► Avis sur la situation actuelle : Tout ça le révolte. S’il fallait une phrase pour résumer son avis, ce serait celle-ci. Pourtant, Nathan aurait très bien pu faire partie des privilégiés, avec une famille encore très pro-Mangemort malgré la trahison de son père envers le Lord, un sang des plus purs, et de bonnes bases pour tout réussir dans le régime politique instauré par les Mangemorts. Mais non. Le jeune homme a choisi une voie on ne peut plus différente de cela et, d’ailleurs, son choix a été fait des années plus tôt – on pourrait dire à la mort de son père, ou bien plus tard, à la rencontre d’Alice, une Moldue, ou Lily, une née-moldue. Dans tous les cas, il ne peut pas concevoir un autre statut que celui qu’il a actuellement.
Peu importe son passé, ses origines, la pureté de son sang, sa place au milieu de Serpentard toutes ses années d’études, Nathan est et restera contre le régime politique actuel jusqu’à la mort. Aussi simple que cela. Il ne peut accepter tout ce qui s’y passe, la nouvelle hiérarchie sociale, la persécution des nés-Moldus, jadis des sorciers de mêmes origines que Lily, et plus récemment ces mêmes nés-moldus vendus en tant que « Rebuts » ? Non merci. Si ça ne tenait qu’à lui – et c’est bien pour ça qu’il a rejoint le mouvement insurgé – il éradiquerait toutes ces lois stupides. Ne pouvant évidemment pas faire cela d’un claquement de doigt, il se « contente » de prouver sa non-conformité à la société en taguant les murs d’images anti-Mangemort, en dégradant les affiches de propagande, en plantant régulièrement des drapeaux rouges où il passe, pour prouver que oui, la révolution est toujours là et que, non, elle ne disparaîtra pas comme ça, et puis en participant à beaucoup d’actions que le gouvernement appellerait « attentats ».
Nathan a cette façon de voir les choses depuis le début de la guerre, et c’est vrai que depuis, il a « grandi », en maturité, en sagesse – enfin, tout le monde ne s’accorde pas sur ce point, puisqu’il reste quelqu’un d’explosif, et se montre juste un peu plus « froid » et impassible face aux pertes subies par les Insurgés et autres problèmes rencontrés. C’est vrai qu’au tout début, il avait préféré fuir, pendant quelques mois, sans savoir que la guerre allait s’étaler sur tant d’années ; puis rapidement, il s’est révolté, plutôt que de rester silencieux…

   ► Infos en vrac : a toujours sa baguette sur lui. • vient d’une famille de sang pur franco-grecque, mais a quitté la France vers l’âge de 5 ans pour devenir résident en Angleterre, d’où ses études à Poudlard, et passer uniquement ses vacances en Normandie ou en Grèce. • il ne reste plus beaucoup d’Auderic en vie aujourd’hui, et la famille a plutôt été reprise par la mère de Nathan, Ydria Argyropoulos, sang-pur grecque, après la mort de Georges d’Auderic et de ses parents pour trahison envers le Lord, en avril 1979. • peut voir les Sombrals depuis la mort de son père et grands-parents, et ces créatures lui ont toujours semblé fascinantes - mais dans tous les cas, Nathan a beaucoup de respect pour les animaux magiques et non-magiques. • ne s’est jamais fait au côté puriste et à l’idéologie de sa famille. • déteste les chats, et c’est réciproque. • garde toutes sortes de bricoles, comme sa chevalière familiale, en argent sertie d'un péridot, ou son dé porte-bonheur dans un paquet de cigarettes. • toujours un drapeau rouge ou un bout de tissu rouge sur lui. • n’a guère eu d’histoires amoureuses, étant plutôt du genre à tout donner en amour ou à juste collectionner les coups d’un soir ; ne croit plus en l’amour et pense que ce n’est pas fait pour lui, de toute façon. • hypermnésique, et il ne voit pas ça du tout comme un cadeau de la nature, au contraire. • traître à son sang depuis octobre 1997. • instinct naturel de leader, déjà dans les travaux de groupe, il aimait prendre les directives, et puis il n’a jamais été un suiveur. • arrogant, méprisant ; franchement, il n’est pas un modèle de sympathie. • montre rapidement les crocs. • faisait énormément d’excès avant la guerre mais s’est depuis débarrassé de ses collections (chapeaux et briquets moldus, entre autres) et tente de boire et fumer beaucoup moins ; n’a jamais touché aux drogues sorcières, si ce n’est dans sa jeunesse à Poudlard. • était d’ailleurs bon élève… ou juste dans les matières qu’il aimait, puisqu’il était insupportable dans tous les cours qui ne l’intéressaient pas. • n’a de toute façon jamais rien compris aux plantes, aux étoiles, toutes ces conneries ; oh, et ne croit pas en la divination non plus, préférant se rabattre sur la fatalité ou la logique. • son truc, c’est la Métamorphose, les sortilèges « ça claque et ça fume », et les créatures magiques. • après Poudlard, il a fait le tour du monde et a même travaillé avec diverses créatures, comme les dragons – son rêve est d’en avoir un, vieux rêve de gosse sûrement. • charmeur manipulateur, a très peu de scrupules. • de simple Insurgé à chef d’un groupe de Belliqueux, il est aujourd’hui chef des Silencieux. • a la mauvaise manie de fixer les gens ou d’avoir un sourire au coin. • peut se montrer particulièrement détaché en tant que chef. • les Insurgés sont pourtant sa famille, bien que Lily restera toujours sa priorité. • « I’ll swallow my blood before I swallow my pride. » • Lily lui a fait découvrir la culture moldue, et il en est très friand, étant plutôt curieux de nature et ouvert d’esprit. • convaincu qu’il n’aura pas de fin heureuse, et ne veut pas connaître son avenir de toute façon. • se laisse trop vite aller aux émotions, notamment lorsqu’on touche à un proche. • résistant physiquement, enfin, l’imagine, mais est complètement nul pour fermer son esprit ; il n’y arrive pas, c’est tout, trop d’informations qu’il ne peut ranger. • tague les murs, met du rouge partout, dégrade les affiches de propagande, tout ça pour l’Insurrection. • ses sorts favoris sont Incendio et Diffindo. • ne parle pas beaucoup de lui. • aime tout ce qui lui permet de réfléchir, tels les jeux d’échecs, les énigmes et… même les mathématiques ; ceci dit, il n’a guère l’occasion de travailler cela. • aimait beaucoup embêter son monde en créant des casse-tête géants. • son seul côté artistique se manifeste dans le piano, qu’il a appris grâce à Lily, mais il n’a plus touché cet instrument depuis le début de la guerre. • se donne à fond dans la cause rebelle ; c’est sa vie. • bourré de complexes et masque un grand manque de confiance en lui par un air paradoxalement sûr de lui et, puis, de l’arrogance. • encaisse sans broncher en faisant mine de ne pas se soucier des évènements. • a réussi à s’apaiser un peu depuis qu’il est Silencieux, et ne fait plus de crises de panique, mais dort encore très mal. • surprotecteur envers ses proches. • manque grandement de tact, même s’il est une oreille attentive. • mange plus qu’avant, aussi, et se tient en forme histoire de « dézinguer du Mangemort ». • a peur du vide, comme ça, sans raison, ou c’est peut-être parce qu’il a le vertige, ce qui n’aide pas vraiment. • on peut croire qu’il est devenu plus mature ou plus sage – ce qui n’est pas faux – mais il est aussi devenu aigri. • s’en est plutôt bien sorti pour l’instant. • affectionne les vestes en cuir et les grosses boots. • a un excellent sens de l’orientation. • tient à sa liberté, mais à ses rares proches plus encore. • s’est entiché de la fille d’un Mangemort quelques années plus tôt ; ça n’a pas bien fini. • veut toujours avoir le contrôle.

• pseudo & âge ; honey badger, ou encore radioactive.bones, mais Elodie ça suffit aussi. Et j’ai la majorité. • comment as-tu trouvé le forum ? après une recherche intensive de forums HP où pouvoir jouer Nathan (sisi, c’est un ancien perso que je veux rejouer depuis une éternité  :pokerface: ). • ton avis, tes suggestions ; il est beau.    • connexion ; le plus souvent possible, mais plutôt 3 à 4 jours sur 7. • quelque chose à ajouter ? VOUS AVEZ UN SMILEY FACEPALM OMG.

Il ne leur avait pas fallu beaucoup de temps avant de détaler. Au nombre de deux, les sentinelles, comme on les appelait communément, avaient directement prévenu d’une présence ennemie, et tous, c’est-à-dire sept sorciers, avaient battu en retraite, s’enfuyant à travers les arbres aussi vite qu’ils le pouvaient, dans des directions différentes afin de ne pas attirer les Rafleurs sur une seule et unique cible.
Des Rafleurs… Ils grouillaient de partout, ratissaient villes et villages à la recherche des sorciers en fuite et plus particulièrement des nés-moldus et autres « menaces pour le gouvernement » tels que les Insurgés, les membres de l’Ordre du Phénix et ses partisans. Cela faisaient un bon moment, presqu’un an, qu’ils étaient en service, et pour avoir été en fuite pendant exactement la même période – nous étions en août 1998 – beaucoup de fuyards connaissaient leurs habitudes et la façon dont ils procédaient. Ainsi, les Rafleurs dépassaient rarement le nombre de dix mais étaient tous guidés par un chef, souvent un Mangemort. Certains groupes étaient plus stupides que d’autres, plus faciles à semer, mais il fallait admettre qu’ils se renforçaient et devenaient de plus en plus coriaces.
Mais courir était une seconde nature chez les fuyards, et Nathan se remerciait personnellement d’avoir pensé à faire des footings lorsque l’équipe de Quidditch s’entraînait. D’autant plus qu’il avait toujours aimé courir, pour se changer les idées notamment… mais il n’aurait jamais pensé le faire pour sa survie. Avec le recul, il se demandait même comment il en était arrivé là.
Préférant ne pas se replonger dans des pensées qui le rongeaient de jour et l’empêchaient de dormir la nuit, il se concentra sur sa course et où il posait les pieds. Sorcier ou pas, les branches et aléas de la forêt ne faisaient de cadeaux à personne et, si ça ne lui était jamais personnellement arrivé, il avait déjà vu des confrères s’étaler après avoir trébuché. Or, aucun d’entre eux n’avait de temps à perdre : il fallait s’éloigner de l’ennemi, peut-être perdre leur trace ou se planquer, puis transplaner – car transplaner en plein sprint, ce n’était décidément pas chose facile. Croyez-moi, la règle des trois D était la dernière chose vous venant en tête lorsque vous tentiez d’échapper à un enfermement brutal et irrévocable au Ministère.
Alors Nathan courait. Toujours. Vite. S’assurant par des regards au-dessus de son épaule – et lançant des sorts vers l’ennemi au passage – que ses compagnons suivaient ou s’étaient déjà éclipsés. Dans ces moments, il ne souhaitait qu’une chose : que personne ne se fasse prendre, lui inclus. Les morts du passé étaient déjà un poids assez lourd à porter. Bien sûr qu’ils étaient en guerre, bien sûr qu’il y aurait – et avait – des morts, d’autant plus qu’ils s’opposaient radicalement à plus fort qu’eux… C’était en tout cas ce que le jeune homme se répétait quasiment constamment, comme tout de suite, alors qu’il élargit la foulée avant de passer par-dessus une bute. Il se retourna rapidement, et d’un mouvement semblable au lancé de lasso il mit le feu à une rangée d’arbres dans le passage des Rafleurs. Puis il reprit sa course.
Avec son statut de sang pur, sa famille étant plutôt importante en Grèce – ou du moins l’avait été en France à une époque et ne survivait aujourd’hui que grâce à la ferveur d’Ydria, sa mère – il aurait du pouvoir continuer sa petite vie tranquille. Il faisait partie des privilégiés après tout et mieux encore puisque sa famille était également pour l’idéologie de Voldemort. Oui, il aurait pu tout avoir mais il s’était tourné vers l’Opposition. La Rébellion. Les Insurgés.

Il n’avait jamais suivi le chemin tout tracé que sa famille s’était évertuée à lui rentrer dans le crâne. En 1979, lorsque son père et ses grands-parents avaient rapidement rassemblé leurs affaires, lorsqu’on était venu le réveiller en pleine nuit en le pressant qu’il était l’heure, il n’avait pas posé de questions. En fait, il n’avait pas tellement compris cette escapade nocturne, et ce transplanage rapide une fois sortis de leur propriété à Keswick, en Angleterre. Sa grand-mère lui avait doucement sommé que c’était le mieux à faire, et son père avait dû lui répéter cent fois que c’était pour son bien… et le garçon s’était donc contenté de hocher la tête, gardant pour lui sa curiosité.
Cette nuit-là, ils avaient trouvé refuge loin de Keswick, logeant dans une petite auberge sorcière du Pays de Galles, l’une des rares à être encore ouverte dans ce climat de terreur. C’était déjà la guerre en Grande-Bretagne magique à cette époque. Voldemort avait rassemblé assez de fidèles, dont Georges d’Auderic, son père, et un sorcier grec de la famille Argyropoulos ayant accepté de lier les deux familles par le mariage de sa fille unique, Ydria, avec Georges. Nathaníel était né au début de la guerre, à Keswick. Mais la famille retournait parfois en France ou à Athènes. Mais il allait de soi que Keswick était tout de même le lieu d'habitation le plus proche afin de pouvoir servir au mieux le Seigneur des Ténèbres, et Nathaníel s’était donc toujours plus senti britannique que français ou grec, malgré ses origines éparpillées en Europe, malgré son mélange d’accents, malgré les deux voire trois cultures, malgré la croyance de sa mère en des divinités olympiennes, et même malgré ses deux premiers prénoms – Krónos, jadis un titan de la mythologie grecque, et Hadès, dont la réputation n’était plus à refaire. Nathaníel, c’était surtout son père français qui l’appelait ainsi. Ydria restait bornée sur Krónos. Et il détestait ça. Il n’avait jamais eu une bonne relation avec sa mère, et c’était pourquoi il n’avait pas songé à elle, restée seule au manoir. Il n’avait même pas demandé pourquoi elle n’était pas venue avec eux.
Ils avaient fui pendant des mois. Quatre, exactement. A force de sentir le stress et la pression émanant de ses aînés, le garçon avait fini par également se sentir constamment épié, et il avait finalement compris après deux semaines que ce n’était en rien des vacances malgré tous les paysages et villes qu’ils avaient traversés. Qu’ils fuyaient le Seigneur des Ténèbres… Et la peur avait remplacé la curiosité.
Puis les Mangemorts étaient venus, le premier avril, comme une mauvaise blague. Et du lendemain, Nathaníel ne revoyait que les mains d’Ydria le retenant, et les éclairs verts jaillissant des baguettes des Mangemorts, droit sur son père et ses grands-parents. Le Seigneur des Ténèbres n’aimait pas les traîtres. Aucune organisation n’aimait les traîtres.
Le Seigneur des Ténèbres tomba le jour d’Halloween 1981. Depuis, Ydria n’en était devenue que plus agressive et froide que d’habitude. Mais elle avait pris les rênes de la famille Auderic et imposait son matriarche avec une main de fer. Grâce à son allure aristocratique, son regard dur et froid, ses manières presque royales et son talent pour les affaires de politique et de persuasion, elle avait réussi à effacer les morts de son mari et de ses beaux-parents de l’esprit des sorciers alentours, et même si le Seigneur des Ténèbres n’était plus de ce monde, elle ne quitta pas son idéologie, ayant toujours méprisé les Moldus. Elle n’avait pas cherché son maître toutefois, se contentant de la neutralité voire de l’indifférence… Mais s’il venait à revenir, son fils recevrait la Marque, comme son père avant lui.
Trois ans plus tard, Nathaníel était rentré à Poudlard, chez Serpentard, conscient de leur réputation de puristes. Il s’y était fait et s’était parfaitement intégré au sein de ses camarades. Il était devenu populaire aussi – ce qu’il recherchait à l’époque – d’abord pour son air de petit merdeux – conservé à l’heure actuelle – et puis seulement pour ses notes académiques – sauf en Botanique, Divination et Astronomie. Et pour d’autres incidents, aussi. S’ennuyant finalement, il avait entamé l’apprentissage pour devenir animagus lors de sa cinquième année, apprentissage aujourd’hui terminé avec succès. Joshua Warrington et Isobel Montgomery étaient devenus ses plus proches amis. Et Wilhelmina Ryan, une Poufsouffle dont il ne prononcerait plus jamais le prénom après sa mort le 3 juillet 1990.
Il s’était intéressé à la magie noire. Isobel l’avait prévenu des dangers, mais il n’en avait rien écouté, et avait passé sa sixième année d’étude à lire des livres et manuels sur cette magie. Sa fascination n’avait cessé que lorsqu’il avait compris qu’il avait perdu Isobel, qui s’était consolée dans les bras de Joshua. L’adolescence…
Au lieu de rentrer chez sa mère ou même en France après ses sept années scolaires, il était parti en tour du monde, avait découvert, avait aimé, était resté, était parti, mais n’avait jamais cultivé le culte de Lord Voldemort, ne s’était jamais attaché nulle part. Pour quoi faire ?
Et puis il y avait eu Lily.

Nathan transplana dans une ruelle de Bristol, les muscles tendus, lorsqu’il ne sentit plus la présence proche des Rafleurs. Il espérait que ses camarades en avaient fait autant, ou avaient transplané ailleurs, à l’abri… Bristol, ça avait été par hasard, c’était parce qu’il avait sa planque personnelle et momentanée là. Il s’y rendit la tête haute, reprenant doucement son souffle suite à sa course. D’habitude, il aimait arborer un sourire en coin en sachant qu’il s’était moqué et défait de l’ennemi… Mais Lily s’était imposée à son esprit, sans qu’il ne sache pourquoi. Ou plutôt, si, il savait trop bien pourquoi. Le souvenir de Lily… évoquait chez lui un échec. Son cœur brisé en mille morceaux. Oh, oui, leur plan avait pitoyablement foiré. Et maintenant… Il se crispa un peu plus et chassa rapidement ses pensées. Les crises de panique ne s’étaient toujours pas amoindries, et il ne se sentait franchement pas d’attaque à en avoir une maintenant. Alors il inspira, expira, lentement, en comptant, en se concentrant sur les chiffres.
Tout était supposé bien se passer ce jour-là, il y a à peine deux mois, fin juin 1998. Après l’attaque de Poudlard en mai, Lily s’était retrouvée à Ste Mangouste – son imbécile de petite sœur, comme d’habitude. En sachant que les Mangemorts allaient de toute façon ratisser les lieux à la recherche des traitres, des défenseurs de Poudlard, des Insurgés, Nathan s’était fait passé pour le « méchant » et s’était également introduit dans l’hôpital à la recherche de sa sœur de cœur. Il ne l’avait pas trouvée. Il était parvenu à la contacter, à fixer un rendez-vous – les mêmes que l’année précédente… Mais elle n’était jamais venue. Il l’avait cherchée, avait tenté de dégotter des informations, savoir si elle s’était simplement enfui et caché quelque part, avant qu’il ne se dise avec terreur qu’elle avait été capturée. Que peut-être était-elle déjà morte à l’heure qu’il était. C’était ça, les crises de panique : penser que la seule personne à qui vous teniez encore était morte.

Il s’était passé trop de choses ces dernières années. Si à une époque, Nathan avait eu l’impression de devenir fou, il se sentait plus… apaisé désormais. Grâce aux derniers évènements, sans doute, ou pas du tout, en fait. Bref, il avait grandement travaillé sur lui-même. Peut-être trop, peut-être pas assez. Disons qu’il avait changé. Que tant de choses avaient changé dans son monde et celui des autres…
Il avait retrouvé Lily, huit mois après sa disparition soudaine. Huit mois à se ronger les ongles, à péter les plombs, uniquement parce que sa petite sœur de cœur avait disparu. Et honnêtement, ce fut totalement par hasard qu’il l’avait retrouvée. À la base, il faisait partie d’un groupe d’Insurgés pour attaquer les convois filant droit vers Azkaban. Le 18 février 1999. Il s’en souviendrait toujours. Sûrement jusqu’à sa mort, en fait. Retrouver Lily, c’était… C’était tout ce qu’il avait souhaité à l’époque.
Trois mois plus tard avait eu lieu l’attaque du Ministère. Un coup de maître, et Nathan s’en était donné à cœur joie en agitant son drapeau rouge, en faisant tout brûler, tout et tous… C’était là-bas qu’il avait revu Angele. Angele… Fille d’un Mangemort. Il l’avait rencontrée lorsqu’il bossait encore aux Trois-Balais, donc trois ans auparavant. Leur romance avait duré un an, puis Dumbledore était mort, la Ministère était tombé, et ils étaient chacun partis de leur côté en se promettant de ne pas abandonner, de se retrouver un jour. Un jour, tu parles… A chaque fois qu’il avait cru se rapprocher d’elle, en sachant son père sur les lieux, en sachant qu’elle travaillait au Ministère, c’était comme si elle lui échappait à chaque fois. Et ça faisait mal… Il l’avait revue au Ministère, deux ans après leurs adieux. Il lui avait parlé. Mais l’Angele en face de lui n’était plus celle qu’il avait aimée à l’époque, elle avait eu le cerveau complètement retourné par son paternel. Nathan en avait perdu ses moyens une seconde, l’avait regardée tenter de l’attaquer, avait riposté, était parti, s’était retourné. Et n’en avait jamais parlé. Le Ministère était détruit, il n’y avait plus rien à faire. Et Lily était en danger, de toute façon…
Puis Lily s’était effondrée. Nathan avait encaissé, avait tenté d’être là pour elle, mais la petite blonde avait fait n’importe quoi – mais comment lui en vouloir après avoir vu son propre frère mourir sous ses yeux… C’était sans doute à cette époque qu’il n’avait cessé de l’appeler par « Iliana Evans » avec un ton sévère. Les choses s’étaient arrangées quelques mois plus tard – pour eux, parce que la société, elle, n’avait fait qu’empirer jusqu’à la dictature complète – au point que Nathaníel avait lui-même proposé de passer un Fidelitas pour protéger la famille Evans, la mère et le petit frère – apparemment en vie – de Lily.

Et l’Ordre avait éclaté. C’était à prévoir, mais personne n’y avait cru. Les Insurgés s’étaient séparés. Directement, Nathan avait fondé un groupe de Belliqueux, se reposant sur son tempérament de leader, et sa haine pour tout ce qui se passait. Sa colère, sa rage. Un vrai fléau. Lily l’avait suivi. La pire période de sa vie ; il avait bien cru ne pas en ressortir vivant, se laissant complètement ronger, quitte à ne pas réfléchir et à orchestrer des massacres ou des missions kamikazes que sa petite sœur supportait de moins en moins. Elle ne le supportait plus lui non plus. Lui, dépassé. Eux, de nombreux conflits mettant franchement en péril leur lien – qui perdurait pourtant depuis désormais cinq ans. Elle, elle avait fini par partir à la fin de l’année 2000, un an après le fondement du groupe, et il ne l’avait pas retenue. Il n’avait pas plus retenu ceux qui avaient suivi la demoiselle.
Dans les deux mois qui suivirent, peut-être trois, Nathan en était arrivé au point de non-retour, ou quasiment. Il le sentait arriver, en tout cas, et ne pouvait pas laisser ça faire. Jugé inapte à mener ce groupe de terroristes, les circonstances avaient fait qu’il était parti à son tour, à la fois évincé par les membres du groupe et ayant décidé lui-même que s’il ne voulait pas devenir totalement cinglé, mieux valait qu’il s’éloigne de toutes ces ondes nocives – surtout que sans son ancre personnelle donc Lily, il n’était pas certain de pouvoir supporter son propre tempérament bien longtemps.
Sur les conseils de l’ancienne Poufsouffle, il avait perdu l’idéologie des Belliqueux, avait compris que ce n’était pas la meilleure stratégie. Sans pour autant être aussi naïf – oui c’était comme ça qu’il les voyait – que les Pacifistes, Nathan était devenu leader des Audacieux, enfin, d’un groupe d’Audacieux. Celui des Silencieux. Afin de ne pas se laisser dépasser par les évènements qui avaient mené à sa perte chez les Belliqueux, il s’était entouré de sorciers de confiance, sur lesquels il pouvait se reposer – inutile de dire que parmi ces sorciers, il y avait Iliana Evans, hein. Sûrement que, tout seul, il n’aurait pas pu devenir aussi… posé. Réfléchi. Il avait toujours ce feu au fond de lui, mais avait perdu ses airs kamikazes du passé.
A nouveau, le temps passa. De nouvelles missions des plus importantes aux plus banales, de nouvelles attaques contre Voldemort et ses pions, taguer les murs ci et là, montrer que l’insurrection était bien vivante. Se calmer, s’apaiser, s’énerver mais en silence la majorité du temps. Ils n’avaient pas besoin d’un leader instable, alors il prenait sur lui. Il assumait. Nouveaux problèmes dans la société, comme les Rebuts, diverses taxes, et puis la population qui les prenait pour responsables, eux qui cherchaient à les sauver de ce monde pourtant. Et des accidents. Si les Silencieux ne furent pas touchés, les autres groupes d’Audacieux le furent et leurs planques furent découvertes récemment. Après de longues négociations, les Métamorphes et les Nocturnes les avaient rejoint, permettant de ce fait une alliance entre eux tous. Cette dernière s’élargit encore plus récemment avec l’arrivée des Pacifistes. Leur nom voulait tout dire, et même si Nathan discuta – encore – longuement de leur marché, il finit par accepter de les accepter, et en échange de leur protection, les Pacifistes s’occuperaient du camp.
Maintenant, il avait vingt-neuf ans – si on lui avait dit qu’il atteindrait presque la trentaine, il ne l’aurait pas cru – et cela faisait deux ans qu’il était à la tête des Silencieux. Qu’il survivait. Qu’il ripostait. Qu’il se battait contre ce fichu gouvernement.