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It's dangerous to fall in love but I want to burn with you tonight. Hurt me, there's two of us bristling with desire, the pleasure's pain and fire. Burn me. So come on, I'll take you on. Strike the match, we're a perfect match.
I ache for love, ache for us

Le monde va mal. Le monde à mal. Depuis déjà quelques jours, depuis cette terrible journée où le magister a décidé d’éliminer des innocents, des victimes de sa cruauté, tu le vois encore plus clairement aujourd’hui, les choses ont changées. Si ton monde ne tournait déjà pas bien rond, qu’il y régnait une ambiance tout en lourdeur, une odeur de mal-être, maintenant le ciel semble plus sombre. Parce qu’on n’a pas retiré les corps assez vite. Parce qu’on a osé les entassés. Le peuple n’oubliera pas, toi non plus. Les insurgés encore moins. La colère est partout, la frustration à sut trouver le cœur de ceux encore vacants. On ne peut plus nier ce qui se déroule dans les rues, ce qui se trame en silence au ministère de la magie. Londres est dorénavant un endroit froid, où la cruauté n’a laissé que des cendres. De corps. De bois. De rage. Pourtant, les pieds continuent d’y glisser, d’en promener la saleté partout à travers la ville, faute de mieux. Faute de meilleure choix. C’est d’ailleurs un peu de cette fameuse culpabilité qui te ronge, qui te tourmente, de nuit comme de jour. De ne pas avoir fait plus. De ne pas avoir pu te dresser, comme tous ceux qui sont avec Ron, comme tous ceux que tu as voulu aider en lui fournissant des litres de polynectar. Des doses qui dorment toujours dans ta chambre, embouteillées et attendant le retour d’Hélios. Tout comme toi. Et tout comme les petites bouteilles, tu te fais patiente, tu te fais sage. Femme docile. Femme conciliante. Parce que quelque part, tu l’as compris sans qu’il ne te le souffle au creux de l’oreille, il n’est pas à qui que ce soit. Pas plus à toi qu’à lui, qu’à sa famille. Il fait partit de ce grand tout qu’est la révolution, que forme les insurgés. Il est soldat avant d’être amant. Il est guerrier avant d’être amoureux. Évidemment, entre le comprendre et ne pas t’en formalisé, ne pas t’en inquiéter, il y a un énorme fossé. Que tu remplis depuis déjà le début du mois, à coup d’ouvrage, à coup d’expérimentation, en botanique, en potion, en poison même. En travaillant plus tard, en commençant plus tôt. Tout est bon pour oublier. Pour ne pas juger la situation injuste. Parce que la vérité, c’est qu’en ce moment, par ses temps sombres et suffocants, l’amour est un luxe. Dont il ne dispose pas. Toi non plus. Il faut oublier. Il faut fermer les yeux et continuer d’avancer.

Tu as su le faire jusqu’ici, fermer les yeux à chacun de ses départs, une fois son sourire avalé par les flammes. Son clin d’œil en dernier souvenir. Puis regagner ton lit, t’y enfoncer et t’y enrouler, tes draps pour seules protections. Tes draps pour seuls compagnons, spectateur de tes tourments, de tous ses cauchemars qui s’attaquent à toi, tous les soirs. Sans relâche. Inlassablement, comme la folie de Voldemort. Seulement, les cauchemars s’effacent lorsque le jour se lève, pas comme la douleur du monde. Et depuis que tu as croisé la route de Ron, en plein chaos, depuis que tu as osé passer la barrière de chauve-souris, des créatures qui ont maintenant rejoins tes assaillants lorsque la nuit tombe, tes rêves te semble presque être une consolation. Parce que tu t’en veux de ne pas être plus abîmée. Parce que les entailles qui marquent encore ton corps, sans parler des quelques ecchymoses abandonnées là par Ron, ne sont pas suffisamment nombreuses. Pas assez profondes. Pas assez douloureuses. Parce que tout autour de toi, tout le monde à subit bien pire. Parce que tu te sens presque inhumaine, de ne pas être plus secouée, de ne pas t’être effondrée en larme lorsque la nuit est tombé, le soir même de l’attaque. C’est ce que les autres ont fait, n’est-ce pas ? C’est ce que tu aurais dû faire, au lieu de fixer ta médaille, au lieu de la faire tourner entre tes doigts, encore et encore. Inquiète et angoissée, mais pas effrayée. Plus maintenant. Pas assez blessée pour souffrir véritablement. Pas cette fois.

Au lieu de quoi, tu t’es enivrée avec Eris, après avoir mise ta mère, bien rapidement ivre pour sa part, au lit. Tu as alors encouragée la brune à te parler de son fameux mangemort danois, son futur époux selon elle. Maintenant, tu connais une multitude d’information au sujet du fameux spécimen, mais le plus important c’était d’occuper l’esprit de ton amie. De l’éloigner du choc, de la secousse émotionnelle que la situation lui ferait, tôt ou tard, traverser. Mais pas avec toi, avec son étranger peut-être, un homme qui pourrait la couver et effacer les peurs à coup de baiser. Puis il y a eu ta visite chez les Lestrange, le lendemain, véritable combat mené avec acharnement, pour voir Aramis et te poser au chevet de Guenièvre. D’autres rappels de ta condition, de ton anormalité. De ta chance qu’a répétée ta mère, quand tu lui as soufflé tout bas la raison de ton angoisse. C’est d’ailleurs par culpabilité, mais aussi parce que tu ne leur étais d’aucun recours, que tu as quitté la demeure Lestrange. De toute manière, en dehors de leur offrir du soutient et des concoctions apaisantes, ce que Rogue a déjà fait, tu ne leur étais d’aucun recoure. Tu es donc rentrée à White Hallows avec ta mère. Ta douce maman, ses mains dans tes cheveux, ses lèvres contre ton front. À te rassurer, encore et encore, comme si tu étais une enfant blessée, malade. Renforçant, bien malgré elle, ta sensation de malaise. Te confirmant que tu n’es pas normale, que tu devrais souffrir plus, que tu devrais t’écrouler au sol, au lieu de faire tourner, inlassablement, ta médaille. Parce que sur la face de Merlin, des chiffres sont apparus le soir même du combat, un signe de la part de celui qui détient ton cœur, qui l’a même amené au combat avec lui, sans même s’en rendre véritablement compte.

Tu n’as rien compris au chiffre 13 dessiné, absolument rien. Un signe de malheur ? Un avertissement ? Aucun moyen de le savoir, seulement le soulagement de savoir que malgré tout, il a pu dessiner de nouveaux chiffres, qu’il est donc en vie. Dans quel état ? Voilà la source de ton obsession. La raison de la température élevée de la médaille, qui tourne et tourne entre tes doigts. Pendant tes discussions avec Eris, quand tu as forcé le chemin jusqu’auprès d’Aramis, quand tu t’es assise près de Guenièvre, quand tu t’es allongée contre ta mère pour lire la lettre de Nyssandra, sur le canapé de ton salon. Chaude, si chaude, même là, quand tu la laisse retomber au creux de tes seins. Ronald est en vie. Ronald reviendra. Il ne faut pas réfléchir à quand, ne pas s’impatienter. Tout vient à point, à qui sait attendre. Il ne reste qu’à apprendre. Et quand le jour se lève, quand il efface les cauchemars, pourtant maintenu presque à une distance raisonnable par le parfum de ta mère, il est temps de reprendre ta course folle. Celle qui te fait oublier que la médaille, que déjà tes doigts retrouvent, n’a toujours pas changée. Si la présence de ta mère à sut te rassurer, si elle a peuplé les murs de ta maison, avec sa voix et ses discours continuels sur tout et rien, il est temps pour elle de partir. C’est évidemment ta décision. Ta mère ne t’abandonnerait pas. Jamais. Mais toi, tu ressens ce besoin de solitude, de ne plus entendre les reproches continuels de ta mère, cette femme que tu aimes tant, que tu aimes trop, au sujet des insurgés. Ronald est devenu un ennemi public à ses yeux, évidemment c’est la faute à l’oubliette qu’elle a subit de ta part, au sujet de ton sauveur, la véritable histoire de ta disparition s’étant envolé de son esprit. Non pas sans une once de regret de ta part. Mais c’est pour son bien. C’est pour le bien de tout le monde. Et de ce fait, elle sera mieux chez sa sœur, chez ton cousin Constantin. Tu prends tout juste le temps de le saluer, de l’étreindre, que déjà tu t’éclipses. Seule. Pour aller visiter Nyssandra, tout aussi seule que toi. Chacune pour sa propre raison.

S’il y a quelques semaines encore, tu ne te voyais pas aller nulle part sans escorte, il y a quelque chose de plus fort en toi maintenant. Comme si le coup qu’à subit tout le monde sorcier, t’as aidé à trouver plus de stabilité. Ce qui n’a rien de normal. Rien de rassurant. Pas pour toi. Pas dans le monde dans lequel tu as grandis. Les femmes sont censées être plus effrayée Susanna, plus fragile, plus délicate, de douces créatures que l’on se doit de protéger. Mais toi tu vas rejoindre Nyssandra seule, tu cognes à sa porte et ton cœur se serre en la découvrant. Tu ne restes pas longtemps, le temps d’un thé, le temps de chercher à l’apaiser, car si l’angoisse joue encore avec ta satanée médaille, si ton cœur s’inquiète de l’état d’un autre, tu es probablement la personne la plus calme que ton amie ait croisée au cours des derniers jours. Et alors que tu sors de chez elle, que tu attends d’entendre le verrou, de sentir la magie de protection tombé autour des murs, tu te permets d’y mettre un peu du tien aussi. Une protection supplémentaire, un souhait de paix. Que ton amie récupère, qu’Aramis la récupère oui. En attendant, la médaille se décide enfin à changer entre tes doigts, te rappelant la date de la journée et une heure à respecter, à dix-neuf heures, Ronald Weasley sera chez toi. Il te faut donc te presser, mais à quoi ? Il y a une urgence dans tout ton être, dans ton cœur qui palpite, dans le bout de tes doigts qui se remettent à se tordre ensemble. Déjà, tu réfléchis à de la nourriture, la dernière fois que vous vous êtes vus, réellement vus et pas seulement côtoyés dix minutes, il n’a eu droit qu’à des sandwiches. Il te faut plus, il mérite mieux. Et puis il te faut de quoi lui permettre d’en ramener aux siens. Tu connais leur condition actuelle, tu sais combien la nourriture se fait rare dans leur camp, tu as connus les bois, toi aussi. Brièvement. C’est ainsi que tu termines au marché, parmi les quelques rares clients qui errent à travers les allées. Tu fais attention, ta baguette à portée de main, toujours. En tout temps. Mais tu ne souffle qu’une fois de retour à la maison. Protégée par les murs, mais surtout par tous tes sorts, tous tes pièges. White Hallows est ton refuge, ton jardin d’Eden.

Cette fois, c’est la nervosité qui te pousse à préparer la nourriture, qui t’encourage à mettre en place un festin de roi. Alors que dans les faits, si tu t’arrêtais pour écouter la petite voix de la raison qui chuchote dans ton esprit, à travers les méandres que forment tes inquiétudes et tes regrets, tu saurais que Ronald ne restera pas. Pas longtemps. Juste le temps qu’il faut. Pour prendre de tes nouvelles, pour te sermonner aussi, assurément, mais aussi le temps d’encaisser tes propres reproches. Maintenant que tu es seule, il est bien plus aisée de te remémorer le moment terrible où sa voix t’es parvenu, la vision, tout aussi horrible, de son corps oscillant à la vue de tous. Il aurait pu mourir. Il aurait pu être assassiné là, devant toi, devant tout le monde. Sombre idiot ! Il sauvait sa sœur, tu le sais, tu te le répètes, encore et encore, alors que tu coupes, alors que tu rinces, mais le cœur n’a que faire de la raison. Tu te fais presque égoïste dans ta cuisine, repoussant une mèche de ta joue, grimaçant doucement sous l’entaille qui s’y trouve toujours. Légèrement enflée, mais pas infectée, pas comme ton épaule gauche. La faute à l’état de putréfaction avancée de la chauve-souris y ayant enfoncée les dents. Mais tout se guéris, tout se soigne et tu sais comment faire, tu ne t’inquiète pas. Pas plus que des marques que tes manches, roulées, exposent aux rayons du soleil. Il reste un peu de Ron sur toi, piètre consolation, qui pourtant sert à te rappeler que tout est réel. Que la vie continue. Qu’il a survécu. Tu n’as aucun regret concernant ce jour fatidique, sauf celui de ne pas avoir su prendre les armes contre la société à laquelle tu as toujours appartenu. Tu as fait ce choix, celui de ne pas t’exposer, afin de pouvoir te montrer plus utile dans le futur. Tu dois être une simple victime de ton époque, rapidement oubliée, vite dissimulée. Tu as réussis. Tout comme tu comptes réussir tes plats, ce qui a au moins le bénéfice de t’occuper l’esprit et les mains. C’est stupide, mais tu comprends mieux pourquoi ta mère c’est toujours enfermée dans son atelier quand les choses allaient mal à la maison. C’est presque libérateur de s’occuper à autre chose, de se déchargé dans quelque chose de plus productif. Et en quelques heures, le cottage sens bon la nourriture. Toi aussi, un bain s’impose donc, rapide toutefois, parce que tu n’as de cesse de regarder l’heure, de compter les minutes restantes.

Les heures filent à la fois lentement et trop rapidement, minuté par les battements inconstants de ton cœur, qui palpite, qui frémis. Parce que tu t’inquiètes, encore, toujours. Parce que tu aimerais que tout soit parfait, mieux, meilleur, pour lui. Au moins le temps de sa visite. Comme si tu pouvais sincèrement le consoler, panser ses blessures internes. C’est pourtant sans espoir. Tu le sais. Lui aussi assurément. La nourriture n’efface rien, mais au moins pourras-t-elle combler certains de leur besoin, peut-être même lui faire plaisir, infiniment plaisir ? Tu ne dois pas trop espérer, vous avez beaucoup de chose à vous dire. Et une trentaine de minutes avant l’heure fixée pour son arrivée, tu t’installes dans ta chambre. Tu n’as plus conscience de l’odeur appétissante de la maison, celle-là même qui remplace celle de la terre humide et le parfum délicat des plantes embaumant la maison. Tu remets de l’ordre dans tes cheveux, tu fais les cent pas, puis tu termines sur ton lit, un vieil ouvrage dans les mains. Jusqu’à ce qu’un bruit que tu connais bien dorénavant, te fasse redresser les yeux. Ron est là. Ton cœur rate un battement.

Ton estomac fait des siennes alors qu’il s’avance, qu’il abandonne les cendres et les flammes magiques. Tu retiens ton souffle alors qu’il redresse la tête, que son regard clair, éclat de ciel pourtant orageux, se pose sur toi. Même dans sa colère, parce qu’elle s’accroche partout à lui, il est sublime. Même dans son état d’épuisement, tu arrives à le trouver magnifique. Plus beau que le jour, là avec des tâches de lumière sur le torse, son corps qui semble si lourd à transporter. Tes pieds trouvent lentement le sol alors qu’il s’avance et avant même qu’il ne puisse se permettre de hurler, ton corps trouve le sien. Ta robe ne laisse qu’une trainée de bleu pâle dans ta course et déjà tu te hisses au bout des orteils pour attraper son visage. Tu le cueilles à la fois avec délicatesse et fermeté, comme avec les champignons dans la forêt, tu l’attrapes avec quelque chose de tendre. Il t’est si précieux. Il est fabuleux et ta bouche s’écrase avec la même tendresse, à la sienne. Dans une folle quête de son être. De sa personne. Tu fermes les yeux avec quelque chose d’ému, avec effort, parce que tu veux le regarder, tu veux tout voir. Mais tu ne peux pas, pas quand il te submerge ainsi, pas quand sa douceur est presque douloureuse sur tes lèvres. Il te donne presque envie de pleurer. Il te laisse une envie de rire dans le ventre. Il est à la fois plaisir et tristesse. Il est épuisé, son regard te le confirme quand tu relâches enfin ses lèvres. Avec regret. Avec cette sensation de trop peu. Avec une vague impression d’abuser de son état. « Dit moi que tu vas bien… » ta voix est rauque, essoufflée. Réalise-t-il seulement dans quel état il t’a mis lors de son petit numéro ? Non, assurément pas. Ton regard passe d’un œil à l’autre, s’attarde sur les cernes sous ses yeux, sur l’éclat pale de son regard, de ses iris noyé de rouge. Il n’a pas dormi, pas beaucoup. Il est plus pâle qu’à l’ordinaire. Il est crispé aussi. Tendu. Complètement vidé, non ? Tes mains coulent doucement contre son cou, alors que tu fronces les sourcils, aussi inquiète que ta mère quand elle t’a trouvée. Il peut se fâcher, tu sens la colère remuer sous tes doigts, contre ta poitrine, mais tu n’en tiens pas compte, toi tu es bien trop soulagée. Tu en oublies tes propres reproches, ceux que tu as portant récité mentalement dans ta baignoire. Il sera toujours temps d’engueuler Ronald Weasley plus tard.

Évidemment, si tu le scrute à la loupe, il en fait de même. De tes cheveux remonté sur le sommet de ta tête, à ta pommette blessée, jusqu’aux marques de ton cou, morsures en voie de guérison. Heureusement, tes épaules, y compris la plaie enflée et rose qui s’y trouve, sont dissimulées sous les manches longues de ta robe. Tu aurais aimé te faire plus belle encore pour lui, enfiler l’une de tes robes au dos nu, mais vu l’état de ton corps, ce genre d’attention lui ferait plus de mal que de bien. Alors tu as savamment dissimulé les morsures et les ecchymoses sous le tissu délicat, seconde peau servant à effacer les défauts, à faire oublier que tu n’es qu’une humaine. Qu’il a été forcé de t’utiliser. Comme si ça allait le soulager, lui et sa conscience, lui et sa morale.
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Dernière édition par Susanna P. Carrow le Mar 4 Aoû 2015 - 2:25, édité 1 fois
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« - Marcus, savez-vous quel est le moyen de mesurer combien vous aimez quelqu'un? – Non - C'est de le perdre. » Joël Dicker

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Les images lui revenaient en boomerang lorsque la médaille tournait sur ses phalanges: la douceur des hanches qu’il embrassait, les étreintes fugitives quand ils le pouvaient, les baisers comme des shots d’oxygène. Il s’était habitué vite. Trop vite peut-être mais l’éphémère qualité des heures en temps de guerre faisait ça. Il était plus serein depuis qu’ils se fréquentaient, comme si ses bras, pourtant si frêles, avaient la capacité silencieuse de calmer ses feux intérieurs, comme si le nectar de sa langue lui faisait l’effet d’une drogue curatrice.
Le monde s’effaçait quand il la tenait contre lui. Le bruit des sortilèges, les cris résonnant sous les crucios, le silence plaintif de ceux qui avaient faim sous les tentes, tout glissait dans un vortex sensuel dont il se grisait jusqu’à ce que la tête lui tourne. Elle était enivrante, cheveux sombres sage autour d’un visage aux yeux rieurs.

Elle s’était exilée des siens. [Pour toi.] Elle avait quitté le cocon familial fait d’organdi et de tulle, de réceptions et de rires autour de tasses en porcelaine. Elle avait apporté son monde au cottage cela dit: la délicatesse, l’aspect précieux, les sourires et manières polies intimidaient Ron lorsqu’il venait chez Sue. Il y voyait un gouffre excessif entre leurs caractères qu’il gommait par la violence de ses baisers et l’avidité de ses mains sur son corps gracile et aérien.

Qu’elle puisse être attirée par lui, il ne le comprenait pas.

Qu’elle puisse être prête à se mettre en danger pour lui le dépassait complètement.

Certaines choses exerçaient une attraction irrésistible. Il était bien placé pour le savoir. Les perles, par exemple, ou les coquilles senestres, celles dont la spirale s’enroule sur la gauche. Il en avait ramassé une sur la plage près de la chaumière aux coquillages et l’avait gardé précieusement. La tentation de conserver pour soi, de se noyer dans la contemplation. Pour résister à ce genre de désir, il fallait une force d’âme exceptionnelle.

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La médaille tournoyait inlassablement sur ses phalanges, les autres souvenirs glissant dans les ténèbres de son esprit tandis qu’il écoutait les gémissements de Ginny. Il refusait de quitter son chevet, il avait tout juste envoyé un signe à Sue (13, cela faisait comme un smiley et comme seuls les chiffres étaient utilisables sur le métal…) avant de se laisser happer par la spirale des rebuts recueillis. La frustration montait, froide. Cela fait plusieurs jours qu’on lui imposait des états de fait et il était au bord de l’implosion. De ces vagues pourpres qui montaient le long du torse en une houle cafardeuse. Il n’avait rien pu faire pour Ginny que de lui tenir la main en répétant que tout irait bien, qu’elle était avec eux maintenant. Il n’avait rien pu faire en voyant le visage désolé de certains, le reproche tacite dans le regard « Pourquoi n’être venu que lorsque nous allions mourir? ». Il n’avait rien pu faire lorsque Sue avait enroulé son bras sur ses épaules, l’obligeant à lever sa baguette sur elle. Contre elle.

La médaille chauffait un peu plus à chaque tremblement nerveux. On ne devait rien lui imposer. La guerre déjà... la guerre était bien suffisante.

Il avait pris plus de temps que prévu avant de lui envoyer une heure pour venir la voir. Si elle pouvait. Si elle n’était pas encore avec les mangemorts à se faire dorloter. Merlin seul savait ce qu’il se passait au Magister à l’heure actuelle.  Une part de lui, lui en voulait peut-être aussi un peu de lui avoir donné le mauvais rôle. Une pointe d’orgueil qu’elle avait égratignée sans ménagement, avec un empirisme parfait.

Il était épuisé.

Les nuits complètes s’avéraient trop lointaines et il avait pris son sac, prévenant ses frères et embrassant sa sœur sur son front endolori. Il partait quelques jours. Un peu. ‘Pourquoi ? Mais où ?’ Il balaya d’un geste de la main les questions. Personne ne devait savoir pour Herpo. Il avait promis. Ce ne serait pas long. Mais d’abord, il devait passer chez Sue. Pour l’étreindre et lui arracher le cœur. Pour la couler dans sa colère et l’embrasser jusqu’à en perdre la raison.

Une abeille savait-elle qu’elle allait mourir si elle piquait quelqu’un?

La poudre de cheminée s’effrita entre ses doigts et il contempla la silhouette précieuse de Susanna. La pièce chavirait sous ses yeux. Dans un instant elle passerait par-dessus bord. Le sac qui contenait sa survie glissa au sol et les doigts fins de Sue sur son visage lui arrachèrent un soupir presque douloureux. Le regard creusé par les épreuves, ils se regardèrent  avec dans leurs yeux les minutes, heures et cris qui les avaient séparés.

« Dit moi que tu vas bien… »

« Idiote.. » Ron secoua son visage. Même là, elle s’en faisait pour lui.  Il glissa ses mains sur les siennes, les ramenant contre son torse. Il revoyait limpidement la façon -brutale- avec laquelle il l’avait tenu puis jeté sur l’homme à la cape noire. Là, et là. Ses doigts vinrent effleurer les endroits où il l’avait prise et ce fut sans surprise qu’il aperçut les tâches violacés sur la peau d’albâtre en faisant glisser le tissu.

La rage, qui n’avait jamais d’autre berceau que la peur, affleura sous les mots et Ron avança en gardant Sue fermement contre lui, ne la quittant pas du regard, l’azur lançant des éclairs contenues. « A quoi pensais-tu ? S’ils avaient refusé ? Hein ? Tu aurais voulu que je te tues ? Ou pire… ou pire… il t’aurait fallu quitter tout ça. » Il ne s’en sentait pas le courage. De l’arracher à son luxe, peut-être parce qu’il savait ce que c’était que vouloir sans atteindre. Peut-être parce qu'il l'exigeait d'autres aussi. Il avait eu peur, si peur pour elle et sa colère avait cette force qui rugissait de défi dans la citadelle de son corps, refusant d'être conquise ou vaincue.

Elle était en train de tomber amoureuse de lui.

Non.

Ils étaient en train de tomber amoureux.

De manière irréversible et à chaque soupirs entrecoupés de baisers affamés qu’il lui imposait férocement, Ron ne savait même plus réellement ce qu’il lui reprochait entre ses dents en sifflements dangereux. Sa témérité ou son courage, l’inconscience ou sa bonté, d’être elle et de lui plaire autant. Et si de la peur naissait la colère, de l’incompréhension naissait la frustration. Elle était belle, sexy, craquante, le genre de femmes qu'on retournait toute la nuit pour être sûr de ne rater aucun morceau. Qu’est-ce qu’il lui avait pris de venir se fourrer dans ses pattes pendant une mission de cette envergure ?

« Idiote… » Il avait refermé ses bras autour d’elle dans un mouvement effroyable, la serrant –trop fort- embrassant les ecchymoses au cou en pardon successif et silencieux, venant chercher ses lèvres comme celui qui vient reprendre de l’air après avoir été sous l’eau. « Ne me refais plus jamais ça. » Même la respiration chaotique ne parvint pas à gommer l’aspect métallique de l’injonction.

Elle n’était pas faite pour être une insurgée malgré tout ce qu’elle pouvait apporter. Il s’y refusait.
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You have matchsticks for eyelashes and smoke filled lungs I can’t
quite find my breath, I’m not sure I even have one. It it taking
everything I have to keep my thoughts straight, they have a
tendency to jump onto the page like suicidal dive bombers,
this is a world war. You should not want me.
What I meant to say is the way you
smile makes me lose my mind

Dès que Ronald fait son apparition, dès que ses doigts laissent tomber un sac au sol, tu oublies tout le reste. Qu’importe la guerre ou tes remords, tes craintes même, tout disparais devant la splendeur de son regard. Tu aimerais le détailler plus longuement, figer le temps et l’observer sous toutes ses coutures, le couvrir de baiser, réparer les torts, effacer la douleur. Tu aimerais le mettre à nu et l’étudier, laisser courir tes doigts sur sa peau, embrasser tout ce qui est écorché, qui se veut trop pâle, abîmé. Tu te fais égoïste, tu voudrais l’avoir rien que pour toi, là devant lui, tu voudrais pouvoir l’assumer, mais tu ne peux pas. Tu ravales tes envies, ton besoin de lui et tu cueilles plutôt ses lèvres dans un baiser trop tendre, qui t’en vrille l’estomac. Qui te remplis le corps de feu, de douleur, de ce manque constant de lui. Tant et si bien que même l’insulte de Ronald te semble douce, « idiote. » Puis il y a ses mains, si chaudes, si larges, qui couvrent les tiennes, qui te couvent la peau d’une douce sensation de bien-être. Protection. Avec Ronald il ne peut rien t’arriver de mal. Rien. Mais à lui si et tout l’amour du monde n’y pourra rien, alors tu continues de l’observer, de chercher les blessures, les mouvements maladroits, difficiles. Tu n’oses pas presser tes mains plus fort contre lui, de peur de le blesser, de crainte de réveiller quelque chose de mal chez lui. De souffrant. Parce que tu le sais, même sans lui ouvrir les côtes, sans déchirer sa peau brulante, tu peux atteindre son cœur. Il bat sous tes doigts, mais les siens glissent sur toi, sur tes bras et tu cherches, brièvement, à lui échapper, à empêcher les doigts d’écarter le tissu. Mais c’est trop tard, il abaisse tout, il t’expose à sa vue. À sa douleur. À ses regrets et les tiens se font plus féroce, te mordant l’intérieur. Déjà tu souffles des excuses, des explications : « ce n’est rien, ça ne me fait pas mal… » Mais il ne t’écoute pas, il n’entend que ses propres sentiments, que son propre cœur battre, douloureusement fort, même là, sous tes doigts.

Tu recules avec lui, tu le laisses te guider. Le laisse être maître des lieux, maître de tout ce qui peut l’apaiser, de tout ce qu’il veut contrôler. Surtout de toi. Le temps qu’il aille mieux, le temps qu’il réalise, si seulement c’était possible, que tu vas bien. Pour la première fois au courant des derniers jours, tu n’as pas honte de ton état, de cette absence d’angoisse concernant ta personne, de ta chaire qui n’a, somme toute, pas été réellement abîmée. Tu ne ressens plus aucun élan de culpabilité, plus de remord, le mal être de ta condition c’est envolé. Étrange sensation qui te surprend, alors qu’il se lance dans ses accusations. Qu’il te gronde, le bel enfant. Hélios le terrible, fait roi sous ton toit. « A quoi pensais-tu ? S’ils avaient refusé ? Hein ? Tu aurais voulu que je te tues ? Ou pire… ou pire… il t’aurait fallu quitter tout ça. » Ses questions te font battre des cils, presque innocente, assurément fautive, mais prête à l’assumer. Tu le trouves encore plus beau dans sa colère, dans cette rage qu’il fait plus douce pour toi. Il pourrait assurément hurler, il l’a déjà fait, dans les bois, près d’une tente qui hante encore tes rêves, les meilleurs. De ceux qui te réveille, baignée d’une douce langueur, plus cruelle que tout. Tes doigts triturent son vêtement, tes yeux sondent les siens et tu admires, bien malgré toi, bien malgré lui, la mer déchainée qui y vit. Morgana qu’il est beau. À couper le souffle, alors le tien se meurt, dans ta gorge, dans ta poitrine, qui s’écrase doucement à la sienne. Il est trop grand et tu dois redresser le visage vers lui, pareille à une enfant qui s’offre à la pluie, au soleil. Hélios. Un nom qui lui colle à la peau. Une entité qui vit en lui, qui rayonne jusqu’à toi. Tu n’écoutes pas vraiment ce qu’il dit, tu ne comprends pas son urgence, tu n’entends que l’amour dans ses paroles, n’y trouve que de la chaleur. Alors tu lui rends tout, dans un souffle, dans des battements de cils innocents. Vaincue. Conquise. Par Ronald Weasley et personne d’autre. « Je pensais à toi… comme tu penses à moi. Et puis, je vais bien. » Tu plisses les yeux en insistant sur le mot, un sourire jouant presque sur tes lèvres. Presque. « Je. Vais. Bien. » Mais il n’a pas encore compris que tu n’as pas peur de tout quitter, qu’il n’y a que ta raison qui te retiens, que ce fol espoir de pouvoir te rendre plus utile ici que là-bas, qui t’empêche de le suivre dans la cheminée. On ne suit pas un homme ainsi, pas aussi vite, qu’importe que le monde soit en guerre. Qu’importe si le dit homme vous retourne le cœur et l’estomac. Qu’importe si tu ne te sens jamais aussi vivante que lorsqu’il pose les yeux sur toi. Il ne comprend pas ce qu’il te fait. Il ne voit pas que tu es déjà amoureuse.

« Idiote… » Tu aimerais en rire, balayer l’insulte, encore une fois trop tendre, d’un sourire, mais ses bras te trouvent. S’enroulent même autour de toi, délicieux étau qui te contracte le cœur plus fort. Tu l’aimes, tu l’aimes tellement. C’est partout en toi, dans ton ventre, chaleur liquide qui ne demande qu’à s’écouler, partout dans ta poitrine, palpitations n’ayant plus rien à voir avec de quelconques papillons, parce que trop puissantes. Ça scintille sur ta peau, rayonne, même là où il a gravé sa présence en bleu, mais après tout, même les soleils peuvent être bleu. Ça s’accroche à tes cils, vit dans ton regard, qui se veut aveugle maintenant qu’il est là. Enfin là. Tu l’aimes, présent ou absent, mais un peu plus fort quand il te serre contre lui. Trop fort et à la fois, jamais assez. Tout comme les baisers qu’il fait pleuvoir sur toi, échauffant ta peau, éloignant la douleur, tuant tout ce qu’il y a de mal en ce monde. En toi. En lui, si seulement c’est possible. Parce que le rouquin est passé de sympathique à divin pour toi, inégalable. Un être à part, qui possède déjà la plus grande part de ton être. Sans le savoir. Sans le deviner. Divin mais encore aveugle, une faute que tu lui pardonnes sans une once d’hésitation. Tu te perds dans le baiser qu’il t’offre, tu y meurs, tu y renais. Alors tu recommences, encore et encore, tes mains accrochées à son vêtement, ton cœur au bord des lèvres, que tu lui cèdes. Que tu reprends. Continuellement, inlassable danse qui te fait tourner la tête. Qui te laisse légère, étrangère aux quelques douleurs persistantes de ton corps. Parce que quand Ron t’embrasse, ton corps ne t’appartient plus, tu deviens le prolongement de sa personne. Délicieuse fusion que tes reins réclament presque, ton corps se cambrant, tes doigts descendant, le long de son torse, de son ventre. De ses flancs. Il n’est que perfection, un corps qui est tien le temps de quelques battements, de quelques respirations. Trop vite envolée, par cette maudite cheminée. Mais pas maintenant, pas quand il se fait exigeant et t’arrache un sourire, un éclat de bonheur dans les yeux, le désir se mêlant à la joie.

« Ne me refais plus jamais ça. » Il pourrait te demander de te terrer dans un trou et de ne plus y bouger, que l’ordre serait le même. Mais tu n’es pas femme à promettre ce genre de chose. Tu es plutôt faite de cet or qui se plie sous la chaleur, qui se redresse, se courbe, sous ses doigts, pour retrouver sa bouche. Tu l’embrasses encore, un peu plus fort, plus avidement. Assez pour lui emmêlé l’esprit, assez pour que ses doigts n’aient plus aucune crainte à te toucher, à te goûter. Il a cet effet sur toi, il te donne faim de lui, toi qui te veux si sage normalement. Proprette. Petite fille bien élevée. Avec lui, tu n’as que faire des bonnes manières qui sont de rigueur en compagnie d’un homme. Il est bien plus que cela de toute manière. Il est trop. Trop loin. Trop habillé. Trop absent. Et essoufflée, tes doigts se faufilant sous l’ourlet de son vêtement, pour goûter la douceur de son ventre, tu chuchotes « tu sais que si c’était à refaire, je recommencerais… » C’est presque une provocation. Presque. Mais il y a trop de douceur en toi, pour cela, voilà ce que le battement de tes cils lui confirme, ça et tes dents, qui grignotent sa lèvre. Tu soupires contre sa bouche. « Je ne te laisserais pas combattre seul, Ronald. Jamais… pas si je peux être utile. » Et ça c’est un combat que même vos baisers, ne saura pas éteindre. Pas entièrement. Il est têtu, mais toi aussi, tu n’es pas qu’une délicate fleur à respirer ou à caresser du bout des doigts. Tu es plus que cela, tu es plus robuste, plus acharnée. Tu peux l’aider.

C’est justement cette conviction, celle d’être apte à le suivre, assurément pas à le devancer, peut-être pas même à te poster à ses côtés, mais au moins à te faufiler dans son sillon, qui te secoue les entrailles. Plus que le désir qui enfle partout dans ton corps, plus que ce besoin de lui, il y a cet élan de colère qui te revient. Comme une vieille amie, parce que l’insurgé n’est pas le seul apte à ressentir pareille sensation. Celle qui te poigne l’estomac, qui y fiche un coup. La peur. Celle que tu as ressentie en le voyant courir en hauteur, cette peur de le voir tomber, s’écrouler, se briser. Casser sous la chute, casser sous les éclairs verts. Mort. Tu ne craignais rien de Ron, tu ne l’aurais pas laissé te tuer, il n’aurait pas non plus été en mesure de le faire. Vous auriez trouvé un moyen, tu le sais, tu le sentais, là dans le chaos de fumé et de cadavre. Tu le ressens toujours. Persuadée de détenir la vérité. Alors c’est à ton tour de te dresser contre lui, de froncer les sourcils et de plisser les yeux, véritable lady en colère. Tu te retiens, de justesse, de taper du pied. Tu songes même à le repousser, que ça lui serve de leçon, seulement tu l’aimes. Terrible réalisation qui ne te quitte plus. Et vos étreintes sont trop rares, trop vite écoulées. Il n’y a pas une minute à gaspiller, pas une à passer loin de son corps alors qu’il est là, devant toi. Pas le temps de lui faire la guerre, sauf à coup de baiser, tout juste à renfort de yeux fâchés. « Mais, et toi ! Tu peux bien parler ! Si je suis idiote, alors tu es complètement cinglé ! » Tu hausses tout juste la voix, tu gonflerais presque les joues, mais tu l’accuses plutôt à coup de grands yeux bruns. Comment a-t-il pu oser courir pareille danger hein ?! Tu sais pourquoi pourtant, tu revois sa sœur sur l’estrade, tu entends encore ses cris. Sa douleur. Sa peur. Il a fait ce qu’il croyait être juste, mais c’était fou. Insensé. Bien trop dangereux. Alors tu le grondes, comme tu le ferais avec un enfant, mais d’une voix pas assez menaçante et avec une expression qui oscille entre le reproche et la crainte. Celle d’avoir cru le perdre. Or, comment survie-t-on à la perte du soleil ? De la chaleur ? Tu ne peux pas retomber dans les ténèbres. Tes mains abandonnent alors ses flancs et c’est plus fort que toi, tu le repousses, un instant, pour le ramener. Pour le secouer en somme.

Toi qui n’étais que chaleur il y a quelques instants, tu te sens presque instable, trop sensible. Parce que tu as osé imaginer, l’espace d’un instant, son corps s’effondrer. Amas de chair et d’os, de douleur, de perte, sur le sol. Tes yeux scintillent de douleur liquide quand tu reprends la parole, la voix chancelante, craquelée par l’émotion. De celle qui écorche. De celle qui irrite. De celle qui abîme. « Tu aurais pu être tué ! Assassiné, là, sous nos yeux ! Et quel bien est-ce que ça aurait fait à ta sœur ?! Quel bien est-ce que ça aurait apporté à la cause, si tu étais mort hein ?! » Tu insistes, tu le dévisages, tu attends qu’il réalise. Malheureusement, il est aussi entêté que toi, aussi persuadé d’avoir eu raison. Il le referait. Encore. Il oserait et cette fois, c’est plus fort que toi, tu le gifles. Le geste te surprend tout autant que lui, ta bouche s’ouvre aussitôt et tes iris se mettent à briller sous des larmes muettes. Ta main tremble dans les airs, une main que tu fixes avec horreur, avec peur. Que viens-tu de faire ? Tu crains déjà son rejet, tu le vois déjà se détourner, son dos disparaitre dans la cheminée. Sans clin d’œil cette fois, sans sourire pour te faire te mordiller les lèvres. Tu ne peux pas le perdre et tu t’excuses déjà d’une petite voix suppliante, ta main enfoncée contre ta poitrine, tremblant toujours : « par Morgana, pardonne moi ! Je n’aurais pas dû ! Je ne pensais pas ! » Les mots butent contre tes lèvres, s’effondrent pêle-mêle sur le sol, devant toi. Tu t’en veux, tellement, terriblement, trop. Tu le supplie du regard. Tu te prends les pieds dans tes sentiments, dans la peur, dans la crainte. « Mais tu ne comprends pas, je ne peux pas te perdre ! Il est trop tard Ronald, j’ai dépassé la limite, je l’ai franchie ! » Il comprend n’est-ce pas ? Il voit cette lueur affolée dans tes yeux sombres ? Il ne peut pas la raté, il ne peut pas ignorer tout l’amour qu’il y a semé, petite graine enfoncé dans ton âme et qui a fleuris au cours des mois passés, jusqu’à envahir toute ta personne. Jusqu’à te pousser au bord du gouffre, poussant ta main innocente jusqu’à lui, le revers en effleurant sa joue blessée, pauvre victime. « Je n’aurais pas dû te frapper… pardonne moi… je suis bel et bien idiote… » D’avoir agi de la sorte. D’avoir fait exactement ce en quoi il t’avait mis en garde: ne pas tomber amoureuse de lui. Ne pas céder. Ne pas l’aimer. Trop tard. Il est bien trop tard pour toi. Mais peut-être pas pour lui. Il peut encore fuir ? Quelque part, tu souhaites que non. Tu supplies Morgana, tu en conjures Merlin. Aussi douloureux, dangereux et même fou, que soit votre amour... tu veux que Ronald Weasley t'aimes en retour. Voilà ce que font les sentiments violents : ils rendent égoïste. Ils rendent fous. Tu as assurément perdu la raison. Il devrait courir pendant qu'il est encore temps.
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“I’ve been in your body, baby, and it was paradise. I’ve been in your body and it was a carnival ride.” Richard Siken

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« Je. Vais. Bien. »

Il ne savait pas qui elle essayait de convaincre (bon à vrai dire vu qu'il était le seul dans la pièce, il se doutait bien que c'était lui) mais ça ne fonctionnait pas. Non, elle n’allait pas bien. Elle perdait les pédales même. Ron aurait pu le lui dire avec ses mots à lui, bravaches et irréguliers. « Qu’est-ce que tu fous ? Va à une de tes soirées ! Va draguer un gars de ton monde. » Un truc dans le genre.
Sauf qu’il en crèverait de jalousie.

On était ce qu’on était n’est-ce pas? Traitre à son sang et autres bêtises du genre. Cela venait avec une fierté : celle de porter le nom de son père comme un badge d’honneur. Celle de prendre conscience du caractère singulier de sa situation : être cousin des Black, être sur le registre, le même où résidait son nom à elle, et être un insurgé quand même.

Il serra Sue entre ses bras, le souffle brûlant et le cœur ralentissant dans la douleur.

Ce n’était pas très juste. Les choses auraient été « normales » il n’aurait surement jamais croisé son chemin de toute façon. Il tâchait de se raisonner au mieux mais l’effet n’en fut que plus dramatique et il préféra enfouir sa peur et ses doutes dans des baisers désespérés. Cette impression d’avoir été jeté par la vie dans un endroit où il n’aurait pas dû se trouver, le sentiment d’une injustice qu’il ne pouvait reprocher à personne -ou à trop de monde- mais qui faisait de lui un exilé dans la vie de la jeune femme. Malgré lui.

Il grandirait. C’était encore la seule manière.
(Le nécromancien avait raison : on n’obtenait rien sans céder en échange…)

Ce serait quand même plus simple s’il pouvait tourner les talons en lâchant un joyeux quelque chose comme « Bon bah j'm'arrache, hein. Va pas crever d'emmerdement sans moi ma dulcinée ! » . Évidemment ça couperait l’effet et il était tenu de sentir au tréfonds de son être plutôt les yeux humides qu’elle lui lançait. Ça ne faisait pas un quart d’heure qu’il était avec elle, qu’il la faisait déjà pleurer… un nouveau record pour Ronald Weasley! Hip hip hip hourra!

« Tu sais que si c’était à refaire, je recommencerais… Je ne te laisserais pas combattre seul, Ronald. Jamais… pas si je peux être utile. »

C’était précisément ce qui l’inquiétait. Elle s’était jetée sur lui sur la place du Magister avec une témérité peu commune qui était le parfait ascenseur pour accéder à six pieds sous terre. Dans une tombe.

« Tu aurais pu être tué ! Assassiné, là, sous nos yeux ! Et quel bien est-ce que ça aurait fait à ta sœur ?! Quel bien est-ce que ça aurait apporté à la cause, si tu étais mort hein ?! »

Une lueur d’incompréhension passa dans son regard. « Je suis Indésirable n°tr…deux,» Commença-t’il. Cool! Upgrade! «C’est pas franchement dans Picsou Magazine que tu vois mon portrait Sue. » Il secoua presque la tête d’incrédulité. Comme si elle avait le droit de lui reprocher ça quand il avait toujours été clair et honnête là-dessus. Il pouvait mourir dans la seconde (ou pire, mourir c’était encore le mieux qui pouvait lui arriver si l’ennemi lui posait la baguette dessus). Il était à la tête –avec Harry et Hermione- d’un groupuscule rebelle que le gouvernement traitait cordialement en terroriste. Il détestait l’idée de devoir lui rappeler que ce n’était pas exactement la fête ou une colonie de vacances. Qu’on n’était pas dans un roman glamour où on pouvait embrasser vaillamment le camp adverse d’un claquement de doigt. Qu’ils avaient réellement faim, que souvent l’odeur de putréfaction des blessures embaumaient le campement, qu’on avait des cadavres sur les bras, qu’à certains moments on ne pouvait plus se regarder dans un miroir parce qu’on n’était plus nécessairement fier de ce qu’on faisait, que les cauchemars vous réveillaient la nuit, qu’ils prenaient la teinte des morts et des bourreaux.
La bile lui montait le long de la trachée. Et elle était une Carrow. Elle voulait aider? Certes, tout était bien joli au pays de Candy mais une Carrow ne serait pas bien accueillit. Rowle ne devait sa survie qu’à deux choses: Fred qui s’était porté garant et le fait qu’elle restait gentiment confinée à l’Atelier avec des Weasley. La confiance ne régnait pas si facilement chez les Insurgés. Bien moins que ce que certains pouvaient croire. Ils avaient eu leurs lots de trahisons et en avaient certainement encore. Elle voulait venir? Elle? Qui n’avait connu que la soie et les fêtes? Bien sûr qu’elle était battante, il ne doutait pas de son courage ici (elle en avait trop fait preuve dans la forêt) mais il doutait de tout le reste. Il y avait pensé. Longuement. Un poids sur le torse qui l’avait écrasé, qui l'écrasait encore. Il ne pourrait pas la protéger, il avait échoué avec Ginny, avec Luna, avec tant d'autres... Et elle aurait beau faire comme si, elle ne se sentirait sans doute pas à sa place chez les Insurgés. Elle abandonnerait trop de choses, trop de gens qui lui étaient précieux. Il n’en appréciait aucun d’ailleurs: son amitié avec des mangemorts lui donnait des haut-le-cœur et il avait vu le dessin d’enfant bien mis en évidence signé Scorpius M. -comme si tout ça n’était pas évident n’est-ce pas-, sa sœur le mettait mal à l’aise, sa mère devait être snob….

Tout ceci était sans fin. Tout tournoyait et tournoyait et tournoyait encore dans ses pensées.

Elle n’avait aucun droit de lui reprocher de risquer sa vie quand tous les Weasley étaient en ligne de mire. Mais elle? C’était tous ceux qu’elle connaissait et chérissait qui se retrouveraient en face. Il tolérait avec difficultés déjà le fait que Lucrezia –qui n’était qu’une amie- ne sache pas où sa loyauté résidait. Il ne pardonnerait jamais à Sue de la voir hésiter tout comme il ne se sentait pas le droit d’exiger ça.

Tout ou rien.

De quoi lui donner le vertige. De quoi se sentir coupable qu’elle que soit l’action.

Il aurait pu se gifler lui-même lorsqu’elle le fit.

Sa mâchoire se contracta tandis que ses yeux clignèrent dans le vide. La douleur était bénigne mais le bruit le fit souffler par le nez de dépit et il la laissa s’excuser quand bien même c’était à lui de le faire.

Elle l’aimait déjà.

« Mais tu ne comprends pas, je ne peux pas te perdre ! Il est trop tard Ronald, j’ai dépassé la limite, je l’ai franchie ! »

Ron hocha la tête, profondément perplexe. Un million de pensées le traversèrent en une seconde. Ils ne pouvaient pas continuer comme ça. Où ça reprenait, ou ça s’arrêtait. Maintenant. Cette histoire influait trop sur ses capacités, son sommeil, son cerveau – sa putain de vie.
A quoi bon se mentir ? Il savait très bien ce qu’il voulait.

(Il la voulait, elle.)

Sans plus réfléchir, il attrapa son visage entre ses deux mains. Les bouches se pressèrent ‘une contre l’autre en un son étranglé, un signe de réédition total. Les mains s’enfoncèrent dans les cheveux. Plus fort. Des baisers comme des tocsins. Peu importe. Elle était à lui. Ses gémissements lui appartenaient, ses lèvres lui appartenaient, son gout lui appartenaient. L’aveu coula fiévreusement dans le silence de la pièce en un souffle ravalé –trop fier pour admettre plus : « J’ai besoin de toi. » Il la toisa un long et douloureux moment, en proie à une lutte intérieure puis dans un grondement plaintif, l’attira de nouveau à lui, tirant sur son vêtement en l’entrainant vers le lit. Les lèvres étaient brutales et dures mais elles ne s’éloignaient pas. Un aperçu de ce que pouvait être la vie au campement. Elle était bien, ici, au cottage. Il savait ce qu’elle avait en tête: prendre des informations à la source et les lui donner. Niveau 9. Département des Mystères. Rookwood. L’horreur de ce qui pouvait lui arriver à la moindre infraction découverte le rendait ivre, à moins que ce ne soit la façon dont elle l’embrassait en retour. A ce stade il ne faisait même plus la différence. Il se cogna sur la commode puis sur le bas du lit et enfin la chute sur le matelas. La chambre lui semblait à peine réelle. Sue lui semblait à peine réelle également. Il avait beau la sentir sous ses doigts, la toucher, la gouter, ça ne suffisait pas. Il l’embrassa avec plus de vigueur se déshabillant, la déshabillant. C’était une terrible idée de s’attacher. Ou non c’était merveilleux. L’un ou l’autre. Ça le rendait plus fort ou plus faible. Aucune idée. Cela avait le mérite de lui faire perdre la raison en tout cas. « Ça va me rendre… tu vas me rendre dingue. »
Il eut un rire désenchanté en s’apercevant que les draps du lit étaient de soie. C’était presque drôle. Presque. Les mains glissèrent, épousant chaque courbe du corps et il se releva quelques secondes au-dessus d’elle. Elle offrait un tableau saisissant, cheveux noirs épars, les joues roses et les lèvres gonflées. Il avait mal procédé –toujours un problème avec ses fichus sous-vêtements bon sang !!- et seule la moitié de sa poitrine était visible.

C’était pire.

Ron déglutit. « Putain ce que t’es belle. »

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A world without him is godless. I’ve found no better religion than his lips,
kisses from my folded hands to bent head. His neck curls in a perfect curve
for my lips. I have fingerprints that trace his freckles. My tongue is always
seconds away from screaming his name. I take a piece of him everywhere I
go. Jaws meet fingers touch, this is god.
This is god, I will always
want him, he is god

Il n’y aurait pas de compromis. Pas de traité de paix, ni d’envolée de colombe. Tu l’avais compris dès que tu avais osé l’accuser et qu’il avait eu cette drôle d'expression. De l’incompréhension, aussi pure que votre sang à tous deux. Lui qui osait te reprocher ta propre audace, ta témérité, pourtant bien moindre, presque inexistante oui, comparé à ses actes. Évidemment, de vous deux, il était l’insurgé. L’exilé. Toi, tu n’étais jamais qu’une princesse mal dans sa peau, une brebis égarée, du moins c’est ce que t’on aurait raconté. C’est ce qu’il tentait de te faire avaler. Là avec ses yeux bleus, mer déchainée sous une tempête que tu n’avais peut-être pas déclenchée, mais dans laquelle tu t’étais, bien malgré lui, un peu malgré toi aussi, perdue. Perdue en haute mer, laissée pour morte. Seulement, si l’insurgé te dévisageait, comme on regarde quelqu’un ayant perdu la raison, toi, tu cherchais toujours en quoi tu avais eu tort. Si les rôles avaient été inversé, les faits seraient les même, le constat serait assurément pire. Dans un autre monde, dans une autre dimension, il n’y avait pas non plus de compromis. Parce qu’il était aussi entêté que toi, parce qu’il avait mis sa vie en danger, parce qu’il osait croire que tu avais fait de même en ne quittant pas les lieux. Mais il avait tort. Tellement tort.

« Je suis Indésirable n°tr…deux, c’est pas franchement dans Picsou Magazine que tu vois mon portrait Sue. » Toi aussi, tu avais vu les poster, toi aussi, tu étais consciente que le niveau de risque avait encore grimpé. Une flèche difficile à arrêter, pour ne pas dire impossible. Un danger imminent. Un risque permanent. Pour lui. Pour vous. Pour toi aussi, à quelque part, si jamais tu osais te montrer moins vigilante. Seulement, ce regard, cette façon de se secouer la tête, comme si tu frôlais la démence, tu le supportais mal. Est-ce que le roux te croyait idiote ? Est-ce qu’il était réellement convaincu que tu étais assez stupide pour croire qu’il ne courait pas de risques ? Ne voyait-il pas, que justement, c’est ce qui te faisait peur ? Il avait toujours été très clair sur ce qu’il était, sur ce qu’il encourrait d’être Ronald Weasley. Il pouvait mourir du jour au lendemain. Il pouvait être arraché à ton sein et torturé, martyr en devenir, corps à recouvrir de terre. Pour ne pas voir sa souffrance, pour ne pas t’arracher ton âme en le découvrant. Parce que la vie ne serait plus la même sans lui. Parce que même s’il t’avait mis en garde, tu n’avais pas su écouté. Comme lui en ce moment. Pourtant, toi, tu avais au moins fait l’effort. Tu avais essayé. Seulement, il ne t’avait pas facilité les choses. Alors tu le supplies du regard, tu le questionnes. Tu as tort pourtant Susanna, tellement tort de lui demander de te rassurer, de t’assurer qu’il n’en est rien. Parce qu’il le pense, à ses yeux tu n’as rien compris. Peut-être même croit-il que tu fais un caprice. Et ton cœur qui vacille devant lui, qui se serre un peu plus fort. Toi qui t’es toujours targué d’être plus indépendante, te refusant à dépendre du sexe fort, tu fixes Ron comme s’il faisait se lever le jour. Comme s’il était bel et bien l’astre, Hélios le grandiose. Dieu soleil abrutit sous la chaleur de sa propre personne, oui !

La gifle s’élance donc sans que tu l’aies réellement planifiée, sans que tu aies pu y réfléchir. Et tu t’en veux tant, par Morgana, tu aimerais disparaitre. Il devrait partir, ne plus se retourner, prendre son sac et aller loin. Loin de toi. Loin de ta bêtise, puisque c’est ce qu’il voit en toi. Loin de tes caprices de petite fille, de princesse. Loin de tout ce que tu es, de cet opposé dans lequel il a plongé les doigts, puis tout le corps. Il n’est pas trop tard pour Ronald, il peut encore se dissocier de toi. Tu ne lui en voudrais pas, pas vraiment, de faire ce choix. De préférer la liberté, la paix d’esprit, à l’ouragan auquel tu ressembles en ce moment, devant lui. Ta main tremble contre le creux de tes seins, contre ta médaille et l’autre cherche bien à l’apaiser, à te faire pardonner, mais quelque part, tu cherches déjà à adoucir la chute quand il te quittera. Parce qu’il le fera, parce qu’il n’a aucune raison de ne pas le faire, de ne pas le vouloir. Il sera mieux sans toi. L’amour est un poids en temps de guerre, n’est-ce pas ? Il vaut mieux qu’il s’efface avant que lui aussi, ait le cœur battant ton prénom. Il le faut. Et ça doit venir de lui, parce qu’il est trop tard pour toi, parce que maintenant que tu as goûté la chaleur du soleil, sa douceur, il ne peut que t’être arrachée. Tu ne pourrais pas lui tourner le dos, jamais. Si tu ne vis assurément pas seulement que pour lui, pour les reflets qui se nichent dans ses grands yeux alors que tu lui jettes au visage tes sentiments, dissimulés sous quelques dentelles, des mots ayant pour but de dissimuler, de voiler, tes propos trop honnête, tu n’en restes pas moins terriblement lié à lui. Tes mots se font alors trop dangereux, trop vivants. Des propos, des sens, qui t’exposent à sa vue et à ce qu’il peut faire de toi, qui lui donne un peu plus de pouvoir sur toi. Tellement. Il est tellement puissant, là dans tes yeux bruns, dans la terre qu’il retourne, qu’il défriche. Tu l’as proclamé roi et il faute de régner sur ce monde chaotique, il régit les palpitations de ton royaume interne. Un seul mot et il pourra tout dévaster. Un geste et tu ne seras plus qu’une ruine. Ce ne serait pourtant pas ta première reconstruction, pas le premier missile abandonné au cœur de ton monde, mais il te semble que jamais encore tu n’avais tant espérer la prospérité. La paix. Seulement, aimer quelqu’un, c’est aussi espérer le meilleur pour lui. Tu veux le meilleur pour Ronald et tu recules de deux pas, la douleur dans les yeux, la peur au ventre et des regrets s’accrochant au mensonge que tu souffle avec effort : « Tu devrais partir. Fuir. Pendant qu’il en est encore temps. Tu as raison, je ne comprends rien, je ne sais rien. Je ne dois pas te ralentir. » Tu n’as pas le droit d’être quoi que ce soit pour lui. Que du vent. Qu’un moment de passion. Une douceur qu’il s’est vu offert, mais c’est terminé. Et si tu retiens tes larmes, parce que tu lui suggère bel et bien de partir, de te quitter et de ne plus revenir, lui il s’avance.

Tu n’as pas même le temps de secouer la tête, pour ralentir votre chute, qu’il te rejoint. Deux pas magistraux puis ses mains, pour te guider à lui. Rapidement. Férocement. Il t’arrache le cœur dans ce baiser, il t’empoigne le ventre et y enfonce les doigts. Tu t’y perds, tu y meurs, mais tu ne demandes pas mieux. Tu gémis dans sa bouche et alors qu’il enfonce ses doigts dans tes cheveux, qu’il se proclame roi et maitre de ton être, tes doigts le cherchent. Le fouillent. Tes doigts s’accrochent à ses flancs, puis a son ventre, alors que tu te hisses sur la pointe des orteils, ton corps lui rendant tous ses honneurs. Tu es à lui, ton corps le chante, dans la façon dont il se cambre, sous la forme de tes mains, intrusive, avide de lui. Tes paumes moulent le contour des muscles, qui roule sous la peau, qui pousse contre la pulpe de tes doigts. La peur s’efface, remplacé par l’urgence, par le besoin. De lui. De le sentir plus près. De l’avaler, pour ne plus jamais le recracher. Jamais. Tu n’es peut-être pas à la hauteur de Ronald, tu ne seras même jamais la guerrière qu’il mérite, l’insurgée qu’il mérite à ses côtés, mais tu lui fais la guerre avec honneur. Le corps offert, les côtes bien écartées, pour le laisser prendre et remuer. Le dos cambré, les pieds léger, des pas presque dansant, une parade nuptial qui lui est réservé. Prend moi. Garde-moi. Dans ton corps. Là, entre tes côtes. Dans ton cœur. Et il s’exécute le magnifique roi des flammes, dans un regard qu’il te coule, ses lèvres en suspend au-dessus des tiennes, son regard te dévorant comme le feu lèche jusqu’à ne plus laisser que des cendres. « J’ai besoin de toi. » Même ses mots sont inflammables, ils font s’élever le brasier plus haut, plus fort. Te rendent liquide de l’intérieur. Il n’y a plus rien de léger dans sa façon de te toucher, de brusquer ton corps. Il exige. Il prend. Il arrache. Mais toi, tu offres, tu réponds avec fougue à son baiser. Des deux, qui est le plus avide ? Tu ne sais pas, tu ne sais même plus où vos êtres s’arrêtent, la limite devient flou alors qu’il t’écrase à lui, dans un vain espoir de t’enfoncer en lui. Si seulement.

Ta bouche ne le quitte plus, pourquoi le ferait-elle ? L’air n’est qu’une vague nécessité quand Ronald Weasley vous embrasse, quand on étreint la passion vivante. La douceur disparait dans les cendres des regrets, ceux abandonnés au sol, près de la cheminée, avec tes mensonges. Avec ta vaine tentative de le laisser s’échapper. Plus jamais que souffle ta raison, un hymne confirmé par ton cœur, battement puissant, douloureux presque, dans un corps qui rugit la même chose : plus jamais ! Il se met alors en mouvement, vous dirige, mais il ne connait pas bien les lieux. Il n’y a pas passé autant de temps que voulu, enfin tu parles en ton nom. Cette chambre, ça pourrait être la vôtre. Ce le sera peut-être un jour. En attendant c’est contre ta commode qu’il se cogne, forçant tes doigts à le tirer plus proche, sur son haut, sur sa nuque, les doigts courbés dans une faim dévastatrice. Tu le fais bifurquer, l’entraine vers le lit, du moins le tente. Il t’occupe l’esprit, il te fait tout oublier, tout ce qui n’est pas lui ne compte plus. Tu as oublié où se trouvait le lit, mais lui pas. Il s’y cogne, t’arrachant un sourire chancelant, là contre sa bouche, là avec ta langue pressée à la sienne. Un sourire qui disparaît dès qu’il te retourne, dès qu’il te renverse sur le lit. Délicieuse chute que tu exécutes dans un petit hoquet de surprise. De désir. Parce qu’il ne t’a jamais abandonné, parce que son corps est là, contre toi, entre tes cuisses, son ventre pressé au tien. Le cœur du brasier. Plus rien n’existe, sinon son corps, sinon ce haut qu’il cherche à arracher et que déjà, tes doigts poussent le haut, tirent. Tu le veux nu, délicieusement exposé à ta vue. Offert. Tu veux tout voir, plus encore. Et sans jamais quitter sa bouche, contre laquelle tu reviens, à laquelle tu puises ta force. Où tu enfonces ton amour. Gourmande, tu n’as plus rien à faire des hésitations, tu es à lui et ça te suffit. Tu ne cherches plus qu’une chose : redevenir sienne, l’enfoncer en toi et ne plus avoir à t’inquiéter des limites. Parce qu’il n’existe alors plus de frontière entre le lui et ce toi, bien trop vide sans lui. Creuse. Et quand ses doigts tirent sur ta robe, quand ils font gémir le tissu, tu te cambre et empoigne le bas du vêtement, pour le faire passer par-dessus ta tête.

Des mèches sombres abandonnent ta coiffure, jadis élaborée avec délicatesse, avec soin. Pour lui, pour lui plaire. Or, elle n’a plus d’utilité quand tu fais face à une envie telle que la sienne, celle qui vit dans ses yeux, celle qui gonfle entre ses cuisses. Le creux de ses reins, où ta paume gauche se presse, tes doigts attisant le désir. Toute ta pudeur fond sous son soleil, face à son ardeur et tu n’es plus que désir liquide pour lui. Une source où s’abreuver, où enfoncer la langue et les doigts. Où noyer son être. Tu veux devenir de la lave avec lui, mêler sa condition de feu et la tienne, d’eau. Pour sombrer, pas seulement dans les draps, mais en lui, en toi. Ce vous qui te comprime le cœur et te ravage le ventre. Comme ses mots le font, là, soufflés avec ce timbre rauque, cette voix qui t’arrache un frisson : « Ça va me rendre… tu vas me rendre dingue. » Un éclat de rire bourgeonne dans ta gorge, son trop mélodieux pour toi, une invitation à céder. À tes charmes. À ton corps. À cette envie qu’il alimente à coup de regard incandescent et de mains avides. Alors tu te cambres et tes mains éventrent son pantalon, sans douceur, pour le lui arracher, pour l’enfoncer plus bas sur ses hanches. Aussi tentatrice que tu te fais, toi avec ta poitrine se moulant à la sienne et ta bouche à l’orée de la sienne, vos regards s’affrontant avec quelque chose de vorace : « Alors ne me résiste pas. » Il est tellement plus délicieux de se laisser entrainer vers le fond, de se laisser couler, là tout au fond du volcan. Il n’a qu’à essayer, qu’à te laisser le plaisir de l’enfoncer jusqu’au plus profond des eaux. Mais il a un éclat de rire qui te fait remonter, pareil à quelques battements de jambes puissantes, de quoi faire émerger le bout de ton nez. Que se passe-t-il ? Déjà tu cherches la source de son trouble, tu te tortilles presque, insouciante. Parce que jusqu’ici, le monde avait disparu, mais maintenant, tu cherches à le ramener. Un effort difficile. Compliqué, surtout quand il est là, contre toi, à reprendre vos ébats, à te redécouvrir. À te refaire sienne, au creux de ses mains, du bout des doigts, que tu rêves de voir enfoncer en toi. Jusqu’à s’y perdre, jusqu’à t’égarer. Pour lui, tu es prête à tout oublier, à ne plus être. Tu le supplierais presque du regard quand il se redresse, quand il est presque hors de portée. Aguicheur.

Que voit-il quand il te regarde ? Que pense-t-il ? Les questions tourbillonnent, mais aucunes ne s’accrochent à toi, aucunes ne trouvent de prises sur ta chaire ou dans ton esprit. Le désir brouille tout. L’amour repousse le reste, les doutes et les craintes. Tu n’es que plaisir vivant, allongée là, sous lui, tes doigts tirant sur le rebord de son sous-vêtement. Tu ne ressens pas même la brise, qui entre par les fenêtres entrebâillé, contre ta poitrine à moitié exposée. Tu ne ressens rien sauf cette faim de lui. Elle balaye tout le reste et tu le supplie du regard, les dents enfoncées contre ta lèvre inférieure. Reviens. Faufile-toi en moi. Laisse-moi te goûter. Tu bouges légèrement, offertes, les cuisses entrouvertes, alors que tu repousses quelques mèches de cheveux de ton visage. « Ron… » que tu geins tout bas, avec chaleur. Mais il lance les offensives aussitôt. « Putain ce que t’es belle. » Tu bats des cils, deux fois puis trois, avant de sourire, la lèvre toujours prisonnière de tes dents. Puis, aussi rapidement, aussi abruptement qu’il t’a lancé son compliment, qu’importe son langage et même si ta mère serait offensée qu’on ait osé te complimenté tout en disant ‘putain’ pour commencer, tu te soulèves sur un coude, pour revenir à lui. Pour plaquer ta bouche à la sienne, pour y perdre tout ton air. Tu t’improvise sirène, enfonçant ton bien trop séduisant marin avec toi. Ta main libre lui arrache son dernier vêtement, vestige d’une vie passé. Parce qu’ici, dans cette mer de drap, de soie, il n’existe plus rien d’autre. Et tu le veux nu. Encore. Toujours. Sa peau a un éclat bien trop érotique, sa nuque une courbe sensuelle et tu gémis quand ses reins trouvent les tiens, quand il gronde combien il est homme, dans la douceur de ce qui te rend femme. Les vêtements ralentissent la chute, les tiens évidemment, mais ils n’ont aucun pouvoir sur l’envie, sur votre faim. Or, Ron ne mange assurément pas assez, toi non plus et il n’est plus même question de nourriture. Vos corps entre en friction, créant des raz de marée, préparant la venue d’un tsunami, prêt à tout dévaster. Ravager. Un mot qui roule dans ton corps, qui vibre là, contre lui, entre vos jambes. Un verbe que tu veux redécouvrir avec lui.

Alors tu le renverses, sans douceur, sans demander la permission. Il y a quelque chose de plus brusque entre vous, et la soie ne dissimule jusqu’ici aucune douceur à vous rendre. Tu lui fais donc la tendresse avec la même passion que lui, tu te hisses sur lui, dévore sa bouche avec amour, puis te hisses sur ses hanches. Là, le haut du corps dressé, tu te proclames reine en retirant la dentelle te couvrant la poitrine. À moitié nue, plus exposée encore, tu mets en marche le ressac de tes reins, mouvement sensuel, mouvement tortueux, alors que tes mains fouillent gracieusement tes cheveux. Pour les libérer. Pour faire de toi une nymphe, créature du vice, diablesse qui dévore du regard son butin aux cheveux flamboyant. « Et toi… » que tu souffle, d’une voix qui n’est pas la tienne, de celle qui appartient à la créature qu’il a découvert en toi, de cette femme que tu n’as jamais osé être. Parce que ce ne sont pas ce que font les bonnes filles. Les mèches sombres retombent, une à une, dans ton dos, se recourbent dans ton cou et viennent même, pour certaines, dissimuler ce qui est sien. Ce que tu lui offres dans cette moitié de nudité. Faute de mieux, celle de la dentelle qui te cintre encore la taille en fait, tu lui fais l’amour des yeux. Tu le dévore oui, avec appétit. Gourmande succube. « Est-ce que tu sais seulement à quel point tu es désirable, Ronald Weasley ? » Son nom roule sur ta langue alors que tes mains quittent tes cheveux et que ton corps se met en marche, douce ondulation qui vient s’écorché à son roc. Plus fort. Assez pour t’arracher un gémissement étouffé. Un son à peine articulé. Parce que tu veux le regarder, parce que tu le trouves sincèrement beau. Avec son corps à la chaire lumineuse, les tâches de rousseurs attirant le bout de tes doigts, et sa pomme d’adam te faisant saliver. Tu pourrais y mordre à pleine dent, par Morgana. Tu le veux. Le voudra probablement toujours et d’ici quelques heures, cette idée te fera peur. Pour le moment, elle se contente de faire s’imprimer plus fort tes hanches aux siennes, de rendre votre contact à la fois douloureux et délicieux. À la fois trop près et trop loin. Il ne reste qu’une chose à dire, pour le lancer sur toi et avec une témérité qui te vient de lui, inspiré par la douceur de ses cils et le goût délicieux de sa bouche, tu la souffle : « Prend moi. »
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“You are the universe in ecstatic motion.”

"

Très honnêtement ? Il n’avait rien vu venir. On lui aurait dit qu’en recueillant une âme en détresse au cœur de la foret de Daeva l’aurait conduit à tout ça, il n’aurait jamais gobé le conte. Elle lui arrachait des frissons et des rires et dans le top 5 de ce qu’il préférait au monde, elle avait largement sa place (les quatre autres éléments étaient –dans le désordre- manger, se balancer sur une chaise, des bains à bulles et entendre des trucs craquer quand il cognait sur quelqu’un qui l’énervait).

Il eut bien un soubresaut dans le corps lorsqu’elle s’amusa à jouer de lui, un bond au creux du bas-ventre qui trahissait son envie de répondre au baiser avec la même fureur, de faire la même chose, un soupir de tout son corps, un "Enfin!" de réjouissance comme s'il allait être possible de consommer des retrouvailles bien méritées.
 C’était peut-être après tout la seule touche positive qui regorgeait de leurs séparations chaotiques : les bouches s’entrechoquaient avec un nouvel espoir sans cesse renouvelé, qui donnait un élan lumineux à leurs étreintes. Ron se languissait tout de même de pouvoir passer au reste, quand ils auraient plus de temps. Quand la guerre serait finit (si elle finissait un jour). Si tout ceci était on ne peut plus nouveau pour lui, il aurait aimé tester les matins crapotins où le soleil les cueillerait au lit, les longues nuits à rire les jambes entremêlées, les après-midi enfin passé à travailler l’un près de l’autre dans un calme admiratif. Des rêves et des chimères certes, mais Ron était du genre à désirer l’impossible et à ne pas vouloir autrement.

« Et toi… Est-ce que tu sais seulement à quel point tu es désirable, Ronald Weasley? »


Il eut un rire superbe.  Pour un peu, il y croirait presque. Hermione avait totalement oublié de lui envoyé un fax à propos du fait d'être désirable. Elle gonflait son égo qui n’était pourtant pas vaillant dans ce genre de sphère. Il avait si peu côtoyé de filles de cette façon qu’il n’avait sincèrement aucune idée de ce qu’il faisait. Son corps répondait pour lui la majeure partie du temps et c’était en de furtifs regards qu’il prenait note instinctivement de ce qui semblait plaire ou pas à la jeune femme. Ses traits se détendirent tout à fait lorsqu’elle ondula à son tour, comme si elle venait d’elle-même obtenir son dû et qu’il payait un impôt inconnu. Il n'aurait su dire quand exactement il s'était habitué à ses baisers, à sa peau sur la sienne et avait commencé à tout réclamer avec insistance. La guerre se chargerait de dispenser avec beaucoup plus de parcimonie les étreintes possibles mais Ron s’y lançait avec une ardeur confondante.

Sa question lui arracha un sourire conquis. Bon sang. Il faudrait qu’il cogne un mur, un arbre, un mangemort pour rééquilibrer les forces de l’univers après ça. C'était urgent. Sauf que... Son corps n'était  pas du tout de cet avis et il s’assouplissait sous le souffle et les baisers de Sue, le forçant à fermer les yeux à demi et à renverser légèrement le visage en arrière, le soulèvement de son torse répondant à celui de sa gorge alors qu'elle se faisait sirène entre ses bras.  La présence autour de ses jambes manquait de le faire gémir d'envie. Tant mieux si leur relation rendait tout impossible. Tant mieux.  Il ferait mentir les dés lancés. Ils y arriveraient, malgré les dissonances. Elle était opiniâtre, il était revanchard mais pourquoi vouloir du simple quand on pouvait avoir du merveilleux?
S'il y avait bien quelque chose qu'il savait, et ce sans aucune fausse pudeur, c'est qu'on l'oubliait rarement (en général, ce n’était pas nécessairement quelque chose de positif mais enfin on était ce que l’on était). Exit le temps -amer- où Slughorn ne savait même pas dire son nom.
 C'était valable pour elle aussi cela dit. Elle lui avait un jour dit qu’elle était l’invisible de la famille et il peinait franchement à le croire.

Son corps répondait déjà au sien de manière obscène. L’enthousiasme sensuel le rendait on ne peut plus heureux. Certes, il aurait fallu que tout ça s’arrête mais il était trop tard.

« Prend moi. »

C'était un ordre dans la voix rauque ou, en tout cas, ça y ressemblait fortement. Ron se redressa en la retenant contre lui d’un bras agile. « Et si je dis non? » Il souleva les sourcils dans une expression rieuse, l’embrassant à nouveau à pleine bouche avant de s’ajuster en elle comme pour faire mentir ce qu'il venait d'avancer. Comme s’il avait le choix. Il ne répondait dignement plus de rien quand elle coulait sa tyrannie amoureuse sur sa peau ni quand elle s'offrait  à lui de cette manière. D’un regard du coin de l'œil, Ron eut une grimace. Trop belle, trop baisable, et c'était pire quand on la connaissait vraiment. Il n'avait jamais eu la moindre chance n’est-ce pas? Ni ici, ni sous la tente.
De la difficulté de la faire sortir de son corps puis ensuite de sa tête et ensuite pire.
Il se laissa retomber en arrière, les mains glissant sur l’épiderme des hanches, le contact lui arrachant des frissons continus d'excitation; puis il releva les yeux pour admirer sa fièvre. Un hoquet de chaleur. La façon dont elle montait et descendait, les cheveux qui glissaient sur la peau, les gémissements saccadés. Elle semblait au bord de la jouissance à chaque nouveau coup, à chaque friction qu’il imprimait en elle et ça lui brouillait l’âme. Ses aveux qui n'en étaient pas et qui contribuaient seulement à la rendre plus attirante encore, si péniblement désirable ; son envie d’elle sinuait sournoisement dans son ventre, dans une longue caresse ascendante, s'échappant en un soupir affamé qui mourrait encore et encore et encore et toujours dans l'ouverture si engageante de ses lèvres.

(Il commençait à comprendre l’expression de ‘petite mort’.)

Sans même s'en rendre compte et se refusant de toute façon à l'admettre, il avait fini par être fou d’elle. Ce fut à dessein qu’il ne la débarrassa pas de la dernière pièce de vêtement qui la recouvrait à peine. De l’anarchie sur une poupée. Une métaphore parfaite de ce qu’il lui donnait. Il ne l'aida pas tout de suite (qu’il la laisse s'acharner sur lui avec un désir palpable propre à lui soulever les sens). Il l’empoigna solidement aux reins lorsqu’elle eut la décence - la décence, oui - de se dévêtir complétement, laissant finalement ce pauvre soutien-gorge glisser au bas du lit. Désirable, il ne pensait pas l’être au jour le jour et n’en avait franchement rien à foutre, mais en cet instant précis, Ron sut que l’électricité des corps jouerait toujours en leurs faveurs. L’épanouissement irradiait en une liberté accrue et Ron lui glissa entre deux râles qu’elle allait le tuer… non… qu’elle allait lui rappeler que jamais il n’aurait envie de mourir maintenant. Pas quand il pouvait la prendre à foison, pas quand il espérait la voir fondre sur lui en multiples façons. La rudesse de sa poigne sur ses hanches se fit velours tandis qu’il la retourna sur ses genoux, transformant son soupir en gémissement. Le dos pouvait bien se courber et Ron n’osa pas glisser ses doigts afin de la saisir aux cheveux –pas cette fois en tout cas- préférant la ramener dos contre son torse, noyant son épaule de baiser et guidant ses doigts vers la moiteur humide. C'était drôle, il se sentait d'humeur à lutter contre toutes les injustices maintenant. Toutes ces heures éprouvantes juste avant qui coulaient dans sa tête, dans ses veines et dans son corps.

Elle l'en nettoyait.

Il déposa une suite de petits baisers dans le cou puis l'embrassa à nouveau, tournant son visage vers lui, l’obligeant à se cambrer sous les ondulations persistantes. Il pourrait la toucher partout à la fois, il le ferait. Ses yeux s'assombrirent mais n'en soutenaient pas moins avec fixité l'impudeur de son regard; et un soubresaut de sa respiration, plus violent que les autres, ne lui laissa pas d'autre choix que de gémir en se soutenant à demi sur elle. Le front désormais plaqué contre la naissance de son cou, ébloui de volupté et soumis à un plaisir trop longtemps différé. C'était sans doute ce qui l’acheva quelque part : il était trop excité, trop disposé à la remplir, le corps en phase avec son esprit - corrompus jusqu'au dernier degré de lubricité.

« C’est vraiment… mais vraiment… une méthode de serpentarde. » finit-il par ronchonner, transporté encore, tandis qu’elle tremblait contre lui. Par jeu, il lui pinça l’épaule de se dents sans pour autant mordre et l’entraina dans une chute lente sur les draps. « Avoue que c’est pour que je ferme ma mouille à propos de tout ça… »  Ron eut l’honnêteté de sourire. Il l’avait voulu tout autant, non? Inutile de lui mettre la séduction entièrement sur le dos. « Peut-être que j’ai eu envie de toi toute la journée aussi…. J’sais pas. P’tet. »
Ron s’étira en jouant avec les cheveux de la jeune femme, le torse se soulevant, cherchant l’air qu’il avait perdu quelques minutes auparavant.

Il devait lui dire qu'il ne restait pas. Enfin qu'il ne resterait même pas au campement pour les quelques jours à venir.
Ça l’embêtait cela dit. Ils étaient bien, ce n’était pas la peine de gâcher. Elle allait s’inquiéter, lui allait s’inquiéter de la voir s’inquiéter.

De la branlette d’inquiétude quoi.

«… ça va paraitre bizarre comme question, mais c’est toi qui a tout décoré ? C’est vachement… » Il retourna son visage vers la table de chevet ou une fleur résidait puis regarda Sue. « C’est vachement girly. Princesse. » Il eut un sourire taquin. Le petit con, il se croit drôle en plus.
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We are animalistic in our long distance love, hungry mouths, hot flesh, it’s all the same. We do not recognize manmade borders. The truth is I will love you 3 or 3,000 miles away.
Some Things Can’t Be Controlled.

L’atmosphère de la chambre change encore, sous le rire du rouquin. Son divin. Son délicieux, qui t’arrache un sourire, même à moitié nue, exposée dans une candeur qui n’a rien d’innocente. Parce que le roux te séduit un peu plus fort dans son incrédulité, dans sa jeunesse, dans ses jeux presque enfantin. Il ne te croit pas. Pas vraiment, mais tes hanches insistent, tes hanches viennent réclamer un peu de son sérieux. Un peu plus de désir. Un besoin grandiose, aussi éblouissant que son visage, là devant toi. Il ne savait pas, personne n’avait eu la décence de lui dire combien il était beau, allongé sur un lit, sa peau pâle se voulant éclatante contre les draps crème. Personne ne lui avait expliqué que chacune de ses taches de rousseurs étaient une ode à la lumière, qu’elles formaient des constellations, un ciel à dessiner du bout des doigts ou d’une langue aimante. Encore et encore. Que le futur se trouvait dans cette chaire, dans ses tâches, contraste agissant comme un aimant, sur le bout de tes doigts, qui glissent sur lui, qui suivent les dessins. Qui relient les points. Personne n’avait expliqué à Ronald Weasley qu’il était sincèrement séduisant, désirable et beau à couper le souffle, personne et c’était odieux que pareille information ce soit perdue. C’était scandaleux qu’il ne le découvre que maintenant, dans tes yeux, dans la façon dont tu le touches, dont tu te frottes à lui. Mais c’est aussi ce qui le rendait plus attachant, plus facile à aimer, plus irrésistible. Impossible à ne pas toucher. Tu insistes, tu chantes ses louanges, bel enfant oublié des siens, dont les mortels ce sont détournés trop tôt. Trop bête. Hermione ne saurait jamais ce qu’elle avait perdu, ce qu’elle avait frôlé des doigts, petite idiote. Mais pas toi, absolument pas. Toi tu l’embrasses à corps perdu, tu souris contre sa bouche et quand tu te redresses, quand tu te fais sirène, elle émergeant des flots, de ce ciel étoilé qu’il représente, tu le pris de te faire sienne. Tu veux être possédée, encore, qu’il détruise tout, qu’il rayonne en toi, mais il se joue de toi, encore. « Et si je dis non ? »

Ton cœur rate bien un battement, ton ventre se contracte et quelque chose, de la frustration, une crainte lointaine, mais aussi l’envie de relever un défi et de le battre à son propre jeu, éclaire ton regard. Oserait-il se jouer de votre désir ? De ton besoin ? Ses yeux sont rieurs, les tiens se plissent doucement, prête à jouer le jeu. Mais lequel ? Son baiser fait taire toutes les questions, fait s’écrouler les doutes et tu lui réponds avec amour, avec la même tendresse légèrement maladroite que lui, parce que trop empressée. Trop vorace. Impatiente. Comme lui. Comme toi. Vissée sur ses hanches, à transformer ton corps en un océan, à créer l’érosion entre vos deux corps, pour le soumettre à la chaleur. Au besoin. De plus, tellement plus, que tu halètes l’amour contre sa bouche, tes doigts remettant les taches de rousseurs en place, quand tu ne te cambre pas, poupée offerte, poupée brisée, ta poitrine raclant contre la sienne. Y enfonçant ton envie plus profondément, grâce au ressac, grâce à ta poitrine tendue, dans des mouvements fluides. Langoureux. Qui vont avec tes mots, des chuchotements amoureux : « Essai seulement… » et tu souris, sorcière à la douce éducation, fait coquine par l’insurgé prisonnier de tes cuisses. Et quand il te guide, quand il te conduit, faisant de tes hanches un volant, un guidon, tu te fais danseuse. Bourreau. Pas des cœurs, mais d’autre chose, de cette sensation dévorante qui vous habite le ventre. Celle qui gonfle le sien, celle qui creuse le tien. Ronald trop plein, Susanna trop vide. Un équilibre à atteindre. Mais pas trop vite. Pas tout de suite.

Tu réclames toute son attention, depuis tes hanches à ton ventre, qui vient parfois s’écraser au sien, de ta poitrine qui érafle son torse, mais aussi de tes doigts, perdus dans ses cheveux quand vos langues se font l’amour. Puis tes doigts sont partout, sur son torse, sur son ventre, alors que tu te soulèves, que tu prends appuis, éblouis par le mouvement de son torse. Ses soulèvements et ses affaissements, les frissons qui y propage la chair de poule. Ses taches de rousseurs, éparpillés avec merveille sur tout son corps. Encore et encore, te laissant pleine d’adoration, d’admiration, devant les taches de lumière, celle irradiant depuis l’intérieur de sa personne. Tu t’appliques, en observant son visage, tu te fais langoureuse malgré ton appétit, malgré le temps qui vous est toujours compté. Vous vous faites la paix, l’espace d’un instant, pour mieux vous faire la guerre par la suite. Mais pas quand tu mènes le jeu, pas quand tu te balances doucement sur ses reins, quand tu laisses tes doigts remonter le long de ton estomac, tes lèvres s’écartant pour laisser couler des soupirs de plaisir dans la chambre. Il voit combien tu le veux ? Il voit l’effet qu’il te fait, le dieu soleil ? Il brule jusqu’à ta raison, qui convulse doucement dans les mouvements, de moins en moins contrôlés de tes reins. Parce que ton chant de sirène se transforme bientôt en grondement sous-marin, le tsunami se lève et tu t’écrases à lui. Impitoyable. Violente à travers ton appétit de lui. Mais il refuse de t’arracher un nouveau bout de dentelle, il se fait gentleman, alors que tu le voulais animal. Tant pis. Les jambes tremblantes sous le désir, sous l’urgence, sous la chaleur qui t’inonde le bas des reins, tu te soulèves et t’arrache, toi-même, le dernier vêtement. Il suffit d’un peu de coordination. Une jambe, puis l’autre, le tout dans un presque état de flottement, les mains de Ron te soutenant, t’aidant à rester tout près et à la fois trop loin. S’il t’a assuré avoir besoin de toi plus tôt, il en va de même pour toi. Tout ton être se tend vers lui, depuis tes reins à tes doigts, ta bouche retrouvant avec soulagement la sienne. Le temps de quelques baisers, le temps de presque le glisser en toi, le souffle tremblant, tout autant que tes jambes. Que ton ventre. Dans un état de désir à la fois délicieux et douloureux, répété, encore et encore, jusqu’à ce qu’il n’en puisse plus. Jusqu’à ce qu’il chuchote à ton oreille aussi et qu’il t’arrache des ronronnements sous ses mots. Cela dit, maintenant que vous êtes nus et que vos épidermes se mélangent, que la barrière charnelle se fait floue, tu n’as que peu à faire de la mort. Elle peut bien venir vous cueillir, elle ne te l’arrachera pas, pas lui.

Il se fait roi de cette mer de soie, il se fait maitre à bord du navire, celui qui fait tanguer tes reins en même temps que ton cœur, contre lui. Autour de lui. Tu gémis quand il te retourne, quand il te fait enfin sienne, tes dents s’enfonçant aussitôt dans ta lèvre, tes doigts tirant sur les flots doucereux des draps. Ton corps s’arque, s’offre et le guide plus loin, jusque dans les lames de fond, là où le courant est plus fort. Puissant. Tes orteils pointent par réflexe et pour lui, tu te refais sirène, tu chantes le plaisir, tu gémis et tu retombes à moitié contre son torse, la gorge offerte et les yeux levés vers le ciel. Celui que tu pries pour que ça ne s’arrête jamais. Une main se faufile dans ses cheveux, pour les empoigner avec quelque chose d’empressé, de féroce. En réponse aux mouvements, douce violence, de vos reins. La pluie de baiser qu’il fait pleuvoir sur ton épaule, trouve moyen de s’enfoncer jusque dans ta poitrine, à fuir jusqu’entre les côtes bien écartées et tu te mords à nouveau la lèvre, pour ravaler le plaisir, pour le garder. Pour ne pas l’ébruiter. Un réflexe inutile, une habitude, qu’il annihile pourtant, de ses doigts curieux. Tu respires à coup, trop occupée à ressentir, trop éprise des ondulations de vos corps de mieux en mieux coordonnés, chorégraphie érotique qui enfonce tes doigts dans ta propre cuisse. Pour mieux aller à sa rencontre, pour contrôler pleinement ton corps et ses caprices. Ses exigences étant visiblement les mêmes que celle de l’insurgé, sa bouche redécouvrant la tienne, vos halètements, vos gémissements fusionnant en même temps que vos corps. Il t’éblouit, à coup de bassin, de la pression douce de sa langue, d’un regard brillant d’un désir titanesque. Il t’anéantit, toi et tout le reste. L’inquiétude de le voir repartir, celle qui reviendra en toi, dès qu’il t’aura offert son clin d’œil, son corps lécher par les flammes vertes. La peur, celle qui te fouille toujours l’estomac, quand il n’est pas avec toi, quand il n’est pas nu et insouciant, à sourire et à rire. L’absence, la perte, ce sentiment de manque, parce qu’il ne sera pas là, avant longtemps ? Avant quand ? Les dates n’ont pas de prise sur les héros, toi aussi tu le sais. Mais maintenant, quand son corps se fracasse au tien, quand il gémit en chœur avec toi, quand il enfonce ses doigts plus forts contre toi, il est seulement tien. Amour éphémère. Fantasme persistant.

Alors tu chutes avec lui, tu perds même pied avant lui. Tu glisses alors qu’il te fixe, qu’il te boit du regard. Il ne réalise pas le pouvoir de son regard, prend tout juste conscience de celui de son corps. Tu coules partout sur lui, contre lui, le long de sa gorge, dans un cri, un presque sanglot oui, qui fait office de cri de réédition. Tu lui donnes tout, tu baisses les armes, les jambes tremblantes et les cheveux en bataille. Il t’a vaincue, mais tu as combattu avec honneur. Oh oui, par Morgana, il t’a achevée et le haut de ton corps s’effondre doucement en direction du lit, tes mains se cramponnant à la soie, alors que ta bouche cherche à la fois comment respirer et chanter ses louanges. Son chant de guerre, celui de sa victoire, rejoint alors le tien et encore tremblante de volupté, en état de flottement au-dessus des draps, tu souris. Il n’existe pas plus merveilleux que le poids du corps de Ronald contre ton dos, son front posé contre ta nuque, alors que son nez te chatouille une vertèbre et qu’il te remplit le ventre d’un feu doux. Tu ronronnerais presque sous la sensation, sous la douceur de ses mains contre toi et de son souffle, irrégulier, te chatouillant le dos. Tu en es encore à chercher ton air, ta raison, les cheveux te recouvrant les yeux, qui ne cherchent d’ailleurs pas encore à s’ouvrir, tant le plaisir vibre encore en toi, lorsqu’il reprend la parole. « C’est vraiment… mais vraiment… une méthode de serpentarde. » Il te fait rire cette fois et tu remues une dernière fois les reins, pour lui donner raison. « Mmmn… qui sait ? » Et voilà, il te mord gentiment et tu laisses filtrer un petit ronron de satisfaction, alors que tu bats doucement des cils, repoussant tes cheveux de l’autre côté de ton visage, pour lui couler un regard à la fois ravis et espiègle. Amoureuse. Tellement amoureuse de lui.

Vos corps rejoignent ensuite doucement les draps et déjà tu roules, tu t’étires, femme féline, étonnement délicate et sensuelle quand il n’est plus temps. « Avoue que c’est pour que je ferme ma mouille à propos de tout ça… » Tu souris, les cheveux épars sur les draps, la nuque exposée à sa vue alors que tu serres doucement les cuisses ensemble. Tu ne démens pas, mais tu n’avoues rien, à la place, tu croise lentement les jambes, tes talons venant effleurer tes fesses, dans un mouvement presque candide. Innocente, jusqu’à preuve du contraire. « Peut-être que j’ai eu envie de toi toute la journée aussi…. J’sais pas. P’tet. » Cette fois, c’est à toi de rire, ivre de sa chaleur, de son sourire, mais surtout, de plaisir. L’une de tes mains abandonne la soie et trouve son ventre, pour y remonter lentement, alors que tu te mordilles la lèvre. « Peut-être… » que tu souffles délicatement, alors qu’il s’étire, sublime Hélios s’étant égaré dans ton lit, jusqu’entre tes cuisses. « Mais c’est plutôt mon rôle, non ? » Tu t’étires aussi, douce ondulation des reins, ta main glissant contre sa gorge, alors que tu te presses plus près de lui pour souffler avec quelque chose d’espiègle et à la fois ironique : « il n’y a que l’élite qui ait le temps de fantasmer toute la journée durant, mmn ? » Il y avait aussi quelque chose de vrai dans tes propos, durs finalement. Les mangemorts avaient mieux à faire, les insurgés aussi, il ne restait donc que l’élite pour se prélasser et pouvoir se permettre de cuisiner toute la journée pour ensuite fantasmer sur la nudité d’un certain dieu soleil. Tu te fais pourtant adorable, un petit sourire aux lèvres, trop heureuse pour laisser la réalité te gâcher le moment présent, « nous dirons donc que c’est moi, qui ait eu envie de toi, toute la journée. » Débat clos en beauté.

Puis ses mains se perdent dans tes cheveux et tu trouves ton chemin jusque contre lui, la moitié du visage enfoncé contre sa poitrine, une jambe glissant lentement entre les siennes. Là, tout près de lui, il fait plus chaud. Il fait meilleur. Il fait bon être. Alors tu t’enivres de sa l’odeur de sa peau et tu te permets de fermer les yeux, paresseuse petite chose. Tu en oublis totalement la cloche de verre, déposée sur la table de chevet que tu n’utilises pas, l’autre croulant plutôt sous les ouvrages. Tu ne songes absolument plus aux présents envoyés par Draco, lorsque justement, Ron se permet d’observer ta chambre. Une peluche est assise sagement dans la chaise berçante, près de la cheminée, la rose ensorcelée beigne la chambre d’une douce lueur, alors que le jour s’efface derrière les carreaux du cottage, ne laissant plus filtrer qu’un rayon de lumière sur le dessin de Scorpius, encadré et posé sur un mur, unique tableau de la maison. « … ça va paraitre bizarre comme question, mais c’est toi qui a tout décoré ? C’est vachement… » Tu ouvres lentement les yeux, perplexe, pour froncer les sourcils en jetant un regard sur la chambre, sans bouger d’un centimètre. « Quoi ? » Tu devrais craindre la réponse peut-être ? Évidemment. « C’est vachement girly. Princesse. » Un sourire gagne tes lèvres, parce qu’il n’y a que Ronald pour te faire sourire autant, en si peu de temps, et tu secoues doucement la tête. « C’est faux, ma chambre est très bien et les plantes, ce n’est pas que pour les filles d’abord. » Parce que c’est bien l’élément le plus présent dans ta chambre, les plantes. Des fleurs. Des plants, suspendus, jusqu’au-dessus du pied du lit, certaine vigne grimpant même au montant. Tu te soulèves alors lentement sur tes avants bras et observe lentement la pièce, avec appréciation. Tu adores cette chambre. Tu adores son atmosphère et une presque moue aux lèvres, tu ramènes le regard sur ton amant. Et là difficile de ne pas remarquer ce qui a attiré son attention : la rose sous cloche. « Mmmn, d’accord, la rose est un peu girly, mais c’est un présent. Et en fait » tu te penches sur lui et effleure sa bouche de la tienne, lentement. Très lentement, les paupières lourdes, dans une ébauche de désir. Et là, tu murmures : « je l’aime bien moi. » Tu souris et plaque un rapide baiser sur ses lèvres, avant de l’abandonner.

Tu quittes ton lit avec énergie, un regain retrouvé à force de baiser et de chaleur. La sienne, enfoncé au plus profond de ton être. Tu ne perds pas un instant, les pieds léger, le plancher osant à peine gémir, malgré son grand âge, sous tes allées et venues, alors que tu récupères le t-shirt de Ronald. « En parlant de présent, j’ai fait une tonne de nourriture. Je sais que tu dois être pressé, mais il est hors de question que tu files sans y avoir goûté ! » Tu enfiles le vêtement sans plus attendre et secoue un peu tes cheveux, mais il n’y a rien à faire, tu as définitivement la tête d’une femme qu’on vient de combler sur des draps de soie. Tant pis. Tant mieux. Tu te recouvres les fesses et rejoins Ron, enjouée. Même si déjà tu l’imagines te quitter, t’abandonner avant la tombée définitive de la nuit. Tes lèvres s’attardes un instant contre les siennes, tes mains posées contre son torse, mais déjà tu fuis avant qu’il puisse t’attraper, t’attirer plus près. Au cas où il chercherait à t’enlacer, parce que tu ne saurais assurément pas lui échapper. Entre la nourriture ou son corps, tu sais que tu n’as que faire du périssable, que toi tu as faim de son être. Tu souris avec effort, cherches à te convaincre, encore une fois, que tu acceptes très bien la situation. Que tout ça, ne te donne pas le vertige et que son rang en tant qu’indésirable n’est pas une raison supplémentaire pour qu’il parte au plus tôt. Non, tu veux être confiante, tu veux avoir la foi, continuer d’espérer, faute de mieux. Et tu t’échappes en remettant, une fois de plus en vain, de l’ordre dans tes cheveux : « ne bouge pas, je vais chercher la nourriture ! » Tu dévales les escaliers dans un bruit étouffé, pour faire monter les plats et une table. D’accord, tu as encore fait preuve de zèle, une mauvaise habitude que le fils Weasley semble t’avoir légué, mais cette fois tu ne rougis pas quand les nombreux plats s’alignent sur la table, là dans ta chambre. Comme si vous alliez pique niquez, ce qui tout à coup, te semble une bonne idée. « Je ne savais pas ce qui te ferait plaisir… et je me suis dit que sinon, tu pourrais tout ramener à ta famille. Vous êtes nombreux après tout… » tu dis ça sans malice, ce n’est pas une critique. Seulement un fait : ils ont plus de bouches à nourrir que de nourriture à offrir. C’est une réalité, là dans les bois, au cœur de la résistance.

Et voilà, tu te tords doucement les doigts, tout en approchant. Tu ne veux pas paraître pathétique, mais tu l’es malgré tout, alors que tu grimpes sur le lit, que tu te poses près de lui. « Je sais que ça doit te sembler ridicule… surtout après tout ce vient de se passer, mais… tu… » tu baisses les yeux, fixe l’édredon et y cherches un peu de courage. Seulement, il n’y a rien que des broderies florales pour décorer l’édredon, aucune trace de courage. Meilleure chance la prochaine fois. Si seulement il y en a une, parce que par les temps qui courent, elles se font rares. Tu t’humectes les lèvres, puis redresses les yeux, en le sentant bouger. « Tu aurais le temps d’un… piquenique sur le lit ? » que tu chuchotes tout bas, presque honteuse d’être autant proprette. Une véritable princesse oui. Tu n’es assurément pas à la hauteur de ses attentes, ni de ses besoins, mais tu remets encore de l’ordre dans tes cheveux et remue doucement ta baguette, faisant s’approcher des plats. « Enfin, c’est bête. Oublie tout ça, mange tout simplement, d’accord » et cette fois, tu lui souris avec un peu plus de confiance, pour te tortiller légèrement sur place, prête à quitter le lit, alors que deux chaises se garent tout près de la table installée. Oui voilà, c’est mieux. Beaucoup mieux ! Et cette fois, tu trouves le courage de poser la vraie question : « je ne t’embêterais pas avec une tonne de question mais… les tiens vont bien ? » Ginny surtout. Est-ce que Ginny se remet bien ? Tu sais combien le sort de sa sœur le perturbait, combien il lui coûtait de ne pas pouvoir se lancer directement à sa rescousse. Et déjà, bien malgré toi, sans réellement le réaliser, ta main traine contre sa cuisse, une lueur inquiète se propageant dans tes iris sombre. Est-ce que tu tiens le coup, Ron ? Est-ce que tu veux me parler ? Est-ce que je peux me rendre utile ?
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“Longbottom, if brains were gold, you'd be poorer than Weasley, and that's saying something.” JK Rowling

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Ce n’est pas que Ron n’appréciait pas les plantes, loin de là. C’est que les plantes étaient l’habitat naturel des araignées et ça par contre il détestait plus que tout au monde.

« Je l’aime bien moi. »

De quoi parlait-elle déjà ? Ah oui. La rose. A peu prêt rien à foutre en fait. Ron –tout comme la Fée Clochette- était en général assujetti à une émotion en particulier. Il la ressentait pleinement sur l’instant présent que ce soit de la colère, de la joie, de la peur, du désir tout prenait des proportions bibliques dans l’esprit du roux, écartant les autres sentiments pendant quelques secondes ou heures selon le contexte.

Et là, à la  voir lui grignoter la bouche, Ron ne pensait plus trop aux plantes ni aux araignées dedans mais se noyait allégrement dans une sensation de confort merveilleux que le rayonnement des corps avait décuplé.

« En parlant de présent, j’ai fait une tonne de nourriture. Je sais que tu dois être pressé, mais il est hors de question que tu files sans y avoir goûté ! »

Ron eut une grimace et un geste d’incompréhension. Elle était bien là et elle n’avait pas répondu à sa question. Pendant un court instant il se fit l’effet d’être sujet d’une expérimentation pavlovienne : le lit et la nourriture. D’accord, c’était deux très très bonnes options et Ron avait toujours plus ou moins faim mais le départ en cabrioles le laissa perplexe quelques secondes et une moue se dessina sur son visage.

« J’emporterais tout ça, merci. »
Les mots avaient été un peu plus sec que prévu mais enfin, il n’était pas à faire la manche n’est-ce pas? Il pouvait très bien se débrouiller tout seul pour la nourriture. Ils y arrivaient. Les champignons étaient devenus de précieux alliés, il avait appris à pêcher dans une rivière à l'’idée d'’un sortilège de mouches et si la chasse n’était pas encore au rendez-vous, il pouvait quand même attraper parfois des lapins.

« Je ne savais pas ce qui te ferait plaisir… et je me suis dit que sinon, tu pourrais tout ramener à ta famille. Vous êtes nombreux après tout… »

Ron eut un froncement de sourcils et acquiesça sans mot. Il n’avait pas envie de lui dire qu’il n’y retournait pas pour l’instant. « Ils ne sont pas au courant. Pour toi je veux dire. » Sauf Bill. Et encore. Il ne savait pas que Ron avait revu Sue.
Ron secoua la tête dans un soupir en la voyant se tordre les doigts. Ce n’était pas compliqué de voir qu’elle avait voulu bien faire, qu’elle s’était donné du mal pour lui complaire, qu’elle avait fait ce que toute gentille fille de l’Élite faisait toujours : se plier en quatre pour leurs époux. Et il aurait du s’en sentir flatté. Sauf qu’elle semblait teinté tout ça -aux yeux de Ron- d’une charité particulière même si de bon aloi. Évidemment. S’il avait voulu se souvenir qu’ils n’avaient vraiment pas grandit dans les même milieu, elle venait de le lui rappeler.

Son sourire candide tordit légèrement le ventre de Ron qui ne voulait pas accepter cette idée de piquenique pas plus qu’il n’avait le courage de lui dire non. Il préféra tendre son bras pour qu’elle stoppe les plats en lui faisant signe de les remettre là où ils étaient.

« Sue, je viens te voir toi. Je viens pas faire de piquenique, je viens pas me nourrir ni même… » Un grognement de frustration. Il voulait qu’elle l’aide ou même qu’elle aide la rébellion. Ce n’était pas le sujet. C’était le pourquoi.

Si c’était juste pour lui plaire, autant le gifler de suite une seconde fois. Ça lui ferait le même effet.

« Je ne t’embêterais pas avec une tonne de question mais… les tiens vont bien ? »

« Je vais garder tout ça pour la route. Merci. » A chaque remerciement, le visage de Ron s’allongeait un peu plus et il se mit à chercher ses vêtements, enfilant de nouveau son jean. (la politesse n'était jamais bon signe chez le plus jeune des Weasley)
Et si c’était ça ? Une lubie de fille riche qui s’éprend du rebelle dont les posters ornent les murs de la ville ? Ça expliquerait plein de choses. Il ne voyait vraiment pas pourquoi elle s’intéresserait à lui autrement et il ne doutait absolument pas de sa bonne foi. Elle le visualisait pleinement comme un chiot trouvé que l’on dorlotait sympathiquement parce qu’il était un peu cabossé.

Trop compliqué.

« Tout le monde va bien ; Ginny… Ginny ne nous a pas été rendu dans des conditions optimums mais je suppose que c’était à prévoir de la part du Magister. » Il s’approcha de la jeune femme en lui caressant le visage et les cheveux. « Elle a été brûlé, on sait pas trop ce qu’il en a été. Les deux trois medicomages qui sont avec nous planchent dessus mais le mal a été fait.  Elle… » Ron s’arrêta, rangeant ses mains dans les poches de son jean rapiécé. « Elle s’en sortira. Physiquement en tout cas. Le reste, elle hurle, elle parle pas. Je sais pas trop. On verra. »

Ron fronça le nez, l’azur brillant. Si Ginny finissait comme leur mère, il n'était pas certain de tenir.
 Il valait mieux continuer de rouler malgré la boue qui entravait les roues. On verrait après. Après.

‘Après’ commençait à être bien chargé.

« J’aurais voulu te donner un miroir. On a des petits miroirs entre-nous, ça nous sert à communiquer. » Ron fouilla et lui tendit le sien. De forme losange, la pièce d'échec  représentant le cavalier sous fond brun luisait de manière opaque sur le miroir qui ne reflétait donc rien en cet instant.  « Mais ils sont distribués avec parcimonie. C’est surveillé.  Je te dirais si jamais je peux t’en procurer un.» Il reprit l’ustensile et finit par enfin dire ce qui devait être dit. « Je pars quelques jours en forêt. Je ne serais pas joignable. Même la médaille, je ne l’utiliserais pas. Il ne faudra pas t’inquiéter, ok ? »
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I do not see my future when I look at him. He is unpredictable and raw, temperamental and soft like rainy mornings. I couldn’t even pretend to
know what our life holds but I want it all.
I want him
I want it all

L’espace d’un instant, tu avais compris. Que tu avais eu tort. Que tu faisais mal les choses. Que tu t’y prenais mal oui. Malheureusement, le cœur a tendance à minimiser ce genre de réalisation. Il aime adoucir les contours, flouer les limites et ce qui aurait dû t’inquiéter, soit sa phrase, le ton de sa voix ou la moue sur son visage, n’eut pas l’effet escompté. Pas immédiatement. « J’emporterais tout ça, merci. » Sauf qu’il n’est pas réellement reconnaissant, non pas que ce soit le but de l’exercice, mais il y a quelque chose de dissimulé dans sa façon de le dire. Quelque chose que tu n’arrives pas à éliminer, parce que tu parles trop, parce que tu te perds dans tes explications. Parce qu’à force de vouloir trop bien faire, tu fais mal les choses. Idiote. Cela dit, tu te mérites une vérité, un aveu : « Ils ne sont pas au courant. Pour toi je veux dire. » Oh. Est-ce que tu t’attendais à autre chose ? Non, pas vraiment. Toi non plus, tu ne parlais pas de lui. Enfin sauf à Constantin, mais assez peu dans les faits. Parce que c’était délicat, parce que ce « vous » était un interdit. Ce devait donc nécessairement être la même chose pour lui, même auprès de sa famille, après tout tu portais ton nom comme certain portent des chaines. Tu ne serais jamais assez bien. Jamais assez bonne. On n’aurait jamais idée de vous relier, Ronald et toi. Parce que c’était illogique, parce que c’était fou, parce que c’était dangereux et que le roux n’avait assurément pas besoin de prendre davantage de risque. Et pourtant, il était là, près de toi, à t’annoncer que personne ne savait pour vous. Ce à quoi tu te contentes d’acquiescer. Ça vaut sûrement mieux, oui. Il n’y a pas de raison de douter, de t’inquiéter. C’est normal. Mieux. Tu es assez pragmatique pour le comprendre, pour l’accepter.

Tu aurais pourtant dû garder ton pragmatisme, parce que tes bêtises le mettent mal à l’aise. Il a probablement raison, ton bel amant, ton terrible amour, peut-être que tu n’es qu’une princesse. Parce que le pique-nique est une idiotie, parce que le surplus de nourriture était une mauvaise idée. Tu le vois dans ses yeux, dans ses gestes, dans sa posture : crispée. Il ne devrait pas être ainsi, pas avec toi. Pas dans cette chambre. Avec toi, les choses devraient être plus faciles pour lui, ne serait-ce que pour quelques heures. Or, il redresse un bras, pour t’arrêter dans ton élan, pour que tu ramènes les plats sur la table, comme une enfant prise en défaut. Ce n’est pas si en refusant la nourriture il te refusait toi, non assurément pas. Mais la frustration s’accroche à lui, à la courbe de ses lèvres, dont le sourire n’est plus qu’un souvenir. Ça ne va pas. Alors tu l’observes attentivement, se débattre avec ses sentiments, avec ce qu’il peut ou pas te dire. T’avouer. « Sue, je viens te voir toi. Je viens pas faire de piquenique, je viens pas me nourrir ni même… » Ton sourire s’étiole, s’éteint, doucement. La mer s’apaise, le ciel passe du bleu électrique à une douce grisaille. Tu te tords les doigts à nouveau, te tortille un bref instant, pour chuchoter une vague réponse, « je sais… » Oui, tu sais. Si par le passé tu as cru qu’il venait pour te demander de l’aide, qu’il avait un intérêt dans tes talents avec les potions, votre intimité change maintenant la donne. Il ne peut décemment pas être autant entiché de toi, que tu l’es de lui, ça te semble impossible, mais tu sais qu’il tient à toi. La preuve se trouve sur ton bras, dans l’impression de ses doigts. Un peu de Ronald sur toi. Un peu de cet amour qui blesse, qui élance, mais qui sait aussi effacer tout le reste, qui redonne espoir. La lumière peut aveugler, elle peut blesser les yeux, mais elle n’en est pas moins magnifique, pas moins enviable. Et tu l’aimes. Par Morgana, tu l’aimes à en avoir mal à l’estomac, les plats retournant en vitesse sur la table, à mesure qu’il te remercie. Encore et encore. Comme s’il poussait des pierres dans ton estomac. Il n’y a rien de réjouissant dans sa façon de te remercier. Tu as eu tort. Tu le comprends, aussi tu cherches à changer de sujet, à faire oublier tes caprices de petite princesse. Mais c’est une erreur de plus. Tu ne devrais pas lui parler de sa famille, vous n’êtes pas lier, eux et toi. Il n’y a que vous deux qui le soyez et encore… peut-être plus pour très longtemps si tu ne fais pas mieux. Si tu ne répares pas tes gaffes.

Il te donne d’ailleurs raison, il te fuit, se redresse et s’habille alors que tu restes seule sur le lit. Seule dans un chandail trop grand. Seule sur les vestiges de votre amour physique. Le bout de tes doigts s’enfoncent alors doucement dans les draps, encore tiède de sa présence et tu l’observes. S’habiller, s’éloigner pour mieux revenir. « Tout le monde va bien ; Ginny… Ginny ne nous a pas été rendu dans des conditions optimums mais je suppose que c’était à prévoir de la part du Magister. » Il n’y a rien à ajouter, tu te contentes de baisser les yeux. Coupable. Mais de quoi ? Tu aurais libéré Ginny si tu en avais eu les moyens. Tu n’as jamais souhaité ce genre de chose. Mais tu as été coupable, un temps du moins, de ne pas agir. Et puis, tu t’en veux d’être ce que tu es : la douce élite, celle plus subtile, celle plus tolérante mais pas moins clinquante. Celle capable de cuisiner un festin pour un seul homme, qui finalement n’en veut pas. C’est presque ironique, presque, si seulement ce n’était pas aussi bête. Puis ses mains glissent sur toi, dans tes cheveux, sur les abords de ton visage, de quoi te forcer à redresser les yeux. Navrée. Honteuse. D’être toi. Un problème trop personnel pour qu’il puisse y faire quoi que ce soit. « Elle a été brûlé, on sait pas trop ce qu’il en a été. Les deux trois medicomages qui sont avec nous planchent dessus mais le mal a été fait. Elle… » Elle ? Pendue au bout de ses lèvres, tu hausses les sourcils, inquiète. Mais pas à cause de ses mains, qui t’abandonnent, mais parce que la situation semble grave. « Elle s’en sortira. Physiquement en tout cas. Le reste, elle hurle, elle parle pas. Je sais pas trop. On verra. » Cette fois, tu avales lentement ta salive. Ta gorge te semble obstruée. Ginevra hurle, elle ne va pas bien et Ron non plus, c’est normal. Et toi, comme une idiote, tu lui offrais de manger, et avant, tu t’es lancée sur lui, comme une obsédée. Par Morgana, tu dois revoir tes priorités Susanna !

Et alors que tu enroules, par automatisme, un bras autour de ta taille, enfonçant tes doigts contre tes côtes, il reprend la parole : « J’aurais voulu te donner un miroir. On a des petits miroirs entre-nous, ça nous sert à communiquer. » L’esprit encore embrumé par l’état de sa sœur, mais aussi de son cœur, tu bats des cils sans comprendre. Des miroirs ? Communiquer ? Entre eux ? Mais déjà il te tend le fameux outil et tu l’observes en silence. Les reflets viennent semer des nuances chaudes sur ton visage, éclabousse tes yeux de paillettes lumineuse, aux reflets malheureux. Un petit sourire étire alors les coins de tes lèvres, « il est magnifique. » Comme lui, voilà ce que ton regard lui retourne, alors que tu lui rends l’objet. « Mais ils sont distribués avec parcimonie. C’est surveillé. Je te dirais si jamais je peux t’en procurer un. » Cette fois, tu comprends et déjà tu secoues doucement la tête. « Ce n’est pas la peine, je t’assure. Je… je peux attendre que tu passes. » Mais peut-être qu’il n’en a plus envie ? Il est tellement tendu, il est tellement loin en ce moment, mentalement du moins, parce que son corps est tout près du tien. Et alors que tu fronces les sourcils, que tu te décides à te redresser sur le lit, à genoux, la bouche s’entrouvrant, il te devance : « Je pars quelques jours en forêt. Je ne serais pas joignable. Même la médaille, je ne l’utiliserais pas. Il ne faudra pas t’inquiéter, ok ? » Ta bouche se referme aussitôt et tu sens la chaleur qu’il a déposé dans ton corps, se refroidir. Ta main retourne contre ton ventre, le racle à travers le vêtement du roux, qui ne t’es d’ailleurs plus d’aucun secoure. Son odeur ne t’apaise étrangement pas en ce moment et si tu le dévisage un instant, un pourquoi dans les yeux, perdu au fond de ta gorge, la vision des plats derrière lui, boudé par Ronald, suffisent à ravaler tes craintes. Soit conciliante Susanna. Si tu as su encaisser l’amour inconstant et parfois gauche de Flint, si tu as su épauler Malfoy par affection, en ployant doucement sous les humiliations et les accusations, tu peux assurément offrir la même chose au bel insurgé. Tu peux donner, sans rien demander, et tu peux acquiescer à ses requêtes. Tes ongles te font mal alors que tu quittes le lit, à ton tour. Tu ne souris plus, mais tu acquiesces. « D’accord. »

Tu aimerais lui demander ce qu’il compte faire, où il ira, s’il compte se remettre en danger, avec qui il sera, mais tout semble aller de travers entre vous depuis qu’il est arrivé dans ta chambre. Oh, l’attrait physique est toujours présent, l’appétit charnel à sut apaiser les tourments de l’âme, mais ça n’a pas duré. Tu as quitté le lit bien trop rapidement. Tu t’en veux. Sincèrement. Terriblement. Férocement même. Tu n’oses plus le questionner, tu te contentes de faire disparaitre les plats, rejoignant la table lentement. Tout s’évapore de la chambre, y compris la table et les chaises. Comme si ça allait l’apaiser, comme si ça allait tout remettre en place. Cela dit, alors que l’espace est libéré, ton esprit semble plus clair aussi. Tu pivotes alors sur place, pour le regarder, à deux bras de distance de lui. Vous êtes comme des étrangers en ce moment. Un insurgé et une sorcière de l’élite. Un fiasco et pourtant, tu souris légèrement, tout en enfonçant tes ongles dans ton flanc. « Est-ce que tu dois partir tout de suite ? » La question est somme toute innocente, elle est même soufflée avec délicatesse. Une simple question, pour vous changer un peu. Pour détendre l’atmosphère, trop lourde pour réellement appartenir à ta chambre, surtout en sa compagnie. Tu te veux conciliante, douce, pour lui. Pour vous. N’est-ce pas la femme qui se doit d’être souple, flexible ? Oui, ça tu t’en rappelles très bien, les règles de ton milieu social, celui influencé par ton sexe, ont un moment raison de toi. Tu t’inclines donc devant lui, te transforme presque en cette fiancée attentionnée que ta mère aurait tant aimée te voir devenir pour de bon. Et puisqu’il ne file pas, puisque même tes bévues, parce que la femme est toujours la coupable n’est-ce pas, ne l’ont pas convaincu de te fausser compagnie, tu t’approches de lui. Lentement, avec des pas étudiés, un à la fois. Tes mains trouvent son torse et sa chaleur se faufile à nouveau en toi, comme en signe de paix. Tu n’as jamais aimé les conflits, tu ne veux pas lui faire la guerre, pas si ça ne concerne pas vos reins s’entrechoquant, encore et encore. « Pardonne moi… je t’ai vexé, je m’en rends bien compte. » Tu redresses un regard navré sur lui, à t’en briser la nuque, une presque moue enfantine aux lèvres. Tu n’as peut-être jamais été douée dans les jeux de séduction et peut-être que tu préfères, encore aujourd’hui, la compagnie des plantes, mais tu as toujours su appeler la paix. Et c'est là, l'un de tes rares talents. Avec Flint. Avec Malfoy. Il suffit de le vouloir et la dureté peut s’effacer, disparaître dans des baisers et celui que tu poses contre le pectoral gauche du rouquin est d’une tendresse encore inégalée. Tes lèvres y traînent et tu l’implore de te pardonner, d’un regard plus doux que la caresse de tes mains, qui glissent doucement vers le bas. Pour lui enlacer la taille, pour attirer ton cops contre le sien. « Je ne voulais pas… je n’ai pas réfléchis. » Tu ne recommenceras pas. Pas avec la nourriture. Pas avec les questions. Pas avec tes caprices. Parce que tu n’as que faire de toute la bonne volonté du monde, s’il n’y trouve pas son compte.

C’est à ton tour d’attirer Ronald dans ton sillage, tes doigts s’enroulant autour du haut de son pantalon, pour le forcer à te suivre. Tu recules en direction du lit, alors que tes baisers remontent lentement contre son corps, des drapeaux blancs qui se hissent, pour atteindre la naissance de sa gorge, alors que tu te fais ballerine, petite poupée soulevée sur la pointe de tes pieds. Et tu murmures contre sa peau une offre qu’il ne peut pas refuser : « Viens t’allonger avec moi… » Il est à moitié mort contre toi, les yeux encore vitreux et le corps tiède, il mérite de se reposer. Et pour t’assurer qu’il ne file pas, tu laisses une autre part de ta personne remonter à la surface. Tu laisses la chaleur glisser sous ta peau, juste sous l’épiderme, comme un parfum délicat de fleur qui embaume tout ton corps. Pour le convaincre, pour le séduire, le bel enfant mal aimé. Par toi. Par tous les autres. Tu appelles sa chaleur de la tienne, tes bras l’abandonnant, le temps de retirer son vêtement de sur ton corps, le temps de t’exposer à sa vue. Les entailles roses à sa vue, la trace de sa main en bracelet sur ton bras, des éraflures sur le ventre et des demi-lunes de sang sur les flancs. Et là, à quelques pas du lit, tu te remets au travail, tes doigts filant avec précision sur son pantalon, pour le détacher et ensuite l’abaisser, une fois tes fesses posées sur le lit. Il se positionne entre tes cuisses et tu lui offres alors tes lèvres, le visage levé vers le soleil qu’il est. Il te cueille comme le jour trouve le matin, avec quelque chose de doux et de naturel, avec quelque chose d’éclatant, de gentiment violent. Il réchauffe ce qui a refroidit en toi et dès qu’il abandonne ses vêtements, tu le laisses t’écraser à lui. Tes jambes s’enroulent autour de lui, l’un de tes bras trouve ses épaules, puissantes et pourtant courbées sous le poids du monde et tu le guide, de ta main libre. Tu suis la marée de soie du bout des doigts, trouve l’oreiller et incline ton corps, pour que vous y plongiez. Enfin allongé dans cette mer de douceur, de chaleur, tu roules doucement avec lui, pour lui faire face, pour te soulever, le temps de tirer l’édredon sur vos corps. Le temps de le tirer, lui aussi, contre toi. À moitié sur toi oui. Contre ta poitrine, là où il suffit que tu inclines un peu le visage et qu’il étire le cou, pour que vos bouches se trouvent d’un parfait accord commun. Et tu souris, apaisée. Consolée, une main dans ses cheveux. Amoureuse, tellement amoureuse que ça te fait peur de recommencer. De faire pire. Parce que cette fois, ce sera mortel, tu le sens. « Alors dit moi… avant de sauver des demoiselles en détresse dans la forêt, qu’est-ce que tu aimais faire ? Bon, je connais ton addiction pour les Canons de Chudley hein… » un petit sourire hante tes lèvres et un bout de son nez alors que tu t’exprimes, mot aussi soyeux que le mouvement tendre de tes doigts dans ses mèches de feu. « Mais en dehors du quidditch, qu’est-ce qui te passionne, Ron ? » Il est peut-être temps d’apprendre à vous connaitre mieux ? Un peu du moins. Un bref moment volé à l’horreur de la guerre, au terrible présent. Un peu de douceur, de chaleur, avant de peut-être mourir.
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I’ve got a picture in my head. It’s me and you, we are in bed. You’ll always be there when I call. You’ll always be there most of all (all, all, all).
This is not Hollywood, like I understood.

"
« Ce n’est pas la peine, je t’assure. Je… je peux attendre que tu passes. »

Ron a un cillement qu’il n’explique pas. Il ne veut pas qu’elle l’attende en définitive. Et s’il ne revient pas? Il tente d’y penser le moins possible. Ça ne lui a jamais vraiment tiraillé l’estomac à vrai dire. Il y a une finalité abrupte dans la mort qui ne le dérange pas. Ce n’est pas tant qu’il soit fatigué –même si la guerre commence à l’épuiser- mais en plusieurs années, il a apprit à en accepter les conséquences.

« D’accord. »

La frustration lui crispe la mâchoire. Il a été trop rude dans ses mots n’est-ce pas ? Il a cette fichue manie de se montrer trop sarcastique ou d’être trop violent parfois dans ses reproches silencieux. Ça avait le don de le ramener au pire moment de ce qu’il avait vécu avec Hermione et il dévit son regard, légèrement mortifié. « Est-ce que tu dois partir tout de suite ? » La bouche s'ouvre, ronde et pâle, il ne sait plus vraiment. Il avait prévu en effet de rester avec elle le plus longtemps possible, s’imprégner d’elle sur la peau et l’esprit comme un talisman intouchable. Un sorte de talisman du téméraire qu’il était. Marcher alors que le soleil se levait doucement lui semblait une bonne idée. Daeva était vaste et retrouver la clairière risquait de s’avérer compliquée.
Du reste, il faisait peut-être tout ça pour rien. Sans doute Herpo aura t’il oublié. Sans doute ce sera t’il rendu compte qu’il s’était trompé : Ron n’avait rien d’exceptionnel. Il ne savait pas encore ce qu’il préférait: qu’Herpo soit là ou pas.

« Pardonne moi… je t’ai vexé, je m’en rends bien compte. » Il tourne de nouveau son regard vers elle et il n’est pas certain d’aimer la façon dont elle dit ça. La douce honnêteté qu’elle dégage lui semble presque un leurre durant ces quelques minutes, mais Sue a le charme intemporel et quasi vénéneux des fleurs qu’elle aime tant. Elle s’enroule autour de lui, l’apprivoise en œillades faussement timides recouverts de longs cils noirs papillonnant. Les gestes flattent, les baisers sont doux et délectables et il fond sous la grâce, les idées se liquéfient pour devenir sensation, les plaintes se désagrègent en soupirs muets et la vexation se résorbe en caresses tout juste frôlées.  

Ron ferme un bref instant les yeux dans l’ivresse passagère. Pour un peu il pourrait croire que c’est elle la semi-vénale et non pas sa sœur. Ses bras se referment sur la silhouette fragile et il a un sourire calme puis étouffe un rire dans la poitrine menue avant de remonter un peu son visage afin qu’il soit à hauteur du sien. Le bras s’enroule autour de la taille et il glisse son nez dans son cou, inspire silencieusement en la laissant poser des questions désuètes qu’il chérit sur le moment. Un peu de normalité. Enfin.

Il dépose un baiser léger à l’orée du cou, là où le sang bat fort puis la regarde.

« Mais en dehors du quidditch, qu’est-ce qui te passionne, Ron ? »

« Les jolies filles qui utilisent mon prénom. » Le rouquin se met à soulever ses sourcils dans un simili d’accès charmeur plus ou moins ridicule et fronce son nez constellé de tâches de rousseurs. « J’aime bien…. Voyons voir… j’aime bien regarder les gens faire ce qu'ils aiment, les bateaux, j’aime assez la mer en fait. Je ferais bien le tour du monde un jour avec un bateau…. Tu te rappelles quand ceux de Drumstang sont venus ? ça avait rudement la classe ! Je ferais ça et je deviendrais aurore ensuite. J’essayerais.J’ai pas ma dernière année en fait alors je crois pas que je pourrais. » Ron s’arrête et a un petit sourire complice. « Toi je sais que tu aimes les plantes et que tu organises tout très bien. T’as quand même mis des étiquettes sur toute les fioles de polynectar la dernière fois.» Il avait trouvé ça adorable à dire vrai. « Laisse moi deviner, tu ranges aussi tes chaussures en fonction du moment de la journée ou tu peux les porter non ? » Un baiser rapide qui avait un gout de sourire amoureux. « J'aime l'odeur de la terre après la pluie mais j'aime moins quand on est en train de camper, ça en fout partout. J’aime la paix aussi mais je sais plus trop à quoi elle ressemble. J’aime les sortilèges et les fizzwibizz. Avant j’aimais bien le orange mais je ne porte plus grand chose dans cette couleur : trop visible. »

Il laisse sa main choyer, glisser en savourant les courbes avec une langueur tranquille. « Et toi ? Tu as fait quoi après ton Optimal en Potion? C’est pour prendre la tête du niveau 9 que tu bosses sous psychopathes compagnie ? »
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