dans les escaliers. « Est-ce qu'il t'attend nu ? », tu vacilles dans la colère trop familière, éternellement agrippée à ton être. Tu oublies la douceur. « Est-ce qu'il te rend heureuse ? », le sol craque sous tes pas assassins, alors que tu ouvres pièces après pièces. « Est-ce que tu l'as laissé s'enfuir ? », siffles-tu, en la jetant sur un des lits d'une chambre, en exigeant tout dans l'instant. Prince des apocalypses, tu n'es que caprices. « Est-ce que tu vas enfin me dire la vérité, Ollivander ? ». Tu la domines, écrasant ton dos contre la porte, la piégeant dans l'étau de la chambre. La colère vibre, tactile, agile, invincible. Elle danse encore & encore, emportant ton cœur. Elle a déjà gagné.  Elle a tellement, tellement, tellement gagné. Reine souveraine, elle attend.
Elle attendra toujours.

« Également. », tu ajoutes, comme une évidence, comme une délivrance. « Seulement toi & moi savons. », tu la laisses digérer, apprécier. Tu la laisses te piétiner. « Je n'en ai pas parlé. ». Tu n'es pas fou. Tu tiens à elle, tu t'accroches à elle. Encore & encore, malgré les années, malgré l'amitié gâché, ton cœur loupe un battement à son nom. Tu n'as pas oublié. Tu ne l'a pas oublié.
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MessageSujet: Re: face ou pile ≈ nyssaramis   face ou pile ≈ nyssaramis EmptyMar 19 Mai 2015 - 6:28

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#Aranyss 1 •

They hurt you. You hurt 'em back. Or maybe it is the other way around. Whatever.
Someday you might find a way to forgive each other. But it won't be like it used
to 'cause that pain never really goes away.


C'est de sa faute. C'est elle. Elle qui a initié le geste. Le contact. Le rapprochement. « Vraiment ? » Aramis la connait. Bien. Trop bien. Peut-être mieux qu'elle ne se connait. Elle n'aurait jamais dû s'approcher. Jouer de leur vieille complicité pas tout à fait éteinte, de leur affection pas vraiment étouffée. Elle n'aurait pas dû parce que les bras d'Aramis l'écrasent contre lui. La proximité physique rend ses émotions plus puissantes, plus aggressives. Ca la rend moins prudente, moins résistante, le coeur perdu dans la douceur d'un passé qu'ils renient. Dans la tendresse de ces doigts qui glissent entre ses cheveux. Et elle peut seulement voir ses barrières se déliter et s'effondrer sous l'acidité des émotions qui l'assaillent et cherchent à l'engloutir toute entière. Elle peut juste les voir tomber au sol en d'invisibles fragments. Impuissante. « L'homme qui te baise, tu veux dire, mh ? » L'infection est trop forte maintenant, la colère la gagne comme une fièvre, et elle montre les crocs. Tout se mélange, elle sait à peine ce qui est à lui. Ou à elle. « Comment oses-tu, connard ? » Contreattaque-t-elle avec une brutalité acide. Dépouillée de politesse, de vernis et de dorures. Il n'y a qu'Aramis pour se glisser si facilement sous ses défenses et ses masques. Il n'y a que lui pour exposer toute sa laideur. Toute sa pourriture. C'est injuste ce pouvoir qu'il a sur elle.

« Il est ici, Nyssandra, c'est ça ? » Elle se débat, oiseau en cage, oiseau furieux. Elle veut s'arracher à lui, elle veut lui faire du mal. Nyssandra en a assez. Assez d'être la victime. Assez de prendre les coups, de supporter les ecchymoses au coeur, les cicatrices au corps. Mais Aramis est plus fort qu'elle, il l'a toujours été. Et tout ce qu'elle peut faire, c'est s'agiter en vain. C'est cracher son venin. « Pour une fois, dis-moi la vérité. » L'indignation l'étouffe, c'est comme un incendie qu'elle n'arrive pas, qu'elle n'arrive plus à contrôler. « Je t'emmerde. Tu entends ? Je t'emmerde, Aramis. » Son poing s'abat sur le torse, trop faible. Si pitoyablement faible que ça ne fait qu'alimenter sa propre colère de nouvelles braises. « N'inverse pas les rôles. C'est toi qui mens. » Accusation acide, ça pue le règlement de comptes. C'est toi qui me poignardes le coeur avec ta politesse de merde, avec tes faux sourires qui ne cachent rien du mépris que tu as pour moi. « Est-ce que tu couches avec lui ? » « Qu'est-ce que ça peut bien te foutre ? » Ses lèvres prennent un pli frondeur de princesse délinquante. Elle le défie de trouver une réponse à ça. « Je ne veux pas te perdre, Nyssandra. Pas comme ça. » Elle sent sa douleur, elle ne comprend pas pourquoi. Elle l'a rejetté, il l'a accepté. Ils se sont déjà perdus, il y a des années de ça. Des vies de ça. Elle ne comprend pas. « Laisse-moi te protéger. » Marionnette contrôlée par les émotions, elle s'abandonne un peu contre lui, elle se laisse bercer par ses mots. Naufragée trompée par l'accalmie, stupidement, elle croit voir le rivage ... « Je suppose que si tu n'as rien à cacher, on peut aller voir les chambres, n'est-ce pas ? » ... quand ce sont seulement des récifs qui l'attendent. Avant d'avoir eu le temps de réagir, ils avalent déjà les marches de l'escalier. Son équilibre vacille, une fois, mais Aramis n'autorise aucune chute et continue de l'entraîner de force. « Je t'interdis. Aramis, je ne te pardonnerai pas ça. » Son intimité exposée, fouillée. Sa vie privée disséquée pour son plaisir personnel. Une colère amère gronde en elle, se fait l'écho de celle d'Aramis. Elle regimbe, se débat à nouveau, essaie de dégager son bras. Les doigts de l'homme vont marquer, un recoin de lucidité le note - comme si ça avait un intérêt quelconque alors qu'Aramis claque une première porte. « Est-ce qu'il t'attend nu ? » Va te faire foutre. Sa main libre s'accroche à la poigne d'Aramis, cherche à la desserrer. « Est-ce qu'il te rend heureuse ? » Qu'est-ce que ça peut te faire. Ses ongles écorchent la peau alors que ses cordes vocales se déchirent en menaces vaines.

« Est-ce que tu l'as laissé s'enfuir ? » Un glapissement passe ses lèvres quand il se débarasse d'elle sur un lit d'une des chambres qu'elle reconnait à peine. « Est-ce que tu vas enfin me dire la vérité, Ollivander ? » Et la porte qui claque, la claquemure. L'enferme. « Aramis, je, elle s'arrête pour ravaler l'angoisse qui monte, bile noire et poisseuse : Ouvre la porte. » Déjà le coeur s'affole, bat une mesure qui ne fait qu'accélérer et égraine, implacable, impitoyable, son compte à rebours. Quand il cherche une échappatoire, le regard est fébrile, l'iris n'est plus qu'un anneau brun autour d'une pupille trop dilatée. Trop noire. « Également. » De ses entrailles, un serpent de panique remonte le long de sa gorge, l'étrangle et lui vole son air. Nyssandra force la respiration. Et ça siffle, ça lui déchire les poumons. Elle hoquète de douleur, les cils noirs s'ourlent de larmes. « Aramis. » La voix trop aiguë s'est dépouillée de la colère, dévêtue de son indignation. Elle ne vibre plus que sous la supplique. « Seulement toi & moi savons. » Elle entend les mots, elle n'en saisit pas le sens. Le bourdonnement de son sang emplit ses oreilles comme le reflux d'une mer en tempête. « Je n'en ai pas parlé. » « Aramis, s'il te plaît. » Les draps se froissent sous elle, alors qu'elle rampe. Mais soudain, ses mains n'agrippent que du vide et l'angoissée bascule en avant, chute du matelas directement sur le parquet, poupée disloquée par un océan de panique. « Aramis. » Son paysage se borde de ténèbres. Elle a le goût du sang dans la bouche. Le goût de la mort. « Aramis. » Le corps se crispe, se replie sur lui-même. Sa voix a des airs de râle. J'étouffe, je vais crever.

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Dernière édition par Nyssandra Ollivander le Dim 11 Oct 2015 - 2:56, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: face ou pile ≈ nyssaramis   face ou pile ≈ nyssaramis EmptyMar 19 Mai 2015 - 22:56

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face ou pile.
(1789) ▽ Je sais bien que tout nous sépare. Je sais qu’il faudrait s’enfuir. Mais je n’irai plus nulle part. Sans vouloir lui revenir. Sans vouloir nous retenir.
« Comment oses-tu, connard ? » , elle mord, petite fille insolente, grondante. Elle est le chaton furieux dans tes bras,  un peu trop séduisante dans sa colère, fascinante dans ses enfers. Tu oses tout. Tu prends tout. Entouré de vertiges, de rages, tu la plonges dans tes horreurs, tes erreurs. Elle ne reste pas de marbre. Elle ne peut pas vraiment. L'acidité glisse sur sa langue, brûlant ses yeux, capturant ton âme. Capricieux, tu veux l'ébranler, la bouleverser dans tes sentiments contradictoires. Elle t'a tout pris, tout arraché. Pourquoi ne pas faire de même ? Pourquoi ne pas la brutaliser comme elle t'a brutalisé ?  Tes défenses s'effondrent en cendre. Tes défenses ne sont que du vent pour elle. Elle écrase la moindre froideur, cassant masques après masques, t'imposant l'horreur de cette tendresse perdue, de ses amours suspendus à  jamais, si vite avortés.  Tu ne la laisseras pas t'écraser encore & encore. Tu ne la laisseras plus jamais.

Et lentement, doucement, tu sais : La chute ne se fera qu'à deux.
Que toi & elle. Encore & toujours, toi & elle.
Tu la serres plus fort, trop fort. La colère s'enlace, te crevasse. Elle se débat, tigresse en détresse, en animal acculé, avalé par tes sentiments. Elle s'agite sans force, débordé par sa faiblesse. Géant aux pieds d'argile, tu écrases de tes pieds trop fragiles, mal agiles toutes tentatives de rébellion. Tu l'étouffes dans tes bras, tu t'essouffle dans vos éternels combats. Batailles après batailles, il y a longtemps que les trêves ne sont que des fictions, des déraisons. Tu ne sais que lutter pour elle. Tu ne sais que la violence quand ses bras s'écrasent dans les tiens.  «Je t'emmerde. Tu entends ? Je t'emmerde, Aramis. »  , un grondement tord ta langue, animal blessé, animal vite effacé. Le rictus déforme tes traits, salis tes regrets. A quoi bon l'aimer puisqu'elle te déteste trop fort, tellement fort ?

Elle écrase son poing dans ta poitrine. « J'ai failli avoir mal, Ollivander. », siffles-tu dans ton mépris, dans tes iris trop clairs. « N'inverse pas les rôles. C'est toi qui mens. » , un grincement de dent lui répond. Elle se fout de ta gueule. Et tu n'es pas de ceux qu'on ne respecte pas, qu'on berce de mensonges en mensonges. Tu en as eu assez. Assez de tout ça. Assez de ce qu'elle te donne sans que jamais, tu ne pardonnes. La politesse n'est que glace, hiver infernal, puisque tu n'es pas capable d'autre chose. Tu arrives plus à dire, à lui dire qu'elle te manque, que tu l'aimes, sans doute, un peu trop.  « Qu'est-ce que ça peut bien te foutre ? »  , elle glisse, elle s’immisce. Oui, qu'est-ce que ça peut bien te foutre ? « Tout. », grognes-tu. Tout quand tes visions te déchirent d'images écœurantes, dérangeantes. Tout quand tu te fractures sur le manque d'elle. Tout puisque tu es jaloux. C'est si difficile à comprendre que tu veux pas la perdre pour de bon, pour la fois de trop ? Que tu ne veux pas la quitter ?

Les faiblesses s'exposent, s'imposent. Tes faiblesses t'explosent en plein vol, écrasant toutes notions de raison. Tes émotions s'adoucissent, se radoucissent. Revêches, elles s'endorment dans des caresses. Tu rejettes les fautes. Tu grondes, tu avances. « Je t'interdis. Aramis, je ne te pardonnerai pas ça. » , un rire. Les marches s'avalent, les distances se comblent. Mais pas entre vous. Jamais entre vous. « Comme si tu m'avais un jour pardonné quoique ce soit, Nyssandra. ». Tu teintes ta voix de reproches, de douleurs. Ses mensonges t'insupportent. Et l'enfance revient te pulvériser, elle ne t'a jamais pardonné ton don & ses ravages. Elle ne t'a jamais donné de chances en fillette égoïste, égocentrique. Elle ne t'a jamais rien donné.

La porte claque, tu la pousses sur le lit, sans réfléchir, sans penser. Crétin. Tu ne vois jamais les conséquences. Pas avec elle. Tu fonces, tu forces, laissant la bombe s'amorcer. Tu n'entends pas parler d'efforts. Prince trop pur, à quoi bon s'amouracher de ces choses là ? Tu n'as pas le souvenir d'un jeu stupide, de ce jeu désagréable qui l'a fait paniquer. Le placard a refermé ses portes lors d'une partie de cache-cache. La détresse a gagné ses yeux, terrassé son existence. La peur l'a recroquevillé, assommé. Tu n'avais rien pu faire. Elle a cherché à te griffer, plantant ses ongles sur ta peau. Elle a essayé, tu ne l'as pas laissé.  

« Aramis, je,  », tes yeux se plongent dans les siens. Tu ne sais rien. Tu ne devines rien. Tu ne comprends pas le malaise, la fin qui s'approche. Tu n'es pas vraiment tranquille, tu n'es pas vraiment serein. « Tu ? », ta voix s'égare, interrogative. Tu attends des réponses, des vérités. Qu'elle te le dise. Tu ne vas pas la tuer. Ou bien est-ce toi qui va la tuer ? « Ouvre la porte. » , un sourire se glisse sur tes lèvres. Tu sais que tu vas gagner. Mais est-ce que ça en vaut le prix ? Son regard s'affole, s’anéantit. Tu te tends, te raidis. Quelque chose n'est pas normale. Tes doigts se serrent sur la clenche. « Nyssandra, qu'est-ce que … ? »« Aramis. » , la voix s'effondre, glapissement animal. La respiration se fait sifflante, agonisante. La douleur est palpable, incroyable. Tu te tends un peu plus, prêt à te casser, prêt à te briser. Tu perds ton sang-froid dans la pâleur de ton visage. Un frémissement t'érafle, te bousille. Peur panique se glisse, l'agrippe. Oh putain. Qu'as-tu fait, sombre con ?

La peur danse, s'élance. Elle pleure sa douleur. Tes entrailles se tordent, s'érodent. La colère contre toi-même est plus féroce, véloce. Pourquoi n'y as-tu pas pensé ? Pourquoi? Tu connais ses plus belles forces. Tu sais le gouffre de ses faiblesses. Tu sais les vertiges de ses peurs, de ses craintes. « Aramis, s'il te plaît. »  , tes doigts ouvrent brutalement la porte, dans une violence sans nom. Elle couine sous ta force, tu arraches presque la clenche. Imbécile. La détresse l'assassine. La détresse l'envenime. Elle chute, malgré l'air qui s'engouffre par la porte grande ouverte.  Elle se brise, poupée désincarnée, poupée brisée, blotti contre le parquet. Tu l'as tué. L'angoisse s'élève, t'enlève toute patience. « Nyss ... », son prénom se perd alors qu'elle souffle le tien, qu'elle le perd dans l'orage de ses anxiétés. Tu t'élances, pauvre fou, pauvre idiot. Tes bras la prennent en douceur, en lenteur, sans brusquer, sans brutaliser. « Nyssandra, pardon. Pardon, je ne voulais pas. », ta voix s'égare en panique totale. Tu ne voulais pas oublier.
Mais tu l'as fait.

Belle, tu l'enlaces dans le creux de tes bras. La peur se lit, s'enlise. Tu retrouves les draps avec elle. Tu laisses son dos épouser ta poitrine. Tu passes un bras lâche, sans contrainte autour de son ventre. Entre tes dents, tu siffles un sort qui ouvre douloureusement toutes les fenêtres de la pièce. L'air s'engouffre, t'étouffe. « Respire. Tout va bien. Je suis là. », tes doigts paressent en caresses sur sa peau, cercle de feu sur son bras. Tu ne sais que lui demander d'inspirer & d'expirer, ne parvenant pas à garder ton calme, à rentrer la bête qui s'élance sur tous les pans de toi. Tu devrais épouser la sérénité, caresser la sagesse. Il n'en est rien. Tu n'y parviens pas. Tu n'y parviens plus.

« Doucement, inspire, expire. », pour que tu puisses respirer aussi, te reposer. La colère te tape, sauvage. La colère te ravage. Mais tu enrages conte toi, tes stupidités & tes idioties. Tu n'as pas d'excuses, tu savais. Tu connais presque tout, d'avantage encore. Et tu l'as blessé. Volontairement. Sciemment. Délibérément. La vérité c'est qu't'es pas foutu de la protéger.

« Pardon, Nyss. », un murmure se perd dans ses cheveux. Pourquoi elle te pardonnerait ? Tu es toujours ce gamin insupportable borné dans ses fureurs, dans ses douleurs. Tu ne penses qu'à toi. Tu n'as pensé qu'à toi. « Je suis désolé. ». Tellement, tellement, tellement désolé. Trop désolé. Tes doigts tremblent. Tes doigts dansent sans comprendre la mélodie que tu joues sur sa peau. Tu veux tuer le désastre, endiguer la catastrophe. Pourtant, tu ne sais pas comment faire. Tu ne te souviens pas de comment faire, comment être humain. Tu n'es pas vraiment doué pour ses jeux là.
Un peu cassé, un peu abîmé.
Tu n'es pas sûr, pas certain.
De quoi ?
De l'aimer.

Et sans un bruit, dans le silence de ton être, tu te casses de la gueule au cœur. Les vagues s'abattent, emportant ta raison, emportant tes résolutions. Un peu craintivement, un peu maladivement, tu la presses un peu plus fort, un peu trop fort. Tes doigts remontent, apprenant les secrets de son épiderme. Et avant de dire oui ou non, tes lèvres se pressent aux siennes. Tu sais seulement la tendresse quand la peur l'achève. Tu sais seulement le hasard & tes pulsions sensibles, horribles. Tu t'écartes brutalement. Es-tu devenu fou ? Tes joues s'embrasent. Tu inspires brutalement, son odeur. Tu expires dans un croassement : « Pardon, j-je ne sais pas ce qui ... ». Au fond, tu sais. Tu as toujours su. « s'est passé. », finis-tu d'une voix lâche, d'une voix coupable. « E-Est-ce que tu veux que je parte ? ». La fuite te semble être la seule option. La fuite semble t’entraîner loin de ce cœur qui bat trop vite, loin d'elle.
(c) AMIANTE


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MessageSujet: Re: face ou pile ≈ nyssaramis   face ou pile ≈ nyssaramis EmptyMer 20 Mai 2015 - 4:59

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#Aranyss 1 •

They hurt you. You hurt 'em back. Or maybe it is the other way around. Whatever.
Someday you might find a way to forgive each other. But it won't be like it used
to 'cause that pain never really goes away.


La colère, l'indignation, le mépris. Les cris, les injures, les menaces. Tout s'effondre. Tout se brise, éclate et s'évanouit sous l'anxiété fiévreuse qui la prend et la dévore. Sa respiration n'est que sifflements de détresse, ses larmes tracent des sillons de désespoir et ses mains s'agrippent aux bras qui l'enlacent. Son corps n'est que tensions, crispations, contractions. Nyssandra a l'impression que ses muscles vont se déchirer. Mais elle a beau ouvrir la bouche, appeler l'air dans ses poumons. Rien ne vient. Rien ne sort. Rien que des râles agonisants, des sifflements désespérés. « Nyssandra, pardon. Pardon, je ne voulais pas. » Ses doigts s'enfoncent dans la chair d'Aramis à nouveau. Pas pour repousser, cette fois, mais pour rapprocher, pour se raccrocher. Sa présence. Autour d'elle. Sous ses doigts. Aramis est la seule chose qu'elle arrive encore à percevoir dans son monde noyé de larmes. Il retient son esprit, fil d'Ariane dans le labyrinthe, ailes de cire avant la dégringolade. Dans son incohérence, dans son illogisme, elle ne se rend pas compte que tout empire avec la présence du sorcier. Elle ne se rappelle pas que ses barrières sont effondrées en des gravas inutiles, que de grandes lézardes laissent passer tout ce qui traverse le cœur d'Aramis. L'angoisse, la peur, la colère - tout ça s'additionne, se multiplie pour la faire chuter. Sombrer. Elle ne se rend pas compte. Nyssandra a trop l'habitude. Elle ne voit pas qu'elle ne fait que diluer sa frayeur dans l'inquiétude. Qu'elle mélange du noir avec du noir.

Quand il s'agite soudain pour la soulever et la mener vers le lit, le tumulte furieux de ses émotions gagne un cran supplémentaire. Atteint un sommet de plus, grimpe une marche supplémentaire. Il veut l'abandonner. Comme dans le placard trop noir, trop petit où une petite fille étouffe. « Non. » S'étrangle-t-elle, souris apeurée. C'est ténu comme un fil, léger comme un souffle trop vite évanoui. Ne m'abandonne pas. Ses doigts viennent trouver le col, l'affolée remarque à peine qu'elle manque de l'étrangler avec sa propre chemise. Elle se débat pour le garder près d'elle. Ne pas être seule. Je ne veux pas mourir seule. Et quand il l'oblige à se détacher de lui pour les allonger dans le lit, un sanglot lui échappe. Elle est impuissante à le forcer, à le contraindre. Faible, misérable incapable. « Respire. Tout va bien. Je suis là. » Nyssandra remarque la fraîcheur des draps, le vent sur son visage. Le froid tout contre elle. Sa chaleur dans son dos. Il est . Il ne part pas. Ca l'apaise un peu, mais il lui faut sa paume contre la sienne, attachées par des doigts entremêlés pour qu'elle arrête de pleurer. « Doucement, inspire, expire. » Sans réfléchir, elle obéit à la voix qui se perd dans le creux de son oreille. C'est difficile au départ. Elle essaie. Les arabesques qu'il trace à fleur de peau l'apaisent progressivement. Doucement. « Pardon, Nyss. » Elle frissonne, brusquement renvoyée dans le passé. Nyss, c'est lointain. La voix est plus grave, c'est un homme maintenant - pas le garçon adorablement tyrannique auquel elle enseignait les échecs. C'est un peu de cette tendresse de leurs anciens rapports, un peu de cette chaleur de leurs anciens sourires. Un retour dans le passé à la faveur d'un bête surnom. « Je suis désolé. » La brune acquiesce, même si ses muscles tremblent encore de la tension qui les a tordus et étirés. Elle accepte. C'est un geste trop profondément gravé dans ses nerfs, dans ses réflexes. Il la blesse, avec ses émotions, avec ses emportements, ses déchaînements et ses furies. Mais Nyssandra revient toujours. Elle s'éloigne un peu, beaucoup, mais elle revient toujours. Passionnément, à la folie. Il est mauvais pour sa santé mentale, et elle le sait. Il érode tout chez elle, ses barrières et ses masques. Et si l'Ollivander ne fait pas attention, il va montrer à tout le monde comme elle est laide, comme elle est vaine. Pourtant, elle revient. Toujours. Ce n'est pas juste Aramis, incapable qu'elle est d'abandonner proprement des êtres chers. Elle s'attache trop, toujours trop. Ils sont comme une part d'elle, un morceau qui s'est détaché et qu'on ne sait pas abandonner, pas amputer. Ce n'est pas juste lui - même si c'est surtout lui.

Les doigts se démêlent et les paumes s'éloignent, le corps se tourne vers lui. Lui fait face. Avant aujourd'hui, elle n'a jamais réalisé à quel point il est devenu grand, à quel point elle est petite. A quel point ils ont changé sans vraiment le vouloir, sans vraiment le voir. Nyssandra tend la main, la pulpe de ses doigts frôle la pommette. C'est un vieux geste, une tendresse jaunie par le temps et la rancœur. Elle veut lui dire que ce n'est pas grave, qu'elle lui pardonne. Comme elle a pardonné le placard. « Ce. » Le reste de ses mots s'échouent contre sa langue, lettres naufragées, alors que l'Anglais s'approche dangereusement d'elle. Sous ses lèvres, elle se fige, statufiée par la surprise. Puis, l'instant d'après, un frisson naît de ses caresses et joue sur ses nerfs saturés. Elle est prête à s'abandonner quand il s'éloigne, la prive de sa chaleur. « Pardon, j-je ne sais pas ce qui ... » Elle veut lui dire de se taire. Les mots ne sont pas nécessaires, l'empathie frôle sa culpabilité, ses questionnements dont elle ne saisit pas le sujet. Les émotions d'Aramis ont tracé pour lui les conclusions auxquelles elle arrive. « s'est passé. » La petite brune se rassied brusquement, ignorant la protestation de son corps pour cacher la pointe de douleur qui s'enfonce là juste sous les côtes. « E-Est-ce que tu veux que je parte ? » Il veut partir, encore - chez lui, elle ne la connait que trop bien cette émotion. Elle n'aurait pas eu besoin de ses mots pour comprendre. « Re-referme la porte derrière toi. »

Et c'est elle qui fuit alors que claque la porte de l'entrée.

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Dernière édition par Nyssandra Ollivander le Dim 11 Oct 2015 - 2:56, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: face ou pile ≈ nyssaramis   face ou pile ≈ nyssaramis EmptyMer 20 Mai 2015 - 6:42

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(1789) ▽ Je sais bien que tout nous sépare. Je sais qu’il faudrait s’enfuir. Mais je n’irai plus nulle part. Sans vouloir lui revenir. Sans vouloir nous retenir.
Le désir caresse, agresse.
Pillant ton cœur, il se fait animal étranger, gangrenant ta raison. Tes lèvres la frôlent, la trouvent, la retrouvent dans un soupir lent, trop doux, trop fou. Tout va trop vite dans un baiser consommé, trop vite avorté. L'envie te lacère, te désagrège. Ce n'est pas bon. Ce n'est pas bien. Pas avec elle. Pourquoi pas ? Il y a bien longtemps que tes envies te tuent. Il y a bien longtemps que l'intimité ne s'était pas enroulé à toi, à elle, à vous. Les jeux semblent si loin, trop loin. L'enfance est partie. L'innocence a vieilli, remplacé par les vices & les horreurs, les erreurs.
Tellement d'erreurs.
Trop d'erreurs.

Encore une au compteur. Ses lèvres trop douces t'appellent, te rappellent. Tu voudrais encore un baiser, encore un excès de tendresse, oublié toutes tes maladresses. Et pourtant, tu es coupable. Tellement coupable. Tes excuses, des mots formulés, jetés au vent, puisque c'est comme ça quand on est grand, hein ? On se désole d'un baiser volé, on oublie la simplicité. Et tu es grand, trop grand.  C'est fini ces jeux d'enfant, d'adolescent. Et tu crèves d'envie. Tu crèves d'un besoin d'elle. Puissant, obnubilant, tu veux encore. Juste encore un peu d'elle. Un tout petit peu.

Tu es faible. Tu veux pas rentrer. Tu veux pas te démonter. Ne me laisse pas partir, ronronne le désir sous la culpabilité, sous l'anxiété. «  Re-referme la porte derrière toi. » , sa voix te griffe, te gifle. Il faut partir, vieillir encore, toujours. Ton bras se tend vers elle, tu effleures ses doigts en douceur, une dernière fois, remontant contre elle. « Je suis désolé. », tu l'es, tellement, tout le temps.  Tu ne sais pas faire autrement. Tu ne sais pas faire normalement. Un baiser se perd dans ses cheveux brun, chaud & réconfortant. Tu laisses un peu de toi sur elle. « Nyssandra. », un murmure s'écrase dans ses tympans. Le trouble se lit, se devine. Elle est belle. Tellement belle.

Derrière ses cils noirs, ses yeux ont rougis sous les larmes. Craintivement, désabusement, elle s'expose dans toutes les rides de sa faiblesse, de ses caresses. Elle n'est pas vraiment forte dans sa petite taille. Elle n'est pas vraiment faite pour ce monde. Tu as peur de la casser, de la briser de ta débilité. Tu as peur de ne pas être fait pour elle. Tu as peur. Mais tu sais, au fond de ses yeux, elle survivra. Elle vivra.
Elle te survivra.

Ton corps se lève, se soulève. Raide, tu es un peu à l'étroit, un peu maladroit. Tu obéis. Tu fuis. Tu ne vaux pas mieux que tous ses lâches, que tous ses imbéciles. Tu ne vaux pas mieux qu'un autre.
La porte claque & tu transplanes sans un mot, sans un regret.

Herpo Creek. Les odeurs t'assaillent, t'éraflent. Tu te détends brusquement, brutalement.  Le bateau coule. Il faut la protéger dans tes vertiges, dans ta rage. Les pas sont souples, lents. Les doutes te rongent. Tu aurais dû rester. Tu n'aurais pas dû l'abandonner. Doucement, tu divagues au milieu des rues, peu certain, peu serein. Tu sais que tu vas devoir le faire. Tu sais que tu vas devoir crever pour ça. Pour ce cœur qui se froisse & s'égare. Tu as pas mal. Tu essayes de t'en persuader, de ne pas te ronger.

Lentement, la porte de la lourde demeure s'ouvre. La nuit est plus où moins tombé. Ta mère a renoncer à te chercher pour ce soir. Le chien aboie, bat la queue. « Hey mon grand. », tu tapotes les poils de Philibert. Elle t'en veut sûrement. Doucement, tes appartements s'ouvrent. La porte se bloque dans un sort. Il te faut un peu de calme, un peu de tranquillité. Il ne faut plus penser, plus la penser. Tu te persuades encore & encore que ce sont les bons choix. Tu te dis qu'il n'y a que ça dans l'univers de tes mensonges. Tu obéis, tu réagis. La fiole est là, à quelques mètres de toi.

Tu observes tout ton monde dans sa douceur infinie, tremblante, un peu vaine, trop sereine. Les livres s'entassent en piles vertigineuses. Les parchemins glissent sur le canapé & la table basse. Plus loin derrière une porte repose ton lit. Derrière une autre porte, une salle de bain qui croule sous la simplicité, trop souvent utilisée.  Ton domaine s'expose, s'érode sous tes failles. Les murs s'égarent sous des photos d'années trop douces, tant rêvées, tant aimées. Là une photo d'elle. Autre part, un sourire de ta sœur qui s'écrase en rire. Tu souffles en t'écrasant dans le canapé. Tu souffres en faisant crisser le tissu. Et lentement, doucement, presque sereinement, la mémoire s'étire en fils d'argents de ton crane. Elle danse un peu tremblante, un peu tendre sur le bout de ta baguette. Elle danse dans la fiole de tes mensonges. Tu l'as protégé.
Tu as oublié.

- TERMINÉ -
(c) AMIANTE


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