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sujet; Who could really fix us ? (DRASTORIA)

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WHO COULD REALLY FIX US ?

- DRACO & ASTORIA, CAN WE BE A FAMILY ? I PROMISE I'LL BE BETTER -

I never talked to the devil, but he's been talking to me. So I will try my best at keeping secrets from the world. And if you're not impressed why don't you try it for yourself in front of everybody else..


J'adressais un sourire à ma mère et à ma sœur en les regardant quitter le manoir pour une nouvelle sortie shopping que j'avais -une fois de plus- décliné. Je savais qu'elles répugnaient de me laisser seule, mais j'appréciais grandement ces moments que je pouvais consacrer à laisser aller mon humeur maussade. En famille, je m'efforçais de rester souriante et enjouée, ce comportement rassurait tout le monde et ainsi, j'avais la paix un peu plus souvent. Mais parfois, je préférais être seule, pour être inquiète seule, pour ne pas avoir à répondre à des questions comme « à quoi tu penses » ou encore « t'es sûre que ça va ? ». Je savais que Daphne n'était pas dupe, mais je crois qu'elle comprenait, elle était mieux placée que n'importe qui pour comprendre. Alors, quand elle passa la porte, elle m'adressa un dernier coup d'oeil interrogatif que j'interprétais comme l'habituel t'es sûre que ça va aller ? Et auquel je répondais par un sourire encourageant et une moue qui disait allez sors d'ici ça va très bien. Aussitôt la porte fermée, je tournais les talons et montais dans ma chambre en grimpant les escaliers quatre à quatre. Sans trop y penser, je me mis à faire les cent pas en me tordant les mains, en proie à une angoisse soudaine. C'était aujourd'hui. Je pensais pouvoir y arriver, mais de toute évidence, je ne parvenais pas à revenir à une fréquence cardiaque normale. J'avais constamment refusé, depuis ma libération, de consulter un psychomage, malgré les incessantes demandes de ma famille. J'étais restée ferme sur ce point et décidée à le rester. Pourtant, j'avais fini par céder, ou plutôt Draco m'avait fait céder. J'étais bien incapable de dire comment il avait fait, et pourtant j'avais cédé, puisque de toute évidence j'avais besoin d'aide et que c'était le mieux non seulement pour moi, mais aussi pour Scorpius afin de pouvoir construire une véritable relation filiale. Aujourd'hui, alors que l'heure du rendez-vous approchait, je sentais ma détermination déjà vacillante faiblir un peu plus. Je jetais un coup d'oeil à ma montre. J'avais encore une heure devant moi. C'était court, mais faisable. Je posais les yeux sur mon lit, la capsule dorée tranchait sur le blanc lumineux des draps, comme une petite tâche de soleil. Navitas. Je me mordis la lèvre inférieure et hésitais encore quelques secondes. Je répugnais de prendre ces horreurs si peu de temps avant l'arrivée de Scorpius, mais j'avais peur de ne pas avoir le courage nécessaire sinon. De faire marche arrière. De faire tout foirer. Je savais que mon addiction à l'orviétan ne pouvait pas être une solution, et pourtant, je parvenais toujours à me convaincre que je pourrais résoudre les problèmes à court terme. Une fois de plus, je parvins à me convaincre que je ne faisais pas n'importe quoi, que je contrôlais la situation. Selon mes estimations, la dose devrait me permettre d'être simplement parfaitement calme et détendu pour l'arriver de Scorpius, le pic d'excitation qui suivait la prise serait passé. Je balayais mes dernières réticences d'un claquement de langue impatient, convaincue du bien fondé de mon geste. J'attrapais la capsule, les doigts un peu tremblant et l'avalais aussi sec. Ce qui est fait n'est plus à faire. 

Quelques minutes plus tard, l'explosion que j'attendais arriva. Un tourbillon de couleur, dix mille possibilités qui s'offraient à moi et un sentiment d'excitation magnifique qui faisait battre mon cœur à une allure plus rapide. Le paysage que je voyais par ma fenêtre avait bien changé en quelques secondes, les couleurs étaient plus vives, tout était plus intense. Tout était d'un coup bien plus net et mes tracas bien plus lointains. Tout ce que je n'avais jamais osé dire devenait possible. Une vie loin de tout ça, une vie tranquille, une vie de fête loin de la grisaille quotidienne, ce rêve devenait d'un coup à porté de main, il suffisait de le vouloir. Je ne sentais même pas le sourire sur mon visage, l'éclat dans mes yeux qui avait surgit à nouveau, après s'être éteint pendant des années, je ne prêtais pas attention à ma respiration haletante, je me sentais merveilleusement bien. Quel était mon soucis, quelques minutes plus tôt ? Ce qui me rongeait et m'angoissait tant ? Impossible de m'en rappeler, tout me semblait bien trop beau, bien trop simple que j'ai à me soucier de quoi que se soit. Je me laissais tomber en arrière sur mon lit, ce sourire ravi toujours accroché à mon visage et je laissais tourner le plafond de ma chambre, puis le manoir, puis le monde. Comme si je pouvais voir dans toutes les directions à la fois. Des endroits colorés où on entendait la musique et les rires. Des choses que je n'avais plus entendues depuis longtemps raisonnait à présent dans mon esprit et je m'en délectais. Puis peu à peu, les choses devinrent plus réelles, moins psychédéliques et l'excitation laissa place à l'apaisement tant désiré. Le calme le plus total, même l'atmosphère du manoir devint soudain douillette et relaxante.

Après un peu moins d'une heure passée dans ma chambre dans un état de félicité parfaite, je descendis les escaliers d'un pas léger, un sourire toujours un peu béat sur le visage et m'installais sur le canapé du salon principal, inondé de la lumière du soleil. Peu à peu, cependant, mon sourire disparu et une immense sensation de fatigue m'envahit. Je jetais un nouveau coup d'oeil à ma montre sans pour autant parvenir à comprendre l'heure. Les chiffres n'avaient plus de sens et semblaient tourner autour cadran. Une pointe d'anxiété vint dégonfler toute ma tranquillité. La lumière sembla se ternir d'un coup et j'entendis une fois de plus, ce que j'avais entendu des dizaines des fois, ces murmures qui peuplaient mes cauchemars. Le bruit des pas sur un sol dur, le frémissement des capes sur le sol. Les voix qui chuchotent, celles qui se demandent pourquoi elle est encore en vie, après tout elle ne leur est d'aucune utilité. Et je sais que elle, c'est moi. Je me retrouve une fois de plus derrière une porte close, derrière des barreaux, dans une cave humide et sans lumière, qui manque cruellement d'air frais. Je passais une main tremblante sur mon front, mon visage avait pâlit d'un coup et j'essayais de comprendre ce qui m'arrivait. Ma respiration se fit plus difficile, je me levais du canapé, convaincue qu'un peu d'air frais me ferait du bien, mais je tombais avant d'atteindre la porte. Mes doigts effleurèrent le bois du parquet du salon, pour me maintenir en contact avec la réalité, me convaincre que ce calvaire était fini depuis des mois. Que j'étais chez moi et en sécurité. Quelle heure était-il ? Je devais sortir de ce délire au plus vite puisque -la panique m'envahit à cette pensée- Draco et Scorpius seraient bientôt là. Les symptômes me revinrent en tête, comme à travers un rêve. Confusion, hallucinations, faiblesse musculaire. Je me relevais avec peine et regagnais le canapé avec les plus grandes difficultés, une fois assise, je remontais mes genoux jusqu'à ma poitrine. Attendre. Il n'y avait plus que ça à faire. Attendre la fin. Je me retrouvais prisonnière de ma propre tête, incapable de calmer mes angoisses.
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PRISONERS • bloodstains on the carpet
Draco Malfoy
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‹ inscription : 13/09/2013
‹ messages : 8775
‹ crédits : faust.
‹ dialogues : seagreen.
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‹ liens utiles : draco malfoy w/ lucky blue smith ; ginevra weasley w/ holland roden ; calixe davis w/ audreyana michelle ; uc w/ uc ; indiana alderton w/ nicola peltz ; heath ravka w/ im jaebum ; even li w/ jeon jungkook ; jelena kuodzevikiute w/ ariana grande.

‹ âge : 23 yo (05.06.80).
‹ occupation : ancien langue de plomb (spécialisé dans les expérimentations magiques) ; fugitif et informateur de la RDP entre le 26.05.03 et le 08.12.03 ; condamné à 22 ans à Azkaban pour terrorisme, au terme d'une assignation à résidence et d'un procès bâclé, tenu à huis-clos.
‹ maison : Slytherin — “ you need a little bit of insanity to do great things ”.
‹ scolarité : entre 1991 et 1997.
‹ baguette : un emprunt, depuis qu'il est en fuite. elle n'est que temporaire et il ne souhaite pas s'y intéresser ou s'y attacher, puisque la compatibilité est manquante.
‹ gallions (ʛ) : 14099
‹ réputation : sale mangemort, assassin méritant de croupir à vie en prison pour expier ses crimes et ceux de ses ancètres.
‹ particularité : il est occlumens depuis ses 16 ans.
‹ faits : Famille.
Narcissa (mère) en convalescence. sortie de son silence depuis peu pour réfuter l'annonce de son décès ; reconnue martyr. lutte pour que le jugement de son fils soit révisé.
Lucius (père) mort durant la tempête du 03.03.2004.
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Spoiler:

‹ résidence : emprisonné à Azkaban depuis le 06.01.04. en fuite depuis le 08.05.04.
‹ patronus : inexistant.
‹ épouvantard : l'éxécution de juillet 02, ses proches en guise de victimes: leurs regards vidés par l'Imperium, la baguette de Draco dressée, les étincelles vertes des AK et leurs cadavres empilés comme de vulgaires déchets.
‹ risèd : un portrait de famille idéal, utopique.
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Gravity pulling us back to earth gradually, reality's hitting
04 SEPT. & Drastoria
 
« Tiens-toi bien, veux-tu ? Je ne cautionnerai pas plus longtemps ce manque de respect vis-à-vis de ton professeur. » L’ordre cingla, sec et agacé, et l’enfant se tasse sur son siège. Honteux. Le visage de Malfoy ne se radoucit pas pour autant, l’avertissement limpide dans ses iris anthracite, qui restèrent accrochés au regard de son fils le temps de s’assurer que le message soit bel et bien passé cette fois. Il avait oublié à quel point les enfants en bas âge, à plein temps, pouvaient être épuisants. Tout compte fait, et même s’il ne l’avouerait pour rien au monde, le demi-congé imposé par le ministère était, tout compte fait, tout sauf superflu. Jongler entre trois marmots et une Pansy qui s’acharnait à dépenser plus d’énergie qu’elle n’en possédait, alors que ses nerfs ne pouvaient subir la pression qu’elle s’imposait, s’avérait nettement plus prenant qu’une pleine journée de travail au département des Mystères.

Draco fit mine de retourner à ses dossiers – pile de galimatias qui lui avait été confiée pour sa « reprise » : à défaut de pouvoir retourner à ses expérimentations, il écopait d'une punition (à son sens) à domicile, condamné à travailler sur les étapes purement théoriques de quelques-uns des projets des LDP –, une oreille pensive encore concentrée sur la leçon qui se déroulait à quelques mètres de lui. La fin de la période estivale avait ses implications : oubliée la liberté allouée par les vacances, il était déjà temps de songer aux devoirs joyeusement laissés de côté deux mois auparavant. Mais Scorpius rechignait terriblement à s’y remettre. Au plus grand étonnement de Draco, les caprices de l’enfant étaient allés crescendo depuis qu’il bénéficiait enfin (presque) pleinement de l’attention de son père – à croire qu’il s’appliquait à faire remarquer sa présence autant que possible, de peur de passer de nouveau en second plan. Mais si Draco culpabilisait suffisamment d’avoir négligé son fils durant de trop longs mois pour accepter de se montrer moins rigide (voire laxiste) sur certains points, il demeurait intransigeant en ce qui concernait l’éducation. Accorder au garçon le luxe de deux mois de repos complet était sa limite – lui-même n’avait jamais eu droit à tant, dans son jeune âge ; son père avait toujours pris le relais lors des congés annuels des précepteurs. Ils passaient encore leurs matinées ensemble, à l’appartement, mais le rythme avait sensiblement changé depuis la reprise – fixée le 05 septembre pour chacun d’eux. En fonction du planning du jour, Scorpius enchaînait péniblement leçons de locutions et d’habileté, initiation à l’arithmancie et au vol sous l’égide de son professeur particulier ; mais son père n’avait d’autre choix que de superviser le tout et de le recadrer de temps à autres, du fait de la mauvaise volonté flagrante dont il faisait montre en ce début d’année scolaire.

Les dernières minutes s’avérèrent fastidieuses : le petit ne tenait pas en place et l’enseignant, clairement dépassé par son élève peu coopératif, taciturne et buté, s’évertuait à prétendre ne pas perdre patience sous les yeux d’un Draco dubitatif. Incompétent, maugréa-t-il dans sa barbe en se levant. « Je suppose que vous avez terminé ? » interrompit-il, glacial, en jetant un coup d’œil appuyé à sa montre. La conclusion précipitée fut quelque peu chaotique, les instructions pour le lendemain embrouillées ; le regard scrutateur de Draco semblait contrarier le vieil homme. Le blond l’arrêta avant qu’il ne s’éclipse. « Si vous voulez bien m’accorder quelques minutes… » Sur ces mots, il prit la direction du cabinet-bibliothèque sans se soucier d’attendre une réponse. « Je ne vais pas y aller par quatre chemins », entama-t-il en refermant la porte derrière eux, avant de rejoindre le bureau en quelques pas et d’en tirer une bourse, qu’il jeta sur la surface de bois vernis. « Scorpius est un enfant compliqué et vos méthodes ne sont visiblement pas à la hauteur de ses besoins. Il ne me semble pas judicieux de prolonger notre collaboration. » Timbre laconique et trainant, regard dédaigneux, la parfaite panoplie du jeune père impossible à satisfaire, prêt à congédier et embaucher autant de professionnels recommandés que nécessaire tant qu’il n’aurait trouvé la perle. Et peu soucieux de vexer les recalés, dans le processus. « Jeune homme, vous m’offusquez ! J’ai à mon actif 45 ans de carrière et je ne vous permets pas – » « Vous n’avez aucune permission à accorder sous mon toit. L’acompte versé le 5 couvre largement le peu que vous avez inculqué à mon fils, mais considérez ceci comme un dédommagement pour la rupture précipitée de notre contrat. Ce sera tout. » Insupportable d’arrogance, il désigna la porte d’un geste vague sans plus regarder son interlocuteur, l’esprit déjà ailleurs ; l’autre, bouillonnant sous l’outrage, récupéra malgré tout les gallions avant de s’en aller dans un claquement de porte tonitruant.

Il ne fallut que quelques secondes pour qu’une petite tête blonde, curieuse, apparaisse dans l’entrebâillement de la porte. « Il ne reviendra pas ? » « Non. » Surexcité par la nouvelle, Scorpius se précipita jusqu’à son père pour se hisser sur ses genoux. Draco effleura du bout des doigts l’enfle de plus en plus visible à gauche de son menton, préoccupé. Comme la veille, le petit avait une légère fièvre. Début d’Oreillongoules, d’après le diagnostic du médicomage qu’ils avaient appelé à domicile. De fait, ils avaient entamé le traitement le matin même : Scorpius avait ingurgité son premier bol de lait bouilli au préalable avec cinq paires de pattes de grenouilles séchées, l’effet ayant été stimulé puis fixé à l’aide d’une incantation avant que les pattes ne soient ôtées. « Tu me donneras les cours alors ? » Sa voix se craquelait déjà, rappelant vaguement un croassement, et semblant quelque peu douloureuse à sortir. « Tu sais bien que je ne peux pas, Scorp’. Je travaille. » Les protestations furent immédiates, mais Draco y coupa court. « Ton nouveau précepteur arrivera demain, que ça te plaise ou non, et j’attends de toi un comportement exemplaire, cette fois. Il serait temps que tu comprennes que tes actions rejaillissent sur le nom des Malfoy. » La demi-portion croisa les bras, bouche gonflée en une expression bougonne. « Il nous reste quelques heures avant le rendez-vous avec ta mère. Qu’est-ce que tu dirais d’en profiter pour rendre visite aux jumeaux ? » Comme attendu, il s’illumina à cette idée, trop excité par la perspective pour maintenir son attitude querelleuse. Fort heureusement, les Oreillongoules n’étaient pas contagieuses.



Comme durant les dernières semaines, leur après-midi avait été dédiée à Pansy – et à ses enfants, qui fascinaient un Scorpius encore trop peu accoutumé à la compagnie des autres enfants. L’enfermement devenait pénible, mais le métissage des jumeaux était trop évident pour faciliter les sorties ; le balcon, ensorcelé comme à chaque étage de façon à optimiser l’espace, s’était vite imposé en tant que seule alternative valable, afin d’éviter que la communauté ne se doute de la paternité de Blaise. La décision avait abouti sur un réaménagement rapide et efficace, peaufiné au fur et à mesure que de nouvelles nécessités se présentaient. La semaine précédente, par exemple, un sort de désillusion avait été ajouté à tout un pan du parapet afin qu’il semble constamment vide, de l’extérieur, alors même qu’il était bel et bien occupé. Le blâme revenait aux journaux – ils s’en donnaient à cœur joie en présentant Draco comme le père des enfants de Pansy, et la photographie qui l’avait surpris au balcon avec l’un des nouveau-nés dans les bras avait été une aubaine pour nourrir les rumeurs. Les deux amis avaient encore multiplié les précautions depuis.

Cette fois, Draco et Scorpius étaient restés moins longtemps que de coutume : il était prévu que Draco le confie à sa mère, pour un rendez-vous avec un psychomage. C’était une première – Astoria avait toujours refusé de franchir ce cap seule et Malfoy ne s’en était pas mêlé. Mais elle avait un blocage manifeste, vis-à-vis de leur fils, qui annihilait sa bonne volonté et ses efforts au point de les rendre caducs. Et parce que l’enfant en souffrait, le blond avait imposé la consultation comme condition pour qu’elle continue de le voir. Le coup était bas, mais efficace : elle avait accepté.

Ou du moins l’avait-il cru. C’est qu’il y avait de quoi douter, après cinq minutes passées à patienter sur le pas de la porte sans obtenir la moindre réponse… « Elle m’a encore oublié », ‘chuchota’ Scorpius de cette façon – bruyante et peu discrète – qui lui était propre. « Je suis sûr que non. » S’il avait prononcé l’affirmation avec autant d’assurance que possible, son froncement de sourcils démentait le tout. « Je suis sûr que oui ! », insista le gamin, et Draco ne put contenir un claquement de langue agacé. Ses plaintes commençaient à lui porter sur les nerfs, mais il était conscient que l’infection était largement responsable l’humeur maussade et collante de son fils – quête de réconfort qui n’allaient pas tout à fait de pair avec l’attitude généralement assez distante du jeune homme.

Draco fit résonner le heurtoir une seconde fois, avec plus d’insistance que la précédente, et le lourd panneau de bois s’ouvrit finalement sur un elfe ratatiné qui le toisa d’un air hautain (Hortense avait probablement été désappointée de devoir permettre de nouveau à ces créatures qu’elle jugeait de disgracieuses de quitter les entrailles de la maison, pour reprendre la place laissée vacante par la mort de sa rebut). « Maîtresse Astoria ne se sent pas bien, monsieur », persiffla l’elfe en guise d’accueil. Comme ses maîtres, il avait résolument pris Draco en grippe depuis la grossesse d’Astoria, et la réciproque était tout aussi avérée. « Maîtresse Astoria », singea le blond en retour, « a des obligations envers son fils. Si je tourne les talons aujourd’hui elle ne le reverra plus, et j’ose croire qu’elle ne te remerciera pas pour le rôle que tu auras joué dans ma décision. » Sa voix claqua avec suffisamment d’autorité pour que son interlocuteur y repense à deux fois, son regard globuleux se faisant haineux lorsqu’il se posait sur Scorpius avant de rouler avec anxiété vers l’intérieur de la maison. Scorpius, qui s’agrippait à présent à la jambe de son père comme s’il espérait pouvoir disparaître derrière. « Laisse-nous passer. » Le culot – ou plutôt la menace de s'attirer les foudres de l’une de ses maîtresses – était vraisemblablement le seul langage que comprenait l’elfe, qui consentit finalement à s’écarter en se courbant obséquieusement, tandis qu’il déblatérait tout bas une flopée d’invectives. Il fallut encore insister pour qu’il consente à leur faire savoir qu’elle les attendait dans le salon principal et à les y guider. En avisant la silhouette prostrée au coin de l’un des canapés, Draco l’interrompit cependant avant qu’il ne les annonce. « Accorde-nous un moment », dicta-t-il à Scorpius tandis que la créature se retirait dans PLOP sonore et quelques grincements furieux.  

« Tori ? » appela-t-il à voix basse pour lui annoncer sa présence, une fois qu’il l’eut rejointe. « Que se passe-t-il ? » Elle était apprêtée, certes, mais avait une mine épouvantable – air hagard, teint blême, épiderme moite, et les cernes violacés visibles laissaient à penser que les Glamours dont elle usait habituellement avaient été altérés par un moment de faiblesse. Accroupit à ses côtés, consterné par son état, il posa une main hésitante sur sa nuque, puis sur son front. « Tu as de la fièvre. » Un coup d’œil par-dessus son épaule lui apprit que Scorpius avait fait la sourde oreille et l’avait suivi, et il soupira, dépassé. « Vous faites une belle paire, tous les deux », remarqua-t-il en faisant signe à Scorp d’approcher. Ce qu’il fit avec hésitation, opposant toutefois une ferme résistance au moment où l’aîné voulut le convaincre discrètement d’embrasser sa mère. Draco pinça les lèvres et abdiqua. « Aussi têtus l’un que l’autre et bien sûr, tout aussi doués pour tomber malades au mauvais moment, en même temps. » Oh, il serait nettement moins conciliant s’il venait à comprendre qu’Astoria n’était... pas tout à fait malade. Ou du moins, pas dans le sens où il l'entendait.


Dernière édition par Draco Malfoy le Dim 4 Oct 2015 - 15:55, édité 1 fois
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Depuis le mois d'avril et mon retour à la liberté, mes nuits se suivaient et se ressemblaient. Courtes et peuplées de cauchemars. Souvent je me réveillais en hurlant, haletante, les premières nuits, Daphne me rejoignait en courant dans ma chambre, effarée par la terreur pure qu'exprimait mon visage. Puis elle avait fini par ne plus venir. Parce que quand dans l'obscurité de la nuit j'entendais quelqu'un venir vers moi où que je sentais une main se poser sur mon bras, mes hurlements redoublaient et ma panique s'intensifiait. Les souvenirs de mes quatre années de détention se mêlaient à mes cauchemars, à ces éclairs verts qui ne cessaient de fuser projetant leur lueur mortelle même derrière mes paupières closes. Incapable d'encaisser mes fréquentes terreurs nocturnes et inquiets de mon état, mes parents s'assuraient d'avoir en permanence divers potions qui me procuraient à sommeil sans rêve salvateur. J'aurais voulu ne pas avoir besoin de tout ça. J'aurais voulu pouvoir retrouver une vie normale, ne pas avoir à prétendre l'avoir retrouvé. Mais c'était impossible. Alors, j'alternais les potions et l'orviétan, toujours bien caché sous une lame du parquet de ma chambre. Je savais que ce n'était pas une solution, mais je n'avais trouvé que ça. Si ces substances me permettaient d'oublier, au moins pour quelques heures, la vie qui était la mienne, alors elles étaient les bienvenues. Je n'ignorais rien du regard perpétuellement inquiet que Daphne posait sur moi, mais je préférais ne pas y répondre, me contenter de sourire. Et je crois qu'elle aussi. C'était plus simple de ne pas parler, de ne pas regarder en arrière, de simplement faire comme si de rien n'était, parce que peut-être que si nous faisions bien semblant, avec insistance, alors un jour nous n'en aurions plus besoin et les choses rentreraient d'elles-mêmes dans l'ordre. Une voix au fond de moi me disait vaguement que c'était comme croire dur comme fer qu'on est une licorne pour en devenir une. Sûrement à peu près aussi efficace. Mais je commençais à devenir très douée pour ne retenir que ce que je voulais entendre.

J'entendis d'abord une voix lointaine m'appeler. Tori ? Puis des pas sur le plancher comme à travers le brouillard, comme si ces bruits venaient de loin. J'essayais de me réveiller, de sortir de ma torpeur, de distinguer les murmures qui s'emmêlaient dans mon esprit, j'essayais de démêler ce qui n'était que des souvenirs, des cauchemars récurents et ce qui était là, vraiment là. L'effort surhumain que je fis pour relever les yeux et rencontrer le regard de Draco m'épuisa, pourtant ce fut comme si un peu du brouillard dissipait. Ce regard métallique me réveillait peu à peu. Quand je sentis le contact chaud de sa main sur ma nuque puis sur mon front, je me raidis par réflexe. A travers ce brouillard, un autre visage que celui de Draco émergea. Celui de Scorpius. Quand ses yeux rencontrèrent les miens je tournais aussitôt les yeux. J'avais vaguement conscience de mon état pathétique. Malade ? Ma voix était faible et ma bouche pâteuse, quel après midi de rêve, décidément. Qui est malade ? Sorpius ? Je tournais à nouveau furtivement mon regard vers le petit garçon. Mon fils. Avant de détourner à nouveau les yeux. J'avais conscience que mes propos décousus et mon apparence maladive ne devaient pas être du plus bel effet devant lui. Si mon cerveau avait été en état de marche, si j'avais pu être aussi brillante que d'habitude, je me serais contenté d'acquiescer et de la fermer, j'aurais demandé du repos et l'histoire aurait pu s'arrêter là. Mais mon cerveau ne fonctionnait pas, pas plus que le reste et par ma question hébétée, je faisais comprendre à Draco ce que j'aurais voulu garder cacher. Je tentais de retrouver mes facultés mentales une dernière fois. Excusez-moi, j'ai besoin de... Me rafraîchir un instant. Je me levais du canapé en priant Merlin pour ne pas m'affaler sur le sol du salon une fois de plus. Je m'appuyais sur le dossier des fauteuils, les tables basses, les murs, les étagères, tout ce qui me tombait sous la main pour ne pas tomber. Je sortis péniblement du salon et regagnais une salle de bain à tâtons, toujours dans la brume. Les petits pas feutré de l'elfe de maison, pas plus que ses supplications, ne parvinrent pas à me distraire de mon objectif : de l'eau fraîche. Miss Astoria vous devriez vous reposer ! Je vais appeler Monsieur et Madame. Surtout pas. Un sursaut me saisit et je serrais la mâchoire. Non Hook, tout va bien, je suis un peu malade, c'est tout. Je t'interdis d'appeler mes parents et je t'interdis de parler de ce qu'il s'est passé cet après-midi à qui que se soit. File dans la cuisine. Il m'obéirait. Il avait consigne de m'obéir autant qu'à mes parents ou à ma sœur, même si ça n'avait pas toujours été le cas.  

Je parvins avec le plus extrême difficulté à regagner la salle de bain. Sans me soucier des produits que je faisais tomber de mes gestes maladroits, je formais un creux avec mes mains sous l'eau du robinet et m'en aspergeais le visage. L'eau fraîche ne changeait rien, mais j'avais l'espoir que ça viendrait. J'attrapais une serviette éponge d'un geste maladroit et m'essuyais le visage. Je ne parvins pas à croire ce que je voyais dans la glace. C'était moi, ce fantôme cerné qui me regardait d'un air affolé au fond du miroir. Je crispais mes doigts sur le bord du lavabo en laissant échapper entre mes dents Comme au bon vieux temps de la captivité.  Je n'avais pas allumé la lumière et dans la pénombre de la salle de bain, le délire paranoïaque sembla reprendre de plus belle. J'entendais à nouveau ces mêmes bruits de pas mesurés. Réel ou pas réel ? Je n'en avais aucune idée. Je m'entendis à peine dire, dans un murmure inquiet, avec l'énergie de désespoir William ? Parce qu'au « bon vieux temps de la captivité », je guettais toujours les pas de William Yaxley, qui faisait partie de ceux qui rendaient la vie moins insupportable.
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‹ scolarité : entre 1991 et 1997.
‹ baguette : un emprunt, depuis qu'il est en fuite. elle n'est que temporaire et il ne souhaite pas s'y intéresser ou s'y attacher, puisque la compatibilité est manquante.
‹ gallions (ʛ) : 14099
‹ réputation : sale mangemort, assassin méritant de croupir à vie en prison pour expier ses crimes et ceux de ses ancètres.
‹ particularité : il est occlumens depuis ses 16 ans.
‹ faits : Famille.
Narcissa (mère) en convalescence. sortie de son silence depuis peu pour réfuter l'annonce de son décès ; reconnue martyr. lutte pour que le jugement de son fils soit révisé.
Lucius (père) mort durant la tempête du 03.03.2004.
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‹ patronus : inexistant.
‹ épouvantard : l'éxécution de juillet 02, ses proches en guise de victimes: leurs regards vidés par l'Imperium, la baguette de Draco dressée, les étincelles vertes des AK et leurs cadavres empilés comme de vulgaires déchets.
‹ risèd : un portrait de famille idéal, utopique.
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Gravity pulling us back to earth gradually, reality's hitting
04 SEPT. & Drastoria
 
« Malade… ? Qui est malade ? Sorpius ? » Voix faible, langue lourde, globes oculaires injecté de sang, pupilles dilatées, mine blafarde. Il mémorisa l’image durant le bref instant où elle se montra, fronçant les sourcils tandis que ses neurones se mettaient en action en quête de réponses. Elle était maigrichonne. Elle l’avait toujours été mais – n’était-ce pas pire ? Il avait un souvenir précis de l’instant où il l’avait tenue contre lui pour la trainer hors du semblant de planque qui avait été sa prison des mois durant ; elle était plus fantomatique et éthérée que jamais, les joues creusés et le teint terne, bien loin de l’apparence rehaussée à force d’artifices qui était la sienne en temps normal. Il se serait, justement, attendu à des progrès rapides, à ce qu’elle se reprenne en main avec délice. C’était l’image qu’elle semblait renvoyer du moins, à travers les médias, durant ses fréquentes apparitions. Mais à cet instant, à peine éclairée par la lumière tamisée du feu qui s’élevait à peine de l’antre de la cheminée, elle semblait plus fragile que jamais, vulnérable. Consterné et mu par une pointe d’agacement à l’idée que Scorpius la voie dans cet état, Draco accentua la pression de ses phalanges, tentant de sortir la jeune femme de son étrange léthargie.

Quelque chose le titillait. Quelque chose, définitivement, semblait… Oh. Familier. Sa main se raidit sur la nuque pâle, ses prunelles sur l’épaule parsemée de discrètes taches de rousseur, tandis que l’incertitude laissait tranquillement place à une froide colère. Il était à peu près certain – « Excusez-moi, j'ai besoin de... Me rafraîchir un instant. » Elle prit appui sur ses jambes flageolante ; il ne tenta pas un mouvement pour l’aider alors qu’elle fuyait littéralement, sans doute désireuse d’enterrer le secret de sa culpabilité loin de l’attention de son public pourtant attendu. Draco sentit la petite main de Scorpius agripper la sienne, comme en quête d’un contact rassurant, et ce fut en baissant les yeux qu’il remarqua le regard écarquillé et la bouche pincée de son fils ; mélange d’inquiétude, d’incompréhension, de frustration… qui ne fit qu’accentuer l’aigreur du jeune père à l’égard de son ex. Cette dernière progressa maladroitement à travers la pièce pour finalement s’en extirper presque désespérément et Draco se baissa, prenant appui sur un genou pour se retrouver face à face avec l’enfant. « Je dois discuter de quelque chose avec ta mère. J’aimerais que tu restes sagement ici en attendant notre retour, tu peux faire ç pour moi ? » « Mais qu’est-ce que – » « Ce n’est rien de grave, ne t’en fais pas. Reste ici. » Sur ces mots, il fit apparaître un bout de parchemin et une plume qu’il força les mains miniatures à attraper. « Trace les lettres sur lesquelles tu as travaillé ce matin. Je te préviens, je vérifierai, alors n’essaye pas d’y couper. » L’index agité en guise de menace fut suivi de tapotements rassurants sur la joue rebondie, puis Draco se redressa pour quitter le salon à son tour.

« Elfe ! » Quel était, déjà, le nom de la stupide bestiole ? Même à l’époque où il fréquentait les lieux de plein droit, Hortense avait toujours été si empressée de faire disparaître la créature jugée trop disgracieuse qu’il ne s’était jamais soucié de demander de quelle façon elle l’interpelait. Un PLOP bruyant plus tard, il se retrouvait face au second elfe de la demeure, devinant que le premier devait se trouver quelque part aux côtés de la cadette de la famille. « Où est Astoria ? » « Ugly n’a pas à répondre à Monsieur Draco Malfoy, Monsieur », se craquela la voix de son interlocuteur, lacée à la fois de mépris bravache et de peur, comme à chacun de leurs (rares) face à face depuis quatre ans. Et d’ajouter, de façon aussi hachée qu’indignée : « Monsieur Draco n’est pas le maître de Ugly. » A peine la dernière syllabe eut-elle quitté ses lèvres qu’il couinait sous le coup d’un sort qui l’envoya « J’en ai plus qu’assez de tes provocations. Maître ou non, tu ne devrais pas oublier ta place et le respect dû à ceux qui te sont supérieurs. » Il n’avait pas le temps pour ça, et il se contenta de passer sur le petit corps sans prendre le temps de se retourner ou de se soucier des craquement de l’ossature piétinée par son poids. Chaque seconde qui s’égrenait accentuait sa rancœur ; d’un « Hominum revelio ! », il s’assura de la direction à emprunter et le sort le guida jusqu’à une salle de bains. Pas celle, privée, attenante à la chambre d’Astoria, mais l’une de celles habituellement à la disposition des invités. Soit, elle n’était vraiment pas dans son état normal.

La pièce était sombre – elle n’avait même pas pris la peine de formuler un Lumos et, de sa baguette, Draco alluma sans sommation ni transition les bougies placées aux quatre coins.  « William ? » Sa mâchoire se contracta sous l’outrage. L’instant d’après, ses paumes claquaient l’une contre l’autre en des applaudissements lents et clairement ironiques – il espéra d’ailleurs que le son lui vrillerait désagréablement les tempes. « Tori dans toute sa splendeur, aussi égoïste et incorrigible libertine qu’il y a quatre ans. » Il prit la peine de la toiser durement, des pieds à la tête, avant de réfuter : « Non, Astoria, je ne suis pas ton amant – ou peu importe qui peut bien être ce William, que tu espères voir surgir à l’heure où tu devrais normalement te consacrer à ton fils. » Il était imperméable à son air égaré, à son épuisement affiché. Ou plutôt, non, pas tout à fait : « Tu me fais pitié. Toujours la même gamine écervelée incapable de se soucier de quiconque n’est pas elle, hm ? De comprendre le sens du mot responsabilités ? » Il pénétra le lieu pour avancer rapidement vers elle, les traits déformés par le dédain, les iris brûlant de rage. « Je te croyais prête à faire des efforts. Où sont passées tes belles promesses ? » Sa main trouva appui sur l’émail du lavabo qu’il serra à s’en faire blanchir les phalanges. « Scorpius n’est pas l’une de ces paires de chaussures que tu commandes puis jette au rebut sans une once de considération, ce n’est pas un objet dont tu peux exiger la livraison à ta guise, avant de changer subitement d’avis et de l’estimer moins intéressant qu’une petite sauterie à base d’Orviétan. » Il envahissait son espace vital, mais n’avait que faire de son malaise et de son épiderme grisonnant sous l’effet d’un bad trip. « Et je déteste toujours autant que tu me fasses perdre mon temps. » Il connaissait trop bien cette fuite en avant, pour s’y être lui aussi réfugié. Il connaissait l’emprise des psychotropes, leur attrait lorsque tout semblait s’effondrer ; il commençait même, avec réticence, à reconnaître, à s’admettre l’appel irrésistible de l’alcool et le manque qui le rongeait lorsqu’il tentait d’y résister. Il avait des torts envers Scorp, il avait accumulé son lot de manquements et… au lieu de le rendre compréhensif, sa conscience le mettait hors de lui. Parce que – « Ce gamin n’a pas besoin de ça. Il lui faut de la stabilité, de la fiabilité. Est-ce que l’idée t’a même effleurée ? Est-ce que tu as songé un tant soit peu à lui quand tu as décidé de céder à tes travers de Dreamer au risque de le décevoir une fois de plus ? »

Qu’il s’agisse de lui ou des psychotropes, il n’aurait su le dire. Toujours est-il que la nuance cendrée qu’adoptait son épiderme laissait présager un malaise. Etat trop familier, encore une fois. « Merlin’s balls ! » jura-t-il grossièrement, l’impatience crépitant dans ses veines avant qu’il ne la soutienne par réflexe alors que son corps pliait sous l’assaut de ce qu’il supposait être une nausée. Un bras fermement enroulé autour de la taille de l’ancienne serpentard et l’autre se déplaçant avec empressement, il fouilla les étagères à sa portée, cherchant quelque chose d’utile parmi les potions de soins disséminées dans la pièce en prévision d’une situation d’urgence. Son œillade sceptique lui confirma rapidement qu’il ne se trouvait là rien de très fort ou d’efficace, précaution normale si l’on considérait la nécessité d’éviter de laisser à porter de main tout produit potentiellement contre indiqué. Il retint de justesse le réflexe de l’arroser d’un Aguamenti et se rabattit sur ses propres ressources : une fiole qu’il ne quittait plus depuis qu’il se fournissait auprès de Donovan pour annihiler les crises et autres épisodes de faiblesse qui l’assaillaient de le jour de l’exécution des rebuts. Il espérait simplement que la potion, dont les doses n’étaient guère homologuées et la provenance tout sauf légale, ne provoquerait pas d’effet secondaire à l’organisme de la jeune femme. Une gorgée devrait être l’idéal – lui redonner quelque force, l’aider à sortir du délire induit par sa consommation, sans être suffisante pour causer de dégât. De fait, il redressa Astoria et la cala contre son épaule pour présenter le récipient de cristal à la coupe de ses lèvres, veillant à ce qu’elle n’en ingurgite qu’une quantité limitée. Et puis il ajouta d’un ton polaire, réflexe visant à atténuer l’attention qu’elle pouvait lire dans ses gestes : « Si tu espères pouvoir échapper au rendez-vous avec la psychomage, tu peux toujours espérer. Tu t’y rendras, même s'il te faut t’y trainer à genoux. »
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