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sujet; Taverne de la Tête de Sanglier - Alpha. Beta. Omega. Feat Parvati Patil

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« Quand nous n'aimons pas une femme, nous lui plaisons plus aisément.  »  Pouchkine

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Les histoires commencent toujours de la même façon. La fin n’est pas tributaire du début. La fin n’est tributaire de rien, elle peut aller dans un sens comme dans un autre. Mais le début lui ne change jamais.

Il était une fois une jeune femme couleur pain d’épices qui se tenait perdu dans un grand lit défait en ne sachant visiblement pas si elle devait pleurer, soupirer ou sourire. Parvati Patil – Sergueï trouvait à son nom la sonorité diffuse d’une fleur exotique, et ce aussi cliché que cela aurait pu paraître- avait l’air sûre d’elle en général. Le regard charmeur et le sourire croustillant. Pain d’épice odorant sucré de miel. Elle avait l’air convaincue de ses atours. Plus ou moins. Ou pas. De ses hésitations, Sergueï n’en conservait qu’un souvenir diffus. Cela prenait en général peu de temps: un tremblement dans les bras quand elle les nouait sur lui, un recul fantomatique des lèvres comme le reflux d’une vague, avant de venir s’écraser sur lui, plus fort encore.

Sergueï la fixa calmement sur le reflet du miroir, boutonnant sa chemise blanche qui lui donnait un aspect encore plus étiré. La blondeur prétendument sage du russe n’était contrastée que par le regard impassible qui dévia du reflet du corps gracile de l’anglaise à une marque un peu rouge sur sa clavicule.

Un froncement de sourcils et il fit courir ses doigts sur le stigmate qu’elle lui avait laissé. Par inadvertance probablement. L’accord était tacite: ce qui était, n’était que dans cet instant précis. Toutes marques  de ce genre dérivaient en général d’un désir de possession qu’il n’appréciait que peu. Lui-même ne l’était pas et il prenait garde à ne jamais laisser de traces de ses passages –espacés- sur le corps fébrile de Parvati. Une façon cordiale de lui faciliter les choses également mais aussi d’avancer symboliquement qu’il respectait ses choix inhérents.
Du reste, la vie de Parvati ne l’intéressait pas spécialement. Il se doutait bien que quelque chose n’allait pas avec son camarade Bletchey mais les arrangements entre ces derniers n’étaient pas de son ressort. Il notait cela dit. La nervosité qui se faisait de plus en plus grande quand elle croisait Lestrange senior ou Malfoy junior. Il percevait silencieusement, le raidissement de la posture quand elle devait le saluer du bout des lèvres alors qu’elle était au bras de Bletchey.  

La trace s’estompait déjà pour laisser des petites marques rouges, les dents probablement. Aucune idée. Il faisait rarement attention pendant. C’était peut-être l’un des rares moments où les sens prenaient le pas sur le reste. Ce que l’on touchait (et par extension ce que l’on laissait nous toucher -et Sergueï avait une gravité propre en ce domaine-) était capital. Central. L’odeur, la vue, le passage de l’air, d’un souffle ou de la peau sur la sienne… Sergueï pouvait s’y montrer hypersensible. Il aimait le silence absolu dans une pièce, capable d’en faire rejaillir plus intensément les sons provoqués par exemple et n’hésitait jamais à utiliser la magie. Il appréciait les odeurs immobiles et suaves, celle qui goutait entre les seins, tout comme celle plus sage sur la nuque.  

Une cartographie intime qui nécessitait selon lui un corps plein, fait de reliefs et de courbes.

Il appréciait chaque moment passé avec Parvati. Chez elle les chuchotis n’étaient pas loin, on sentait la peau hurler, les baisers se faire sucre et les ondulations au bord des larmes. Là, le sublime et la malédiction s’enchainaient l’une à l’autre de manière curieuse.
Lui savait pertinemment ce qu’il tirait de ces vertiges gracieux qui n’avaient aucune régularité, aucune finalité et aucun avenir. Tout était là, dans l’instant. Il suffisait de se caler dans ce mouvement sensuel pour devenir éternel durant quelques secondes.
Elle, par contre… il n’en percevait que des bribes et ne creusait pas plus loin. Elle avait cédé à ses pulsions de manière désordonnée. Presque de manière désespérée.

Il rajusta sa tenue et leva sa baguette, désimprimant le sortilège qu’il avait placé sur les murs de la pièce et le brouhaha propre du pub monta d’un coup jusqu’à eux. Cet endroit était beaucoup trop bruyant et il évitait d’y venir. Généralement . La Tête de Sanglier avait changé de propriétaire depuis la chute de l’Ordre du Phénix. Devenu bien plus populaire, bien plus fréquenté (et fréquentable), la crasse en était un vieux souvenir et il n’était plus si rare d’y croiser des professeurs de Poudlard tout comme quelques employés de ministère qui y venaient via cheminée pour gouter à une cuisine plus rustique.

Les histoires commencent toujours de la même façon. Parvati était de sang-mêlé flirtant du bout des doigts avec ceux qui était de sang-pur, trop fragile pour tous ces jeux selon Sergueï. On ne changeait pas les fins ainsi. Jamais.

Sergueï cilla en s’approchant d’elle, la mise dorénavant parfaite qui ne laissait rien filtrer. Leurs étreintes aussi satisfaisantes soient-elles n’apportait à la jeune femme que confusion supplémentaire. Une libération sensuelle qui se transformait en chaos dans l’esprit de Parvati dès qu’ils retrouvaient leurs souffles. Il pouvait se montrer dur, inflexible, certes et la marque des ténèbres -qui n’étaient pas les siennes- brûlait cordialement sur son avant-bras mais Sergueï appréciait plus que ce qu’il ne laissait filtrer une certaine cohérence.
Ses longs doigts arachnéens vinrent épouser les contours du visage de la jeune femme et si l’expression neutre du russe restait toujours la même, le geste était empreint d’une certaine délicatesse.

La pulpe du pouce passa sur le velouté des lèvres. La décision était prise en un acquiescement plein de gravité. Cela avait été la dernière fois.

Il était une fois une jeune femme couleur pain d’épices qui se tenait perdu dans un grand lit défait…

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Alpha. Beta. Omega

why am I subject to my impulses ? - Servati




I hate myself for doing this, any times. « Ou vas-tu? » Ses yeux se ferment un instant, sa main reposant lourdement sur la poignée glacée. Un frisson lui parcourt l'échine. Elle s'est figée, ressentant une douleur au creux de son abdomen. Elle ne peut pas faire ça. Elle souffle un instant, silencieusement. Ses talons se tournent et un sourire gracieux s'installe sur ses lèvres à peine tremblantes. Elle s'aventure entre ses bras où elle se sent malheureusement si étrangère. Depuis combien de temps ce sentiment l'a-t-elle enveloppé ? Elle ne saurait dire. Depuis bien trop longtemps, sans doute. Au fond, elle aimerait revoir l'étincelle qui illuminait ses yeux lorsqu'elle ressentait cet amour si brûlant à son égard. Mais tout a changé à présent. Elle l'aime, oui, elle l'aime. C'est une certitude. Mais c'est un amour un peu fébrile qu'elle ne peut pas exposer au grand jour. C'est un amour basé sur des mensonges. Elle s'en veut, chaque jour, de lui faire croire qu'elle est une autre, mais elle ne peut tout simplement pas faire autrement. Elle sait qu'au moment où il apprendra sa fausse trahison, il ne pourra plus jamais lui faire confiance, il n'y aura pour lui que de la vengeance. Et elle devra se battre face à lui. C'est ce qui lui torture le cœur. C'est ce qui la pousse à prendre ses distances contre son gré.
Il caresse ses cheveux avec une tendresse insoupçonnée. Elle peut sentir ses effluves si singulières et suaves qu'il rejette. Elle hume pleinement son parfum à la fois sauvage et délicat. Ses dents se serrent alors qu'elle se recule, afin de plonger son regard de feu dans le sien, de glace. « Je fais la fermeture à la Tête de Sanglier, je te l'ai dit, hier. » Il soupire et lui tourne le dos pour s'installer sur le sofa aux couleurs chocolat qui trônent dans le salon. Elle le regarde s'éloigner un pincement au cœur. « Je t'ai déjà dit mille fois que tu n'avais pas à faire le larbin dans ce genre d'endroit. Je gagne assez pour tout payer, et tu le sais très bien. » Comment lui dire qu'elle deviendrait folle si elle devait rester enfermée dans cette maison toute la journée, à ressasser ses pensées, encore et encore ? Son travail lui fait oublier quelque peu ses soucis quotidiens. De plus, il lui permet de côtoyer de nombreux mangemorts, et ce n'est pas une aide négligeable. « Tu sais que j'aime travailler. Et que ferais-je, sans toi, toute la journée ? Tu es tellement serviable avec notre Magister qu'il est rare que tu sois ici. » Il hausse les sourires et retient un rictus mal placé. « Je viendrai te chercher à dix heures. Tiens-toi prête, je n'aime pas attendre. »
La porte a claqué dans un soupir.

**

Ce sentiment... à la fois délicieux et cruel, qui fait trembler ses membres et élever sa voix. Elle est éprise. Éprise de se sentir au-delà de tout, extérieure à sa vie qui n'est que souvenir effacé à l'instant. Elle soupire une ultime fois, s'écrase contre les draps salis par leurs ébats temporaires. Une odeur particulière s'élève dans la pièce, celle du tabac froid et de la transpiration. Elle rapporte tous les draps sur son corps, comme soudain heurtée par une pudeur inexpliquée puisqu'elle vient de se livrer entièrement à Sergueï. De nouveau.
Après la pudeur vient la culpabilité. Toujours. Elle se recroqueville sur elle-même, les yeux posés sur son dos musclé dont des rougeurs sont encore visibles. Soudain, elle inspecte le sien en relevant rapidement la couverture. Elle ne remarque aucune marque et elle lâche un soupir de soulagement. Comment réagirait Bletchley s'il apprenait à quoi elle occupait son temps libre ? Prise une peur incontrôlable, elle se redresse avec une rapidité folle. Une fois debout, elle flanche. Son cerveau met un instant à s'habituer à ce changement et elle prend appui sur la petite table de chevet, à côté du lit du péché. Son regard est vide et rempli de pensées. À tâtons, elle cherche sa petite culotte, ainsi que tous ses autres vêtements.

Mais elle a besoin de retrouver sa culotte.
Elle doit la retrouver.

Une fois rhabillée, elle s'approche du blond, un peu hésitante. Son sourire gêné a pris place sur son visage et elle ne sait pas comment doit elle réagir, à présent. C'est toujours comme ça, à chaque fois qu'elle se rend compte de son erreur. Et à chaque fois qu'elle sait pertinemment qu'elle recommencera, parce que Sergueï est comme une drogue pour elle. Enfin, ce n'est pas cet homme qui est une drogue, c'est ce qui lui procure. Les instants volés qui lui font tout oublier. De beaux et bons instants, il ne faut pas le nier. Elle s'éclaircit la voix. « Hm... je voulais te dire... je sais qu'on s'est mis d'accord depuis bien longtemps mais, je voulais être sûre que... » elle soupire. « Tout ça reste bien entre nous ? »
Les premières fois qu'elle s'est abandonnés à ce plaisir, elle a sérieusement songé à lancer un sortilège d'amnésie au sorcier, mais elle ne sait pas comment, il a su à la convaincre que leurs plaisirs ne seraient jamais connus de personne. Et elle y a cru. Depuis, elle s'interroge sans cesse et fait de son mieux pour ne jamais le vexer, de peur que tout soit révélé. « Merci, d'être aussi discret et aussi... toi. »

Et de me faire sentir autre.
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Alpha. Beta. Omega.
Parvati & Sergueï

Quand nous n'aimons pas une femme, nous lui plaisons plus aisément. ▬ Pouchkine



Sergueï suivit d’un regard latent la course au trésor éperdue de Parvati. Les sous-vêtements n’étaient pas vraiment sa priorité bien que ceux de la jeune femme soit seyants. Quelque chose l’interpella tranquillement cela dit. Le fait qu’elle n’utilise pas un sortilège d’attraction. La gestuelle était tellement moldu que Sergueï fronça les sourcils de manière quasi imperceptible.

Le physique de Parvati était une arme tranchante. L’anglaise était faite de courbes gracieuses et avait cette façon bien à elle de lui fondre entre les doigts. C’était simple et vivifiant. Il n’y avait aucune demi-mesure dans l’appréciation mutuelle, mais il y avait néanmoins une certaine lucidité quant à l’inadéquation. Sergueï savait que son sang était mêlé et si elle était une maîtresse tolérable cela ne pouvait s’être avéré que ponctuel. Quant à Parvati, la gêne qu’elle affichait dorénavant était on ne peut plus révélateur. Elle était pleine de ces a-priori qu’on avait su inculquer très rapidement aux femmes  même dans la société sorcière à savoir qu’on restait fidèle de corps à son grand amour et autre histoires de ce genre sous prétexte de lui appartenir.

Sergueï la laissa s’approcher sans mot dire. Elle avait encore -tout du moins à ses yeux- la clarté rayonnante de celle qui s’était arquée entre ses bras il y a encore quelques longues minutes, et ce malgré la décision prise.

« Hm... je voulais te dire... je sais qu'on s'est mis d'accord depuis bien longtemps mais, je voulais être sûre que...  Tout ça reste bien entre nous ? »

C’était touchant et sans doute cela l’aurait-il été plus encore s’il y avait quoi que ce soit à répondre à ce sujet. Il aurait pu rire. Non. Il aurait pu lui montrer sa marque. Il aurait même pu lui expliquer qu’il était un agent, qu’il était un informateur, que le silence était en filigrane sur le tatouage de sa famille à l’orée de sa nuque qu’elle avait effleuré de ses doigts des dizaines de fois durant leur étreinte.

Il se contenta de ciller. Il n’était pas spécialement vexé, pas plus qu’il ne voyait l’intérêt de lui faire peur mais il ne s’abaisserait pas non plus à la rassurer. La question était en soi rhétorique s’imaginait-il. Elle n’avait aucune raison de penser qu’un cadet d’une famille au sang-pur russe viendrait afficher une quelconque relation avec une jeune femme promise à un autre mangemort. Aussi belle soit-elle.

« Merci, d'être aussi discret et aussi... toi. »

Sergueï pencha subtilement son visage, allongeant ses doigts pour resserrer le pli de sa tenue. Elle tenait des propos incohérents. Il y avait peut-être été trop fort? Il avait l’habitude d’utiliser de la magie pendant ses ébats, des sortilèges plus ou moins intense et le corps souple de la jeune femme poussait parfois aux expériences. Il ne lui semblait pourtant pas avoir été indélicat...

Il était hors de question de la laisser retourner travailler ainsi. La discrétion allait dans les deux sens.

« Vse v’poryadke ? … Tout va bien ? » Il empoigna dans des gestes précis le visage de Parvati et scruta les pupilles puis le cou, l’ascendant des épaules où l’illusion des flammes avait dansé tout à l’heure. Rien. Le visage neutre, il la lâcha.
Elle parlait donc en connaissance de cause. Elle avait -semblait-il- ce goût abyssal pour son compagnon mais venait tout de même respirer son parfum. Pourquoi pas? Lui trouvait ça normal, et le contraire –celui de se priver- aurait été perçu comme quasi absurde dans ce cas précis.

« La discrrrrrrétion est logique. » Il s’éloigna sobrement, soulevant une pomme dans un tournoiement de baguette, la peau de celle-ci se découpant en une spirale régulière. Elle était censée avoir pris sa pause déjeuner, autant que l’illusion soit complète.

« Nous ne devrrrrrrrons pas nous rrrrrevoirrrrr. Trrrrrrrop de confusions. » Il posa un regard aiguë sur elle. « Trrrrrrop de culpabilité. »

Un fait, aisément identifiable. Il y avait autre chose n’est-ce pas. Diffus. Elle ne semblait pas aimer être amoureuse de Bletchey. Elle rasait les murs lorsqu’en sa compagnie, se décomposait à la vue de certains autres mangemorts, semblait déstabilisée.

Pour un peu, Sergueï pourrait croire qu’elle cachait quelque chose.

Pour si peu.

La pomme se scinda en quatre parts égales et Sergueï lança un simple regard de la jeune femme à l’assiette.



© Gasmask
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