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sujet; DRACEZIA#3 ♱ « Shattered. »
MessageSujet: DRACEZIA#3 ♱ « Shattered. »   DRACEZIA#3 ♱ « Shattered. » EmptyMar 16 Juin 2015 - 14:06

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Shattered.



« I pirouette in the dark
I see the stars through a mirror
Tired mechanical heart
Beats 'til the song disappears » ♱
- Lindsey Stirling - Shatter me.

Ypsös est mort. Tu l’as lu dans un vieil exemplaire de journal piqué au hasard d’une errance. Ypsös est mort et te laisse sur le bout de la langue l’amertume de l’inachevé. Pas d’enfant, plus de père, et seule restait la morsure de la colère pour te faire avancer. « Je sors. » avais-tu tranché, les nerfs à vif, sans laisser à quiconque le temps de te retenir. Charles, Ypsös, Lysander, Duncan. Si les Weasley n’aimaient pas que tu t’éloignes de trop, de peur qu’il t’arrive malheur, la nécessité de sortir aurait surpassé toutes les protestations du monde. Tu avais le meurtre au bout des doigts, l’envie de torture au fond des yeux. On t’avait arraché ta chance de t’expliquer. Pas d’os à ronger pour taire le tourbillon de ton coeur. Le vide, le silence, la solitude et la trahison. Tu égorgerais le chien qui avait osé si tu mettais un nom sur le crime. Un visage sur le meurtrier. Venger un Mangemort. L’ironie est presque cruelle et une petite voix sifflante dans le creux de ton esprit te rappelle que tu n’es plus des leurs, que sa mort n’est que justice, qu’il a sans doute payé pour des actes dont tu ignores tout. Traitresse, souffle encore la brise dans le roux de tes cheveux.

On enterrait le cadavre amoché de Lysander Selwyn, ce jour-là. Et si tu t’es dirigée vers le cimetière, si tu as résolument avancé vers un tel risque, ce n’est qu’avec en tête un blond un peu trop persistant. Draco n’avait toujours pas parlé. Il était inenvisageable qu’il y passe en te couvrant. Charles, Ypsös, Lysander, Duncan, pas Draco. Tu ne le permettrais pas, quitte à ce que l’insurrection toute entière te fasse payer l’incartade. Tu devais revoir le jeune homme, le sang dans tes veines ne faisant qu’un tour à l’idée qu’il soit le prochain sur l’interminable liste des défunts. Pas lui. Et tu te maudissais intérieurement de la violence des sentiments. Barrière de glace éclatée sur l’autel de ta révolte. Tu n’étais plus tout à fait la même et la fragile Reine des Neiges tendait par instants à se montrer volcanique.

Le petit gratin mondain était venu verser quelques larmes pour le pauvre héritier perdu qui rejoignait son père, victimes de guerre. Ta mère était là, sous sa voilette sombre, tu avais même aperçu la mine renfrognée de ton père, sans nul doute horriblement contrarié par ta disparition et accusant, dans l’ombre du manoir, sa femme de tous les maux ; tu l’étouffais, Anne, et elle est peut-être morte ! Mais silhouette discrète dans un angle mort, tu n’avais pas bougé. Tous focalisés sur leur cinéma. Combien versaient vraiment des larmes pour le disparu ? Très cher disparu.

Eclat platine. Les lieux se vidaient lentement. « Serpensortia. » un murmure, à peine, et la longue créature se fraye un chemin vers la jambe d’un Malfoy arborant à merveille les teintes du deuil. Se glisser à sa cheville, remonter sous le tissu du pantalon. Monsieur Malfoy est réclamé. Et indocile fugitive, tu restes appuyée contre la surface froide de la pierre, manteau anthracite, haut et short noirs sur collants épais, seul l’éclat de ta chevelure tranchant avec la lugubre apparition que tu fais. Ton talon rencontre le mur tandis que tu ajustes l’unique gant que tu portes, au bras Marqué, qui te rappelle d’où tu viens, qui tu es. Pas de polynectar, mais en ces temps difficiles, personne ne désire s'attarder de trop auprès des sacrifiés.

« Bonjour Draco. » commences-tu simplement lorsque sa silhouette vient faire de l’ombre à ton observation jusque là attentive du sol. Ton regard remonte de ses chaussures à son visage avec un sourire en coin. « Toujours aussi élégant. Tu portes si bien la mort. » Malice sous le miel si différent de tes mots. Moins de distance, moins de retenue. Tu n’es plus tout à fait la même qu’à ton départ. « Aurais-tu perdu ta langue ? Le Maître va en être fort contrarié. » Pourquoi tu n’as rien dis ? Question en filigrane. L’animal rampant qui revient vers toi n’a droit comme récompense qu’à un mouvement de baguette qui le fait disparaître. Et le silence palpable entre vous ne fait que souligner la tension ; si tu fais preuve d’une assurance inédite, il n’y en a pas moins la brûlante saveur de l’amour que tu lui portes derrière la provocation insolente.

Fourchelangue ; italique.
(c) AMIANTE

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MessageSujet: Re: DRACEZIA#3 ♱ « Shattered. »   DRACEZIA#3 ♱ « Shattered. » EmptyMer 24 Juin 2015 - 4:39

PRISONERS • bloodstains on the carpet
Draco Malfoy
Draco Malfoy
‹ inscription : 13/09/2013
‹ messages : 8775
‹ crédits : faust.
‹ dialogues : seagreen.
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‹ liens utiles : draco malfoy w/ lucky blue smith ; ginevra weasley w/ holland roden ; calixe davis w/ audreyana michelle ; uc w/ uc ; indiana alderton w/ nicola peltz ; heath ravka w/ im jaebum ; even li w/ jeon jungkook ; jelena kuodzevikiute w/ ariana grande.

‹ âge : 23 yo (05.06.80).
‹ occupation : ancien langue de plomb (spécialisé dans les expérimentations magiques) ; fugitif et informateur de la RDP entre le 26.05.03 et le 08.12.03 ; condamné à 22 ans à Azkaban pour terrorisme, au terme d'une assignation à résidence et d'un procès bâclé, tenu à huis-clos.
‹ maison : Slytherin — “ you need a little bit of insanity to do great things ”.
‹ scolarité : entre 1991 et 1997.
‹ baguette : un emprunt, depuis qu'il est en fuite. elle n'est que temporaire et il ne souhaite pas s'y intéresser ou s'y attacher, puisque la compatibilité est manquante.
‹ gallions (ʛ) : 14086
‹ réputation : sale mangemort, assassin méritant de croupir à vie en prison pour expier ses crimes et ceux de ses ancètres.
‹ particularité : il est occlumens depuis ses 16 ans.
‹ faits : Famille.
Narcissa (mère) en convalescence. sortie de son silence depuis peu pour réfuter l'annonce de son décès ; reconnue martyr. lutte pour que le jugement de son fils soit révisé.
Lucius (père) mort durant la tempête du 03.03.2004.
DRACEZIA#3 ♱ « Shattered. » 489546spea
Spoiler:

‹ résidence : emprisonné à Azkaban depuis le 06.01.04. en fuite depuis le 08.05.04.
‹ patronus : inexistant.
‹ épouvantard : l'éxécution de juillet 02, ses proches en guise de victimes: leurs regards vidés par l'Imperium, la baguette de Draco dressée, les étincelles vertes des AK et leurs cadavres empilés comme de vulgaires déchets.
‹ risèd : un portrait de famille idéal, utopique.
http://www.smoking-ruins.com/t4710-draco-there-s-a-hole-in-my-so
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Shatter me,

I'm scared of change and the days stay the same,
the world is spinning but only in gray
20 JUIN 2002 & DRACEZIA #3






La cérémonie s’éternisait. Les compliments à l’égard du défunt se multipliaient, surtout. L’esprit ailleurs, le regard vitreux témoignant seul de l’alcool ingurgité pour supporter les longueurs inutiles de l’enterrement, Draco n’écoutait le tout que d’une oreille – dubitative, avec ça. Lysander Selwyn et lui avaient noué une relation ni positive ni tout à fait négative ; c’était plutôt une course aux éloges qui s’achevait en tragédie, un rival qui tombait avant la ligne d’arrivée. Un mangemort de plus éliminé par les insurgés et laissé dans un état indescriptible. Cruelle ironie : les défenseurs autoproclamés d’un pseudo idéal de justice n’avaient rien à envier aux plus impitoyables sbires du Magister… Sous la surface neutre et poliment inexpressive de son visage, Draco était imperméable aux manifestations de peine et de sympathie qui l’entouraient ; il avait hésité à faire front commun avec Simon en brillant par son absence, avant de changer d’avis : à quoi bon prendre parti contre un mort ? Qui plus est, pour ensuite écoper de ragots et de demandes de compte qu’il pouvait éviter en faisant une simple apparition.

Comme à chacun des multiples enterrements qui s’enchaînaient depuis des mois, il laissait ses pensées vagabonder en direction des innombrables obligations qui l’attendaient encore avant qu’il ne puisse s’accorder une halte bien méritée à son appartement. Pourtant, lorsque le Mage responsable de la cérémonie y mit enfin le terme tant attendu, le blond ne bougea pas d’un pouce, cloué sur place. Les sorciers venus se recueillir une nouvelle fois sur la tombe du jeune père décédé s’éloignaient lentement, tandis que lui restait cloîtré dans son immobilisme, Une vague de frustration et d’inquiétude curieusement entremêlées enflant peu à peu en lui. Et pour cause : un serpent s’était faufilé jusqu’à sa cheville, sous le tissu du pantalon, pour se lover autour de son mollet comme si l’épiderme qu’il y avait trouvé s’avérait être son territoire. Il ne lui en fallait pas plus pour reconnaître l’une des créatures de Luce, et il s’efforça de se faire discret lorsqu’il bifurqua dans la direction indiquée par la tête que pointait subrepticement la créature sous son pantalon. Il lui fallut parcourir tout de même plusieurs mètres avant d’apercevoir celle qu’il cherchait – apparemment, elle n’était donc pas entièrement inconsciente – et il s'interrompit le temps d'ingurgiter quelques gorgées alcoolisées avant d'allonger le pas pour la rejoindre, rongeant rapidement la distance qui les séparait encore.

« Bonjour Draco. » Il ne répondit pas, occupé à la détailler rapidement pour s’informer de son état. Et puis il avait beaucoup de choses à ravaler, à commencer par un sentiment de trahison teinté de fureur et une inquiétude inavouée… « Toujours aussi élégant. Tu portes si bien la mort. » Elle affichait une assurance insolente, tellement loin de l’attitude dépressive et de la fragilité qu’elle avait laissé percevoir malgré elle durant leurs derniers tête à tête… sa dégaine même était plus décontractée, plus seyante peut-être – elle portait sa rébellion sans complexe aucun. Il en avait la nausée. Elle avait changé, en si peu de temps. Ils l’avaient changée. « Aurais-tu perdu ta langue ? Le Maître va en être fort contrarié. » Le Maître. « Tu as perdu le droit de le mentionner », rugit-il tout bas, comme le fanatique qu’elle était toutefois bien placée pour savoir qu’il n’était pas tout à fait. Et de cracher, hargneux et mal à l’aise : « Enlève-moi ça. » Il avait désigné sa cheville d’un mouvement de menton, les lèvres plissés par l’aversion. Elle connaissait son dégoût des serpents depuis les jeux sadiques de Nagini. Elle s’en amusait à ses dépens. Et s’il n’avait rien dit jusqu’alors, tout était aujourd’hui raison de plainte, parce qu’il lui en voulait. « J’en ai assez de la manie qu’ont tes reptiles de s’accrocher à moi, tu pourrais tout aussi bien leur ordonner de me transmettre tes indications à distance. » La revendication formulée, les iris anthracite et quelque peu égarés consentirent à croiser le regard vairon, au risque de laisser transparaître leur blessure. « Ou ne rien me transmettre du tout. Nous n’avons plus rien à nous dire, tu as déserté. » Ce n’était pas synonyme de tu as trahi ta communauté. C’était personnel – Je t’ai fait confiance, soutenue, et tu m’as trahi. « Traîtresse jusqu’au bout des ongles, » remarqua-t-il à mi-voix en la détaillant de nouveau, « tu t’identifies aux Weasley ? » Ses mèches d’un roux flamboyant balayaient ses joues presque trop rosées pour être celles d’une fugitive. Elle n’avait pas semblé si vivante lorsqu’elle vivait encore dans le luxe. Elle n’avait pas semblé si épanouie à ses côtés et l’échec avait un goût amer. La fureur grondait, mais à l’encontre surtout de la silhouette qui se dressait entre eux, invisible et tangible à la fois… Fred Weasley. « Alors, tu te plais parmi les dissidents ? Ils déciment et détruisent au même titre que nous, mais peut-être leurs crimes te semblent-ils plus nobles que ceux de nous autres mangemorts ? » persiffla-t-il avant de faire un pas dans sa direction et de laisser la douleur l’emporter sur la rage. Le sang-froid n’avait pas été de mise une seconde depuis qu’il l’avait rejointe et à présent, c’étaient les convenances qu’il bafouait pour envahir son espace personnel, encadrer son visage de ses mains mi-exigeantes mi-quémandantes. Il voulait qu’elle vacille, qu’elle perde de la superbe qu’elle avait acquise loin de lui, qu’elle ait besoin de lui comme autrefois. Il ne connaissait pas l’insurgée bravache qui paradait devant lui. Il connaissait la mangemort aux idéaux vacillants, la funambule farouche qui luttait pour ne pas s’écrouler du fil instable qu’était son existence. C’était celle-ci, qu’il préférait. Celle qui ne courait pas à l’aventure, future proie du système, future cible des Rafleurs et de la colère du Maître qu’elle avait offensé. « Reviens. » Ton pressant, exigeant. « Reviens. Personne n’en saura rien – j’ai soutenu la théorie de l’enlèvement pour apaiser la suspicion du Lord et de la BPM… Aramis me fait encore confiance, mais ce n’est qu’une question de temps avant qu’il ne remette cette version en doute. » A cet instant il se fichait de ses barrières, de ses réticences, de ses revendications, de ses choix ; pourquoi avait-il fallu qu’elle cesse tout à coup de se plier aux règles comme elle l’avait fait jusqu’à présent ? L’envie d’arracher ses mèches rousses offensantes le ravageait. C’était un détail pourtant, un détail. Désagréablement symbolique. Un peu plus de terrain cédé aux insurgés, et perdu pour lui. « Je ne pourrai pas te protéger si tu retournes auprès d’eux. Et notre entente tacite sera caduque : tu ne pourras plus rien pour Scorpius ou moi, si tu les choisis. » Cordes sensibles. Ou peut-être pas ? Peut-être avait-elle menti, peut-être son attachement n’était-il que prétention. Un jeu temporaire auquel elle s’était prêtée pour l’utiliser à ses fins, une manigance habile à laquelle il avait cédé. Ses mains s’arrachèrent à elle comme si le contact lui avait calciné les paumes et il plissa les yeux, soudain méfiant. Versatile. Merlin, il ne savait pas que croire. Il ne savait plus.


Dernière édition par Draco Malfoy le Lun 20 Juil 2015 - 3:20, édité 3 fois
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MessageSujet: Re: DRACEZIA#3 ♱ « Shattered. »   DRACEZIA#3 ♱ « Shattered. » EmptyMer 24 Juin 2015 - 13:12

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« I pirouette in the dark
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- Lindsey Stirling - Shatter me.

« J’en ai assez de la manie qu’ont tes reptiles de s’accrocher à moi, tu pourrais tout aussi bien leur ordonner de me transmettre tes indications à distance. » Il avait toujours accepté cette particularité, tu n’avais jamais senti l’once d’un jugement, malgré la tension qu’il exprimait en présence des rampants. Tu ne t’étais jamais sentie déviante à son regard clair, jusque là. Jusqu’à cet instant, ce reproche presque craché. Peut-être aurais-tu eu un mouvement de recul, avant, avant la fuite, avant la reconstruction mais tu décides de ne lui offrir qu’une impassibilité terrible, pire encore que toutes les protestations ou les blessures que tu aurais pu exprimer. Rien, c’est pire que tout. « Ou ne rien me transmettre du tout. Nous n’avons plus rien à nous dire, tu as déserté. » Il est furieux. Il en a le droit. Et tu le laisses débiter ses reproches sans un mot, attendant que la crise passe, les bras croisés ; enfant blessé. « Traîtresse jusqu’au bout des ongles, » « Un problème esthétique peut-être ? » Ca t’a échappé, une réponse mordante, soulignant l’ironie du sort : le monde ne se décidait-il donc à te regarder qu’une fois extirpée du moule, des conventions ? Tu étais certaine que ton père aurait eu le même type de réaction, à te décortiquer des yeux pour dénoter les variations. Suicidaire, personne ne s’en souciait. Libre, le look devenait-il important ?

« Tu t’identifies aux Weasley ? » C’était donc ça. Draco Malfoy faisait une allergie à la teinte flamboyante de tes cheveux. Et tu n’as pas pu dissimuler le fait qu’il touche à un point sensible, faisant se froncer tes sourcils dans un air contrarié ; ne glisse pas sur ce terrain. Aucun des rouquins n’avait conscience du risque que tu prenais en t’aventurant si près de l’élite, droit entre les griffes du garçon dont ils mettraient tous bien volontiers la tête à prix. « Pourquoi poser une question dont tu ne veux pas la réponse ? » La voix s’est faite plus douce. Il n’a pas besoin que tu justifies ton apparence, il sait mieux que quiconque, il a été plongé dans tes souvenirs les plus intimes, dans tes failles, dans l’excès de tes sentiments.

« Alors, tu te plais parmi les dissidents ? Ils déciment et détruisent au même titre que nous, mais peut-être leurs crimes te semblent-ils plus nobles que ceux de nous autres mangemorts ? » Tu n’as pas eu le temps de réagir, de reculer, de t’échapper. Ses mains autour de ton visage t’ont arraché un frisson, bousculant le calme, une brise douce-amère sur un coeur qui apprivoise tout juste le fait d’accepter d’aimer. Accepter d’aimer, trop tard, toujours. Tu n’as pas envie de regretter. Tu ne veux plus pleurer sur tes actes réprimés, sur tes silences, tu ne veux plus ressentir l’acidité de l’échec en apprenant que quelqu’un est mort trop vite, trop tôt, sans te laisser l’occasion de montrer ce que tu caches derrière tes rejets, tes dénis. Alors tes doigts sont venus rencontrer les siens, le dos d’une main, dans une caresse presque tendre, bien qu’hésitante. Je suis tellement désolée. « Reviens. » Comment pouvait-il te demander cela après avoir souligné ta traitrise, après t’avoir fait remarquer que tu ne pouvais plus mentionner Le Maître ? La contradiction te surprenait car Draco n’était pas homme à tolérer une évasion pareille, un tel retournement de veste. « Reviens. Personne n’en saura rien – j’ai soutenu la théorie de l’enlèvement pour apaiser la suspicion du Lord et de la BPM… Aramis me fait encore confiance, mais ce n’est qu’une question de temps avant qu’il ne remette cette version en doute. »

Stop. Stop, il fallait qu’il se taise. Culpabilité. « Je suis une traitresse à mon sang. On ne couvre pas les rebelles, Draco. » C’aurait pu être tranchant, agressif pourtant le ton était doux. Doux comme le contact que tu offrais. Tu n’avais plus besoin de lui cacher, d’être enfermée dans les carcans du passé. « Je suis venue te dire de cesser ça. Cesse de prétendre que tu y crois. Va voir le Magister et dis-lui ce que tu sais. Je préfère mourir de ta baguette que te savoir en danger par ma faute. » En danger parce que si on découvrait qu’il avait menti, si Aramis dévoilait son jeu, il paierait le prix de sa bêtise. Bêtise touchante mais bêtise tout de même. Lui qui savait tant sacrifier pour le masque de la fidélité, ne pouvait décemment pas chercher à t’aider plus longtemps. Tu étais partie. Il devait apprendre à te haïr, au même titre que les autres. « Je ne pourrai pas te protéger si tu retournes auprès d’eux. Et notre entente tacite sera caduque : tu ne pourras plus rien pour Scorpius ou moi, si tu les choisis. » Silence. Tu t’es redressée, presqu’imperceptiblement, blessée qu’il tire sur ce genre de ficelle. Ton bras est retombé le long de ton corps mais tes billes claires n’ont pas lâché les siennes. « Ils m’ont choisie. » rectification nécessaire. Si tu dois en arriver à évoquer l’évidence, soit. La vérité fait toujours plus mal que les omissions, n’est-ce pas ? « Ils n’attendent pas de moi que je sois un pion, une image ou un nom. Ils effacent les cinq lettres de cette famille qui me déteste. Tu veux que je rentre, mais pour quoi, pour qui ? » Ca se craquèle un peu, la tristesse au fond de tes yeux. Les morceaux brisés et épars de ce que tu étais, exposés dans le vert, dans le bleu. « Est-ce que tu veux que je prétende que t’aimer me suffit ? Est-ce que tu veux que je rentre pour jouer la soeur d’adoption qui observe le monde tourner ? Ou mieux.. la reine des neiges, tu sais, celle qui n’a tellement pas de coeur qu’on la prend et qu’on la jette pour mourir lamentablement sans prendre le temps de laisser un mot ! » Le rire est amer. Ypsös est mort. Lazarus n'avait d'yeux que pour le défis de te posséder. Il y a un sanglot, quelque part, au fond de ta gorge, étouffé par la colère. Tu ne sais plus trop quel sentiment domine. On ne t'aurait jamais aimée sur le long terme. Tu n'étais qu'une passade, un amusement éphémère. « La mère éplorée peut-être, c’est bien comme rôle. Comme ça on peut la consoler. » Lame aiguisée. Tu aurais pu te faire épouse parfaite, tu aurais pu te fondre dans le rôle de la parfaite fidèle pour un contrat, un mariage, un bâtard même mais seule, qu’avais-tu à perdre ? Fred te donnait cette affection dont tu manquais cruellement. Il calmait tes pleurs, berçait tes nuits, te montrait un avenir différent du néant. Et tu te sentais enfin utile à quelqu’un. « Tu le savais. Tu savais que j’allais partir et tu m’as rendu mes souvenirs. Pourquoi ? » Tu te mords la lèvre, à peine, avant de conclure, tiraillée par ces émotions contradictoires qui te secouent déjà ; venir était une erreur, ça mettait en danger l’assurance, la stabilité, bien trop récentes. « Protège ceux que tu aimes. Le serpent tire sa révérence. » C'est ce que tu étais, non ? Apparentée à la fourberie traitre de ces viles créatures au sang froid.

Protège ceux que tu aimes. Comme un rappel de son propre conseil. Il n’y avait que cette raison d’avancer. Déjà ton attention se porte vers le cimetière, vers les potentielles présences. Tu ne veux pas prendre le risque de te faire repérer. « Oh. J’oubliais. J’étais là, quand Lysander est mort. Son coéquipier va parler. Fais en sorte de délier ta langue avant qu’il ne revienne à lui. » Tu ne penses déjà qu’à partir, qu’à fuir. Tu refuses d’affronter les adieux. Tu refuses d’affronter ce choix et l’évidence de la déchirure, tu as la sensation de l’abandonner. Un pas vers le blond, pour mieux percevoir un potentiel mouvement dans son dos. Ne le regarde pas, tu sais que tu n’y survivras pas.

Fourchelangue ; italique.
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MessageSujet: Re: DRACEZIA#3 ♱ « Shattered. »   DRACEZIA#3 ♱ « Shattered. » EmptyVen 17 Juil 2015 - 14:36

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‹ scolarité : entre 1991 et 1997.
‹ baguette : un emprunt, depuis qu'il est en fuite. elle n'est que temporaire et il ne souhaite pas s'y intéresser ou s'y attacher, puisque la compatibilité est manquante.
‹ gallions (ʛ) : 14086
‹ réputation : sale mangemort, assassin méritant de croupir à vie en prison pour expier ses crimes et ceux de ses ancètres.
‹ particularité : il est occlumens depuis ses 16 ans.
‹ faits : Famille.
Narcissa (mère) en convalescence. sortie de son silence depuis peu pour réfuter l'annonce de son décès ; reconnue martyr. lutte pour que le jugement de son fils soit révisé.
Lucius (père) mort durant la tempête du 03.03.2004.
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‹ patronus : inexistant.
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20 JUIN 2002 & DRACEZIA #3






Il s’attendait à ce qu’elle rejette le contact, se rétracte, comme à chacune des occasions où il en avait instauré un — parce que, si distant qu’il puisse l’être par attachement pour les convenances, il exprimait plus facilement par les gestes certains sentiments, certains ressentis que ses lèvres n’avaient pas été habituées à prononcer. Au lieu de quoi, elle ne se figea que brièvement, sans doute sous le coup de la surprise due au revirement soudain, avant de courber sa paume contre le dos de sa main et de croiser ses doigts aux siens. Et ce fut lui que l’initiative déboussola, tout compte fait. C’était une nouvelle preuve indéniable de son constat. Merlin qu’elle changeait, loin de leur monde. Fleur autrefois figée dans le temps, glacée des années durant par un environnement inadéquat et hostile ; tout juste rendue à la nature et encore épineuse, mais désormais épanouie.

Il n’aimait pas. Il n’aimait pas.

La requête fut un automatisme : « Reviens. » C’était la meilleure solution. Il n’était pas encore trop tard, mais presque. Pour sa part, il n’y avait que peu de choses qu’il puisse faire pour amoindrir l’impact de cette désertion déguisée en enlèvement. Hormis affirmer que la théorie était valable lorsqu’il était interrogé, il ne pouvait guère intervenir de façon probante – il risquait beaucoup ne serait-ce que par ce soutien minimum. « Je suis une traitresse à mon sang. On ne couvre pas les rebelles, Draco. » En dépit de la douceur inhabituelle de son timbre, la réplique de Lucrezia tomba tel un couperet. « Je suis venue te dire de cesser ça. Cesse de prétendre que tu y crois. Va voir le Magister et dis-lui ce que tu sais. Je préfère mourir de ta baguette que te savoir en danger par ma faute. » Il se tendit perceptiblement et la toisa d’un ari ahuri, incrédule, furibond. Elle venait ni plus ni moins d’exiger qu’il la condamne à une mort certaine en livrant les secrets qu’il avait arrachés à sa mémoire, lorsqu’il lui avait assuré qu’il ne trahirait pas sa confiance. « Pourquoi avoir pris la peine de simuler un enlèvement, si tu tiens tant à être dénoncée ? » persiffla-t-il simplement, incapable de mettre des mots sur la tornade qui naissait en lui. Au lieu d’exploser, il insista, mis l’accent sur les conséquences de la trahison de Lucrezia.

La testa, submergé qu’il l’était soudain par de nouveaux doutes, jusqu’alors insoupçonnés.

« Ils m’ont choisie. Ils n’attendent pas de moi que je sois un pion, une image ou un nom. Ils effacent les cinq lettres de cette famille qui me déteste. Tu veux que je rentre, mais pour quoi, pour qui ? » Draco resta stoïque. Défiant, presque. Pour prouver (à elle, à lui ?) que ce n’était pas le moins du monde douloureux, de ne pas peser plus qu’une plume d’Augurey sur la balance. « Est-ce que tu veux que je prétende que t’aimer me suffit ? Est-ce que tu veux que je rentre pour jouer la sœur d’adoption qui observe le monde tourner ? Ou mieux.. la reine des neiges, tu sais, celle qui n’a tellement pas de cœur qu’on la prend et qu’on la jette pour mourir lamentablement sans prendre le temps de laisser un mot ! » Ypsös. Etait-ce qu’il voulait ? Exiger d’elle qu’elle s’enchaîne à une vie faussée, au nom d’une amitié ? De peur de la voir traquée et tuée, crainte égoïste de la voir tomber au nom d’un piètre idéal. Mais après tout, que valait une amitié encore neuve bien que profondément ancrée dans le temps, maladroite du fait des années qu’ils avaient passées à jouer ce rôle de respect distant et emprunté ? Pouvait-il lui demander de le choisir à Weasley, à sa liberté, et à tout ce qui l’avait ramenée à la vie ? « Je songerai à te laisser une carte quand les insurgés auront eu ma peau », interrompit-il avec un rictus amer, un brin provoquant.

Il aurait dû la connaître par cœur, après avoir eu libre accès à l’ensemble de sa mémoire… mais non. Il lui semblait se trouver face à une inconnue. Comme si la femme qu’il avait connue avait été engloutie par une autre facette de sa propre personnalité, pour laisser place à une énigme. « La mère éplorée peut-être, c’est bien comme rôle. Comme ça on peut la consoler. » Ça sonnait comme un reproche. Il plissa les yeux. Mâchoire crispée. Haussement d’épaules faussement détaché, regard brodé d’ennui. « Tantôt tu me reproches ma rudesse, tantôt tu me craches mes égards au visage. Il faut savoir. » « Tu le savais. Tu savais que j’allais partir et tu m’as rendu mes souvenirs. Pourquoi ? » Le rire de Draco fut sec, bref, jaune. « J’ai voulu te faire confiance. Mauvais choix, visiblement. » Elle ne lui adressa pas un coup d’œil, les yeux fixés au-delà de lui. « Protège ceux que tu aimes. Le serpent tire sa révérence. » Cette fois, la réponse fut éructée avec impatience : « Je sais ce que j’ai à faire. » Ce n’était pas tant ses idéaux politiques qui lui donnaient envie de hurler. C’était son choix de soutenir le camp ennemi. Il y avait longtemps que Draco avait appris à fermer les yeux sur tout ce qui aurait dû l’alarmer parmi son entourage – il faisait l’aveugle, souvent, tout le temps. Il l’avait fait vis-à-vis de Lucrezia, d’Hestia, de Flora, jusqu’à ce que chacune d’elles franchisse la limite en soutenant activement l’adversaire (avec des objectifs bien différents, certes). Il le faisait encore vis-à-vis d’Aramis, vis-à-vis de lui-même. Les doutes, ce n’était pas le problème : ils le rongeaient lui-même. Ce qu’il exécrait, c’était d’être propulsé dans une relation pour finalement découvrir que l’attachement n’était qu’à sens unique. Qu’il ne valait guère de sacrifice, alors qu’il s’acharnait pour sa part à tenter de protéger ceux auxquels il s’attachait, malgré lui, au fil de cette guerre. C’était une caractéristique des Malfoy dont il s’était longtemps cru dépourvu, décidé qu’il l’avait été à s’encombrer du minimum de liens affectifs puissants pour limiter les blessures.

Peut-être ne serait-il pas si à fleur de peau s’il n’avait indirectement causé la mort de Vincent, après avoir craché sur des années d’amitié pour réduire son comparse d’enfance au statut d’homme de main. Avait-il mûri ou régressé, en se laissant aller à une vulnérabilité pathétiquement teintée de sentimentalisme ? A des instants comme celui-ci, il était tenté d’opter pour le deuxième terme. « Oh. J’oubliais. J’étais là, quand Lysander est mort. Son coéquipier va parler. Fais en sorte de délier ta langue avant qu’il ne revienne à lui. » Son sang se glaça dans ses veines alors que les implications le percutaient de plein fouet. Son esprit travaillait déjà à trouver une porte de sortie, à limiter les dégâts que causerait le survivant. Il se contenta pourtant de n’exprimer que l’outrage induit par l’audace de la vipère. « Madame a encore des exigences à formuler ou ce sera tout pour ce soir ? » Sarcastique, un sourcil arqué de façon désabusée, il croisa les bras sur son torse et se fit plus sec. « Tu fais ce que tu veux de ta vie, Rowle, mais tu n’as pas à me dicter mes choix. Libre à toi de me tourner le dos après des mois de faux-semblant et de déclarations creuses », de nouveau ce sourire âcre et méprisant, aux relents coléreux ; « En ce qui me concerne je veillerai à ma propre sécurité comme bon me semble. » Ses doigts brûlaient de la retenir, de la secouer, de la raisonner, mais sa fierté lui interdisait d’entreprendre le moindre geste pouvant s’apparenter à une supplique et à la place, il fit fi de l’avertissement muet qu’elle lui avait lancé plus tôtais . « Tu peux retourner materner les Weasley, tant qu’il en reste. Ne te retourne surtout pas en partant. »

Il ferma brièvement les paupières, les poings fermement serrés, et les rouvrit sur un regard dur. Ça ne faisait pas mal, de tout ruiner. Ça ne faisait pas mal.


Dernière édition par Draco Malfoy le Lun 20 Juil 2015 - 3:19, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: DRACEZIA#3 ♱ « Shattered. »   DRACEZIA#3 ♱ « Shattered. » EmptyVen 17 Juil 2015 - 16:27

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Shattered.



« I pirouette in the dark
I see the stars through a mirror
Tired mechanical heart
Beats 'til the song disappears » ♱
- Lindsey Stirling - Shatter me.

« Pourquoi avoir pris la peine de simuler un enlèvement, si tu tiens tant à être dénoncée ? » Tu l’as observé, relevant le nez pour le regarder dans les yeux. Il n’a pas compris. Et dans votre incommensurable bêtise, aucun ne semblait enclin à céder une part de coeur, d’humanité. Aucun ne laissait l’espace aux vrais mots, trop confinés dans votre distance passée. « Pour toi. » as-tu répondu, doucement. « Tu sais tout de moi. Si j’étais partie, en traîtresse avouée.. je ne voulais pas qu’on t’interroge comme un coupable. Détruire laisse du temps. Tu peux prendre des décisions et je peux éloigner les Weasley. » Parce qu’on ne te cherche pas de la même manière, parce que la guillotine tomberait moins vite. Inconsciemment, tu avais également protégé ton père des retombées immédiates. Sans doute pas ta mère dont le bonheur soudain serait suspect. « Tu peux .. » tais-toi. Tu as baissé le regard, tentant de conserver le contrôle total de tes réactions, terrifiée à l’idée de lui faire du mal mais incapable d’exprimer, incapable d’agir pour le mieux.

« Je songerai à te laisser une carte quand les insurgés auront eu ma peau » Ta lèvre pincée et ton coeur qui cogne brusquement dans ta poitrine. Tu as encore échoué, n’est-ce pas ? Tu es en train de le perdre, tu le sens, qu’il te glisse entre les doigts, et si sa rancoeur te semble être la meilleure manière de le pousser vers son devoir auprès du Maître, tu ne sais résoudre ces sentiments intrusifs à lâcher prise. « Si l’Indésirable n°4 n’a pas la mienne avant.. » Davius Llewellyn, loup indomptable et brutal dont le grognement rendrait chèvre la plus docile enfant. Hurleur de première aux poings expressifs. Cogner, puis, peut-être, potentiellement, parler. Il te détestait. Et c’était réciproque. De là à ce qu’il te tue ? Tu ignorais ses limites.

« Tu fais ce que tu veux de ta vie, Rowle, » Avant, après, tu ne sais plus quelle amertume est sortie de sa bouche. Ton nom a laissé tomber sur ton corps les frissons du dégoût. « Pas Rowle. » as-tu sifflé, le coupant presque dans son élan. Pas Rowle. Plus jamais. Tu ne l’étais plus, tu n’étais plus rien selon les convictions d’une société reniée, non par manque de croyance, mais par l’accumulation de cette solitude et de toutes ces pertes. Tu t’apprêtais à partir, à lui tourner le dos, crispée, contrariée, triste. Tu étais triste de ne pas savoir dire, de ne pas savoir aimer. Tu n’étais même pas une bonne amie. Jamais assez bien, pour qui que ce soit. Jamais assez parfaite. La funambule sur le fil de glace et de feu.

« Tu peux retourner materner les Weasley, tant qu’il en reste. Ne te retourne surtout pas en partant. » Tu ne sais pas comment ta main s’est retrouvée contre son torse. Tu ne sais pas comment tu t’es trouvée là, à le plaquer contre la première surface solide, le sang n’ayant fait qu’un tour, vif, flambant. Tu ne sais pas si c’est tout à fait toi, ou un peu d’elle. Il y a peut-être eu des mots, dans cette langue incompréhensible pour d’autres que le Magister et quelques rares privilégiés maudits par la différence. Qu’importe. Tu as laissé glisser la lave. Le volcan trop longtemps confiné sous le givre a explosé les morceaux de retenue, a brisé l’image papier glacé, le reflet de bienséance et de distance. « … Et je dois faire quoi, pour que tu comprennes, Draco ? » Il n’a pas le début de la phrase, trop sifflante, trop reptilienne. Franchement, comment veux-tu qu’il comprenne, mh ? « Je n’ai pas été assez proche, c’est ça ? Je ne t’ai pas assez montré l’importance que tu avais dans ce qui me sert de coeur ? J’ai raté ça aussi ? » Ta mâchoire s’est crispée, un instant, avec tes doigts sur sa chemise, agrippés. Et la rivière au bord de ton regard vairon, retenue avec difficulté. Tu ne veux pas le sacrifier, pas lui.. pas lui, aussi.

La proximité soudaine te révèle un parfum trop familier. Ta prise se détend pour que tu avances, encore. Trop près. L’alcool. Tes lèvres sur sa joue, baiser tendre et délicat, de cette douceur inimaginable, qui transmettait plus que toutes les explications du monde. Déverrouillage. Quelque chose s’est débloqué, une acceptation brusque de sa présence. Tu n’avais encore assimilé que le contact des jumeaux, recommencer l’expérience te déstabilise et déploie toutes les facettes trop humaines de ta personnalité. « J’ai peur pour toi.. » Un murmure. Juste un souffle. Est-ce que Neva joue avec tes mécanismes défensifs ? « Le Magister.. Nagini.. » Impuissante. Tu as attrapé sa main, de la tienne, libre, dans un tremblement perceptible. Ne pas s’effondrer. « Il y aura toujours une place. Ca n’est pas parce que je préfère devenir folle dans l’illégalité plutôt qu’auprès du Lord que je t’abandonne. Tu as le droit de te sentir trahi, de me trouver exigeante, garce, indigne, je m’en fiche. Je tiens à toi, plus que je ne tenais à Ypsös ou à ma famille. » Tu le hisses au plus haut niveau d’attachement, malgré toi, ornant tes sentiments de complexité. Les opposés parfaits, incompatibles au possible mais pour lesquels tu sacrifierais ta vie, Draco, Fred. Que le monde s’écroule sur toi t’es égal : tu veux les sauver, même si c’est impossible. « Si un jour tu as besoin.. » Ta phrase est restée en suspend. Tu t’es perdue en route, la gorge nouée. Tu attends le rejet. Il boit, il se détruit et tu n’es pas là pour lui.

Fourchelangue ; italique.
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MessageSujet: Re: DRACEZIA#3 ♱ « Shattered. »   DRACEZIA#3 ♱ « Shattered. » EmptyLun 20 Juil 2015 - 3:11

PRISONERS • bloodstains on the carpet
Draco Malfoy
Draco Malfoy
‹ inscription : 13/09/2013
‹ messages : 8775
‹ crédits : faust.
‹ dialogues : seagreen.
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‹ liens utiles : draco malfoy w/ lucky blue smith ; ginevra weasley w/ holland roden ; calixe davis w/ audreyana michelle ; uc w/ uc ; indiana alderton w/ nicola peltz ; heath ravka w/ im jaebum ; even li w/ jeon jungkook ; jelena kuodzevikiute w/ ariana grande.

‹ âge : 23 yo (05.06.80).
‹ occupation : ancien langue de plomb (spécialisé dans les expérimentations magiques) ; fugitif et informateur de la RDP entre le 26.05.03 et le 08.12.03 ; condamné à 22 ans à Azkaban pour terrorisme, au terme d'une assignation à résidence et d'un procès bâclé, tenu à huis-clos.
‹ maison : Slytherin — “ you need a little bit of insanity to do great things ”.
‹ scolarité : entre 1991 et 1997.
‹ baguette : un emprunt, depuis qu'il est en fuite. elle n'est que temporaire et il ne souhaite pas s'y intéresser ou s'y attacher, puisque la compatibilité est manquante.
‹ gallions (ʛ) : 14086
‹ réputation : sale mangemort, assassin méritant de croupir à vie en prison pour expier ses crimes et ceux de ses ancètres.
‹ particularité : il est occlumens depuis ses 16 ans.
‹ faits : Famille.
Narcissa (mère) en convalescence. sortie de son silence depuis peu pour réfuter l'annonce de son décès ; reconnue martyr. lutte pour que le jugement de son fils soit révisé.
Lucius (père) mort durant la tempête du 03.03.2004.
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Spoiler:

‹ résidence : emprisonné à Azkaban depuis le 06.01.04. en fuite depuis le 08.05.04.
‹ patronus : inexistant.
‹ épouvantard : l'éxécution de juillet 02, ses proches en guise de victimes: leurs regards vidés par l'Imperium, la baguette de Draco dressée, les étincelles vertes des AK et leurs cadavres empilés comme de vulgaires déchets.
‹ risèd : un portrait de famille idéal, utopique.
http://www.smoking-ruins.com/t4710-draco-there-s-a-hole-in-my-so
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Shatter me,

I'm scared of change and the days stay the same,
the world is spinning but only in gray
20 JUIN 2002 & DRACEZIA #3



   
   
   
« Pour toi. » Elle le prit de court, interrompant sa diatribe avant qu’il ne s’enflamme. Armistice temporaire : la guerre faisait rage dans son esprit, dans le cœur au creux duquel elle s’était immiscée pour mieux le balloter au gré de ses états d’âme. « Détruire laisse du temps. Tu peux prendre des décisions et je peux éloigner les Weasley. » Toujours cette totale absence d’auto-préservation. Elle avait beau brider ses sentiments, ses actes s’élevaient paradoxalement au rang de quasi-suicides ; il lui avait reproché de ne pas suffisamment se protéger, l’avait convaincue de le faire pour ceux qui tenaient à elle à défaut d’y consentir par intérêt personnel. C’était un fonctionnement qu’il n’avait jamais pu comprendre, lui qui s’était toujours laissé mener par égoïsme et instinct de survie. Et tout ce qu’il ne comprenait pas l’horripilait. Il voulait constamment lui marteler qu’on ne pouvait prendre soin d’autrui sans se préserver soi-même en premier lieu. Mais à quoi bon ? « Si l’Indésirable n°4 n’a pas la mienne avant… » L’indésirable n°4. Les traits de Davius Llewellyn s’imposèrent à sa mémoire – il voyait sans cesse s’étendre au mur les affiches désignant les ennemis de la communauté et celui-ci, en particulier, était connu pour ses frasques osées. Parmi lesquelles un duel initié contre le Lord en personne. Dans son esprit, Malfoy l’avait rapidement classé dans la catégorie des dérangés, et il se crispa en l’entendant se référer à cet énergumène dont il n’avait rien ouïe dire de rassurant. Mais à quoi bon la plaindre ? Elle avait choisi son destin, et il démarqua le fossé qui se creusait entre eux par le biais d’une rebuffade désagréable. « Pas Rowle. » Non, évidemment. Ni Rowle, ni celle qu’il avait connue et côtoyée toutes ces années. Qui était-elle alors, à présent qu’elle reniait tout, par choix ? Quoi de plus que la Lucrezia de Fred Weasley, celle dans l’existence de laquelle il n’avait pas sa place ? L’insurgée qu’il affronterait tôt ou tard sur un champ de bataille.

Elle abandonnait, prête à tourner les talons – c’était inscrit dans son attitude, dans sa mine défaite, ses épaules basses. La dernière réplique de Draco fut peut-être une provocation vouée à expier sa rancœur, peut-être une tentative d’être celui qui repousse plutôt que celui auquel on tourne le dos. La main qu’elle dressa le prit par surprise ; il esquissa un pas en arrière, s’apprêtant à s’arracher à la trajectoire d’une gifle qui n’arrangerait certainement pas son humeur, mais non. La jeune femme se contenta de poser sa paume à plat sur son torse, instaurant un degré de proximité dont ils n’étaient pas coutumiers. Les yeux du blond s’écarquillèrent sous le coup de la surprise. « A quoi tu joues ? » s’enquit-il, mal à l’aise. Au lieu de se reprendre, de reculer, elle avança. Il se dressa de toute sa hauteur, y voyant une tentative d’intimidation face à laquelle il se résolut à ne pas céder de terrain. Trop habitué à tout assimiler comme un rapport de force. Elle siffla, vipère aux accents étrangers et étranges, incompréhensibles, qui le glaçaient depuis qu’ils s’étaient associés dans ses pensées aux menaces dont Nagini le berçait depuis ses 17 ans. Il saisit la réprimande au vol, lorsque Lucrezia daigna franchir la barrière des langues. « … Et je dois faire quoi, pour que tu comprennes, Draco ? Je n’ai pas été assez proche, c’est ça ? Je ne t’ai pas assez montré l’importance que tu avais dans ce qui me sert de coeur ? J’ai raté ça aussi ? » Peut-être, oui. Ou peut-être pas. Ils avaient beaucoup partagé – ou plutôt, elle avait finalement consenti à le laisser lui arracher des secrets, dans leur course mutuelle pour la vie qu’on menaçait sans cesse de leur ôter. Ils avaient assuré les arrières l’un de l’autre, avec acharnement. Mais il ne voulait pas comprendre. Il ne voulait pas excuser la trahison, pas lorsqu’elle s’avérait volontaire. Et il se sentait trahi, oui. Parce qu’il ne la comprenait plus, ne la reconnaissait plus. Elle se raccrochait à lui, froissant sa chemise de ses doigts crispés, alors qu’elle était venue à l’origine dans le but même de le repousser. Que voulait-elle ? Qu’attendait-elle de lui ? Et lui – qu’espérait-il, à présent que tout espoir de retour en arrière avait été décrété vain ?

Ses phalanges s’enroulèrent autour de celles de la jeune femme, mais pour en défaire la prise. Elle résista à sa tentative de fuite, ne s’enhardit que plus. A la caresse de ses lèvres sur sa joue, il la repoussa brusquement, ses paumes s’ancrant trop durement dans les épaules de Lucrezia. « Tu n’es pas toi-même – » Elle le prenait au dépourvu. « J’ai peur pour toi. » Le déni, cette fois, fut muet : il secoua la tête de droite à gauche, repoussant sa tendresse, rejetant ses mots. Elle n’avait pas le droit de dire ça. De promettre, de mentir, de jouer avant de fuir. « Le Magister.. Nagini. » « Les insurgés », claqua-t-il d’une voix ferme. « Tes alliés. Ce sont ces monstres le véritable danger, parce qu’ils déciment tout sur leur passage et détruisent l’ordre établi. Je mourrai de leur main ou par leur faute, en défendant de mon mieux ce à quoi je tiens, ce qu’ils menacent. » Elle se saisit de sa main, il perçut ses frémissement, la peur qui se dessinait à même sa peau. Mais refusa encore de se laisser convaincre, entêté qu’il était. « Il y aura toujours une place. Ca n’est pas parce que je préfère devenir folle dans l’illégalité plutôt qu’auprès du Lord que je t’abandonne. Tu as le droit de te sentir trahi, de me trouver exigeante, garce, indigne, je m’en fiche. Je tiens à toi, plus que je ne tenais à Ypsös ou à ma famille. » « Mais moi, je ne te reconnais pas », rugit-il. Détresse, colère, hargne inutile. « Tu es devenue une étrangère en changeant les règles du jeu. » Il s’encombrait de tant de poids, les enchaînait à ses chevilles, refusait d’avancer – il haïssait les changements. Les imprévus, tout ce qui sortait du carcan de sa vie rodée, tout ce qui échappait à son contrôle… tout cela l’horripilait et son être tout entier se révulsait. « Si un jour tu as besoin… » « Non. Tu sais pertinemment quelles conséquences découleront de tes actes, pour moi. » De la douleur, rien de moins ; des tortures à chaque échec, pour lui, pour Narcissa. « Alors non, je n’aurai besoin de rien. Tu sais comment je perçois la trahison. » Il exécrait. Il l’exécrait depuis que Blaise lui avait asséné le premier coup de poignard, précis, assassin, tuant une part de lui. C’était un éternel recommencement, depuis le début de cette guerre interminable qui lui prenait tant, qui lui prenait tout. Son épiderme le brûlait encore là où elle l’avait touché un instant plus tôt, elle qui peinait à supporter le moindre effleurement en temps normal – du temps où il la connaissait encore –, et il rit jaune. « Puisque c’est à leurs côtés que tu penses t’épanouir, alors soit. Mais j’appartiens pour ma part au monde que tu renies. » Le refus avait un goût amer, celui de la vengeance futile. « Je ne peux pas te pardonner et accepter, c’est au-dessus de mes forces. » Il lui en voudrait à chaque fois qu’il se questionnerait sous son Masque, se demanderait si elle se cachait derrière le visage d’emprunt d’une quelconque identité usurpée, si elle était celle face à laquelle sa baguette se dresserait. Il lui en voudrait à chaque destruction qui coûterait un battement de cœur à sa mère, parce qu’en s’acharnant à mettre en échec le Maître de Draco alors même que Cissy en était l’otage, elle contribuait à la condamner. Il se défit de sa prise, lentement. « Mais je ne compte jouer aucun rôle dans ta mort, pas volontairement du moins. Ne me mets pas ça sur la conscience. » Il serra les poings, ne percevant que trop ses contradictions, ses complications, mais incapable pourtant de surmonter ses propres barrières. « Le coéquipier de Lysander ne se réveillera pas. » Sort scellé – les vies étaient si fragiles, suspendues à un fil, que c’en était effrayant. Il ne voulait pas tuer, achever ; c’était le rôle de Nott. Mais ça ne comptait pas, n’est-ce pas ? Les journaux avaient parlé du cas : Jugson était entre la vie et la mort depuis qu’il avait été retrouvé, salement amoché. Il n’avait pas fait le lien jusqu'à aujourd'hui... simplement parce qu'il n’avait pas songé un instant que Lucrezia ait pu jouer un rôle dans la mort de son propre cousin.

Nausée. Il ne pouvait le concevoir… la famille, le sang, étaient ce qu’il y avait de plus précieux à ses yeux. Il connaissait l’inconstance des Rowle, mais son éducation l’empêchait de comprendre, de se retenir de juger. « Pars, s’il te plait », quémanda-t-il. A voix basse, parce que ces mots étaient une écorchure, mais que chaque mot était une écorchure nécessaire, concrétisant la fin qui s’était profilée inéluctablement depuis la fuite de Lucrezia.
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MessageSujet: Re: DRACEZIA#3 ♱ « Shattered. »   DRACEZIA#3 ♱ « Shattered. » EmptyLun 20 Juil 2015 - 12:03

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Shattered.



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- Lindsey Stirling - Shatter me.

« Tu n’es pas toi-même – » Et ton monde semble s’effriter sous le poids de ses mots. Non, tu n’es pas froide, tu n’es pas distante, tu n’es pas insensible. Mais ne le sait-il pas, lui, que tu n’es pas le masque porté trop longtemps, sous un autre masque, et ainsi de suite dans le labyrinthe inextricable de ta vie ? Son rejet ne te surprend pas, c’est la force qu’il y met, qui manque te faire chuter. Pas taillée pour la résistance physique. « Mais moi, je ne te reconnais pas », Ca te blesse, plus que tu ne voudrais l’avouer. Sur le voile fin de ton âme défaite de la glace, la déchirure perce lentement vers le trou béant, précautionneusement enveloppé de faux-semblants. « Tu es devenue une étrangère en changeant les règles du jeu. » Une étrangère. Tu voudrais lui rappeler ce qu’il a vu, tu voudrais lui rappeler la Pensine, les souvenirs qu’il a eu entre les doigts, mais dans ta gorge tout reste noué. Il n’y a plus de mots pour lutter contre ses reproches. Tu ne t’es jamais sentie autant prisonnière entre les deux faces de ton propre esprit. Est-ce donc si mal, d’apprendre à aimer ? Ni Draco ni Fred ne t’accordent le droit de mourir mais tous deux te couvriraient de verbes acides pour ton refus de choisir. Et tu culpabilises de n’être plus capable de ta distance caractéristique. Dis-le lui, montre lui, souffle la petite voix lointaine, quelque part au fond de toi. Et tu te tais, baissant les yeux, écartée de son contact. Ca te manque déjà. « Puisque c’est à leurs côtés que tu penses t’épanouir, alors soit. Mais j’appartiens pour ma part au monde que tu renies. »

Fureur grondante. Tu finis par lâcher, pleine d’un colère froide, acide : « Je ne pense pas m’épanouir, Draco. Vous me refusez tous les deux la mort. Vous voulez que je vive et que je choisisse. Fred et toi, vous êtes identiques, jusque dans vos travers, quand ça me concerne ! » Ta main qui replace les mèches rousses, écartant de ton champ de vision la crinière flamboyant pour la remettre derrière ton oreille. Garde ton calme. Non. Il poursuit, toi aussi. « Je ne te demande pas le pardon. Tu peux même.. » « Mais je ne compte jouer aucun rôle dans ta mort, pas volontairement du moins. Ne me mets pas ça sur la conscience. » « Parce que tu as une conscience, maintenant ? Depuis quand ? » Il ne se réveillera pas. L’impact de la phrase ne te parvient qu’à retardement. Tes deux billes claires rencontrent les siennes et la stupéfaction se lit jusque sur tes lèvres entrouvertes, réduites au silence par la simple idée de ce qu’il était prêt à faire. Pour toi ou pour lui-même ? « .. est-ce que tu comprends que je ne lèverai jamais ma baguette contre toi ? » Le souffle lui parvient, à nouveau orné de tendresse alors que quelques secondes plus tôt, la morsure du froid en était l’enveloppe. S’il empêchait qu’on te dénonce, combien de temps faudrait-il pour qu’on le force à te tuer ? Par Merlin, que cette heure n’arrive pas avant que Fred aille mieux. Fred devait aller mieux. La fragrance de l’alcool près de la bouche de Draco.

« Pars, s’il te plait. » Un hochement de tête alors que le sortilège s’efface, changeant le carré roux en une longue cascade de cheveux blonds, sa Lucrezia à lui, peut-être ? « Draco .. ? Cesse de boire. C’est tout ce que je te demande. » Tu n’es pas dupe. Tu sais désormais comment ça finit, comment sombrer provoque un irrésistible besoin d’évasion. Fred n’était qu’un exemple de ce que la douleur pouvait provoquer. Si tu devais n’en sauver qu’un, alors tu jouerais contre le destin, contre le temps, pour éloigner les deux de ce fléau aux âcres saveurs. « Adieux. » Crac. Et la silhouette de la blonde s’effaçait, comme si elle n’était jamais venue. Tu n'es qu'un souvenir.

Fourchelangue ; italique.
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