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« PUTAAAAIN !! » La main de Rabastan frappa la surface de son bureau avec une force qui fit sans doute bien plus de mal au poing du Mangemort qu'au bois de chêne ultra-résistant. Mais il n'avait pas dit son dernier mot et bien assez vite sa rage le poussa à virer par de grands gestes brusques tous ce qui se trouvait à portée de main et à chaque fourniture de bureau ou bien papiers soigneusement agrafés qui tombaient au sol, le directeur de la Justice magique laissait le champ libre à sa colère : « Putain ! Putain ! PUTAAAIN !! » et chaque chute était accompagné d'un juron, toujours proféré plus fort et avec plus de hargne que le précédent. Il se retenait depuis trop longtemps, c'est ça Rabastan : reste debout et garde ton calme. Serre les dents et ferme-la. Marche droit et regarde devant toi. Tu crois quoi ? Le département va se gérer tout seul ? Après ce bordel ? Après ton bordel ? Incroyable de voir à quel point quelques rebuts carbonisés pouvaient créer des soucis, mais non, il fallait les retrouver, notez leur nom, établir des listes, identifiez ceux qui avaient pu survivre, prévenir les Rafleurs, se régler avec les autres services, gérer des plaintes, s'occuper de certaines personnes de l'Élite qui apparemment pensaient avoir leur mot à dire : il lui semblait qu'il n'avait pas eu le temps de respirer depuis ces évènements et il lui semblait aussi qu'il n'avait guère eu le temps de penser à autre chose qu'à tout ces ennuis qu'il devait régler. Mais maintenant la tempête s'était légèrement calmée, les couloirs résonnaient un peu moins des bruissements des robes et des claquements des semelles. Dans son bureau, il était à l'abri. Il n'y avait personne pour lui parler, personne pour l'occuper et déjà ses pensées quittaient le Ministère pour venir s'intéresser à des sujets bien plus importants que la simple paperasse pour rebuts calcinés.

« LES SA-LO-PARDS !! » Les malheureux objets qui avaient réussi à rester sur le bureau, sauvé de la colère de Lestrange par leur léger éloignement rejoignirent les autres au sol par un seul mouvement de bras. Maintenant qu'il avait le loisir d'y songer, tout le prenait à la gorge : ces sales petits connards avaient osé touché sa fille. Sa fille ! Ils auraient pu prendre n'importe qui d'autre, une petite friquée bien sapée avec un nom bien britannique et une petite moue bien adorable, mais non, ils avaient fallu qu'ils foutent leurs sales pattes sur Guenièvre. GUENIÈVRE ! Qu'une de ces enflures de Weasley la touche n'était en plus sans doute pas assez ; il avait fallu qu'il la blesse. Qu'il la blesse ? Nom de Merlin, elle aurait pu en crever ! Et Aramis... Rabastan n'avait rien fait, n'aurait rien pu faire, depuis l'estrade il avait du se contenter de sentir son cœur rater un battement, puis un deuxième, quand il vit ses enfants tomber. Ses enfants... Et Shacklebolt qui était dans le coma ! BAM BAM BAM ! Son poing frappa le bureau à trois reprises, il avait envie de frapper quelque chose, quelqu'un... Il avait envie de faire souffrir une personne pour contrebalancer l'angoisse qui l'avait saisi ce jour là, qui le tourmentait encore alors qu'il ne savait toujours pas si oui ou non Hécate allait reprendre conscience, alors qu'il n'était pas certain de la santé de ses enfants... Il aurait voulu pouvoir sauver un de ces rebuts rien que pour le garder, le garder quelques jours et lui faire endurer pendant ces brèves journées tout ce qu'il aurait pu aimer faire aux autres... Weasley, Fred. Celui là surtout lui revenait en mémoire, avec sa gueule de Weasley, ses cheveux de Weasley, sa voix de Weasley... S'il le croisait dans la rue, il n'y réfléchirait pas à deux fois avant de réduire en cendre, mais Rabastan savait qu'il y avait très peu de chance pour qu'il croise Fred Weasley sur les trottoirs de Londres, surtout en ce moment. Ce ne serait donc pas sur lui que ça tomberait… Après avoir encore un peu plus esquinté ses jointures sur le bureau, il finit par s’affaler dans son fauteuil, ses doigts tapotant avec une force non contrôlée les accoudoirs.

Ferme-la, redresse-toi, hausse les sourcils et regarde devant toi. C’est ce que son instinct lui dictait sans cesse depuis quelques jours, en boucle, comme une chanson. Ne te retourne pas. Il savait fort bien ce qu’il y avait dans son dos : des morts, des blessés, des promesses qui n’ont pas été tenues, Guenièvre, Aramis et Shacklebolt. Tous ont été en danger. Tous l’ont payé. Et lui ? Rien, même pas une égratignure, juste des maux de têtes impossibles et un gorge qui avait tendance à se serrer quand il laissait trop son esprit s’attarder sur ce qui aurait pu se passer si… Si Aramis n’avait pas transféré certaines des blessures de Gwen sur son propre corps, s’il n’avait pas retrouvé Shacklebolt sous les décombres à temps… Ferme-la, redresse… Rabastan ne pouvait pas se contenter de survie, aujourd’hui. Il ne pouvait plus se contenter de baisser les yeux et faire profil bas jusqu’à ce que l’affaire passe au dessus de lui, sans le frapper de plein fouet si possible, pour ensuite reprendre ses habitudes et tâcher d’oublier. C’était peut-être le comportement que la Survie (une grande amie de Rabastan) lui indiquait de suivre, mais ce n’était clairement pas celui qui lui semblait le plus satisfaisant. On lui avait pris quelque chose, on avait blessé ses enfants. Il ferait payer, manière Lestrange. Et peut-être qu’il n’y avait pas d’Insurgés disponible à proximité, mais il y avait bel et bien une personne qui se trouvait à portée de main pour pallier à ce manque. Rabastan grinça des dents quand son visage vient s’imposer à son esprit : Avery. Il tenait la gamine Weasley, la seule monnaie d’échange qu’ils avaient pour récupérer Gwen et ce… fils de Cognard l’avait torturé. L’otage. Quel sombre demeuré agit ainsi ? Il était presqu’autant responsable que le jumeaux-sans-frère de ce qui était arrivé à sa fille et à son fils ; il n’aurait jamais du faire subir ça à la rouquine. Il mériterait que tu lui apprennes quelques petites choses… La voix n’avait plus du tout la même tonalité, et la Survie avait été supplantée par un désir de vengeance et une rancune qui trouvait en Rabastan Lestrange un terreau particulièrement fertile. Mais ce n’était pas à lui d’agir, le Maître prendrait soin de tous leur faire soigneusement payer leurs erreurs… Avery n’y échappera certainement pas. Toi aussi, tu seras dans le lot. Sans doute. La crainte le frôla un instant, il la repoussa, n’y pensait déjà plus : c’était ainsi qu’on devait procéder, si l’on voulait survivre. Mieux valait ne pas appréhender, souffrir sur le moment, oublier en sortant. Recommencer le même processus autant que c’était possible… Il était expert en ce genre de chose, il savait oublier ce qui pouvait perturber tout comme il savait lancer un Expelliarmus. Enfin presque tout. Tu es le premier à dire qu’il ne faut pas attendre que les autres fassent le travail à ta place. C’était vrai : Rabastan n’attendait pas à ce que quelqu’un aille lui régler ses affaires, par pure gentillesse, pendant que lui se tournerait les pouces dans son fauteuil. Mais là il s’agissait du Maître… Tu te souviens de comment il les a puni de lui avoir tourné le dos ? Pas de manière assez spectaculaire à son goût, c’était certain… Ce sera pareil aujourd’hui. Règle tes affaires toi-même. Rabastan Lestrange resserra ses doigts autour de sa baguette jusqu’à les faire blanchir. Les Mangemorts étaient une grandes familles et parfois il y avait du linge sale qui devait être lavé.

Quelques minutes plus tard, c’était avec une immense mais non moins métaphorique pile de linge sale que Rabastan se tenait devant l’endroit où habitait Owen Avery. Si le compère était chez lui, il l’ignorait complètement. Et il s’en moquait royalement aussi. Il pourrait toujours l’attendre. Mais ce n’était pas le style Lestrange que de toquer à la porte ou d’attendre sur le palier bien sagement jusqu’à ce que quelqu’un vienne ouvrir. Et s’il devait attendre, Rabastan attendrait à l’intérieur, assis sur un canapé. Il pointa sa baguette en direction de la porte, elle ne résista pas à l’informulée et elle jaillit hors de ses gonds dans une déflagration assez impressionnante. Si Avery était en train de faire une sieste, il avait du avoir un réveil pour le moins intéressant… Enfin, sans plus de cérémonie (exploser une porte c’était déjà assez) il passa dans l’encadremement désormais vide et se glissa à l’intérieur de l’habitat. Pour être tout à fait honnête, il ne prit pas garde du tout à ce qui l’entourait, il remarquait juste que son sort avait bien abîmé la peinture au niveau de la porte et des contours… Mais il ne venait pas pour visiter, immédiatement il éleva la voix, histoire de s’annoncer comme il se doit, sans se nommer toutefois, il espérait bien qu’on le reconnaîtrait au ton suave de sa voix : « AVERY ? » il criait le nom comme on hurlerait une insulte, il avait l’habitude de ce genre de pratique. « Si tu es là, ramènes-toi de suite ! J’ai quelques petites choses dont j’aimerai sincèrement discuter avec toi ! » Les Mangemorts avaient presque un code, mais un code assez limpide et presqu’universel. Tout le monde se doutait quand un type comme Rabastan utilisait le verbe « discuter » avec cette intonation de voix que la définition qu’il s’imaginait de l’action était assez éloignée de la réalité physique des choses. Ici ce que Rabastan sous-entendait de manière fort peu subtile c’était que la discussion serait selon son plan de courte durée, à sens unique et sans doute très peu agréable. « Ou je te promets que je défonce toutes les putains de portes qu’il y a chez toi jusqu’à ce que je te trouves, terré au fond de tes chiottes ! » Et s'il n'y avait vraiment personne il attendrait sur le canapé jusqu'à ce qu'Owen revienne. Il était toujours dans l'entrée et n'avait pas fait un pas de plus en avant...


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HUNTED • running man
Owen Avery
Owen Avery
‹ inscription : 21/07/2015
‹ messages : 1765
‹ crédits : whorecrux <3.
‹ dialogues : #006666 (owen) #A0A0A0 (selma)
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‹ âge : 43
‹ occupation : dans l'ombre du Magister.
‹ maison : serpentard
‹ scolarité : 1971 et 1978
‹ baguette : est en bois d'acacia rigide, possède un cœur en ventricule de dragon et mesure vingt-neuf centimètres.
‹ gallions (ʛ) : 5517
‹ réputation : la magie noire a rongé mon âme, dilué toute conscience, accru ma folie.
‹ particularité : fou.
‹ faits : ma soeur jumelle vit dans mon esprit dérangé, secret dont seuls quelques chanceux ont connaissance, que je suis aussi dérangé que peut l'être un sbire de Voldemort, que je n'hésite jamais à user de violences quand bien même elles ne seraient pas nécessaires, car la souffrance et les hurlements me font vibrer comme aucune autre drogue au monde. Mais qu'elles me sont infligées souvent par la main du Magister elle-même, car dieu sait combien de fois je l'ai déçu au cours de mes années de bons et loyaux (haha) services.
‹ résidence : Herpo Creek, dans la maison de mes parents, vide et délabrée; ruines.
‹ patronus : irréalisable, autrefois une hyène bien qu'elle ne soit apparue qu'une seule et unique fois sous forme reconnaissable.
‹ épouvantard : le baiser du détraqueur.
‹ risèd : la fin de cette insurrection qui amène autant de satisfaction que de souffrance.
http://www.smoking-ruins.com/t2376-it-s-just-the-night-in-my-vei
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Du chaos dont ils étaient sortis avec l'exécution des misérables rebuts, Avery n'en subissait que peu les conséquences ; du moins n'avai-t-il eu à s'embarrasser de paperasses et autres bassesses administratives, choses qu'il laissait bien volontiers aux mangemorts d'appartement tel que ce minable de Werner. Retrouver et traquer certain fugitifs s'était certes montré divertissant, dans une certaine mesure, mais bien insuffisant pour calmer ses nerfs. Les visages calcinés et les corps en flamme, la folie qui avait régné l'espace d'un instant revenait sans cesse lui rappeler ce qu'il avai perdu ce jour là. Malgré tous ses efforts, il ne parvenait pas à l'accepter. Le visage du rebut finissait toujours par émerger des limbes de sa mémoire, quand bien même l'eut-il refoulé maintes et maintes fois dans les tréfonds de son oubli. Du bout de sa baguette, Avery enflamma le parchemin qui gisait comme un animal mort sur le bureau, face à lui. Un ordre de mission, on pensait avoir aperçu un insurgé quelque part dans la foret de Daeva. Soupir. Les flammes léchèrent les mots, dévorant l'information avec autant d'avidité que lui souhaitait embrasser l'oubli. Autant s'en occuper tout de suite. Une sale besogne dont il s’acquittait presque avec joie en vérité. Une fort belle occasion de faire hurler à la mort quelques sang-de-bourbe, histoire de se divertir un peu en ces jours sombres. Agneaux échappés de justesse de l’abattoir, mus certainement d'un vigoureux espoir de fuite et de disparition définitive. En vain, charmants fuyards. Ce n'est qu'un répit. Ils les retrouveront.

Avant qu'il n'ait eu le temps de faire quoi que ce soit, la porte d'entrée explosa au rez-de-chaussée, le tirant de ses pensées. Les sens s'éveillèrent d'un coup, violemment exacerbés par l'intrusion. Avery s'immobilisa, l'oreille tendue, les muscles bandés. Oscillant entre fureur et expectative. Les murs tremblèrent du sol au plafond, d'où tomba un nuage de poussière qui virevolta un instant devant ses yeux, puis vint parsemer le tapis fatigué qui recouvrait le sol d'une nouvelle couche de crasse. Le domaine familial ne semblait toutefois pouvoir souffrir d'autre désolation et ce quelqu'un en bas venait d'ajouter encore plus à la décrépitude des lieux. Il y avait bien longtemps qu'un coup de baguette n'avait pas été passé (en témoignaient les bibelots encrassés de poussière), Mason ayant été épargnée les derniers mois de sa grossesse de toute tâche susceptible de la fatiguer, et Avery étant certainement le dernier sorcier de ce monde à savoir (ou vouloir) manipuler les sortilèges ménagers. La peinture et certains endroits de la baraque auraient eu besoin d'un sérieux coup de neuf mais, ce genre de choses intéressant si peu le propriétaire des lieux, la masure semblait condamnée à tomber peu à peu en ruines au fil des ans. Sa mère devait se retourner dans sa tombe à l'heure qu'il était. « AVERY ? » tonna une voix depuis l'entrée. Une voix, non. C'était Lestrange en personne qui lui faisait l'honneur de son agréable présence pour une petite visite de courtoisie, apparemment. « Si tu es là, ramènes-toi de suite ! J’ai quelques petites choses dont j’aimerais sincèrement discuter avec toi ! » Les dents grincèrent sous l'effet des mâchoires contractées de colère. Le choix des mots lui arracha cependant un semblant de rictus amusé. Il était loin de l'être pourtant. L'humiliation cuisante que lui avait fait subir Lestrange lui demeurait encore en travers de la gorge, et les jointures de ses phalanges blanchirent lorsqu'il serra sa baguette dans l'intention manifeste de s'en servir avant que le mangemort n'ait eu le temps de monter jusqu'à lui. Il se ravisa, retenu par de vieux et non moins pathétiques souvenirs de leur vieille amitié. « Ou je te promets que je défonce toutes les putains de portes qu’il y a chez toi jusqu’à ce que je te trouves, terré au fond de tes chiottes ! » Qu'il essaye. Avery s'avança sur le palier, resta dans l'ombre. Le parquet craqua, le vendit traitrement à l'intrus. S'il avait pu se tirer avant que le mangemort n'arrive... nul doute qu'il aurait attendu son retour cela dit. « Dégages de chez moi Lestrange ! » répondit-il juste assez fort pour qu'il l'entende de là où il se trouvait. Un rire sans joie lui parvint depuis le bas. Rabastan n'était pas un chiot que l'on rabrouait d'une petite rouste verbale. D'autant que la raison de sa venue ne lui était pas totalement étrangère, du moins pouvait-il essayer de deviner sans trop de difficulté : c'était pour celle-la même que Rabastan avait sciemment, délibérément jeté à terre un de ses collègues lors de l'exécution. L'idée même que les liens du sang puissent à ce point modifier les idéaux d'un homme tel que Lestrange lui glaçait le sang,  et l'impressionnait à la fois. À bien y repenser, ça ne valait certainement pas tout ce remue-ménage. Il n'avait pas touché à un seul cheveux de sa gamine, et il venait lui chercher des noises pour avoir à peine agacé les terminaisons nerveuses de la monnaie d'échange. Guenièvre ne risquait rien, pensa-t-il. Tout ce bordel pour une vie isolée, celle d'une gosse dont la valeur ne sautait clairement pas aux yeux du mangemort. Ce n'était qu'une excuse, un prétexte pour venir régler des comptes bien plus anciens. « Il veut te faire payer de ne pas avoir fini comme un rat, comme lui l'a été, voilà tout » siffla Selma, hargneuse, toute prête à en flanquer une bonne à ce raseur. Il leva un peu plus sa baguette, s'attendant à voir fuser un maléfice en sa direction à tout moment. « Qu'est-ce qu'il y a, ta fille chérie ne s'est pas remise de la petite sauterie de la dernière fois, c'est ça ? Alors quoi, tu viens me le faire payer ? » Provocation délibérée. Tâter le terrain avant d'y poser un pieds. Un pas. Deux pas. Il se pencha, légèrement. Avisa soudain Lestrange depuis son perchoir. Il bloquait le passage, évidemment. Aucune échappatoire. Il allait falloir, littéralement, lui passer sur le corps pour sortir d'ici. Avery hésita. Tiraillé entre l'option la plus évidente à ses yeux, celle de remonter se planquer dans le bureau, barricader la porte de sortilèges qui ne feraient qu'agacer le mangemort jusqu'à ce qu'il les fasse tous sauter comme la porte d'entrée. Ou bien, faire face à « l'ennemi », l'agacer bien plus encore en arborant un délectable sourire narquois, comme si tout cela l'ennuyait si peu. Il opta pour la seconde. Il y avait bien longtemps qu'il n'avait pas pu se dégourdir lors d'un duel digne de ce nom. Un ultime regret subsista néanmoins, celui d'avoir en vis à vis ce sorcier en particulier. « Ou bien, tu t'es enfin décidé après toutes ces années à venir passer ta frustration sur moi ? 'Pas de ma faute si tu as été assez bête pour te laisser enfermer, Lestrange » lança-t-il, se dévoilant enfin au regard de Rabastan, descendant une à une les marches menant à l'entrée, conscient que la mince barrière entre les civilités à la mangemort et l'ouverture franche des hostilités menaçait de voler en éclat à tout moment. Il se posta devant lui dans une attitude effrontée, lui signifiant ainsi que sa petite entrée pseudo-spectaculaire ne l'impressionnait pas plus que ça. Avery pointa d'ailleurs le carnage de la main qui n'était pas occupée à brandir la baguette. « Si tu pouvais réparer le foutoir que tu viens de mettre dans la maison de mes ancêtres, s'il te plait, je t'en serais reconnaissant. » fit-il d'un ton à la limite de l'insubordination, conscient de jouer avec les nerfs de Rabastan. Son remarquable instinct de survie semblait s'être fait la malle à ce moment là, car l'expression meurtrière du mangemort aurait suffi, en temps normal, à le faire transplaner lâchement à l'autre bout du Royaume-Uni. Ses doigts le démangeaient, et il était sûrement aussi pressé d'en venir au mains que son adversaire. Le souvenir cuisant de leur dernière entrevue suffisait à le rendre malade. Il ne souffrirait jamais plus une telle humiliation venant de quiconque. « Ensuite je serai peut-être plus disposé à discuter. »


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Un craquement l’avertit de la présence d’Avery ; cela tombait bien, même s’il aurait été parfaitement d’humeur à l’attendre de pied ferme jusqu’à la tombée de la nuit s’il le fallait, il préférait encore régler les choses le plus rapidement possible. La colère s’émoussait vite, et même si Rabastan ne se reposait jamais sur un sol aussi instable il connaissait très bien l’élan qu’elle accordait, il savait l’odeur grisante de la rage et il ne crachait pas sur une telle aide lorsqu’elle se présentait. « Dégage de chez moi Lestrange ! » Mais c’est bien sûr ! La tentative le fit rire ; qu’espérait-il ? Qu’il s’excuse, passe un coup de balai et reparte avec une petite courbette en prime ? C’était loin d’être son style et Rabastan ne défonçait pas les portes pour repartir aussi sec. L’éclat de voix venait d’en haut et il ne lui fallut guère un grand effort d’imagination pour visualiser Avery se terrer sur le palier à l’étage, comme le brave petit rat qu’il était. Mais qu’il reste cloîtré à son étage, il s’en moquait, ce n’était pas quelques marches qui allaient l’arrêter. Il était prêt à défoncer chaque centimètre carré de cette baraque sans un sourcillement. « Qu'est-ce qu'il y a, ta fille chérie ne s'est pas remise de la petite sauterie de la dernière fois, c'est ça ? Alors quoi, tu viens me le faire payer ? »  Putain ! Il allait lui faire arracher les lattes de son parquet pour les lui faire bouffer ! Une à une ! Comment osait-il parler de Guenièvre ? Depuis quand Owen Avery avait-il assez de tripes pour répliquer ainsi ? S’était-il trompé de maison ? Venait-il de pénétrer le domaine d’un pauvre innocent ? Ou bien sa chute publique le jour de l’exécution avait-elle actionné chez lui les roues du courage qui avaient été jusque là peut être un peu trop encrassées par une lâcheté méprisable ? « Ou bien, tu t'es enfin décidé après toutes ces années à venir passer ta frustration sur moi ? » Enfin, disait-il. À croire qu’il l’avait attendu, c’eut été triste alors de le décevoir… « 'Pas de ma faute si tu as été assez bête pour te laisser enfermer, Lestrange » Ses doigts se serrèrent un peu plus autour de sa baguette. Montre-toi sale petit rat ! Alors qu’il s’apprêtait à lui crier bien proprement de ramener ses fesses, Avery se décida à montrer le bout de son nez. Il descendait les escaliers, semblait plutôt calme et même insolent. Pourtant il lui faudrait des talents de comédien un peu plus étoffé pour tromper Rabastan, habitué à sentir la peur ou l'appréhension chez autrui. Et c’était comme ça qu’il avait réussi à convaincre le Ministère qu’il n’avait rien eu à faire avec les actions du Maître ? Par Merlin, il avait du au moins lécher une bonne dizaine de paires de bottes avant d’obtenir un résultat qui lui éviterait la prison pour compenser son manque de crédibilité. Enfin, il avait sous-estimé son courage, Avery était face à lui. Tout deux se tenaient en joue. Lui avec un faux air de je-m’en-foutisme tandis que Rabastan n’essayait même pas de dissimuler sa colère. La tension était presque palpable, comme si elle épaississait l’air. Il n’aurait pas fallu grand chose au Mangemort pour qu’il se décide à passer à l’offensive proprement dite, et ce pas grand chose, Owen lui servit sur un putain de plateau en argent. Ce crétin. « Si tu pouvais réparer le foutoir que tu viens de mettre dans la maison de mes ancêtres, s'il te plait, je t'en serais reconnaissant. Ensuite je serai peut-être plus disposé à discuter. » Ce sombre crétin ! Si seulement il savait ce qu’il en pensait de la maison de ses ancêtres ! Ça le faisait bien chier qu’il vienne défoncer les portes ? Alors il pouvait commencer à imaginer son état d’esprit quand il l’avait vu, lui défoncer sa monnaie d’échange pour Gwen. Une porte se réparait, une jeune femme un peu moins. Et Gwen ainsi qu’Aramis avait pris bien plus cher que sa petite maison chérie.

« Oh… Pardonne-moi Owen… » Rabastan Lestrange pouvait jouer la comédie, mais là il n’essayait même pas de mettre un tant soit peu de justesse dans son ton. Ce qui le rendait peut-être encore plus effrayant. Il était assez rare d’entendre ce ton douceureux dans la bouche de Rabastan, il ne s’embarassait pas de ce genre de fausse hypocrisie en temps normal, il était généralement plutôt direct. Aujourd’hui pourtant la rancoeur le poussait à cette sorte d’attitude : « Loin de moi l’idée d’abîmer un morceau de ton putain d’héritage… » Il bougea sa baguette, la dévia doucement de la poitrine d’Avery (il n’avait pas spécialement peur que ce petit rat ose en profiter pour l’attaquer, Rabastan avait toujours été excellent dueliste, c’était bien l’unique chose pour laquelle il avait de très bons réflexes) pour la pointer vers la porte : « Oui, loin de moi l’intention de te prendre une partie de ton patrimoine, sale petit co… » L’insulte se perdit dans le crissement de verre brisé produit par un miroir que Rabastan venait de casser d’un sort. Sa main agitait sa baguette avec des gestes secs et saccadés, c’était à peine s’il visait mais les maléfices rencontraient toujours des objets à briser, des murs à fissurer, des tapisseries à déchirer… Et quand tout ce qui était à porté de sort fut suffisamment amoché (tout sauf Avery) Rabastan reporta son attention sur son camarade : « Non, en fait je m’en contre-fous, tout comme tu te contre-foutais de ce qui aurait pu arriver à ma fille quand tu t’amusais à faire mumuse avec cette putain de Weasley ! », sa voix reprenait son ton habituel, entre le froid caractéristique de Rabastan et la brûlure qu’apportait la colère. Il restait encore à un ton décent, mais ses doigts qui tenaient sa baguette étaient blancs et ses dents serrées, il n’avait pas besoin de crier pour qu’on comprenne qu’il transpirait littéralement la colère. « Alors est-ce que tu veux que je continue à faire le ménage ou es-tu déjà plus à ton aise pour une petite causerie ? » Il se rapprocha de lui, en moins d’un instant ils étaient debout face à face, plus proches qu’ils ne l’avaient été depuis longtemps. Il s’était tellement ravancé vers lui que la pointe de la baguette d’Avery touchait son torse tout comme la sienne frôlait le sien. Leur visage était au même niveau : Rabastan et Owen faisaient la même taille, presque la même carrure, et s’ils avaient bien changé, tout les deux, depuis l’école le regard, lui, ne se transformait pas autant et alors que Rabastan vrillait Avery avec ses yeux clairs, il pouvait reconnaitre dans ces iris ceux du Owen qu’il avait cotoyé à Poudlard. « J’attends plusieurs choses de toi, Avery… » reprit Rabastan toujours sur ce même ton glacial. « Je voudrais déjà entendre tes putains d’excuses pour avoir mis ma fille en danger, et comme apparemment tu n’étais pas décidé à venir me voir de ton plein gré… Et que je tiens vraiment à te voir ramper à terre, je me suis permis de te payer une petite visite. » De tous ses anciens camarades, Avery était peut-être celui qui était le plus impressionnable, selon les critères de Rabastan : beaucoup de points où il était possible de frapper et une attitude de lâche sur laquelle il était intéressant de compter… « Et comme j’ai également la très vague impression que les punitions dont tu peux écoper n’ont pas l’air de te mettre beaucoup de plomb dans la cervelle, je me suis dit que je pourrais m’en charger. Histoire qu’une telle situation ne recommence jamais. (de quelle situation il parlait – même Rabastan ignorer s’il évoquait le jour de l’éxécution des rebuts ou une situation bien plus antérieure et pour laquelle il gardait bien plus de rancune) Une petite discussion et une petite leçon. Ça me semble honnête comme programme de visite chez un vieil ami, n’est-ce pas ? » Il faisait remonter sa baguette jusqu’à ce qu’elle vienne d’enfoncer dans la chair du cou d’Avery.
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‹ âge : 43
‹ occupation : dans l'ombre du Magister.
‹ maison : serpentard
‹ scolarité : 1971 et 1978
‹ baguette : est en bois d'acacia rigide, possède un cœur en ventricule de dragon et mesure vingt-neuf centimètres.
‹ gallions (ʛ) : 5517
‹ réputation : la magie noire a rongé mon âme, dilué toute conscience, accru ma folie.
‹ particularité : fou.
‹ faits : ma soeur jumelle vit dans mon esprit dérangé, secret dont seuls quelques chanceux ont connaissance, que je suis aussi dérangé que peut l'être un sbire de Voldemort, que je n'hésite jamais à user de violences quand bien même elles ne seraient pas nécessaires, car la souffrance et les hurlements me font vibrer comme aucune autre drogue au monde. Mais qu'elles me sont infligées souvent par la main du Magister elle-même, car dieu sait combien de fois je l'ai déçu au cours de mes années de bons et loyaux (haha) services.
‹ résidence : Herpo Creek, dans la maison de mes parents, vide et délabrée; ruines.
‹ patronus : irréalisable, autrefois une hyène bien qu'elle ne soit apparue qu'une seule et unique fois sous forme reconnaissable.
‹ épouvantard : le baiser du détraqueur.
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L'usage du prénom honni lui fila des frissons de dégout. Il était un des rares à le connaître et pour être honnête, ça le faisait bien chier, en cet instant. C'est ça, excuse-toi, chien galeux. Aphorisme tu dans la noirceur de sa colère. Celle-ci tapissait l'entièreté de son être, tuait tout bon sens, étouffait chaque pensée sensée dans l’œuf. Elle prenait toute la place. Elle sabotait ses réflexes de survie les plus primaires. L'un d'eux aurait été de se tirer le plus loin de Lestrange et au plus vite, en réaction -toute naturelle- à l'éclat de haine qui brilla dans le regard du mangemort. Paroles balancées en l'air sans la moindre nuance de prudence. Prudence toute oubliée, bafouée par le besoin viscéral d'avoir sa revanche sur l'impudent. « ...Oui, loin de moi l’intention de te prendre une partie de ton patrimoine, sale petit co… » Le miroir vola en éclat à quelques mètres d'eux, mais Avery ne dévia pas un instant son regard de Rabastan, imprimant mentalement et malgré lui le moindre de ses gestes, succession saccadée de mouvements brusques imprégnés de rage difficilement contrôlée. Quelque part en lui s'érigeait une fierté primitive d'avoir su pousser cet homme à bout, lui qui, en temps normal, se contrôlait si bien. Chose qu'il n'avait jamais réellement su faire, pour sa part, mais c'était une discipline qu'il se fichait bien de savoir maîtriser. A quoi cela pouvait-il bien servir. A ne pas s'attirer les foudres de duellistes hors pairs tel que celui qui se tenait en face de lui en cet instant, persifla une voix. S'il avait su se contrôler, Rabastan ne lui ferait pas face avec toute cette haine et cette détermination à le détruire émanant de lui. S'il avait su se contrôler, sa fille adorée n'aurait pas été mise -potentiellement- en danger (bien qu'il ne crut toujours pas au fait qu'elle ait un jour réellement risqué sa vie à cause de lui), et son petit écart de conduite avec la jeune Weasley n'aurait jamais déclenché une telle insubordination chez son vis-à-vis. « Non, en fait je m’en contre-fous, tout comme tu te contre-foutais de ce qui aurait pu arriver à ma fille quand tu t’amusais à faire mumuse avec cette putain de Weasley ! » Mais s'il avait su se contrôler, la fureur de Rabastan n'aurait trouvé d'exutoire aussi exaltant. Nul doute qu'à la vérité, ce dernier était plus que ravi d'avoir une raison valable pour venir lui refaire le portrait. Des années de rancune et de jalousie grinçante, explosant aujourd'hui dans une myriade de ressentiments colorés et d'agressions verbales vivement décochés à la face de l'autre. Avery pouvait concevoir de tels sentiments à son égard. Lui avait échappé à des années d'enfermement. Lui avait su sauver sa peau, à l'inverse de ces crétins adulateurs. Même si lui avait payé plus que son tribut pour une telle défection. Le Lord ne souffrait aucune trahison, il l'avait bien compris. Tous, en fin de compte, avaient eu leur petite part de satisfaction dans l'affaire. Et Avery n'avait pas de compte à rendre à Rabastan. Au Lord, certainement, il l'admettait (bien qu'à contre-coeur et les membres douloureux à la mention de chaque punition qu'il avait reçue pour son erreur). Mais pas à lui.  « Alors est-ce que tu veux que je continue à faire le ménage ou es-tu déjà plus à ton aise pour une petite causerie ? » La distance séparant les deux protagonistes se réduisit à peau de chagrin, et sa petite rebuffade se mua en hésitation palpable à l'instant ou l'extrémité de la baguette de Rabastan appuya contre son torse. Sa détermination vacilla comme une flamme a l'épreuve du vent. Son courage se craquela une parcelles instables. Courage ? Une telle qualité n'avait jamais fait partie du caractère d'Owen, malheureusement. Seuls sa cruauté et son infaillible désir de violence avaient su le tirer vers le haut, et lui attirer les « faveurs » du Magister. Avery n'était pas quelqu'un de courageux. Avery n'était pas quelqu'un de loyal. Avery était ce qu'il était, et ce faisant il était certainement tout le contraire de cet homme à la volonté de fer qui se dressait ainsi devant lui, enragé et terrible dans sa colère. Il devait reconnaître qu'il dégageait une force impressionnante, exacerbée par le détachement frigorifique dont il faisait preuve. Il dut se forcer à ne pas reculer. À ne pas fuir le regard plus que familier du mangemort, qui le mit plus mal à l'aise qu'il ne voulait l'avouer.« J’attends plusieurs choses de toi, Avery… Je voudrais déjà entendre tes putains d’excuses pour avoir mis ma fille en danger, et comme apparemment tu n’étais pas décidé à venir me voir de ton plein gré… Et que je tiens vraiment à te voir ramper à terre, je me suis permis de te payer une petite visite. Et comme j’ai également la très vague impression que les punitions dont tu peux écoper n’ont pas l’air de te mettre beaucoup de plomb dans la cervelle... » Avery crut défaillir lorsque la pique l'atteint en plein cœur. Savoir qu'il était de ceux que le Maître remerciait le plus régulièrement blessait toujours son égo. « ...je me suis dit que je pourrais m’en charger. » (Ah oui ? Et de quel droit, par Merlin ?!) « Histoire qu’une telle situation ne recommence jamais. Une petite discussion et une petite leçon. Ça me semble honnête comme programme de visite chez un vieil ami, n’est-ce pas ? »

Un vieil ami. Il pinça les lèvres, accusa la remarque sans broncher. Il refusait de se remémorer ce qu'un tel terme avait pu vouloir dire un jour entre eux, et se concentra sur l'instant présent. L'arme s'enfonça dans la chair tendre de sa gorge à nu ; il releva le menton, cherchant indiciblement à se dégager. L'atmosphère était si électrique que c'était à se demander ce qui avait retenu Rabastan de lui coller un bon maléfice au lieu de lui exposer gentiment ses projets pendant tout ce temps. Nul doute que ce n'était plus qu'une question de temps. Brusquement bien moins enclin à rendre la pareille à Lestrange (à savoir le foutre par terre à son tour, lui faire bouffer la poussière jusqu'à ce qu'il s'étouffe avec bien comme il faut), il amorça un geste de recul et sa baguette se releva lentement, mettant fin à la menace, se soustrayant ainsi plus ou moins habilement à la menace d'un petit sort bien tranchant. Une simple coupure serait fatale. Lestrange ne le laissa pas filer aussi facilement, s'avançant quand lui recula.  « Ça va, pas la peine de se monter le bourrichon pour une simple porte. » L'hopital se fout de la charité. Avery haussa les épaules, dédain affiché clairement sur le faciès, légèrement gâché par la retenue lisible sur les traits du lâche. Ne vois-tu pas à quel point il serait facile d'écraser ce minable scarabée, Lestrange ? Il t'est tout offert, empâté dans sa couardise revenue bien trop vite à son goût. Selma gronda depuis les profondeurs de son esprit. « Ressaisis-toi. Qu'a-t-il de plus que toi, dans le fond ? » Des valeurs ? Sans doute. Une famille à protéger ? Très certainement. « Alors, c'était bien ça. Papa s'inquiétait de sa gamine. » Le rire passa la barrière de ses lèvres avant qu'il n'ait eu le temps de le retenir et la pression sur sa peau se fit plus intense, plus menaçante. Affront direct, jeté à la face de Rabastan. « Tu dis que je m'en foutais, très bien. Tu as tout à fait raison, qu'apporte ta fille à la société Lestrange ? Franchement, à se demander si elle valait la peine de tout faire foirer à ce point. » La jumelle jubila en son fort intérieur, ravie de voir la veine palpiter dangereusement sur la tempe de Rabastan. La mort de la fille n'aurait pas été une perte si terrible pour le monde sorcier. Sauver sa vie n'avait mené qu'au carnage qui avait suivi la rebuffade du papa poule, voilà tout ce que cela inspirait à Avery qui, inconscient, continuait de provoquer ouvertement son disciple en continuant de l'ouvrir pour débiter ses conneries. Il n'essayait même pas de se défendre. « Alors tu ne m'en voudras pas de ne pas m'excuser, comme tu dis. Ce serait plutôt à toi de me présenter tes excuses » -nabot. « J'ai l'impression qu'avoir les faveurs du Maitre te fait sérieusement enfler du bulbe, d'ou penses-tu tenir le droit de me donner une correction ? » L'esprit s'échauffait sérieusement. Il se revoyait recevoir le sort de Rabastan, mis à bas sans plus de cérémonie, autorité balayée en un coup de baguette pour une gosse. Fulminant, et sentant la patience de l'autre approcher de ses limites, il se dégagea prestement de son emprise et s'éloigna tout en le gardant à l'oeil. Rabastan était un sorcier redoutable en duel, mais Avery n'était pas en reste. C'était, à fortiori, ce qu'il maîtrisait le mieux (hormis son don exceptionnel pour tout faire capoter, lorsque sa folie primait sur le reste). Ses semelles craquèrent sur le verre brisé, le réduisant à l'état de pépites luisantes. « Une bonne façon de s'assurer qu'une telle situation ne recommence jamais, pour reprendre tes mots, serait de surveiller tes maudits marmots la prochaine fois ! Tu ferais peut-être mieux de les laisser dans les jupes de leur mère. Au moins, personne ne risquerait de les confondre avec de la chair à canon. »
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Est-ce que tout péter t’a calmé Rabastan ? Pas vraiment non… Défoncer des miroirs, péter des bibelots, faire des trous dans les murs, voilà qui aurait éventuellement pu le calmer il y avait quelques années, un petit peu plus d’une vingtaine d’années… Mais les vases de chine de criaient pas, ne ressentaient rien. Là ce qu’il voulait c’était entendre des hurlements, c’était sentir la douleur au bout de sa baguette. Il était pas venu ici pour admirer les tapisseries victoriennes : comme il l’avait clairement dit il était là pour mettre les choses au clair et pour passer ses nerfs. Et plus il avait les nerfs en boule, plus il rendrait la leçon douloureuse pour Avery. Ce dernier en revanche ne paraissait pas comprendre cette logique : est-ce que Rabastan avait vraiment besoin de lui expliciter ce fait ? Mon petit, plus tu m’énerves plus le nombre de fois où ta tête rencontrera le sol sera élevé ; est-ce qu’il était trop attardé pour deviner ça ? Mais au lieu de bien gentiment se taire, baisser les yeux et accepter ce qui allait lui tomber dessus (et Rabastan savait Avery très capable de ce genre de soumission pour l’avoir vu quelques fois dans cette situation) il avait décidé que ce jour ci serait le Putain de Jour du Courage ou plutôt de l’imbécilité. Qu’essayait-il de prouver ? Ils étaient seuls, juste eux deux. Il n’y avait personne pour le regarder lui tenir tête ; tentait-il de montrer à Rabastan qu’il pouvait se montrer un tant soit peu courageux, audacieux, fort ? C’était bien trop tard : la cadet des Lestrange avait depuis longtemps son avis sur la question et il fallait beaucoup plus qu’un peu d’insolence pour le faire changer d’opinion. « Alors, c'était bien ça. Papa s'inquiétait de sa gamine. » Il accentua la pression sur le cou d’Avery, putain ne-parle-même-pas-de-Gwen-pauvre-petit-cafard ! Mais Avery n’était pas legilimens pour compenser ses lacunes évidentes en communication visuelle et gestuelle, alors même si Rabastan pensait très fortement à l’étriper sur place s’il osait reparler une nouvelle fois de sa fille, le pauvre Owen passait complètement à coté et embraya en rajoutant une couche. Qu’un raté comme Avery puisse se permettre, devant lui, de juger sa fille, sa fille qui avait plus de courage dans son petit doigt gauche que lui dans tout son être, le fit clairement voir rouge.

Il voulut lever sa main gauche qui ne tenait pas sa baguette pour la serrer autour de la gorge d’Owen, lui faire ravaler tous ses propos, mais le petit couard reculait. Rabastan s’avançait. Est-ce qu’il attendait qu’Avery attise sa hargne jusqu’à un point de non retour, pour être certain que lorsqu’il lui ferait payer, il lui ferait payer correctement ? Ou bien était-ce que sa colère le paralysait pendant les courts moments où Owen laissait s’échapper toutes les bribes de fierté qu’il cachait dissimulé depuis quarante ans ? « Alors tu ne m'en voudras pas de ne pas m'excuser, comme tu dis. Ce serait plutôt à toi de me présenter tes excuses » pardon ? Pardon ? PARDON ? « J'ai l'impression qu'avoir les faveurs du Maitre te fait sérieusement enfler du bulbe, d'ou penses-tu tenir le droit de me donner une correction ? » Rabastan manqua de s’étouffer sur son ricanement indigné : lui s’excuser ? LUI S’EXCUSER ? Comme s’il avait senti qu’il l’avait pas seulement franchi une limite mais qu’il l’avait piétiné allègrement et craché dessus, Avery fit presqu’un bond en arrière pour échapper à l’emprise de Rabastan. Tu crois que quelques mètres de distance te suffiront pour m’échapper ? Il ouvrit la bouche, il sentait la colère serrer sa gorge : il sentait que s’il parlait maintenant il serait proche de begayer de rage. « Une bonne façon de s'assurer qu'une telle situation ne recommence jamais, pour reprendre tes mots, serait de surveiller tes maudits marmots la prochaine fois ! Tu ferais peut-être mieux de les laisser dans les jupes de leur mère…» Mère, mère, mère. Rabastan ne comprit même pas ce qui vint après et resta focalisé sur ce mot. « LA FEEERME ! » Ah tiens non, il ne bégayait pas. Il avait même tendance à trouver que sa voix portait plus qu’à l’ordinaire sans qu’il ai besoin de beaucoup forcer. Il fit un pas en avant tandis qu’Avery reculait.

« Cesse donc de me fuir putain de lâche ! » Il lève sa baguette, rapidement, il a toujours été rapide, il l’agite d’un mouvement sec du poignet : tchack des morceaux de verres brisés se dressent dans les airs pour venir se précipiter sur Avery. Histoire de faire diversion, de l’occuper, de lui crever ses putain de yeux accessoirement. Nouveau mouvement du poignet : tchack un meuble se déplace pour venir barrer le passage qui pouvait mener aux escaliers. Non pas que poursuivre ce rat dans toute la maison l’emmerderait mais il appréciait quand les choses étaient simples parfois. Dernier mouvement de poignet, cette fois ci la formule est prononcée « Endoloris. ». Et alors que le sort frappait Avery, alors qu’il le projetait au sol, Rabastan se rapprocha. S’avança jusqu’à lui, sa baguette toujours levée, toujours pointé sur lui. Il sentait sa baguette drainer la colère, mais il ne se fondait pas sur cette rage. Il n’en avait même pas besoin. C’était Avery, rien qu’Avery. Il n’avait même plus besoin de le haïr pour le faire souffrir, il se contentait juste de tenir sa baguette, laisser son expérience conduire la barque. Et son expérience savait y faire. Il finit par lever le sort. « Ne-parle-plus-jamais… » premier coup de pied, à l’épaule « comme-ça-de-ma-fille… » deuxième coup de pied, dans le ventre « Gueniève-vaut-cent-fois-mieux-que-ta-pauvre-petite-carcasse… » Troisième coup de pied, il ne visait même plus, il frappait seulement. Il parlait sans déserrer les dents, ce qui atténuait de beaucoup la puissance de sa voix mais il savait qu’Avery pouvait l’entendre. De la pointe de sa chaussure il vient écraser les doigts de sa victime, il appuie, fort. Par mesquinerie seulement, il aurait envie de le tenir entre ses mains et de le briser : « Et ne te permets plus jamais de me réclamer des excuses. Tu as un peu trop tendance à oublier quelle est ta place Owen. Et je peux t’assurer qu’elle n’est clairement pas, ni au dessus ni même au même niveau de la mienne. »  Il s’écarte, le laisse récupérer : « Par Merlin tu es pathétique ! Redresse-toi plus vite putain, les sang-de-bourbe dont je m’occupe sont plus réactifs que toi ! C’est déjà trop pour toi, Owen ? C’est trop pour toi et pour ta putain de frangine ? Comment est-ce qu’elle s’appelait déjà ? » Fait semblant d’avoir oublié alors qu’il se souvient très bien. Rabastan n’oublie jamais ces détails, n’oublie jamais les révélations. Il peut en revanche oublier les promesses de silence qui pouvaient les accompagner : « Selma ? Elle est toujours dans ta petite tête ? Remarque ça expliquerait bien des choses sur ton comportement d’incapable… » Il avait trop de hargne et de rage à balancer. Il aurait pu se contenter de le casser physiquement jusqu’à ce qu’Avery ne puisse pu faire un seule mouvement, mais on ne se refaisait pas et Rabastan préférait le blesser là où ça faisait le plus mal. Il croisa un instant le regard d'Avery. Là où beaucoup de personne ne voyaient que des yeux, Rabastan lui y percevait une porte sur l'esprit d'autrui. Une porte plus ou moins ouverte, mais il savait les forcer. Il s'était déjà introduit dans cet esprit, dans ces pensées... Dans ses débuts, lorsqu'il s'entraînait. Jamais plus après, pourquoi l'aurait-il voulu ? Mais là il avait juste envie de voir Avery se plier en deux à terre, peu importait les moyens à utiliser. Et s'il devait lui déchirer son cerveau, il le ferait et bien volontiers. Il ne le lâcha pas des yeux et la rage était amplement suffisante pour pallier à sa concentration.


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HUNTED • running man
Owen Avery
Owen Avery
‹ inscription : 21/07/2015
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‹ âge : 43
‹ occupation : dans l'ombre du Magister.
‹ maison : serpentard
‹ scolarité : 1971 et 1978
‹ baguette : est en bois d'acacia rigide, possède un cœur en ventricule de dragon et mesure vingt-neuf centimètres.
‹ gallions (ʛ) : 5517
‹ réputation : la magie noire a rongé mon âme, dilué toute conscience, accru ma folie.
‹ particularité : fou.
‹ faits : ma soeur jumelle vit dans mon esprit dérangé, secret dont seuls quelques chanceux ont connaissance, que je suis aussi dérangé que peut l'être un sbire de Voldemort, que je n'hésite jamais à user de violences quand bien même elles ne seraient pas nécessaires, car la souffrance et les hurlements me font vibrer comme aucune autre drogue au monde. Mais qu'elles me sont infligées souvent par la main du Magister elle-même, car dieu sait combien de fois je l'ai déçu au cours de mes années de bons et loyaux (haha) services.
‹ résidence : Herpo Creek, dans la maison de mes parents, vide et délabrée; ruines.
‹ patronus : irréalisable, autrefois une hyène bien qu'elle ne soit apparue qu'une seule et unique fois sous forme reconnaissable.
‹ épouvantard : le baiser du détraqueur.
‹ risèd : la fin de cette insurrection qui amène autant de satisfaction que de souffrance.
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« LA FEEERME ! » La rage explosa finalement dans une prouesse vocale à en percer les tympans les plus fragiles. Avery eut un moment de recul, moins surpris que choqué de voir les traits distordus par la rage de Lestrange qui ne semblait plus vouloir essayer de se contenir. Le temps de la discussion était définitivement clos, abandonné au loin. La suite ne serait que coups et blessures. La douleur prendrait une place maîtresse dans cette relation conflictuelle qui les opposait depuis des années. Si, jusqu'ici, ils s'en étaient toujours tenus à une animosité silencieuse et presque cordiale, Rabastan ne semblait plus accepter de le laisser en paix. Décidé à le faire payer, le faire saigner. Le vider de toute substance pour panser ses blessures et ses peurs les plus intimes. La crainte d'avoir pu perdre sa fille lui avait fait perdre la tête, et il paraissait presque aussi fou que l'était Avery lorsqu'il laissa libre cours à sa frustration. Owen fit un pas de plus en arrière, la baguette remontant à hauteur d'épaule, prête à esquiver les sorts qui n'allaient pas tarder à pleuvoir sur lui, pas besoin d'être devin ou legilimens pour le savoir. Il trouvait même que Lestrange mettait un temps fou à se libérer de toutes ses tensions. « Cesse donc de me fuir putain de lâche ! »  Fuir était tout un art, un art qu'il maîtrisait à la perfection. Fuir l'avait sauvé à plusieurs reprises, le courage était bon pour ces imbéciles d'insurgés qui ne vivraient certainement pas de vieux jours de leurs côtés. Aujourd'hui était un jour à marquer d'une pierre blanche, Owen ayant fait preuve de plus de bravoure en quelques minutes qu'en l'espace de toute une vie. Le moment fut de courte durée, prit fin à l'instant même où Rabastan lança rageusement une pluie de verre qu'il écarta d'un geste rapide de la main. Les débris volèrent et s'éparpillèrent un peu partout autour de lui. C'était en duel qu'il retrouvait sa vivacité la plus exacerbée, mise au service de son instinct de survie qui ne le quittait jamais (en dehors de cette fois, qui resterait gravé dans les mémoires, où Avery avait osé défier Rabastan Lestrange). La commode de l'entrée fonça sur lui, lui barrant le passage lorsqu'il essaye de remonter les marches dans l'espoir futile de retourner s'enfermer dans le bureau de l'étage. Trop évident pour que Rabastan s'y laisse prendre. Il évita de justesse le meuble en bois sculpté qui partit s'écraser contre le mur.

« Endoloris. » Le sort le frappa avant qu'il n'ait eu le temps de s'y préparer. Des fuseaux douloureux le transpercèrent de toute part, dérobant le sol sous ses pieds. Avery s'effondra à terre ; le corps affligé d'une peine qu'il ne connaissait que trop bien, l'esprit enfumé de haine, de cris qui se mêlaient à ceux de Selma. Selma qui souffrait avec lui, Selma qui, pourtant, se mit à protester en vains hurlements. Deux esprits échauffés dans une seule enveloppe charnelle, mal doublé en intensité, si difficile à endiguer. Les mots se mélangeaient, et il n'y trouvait aucun sens. Pas même lorsque Rabastan leva sa baguette, mettant fin au maléfice. Les oreilles bourdonnaient, le sang battant à ses oreilles obstruant tout son extérieur. « Gueniève-vaut-cent-fois-mieux-que-ta-pauvre-petite-carcasse… »    « Ta fille ne vaut rien Lestrange, rends-toi à l'évidence... Pauvre petite âme pétrie de sentiments, l'attachement est une faiblesse qui causera ta perte... » Il entendit mais ne comprit pas ce que lui disait l'autre, accusa les coups sans broncher. Que Selma se taise. Que Lestrange cesse ses imbécillités, qu'ils arrêtent tous. Que tout ça. Cesse. « Espèce de sale... Fais-lui payer Owen. Rends-lui la monnaie de sa pièce, et n'oublies pas les intérêts. « Et ne te permets plus jamais de me réclamer des excuses. Tu as un peu trop tendance à oublier quelle est ta place Owen. Et je peux t’assurer qu’elle n’est clairement pas, ni au dessus ni même au même niveau de la mienne. » « L'insolent, croit-il vraiment aux absurdités qu'il dit ?! L'imbécile !

Peu à peu, la douleur reflua. Le souffle court, les membres douloureux, Avery remua faiblement sur le sol, encore sonné par l'attaque frontale. Trop stupide pour esquiver un Impardonnable envoyé en toute impunité par ce minable. Loque humaine, égo meurtri ; honneur bafoué, piétiné. « Par Merlin tu es pathétique ! Redresse-toi plus vite putain, les sang-de-bourbe dont je m’occupe sont plus réactifs que toi ! C’est déjà trop pour toi, Owen ? C’est trop pour toi et pour ta putain de frangine ? Comment est-ce qu’elle s’appelait déjà ? » Il lui sembla flotter dans un vide infini. Comme penché dangereusement au dessus du néant, son cœur rata un battement. Un silence choqué occupa une fraction de seconde son esprit perturbé. La jumelle parût sur le point d'exploser, son silence effrayait plus Owen que ses imprécations, plus compréhensibles. Selma ne se taisait jamais. Rien ne la surprenait jamais. Rien ne l'atteignait jamais. Selma était de ces personnes qui ne se laissaient pas ébranler, par quoi ou qui que ce soit. Le seul à pâtir était toujours lui, lui qui encaissait les paroles de Lestrange sans réellement y croire. Non. Il ne pouvait pas y croire. Même en regard des différents qui les opposaient. Même s'il avait été à deux doigts de compromettre la survie de sa fille. Même si Rabastan avait toutes les raisons de lui en vouloir et de chercher à le faire payer sa traîtrise, il ne pouvait pas s'attaquer sur un sujet aussi lourd. Sur un secret aussi profondément enfoui en lui, aussi bien gardé jusqu'à présent. En réalité, l'imbécile avait oublié ce jour funeste où le prénom de sa sœur avait franchi la barrière de ses lèvres, dans une confidence livrée à un ami précieux, à cette personne de confiance envers qui il nourrissait un respect et une admiration sans bornes. Crétin. « Selma ? Elle est toujours dans ta petite tête ? Remarque ça expliquerait bien des choses sur ton comportement d’incapable… » Comportement d'incapable ? Incapable de répliquer, certes, les mâchoires si serrées qu'il s'en faisait mal aux dents, Avery riposta sans crier gare ; la porte qui pendait de ses gonds se décrocha totalement et vint percuter Lestrange de plein fouet, lui offrant la distraction dont il avait besoin pour se relever. Telle une lame, Avery sentit l'esprit de Rabastan accoler le sien dans une tentative désespérée pour s'insinuer dans ses pensées. Il n'avait jamais osé une chose pareille sans son accord. Selma était tellement outrée, perturbée qu'elle s'opposa de toute la force de son mental à l'intrusion. Et de la force, Selma en avait, nourrie et entretenue qu'elle était par son propre jumeau. « Lestrange, tu ne sais pas ce que tu fais. Tu laisses la colère t'aveugler, pauvre enfant... Ton père ne t'a donc rien appris ? »  Owen s'évapora, fila dans la pièce attenante sans quitter le Mangemort des yeux, claqua la porte d'un coup de baguette et la scella d'un sort. Maigre barrière entre lui et Rabastan qui la fit exploser d'un geste, sans surprise. C'était presque trop facile. Trop prévisible. Avery nageait dans un bain de confusion et de dissension qui le prenait à la gorge, l'empêchait de dire quoi que ce soit. Les pensées n'étaient de toute façon plus secrète, l'ignominie de ses émotions contaminant Lestrange par la brèche qu'il venait de créer, peu soucieux des conséquences, trop désireux de le briser. Essayes-donc de rattraper ton retard Lestrange, qui de nous deux est l'incapable, qui de nous deux n'a pas su se servir de sa magie avant la dizaine, espèce de cracmol... Pas étonnant que tu ais été une telle honte pour ton père... les pensées aigres, acides affluaient en masse et Owen se fichait bien de se faire entendre sans même avoir à ouvrir la bouche. Les objets volaient en arrière en direction de Lestrange, se mêlant aux sorts plus offensifs qu'il jetait à l'arrachée. Les murs se creusaient d'impact de sorts, et les deux Mangemorts laissaient derrière eux un champ de ruines, un carnage sans nom. Avery était plus que conscient que ce contact oculaire lui causerait bien plus de tort, mais il se devait d'anticiper les faits et gestes de Rabastan Owen.L'autre continuait de brailler des choses qu'il n'imprimait pas dans son petit cerveau retourné, Selma poursuivant sur sa lancée, annihilant les tentatives de Rabastan pour lui faire du mal de l'intérieur. Owen lui barra le passage d'une flamme violette dont l'autre se  débarrassa habilement. Un des sorts favoris d'Antonin Dolohov qui ratait rarement leurs cibles, lame aiguisée aux effets dévastateurs. Dommage que Rabastan en connaisse aussi bien l'existence que lui même. Il esquiva un éclair, l'affligea d'une nouvelle attaque qui arracha un cri de surprise à l'adversaire ; sombre satisfaction qui gonfla en lui en voyant une gerbe de sang tacher ses flancs. Selma jubila. « Tes enfants ont-ils hérité de tes tares, Lestrange ? Est-ce pour ça que c'est si difficile de les garder en vie ? De vouloir les sauver alors qu'ils sont un tels poids ? Ton père ressentait-il cela à ton égard ? » Si l'intéressé répondit, Owen n'en sut rien, affligé de nouveau d'un Impardonnable qui le plongea dans nouveaux dans un déchirement interne et sans fin.

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Un craquement, un grincement, un souffle et un brusque choc qui le heurta de plein fouet et le renversa sur la coté, manquant presque de lui exploser les côtes. La porte, ce petit con venait de lui envoyer la porte (ou plutôt ce qui restait de la porte) en pleine tronche. Par Merlin, sa gentillesse le tuera ! Il n’aurait jamais du lui laisser ne serait-ce que le temps de reprendre sa respiration, il aurait du continuer à frapper, à s’acharner jusqu’à ce qu’Avery crache ses poumons, ne soit plus en état ne serait-ce que de battre des paupières. Il était toujours trop hâtif, trop pressé d’en finir et ne faisait le travail qu’à moitié. Il était bien puni et se prenait des portes dans la face. Petit salopard… Il se relevait, écartant d’un geste le panneau de bois qui avait rencontré avec une intense allégresse son flanc droit, et serra sa main gauche contre ses côtes meurtries. Petit… Avery s’était relevé lui aussi, et pendant un bref moment de panique Rabastan crut que ce moins que rien allait lever sa baguette, allait riposter. Allait véritablement riposter. Alors comme ça lui arrivait parfois, dans un élan mécanique pour destabiliser son adversaire ou bien tout simplement pour se protéger lui, il se concentra sur les iris sombres d’Owen. Lorsqu’il s’entraînait à devenir legilimens, à l’époque de Poudlard où il avait encore besoin d’une baguette magique pour y parvenir, il avait déjà usé de ce pouvoir sur Owen, avec l’autorisation de ce dernier évidemment. Depuis, il n’avait jamais tenté de recommencé (pourquoi voudrait-il avoir un aperçu de ce que ce lâche pouvait bien dissimuler dans son esprit ?) mais comme on dit au grands maux les grands remèdes. Avery n’était pas occlumens, mais presqu’immédiatement Rabastan se heurta à celle qu’il venait de railler quelques instants plus tôt… Bien le bonjour à toi Selma… Quand on sentait cette force qu’Avery assimilait à sa soeur (franchement, Rabastan n’avait jamais tenté d’éclaircir le sujet, fut un temps où il écoutait et croyait en ce qu’on lui disait sans poser de questions), on ne se demandait plus pourquoi Owen pouvait être ainsi : c’était à peu près clair que Selma (qui ou plutôt quoi qu’elle soit) lui pompait tout son courage et le gardait pour elle, comme un putain de serpent qui serait lové à l’intérieur de lui. Il ressentait sa présence, elle ne le bloquait pas, elle l’agressait presque. Et comme s’il s’agissait d’un système de vases communiquants, alors que le Mangemort tentait de forcer l’esprit de son adversaire, le mur que lui opposait Selma faisait remonter en lui d’autres souvenirs. Il cessa brutalement le contact. Devant lui une porte claqua. Avery avait disparu. Rapide et leste comme un rat. Des années d’entraînements, Rabastan n’en doutait pas.

Il se releva complètement, inspira une brusque bouffée d’air simplement pour vérifier l’état de ses côtes. Rien de cassé visiblement, et rien qui ne l’empêche de poursuivre Owen. Et Selma. Il regrettait presque d’avoir réveillé la frangine ; cette partie là d’Avery était autrement plus dangereuse, non pas sur le plan physique (Avery restait Owen corporellement parlant et toutes les sœurs fantasmées du monde ne le changeraient pas) mais sur le plan… émotionnel. Si Rabastan pouvait cogner dur, il savait à présent qu’il y avait du répondant. Quel abruti il avait été aussi de déballer ce genre de chose à un camarade de classe ? Il avait été bien trop naïf étant jeune, et bien trop gentil maintenant qu’il était plus âgé. Il n’aurait jamais du lui laisser cette occasion de filer comme une lapine. Enfin, ce n’était pas la porte qui se dressait entre eux deux qui allait l’arrêter : c’était le genre de fournitures mobilières que Lestrange avait l’habitude de défoncer et celle là ne fut pas plus difficile qu’une autre à faire sortir de ses gonds. C’était, en cette occasion on pouvait le dire, le chaos. Ce n’était plus qu’une question de Lestrange contre Avery, c’était Rabastan contre Owen, Lestrange contre Selma, sans doute un peu du frère contre la sœur : les sorts fusaient et Rabastan s’accrochait au regard d’Owen. Le Mangemort avait envie de lui déraciner sa sœur de son crâne, de la lui arracher, par n’importe quel moyen. Elle était là, comme un putain de mur, comme pour protéger les pensées de son frère alors qu’au contraire elle paraissait les lui cracher à la figure. Il désirai plus que tout de percer ce mur, de voir Avery s’écrouler et hurler, d’entendre cette Selma s’écrouler et hurler à travers lui. Parce que ce qu’elle lui disait, ce qu’elle lui faisait ressentir plutôt ne lui plaisait pas pour un sou. C’était comme s’il l’entendait, elle, ou bien lui, Owen, qui se cachait derrière sa projection de sœur. Double lâche. Tu l’attaques sur sa sœur, il t’attaque sur ton père : tu l’as peut-être un peu mérité. Ce n’était pas parce qu’on bossait pour la Justice qu’on était particulièrement un chantre d’honnêteté, ce serait même plutôt l’inverse. Rabastan était à cent pour cent avec la justice du moment qu’elle soufflait de son coté mais la rejetait en bloc si elle s’averait privilégier son ennemi. Et en ce moment, non non et bien sûr que non il ne l’avait pas mérité ! Il était venu pour foutre une raclée à Avery, une raclée méritée et selon les honorables attentes de Rabastan Owen aurait du se contenter de se prendre sa correction sans riposter. On ne se venge pas pour une vengeance, ou bien si l’on comptait jouer à ce jeu, mieux valait ne pas prendre un Lestrange comme adversaire. C’était une race plutôt tenace dans ce domaine.

Alors que quasiment machinalement il jetait des sorts dans la direction d’Avery, sans vraiment y prendre garde trop occupé qu’il était à lutter avec Selma, un des sorts d’Owen le frappa (ça lui apprendrait à tenter de gérer deux choses en même temps) de nouveau dans les côtes : la cible favorite apparemment… Putain… il serrait les dents, porta une nouvelle fois sa main à son flanc histoire d’évaluer les dégâts, peut être rien de cassé mais ça saignait. Et même s’il n’entendait pas verbalement Owen crier sa joie, il entendait celle de Selma. Sa mâchoire se durçit. Tu ne peux pas gérer sur les deux fronts, il va te mettre à terre si tu continues. Alors ça, il n’en était pas question. Presqu’à regret, malgré les pensées tourmentées et pour le moins agressive qu’il pouvait y découvrir à son égard, il s’arracha à l’esprit d’Owen. Les cris ne cessèrent pourtant pas de résonner dans sa tête tout de suite. Et Avery continuait de frapper là où on lui avait pourtant clairement expliqué de ne pas le faire. Le père… passait encore (non ça ne passait pas, pas le moins du monde, mais quitte à faire une échelle des priorités…) les enfants en revanche… Combien de fois faudra-t-il lui répéter les choses pour qu’elles impriment dans son petit crâne ? Le contact rompu, il avait l’impression de voir plus clairement, il pouvait bien mueux se concentrer sur l’environnement. Et l’environnement était chaotique, la baraque n’avait pas apprécié que les deux Mangemorts s’en servent comme d’un ring, mais pour le coup Rabastan estimait qu’elle pouvait bien encore supporter quelques petits sorts en plus. « Çasuffit » grinça-t-il entre ses dents. Le problème du bordel c’était qu’on ne maîtrisait plus grand-chose et qu’on se laissait emporter par la vague, et ça se terminait jamais de la bonne manière… Il valait mieux que cela cesse maintenant plutôt que d’attendre qu’Avery lui arrache une jambe avec un nouveau sort. Et quand on est Rabastan Lestrange, à plus forte mesure un Rabastan Lestrange énervé, pressé d’en finir, rageux et blessé dans son orgueil (il était à temps complet au moins un des quatre, mais assez rarement les quatre en même temps il fallait noter) on met fin au bordel de manière radicale. « ÇasuffitparMerlin… » histoire de se persuader lui-même qu’il en avait vraiment marre de cette chasse à la souris « Jeveuxducalme… Endoloris ! » Et alors qu’Owen tombait, Rabastan se rapprochait, la main droite armée et tendue devant lui, la gauche toujours serrée contre son flanc. Il sentait le sang sous ses doigts, mais rien qui approchait les prémices d’une hémorragie, et vu ses compétences médicinales c’était tant mieux, il ne préférait pas penser à ce qui pourrait arriver si ce genre de sort l’avait atteint au cou ou à d’autres endroits plus exposé que les côtes hémoglobinement parlant. Ça faisait mal, certes, mais l’habitude le poussait à croire au fait que moins on y pensait plus la douleur diminuait. Il tenta de se persuader qu’il était surtout bien plus énervé par l’accroc que le sort avait fait à sa chemise plutôt qu’au reste (une putain de chemise qui devait coûter plus cher que toutes les fringues que portait Owen en un an, rajouta la partie de Lestrange qui gérait la mauvaise foi). Rien de mieux que la mauvaise foi et le mépris pour anesthésier la douleur. Il leva le sort et s’accroupit près d’Owen alors que ce dernier reprenait son souffle. Il lui attrapa son menton dans sa main gauche qui était recouverte d’une fine pellicule de sang et le releva pour qu’il lui fasse face : qu’il lui pète les cervicales, il n’en n’avait rien à foutre. Ses yeux clairs se plantèrent dans les siens : « Je ne sais pas à quoi tu joues Owen, mais je ne vais pas te laisser te planquer derrière l’image de ta soit-disant sœur… Si tu n’arrives pas à la contrôler un minimum, si tu n’arrives pas à te contrôler un minimum, il va falloir l’apprendre. » Il se pencha en avant, lâchant la mâchoire d’Avery alors que sa main allait chercher celle de son ennemi. Il lui desserra les doigts et d’un mouvement brusque lui arracha de la main sa baguette. Il se redressa ensuite, en se levant complètement, nettement plus en confiance maintenant qu’il savait Owen désarmé. Avec sa propre bagette il fit glisser jusqu’à lui un petit tabouret qui avait miraculeusement échappé au carnage et se posa dessus. Avec une certaine nonchalance il passa l’arme de son adversaire à sa ceinture : il n’allait pas se servir de cette baguette, elle appartenait à ce qu’il considérait être un sorcier médiocre, qui pouvait savoir quelle magie dégueulasse pourrait bien en sortir… « Quand je te dis de ne pas parler de mes enfants, cela s’adresse tout aussi bien à toi qu’à ta (son ton était théâtralement méprisant) Selma. » Il inspira plus profondément qu’à l’ordinaire ce qui réveilla ses côtes douloureuses, il grimaça… Et il y avait ça aussi, d’où tu oses me toucher ? « Mais je veux bien croire que tu trouves ça injuste de te prendre des coups pour choses dont seule ta sœur est responsable. Ou dont tu estimes ta prétendue sœur responsable. » sa voix était devenue doucereuse, une tonalité assez rare dans la bouche de Rabastan « Mais tu comprends aussi que pour moi c’est du pareil au même, alors que ce soit toi qui m’insulte ou bien une partie de toi sur laquelle tu n’aurais soit-disant aucun contrôle… » Il soupira, réprima une nouvelle grimace, reprit nettement plus agacé : « … franchement je n’aime pas qu’on se foute longtemps de ma gueule. Alors tu en doutes peut être mais c’est parfaitement dans mes cordes que de te réduire la moitié de ton cerveau en bouilli, et c’est ce que je désire faire si cela me permet de faire payer à ta chère sœur son comportement. Je ne vois pas comment faire autrement, après tout ta Selma ne sait pas s’excuser, n’est-ce pas Owen ? » Il faisait tourner doucement sa baguette entre ses doigts : « Tu sais qu’un bon legilimens n’a pas besoin de baguette pour entrer dans la tête des autres, mais je dois admettre que ça donne un sacré plus. Je pourrais littéralement te retourner la cervelle, et sans rien d’autre pour riposter que ta bonne gueule tu ne risques pas de résister longtemps… » Il baissa légèrement la voix : « Ou bien je te laisse tout simplement le choix d’admettre que tu utilises cette excuse de frangine pour ne pas avoir à assumer les conséquences de tes pensées, voire de tes actes. » Était-ce parce qu’il s’agissait d’un ancien camarade, d’un ancien ami, d’un ancien véritable ami que Rabastan faisait montre d’autant de souplesse, ou bien était-ce juste parce que ça l’amusait de mettre Avery dans une telle situation ? Même lui l’ignorait et sincèrement, il s’en moquait.
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HUNTED • running man
Owen Avery
Owen Avery
‹ inscription : 21/07/2015
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‹ âge : 43
‹ occupation : dans l'ombre du Magister.
‹ maison : serpentard
‹ scolarité : 1971 et 1978
‹ baguette : est en bois d'acacia rigide, possède un cœur en ventricule de dragon et mesure vingt-neuf centimètres.
‹ gallions (ʛ) : 5517
‹ réputation : la magie noire a rongé mon âme, dilué toute conscience, accru ma folie.
‹ particularité : fou.
‹ faits : ma soeur jumelle vit dans mon esprit dérangé, secret dont seuls quelques chanceux ont connaissance, que je suis aussi dérangé que peut l'être un sbire de Voldemort, que je n'hésite jamais à user de violences quand bien même elles ne seraient pas nécessaires, car la souffrance et les hurlements me font vibrer comme aucune autre drogue au monde. Mais qu'elles me sont infligées souvent par la main du Magister elle-même, car dieu sait combien de fois je l'ai déçu au cours de mes années de bons et loyaux (haha) services.
‹ résidence : Herpo Creek, dans la maison de mes parents, vide et délabrée; ruines.
‹ patronus : irréalisable, autrefois une hyène bien qu'elle ne soit apparue qu'une seule et unique fois sous forme reconnaissable.
‹ épouvantard : le baiser du détraqueur.
‹ risèd : la fin de cette insurrection qui amène autant de satisfaction que de souffrance.
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Selma tentait de suivre le flux ininterrompu de paroles que vomissait Lestrange, cette diatribe fluide aux accents tantôt doucereux, tantôt agacés, sans y parvenir. Elle partageait ses sens, occupait le même espace corporel qu'Owen et ne pouvait pas entendre ce qu'il ne pouvait -ou voulait- pas entendre. En l’occurrence, Avery s'enfermait volontairement dans la bulle de violence que lui affligea à nouveau Rabastan, occultant la réalité. Si certains se protégeait de la douleur en s'efforçant de ne pas y prêter attention, lui se concentrait au contraire dessus, dans l'illusion de la subir le moins possible, d'avoir un semblant de contrôle sur la sentence affligée. Des années d'entraînement... c'est qu'il commençait à avoir l'habitude. Mais de la main de Lestrange, c'était tout simplement irrecevable, inconcevable, répugnant. Humiliant. À croire que tel était le nouveau but dans sa vie, révéler au grand jour toute la misère intérieure planquée dans les tréfonds les plus pourris d'Avery. Il y aurait plutôt bien réussi s'il y avait eu le moindre témoin autour d'eux pour assister à la déchéance du Mangemort qui s'effondra au sol, encore, et se fit subtiliser sa baguette. Sa baguette ! Par tous les ancêtres de Morgane et Merlin, le déshonneur grinçant était à son comble. À l'apogée de l’opprobre, Owen bascula sur le côté et évacua le sang qui emplissait sa bouche dans un crachat rougeâtre qu'il aurait bien voulu voir atterrir sur la face de son adversaire. Dire qu'il avait laissé ce maudit incapable s'entraîner sur lui, s'infiltrer dans les recoins les plus secrets de sa tête. Comme il regrettait maintenant, réduit à une masse informe sur le sol de sa propre salle à manger -en ruines, au passage. Il perçut un bref instant le chantier environnant, un fatras de meubles éclatés un peu partout mêlés à des bris verre. Sur sa vie, il allait les lui faire bouffer. Et bon sang, il parlait beaucoup trop, il s'écoutait parler, voilà ce qu'il faisait. « ...QU'IL POURISSE EN ENFER, LUI ET SA DESCENDANCE DE... » Il grimaça, désarçonné par la force vocale, réelle ou non, dont faisait preuve Selma dans la violence de sa rage. Lui ployait sous la douleur, mettait un temps infini à s'en remettre à dire vrai, et s'il aurait voulu écharper Rabastan, lui arracher sa foutue langue pour qu'il la ferme enfin -les mots créaient des distorsions insupportables dans l'atmosphère même s'ils ne trouvaient pas encore de sens à ses oreilles- il songeait, là, surtout à se tirer. À laisser cet imbécile hargneux détruire ce qu'il restait de sa maison. Il lui enverrait la note bien salée des réparations et autres fioritures plus tard, quand il aurait retrouvé sa lucidité. Ça lui semblait être la meilleure chose à faire, puisque de toute façon, il n'avait même plus sa baguette pour se défendre. Pire que la colère, ce fut la honte de s'être fait faucher aussi facilement qui le ramena peu à peu à la réalité. Il avait un peu trop compté sur sa sœur pour brider la force mentale de Lestrange ; malgré les années, il avait su retrouver le chemin aussi facilement que s'il avait voulu rentrer chez lui, mettant ses pensées à nu. Quiconque d'autre aurait fait usage de Légilimencie sur lui aurait reculé face à la furie qui y vivait, mais il n'avait pas eu l'air d'en pâtir plus que ça. Pour un peu, il aurait voulu qu'elle réussisse à le blesser dans l'intimité de son esprit. Le sang continuait d'affluer dans sa bouche, s'écoulant d'une morsure qu'il s'était faite à la joue dans sa chute. Ce chien allait payer ! « Au lieu de parler Owen, AGIS BON SANG ! » hurla Selma, si présente que lui-même voulut reculer. Les hostilités ne faisaient que commencer, et si son face à face enragé avec Rabastan pouvait prendre fin d'ici peu de temps pour peu qu'il trouve la force de se lever et de transplaner hors de la maison, il ne pouvait décemment fuir cette part de lui-même, qui grandissait silencieusement en lui, mise hors d'elle devant tant de déshonneur. Ce qui énervait plus que tout Selma en cet instant, était de ne pas pouvoir affliger elle-même une bonne correction à cet énergumène qu'elle ne voulait plus voir que mort et pendu au lustre de la salle à manger. D'autant que son frère semblait plus tendre vers la fuite que vers la riposte. Elle hurla de nouveau, coup mental qui lui affligea un mal de crâne inouï.

« ... faire payer à ta chère sœur son comportement. Je ne vois pas comment faire autrement, après tout ta Selma ne sait pas s’excuser, n’est-ce pas Owen ? » C'est de famille, dude. « Salopard ! » lâcha-t-il dans un hoquet sanglant. Il avisa la baguette tournoyer entre les doigts du Mangemort, mais point d'aperçu de la sienne. Ou était-elle ? Il ne comptait pas partir sans bordel. « Tu sais qu’un bon legilimens n’a pas besoin de baguette pour entrer dans la tête des autres, mais je dois admettre que ça donne un sacré plus. Je pourrais littéralement te retourner la cervelle, et sans rien d’autre pour riposter que ta bonne gueule tu ne risques pas de résister longtemps…» Légère pause, suintement menaçant. « Ou bien je te laisse tout simplement le choix d’admettre que tu utilises cette excuse de frangine pour ne pas avoir à assumer les conséquences de tes pensées, voire de tes actes. »  « QU'IL SE LA FERME ! DIS LUI DE LA FERMER !! »  « De quoi devrait-elle s'excuser, d'avoir osé te rappeler à l'ordre ? Tu te crois vraiment au dessus de tout et de tout le monde pas vrai, Rabastan ? Les choses ont bien changé à ce que je vois, c'est quoi, tes vacances à Azkaban qui t'ont soudain fait croire que tu étais important ? » L'autre pointa instantanément sa baguette sur lui, prêt à en remettre une couche ; à l'évidence, c'était la dernière provocation acceptable s'il ne voulait pas mourir aujourd'hui. Il leva les mains en signe de reddition. « Wow, tout doux. Il va falloir revoir ta définition de l'humour, dis-moi. Ça tu ne l'as pas acquis avec les rides mon vieux. » C'est vrai que leur entrevue était tordante, à se rouler par terre dites... Soit. Admettre la défaite était une chose difficile -surtout lorsque l'on s'appelait Owen Avery- mais lorsqu'on se retrouvait acculé ainsi sans la moindre alternative, il y avait peu d'autres issues envisageables. Malgré tout, il aurait préféré s'arracher les ongles un à un plutôt que de devoir s'incliner devant lui ; ça revenait à se rouler dans sa propre disgrâce. Il se redressa, passa une main dans sa nuque douloureuse, secoua la tête de gauche à droite, s'adossa au pan de mur le plus proche après avoir été sûr que Lestrange n'allait pas attaquer de nouveau. Désarmé comme il était de toute façon... Oh, douce amertume. « N'essayes même pas de t'excuser, c'est la dernière chose qu'il mérite, et toi, tu ne vaux pas mieux que ça ? Ne lui donnes pas ce qu'il demande, merde, après tout ce qu'il... » « Shut up Selma. » répondit-il, à voix haute, puisque de toute façon il n'y avait plus rien à cacher, n'est-ce pas ? Selma n'avait jamais été un secret pour Rabastan. Elle trouvait aujourd’hui une nouvelle identité, et quelque part, cela la grisait ; lui donnait l'impression fugace de faire partie de leur conversation. Elle ne se tut pas pour autant ; il dut faire avec, ses incriminations en fond sonore. « Essayes-donc de revenir dans ma tête, ma sœur en sera ravie. »grinça-t-il. Qu'il croit ou non à la réalité de sa sœur, peu importait. Il tendit une main. « Rends-moi ma baguette Lestrange, tu ne saurais pas t'en servir. » Il le vit dévoiler sa baguette, trophée accroché à sa ceinture. Pincement de lèvres. La main retomba au sol. Putain, il était vraiment, dégoûté de lui-même... « Bon, alors, qu'on résume, que veux-tu entendre ? Des excuses, et que j'admette un tas de trucs stupides qui ne t'apporteront rien... ? Sinon la satisfaction d'avoir eu le dessus sur moi ? » Il ricana. « S'il te faut vraiment ça pour que tu dégages de ma vue. Très bien, je suis désolé que ta fille ait été assez stupide pour se faire prendre comme otage, je suis désolé d'avoir osé essayer d'accélérer les choses quand vous traîniez à clore cette foutue exécution, désolé que tu aies oublié tes priorités en faisant passer ta fille avant les intérêts du Lord, désolé également que tu aies du te battre avec Selma qui, permets-moi de te le dire, a mille fois plus de personnalité que toi... » et que lui, l'évidence resta en suspens. « ...et désolé aussi que tu aies du subir quatorze, longues, années, avec nos amis les Détraqueurs. » Ce dernier point, bien que craché avec dédain, comportait une certaine part de vérité qu'il n'admettrait jamais. Apprendre qu'un de ses amis les plus proches était condamné à passer le restant de ses jours derrière les barreaux n'avait rien eu de réjouissant, bien au contraire. Que n'aurait-il eu la présence d'esprit de mentir pour se sauver, par Merlin, cela en avait-il vraiment valu la peine, Rabastan ? Quatorze ans pour l'amour d'un mentor que tout le monde croyait disparu à jamais ? Avery avait gagné sa liberté et l'avait payé cher, de la main de son maître, oui, mais aussi par la perte de son ami. Si l'un avait été consterné d'apprendre que l'autre avait retourné sa veste, ce dernier avait été anéanti de savoir que l'ami en question n'en avait pas fait de même. Duo brisé, tandem éclaté. « Voilà pour tes putains d'excuses. Tu ne serais même pas foutu d'en faire de même. »

Et Selma emmerde Raby:
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Gwen a failli mourir…

Tout le monde a déjà connu ces instants : ces moments où le temps semble se ralentir. Le monde freine et crisse, trébuche. Comme lorsqu’on tente de saisir un verre sur une table. Elle était debout, face à lui et il ne la quittait pas des yeux alors qu’Aramis s’avançait. Il allait la chercher et essayait de se persuader : tout va bien se passer. Le verre glisse des doigts, roule jusqu’au bord, lentement si lentement qu’on pourrait simplement en tendant la main le retenir. Est-ce de la prémonition ? Est-ce de la magie ou tout simplement un instinct ? Tout devient si lent qu’il sait que quelque chose va se produire. Il le sait et il n’a qu’à foudroyer cet homme qui retenait sa fille pour… Pourquoi est-ce qu’on ne trouve jamais la force de s’arracher à sa torpeur et d’agir ? On reste à observer le verre qui roule et on ne bouge pas. On le voit chuter, chuter, chuter. Il n’entend pas d’incantation mais il voit le geste ; pourquoi ne bouge-t-il pas ? Les jambes sont immobiles et enracinées dans le sol, la tête se vide et le ventre se noue. Il n’a plus rien, rien que ses yeux pour voir. Chuter, chuter, chuter, chuter… Et il la voit chuter, chuter, chuter, chuter, chuter… Chuter, chuter, chuter, chuter, chuter, chuter. Et tomber. Tomber. Tomber. Tomber. Gwen s’est brisé dans un éclat de verre. Tomber. Sous ses yeux… Sans qu’il ne fasse rien, sans qu’il ne puisse rien faire… Tomber. Ne serait-ce que cligner des yeux. Non, il ne peut pas bouger et voit tout. Tomber. Gwen a failli mourir. Tomber. Sous ses yeux. Tomber. Et il était impuissant. Et le verre se brise. Gwen a failli mourir. Et quand le temps reprend son cours habituel, quand les secondes filent de nouveau, on perd pied. Les jambes se dérobent et on peine à rester debout. Les autres peuvent s’agiter autour, ils peuvent courir, ils peuvent agir. Leur fille n’est pas en train de mourir sous leurs yeux à eux. Ce n’est pas leur fille. Juste une fille. Le malheur n’arrive pas qu’aux autres. Merlinjevousenprie. Tout, tout sauf ça. Merlinparpitié. Il serait prêt à tout. Tout ? Tout. JevousensupplieSeigneur. N’importe qui… quelqu’un. Et il avait chaud, alors pourquoi tremblait-il ? Il était glacé, mais pourquoi suait-il ? N’importe qui… S’il vous plaît…

Tu es là pour ça Rabastan. Pour lui faire payer ce moment. Avery n’était peut être qu’en partie responsable de ce qui s’était produit, mais c’était la partie la plus facile à aller frapper et martyriser. Rabastan avait eu peur, à cet instant là sur l’estrade il avait été terrifié. Terrifié comme jamais Owen ne pourrait l’être. La douleur n’égalera jamais… la douleur n’égalerait jamais cette sensation de vide. Cette sensation de mort au creux de sa tête. Ni la douleur, ni l’humiliation, Rabastan le savait, ne pourrait approcher ce sentiment. Alors est-ce que pouvoir regarder Avery peiner à se redresser le calmait ? Non. Est-ce qu’avoir pu l’entendre hurler avait aider ? Non. Pourquoi est-ce que tu continues ? Parce qu’il ne sait pas comment gérer autrement. Et il perdait la mesure sans perdre le contrôle ; il voulait le voir s’excuser, le voir ramper… sincèrement il s’en moquait, il voulait juste casser tout ce qu’il pouvait trouver d’encore à peu près intact en Avery. Os, ego, dignité : il n’était plus à ça près. Il voulait juste que quelque part, à un moment, quelqu’un regrette ces secondes qui s’étaient cruellement étirées dans le temps, ces secondes où il a bien cru assister à la mort de sa fille. Il pouvait bien tenter de faire passer ça sous couvert d’une punition pour manque de respect ou autre, mais il ne pouvait se le cacher parfaitement : il voulait juste voir quelqu’un souffrir. Et Avery était toujours la meilleure solution : moins prompt à riposter que la plupart des collègues, assez résistant, amusant à briser tant physiquement que moralement. Et Selma… Elle était un point d’appui tellement énorme que moindre levier semblait être suffisant pour tout faire basculer. Elle était presque plus un bourreau pour le pauvre Owen que lui-même. « De quoi devrait-elle s'excuser, d'avoir osé te rappeler à l'ordre ? Tu te crois vraiment au dessus de tout et de tout le monde pas vrai, Rabastan ? Les choses ont bien changé à ce que je vois, c'est quoi, tes vacances à Azkaban qui t'ont soudain fait croire que tu étais important ? » Ses yeux se plissèrent avec tant de force qu’on ne devait même plus apercevoir ses pupilles ; très résistant, Avery vu ses paroles étaient encore loin d’être cassé. La colère prenait un tournant, elle avait été criante et brûlante dans l’entrée et lorsqu’il avait poursuivi ce cafard jusque dans cette pièce et maintenant elle se refroidissait. Il n’avait plus envie de crier, il avait juste envie de regarder, de savourer. Avery était au sol, peut être encore trop arrogant, mais Rabastan connaissait les méthodes qui poussait un homme à abandonner sa fierté. Et il avait déjà vu Avery supplier ; il savait bien que ce n’était pas quelque chose d’impossible. Et alors qu’il levait sa baguette, Owen se ravisa, préférant apparemment opter pour la sûreté plutôt que d’assumer, un comportement pour lequel il était rôdé. « Wow, tout doux. Il va falloir revoir ta définition de l'humour, dis-moi. Ça tu ne l'as pas acquis avec les rides mon vieux. » Était une intonation particulière ? La manière peut être qu’il avait de faire claquer sèchement ses consonnes, où juste le son de sa voix… Tu te déconcentres.  Simplement son souffle, sa manière d’inspirer, son rythme d’expiration, simplement là pour lui rappeler que cet homme face à lui, qui se relevait péniblement pour aller s’adosser contre le mur, avait un jour été un garçon, trente années en arrière. Il s’est moqué de toi. Alors qu’Avery se remettait de ses émotions, la prise de Rabastan sur sa baguette diminuait. Il s’est moqué de toi ! Diminuait. "Tes vacances à Azkaban…" Se raffermissait. La chaleur de la rage brusque noya un bref instant toute la glace apporté par son désir de le voir juste souffrir avant de refluer. « Shut up Selma » Est-ce que ça pouvait marcher ? De simplement lui ordonner ? Même pour parler à lui-même Avery ne paraissait pas convainquant. Pauvre garçon… Une invitation à entrer de nouveau dans sa cervelle : bien accueilli par sa sœur ? Il n’en doutait pas un seul instant, vu comment elle l’avait reçu quelques minutes plus tôt. Il saurait s’en passer. Était-il aussi calme parce que ce n’était plus cette rage ardente qui le poussait en avant ? Ou bien tout simplement parce qu’il savait qu’il avait le pouvoir. La baguette d’Avery était entre ses mains, le lâche ne pouvait rien faire et la moindre tentative de fuite pourrait être très rapidement maîtrisée. Le pouvoir apaisait. Rabastan appréciait d’avoir les commandes, il appréciait de sentir le bois de l’arme sous ses doigts. Il savait, il savait qu’en cet instant il pouvait décider de tout, quoi que puisse dire Owen. « Rends-moi ma baguette Lestrange, tu ne saurais pas t'en servir. » Bien entendu ! Belle tentative, elle aurait presque pu fonctionner si… Non mais sincèrement Owen, sincèrement ? C’était presqu’insultant (sans compter la deuxième partie de l’injonction qui était elle clairement injurieuse) pour Rabastan qu’il ai tenté ce coup. Il ne sembla pas très étonné quand le Mangemort ne se précipita pas pour lui rendre son arme dans sa main tendue en avant. Il la rabaissa. C’est ça… Mieux. Beaucoup mieux. La ressens-tu un peu mieux déjà cette impuissance Owen ? La ressens-tu ? Et encore, c’est tellement moins effrayant d’être désarmé face à Rabastan Lestrange que face à la Mort qui vient serrer ton enfant entre ses bras maigres. Il aimerait pouvoir lui arracher l’idée même de sa sœur de sa tête, de son cœur. La tenir entre ses mains et l’écraser, la réduire en poussière. Alors peut-être, seulement à cet instant, il serait rassasié.

« Bon, alors, qu'on résume, que veux-tu entendre ? Des excuses, et que j'admette un tas de trucs stupides qui ne t'apporteront rien... ? Sinon la satisfaction d'avoir eu le dessus sur moi ? » Léger rictus ; évidemment c’était mal tourné. Rabastan ne faisait pas ça pour le plaisir de montrer sa supériorité, il faisait ça pour qu’Avery sente son infériorité. Et il sentait que le ton n’était pas du tout approprié à ce qui devraient être des excuses, mais Rabastan était disposé à écouter. La baguette entre ses doigts, il avait tout son temps pour ensuite réclamer la même chose avec des tournures de phrases plus humble et un ton plus adapté. Tout le temps et également tous les moyens. Sauf si Owen avait développé des compétences de ninjas, il ne pouvait pas lui échapper. Si le contenu du discours n’était en rien proche de ce que souhaitait entendre Rabastan, au moins les mots je suis désolé y étaient présent. Évidemment qu’on ne pouvait passer à coté de la mauvaise foi quasi-écoeurante de ses paroles, mais voir Owen lutter pour garder une sorte de dignité était bien trop amusant pour que le cadet Lestrange aille se sentir profondément offenser par ce qu’il disait. Les Longbottom avaient eu un ton plutôt insultant au début. Ça s’était vite tassé. Et Alice ainsi que Frank avaient été des personnes bien plus courageuses que ne l’était Avery. Rabastan ne se faisait pas de soucis. Il avait tout son t- « ...et désolé aussi que tu aies du subir quatorze, longues, années, avec nos amis les Détraqueurs. » … Rabastan ? Quoi ? Rabastan ? Est-ce que… ? Rabastan, ne te lais- Est-ce que c’était sincère ? Ne te laisse pas… Est-ce que c’était sincère ? Bien sûr que non ! Peut être que oui… Qu’est-ce que ça change ? Ça ne te redonnera jamais les an- Est-ce que c’était sincère ? Trop tard, bien entendu, trop tard pour le dire et avant qu’il n’ai le temps de bien saisir le ton, de bien observer les traits d’Owen, déjà la phrase s’était envolée. Et déjà il n’y croyait plus. Jamais personne ne s’était excusé pour ça et personne ne le ferait… Redresse-toi ! il s’était légèrement recroquevillé, les épaules remontée et le dos courbé vers l’avant, d’une secousse du bas du dos il se remis droit. « Voilà pour tes putains d'excuses. Tu ne serais même pas foutu d'en faire de même. » Tu le laisses dire ça ? Rabastan ? Mais Rabastan Lestrange continuait de tenir Owen en joue sans toutefois lancer le moindre sort. Reprend-toi et frap- Shhhhh ! Il tentait de retrouver le torrent de haine glacée qui coulait dans ses poumons, dans sa gorge, sans son cœur, dans sa tête depuis déjà un certain temps. Il tentait de l’appeler, de puiser dedans, mais lorsqu’il plongeait ses mains dans cette eau si froide, il ne râclait que le fond et n’en tirait rien. Il n’y avait plus grand-chose, que de la haine tiède. Toute l’eau s’était écoulée, s’était enfuie par une brèche qui s’était ouverte il y avait à peine quelques instants. Non ! Non non non ! Il avait mérité de pouvoir s’acharner sur Avery, il avait le droit à au moins ça. Pourquoi ne parvenait-il pas à retrouver cette animosité, ce désir qui avait été tellement intense de le voir souffrir ? Il avait été proche de le tuer quelques minute auparavant et maintenant… Pourquoi ? Gwen a failli mourir ! Et Aramis ! Pourquoi cette colère calme le quittait-elle ? Fais le payer ! Fais le payer ! Son cœur battait rapidement et sa respiration s’accélérait doucement. Ses côtes l’élançaient à chaque fois qu’il prenait une inspiration plus irrégulière qu’une autre. Fais le payer ! Fais le payer ! Pourquoi l’abandonnait-elle quand il avait tant besoin de ça ? On s’en moque ! Tu n’as pas besoin de ça ! FAIS LE PAYER !.

Si il en avait besoin. Il en avait besoin parce que cette colère là, tout comme la rage brûlante, vidait son cerveau et l’empêchait de trop réfléchir. Et quand il n’y avait que les tripes en jeux, Avery devenait une cible agréable sur laquelle s’acharner. Sans cette haine ou cette colère pour l’aveugler… Il perdait cette envie de regarder Owen… souffrir. Comment pouvait-il ?... Rabastan était toujours partie du principe qu’il ne fallait jamais se baser sur les émotions pour lancer des sorts, mais il faisait des entorses à cette règle et aujourd’hui, à cet instant, la colère lui faisait défaut. À lui, Rabastan, face à Avery, la colère lui faisait défaut… Il n’avait vraiment pas tart de ne pas s’y fier en temps normal… Et pourtant il faisait tout pour la titiller et la faire revenir cette fureur : Pour Gwen tu… Qu’est-ce qu’il cherchait ? Vraiment ? Pourquoi Avery ? Il pouvait faire passer sa haine, sa rage, sa frustration, sa peur, son angoisse sur à peu près tous les sang-de-bourbes ou les traîtres qui passaient devant son bureau plusieurs fois par semaine, il n’avait qu’à tendre le bras et c’était fait. Pour Gwen…. Bien sûr qu’il avait envie de lui faire cracher ses tripes pour le danger dans lequel il avait mis sa fille, mais il venait de le faire. Vraiment. Il lui avait collé deux Doloris dans la tronche et venait de le forcer à s’excuser… C’était un résultat très honnête. Mais alors, pourquoi ressentait-il ce besoin, au-delà de la crainte qu’il avait vécu durant l’exécution des Rebuts, de briser Avery ? La réponse paraissait extrêmement simple : lui avait vécu sa petite vie, tranquillement, dans un joli manoir pendant que lui, Rabastan avait été… Mais la vraie question était : aurait-il voulu sincèrement qu’Owen soit lui aussi enfermé ?

Rabastan ? Aurait-il voulu qu’Owen soit lui aussi enfermé ? ─ Bien entendu ! Lorsqu’il le regardait, là face à lui, il ne doutait pas de sa réponse. S’il le revoyait lorsqu’ils avaient leur jeune vingtaine… Est-ce qu’on peut vraiment vouloir ça pour un ami ? ─ Non. Pourquoi lui en veux-tu autant alors ? Je ne sais pas ! Pourquoi ? Je ne sais pas ! Pourquoi ? Je ne… Lentement, il se leva de sa chaise et s’approcha d’Avery. Il avait baissé sa baguette le long de son flanc, de toute manière il ne risquait pas grand-chose l’autre n’avait rien pour se défendre. Il s’avança jusqu’à lui. Il n’y avait plus que quelques centimètres entre eux deux et la main gauche de Rabastan tenait maitenant fermement l’arme d’Avery en place à sa ceinture. Il était si proche qu’il n’avait aucunement besoin de hausser la voix pour se faire entendre et son ton se rapprochait du mumure : « J’ai passé des heures, des journées entières à demander pardon Owen, alors tes excuses je pense pouvoir me permettre de les juger. Je crains bien que de nous deux tu es celui qui a l’égo le plus enflé et la dignité la plus restreinte. Comme c’est facile de chouiner quelques "désolé" avec plusieurs années de retard… » son semi-chuchotement oscillait entre la hargne et la deception et ce n’était guère difficile de trouver sur quel point en particulier  du discours d’Avery il revenait « Mais là comme tu dis, tes excuses ne vont rien me faire. Elles ne vont rien me rendre, elles ne vont pas miraculeusement me ramener dans le temps. » Il referait la même chose, il recommencerait, il le savait. Mais Avery… Rabastan aurait juste voulu… « Nous étions amis, Owen… Et tu m’as juste oublié. Du jour où le Maître a disparu tu m’as oublié. » Arrête de parler maintenant « Tu n’as même pas essayé de me retenir. » Tu devrais te taire. « Tu n’as même pas essayé de m’aider…. » TE TAIRE ! « Tu as juste… sauté du train en marche sans même me proposer de t’accompagner. » Par pitié, tais-toi maintenant Rabastan… « Alors les excuses, pardonne-moi mais je les trouve beaucoup trop simple à formuler… » le ton était redevenu indubitablement amer. Il dégaina la baguette d’Avery et la lança dans un coin de la pièce. Il recula de quelques pas, pour laisser à Owen la liberté de bouger, le visait avec son arme par mesure de sécurité et il pointa la baguette au sol du menton : « Vas-y, ramasse-la et cours. Ramasse-la et fuis. Dégage de chez toi, c’est ce que tu veux faire n’est-ce pas ? Vite te réfugier dans un endroit où je ne viendrais pas te chercher. Je t’en prie. Vas-y. »
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HUNTED • running man
Owen Avery
Owen Avery
‹ inscription : 21/07/2015
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‹ âge : 43
‹ occupation : dans l'ombre du Magister.
‹ maison : serpentard
‹ scolarité : 1971 et 1978
‹ baguette : est en bois d'acacia rigide, possède un cœur en ventricule de dragon et mesure vingt-neuf centimètres.
‹ gallions (ʛ) : 5517
‹ réputation : la magie noire a rongé mon âme, dilué toute conscience, accru ma folie.
‹ particularité : fou.
‹ faits : ma soeur jumelle vit dans mon esprit dérangé, secret dont seuls quelques chanceux ont connaissance, que je suis aussi dérangé que peut l'être un sbire de Voldemort, que je n'hésite jamais à user de violences quand bien même elles ne seraient pas nécessaires, car la souffrance et les hurlements me font vibrer comme aucune autre drogue au monde. Mais qu'elles me sont infligées souvent par la main du Magister elle-même, car dieu sait combien de fois je l'ai déçu au cours de mes années de bons et loyaux (haha) services.
‹ résidence : Herpo Creek, dans la maison de mes parents, vide et délabrée; ruines.
‹ patronus : irréalisable, autrefois une hyène bien qu'elle ne soit apparue qu'une seule et unique fois sous forme reconnaissable.
‹ épouvantard : le baiser du détraqueur.
‹ risèd : la fin de cette insurrection qui amène autant de satisfaction que de souffrance.
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Je suis désolé. Owen ne soupçonnait pas la portée des excuses, non. Parce qu'il n'avait jamais eu à en donner à quiconque pouvait en prendre compte et les accepter pour effacer ses bévues. Passer l'éponge ne faisait communément pas partie de leur vocabulaire habituel. C'était un concept qui le dépassait. Il ne s'attendait pas à en profiter. Le Magister avait essuyé ses suppliques, tellement de fois, reçu ses pardon glissés précipitamment, plus de fois encore. À ce moment là alors, il n'y avait rien de plus naturel, de plus légitime, car tel était le fonctionnement des choses lorsque l'on se trouvait à son service, à sa merci. Le Magister était son Maître, il lui devait tout et bien plus encore et chaque écart de conduite était soldé par ce genre de comportement, et cela valait pour lui ou pour les autres. Alors non. Personne d'autre n'avait eu l'honneur de se trouver gracié de plates excuses, aussi fausses sonnaient-elles en cet instant pour Rabastan et Owen ne pouvait comprendre le réel impact qu'elles pouvaient avoir.

La colonne se tassa sur elle-même quand il vit Lestrange se lever, approcher une fois de plus un peu trop près à son goût. Méfiance ancrée dans la peau, frayeur courant les vaisseaux. La crainte pour sa vie, présence constante et rassurante qui l'accompagnait à chaque seconde, qui lui avait valu quelques années supplémentaires. Il craignait d'avoir été trop loin, cette fois, craignait d'avoir passé la barre de l'acceptable. Rabastan était connu pour avoir des limites plus que rigides et il avait, à vrai dire, fait preuve d'une souplesse étonnante. Vous parlez d'une souplesse. Owen ne digérait toujours pas l'affront du Mangemort, s'être vu affligé des impardonnables dont le Maître seul usait en temps normal, puisqu'il était le seul à en avoir le droit. Il ne remettait pas en questions les tortures punitives, les faux pas et toutes les erreurs accumulées au fil des ans et qui avaient été toujours suivi de retour de balle bien mérités. Mais il s'agissait du Maître, alors, pas de Lestrange qui, assis sur son trône au Ministère se prenait pour quelqu'un de tout aussi imposant alors qu'il ne l'était pas. Ils étaient au même niveau, quoiqu'en dise l'orgueil mal placé de son camarade de galère. Pour en rajouter une couche, il s'était trouvé forcé à proférer des excuses. Il avait cédé, caustique et de mauvaise foi, mais il avait cédé. Il lui avait donné ce qu'il voulait, puisque tel était l'objet de sa visite n'est-ce pas, et maintenant quoi.

Le ton changea, la colère s'évapora. N'en demeura qu'un vague sentiment de malaise insufflé par Rabastan lui-même, Rabastan et ses mots, ses ressentiments qui lui collaient à la peau. C'était presque plus terrifiant que sa rage, son envie de le briser, de lui faire mal ; il l'avait vu ramper, fort bien. Il avait eu ses maudis aveux. Il pouvait comprendre le besoin de vengeance, mais ce qui se terrait dans son regard en cet instant lui échappa et là se situait toute l'ampleur de ses lacunes. Le fer emplissait sa bouche, tapissait les muqueuses, arrière-goût fort approprié accompagnant les propos du Mangemort, cet homme qui était devenu un inconnu, un ennemi, et par Merlin, Owen ne se demandait pas comment ils en étaient arrivés là car il le savait très bien, et rien au monde n'était plus amer que ce savoir. « J’ai passé des heures, des journées entières à demander pardon Owen, alors tes excuses je pense pouvoir me permettre de les juger. Je crains bien que de nous deux tu es celui qui a l’égo le plus enflé et la dignité la plus restreinte. Comme c’est facile de chouiner quelques "désolé" avec plusieurs années de retard… » Quelle hypocrisie patentée. Sa dignité, il avait pris un soin tout particulier à la piétiner cette fois et la précédente et s'en était gargarisé avant de la lui recracher à la figure. Avery serra les dents, un mouvement de recul involontaire pour toute réponse silencieuse. Plusieurs années de retard. À sa sortie, sa magie défaillante vacillant au bout des doigts, Rabastan avait proprement failli les ensevelir tous les deux sous un pan de mur et les explications étaient alors la dernière des choses attendues. Même s'il l'avait voulu, se retrouver face à l'apparition décharnée de son ancien ami l'avait chamboulé au point de ne plus savoir quoi lui dire, quoi faire. Et depuis ce jour, la haine avait grandi et écarté le fossé, creusé des abîmes irréparables, infranchissables. Il n'avait plus été question de pardon depuis. « Mais là comme tu dis, tes excuses ne vont rien me faire. Elles ne vont rien me rendre, elles ne vont pas miraculeusement me ramener dans le temps. » Il faut savoir ce que tu veux. « Alors ce qu'il veut en définitive c'est ça ? Remonter le fil des années, changer le cours des choses ? Je n'ose même pas imaginer le néant de désespoir qui va finir par le dévorer tout cru si de telles espérances le minent encore. » « Il y a tout à parier qu'elles ne vont jamais vraiment le quitter. » « Nous étions amis, Owen… Et tu m’as juste oublié. Du jour où le Maître a disparu tu m’as oublié. » C'est faux tu le sais. « Tu n’as même pas essayé de me retenir. » De te retenir... « Tu n’as même pas essayé de m’aider…. » De t'aider ! « Tu as juste… sauté du train en marche sans même me proposer de t’accompagner. Alors les excuses, pardonne-moi mais je les trouve beaucoup trop simple à formuler… » Tu ne m'aurais jamais accompagné. « L'imbécile, il... » « Arrête, maintenant ! » Il lui fallait un temps de réflexion. Un temps pour redémarrer les rouages défectueux de sa compréhension, de son raisonnement.

Qu'est-on sensé ressentir lorsque l'on se rend compte de l'existence d'une option qui paraissait, alors, inenvisageable ? L'avait-il seulement envisagée, alors ? Les images se succédèrent, remontèrent les années une à une jusqu'à parvenir au moment fatidique où sa bouche impure avait proféré des mensonges éhontés, sans plus de difficulté que s'il s'était agi de vérités. La force de sa conviction avait réussi à lui sauver la vie, ce jour là, lorsqu'il avait fallu se défendre, convaincre le gouvernement que non, tout cela n'était pas son choix, qu'il n'approuvait pas, que l'Imperium lui avait été infligé par la main du Mage Noire elle-même et qu'il n'avait pas eu son libre arbitre à chaque fois qu'il avait commis une ignominie pour le compte du Lord. Il avait agi en misérable vers rampant à deux reprises, et à chaque fois pour embrasser à bras le corps les forces en place dans le pays. Il avait fait passer sa vie avant sa loyauté, avant son amitié pour Rabastan, Mulciber, Rodolphus, avant tous ses malheureux camarades qui avaient connu Azkaban. Aurait-il pu y changer quelque chose ? Embarquer Lestrange avec lui dans sa fuite casse-gueule et les sauver tous les deux ? S'il était honnête avec lui-même, il aurait avoué que sauver une personne était beaucoup plus facile que d'en sauver deux. Que les chances de s'en sortir étaient considérablement amoindries lorsque l'on essayait de se tirer d'affaire à deux. Malfoy y était bien parvenu tout seul bon sang, pourquoi pas Rabastan ? Ses propres paroles lui sautèrent à la figure : la bêtise, la bêtise, la bêtise de s'être laissé enfermé, planquée sous de grasses couches de fanatisme et de pseudo-fidélité. Alors quoi, aurait-il voulu fuir, en fin de compte ? Avery n'y croyait simplement pas. Le temps avait modifié sa perception de jadis : le Lestrange qu'il connaissait n'aurait jamais accepté un tel acte de traîtrise. Et pourtant, nulle trace de mensonge dans le regard pâle que lui offrait son camarade. Je ne pouvais pas deviner Rabastan. Il aurait suffi de rien pour que je te tende la main, il aurait suffi de rien.

Vraiment. Il ne savait pas ce qu'il se devait de ressentir, ce qu'il était normal ou acceptable d'éprouver. Un froid glacial remonta de l'extrémité de ses doigts pour prendre possession de tout le reste ; suivit le vide. Un grand vide qui occulta les pauvres ressentiments qu'il avait bien pu avoir à l'égard de Lestrange qui s'écarta, jeta sa baguette au sol ; Avery n'y prêta même pas attention. « Vas-y, ramasse-la et cours. Ramasse-la et fuis. Dégage de chez toi, c’est ce que tu veux faire n’est-ce pas ? Vite te réfugier dans un endroit où je ne viendrais pas te chercher. Je t’en prie. Vas-y. » « Tu n'aurais jamais accepté mon aide, Rabastan. N'essaye pas de me faire croire le contraire, la seule issue que je t'aurai apportée, c'était le mensonge, la trahison et tu le sais parfaitement. Et tu m'aurais suivi ? Je ne crois pas. » Il marqua une pause, amorça un détour pour récupérer sa baguette qu'il essuya contre sa manche maculée de poussière blanche, passa une main sur sa bouche qui se teinta de rouge poisseux. Il lui fit face de nouveau, poursuivit d'une voix presque lasse, presque déçue. « Tu ne le suivais pas pour les mêmes raisons que moi, et c'est toujours le cas aujourd'hui. Ne me fais pas porter le chapeau de ton emprisonnement. Si tu avais vraiment voulu t'en sortir, tu l'aurais fait. Mais tu ne le voulais pas parce que c'était lui avant tout le reste, avant ta propre personne et ta propre famille,... » En cela quelque chose avait changé, son accès de rage à l'idée que sa fille pouvait ne pas sortir vivante de la dernière exécution en témoignait. Et s'il avait du se justifier en cet instant, expliquer pourquoi lui suivait les traces de Voldemort, il aurait eu un mal fou à le faire. Mais personne ne le lui demandait et c'était tant mieux. Il lui arrivait parfois de se poser la question et de se trouver emporté par des doutes si insidieux qu'il préférait les rejeter au loin. A l'inverse, il était à peu près certain que Rabastan n'était pas pris de ce genre de questionnements, de remises en cause... Mais qu'en savait-il après tout. Certaines choses qu'il croyait savoir, qu'il croyait évidentes, étaient démenties de la bouche même du concerné. Rien n'était sur. « ...tu n'aurais pas voulu de mon aide ni de celle de personne, d'ailleurs. Rabastan Lestrange n'a jamais accepté l'aide de quiconque, hormis la sienne. Ne me balance pas tes regrets à la figure comme si j'avais raté quelque chose... » Ne me fais pas culpabiliser encore plus. Il shoota dans le tabouret où s'était assis Rabastan un peu plus tôt. Répara les vitres d'un coup de baguette d'un air distrait. « ...je te croyais perdu à partir du moment ou tu es allé rendre visite aux Longbottom avec ton frère et Bella. Et au delà de ça, je ne te croyais pas capable de le trahir. Pas comme je l'ai fait. Tu ne regrettes sûrement pas ça, hein, avoir toute sa reconnaissance et sa plus pleine et entière confiance... » Intonation surprenante tant elle suintait la jalousie. Les années de non dits n'allaient pas s'évaporer en quelques mots.« Malgré tout... Je suis désolé. Personne ne méritait ça, tu ne méritais pas ça. Pour ce que ça vaut. »
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