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sujet; Ilario Leonelli ☆ how to save a life
MessageSujet: Ilario Leonelli ☆ how to save a life   Ilario Leonelli ☆ how to save a life EmptyMar 25 Aoû 2015 - 21:53

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Ilario Leonelli ☆ how to save a life Empty
Ilario Eòin Leonelli
feat Brant Daugherty • crédit Tatsuki
❝ We're running in circles again ❞Insurgents ; Inventé

☇ pseudo complet & surnom(s) ; Leonelli, diminutif de Leon, forme italienne du latin leonis, le lion. L'image même de la force et du courage, dans la symbolique. Un nom qui n'évoque rien de particulier la plupart du temps. Pas de passé glorieux, pas de sang pur, mais une richesse familiale indescriptible, et une mère ancienne joueuse de Quidditch. Ilario, une autre preuve de ses racines italiennes, une autre variante d'un prénom latin. Enfin, vient Eòin, seule trace de ses racines écossaises. La seule dans son nom, en tout cas. Ili est le surnom qu'on lui donne depuis sa plus tendre enfance, celui auquel il répond le plus facilement. Il en a eu d'autres comme l'Italien, le mioche, Smile, mais il a bien plus de mal. Donc si vous êtes un de ses proches, Ili est parfait. Sinon, contentez-vous de l'appeler par son prénom. Chez les insurgés, il a pour nom de code Nathair, le serpent en Gaélique Écossais.
☇ naissance ; le 27 février 1979, dans un petit village perdu au fin fond de l’Écosse.
☇ ascendance; sang-mêlé, ses parents étant eux-mêmes des sang-mêlés. Jamais Madame n'a accordé d'importance à la pureté du sang, et Monsieur a toujours prôné l'égalité entre tous. Ilario n'en a donc que faire que son sang ne soit pas pur, même sans la situation actuelle.
☇ métier ; ex-médicomage, il continue à faire profiter les insurgés de ses connaissances.
☇ camp ; insurgé, recherché, exclu d'une société qu'il ne reconnaît pas et qu'il n'accepte absolument pas. Mais il se dit régulièrement qu'il aurait préféré être capturé et finir rebut, plutôt que laisser Désiré l'être à sa place.
☇ réputation ; si on ne peut passer à côté de l'étrange accent d'Ilario, s'il avait autrefois la réputation d'être un peu cinglé sur les bords, aujourd'hui on entend surtout qu'il soignera quiconque aura besoin de lui. Il ne peut pas dire non à un blessé.
☇ état civil ; tout est compliqué, même s'il est officiellement célibataire à présent. Son cœur est pris depuis déjà des années, il pensait que ce serait définitif. Mais après la capture de Désiré, les choses ont changées. Aujourd'hui, son cœur balance. Aujourd'hui, il se sent torturé, déchiré entre deux personnes, entre deux choix bien différents et aux lourdes conséquences. Mais une chose est certaine : il aime toujours Désiré, et même si ce n'était pas le cas, il ne pourrait pas le laisser seul.
☇ rang social ; insurgé, recherché, exclu d'une société qu'il ne reconnaît pas et qu'il n'accepte absolument pas. Mais il se dit régulièrement qu'il aurait préféré être capturé et finir rebut, plutôt que laisser Désiré l'être à sa place.
☇ baguette ; bois d'aubépine, 28,7 cm, contient une plume de phénix. Une baguette complexe, qui a été bien capricieuse par le passé. Une baguette contradictoire aussi, tout comme son possesseur, capable du meilleur comme du pire.
☇ épouvantard ;  la peur est un état normal, une réaction naturelle face à un danger. Ilario le sait, c'est un sentiment qu'il maîtrise et qu'il sait dépasser. Alors y a-t-il réellement quelque chose qu'il ne puisse pas surmonter ? Il serait tenté de dire non. Ce serait un mensonge. Lorsqu'il se trouve confronté à un épouvantard, celui-ci le représente seul avec un cadavre baignant dans une flaque de sang, l'odeur de la mort flottant dans l'air. Le cadavre change, il alterne entre ceux à qui il tient, mais la scène est toujours la même. Ilario a peur de revivre le drame qu'il a vécu avec son père, de se retrouver une nouvelle fois incapable de sauver une personne qu'il aime, de ne pouvoir même rien tenter.
☇ risèd ; aviez-vous remarqué que quand on demandait à quelqu'un de faire un vœu, presque tout le monde faisait un vœu le concernant ? Si on propose d'en faire plusieurs, la personne commencera à s'intéresser aux autres. Ilario n'est pas de cette trempe. Lui, ce qu'il verrait actuellement dans le miroir du risèd, ce sont ses proches, heureux, sains et sauf, sur le même pied d'égalité, cette foutue guerre enfin terminée. Et lui dans tout cela ? Il ne sait pas. Et qu'importe, de toute manière.
☇ particularités ; un ancien langage, des symboles étranges, des lettres possédant des pouvoirs magiques. Ilario est un maître des Runes.
☇ miroir ; son miroir est en forme de losange, symbole de la force de ses convictions, aux reflets violets, la face noble de la magie, celle à la recherche de l'équité..

☇ Avis sur la situation actuelle ; « Je ne voulais pas m'impliquer dans cette guerre. Au début, j'essayais juste de faire mon boulot de médicomage, mais cette injustice constante a fini par me forcer à réagir. Peut-être aurais-je dû fermer les yeux, comme le fait ma sœur aînée. Peut-être. Mais je ne peux pas soutenir le gouvernement, c'est impossible. Trop d'oppression, trop de misère, trop d'injustice ! Les insurgés sont les seuls à pouvoir faire changer les choses, à renverser le Lord Noir. C'est ce que je pensais. Aujourd'hui, je ne suis plus aussi sûr de moi. Les insurgés n'arrivent toujours pas à se regrouper, à former un front unique. Je sais que tout le monde ne partage pas les mêmes idées, mais il faudrait vraiment recréer un groupe unique. Aujourd'hui, rien ne va plus. Des gens changent radicalement de comportement, et je soupçonne fortement le gouvernement d'être derrière tout ça. Non, je ne le diabolise pas, mais je ne serais pas étonné d'avoir raison. Il existe bien des manières de changer une personne, et j'en ai un exemple sous les yeux... Quant aux insurgés... La population ne devrait pas croire tout ce que le gouvernement dit de nous. Mais nous manquons d'efficacité... Tout ce sang versé, ces sorciers exécutés... On a échoué. Quand on n'arrive pas trop tard... Finalement, je commence à me demander si j'ai vraiment fait les bons choix, ces dernières années... »

☇ Infos complémentaires ; intelligent. rancunier. déterminé, il ne laissera rien se mettre en travers de sa route lorsqu'il a un objectif en tête, il ne laissera rien le détourner de ses principes non plus. explosif, il ne semble jamais s'énerver mais en réalité il accumule petit à petit, jusqu'à l'explosion. Un mot de trop peut le faire décapsuler quelques secondes, avant qu'il ne retrouve son calme. ingénieux, il aime tourner un problème sous divers angles pour trouver la solution adéquate. rebelle, suivre les règles n'a jamais été son fort, il n'aime pas qu'on tente de régir sa vie. rusé, même s'il rechigne à employer des méthodes déloyales en temps normal. trop franc par moments, surtout lorsqu'il est en désaccord avec quelque chose, ce n'est pas toujours très apprécié. souriant, quoique moins ces derniers temps. s'il a surmonté sa timidité, celle-ci revient au galop lorsqu'il se sent gêné, peu importe la raison. optimiste qui s'oublie. a tendance à se vexer assez facilement. réfléchi, il ne se lancera pas tête baissée dans une bataille perdue d'avance, préférant réfléchir à une solution alternative ou à une échappatoire. Pour autant, s'il a quelque chose à gagner dans ce genre de bataille, il y participera. l'échec n'est pas une option, il est très mauvais perdant. profondément égalitaire dans l'âme. accorde peu sa confiance. polyglotte, il maîtrise parfaitement l'anglais, l'italien, le gaélique écossais et le coréen, mais au besoin il sait aussi se débrouiller en français, espagnol, russe, un peu en portugais et en japonais. Cela lui confère un accent que beaucoup ont qualifié d'étrange. Un fait qu'on ne peut pas manquer : il n'est pas rare qu'il passe d'une langue à une autre sans même s'en rendre compte. a une excellente mémoire et s'exerce continuellement pour maintenir ses capacités au top. Ainsi il mémorise toujours plein de petits détails inutiles comme le nombre de toiles d'araignées dans un arbre, combien de couverts sont disponibles, la couleur exacte de la troisième feuille de la première branche en partant du bas des dix buissons les plus proches, le nombre de poils qui restent dans ses mains quand il caresse son renard et tant d'autres. aime bien faire des expériences. En potions, en sortilèges aussi. était Poursuiveur dans l'équipe de Serpentard. Il était doué, très doué, il aurait pu continuer dans cette voie, mais l'appel de la médicomagie a été le plus fort. sa matière préférée à Poudlard était l'étude des Runes, alors que sa bête noire était l'Histoire de la Magie. Pourtant l'Histoire est intéressante et il le sait, mais il n'a jamais pu rester éveillé plus de cinq minutes en cours. a toujours sur lui un calepin, de l'encre et une plume. Il les sort quand il trouve une plante qu'il souhaite dessiner, pour inscrire ses notes sur les potions qu'il expérimente, et pour un tas d'autres petites choses. Mais il n'y a jamais rien de bien important dedans, c'est une précaution élémentaire, si jamais il en vient à se faire capturer. conformément à un des clichés qu'on a sur les italiens, il raffole des pâtes, surtout avec quelques herbes aromatiques, ce qu'il faut de sauce tomate et la dose de parmesan. Un délice. S'il y a bien une chose qu'il sait cuisiner parfaitement à la moldue, ce sont les plats de pâtes. plus d'une fois, le stress l'a poussé à faire quelque chose de purement stupide, et il s'en mord les doigts longtemps après. a la manie de régulièrement passer une main dans ses cheveux. De même, il se mordille la lèvre inférieure lorsqu'il est concentré ou nerveux. on raconte que, tel le serpent, il est capable d’hypnotiser quiconque il souhaite charmer. Sans doute est-ce son regard qui est à l'origine de cette rumeur, un regard bleu acier clair, envoûtant. au creux de sa main droite est visible une cicatrice qui traverse toute la paume, marque blafarde, souvenir d'une funeste journée, celle où il a perdu son père. d'ailleurs, depuis ce jour, il fait tout comme un gaucher, c'est psychologique, il ne veut plus manier quelque chose de la main droite. a une écriture très brouillonne, et quand il écrit vite, il est le seul à pouvoir se relire. a eu une peur panique des balais volants, et a littéralement refusé d'en toucher un lors de sa première année. Et pourtant, il a surmonté sa peur lorsque voir à nouveau des matchs de Quidditch lui a donné envie de remonter sur un balai. aurait voulu apprendre à jouer d’un instrument, mais il a deux mains gauches lorsqu’il faut produire un son mélodieux. Même du tam-tam, il est incapable d’en jouer, il ne sait pas pourquoi. aime le froid, la neige et la glace. Entre un voyage en Islande en plein hiver et un autre aux Caraïbes ou aux Bahamas à la meilleure saison, il choisirait l’Islande sans la moindre hésitation. Ou le Groenland. Ou l’Antarctique. maîtrise tout autant les sortilèges de guérison que les maléfices. Il a souvent usé de ces derniers à Poudlard, lorsqu'il commençait à détester quelqu'un. possède un renard roux apprivoisé qu'il a nommé Teine, le feu en gaélique écossais. C'est un animal relativement farouche avec les autres personnes.

❝ Nothing compares to you ❞Deux mots sur l'IRL

Appelez-moi Tatsuki. J'ai 23 ans tout juste, je viens du pays des vaches et j'ai connu le forum via un ancien perso que j'avais ici. Si tout va bien vous me verrez connecté(e) 7 jours sur 7, mais moins pour le rp. Un dernier mot ? des cookies pour les nouveaux (et les anciens qui reviennent), ce serait bien.



Dernière édition par Ilario E. Leonelli le Mar 1 Sep 2015 - 0:55, édité 5 fois
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Ilario Leonelli ☆ how to save a life Empty
Here comes the hurricane
Enfance, avant septembre 1990


❝ He felt with him ❞1984

-Tino, on va se faire disputer...
-Arrête de t'inquiéter Ili.
-Mais maman a dit que...


Un profond soupir s'échappe d'entre les lèvres de ton frère aîné, te coupant dans ton élan. Alors tu te contentes de baisser les yeux et de le suivre. Tu sais que vous allez vous faire disputer, votre mère n'arrête pas de répéter que vous êtes trop jeunes pour monter sur son balai magique. Vous devez vous contenter de tout petits balais, adaptés à votre âge, et ton frère a un peu de mal à le supporter. Alors aujourd'hui, il a eu la merveilleuse idée de profiter de l'absence de votre mère pour aller emprunter son balai de compétition. Et toi, que fais-tu dans cette histoire, du haut de tes cinq ans ? Tu regardes, tu suis aussi. Celestino est ton modèle, celui qui te montre ce qu'il faut et ne faut pas faire, celui qui te protège de ta sœur et des disputes. Mais c'est aussi celui qui, de la fratrie, fait le plus de bêtises. Tu sais bien que tu ne dois pas le laisser faire n'importe quoi, parce que Maman dit que c'est dangereux. Voler sur un balai pour adultes est dangereux, même si tu es encore trop jeune pour comprendre pourquoi. Si elle apprend qu'il a enfreint les règles, elle se fâchera et vous serez punis, tous les deux. Mais comme tu es le cadet, personne ne t'écoute. Parfois, tu as l'impression de n'être rien d'autre qu'un fantôme, une chose que les gens regardent quand ils en sont obligés. C'est faux, bien évidemment, mais c'est ainsi que tu ressens le fait que personne ne veuille jamais écouter ton opinion. Tu es trop jeune, tu ne sais pas encore assez de choses, disent-ils...

Silencieux, tu suis ton grand-frère, à nouveau silencieux comme une ombre. C'est ce que tu fais de mieux de toute façon : suivre les autres, apprendre en les regardant. En peu de temps, vous êtes dehors, dans le jardin plongé dans la brume écossaise. Tu entends ton frère pester contre le mauvais temps. Il préfère le soleil et la chaleur de l'été en Italie, le pays de votre père, à la pluie et à la fraîcheur de l’Écosse, le pays de votre mère. C'est compréhensible, les gens aiment le soleil, en temps normal. Toi, tu préfères la pluie, le brouillard, la neige et le vent. Tu préfères quand les éléments s’associent pour modifier les paysages immobiles sous le soleil. Le brouillard donne du mystère à un simple buisson, la neige recouvre tout d'un manteau blanc et scintillant... Oui, tu préfères le pays de ta mère, il y a tellement plus de choses à  voir, ne serais-ce qu'en regardant par la fenêtre. Enfin, pour l'instant, ce n'est pas par la fenêtre qu'il faut que tu regardes, mais bien devant toi. Celestino est déjà sur le balai de votre mère. Tu te mordilles alors la lèvre, hésitant. Tu sais que ce n'est pas bien, ce qu'il fait. Il faut que tu l'en empêches.

-Tino... Allez, viens, on rentre dans la maison...
-Non, je veux prouver à maman que je vais être un grand joueur de Quidditch, comme elle !
-Tu as huit ans. Maman dit que tu es trop petit.
-Tu es plus petit que moi d'abord ! Et puis tu parles trop, Ili.


Ton visage se déforme pour former une moue qui a tendance à faire craquer les adultes. Mais pas ton frère. Boudant, tu croises les bras et t'assois dans l'herbe mouillée. Il fait encore une bêtise, et il ne t'écoutera pas. Alors tu le regardes monter sur le balai, décoller et disparaître dans la brume. De l'inquiétude apparaît dans tes prunelles claires, et tu le cherches du regard. Tu ne le vois plus. Mais tu l'entends crier. De joie, puis de terreur. Aussitôt, tu es sur tes pieds, scrutant le ciel à la recherche de ton frère. Tu l'appelles, tu forces sur ta petite voix, celle d'une enfant discret de cinq ans. Et soudain, quelque chose tombe. Le temps semble se suspendre, tout comme ton rythme cardiaque. Tu ne comprends pas ce qui se passe sous tes yeux, ou alors tu ne veux pas comprendre. Ton frère était sur un balai, pourquoi serait-il en train de tomber ? Puis c'est le choc, il s'écroule quelques mètres plus loin et tu le rejoins, hurlant son prénom. Une fois à ses côtés, tu le secoues, sans obtenir ne serais-ce qu'une seule réaction...

-Tino ? Tino ! Tu as pas trop mal ? Tino, répond ! TINO !! PAPA !!! AU SECOURS !!!

Il est déjà là, il a entendu tes précédents cris. Tu ne comprends pas ce qu'il dit, tu ne comprends pas les questions qu'il te pose. Ton regard ne décroche pas une seule seconde de ton grand frère. Son cou est dans une position bizarre, tu n'arrives pas à faire comme lui. Tu ne comprends pas ce qui se passe, tu es trop jeune pour comprendre le drame qui vient de se produire sous tes yeux. Tout ce que tu sais, c'est que le fait que ton aîné ne bouge plus et ne parle plus n'est pas normal. Des larmes t'échappent, de plus en plus nombreuses. Tu sens le regard de ton père posé sur toi, tu ressens sa douleur, son inquiétude, et comme du reproche. Tu as fait une bêtise. Tu aurais dû empêcher Celestino de grimper sur ce balai. C'est ta faute s'il ne répond plus, c'est ta faute s'il s'est fait mal... C'est ta faute, et pleurer n'y changera rien. Tu veux que ton frère se réveille, tu veux qu'il dise qu'en fait il vous fait une blague. N'importe quoi, mais qu'il se réveille, c'est tout ce que tu veux... Et ce qui n'arrivera pas.

❝ She was alone... ❞1987

-Main.
-Son.


Un sourire éclaire ton visage, tandis que tu mémorises le mot. La petite fille devant toi sourit aussi, mais plus timidement. Voilà déjà quelques jours que tu essayes de communiquer avec elle, mais la barrière de la langue est compliquée à franchir. Et puis, au début, elle ne voulait pas parler non plus. Tu ne sais pas trop ce qu'elle a vécu, tes parents ne t'ont presque rien expliqué, mais tu sais qu'elle n'a plus de papa ni de maman. Elle est toute seule, et c'est une jeune née-moldue. Tu l'as vu faire de la magie lorsque vous l'avez croisée par hasard dans la rue, l'autre jour. Ce n'était pas volontaire, elle était juste terrorisée, et tu l'as fait remarquer aux adultes. Ta mère vous a ramené à la maison, ta sœur et toi, et quelques heures plus tard ton père est rentré à son tour, accompagné de la fillette. Tu ne sais pas pourquoi elle est là, mais la peur que tu as lue dans son regard ne t'a pas laissé indifférent. Depuis, tu mets un point d'honneur à la faire sourire, à apprendre à communiquer, même avec de très simples mots. Tu baisses la main que tu lui montrais, vous permettant d'apprendre comment cela se dit dans l'autre langue.

-Maman ! Ili fait des trucs bizarres avec la petite fille !
-Je fais pas des trucs bizarres, Lo ! Je parle avec Iseul !
répliques-tu aussitôt.

Ton regard se tourne vers ta sœur, Lorenza. Ta grande sœur, qui ressemble énormément à votre mère, Lorenza qui ressemble trop à Tino aussi... Ton frère te manque affreusement, voilà déjà deux ans qu'il n'est plus là, deux ans qu'il est mort comme disent tes parents. Il ne reviendra jamais, et ta mère n'est plus jamais montée sur un balai magique depuis l'accident. Tu regardes donc ta sœur, et ton sourire revient bien vite. Ce n'était pas méchant, elle ne fait que vous observer tous les deux, votre mère derrière elle. Tu les regardes toutes les deux, sans bouger pour autant. Du coin de l’œil, tu vois que Iseul fait de même, bien qu'elle ne comprenne pas vos conversations en anglais. Elle commence à avoir moins peur de vous.

-Tu apprends le coréen avec Iseul ?
-Oui maman, mais c'est compliqué. Ça ressemble pas du tout à nos langues...
-Je sais bien mon chéri, c'est parfois difficile de se faire comprendre. Mais tu devrais demander à ton père de t'apprendre le coréen, je suis sûre qu'il serait ravi de le faire.


Ton regard bleu pétille, s'accrochant quelques secondes au sien. Tu as un peu de mal à y croire, ton père n'est que rarement là, il est toujours occupé ailleurs, à soigner d'autres personnes, essentiellement des sorciers mais parfois aussi des moldus, sans utiliser la magie. Tu admires ton père, parce qu'il répond toujours présent pour les autres. Il aime rire, il sait trouver les mots justes pour rassurer, pour réconforter. Mais à tes yeux, il n'est pas assez présent pour vous. Il travaille trop, c'est pour cette raison que tu peines à croire qu'il acceptera de perdre de son précieux temps pour t'enseigner quoi que ce soit. Ta surprise et ton incrédulité se voient dans tes grands yeux, et c'est ce qui finit par faire rire ta mère.

-Ne me regarde pas comme ça et demande-lui quand il rentrera.
-Oh oui, je vais lui demander !!!


Et plutôt deux fois qu'une, même. Si tu peux parler avec ta nouvelle amie, celle que tu aimes voir sourire, celle que tu as envie de protéger, il faut que tu apprennes sa langue. Ou qu'elle apprenne la tienne, mais tu préfère la première option. Pourquoi ? Parce que parler d'autres langues que l'anglais, l'italien et l'écossais pourrait t'être utile un jour, tu l'as bien compris au fil des voyages. L'anglais ne permet pas de communiquer avec tout le monde, et la jeune Iseul en est la preuve vivante.

~~~

-OUAIS !!!

Ton cri de joie fait rire tout le monde à table. Il faut dire que la nouvelle est de taille. Voilà des mois que ta mère, ta sœur et toi faites l'aller-retour entre l’Écosse et la Corée du Nord pour y rejoindre ton père et la petite Iseul. Tu n'as pas conscience de tout ce que tes parents ont fait, de toutes les procédures administratives qu'ils ont dû suivre pour en arriver là. Aujourd'hui, ils viennent de vous annoncer, à Lorenza et toi, que la petite Iseul était désormais un membre à part entière de votre petite famille. La petite orpheline est officiellement devenue une Leonelli, elle va quitter une Corée du Nord moldue en pleine dictature pour venir vivre avec vous. Tu es tellement content que tu es déjà sur tes pieds, brûlant d'impatience de voir sa réaction lorsqu'elle l'apprendra. Tu es déjà devant la porte lorsque tu penses à te retourner, ton regard interrogateur venant se poser sur tes parents. Ton père hoche doucement la tête et ta mère t'encourage d'un doux sourire. Ils sont d'accord pour que ce soit toi qui lui annonce la nouvelle. Alors c'est avec un immense sourire accroché aux lèvres que tu sors de la pièce.

-Iseul ? Iseul, où tu es ?
-Ici, Ili !


Tu conserves ton sourire et montes à l'étage. Si tu as fait des progrès en coréen, elle en a fait en anglais. Vous alternez entre ces deux langues, retournant dans celle qui vous est la plus facile quand vous cherchez un mot de vocabulaire non appris dans l'autre langue. Tu la trouves dans la chambre des filles, assise sur son lit. Elle sait que vous avez eu une conversation importante, et tu vois bien qu'elle est impatiente de savoir ce que vous vous êtes dit. Ou alors, elle se demande sûrement pourquoi tu as l'air aussi heureux. D'un côté, tu lui sautes littéralement dessus tellement tu es impatient de lui annoncer la nouvelle. Tu t'écrases lamentablement sur le lit, ce qui la fait bien rire. Le temps que tu te redresses, tu la vois agiter un peu ses pieds, te regardant.

-Tu es... Content ?
-Oui !!! Papa et maman ont dit que maintenant tu faisais parti de la famille ! Tu vas rentrer avec nous ! Tu es ma petite sœur !


Elle te regarde, et tu comprends que tu parles trop vite pour qu'elle puisse comprendre un traître mot. Alors tu inspires profondément, tu te forces à te calmer et tu choisis de reprendre, plus calmement... Et en coréen.

-Toi et moi, frère et sœur maintenant. Tu t'appelles Iseul Leonelli !

Tu vois un sourire s'épanouir sur son visage, tu vois ses yeux noirs s'illuminer. Elle a compris. Vous allez enfin être une vraie famille, tu vas être un grand frère et tu te promets de veiller sur elle. Cette fois, c'est elle qui te saute dessus et tu la prends dans tes bras et lui fais un gros câlin. Iseul est ta petite sœur... Maintenant, tu n'es plus le cadet de la famille et tu ne remercieras jamais assez tes parents de ce qu'ils ont fait pour elle...

❝ Breaking glass, breaking heart ❞1990

-Papa... Pourquoi est-ce que maman et Iseul ne sont pas venues ?
-Peut-être parce que je voulais que toi et moi nous passions un peu de temps entre garçons, avant que tu ne reçoives ta lettre pour Poudlard ?


Un soupir t'échappe. Un voyage entre garçons, c'est moyennement vrai, mais plus encore vous n'êtes pas en tête à tête. Vous avez retrouvé quelques collègues de ton père en cours de route, et comme le bon médicomage qu'il est, il t'a déjà laissé seul pour les accompagner sur le terrain. L'adulte perd peu à peu son beau sourire quand il comprend que tu fais un peu la tête.

-Ilario, je te promets que je n'avais pas prévu que mes collègues nous accompagnent...
-Tu dis tout le temps ça, papa... Je vais me retrouver tout seul quand tu repartiras avec eux, comme tout à l'heure... Maman et Iseul ne sont même pas là...


Une main vient se poser dans tes cheveux et tu lèves ton regard bleu vers ton père. Il ne sourit plus et cela te dérange, plus que tu ne veux bien l'admettre. Quand il est sérieux, c'est généralement parce que la situation est grave et cela t'effraye toujours. Tu ne pourras jamais oublier la tête qu'il a faite, le jour de la mort de ton frère... Il était tellement lucide...

-Écoute-moi. Je te promets de dorénavant rester constamment avec toi, et si jamais je dois aller donner un coup de main, tu viendras avec moi et je t'expliquerai ce que je fais.
-Tu le jures ?
-Je te le jure, mon fils.


Un doux sourire étire alors tes lèvres, et le sien vient bien vite y faire écho. Il ne fait jamais une promesse à la légère, il tient toujours parole. Toujours. Alors cela veut dire que vous allez pouvoir passer des vacances ensemble, que tu vas pouvoir profiter pleinement de ton père. Cela arrive peu souvent, mais ce n'est qu'une raison supplémentaire pour en profiter à fond. Tu lui sautes donc dans les bras et c'est en riant qu'il te rattrape et tourne un peu sur lui-même, avec toi. Tu ris à ton tour, avant de te blottir dans ses bras, heureux de cette promesse. Ce qui ne t'empêche pas de froncer les sourcils lorsqu'il te repose plus vite que d'habitude.

-Ça va papa ?
-Je suis seulement un peu fatigué, ne t'en fait pas.
-Tu es sûr ?
-Oui.
fait-il en riant un peu tout en te décoiffant.

Et pourtant, tu te mordilles la lèvre, un peu inquiet. Depuis qu'il est rentré il se fatigue très vite. Mais comme il te sourit, tu oublies bien vite ton inquiétude pour l'imiter...

-Aaah, je préfère quand tu as ce joli petit sourire. Tu devrais le montrer plus souvent, c'est important de montrer qu'on est heureux, ou de simplement sourire aux autres. Presque autant que de tendre la main à quelqu'un qui a besoin d'aide.
-C'est ce que tu fais, toi ?
-Oui, exactement. Et j'aimerais que tu me promettes quelque chose.
-Quoi ?
-L'an prochain, tu seras à Poudlard, comme Lorenza. Et il est fort possible que tu ne sois pas dans la même maison qu'elle. Si c'est ce qui se passe réellement, je veux que tu me promettes de rester toi-même. Je veux que tu souris, que tu gardes toujours espoir et que tu tendes encore la main aux personnes qui en ont besoin. Mais surtout, Ilario. Je veux que tu me promettes d'en profiter. L'adolescence est une période difficile à vivre parfois, où on apprend à se forger son caractère définitif. Mais c'est aussi et surtout la période où tu peux faire des erreurs et apprendre d'elles, où tu peux profiter de la vie sans avoir les préoccupations des adultes. C'est une période que tu ne vivras qu'une fois, je ne veux pas que tu ais des regrets. Alors vis à fond, amuse-toi, et apprend à devenir quelqu'un de bien. Tu peux me le promettre ?


Tu t'es un peu perdu dans toutes ces paroles qu'il a prononcées dans les derniers instants. Il veut que tu t'amuses, il veut que tu sois un véritable adolescent, et non pas un jeune adulte. Tu sais pourquoi il te dit cela. Tu sais pourquoi il vaut que tu le lui promettes. Il te trouve trop discret, parfois trop sérieux, surtout depuis la mort de ton frère. Pourtant tu sais t'amuser, comme tu le prouves avec Lorenza et Iseul. Il ne veut pas que tu restes seul dans ton coin, il veut que tu apprennes à être quelqu'un de sociable, quelqu'un qui saura sourire aux autres, quelqu'un qui continue à tendre la main sans rien attendre en retour. Tu as compris ce qu'il avait derrière la tête, et cela te rend heureux. S'il te demande de lui faire une telle promesse, c'est qu'il t'en sait capable.

-Je te promets, papa.

~~~

Tu te balances d'avant en arrière, assis sur le sol, recroquevillé sur toi-même, le regard dans le vague. Tu as à peine bougé depuis hier, seul ton instinct de survie t'a poussé à aller boire à quelques reprises. Tu n'as rien avalé, ton estomac est noué et ne serais-ce que penser à de la nourriture te donne envie de vomir. Tu as mal à la main, tu aurais dû la soigner, mais tu n'as même pas eu la force d'y penser. Ton esprit est vide de toute pensée. L'odeur du sang brouille ton cerveau, l'odeur de la mort t'anesthésie. De temps en temps ton regard se porte vers le cadavre à tes côtés avant d'immédiatement se reporter sur un point invisible en face de toi. Un cadavre ? Oui, celui de ton père. La scène revient par instants, te torturant un peu plus...

Tu vois la santé de ton père décliner de plus en plus vite, tu le vois cracher du sang, tu vois des plaies apparaître un peu partout sans raison valable. Tu t'inquiètes, il s'effondre, le sang s'échappant de nombreuses plaies qui n'auraient pas dû être là. Tu paniques, tu vas fouiller dans son sac à la recherche des potions qu'il transporte toujours avec lui. Tes mains trembles tandis que tu les retires une à une, à la recherche de celle qui pourrait être efficace. Mais aucune ne te semble appropriée, tu n'y connais rien. Et pour couronner le tout, une des fioles explose dans ta main. Le verre transperce ta chaire, tu as le malheureux réflexe de retirer les morceaux, le sang coule, ta main est insensible à toute douleur, à tout contact... Et ton père ne bouge plus. Tu cries, tu sors appeler à l'aide, mais il n'y a personne dans les alentours. Tu ne sais quoi faire, tu ne peux rien faire. Alors tu reviens auprès de ton père. Le sang forme une flaque autour de lui, il ne bouge plus, son cœur ne bat plus. Alors tu finis par t'asseoir non loin, incapable de faire quoique ce soit d'autre.

La situation ne s'est pas améliorée depuis. Tu ne ressens toujours rien au niveau de ta main droite, tu as l'impression de ne plus rien ressentir. Il faut attendre que les collègues de ton père reviennent. Le sang a séché, mais l'odeur métallique plane encore dans la pièce. Tu n'y fais plus attention, tu en es imprégné. Ton père est parti, tout comme ton grand frère. Lui aussi vous a abandonné. Lui non plus, tu n'as pas pu le sauver. Tu n'as rien pu faire. Tu l'as regardé mourir. Tu n'es rien de plus qu'une chose inutile lorsqu'on a réellement besoin de toi. Tu ne sers à rien, tu n'es qu'un boulet. Petit à petit, cette pensée s'impose à ton esprit. Tu es un boulet inutile. Tu ne sers à rien. Mais cela va changer. Tu n'entends pas la porte s'ouvrir, tu n'entends pas les collègues de ton père entrer, se précipiter à vos côtés. Tu ne sens pas qu'ils te secouent, tu n'entends pas leurs paroles, tu ne vois rien de tout cela. Tu te sens mal. Tu es inutile. Tu ne sers à rien. Puis ton esprit sombre dans l'inconscience, ton corps dit stop. Tu es à bout, alors tu t'effondres dans leurs bras. Blessé, épuisé physiquement comme moralement. Mais la dernière pensée qui effleure ton esprit avant que ta conscience ne soit soufflée est celle-ci : « Je vais changer... »



Dernière édition par Ilario E. Leonelli le Mer 23 Sep 2015 - 14:50, édité 4 fois
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Hogwarts, another home
Adolescence, 1990 ~> juillet 1997


❝ Difficult start  ❞1990
Tu as du mal à tenir debout. Pourtant tu ne peux pas t'écrouler là, en plein milieu de la Grande Salle, en pleine cérémonie de répartition. Surtout pour la tienne. Mais tu as tellement sommeil... On ne dirait pas que tu as dormi pendant tout le trajet entre Londres et Poudlard. Qu'est-ce qui te vaut cet épuisement ? Hier, vous étiez à San Francisco et vous n'êtes rentrés que quelques heures avant le départ du train. Le décalage horaire te fait souffrir et tu peines à garder les yeux ouverts. Pourtant tu dois faire un effort, au moins jusqu'à être réparti dans une des quatre maisons. Tu regardes les élèves défiler sur le tabouret, tu ne fais pas attention aux noms, ni aux maisons dans lesquelles ils sont répartis. Tu auras tout le temps de l'apprendre plus tard, pour l'heure, tu ne veux que dormir. Puis c'est ton nom qui est prononcé. Tu prends alors une grande inspiration, te forces un peu à sourire, et t'avance jusqu'au tabouret, la tête bien haute. Tu n'as pas peur de la décision du Choixpeau, parce qu'elle ne reflétera que tes plus grandes qualités. Bien sûr, tu sais que ta mère a gardé une idée assez négative des élèves de Serpentard et que Lorenza pense comme elle, mais tu verras bien. La chose est posée sur ta tête et tu ferme doucement les yeux...

-Tiens donc, un second Leonelli. Je vois que tu vas être aussi difficile à placer que ta sœur. Tu es talentueux, intelligent, déterminé, mais je vois plein d'autres choses... Serdaigle t'irait si tu étais plus curieux... Tu as trop de tempérament et tu n'es pas assez travailleur pour Poufsouffle...
-Et on oublie Gryffondor.
penses-tu, amusé. Il ne reste plus que Serpentard alors. Mais vous n'avez pas l'air d'être très convaincu.
-Tu en as les qualités, mais je te sens réticent.


Pendant cinq bonnes minutes, vous discutez mentalement, échangeant vos points de vue sur les maisons, sur ce qu'elles peuvent t'apporter et sur ce que toi, tu veux devenir. Tu sais ce que tu veux être : un médicomage. C'est ce que tu deviendras, peu importe les difficultés que tu rencontreras. Et comme tu débordes de confiance en toi, que tu es déterminé, c'est finalement le nom Serpentard qui résonne dans toute la Grande Salle. Et tandis que tu te redresses, le Choixpeau étant enlevé de ta tête, ton regard se tourne vers ta sœur. Vous ne serez pas dans la même maison, finalement. Mais tu lui souris, et elle te sourit en retour. Tu sais que cela ne vous empêchera pas de vous embêter l'un l'autre au détour d'un couloir, ou de réviser ensemble, ou même de faire des bêtises ensemble. C'est sur cette pensée rassurante que tu gagnes la table qui t'applaudit. Et tu as à peine le temps de t'asseoir que tu poses la tête contre la table... Et que tu t'endors. Tant pis, on te réveillera pour manger.

~~~

Et voilà, tu es en retard en cours de potions. Magnifique. Merveilleux. Extraordinaire. Et dire que ton ventre gronde déjà parce que tu n'as pas pris le temps d'aller avaler ton petit-déjeuner. La matinée va être longue. Un instant, tu pestes un peu contre tes camarades de dortoir qui ne t'ont pas réveillé, avant de te souvenir que l'un d'eux t'a laissé un mot expliquant qu'ils ont été bien incapables de te faire ouvrir les yeux. Il est vrai que tu souffres encore du décalage horaire et que dans ces moments-là, on est bien incapable de te réveiller, même en te balançant le contenu d'un seau d'eau glacée dessus. Enfin, toujours est-il que tu dois te dépêcher un peu. Ce n'est pas parce que Snape est, semble-t-il, plus tolérant avec les Serpentards que les autres qu'il faut que tu te permettes ce genre de comportement. Surtout en potions, c'est une matière essentielle que tu te dois de maîtriser à la perfection. Donc tu cours dans le couloir, tes cheveux bruns en bataille, ta robe de sorcier débraillée et tes vêtements visiblement enfilés à la va-vite. Puis tu interromps ta course. Il y a quelqu'un dans le couloir, un garçon qui a très vraisemblablement ton âge, un garçon qui semble sur le point de fondre en larmes. Tandis que tu reprends ton souffle, remettant un peu d'ordre dans tes cheveux en bataille en y glissant une main, tu le regardes. D'après ce que tu as compris, peu de personnes s'aventurent dans les cachots, sauf ceux de ta propre maison, puisqu'il s'agit là de votre domaine. Alors si ce garçon est là, c'est certainement pour la même raison que toi.

-Tu as le cours de potions aussi ? fais-tu doucement.

En prime, tu lui adresses un doux sourire. Tu ne te rends pas compte que tu as un étrange accent, cela n'a pour l'instant aucune importance. Tu attends ta réponse, ayant quelque peu oublié que tu es en retard et que tu ne fais qu'aggraver ton cas. Et le sien par la même occasion puisqu'il t'avoue en plus d'être bien là pour le cours de potions, qu'il ne retrouve pas le chemin pour accéder à la salle. Tu rirais volontiers mais tu n'en fais rien, de peur qu'il ne le prenne mal ou qu'il en vienne à penser que tu te moques de lui. Le pauvre quand même... Il doit déjà beaucoup s'inquiéter, pour se mettre dans un état pareil parce qu'il ne trouve pas la salle de classe...

-Suis-moi, alors.

Ta main attrape la sienne et c'est sans la moindre hésitation que tu l'emmènes avec toi, lui montrant la voie menant à la salle de potions. Tu oublies parfois que certaines personnes ne sont pas tactiles, mais il n'a pas l'air de s'en plaindre. Tant mieux. Et pendant les quelques minutes que durent le trajet, tu lui expliques quel est le plus court chemin pour rejoindre la salle de classe, en partant de l'entrée principale. Et lorsqu'enfin vous êtes devant la salle, tu te tournes une dernière fois vers lui.

-Et voilà. Ah, si tu veux, passe me voir après le cours, je te ferai un plan des cachots pour que tu ne te perdes plus en venant.

Pas une seule seconde tu n'as perdu ton doux sourire. Ce n'est que maintenant que vous êtes sur le point d'entrer que tu lâches sa main. Tu aimes bien ce garçon. Il te donne envie de lui faire des câlins, il te donne envie de le rassurer, de lui dire que tout ira bien, qu'il n'a pas à s'en faire pour un banal retard. Mais tu te contentes de lui sourire. Parce que tu sais qu'un sourire et une main tendue peuvent être le meilleur des remèdes dans certains cas.

❝ Everything will be fine  ❞1991 ~> juillet 1997
Tu te mordilles la lèvre. Tu ne devrais pas être là, c'est réservé aux joueurs de Quidditch. Mais tu ne suis pas les règles, quand tu as une idée en tête, tu vas jusqu'au bout. C'est le cas aujourd'hui. Tu regardes les balais magiques, tu te mordilles la lèvre... Tu te souviens de l'année dernière, tu te souviens du premier cours de vol sur balai. Tu as tellement paniqué qu'au bout de dix minutes tu avais fui le cours. Le moins qu'on puisse dire, c'est que tes camarades se sont bien moqués de toi. Et ils ne l'ont toujours pas oublié. Tu as peur de toucher à un balai magique, parce que tu ne te souviens que trop bien de la mort de ton frère. Ta mère ne supporterait pas une autre perte, elle n'a jamais surmonté la mort de Celestino. Et pourtant... L'année dernière, tu as suivi tous les matchs de Quidditch de l'année. Tu t'y connais, après tout, tu es le fils d'une ancienne professionnelle. Et petit à petit, tu as retrouvé l'envie de faire du Quidditch. Encore faut-il que tu surmontes ta peur...

-Qu'est-ce que tu fais là ? Les vestiaires sont réservés aux joueurs !

Tu sursautes et te retournes vivement, faisant face à celui qui est arrivé derrière toi. Puis un léger soupir de soulagement franchit tes lèvres. C'est Kenneth Morgan, un des membres de l'équipe de Serpentard. Il n'est pas méchant comme garçon, pour ce que tu en sais. Alors si tu commences par esquisser un sourire gêné, tu perds bien vite celui-ci. Ton histoire a fait le de ta maison, alors même une élève de quelques années de plus que toi peut connaître ton problème avec les ballais volants. Alors finalement, tu baisses les yeux.

-Je voulais juste observer les balais, c'est tout...

C'est tout, oui. Tu ne pourras pas faire plus. Tu t'attends à ce qu'il te fasse partir des vestiaires, au mieux fermement, au pire avec quelques insultes bien senties... Mais ce qui se produit ensuite te surprend au plus haut point.

-Tu voudrais apprendre à voler ?

Apprendre à voler ? Mais tu sais voler ! C'est quelque chose que tu as appris dès ton plus jeune âge ! Bon, certes, ce n'était que quelques bases, et tu n'avais que six ans quand tu as arrêté. Un soupir s'échappe d'entre tes lèvres. À quoi bon te faire, il le saurait très vite.

-J'ai peur de monter sur un balai magique...
[color:900c=#rreedd]-C'est pas un soucis, il faudra juste t'aider à surpasser ta peur.


Tu n'en crois pas tes oreilles. Habituellement, c'est plutôt toi qui tiens ce genre de propos. Mais cette fois, c'est lui qui te le propose, lui qui ne te connaît pas. C'est inattendu, tu dois bien l'avouer. Inattendu, mais cela a le mérite de t'arracher un sourire sincère. Il va t'aider. S'il tient sa promesse, tu finiras par voler à nouveau, comme avant l'accident. Alors tu hoches un peu la tête... Oui, tu veux qu'il t'apprenne à surmonter ta peur.

~~~

Tu le regardes, un sourire amusé étirant tes lèvres. Il est encore là, dans la bibliothèque, le nez dans un bouquin. Il est souvent là, quand tu le cherches. Désiré... Les débuts n'ont pas été faciles, après votre première rencontre dans les cachots, le jour de votre tout premier cours de potions. La suite se résume par une succession de blagues et surtout de sortilèges que vous vous êtes lancé à la figure. Jusqu'à ce fameux jour où tu l'as suivi, après l'avoir fait tomber d'un sortilège. Ce fameux jour où tu l'as vu pleurer, où tu lui as demandé pardon. Le jour où vous avez enfin arrêté les bêtises et êtes devenus amis. Tu en mourrais d'envie, mais tu ne savais pas exactement comment aborder le sujet, surtout avec ta bande de serpentards. Il n'a suffi que de quelques mots pour résoudre ce problème. À ce jour, vous êtes amis. Tu as pris tes distances avec la bande pour passer plus de temps avec lui. Et c'est ce que tu veux, pour cet après-midi. Tu veux passer du temps avec lui. C'est assez étrange, tu as comme besoin de lui, besoin de le savoir non loin, de pouvoir aller le voir quand bon te semble. Tu ne comprends pas tout, mais tu fais avec. Cette sensation n'est pas désagréable, après tout. Au contraire même... Ton sourire se fait plus espiègle, lorsque tu t'approches de lui par-derrière. Il lit un de vos livres de cours. Tu n'en es pas étonné. Alors, rapidement et sans prévenir, tu lui voles son livre et le referme, lui arrachant un cri de protestation.

-T'es là depuis quand ?
-Ili, s'il te plaît, rend-moi ce livre.
-Depuis quand ?


Les bras croisés, tu attends ta réponse. Et il finit par t'avouer qu'il est là depuis ce matin. Un soupir s'échappe alors d'entre tes lèvres. C'est bien, il est studieux, mais franchement, à tes yeux, il travaille beaucoup trop. Vous êtes jeunes, vous n'êtes que des adolescents, il faut savoir en profiter, il faut vous amuser aussi ! Quand vous serez adultes, ce sera trop tard pour faire des bêtises, trop tard pour s'amuser comme vous pouvez actuellement le faire. Alors tu secoues la tête et mets le livre dans son sac, avant de l'attraper par la main et le forcer à se relever.

-Ça suffit comme ça alors. Tu viens, on va dans le parc, t'as besoin de t'aérer le corps et l'esprit. Et puis, j'ai besoin de trouver une idée pour embêter mes camarades de dortoir, je suis sûr que tu pourras m'aider.

Un léger rire t'échappe, tandis que tu l'entraînes à ta suite. Bon, l'idée pour embêter tes camarades de dortoir est fausse. Ce n'est qu'un prétexte pour qu'il passe un peu plus de temps avec toi. Tu veux juste qu'il t'accorde une heure, que vous restiez seuls dans un coin du parc, à bavarder de tout et de rien. Tu veux juste que vous passiez un peu de temps ensemble... Tu en as besoin...

~~~

Tu te mordilles la lèvre. Le livre d'étude des Runes est ouvert devant toi mais ta feuille de notes est désespérément vide du moindre signe magique. Quelques gribouillis la décorent ici et là, mais rien d'utile. Cela ne te ressemble pas. Tu adores cette matière, tu passes des heures à travailler dessus, tu fais tout pour être le meilleur, comme dans toutes les matières qui te seront utiles pour devenir médicomage. Mais aujourd'hui, ton esprit est préoccupé. Il l'est depuis déjà des jours, des mois.

-Ili, tu m'entends ?

Retenant un sursaut, tu tournes la tête vers ton voisin. Kenneth t'observe. Il a l'air inquiet. Tu comprends qu'il doit essayer de te parler depuis un moment, sans que tu l'entends. Allez, il ne faut pas que tu te perdes dans tes pensées. Alors tu te forces à retrouver ton sourire habituel, posant ta plume sur le parchemin.

-Désolé Ken, j'étais ailleurs. Qu'est-ce que tu disais ?
-Je disais que ça m'étonnerait que ce soit la perspective des BUSES dans quelques mois qui te mette dans cet état. Alors qu'est-ce qui t'arrive ?


Tu te mordilles la lèvre, nerveux. Qu'est-ce qui t'arrive ? Quelque chose de merveilleux et d'effrayant à la fois. Mais peux-tu lui en parler ? Tu ne sais pas s'il comprendrait, s'il l'accepterait aussi. Après tout, cela le concerne, d'une certaine manière. C'est difficile à expliquer. C'est difficile de dévoiler ce que tu as sur le cœur. Même tes sœurs ne sont pas au courant, même si tu soupçonnes Lorenza de l'avoir deviné.

-Quoi ? C'est si horrible que ça ?

Tu ris un peu. Horrible, non. Ton rythme cardiaque accélère, tu sens l'organe pulser dans ton torse, le sang battre à tes oreilles. Pourtant, tu avales ta salive avec difficulté, tournant ton regard bleu vers lui.

-Je suis amoureux.  fais-tu, pour tester sa réaction. Et comme il ne réagit pas particulièrement, tu te permets de continuer, murmurant... De Désiré...

C'est étrange, tu as l'impression que cet aveu le rend triste. Tu ne vois pas de colère ni de dégoût au fond de son regard, mais tu es quand même un peu mal à l'aise. Comme lorsque tu fais une grosse erreur et que tu ne t'en rends compte qu'après-coup. Mais bien vite il te rassure en laissant un sourire éclairer son visage. Il veut en savoir plus. Et c'est avec une joie non dissimulée que tu entreprends de lui expliquer la situation depuis le début.

~~~

Le Royaume Uni a été bouleversé par la mort d'Albus Dumbledore, et tu sais que la situation ne va pas tarder à empirer. Le Seigneur des Ténèbres est officiellement de retour et tu te souviens parfaitement de l'inquiétude que tu lisais dans les yeux de ta mère aux dernières vacances. S'Il est de retour, alors il y aura des combats, des morts, et on aura plus que jamais besoin de médicomages. On aura besoin de toi. Mais bon sang, tu aurais tant aimé rester à Poudlard. Loin de l'école, tu ne verras presque plus bon nombre de tes amis, surtout si votre pays devient dangereux. Tu vas perdre de nombreux contacts, voir peut-être apprendre, d'ici quelques mois, qu'il leur est arrivé malheur. Cette alternative t'effraie, parce que tu ne sais comment tu pourrais survivre si certains de tes proches venaient à disparaître... Tu ne sais même pas si tu pourrais.

Avec quelques difficultés, tu avances dans la foule qui sort du Poudlard Express, se pressant sur le quai. La main d'Iseul n'a pas lâché la tienne depuis que vous êtes sortis du train, et tu sens celle de Désiré sur ton bras. Ah, Désiré... Tu n'as pas osé lui dévoiler tes sentiments, depuis tout ce temps... Pourquoi ? Peut-être avais-tu peur de le faire fuir, de perdre son amitié. Tu avais peur de ne plus le voir sourire, de ne plus pouvoir te perdre dans son regard, l'écouter parler ou tout simplement t'amuser à le décoiffer. Il y a tant de détails qui rendent sa présence indispensable... Il ne faut pas que tu le laisses partir, il ne faut pas que tu le laisses disparaître de ta vie ! Tu as bien compris que ce n'est pas son intention, mais... Tu ne sais pas, tu as la sensation qu'il faut que tu fasses quelque chose. Et enfin, après avoir bousculé quelques personnes, vous atteignez enfin un endroit non envahi par la foule des élèves. Un soupir soulagé s'échappe d'entre tes lèvres et tu te tournes vers les deux autres, souriant joyeusement.

-Enfin ! Non mais vous avez vu ça ? C'est presque pire qu'un grand magasin moldu lors de la période des soldes ! Ça fait peur !

Ta sœur rit à cette référence. Il est vrai que vous gardez un souvenir particulier de la dernière fois que vous êtes allé dans le monde moldu. Vous aviez mal choisi votre moment pour sortir. Enfin, tant pis, vous aviez bien ri. Mais après réflexion, tu doutes que le jeune homme à tes côtés comprenne vraiment ce que tu veux dire par-là...

-Je t'emmènerai dans le monde moldu un de ces quatre, tu pourras enfin comprendre toutes les allusions que je peux y faire par moments.
-Un jour peut-être oui, pourquoi pas...


Tu lui souris franchement. Un jour vous vous ferez une sortie tous les deux, loin du monde sorcier. Un jour... Petit à petit, tu perds ton beau sourire. Ton cœur s'accélère à nouveau, comme si souvent lorsqu'il est dans les parages. Nerveusement, tu passes une main dans tes cheveux sombres. C'est l'heure de vous séparer, tu ne sais quand tu le reverras, tu ne sais pas ce qui se passera entre ce moment et celui de vos retrouvailles. Tu ne veux pas qu'il parte. Tu ne veux pas. Et tu sens un coude s'enfoncer dans tes côtes. C'est ta sœur qui te pousse à agir. Tu l'exaspères, visiblement. C'est un peu normal, d'un côté. C'est ta dernière chance de lui dire ce que tu ressens. Il est donc grand temps de prendre ton courage à deux mains et de le lui dire. Et lui qui te regarde... Une fois de plus, tu le sens triste. Et comme à chaque fois, tu as envie de le prendre dans tes bras, de le câliner jusqu'à ce qu'un sourire vienne éclairer son magnifique visage. Tes mains viennent alors s'emparer de ses joues tandis que tu te rapproches de lui.

-Hé, c'est quoi cette tête d'enterrement ?
-C'est juste que je n'ai pas envie qu'on perde contact...
-Ce n'est que ça ?
fais-tu, lui adressant un tendre sourire...
-Que ça ?

Tu ne lui laisses pas le temps de dire autre chose. Comment ? Tu viens l'embrasser. Purement et simplement. Et tu as l'impression que ton cœur va exploser de joie. Depuis le temps que tu en rêvais de cet instant, depuis le temps que tu observais ses lèvres sans jamais les approcher des tiennes. Tu l'aimes. Oh oui, tu l'aimes. Et qu'importe si quelqu'un vous observe, tu es le plus heureux des hommes étant donné qu'il ne cherche pas à te repousser, bien au contraire. Une main quitte sa joue pour se glisser sur le haut de sa nuque, le bout de tes doigts disparaissant dans ses cheveux. Ces douces sensations t'emportent sur un nuage. Dire que tu n'osais pas faire le premier pas, dire que vous avez perdu des années... Tu resterais volontiers là où tu es. Tu voudrais que le temps s'arrête, que vous restiez ainsi encore des heures et des heures, mais il faut bien se reculer. C'est ce que tu finis par faire, à contre-cœur. Mais lorsque tu rouvres les yeux, tu es encore suffisamment proche pour te perdre dans son regard, lorsqu'il te le fait voir.

-Je crois que... C'est une raison suffisante pour garder contact, tu n'es pas d'accord ?

Il ne répond pas. Mais son sourire parle pour lui. Oui, c'est une raison suffisante. Et lorsqu'il vient te faire un câlin, tu souris un peu plus, d'une manière totalement inédite. Tu le laisses déposer un baiser sur ta joue puis disparaître, et tu n'en perds pas ton magnifique sourire. Tu as déjà été heureux, très heureux même. Mais ce sourire-là, il veut dire que tu as atteint le summum du bonheur. Que tu as atteint le nuage de l'amour et que tu n'es pas prêt de revenir sur Terre. Tu n'as pas encore clairement dit que tu l'aimais, mais le message est clair, n'est-ce pas ? Il te connaît suffisamment bien pour le comprendre. Et puis... Tu veux attendre de le revoir pour le lui dire. Il faudra donc vous donner un rendez-vous. Le monde pourra bien s'écrouler autour de toi, tant que lui restera debout, tu feras tout pour être à ses côtés... Parce que tu l'aimes.



Dernière édition par Ilario E. Leonelli le Dim 30 Aoû 2015 - 16:29, édité 3 fois
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Now I'm an adult and I'll protect everyone I love
Adulte, juillet 1997 ~> aujourd'hui


❝ The downfall  ❞Après juillet 1996
-Non Ili, je refuse de rester enfermée dans cette maison sans rien faire !
-Issi, s'il te plaît ! On a fait de notre mieux pour protéger cette maison, mais ça ne fonctionnera pas si tu commences à parcourir le Royaume Uni !
-Bordel, les né-moldus sont traqués et toi tu veux que je reste-là, planquée comme un rat ? T'es cinglé ! Aujourd'hui, je suis capable de faire quelque chose et je compte bien agir !
-C'est hors de question ! Tu n'as même pas fini ta scolarité, tu n'as pas les armes suffisantes pour être utile à qui que ce soit !


Voilà une heure que vous vous disputez à ce propos. Elle veut partir, l'enfermement rend ta sœur complètement folle. Iseul est un esprit libre, elle a besoin de se dépenser, elle a besoin d'adrénaline. Et ça te rend mal à l'aise, de la savoir dans cette situation. Mais c'est tout ce que ta sœur aînée et toi avez trouvé pour qu'elle soit en sécurité, pour l'instant. Vos sortilèges ne tiendront peut-être pas longtemps le coup si jamais votre maison se fait attaquer, mais pour l'instant vous ne demandez pas plus. Tu trembles déjà suffisamment pour Kenneth et surtout pour Désiré, que tu n'as pas revu depuis trop longtemps à ton goût. Désiré te manque, par les fils du caleçon de Merlin. Tu voudrais tant le rejoindre, mais le contexte ne s'y prête pas. Tu ne peux que trembler pour lui, t'inquiéter constamment, quand ta charge de travail diminue suffisamment longtemps pour pouvoir penser.

-Je ne te demande pas ton avis. Au revoir.

Tu n'as pas le temps de prononcer le moindre mot qu'elle a déjà transplané. Par réflexe, tu fais de même, te rendant dans sa chambre. Tu as tout juste le temps de la voir empoigner son sac enchanté qu'elle transplane à nouveau. Elle est partie. Elle a disparue dans la nature. Non. Non, elle va se faire attraper, elle va se faire éliminer ! C'est la catastrophe. Tu savais que la retour du Lord Noir plongerait le pays dans un grand merdier, mais tu n'étais pas préparé à ce scénario. Il ne faut pas que tu réfléchisses. Tu préfères partir à sa recherche. Tu vas la retrouver et la ramener.

~~~

Ta respiration reste saccadée. Ton corps tremble encore des doloris qui se sont enchaînés. C'est fini, tu t'es fait prendre. Tout ça parce que tu as aidé un insurgé et que vous vous êtes fait surprendre. Tu as aussi favorisé sa fuite, il n'y a que toi de capturé aujourd'hui. Ta tête bourdonne, tout ton corps t'élance. Tu te sens mal. Tu as envie de vomir, ou de perdre connaissance. Ou les deux tiens, ce serait un combo bien pathétique. Allez, qu'ils te jettent quelque part au lieu de te porter à travers le ministère. Si tu avais assez d'énergie, tu te dégagerais d'une manière digne d'un film d'action moldu, mais tu n'en as plus la force. Alors tu te laisses traîner. Et soudain, un sifflement te réveille. Les poignes de fer qui te traînaient se desserrent, et un regain d'énergie t'aide à te maintenir à la verticale. Que ? Et là tu le vois. Désiré. Non ! Non, il n'aurait pas dû intervenir, tu ne voulais pas qu'il intervienne ! Il devait juste te laisser aux mangemorts, te laisser subir le même sort que ta pauvre Iseul ! Non ! Il vient de se trahir, à cause de toi ! Récupérant ta baguette magique en quatrième vitesse, l'adrénaline courant dans tes veines, il t'attrape et te guide à l'intérieur de ce dédale. Tu n'arrives pas à parler, l'inquiétude te ronge de l'intérieur. S'il s'est trahi, vous allez devoir fuir tous les deux. Peut-être devriez-vous aller retrouver son frère, chez les insurgés... Oui, ce serait une solution. Il glisse son miroir et de la poudre dans ta main, et là tu comprends. Quand le sort l'atteint, une foule de souvenirs t'assaille. Votre premier baiser, vos moments de complicité à Poudlard, les quelques rares moments en tête à tête que vous vous êtes accordés depuis que le Lord a pris le pouvoir. Ton cœur rate un battement, puis deux. Non ! Tu ne te rends pas compte que tu prononces une destination, ta main se tend vers lui dans un vain espoir de l'attraper, de l'entraîner avec toi. Mais tu disparais bien avant que ta main n'ait atteint la sienne. Non. Il faut que tu y retournes ! Il faut que tu... Tu transplanes. Encore. Et encore. Tu puisses dans toutes les réserves qu'il te reste, pour finir dans un coin reculé des Highlands. C'est là-bas que tu t'écroules. Désiré... Il faut que tu le sauves, tu ne peux pas le laisser comme ça. Mais tu sais très bien que si tu retournes là-bas, tu seras bien trop épuisé pour l'aider, et au final vous serez tous deux captifs. C'est inutile. Tu ne voulais pas qu'il te sauve, tu ne voulais pas qu'il mette sa vie en danger pour toi. Tu n'aurais jamais dû te faire prendre, jamais. Tu l'aimes tant, comment vas-tu pouvoir supporter l'idée qu'il soit captif par ta faute ? Tu ne sais pas. Une chose est sûre cependant : tu feras tout ce qui est en ton pouvoir pour le sauver. Mais pour l'heure, c'est rongé par la culpabilité que tu perds connaissance... Tu n'as même pas eu le temps de lui dire une dernière fois : « Je t'aime. ».

~~~

Tu te concentres, traçant des runes sur le sol. C'est un exercice complexe, qui requiert toute ta concentration. Tu n'as pas le droit à la moindre hésitation, ni au moindre instant d'égarement. Si tu veux obtenir un résultat convainquant, il faut que tout soit parfait. Malheureusement, ce n'est pas toujours facile de se concentrer ici, au milieu des autres insurgés. Souvent, tu regrettes la maison familiale et ta chambre trop calme. Mais tu es coincé ici. Tu y es plus utile aussi. Encore une fois, tes pensées commencent à dévier, alors tu secoues la tête, reportant toute ton attention sur ton rituel. Un nouveau symbole est tracé avec du sang. Une seconde, ton regard se porte sur quelques sorciers non loin. Kenneth est là-bas, avec eux. Ton cœur rate un battement. Non, il faut que tu te concentres. Alors tu retournes à ton rituel, inscris les derniers symboles. Enfin, lorsque tout semble prêt, tu le commences, et... BOUM. Sonné, tu tombes en arrière.

-Ili ! Est-ce que ça va ?
-Je... J'ai encore raté.
fais-tu, riant un peu.

Un soupir s'échappe d'entre ses lèvres et t'aide à te relever. Tu acceptes volontiers son aide et restes un instant dans ses bras, le temps de retrouver ton équilibre. Tu as encore raté ce rituel, et tu sais pourquoi : parce que tu t'es trop souvent déconcentré. Tu as un mal fou à te concentrer ces derniers temps. Et le garçon qui te garde dans ses bras n'est pas étranger à cela. Et comme pour le confirmer, tu le sens déposer un baiser dans ton cou. Aussitôt, tu les repousses, instaurant une distance de sécurité minimale entre vous.

-Arrête ça Ken. J'aime Désiré.
-Ili...
-Non, s'il te plaît, arrête. Contente-toi de m'aider à aller le sauver.


Tu t'éloignes, avant qu'il ne t'attrape à nouveau et tente de te garder avec lui. Ton cœur te fait mal. Tu aimes Désiré, tu veux plus que tout le délivrer et le ramener chez les insurgés. Mais les choses traînent depuis déjà trop longtemps à tes yeux. Tu as peur d'arriver trop tard, et cette idée te rend un peu plus malade chaque jour. Mais il n'y a pas que cela qui te trouble : ta sœur est aussi une rebut, tu as de temps en temps de ses nouvelles, apparemment elle n'a pas l'air trop malheureuse mais selon toi ce n'est rien d'autre qu'une façade. Ta petite sœur, éprise de liberté, enfermée chez un maître... Non, elle ne peut pas aller bien. Et Lorenza, qui ne veut plus avoir le moindre contact avec toi parce que tu es un « ennemi ». Ta famille a éclatée à cause de la situation du pays... Et pour couronner le tout, il y a Kenneth. Kenneth qui t'a récupéré, qui t'a soutenu. Et Kenneth qui insiste un peu trop. Il y a eu quelques baisers. Tu le repousses toujours, parce que cela te met mal à l'aise vis-à-vis de Désiré, mais... Tu n'es pas indifférent. Après tout, il est beau, vous êtes très proches depuis des années, il compte beaucoup pour toi... Mais avant, tu ne l'avais jamais vu autrement que comme un excellent ami. Avant. Et maintenant, tu ne sais plus. Tout est confus, ton cœur est déchiré. Mais il ne faut pas. Il faut que tu te concentres sur Désiré. Il faut que tu le sortes de là. C'est ta priorité absolue. Il te manque tellement...

~~~

Ta main glisse dans le doux pelage du renard. Tes yeux sont fermés, tu essayes de te détendre. Tu essayes. Mais les événements de ces derniers mois remontent à la surface. Tu avais tellement attendu la mission pour aller délivrer Désiré... Vous y êtes finalement allé. Vous l'avez délivré, ramené avec vous. Mais sa réaction... Ses cri, ses protestations... Il ne voulait plus partir. Il ne voulait pas être libéré. Tu ne l'as pas reconnu, et tu ne le reconnais toujours pas. Il a changé. Trop changé. Ton cœur est en miettes depuis son retour. Tu ne reconnais plus l'homme que tu aimais. Tu essayes de lui laisser du temps, de le laisser se remettre de sa douloureuse expérience, mais plus le temps passe et plus tu perds espoir. Il ne va pas s'en remettre tout seul, il lui faut de l'aide. Et tu te sens tellement impuissant... Ton cœur te fait mal. Il est dans un piteux état, tu as l'impression de l'avoir définitivement perdu. Et en parallèle, Kenneth n'a pas arrêté. Et tu as de plus en plus de mal à le repousser. Tu continues, parce que tu aimes toujours Désiré. Tout du moins, celui qui existait avant de se faire capturer par ta faute. Mais il faut bien avouer que tu as aussi des sentiments pour Kenneth. Sa présence te rassure, répare ton cœur blessé. Tu te sens tellement bien dans ses bras. Et tu te sens coupable de ces sentiments. Tu te sens coupable, parce que tu te rends compte que tu as un sérieux faible pour le frère de Désiré. Tu ne devrais pas, et cela te culpabilise plus encore. Coupable. Coupable de l'avoir laissé t'aider, coupable de ne pas l'avoir emmené avec toi. Coupable de ne pas avoir réussi à le sauver plus tôt, quand il en est encore temps. Et coupable de le trahir... Ton renard glapit et s'enfuit sans demander son reste. Toi, tu ouvres les yeux. Certains insurgés sont de retour de mission. Tu te relèves alors et les rejoins. On ne sait jamais, ils pourraient avoir besoin de toi pour leur prodiguer quelques soins. C'est tout ce que tu peux faire à présent...

~~~

-Je ne peux pas rester Ili.
-S'il te plaît, viens avec moi ! Je ne peux plus te laisser partir seule !
-Non. Je suis désolée, mais je ne rejoindrai pas les insurgés. Comprend-moi s'il te plaît, je refuse de rejoindre un groupe dont je ne soutiens pas les actions... Ils vont beaucoup trop loin et je refuse d'être mêlée à tout ça.
-Tu ne veux pas juger par toi-même ?


Elle secoue négativement la tête. Tu désespères. Iseul est enfin libre, mais elle refuse de partir avec toi chez les insurgés. Tu peux comprendre sa décision, toi non plus tu ne soutiens pas toutes les actions des insurgés, surtout des Belliqueux. Mais vous restez tout de même plus forts ensemble que seuls. C'est pour cela que tu as tenté de la convaincre de vous rejoindre. En vain. Tu sais que tu ne la retiendras pas, elle est bien trop obstinée. Alors à défaut, tu lui attrapes les mains.

-Alors s'il te plaît, jure-moi que tu feras attention. S'il y a le moindre problème, utilise le miroir pour me contacter. Je viendrai dans l'instant.  Et sache que tu seras toujours bien accueillie chez les insurgés...
-Je te le jure... Et toi, prend soin de toi. Ne laisse pas tes sentiments prendre le dessus.


Un léger rire t'échappe, tandis que tu la serres dans tes bras. Ces quelques minutes de complicité, vous les arrachez à ce temps qui emporte tout sur son passage, dévastant vos vies. Elle va encore partir. Tu ne pourras pas l'en empêcher. Tu ne pourras pas l'enfermer une fois de plus. Alors tu dois bien te résoudre à la voir partir. Elle est forte, elle y arrivera. Et puis, au pire des cas, elle connaît parfaitement le monde moldu. Elle serait capable de quitter le pays, si jamais cela se révélait nécessaire. Il faut lui faire confiance, et croire en elle. Il le faut.



Dernière édition par Ilario E. Leonelli le Dim 30 Aoû 2015 - 16:23, édité 6 fois
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Brant Daugherty, on aime et on apprécie cute
Mais sinon bienvenuuuue potte  Et bonne chance pour ta fiche ! hero
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June Winchester
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‹ liens utiles : présentation - reaghan - ronald - daphne - mood - lyanna - lorcàn - remus
‹ âge : trente ans. (01/06/1974)
‹ occupation : à la renaissance du phénix, je n'ai pas de métier (la faute au gouvernement qui estime que les loups-garous sont trop dangereux pour avoir un métier).
‹ maison : gryffondor
‹ scolarité : septembre 1984 et juin 1991.
‹ baguette : Elle est en bois d'ébène avec une plume de phénix à l'intérieur et mesurant vingt-quatre centimètres.
‹ gallions (ʛ) : 7549
‹ réputation : À Poudlard et jusqu'à sa morsure, on la connaissait parce qu'elle ne ressentait pas la douleur et qu'elle passait plus de temps à l'infirmerie pour vérifier qu'elle ne s'était pas fait mal qu'en cours. Elle a été joueuse de Quidditch aussi et pas une mauvaise. C'est un sport qu'elle a toujours adoré et qu'elle aurait bien continué par la suite. Puis après sa morsure, sa maladie s'est guérie grâce (ou à cause du) au gène loup-garou et on a fini par l'oublier. Puis après elle a été recherchée parce qu'elle a fait partie de l'Ordre du Phénix puis des insurgés. On l'a connu comme étant le rebut de Severus Snape. Puis de nouveau une insurgée. Puis héros de guerre, mais un héros qu'on remercie par un simple sourire et une petite somme d'argent, pas un héros qui mérite l'Ordre de Merlin. Vous comprenez, elle n'est pas normale. L'Ordre de Merlin, June s'en moque, mais elle ne supporte pas le snobisme de ce gouvernement qui se veut tolérant. Depuis la fin de la guerre, June se renfonce dans l'anonymat et ça lui va très bien.
‹ particularité : Loup-garou. Totalement. Elle a été mordue par Claevis, un membre de la meute de Thurisaz en 1995. La cicatrice est toujours visible et bien brillante sur son flanc gauche. Le gène lui a permis de guérir de sa maladie d'insensibilité congénitale à la douleur, mais il lui a fait perdre son boulot d'Auror aussi.
‹ faits : uc
‹ résidence : à storm's end.
‹ patronus : un renard roux
‹ épouvantard : le feu.
‹ risèd : Teddy avec Dora et Remus. Et puis elle avec Elijah et leurs enfants. Des enfants qui ne souffrent pas du gène du loup-garou.
http://www.smoking-ruins.com/t6908-june-shadow-of-the-colossus
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Oh tu avais qui ? trognon en tout cas rebienvenuuuue sur exci. minikr Si tu as des questions, n'hésite surtout pas à nous mp et n'oublie pas non plus d'aller réserver ton avatar. trognon Bon courage pour la rédaction de ta fiche et amuse-toi bien parmi nous. brille
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Merci les filles ! yeux
J'avais Emrys, je pense que c'est le seul dont vous pouvez vous souvenir. :3 L'autre étant le petit Hedley mais je ne l'ai pas joué longtemps.
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re bienvenue donc, si j'ai tout bien suivi kr bon courage pour la rédaction de ta fiche minikr + how to save a life, tu m'as mis la chanson en tête inlove
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Bienvenue ici beau jeune homme, j'aime beaucoup le pseudo I love you
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Bienvenue officiellement. :siffle:
C'est vilain de mettre un avatar pareil, à croire que tu as des plans en tête. Arrow
J'ai hâte de lire tout ça, et je suis content que tu aies accepté de jouer Ilario. I love you inlove kiss kiss
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