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sujet; [MISSION] juillet 2002 ~ l'oeil du scribe (darwen)

HUNTED • running man
Owen Avery
Owen Avery
‹ inscription : 21/07/2015
‹ messages : 1765
‹ crédits : whorecrux <3.
‹ dialogues : #006666 (owen) #A0A0A0 (selma)
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‹ âge : 43
‹ occupation : dans l'ombre du Magister.
‹ maison : serpentard
‹ scolarité : 1971 et 1978
‹ baguette : est en bois d'acacia rigide, possède un cœur en ventricule de dragon et mesure vingt-neuf centimètres.
‹ gallions (ʛ) : 5530
‹ réputation : la magie noire a rongé mon âme, dilué toute conscience, accru ma folie.
‹ particularité : fou.
‹ faits : ma soeur jumelle vit dans mon esprit dérangé, secret dont seuls quelques chanceux ont connaissance, que je suis aussi dérangé que peut l'être un sbire de Voldemort, que je n'hésite jamais à user de violences quand bien même elles ne seraient pas nécessaires, car la souffrance et les hurlements me font vibrer comme aucune autre drogue au monde. Mais qu'elles me sont infligées souvent par la main du Magister elle-même, car dieu sait combien de fois je l'ai déçu au cours de mes années de bons et loyaux (haha) services.
‹ résidence : Herpo Creek, dans la maison de mes parents, vide et délabrée; ruines.
‹ patronus : irréalisable, autrefois une hyène bien qu'elle ne soit apparue qu'une seule et unique fois sous forme reconnaissable.
‹ épouvantard : le baiser du détraqueur.
‹ risèd : la fin de cette insurrection qui amène autant de satisfaction que de souffrance.
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(Edit Staff. Ne pas effacer.)

L'Oeil du ScribeMission : Darja Valkov & Owen Avery
» Sujet de mission
Le Maître est obnubilé par une nouvelle quête. Laquelle ? Le pouvoir, vous a sombrement répondu Snape en vous confiant votre tâche, coupant court aux interrogations. Mais le pouvoir, ne l’a-t-il pas déjà ? Vous n’aurez certes pas vent des tenants et aboutissants de l’affaire, mais votre mission est claire et vous avez tout intérêt à la mener à terme : récupérer de mystérieuses notes recelant les secrets qui plongent le Lord dans une inquiétante (et dangereuse) instabilité hystérique. La [/i]première étape a été de fouiller en règle, sans destruction, la boutique d’Ollivander – vérification qui s’est avérée vaine : les attaques des insurgés et les émeutes ont provoqué de tels dégâts qu’outre les baguettes en vente, nul objet de valeur n’y était conservé. Seconde étape, donc : le manoir familial, l’Atelier plus précisément. Où le fameux créateur aurait-il pu cacher ses plus précieux trésors, sinon en un lieu lui étant cher ? Et enfin se profile une piste : lorsqu’il a été interrogé, l’un des membres de la famille a laissé filtrer une information à propos d’un homme ayant rejoint Garrick à son Atelier la veille même de sa « disparition ». Se pourrait-il que l’inconnu soit en possession des écrits recherchés ?

NB : usage de la Main du Scribe pour révéler de potentielles empreintes, puis de l’Œil du Scribe pour identifier l'inconnu. l'étape suivante est la traque et l'élimination de l'homme.

» Rappel des règles
Privilégiez l'action avec des RP qui ne doivent pas dépasser les 300 mots. De plus, la mission, une fois terminée, doit être signalée ici.

Approuvé par le Ministère de la Magie





Le regard méprisant de Snape flotta une seconde dans son esprit, lorsqu'Owen se remémora l'ordre de mission qu'il leur avait transmis. Le sourire condescendant, le ton trainant qui le caractérisait depuis toujours en prime lorsqu'il avait refusé de répondre à toute question de sa part. Lui savait, signifiait-il, et il en était fort aise. Avery avait senti l'avanie latente dans ses paroles, farce à laquelle il avait répondu d'une moue dédaigneuse. Il se fichait bien que Severus lui tienne rigueur de la mort de Potter, qu'il se croie le plus fervent serviteur du Lord, si bien placé dans son estime qu'il se croyait en droit de leur cacher le véritable but de cette mission. Bah. Ce n'était pas ce qui importait pour l'heure. Ce dont ils devaient s'occuper, ce n'était de rien d'autre que la sale besogne dont on les chargeait de s'occuper, lui et cette petite sang bleue de l'aristocratie sorcière. Une gamine d'une pâleur inquiétante, blonde comme les blés. Machine docile et peu loquace, petit robot aux multiples talents dont il n'avait entendu que du bien. Et de ce fait, il s'en méfiait tout particulièrement. Qui était-elle ? Avery coula un regard en biais vers la jeune femme tandis qu'ils parvenaient à l'entrée d'Ollivander's. D'un geste de la baguette, il révéla dans un scintillement éphémère la présence de protections magiques entourant les lieux. Owen grogna sous sa cape, couvrit du regard les alentours. Rares étaient les badauds à courir les rues en pleine nuit, ces temps ci. Seuls les gens malintentionnés s'osaient à ce genre de sortie. Quelle perte de temps. « De quel genre de protections il peut s'agir ? » demanda-t-il, bourru, lassé d'avance. Le Mangemort priait pour que les sorts soient aisés à détruire. S'embourber dans cette traque, à l'aveuglette, était déjà suffisamment ennuyeux. Il comptait sur elle pour sortir une idée de génie. Darja conservait une mine stoïque, à vrai dire il ne l'avait jamais vue arborer aucune autre expression ; une telle impassibilité le laissait dans une perplexité sans fond. Bizarrement, cela l'agaçait. Il avait l'impression d'avoir affaire à une statue animée d'un quelconque sort.

Qu'on en finisse. Il laissa une bonne part du boulot à la jeune femme, apportant son aide lorsqu'il estimait que l'élimination des barrières prenaient trop de temps. Ces dernières finirent par céder après de longue minute à comprendre l'ennemi et à trouver un moyen de le contourner sans alerter qui que ce soit. Ils n'auraient de toute façon pas décollé avant que ce ne soit le cas. Le Lord estimait que les petits papiers et notes personnelles d'Ollivander avaient une chance de se trouver ici. La nouvelle lubie du Maitre lui passait au dessus et, en réalité, il ne savait pas réellement à quoi s'en tenir. Mais, les ordres étaient les ordres. « Allons-y » fit-il tout bas, pénétrant dans l'enceinte interdite du magasin, plongé dans l'obscurité, Valkov sur ses talons. Il ne comprenait toujours pas pourquoi on lui avait collé une telle novice aux basques et cela l'agaçait profondément. À ses yeux, cela ne pouvait signifier qu'une chose ; Avery était rétrogradé au rang de bleu. Il s'était fait niveler vers le bas sans un regard de pitié. Jugement hâtif porté sur la jeune femme qui ne pipait toujours aucun mot, son regard porté sur les lieux plongés dans l'ombre avec un intérêt qui lui échappait. « Lumos ». Une lueur bleuâtre scintilla dans l'air, où voletaient les retombées du carnage qu'avaient fait les insurgés sur les lieux. Des piles de boîtes sans propriétaires occupaient le sol au milieu d'objets non identifiés auxquels il jeta un œil rapide et désintéressé. Dans les tiroirs du comptoir, foule de parchemins ; des listes de marchandises, des bons de commande, de l'administratif qui ne leur servirait à rien. Il y jeta un dernier regard, puis se redressa, scrutant les rayonnages à la recherche d'un quelque chose à se mettre sous la dent. « Bon bon bon. Nous voilà bien avancés. Où se trouve le bureau, si tant est qu'il y en a un dans toute cette misère ? » question rhétorique, il n'attendait aucune réponse de la part de Darja.

Drôle de créature. Objet de sa curiosité, bien malgré lui, en dépit de tout ce qu'il pouvait dire ou penser. Dernier fait notable à afficher au curriculum vitae de la belle n'était autre que la poudre inflammable dont elle avait judicieusement recouvert ces minables insurgés lors de l'exécution des rebuts. Acte dont elle pouvait se parer de fierté, lui-même aurait crâné sans vergogne tant l'idée était tombée à point nommé. Elle les avait sauvés, pour ainsi dire. Avery ne se montra pas plus chaleureux pour autant, visant une bouteille d'encre vide posée à côté de la clochette, qui explosa à quelques mètres de là. Il fit rapidement le tour de la boutique à grands pas, dégageant les obstacles du bout de sa baguette lorsque ceux-ci avaient le malheur de lui barrer le chemin. En toute discrétion, bien évidemment. La conclusion s'offrit rapidement à lui : nul objet ou parchemin de valeur en ces lieux déprimants. Ce chantier n'était qu'un fatras d'inutilités, des monceaux d'objets étranges, tant de curiosités peu susceptibles de les intéresser. « On a rien à faire ici, ça crève les yeux. Tirons-nous. On ferait mieux d'aller directement chez ce malandrin, si sa bicoque est encore trouvable, ce n'est même pas sûr. Ils ont certainement du la planquer par magie. A moins que tu aies trouvé quelque chose ? » eut-il l'obligeance de demander. Il s'adossa à une étagère, d'où plusieurs boîtiers tombèrent au sol dans un grand fracas. Avery n'y accorda pas la moindre attention. « Es-tu toujours aussi inexpressive ou est-ce de te retrouver à faire cette foutue mission avec ma petite personne qui te contrarie ? Bon sang, tu es réfrigérante. Prends le comme un compliment, bien sûr. » lança-t-il, le coin de ses lèvres s'étirant en un sourire caustique alors qu'il la dévisageait, bien conscient qu'une telle attention aurait eu le don de mettre mal à l'aise n'importe qui. Sauf elle.
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Ces derniers jours, Darja avait rapidement pu remarquer que le regard de ses collègues Mangemorts avait quelque peu... changé. Leur manière de s'adresser à elle, même, n'était plus exactement identique. Pour ce qui était de ses aînés, tout du moins, ceux de son âge continuant de la guetter du coin de l’œil avec méfiance, crainte et dédain, certains s'autorisant même à murmurer sur son passage (fort heureusement, ils la connaissaient assez bien pour savoir que ça la laissait de glace, et là était bien le problème). Elle n'aurait su exactement mettre un nom sur cette nouvelle étincelle, ce changement de tonalité. Jamais elle ne se serait risquée à dire qu'ils la respectaient dorénavant, cela aurait été bien présomptueux, et pourtant, ce quelque chose avait fait qu'on lui avait assigné un ordre de mission en compagnie d'Owen Avery, ni plus ni moins, membre du très fermé Cercle des Mangemorts, cumulant bon nombre d'années de service, et il n'avait même pas répliqué. Elle avait l'impression d'avoir été propulsée dans la cour des grands, ce qui l'avait intimidée un instant, peut-être une minute, avant que le vide ne reprenne son règne, regagne son trône. Bien sûr, il ne fallait pas non plus s'attendre à un miracle, et l'on ne pouvait dire qu'Avery se faisait une joie de l'épauler, bien au contraire. Son attitude était empreinte d'agacement et de lassitude, la poussant à se refermer un peu plus sur elle-même, à durcir un peu plus ses traits, à glacer un peu plus son regard. Les membres tendus, sur le qui-vive, prête à en découdre, puisque chez eux, on ne faisait pas dans la dentelle. Les valeurs telles que la solidarité, la sympathie, la transmission des savoirs ? Ça leur collait de la gerbe aux coins des lèvres. Ils arrivèrent bientôt devant la porte de la boutique. Elle pensait que son expérience le pousserait à ouvrir le passage, qu'il userait de ses acquis pour les mener à l'intérieur... il n'en était rien. Elle se retrouva comme une cloche face à une porte surprotégée par des sortilèges. Et elle, les sortilèges, ce n'était pas sa spécialité. Comme tout le monde, par ces temps obscurs, Darja avait appris à se défendre et à attaquer, elle connaissait les bases que son enseignement à Poudlard lui avait inculqué, les sortilèges couramment utilisés dans sa vie quotidienne, professionnelle ou personnelle, ceux en rapport direct avec ses créations, créés en parallèle (comme pour cette fameuse poudre dont tous parlaient, par exemple), mais à part cela... Ce n'était pas son domaine. Elle tiqua donc. A contre cœur, elle glissa sa main sous sa cape, découvrant pantalon en cuir noir, hautes bottes en cuir de dragon, et pull de couleur assortie, l'une de ses tenues de mission, et porta la main à la sacoche qu'elle traînait partout avec elle, élargie par un ensorceleur compétent, contenant de faibles quantités de plusieurs potions. Elle agrippa une fiole à laquelle elle tenait particulièrement : sa réalisation avait été des plus complexes, elle avait dû bien cumuler vingt essais avant d'avoir le moindre résultat concluant, et représentait des semaines de travail, de préparation, de cuisson et de macération – c'est pourquoi elle pestait intérieurement d'avoir à en user ici à cause du manque de bonne volonté de son partenaire. Elle n'avait plus grand-chose de liquide : c'était plutôt une pâte marronnâtre, à l'odeur de suie. Elle l'appliqua sur la poignée à l'aide de la minuscule spatule intégrée au bouchon. Un crépitement se fit bientôt entendre, des bulles se formèrent sur la pâte qui commençait à brûler, fondre, dégouliner, se faisant de plus en plus noire alors qu'elle absorbait la magie à son contact. Le procédé n'était pas des plus rapides, certes, mais laisser Darja découvrir quels étaient les sortilèges qui entravaient leur passage puis les défaire, cela pouvait durer la nuit, voire ne jamais prendre fin. Ce bon vieil Owen, sûrement au comble de l'impatience, finit par jouer de la baguette, faisant craquer les dernières résistances, à son grand soulagement – l'humiliation née de son incompétence avait été évitée de justesse.

Copiant le sortilège d'éclairage de son confrère, elle découvrit avec plaisir la boutique de baguettes d'Ollivander. Les Valkov n'avaient su se départir de leur propre fournisseur de baguettes, et allaient toujours à l'Est pour leurs nouvelles commandes, ce qui expliquait le cœur de la baguette de Darja : une tige de dictame. Contrairement à Avery, visiblement profondément ennuyé par l'environnement dans lequel il évoluait, et pressé d'en finir – il était pratiquement impossible de ne pas le sentir -, elle montrait du respect pour cet endroit plein de magie qui respirait les mystères. Alors que son compagnon d'infortune (puisqu'il semblait souffrir le martyr à ses côtés) s'inquiétait des multiples rouleaux présents sur les lieux, elle avisa les nombreuses boîtes entassées au sol, sur les étagères, ou à d'autres endroits plus incongrus, les secouant dans l'espoir vain d'y percevoir un poids anormal, un contenu surprenant. « Bon bon bon. Nous voilà bien avancés. Où se trouve le bureau, si tant est qu'il y en a un dans toute cette misère ? » Il avança dans le bâtiment avec fracas, alourdissant un peu plus encore l'atmosphère. Il était vrai qu'il n'était pas homme réputé pour sa retenue. La potionniste en savait assez peu, sur lui, tout compte fait, hormis ce que chantaient les légendes urbaines. Elle avait entendu parler de sa folie supposée, de son probable problème de schizophrénie, mais de cela, elle n'en avait encore fait les frais, l'empêchant de se forger une opinion à ce sujet. Il y avait bien une fois, où elle en avait été assez proche, sans qu'aucun contact n'ait été réellement mis en place : c'était précisément à cette exécution de rebuts qui avait eu lieu un peu avant, il leur avait trouvé une porte de sortie en faisant un otage, mais c'était sans compter sur le sentimentalisme qui avait gangrené leurs rangs. Tout ce gâchis, pour des vies sans importance qui leur en ferait finalement perdre plus encore... « On a rien à faire ici, ça crève les yeux. Tirons-nous. On ferait mieux d'aller directement chez ce malandrin, si sa bicoque est encore trouvable, ce n'est même pas sûr. Ils ont certainement du la planquer par magie. A moins que tu aies trouvé quelque chose ? » Agenouillée face à une étagère dont elle explorait les recoins, elle se releva avec l'intention de lui donner une réponse, enfin, mais déjà d'autres mots s'échappaient d'entre ses lèvres, des mots qui lui étaient réellement adressés, plus tranchants. « Es-tu toujours aussi inexpressive ou est-ce de te retrouver à faire cette foutue mission avec ma petite personne qui te contrarie ? Bon sang, tu es réfrigérante. Prends le comme un compliment, bien sûr. » Un rire sec s'échappa de sa bouche, faisant à peine trembler les traits de son visage, étirant tout juste les commissures de ses lèvres. Seul son regard de glace s'embrasa, avant de s'assombrir pour de bon. Il évoquait son plus grand mal, sa plus grande souffrance (le mot était pourtant inadapté), sur le ton de la plaisanterie, persuadé sûrement qu'elle se réjouissait de son état. Tant auraient voulu ne rien ressentir, comme elle, sans comprendre quel était le poids du vide, cette douce ironie. « C'est étonnant, que vous vous préoccupiez de mon confort à vos côtés quand vous avez mis toute votre énergie à me faire sentir à quel point vous préféreriez être ailleurs. » Ses iris se plantèrent dans les siens, lui laissant le loisir d'admirer le monstre, le robot, l'automate. « Pour répondre à votre question, je dirai qu'il est difficile d'éveiller mon intérêt, ce qui n'est nullement un snobisme mais un état de fait... et ce qui revient à en conclure que, oui, presque toujours, donc. Mais merci. » Elle frappa dans ses mains pour que s'envole la poussière qui s'était logée sur sa peau. « Si vous pensez être à même de le supporter, je suis également d'avis de changer de terrain, comme vous l'avez signalé, je doute que nous trouvions quoique ce soit d'intéressant ici. »
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‹ âge : 43
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‹ scolarité : 1971 et 1978
‹ baguette : est en bois d'acacia rigide, possède un cœur en ventricule de dragon et mesure vingt-neuf centimètres.
‹ gallions (ʛ) : 5530
‹ réputation : la magie noire a rongé mon âme, dilué toute conscience, accru ma folie.
‹ particularité : fou.
‹ faits : ma soeur jumelle vit dans mon esprit dérangé, secret dont seuls quelques chanceux ont connaissance, que je suis aussi dérangé que peut l'être un sbire de Voldemort, que je n'hésite jamais à user de violences quand bien même elles ne seraient pas nécessaires, car la souffrance et les hurlements me font vibrer comme aucune autre drogue au monde. Mais qu'elles me sont infligées souvent par la main du Magister elle-même, car dieu sait combien de fois je l'ai déçu au cours de mes années de bons et loyaux (haha) services.
‹ résidence : Herpo Creek, dans la maison de mes parents, vide et délabrée; ruines.
‹ patronus : irréalisable, autrefois une hyène bien qu'elle ne soit apparue qu'une seule et unique fois sous forme reconnaissable.
‹ épouvantard : le baiser du détraqueur.
‹ risèd : la fin de cette insurrection qui amène autant de satisfaction que de souffrance.
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Un rire brut et sans joie accueillit sa mesquinerie. Accessoire habillant son dédain. « C'est étonnant, que vous vous préoccupiez de mon confort à vos côtés quand vous avez mis toute votre énergie à me faire sentir à quel point vous préféreriez être ailleurs. » Un sourcils se hissa au sommet, déchargeant l'étonnement qu'il ressentit face à sa rebuffade. Un amusement sincère teinta ses traits. Selma s'éveilla dans un coin de son esprit, montrant une attention plus piquée pour la situation qui, jusqu'ici, l'ennuyait presque autant que lui (si ce n'était plus). À lui faire sentir ? En quoi cela pouvait-il la blesser, en quoi sa propre irritation pouvait-il la contaminer elle. Crainte enfantine de la part de Darja, que de croire qu'il daignerait partager quoi que ce soit avec sa jeune et mystérieuse compagne.  Ne serait-ce qu'une once de mécontentement. « Pour répondre à votre question, je dirai qu'il est difficile d'éveiller mon intérêt, ce qui n'est nullement un snobisme mais un état de fait... et ce qui revient à en conclure que, oui, presque toujours, donc. Mais merci. » poursuivit-elle. Selma ricana. Avait-elle déjà songé que son snobisme était un état de fait ? « Si vous pensez être à même de le supporter, je suis également d'avis de changer de terrain, comme vous l'avez signalé, je doute que nous trouvions quoique ce soit d'intéressant ici. » Avery se redressa. Fit tournoyer la baguette entre ses doigts, creusa la distance entre eux pour jeter un dernier regard aux rayonnages blindés. Définitivement rien capable de retenir son attention. D'instinct, il sentait que ce qu'ils cherchaient se trouvaient partout sauf ici. C'était une cachette trop évidente, trop banale pour mériter plus que quelques minutes de recherches vaines. Il s'agissait là, simplement de confirmer les doutes. « Aurais-je blessé tes sentiments, petite ? Loin de moi cette intention. » siffla-t-il en sa direction, railleur. « Je pense avoir supporté pire que toi, va. Mais soit, heureux d'avoir ton approbation, sinon. » Owen avait vu sourdre dans le regard de Darja une lueur inhabituelle lorsqu'il l'avait provoquée. Une once de vie, peut-être ? Flammèche éphémère, témoin de la réalité de sa personne. Curieux. Et rassurant, d'une certaine façon, qu'il ait su éveiller un sursaut de personnalité dans l'apparence froide et rigide de la jeune Mangemort. Il ne s'en félicita pas plus longtemps, recentrant son attention sur le but de cette nuit. Rabattant de nouveau la large capuche de la cape sombre qu'il portait sur son visage, Owen lorgna l'extérieur en éteignant sa baguette. La lune faisait briller les pavés humides de pluies estivales tombées un peu plus tôt dans la soirée, mais en dehors de ça, la rue était toujours déserte. Ouvrant de nouveau la porte pour, cette fois, quitter la boutique, il émergea de l'ombre pour se confronter à un autre genre d'obscurité : où aller, à présent. L'évidence s'imposait.

Darja apparut à son tour, vêtue de noir de pied en cap. Tache d'ombre dans la nuit claire, atmosphère lourde et humide qui lui agressait les muqueuses. Le manoir qu'ils allaient gracier de leur honorable présence se trouvait quelques part dans les alentours de Pré-Au-Lard, dans la direction nord-est en partant de la Tête de Sanglier, bar reculé et lugubre. Maigres indications balancées au détour d'une foule d'autres informations dont Snape les avait noyés en leur donnant les dernières recommandations (« Vous ne devriez pas avoir trop de mal » avait-il conclu, sournois). Certain que les lieux, comme toutes les habitations sorcières, étaient entourés de sortilèges de protection, et notamment, de maléfices empêchant quiconque de transplaner dans l'enceinte même du domaine, Owen prit le parti de se rendre directement dans le village attenant. « Allons rendre visite aux Ollivander. » glissa-t-il dans un souffle à l'adresse de la jeune femme à qui il lança leur destination d'une voix atone. Il ne valait, finalement, pas mieux que ce bon vieux Snape, aussi hautain et condescendant que lui. Avery n'avait jamais été garni d'un esprit d'équipe sur développé, et avait cette fâcheuse habitude de n'en faire qu'à sa tête. Bien qu'il en ait pâti plus d'une fois, il continuait à s'obstiner dans son individualisme, considérant la jeune femme plus comme un poids mort, une punition, que comme une véritable coéquipière. « Rendez-vous à la Tête de Sanglier, à Pré-au-Lard » et Owen disparut dans un claquement sec. Quand l'oppression du voyage prit fin, il sentit le sol reprendre consistance sous ses pieds. Il tourna sur lui-même, et accusa d'un regard l'enseigne indiquant qu'ils étaient au bon endroit. La taverne se dressait face à eux, branlante et bancale, minuscule et planquée dans une rue latérale à l'allée principale. Un craquement sonore, et Darja apparut à ses côtés, les lèvres pincées. Le Mangemort lui adressa un vague coup d'oeil, puis posa sa baguette à plat, dans le creux de sa main. « Pointe au nord » fit-il, et il observa l'objet tournoyer dans sa main avant de pointer sur sa droite.

« Il n'aurait pas pu nous donner des indications plus claires, non. Nord est, nord est... » grommela-t-il, entamant le pas, certain que Snape s'amusait beaucoup à les imaginer galérer comme des débutants. Ils quittèrent bientôt le village, Owen avançait à grandes enjambées, que Darja suivait sans trop de mal. Ils ne croisèrent pas un rat. La campagne s'étendait tout autour de Pré-au-Lard, parsemée de quelques baraques éparses. Autant de dents placées au hasard sur cette mâchoire verdoyante. Peu soucieux de briser le silence qui l'enveloppait et, désireux de tuer le temps avant d'arriver à destination, il reprit la conversation où il l'avait laissée, gardant toujours un œil sur leur avancée, tentant de repérer une bâtisse plus imposante que les autres. Il maudit une nouvelle fois Severus, qui les avait lancé à l'aveuglette à la chasse au Manoir Ollivander. « Alors, s'il est difficile d'éveiller ton intérêt, c'est que ce n'est pas impossible... Carboniser des rebuts est-il susceptible de le faire ? Quoi d'autre ? » Malheureusement pour Darja, l’intérêt -tout relatif- du Mangemort était, lui, centré autour de sa jeune partenaire, qu'il se fichait bien de noyer d'interrogations sans fin. Du moins allait-il poursuivre de la sorte jusqu'à ce qu'ils dénichent leur destination. Dans le pire des cas, personne ne peuplerait les lieux et ils auraient simplement à retourner le Manoir de fond en combles, jusqu'à ce qu'ils tombent sur une piste.  Dans le meilleur, il y aurait quelques membres de la famille sur les lieux, à qui soutirer des informations. « Garde l'œil ouvert, on cherche un Manoir certainement bien protégé par une tripotée de sorts. On va encore s'amuser... » Il enchaîna sur le même ton, comme s'il s'était agi du même sujet. « Tu sors tout juste du nid, pas vrai ? Quel âge tu as, vingt-et-un, vingt-deux ans à tout casser ? Un vrai poussin, et pourtant on te confie déjà ce genre de mission. » Nouveau regard interrogateur, lancé en biais. D'où sors-tu Valkov, pour que le Lord te fasse confiance à ce point, à toi plutôt qu'à tous ses autres sbires assurément plus expérimentés que toi ?
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Owen, à sa réponse, s'était fait plus provocant encore, supposant bien qu'à raison, l'avoir heurtée dans ses sentiments. Elle ne réagissait plus, déjà, sa carapace étant venue l'envelopper depuis, rendant difficile toute atteinte à sa personne : murée dans sa fierté, son indifférence maladive retrouvée, elle avait déjà oublié qu'il l'avait effectivement atteinte, et se moquait désormais de son ressenti. Blessé, sentiments, petite. « Que de vilains mots dans votre bouche... » persifla-t-elle en le suivant vers un extérieur hostile, après une dernière marque de dédain de la part du Mangemort.  « Allons rendre visite aux Ollivander. » Elle espérait pourtant ne pas vraiment avoir affaire à eux, ou tout au moins, pas à certains d'entre eux. Comment expliquerait-elle, sinon, à Ardal qu'elle venait piller sa maison ? Vivait-il seulement encore là-bas ? Elle n'en était plus vraiment sûre... Elle avait beau tenir aux dernières bribes d'elle-même qui la rattachaient à son humanité, elle n'était pas certaine pourtant que celles-ci soient assez importantes pour l'y rattacher, qu'elles ne les laisserait pas cramer sur le bûcher des vanités, joyeux feu de joie devant lequel maints fantômes s'octroieraient une dernière danse. « Rendez-vous à la Tête de Sanglier, à Pré-au-Lard » Darja poussa un léger soupir alors qu'Owen disparaissait : elle n'aimait pas particulièrement transplaner, ça lui donnait la nausée. Elle préférait de loin la poudre de cheminette pour ses voyages, quand elle en avait l'occasion, mais lorsque l'on était propulsé dans le feu de l'action, il n'y avait pas à tergiverser : on faisait au plus rapide, on oubliait le confort, et on se précipitait.

En un instant, elle se retrouvait dans un paysage qui avait environné son adolescence : Pré-au-Lard et ses sorties organisées. Il lui semblait que son cœur y retrouvait un peu de légèreté, sans qu'elle ne soit pour autant à même de recomposer les souvenirs heureux qui devaient en être la source. Déjà, Owen s'avançait, aussi lui emboîta-t-elle le pas sans creuser davantage, laissant derrière elle ces réminiscences volatiles. Ils pénétrèrent la campagne environnante, la température baissant alors encore d'un degré, la faisant resserrer sur elle sa cape dans un frémissement. Avery continuait de râler auprès d'elle, fidèle à la ligne directrice qu'il avait suivie depuis le début de leur excursion, cette fois à propos d'indications trop faibles que leur auraient donné Snape. Ils s'enfonçaient dans la nuit noire et silencieuse, mais son compagnon n'appréciait visiblement pas la situation : ses questions intrusives se firent bientôt à nouveau entendre, brisant l'atmosphère paisible – ou glauque, selon – qui les enveloppait jusque-là. « Alors, s'il est difficile d'éveiller ton intérêt, c'est que ce n'est pas impossible... Carboniser des rebuts est-il susceptible de le faire ? Quoi d'autre ? » Il était vrai que son petit show avait éveillé son intérêt, néanmoins, cela n'avait pas tant à voir avec l'exécution de masse dont on pouvait la considérer responsable. Cela n'avait à voir qu'avec les potions, ses expériences, leurs répercussions, leurs succès, leurs échecs, les siens, en définitive... Ce n'était pourtant pas ce que tous ces seigneurs du mal avides de tortures et d'empilements de cadavres avaient envie d'entendre, et de cela, elle en avait parfaitement conscience. Un rictus déforma ses lèvres – était-ce l'ombre d'un sourire ? « Ai-je l'air d'être femme à me dévoiler dès le premier tête-à-tête ?... » Cette pitoyable tentative de s'échapper à l'aide d'un soupçon de plaisanterie et de charme ne la mènerait sûrement pas bien loin, mais elle n'avait rien trouvé de mieux afin de se soutirer à ses interrogations dérangeantes dans ce qu'elles avaient... d'intime. Il quémanda son attention avant de chercher à la troubler à nouveau. Le répit n'avait pas été long. « Tu sors tout juste du nid, pas vrai ? Quel âge tu as, vingt-et-un, vingt-deux ans à tout casser ? Un vrai poussin, et pourtant on te confie déjà ce genre de mission. »  La voilà, la question qu'elle lisait sur les visages des aînés dans sa situation, dans leurs regards méprisants, celle qu'ils n'osaient pas poser mais ne pensaient pas moins, s'imaginant alors leur propre réponse, quand même elle n'aurait su la donner. « Plutôt juste, vingt-quatre. Vous êtes doué, je ne saurai dire si vous avez quarante ou cinquante ans. » tenta-t-elle de dire le plus platement possible, bien que ce soit plus par provocation qu'autre chose, en vérité.« Pour poursuivre sur les a priori que vous affectionnez tant, la plupart de vos semblables vous répondraient sûrement qu'être issue d'une famille entièrement Mangemorte, qui a traversé le continent pour rejoindre le Lord en abandonnant ses privilèges, aide énormément. » Il était aisé de deviner ce qu'il se murmurait à son égard, les « semblables » en question étant plutôt prévisibles : jalousie, envie et orgueil gangrenaient leurs rangs, on se plaçait derrière plus fort que soi pour asseoir sa situation personnelle... La vérité ? Elle n'avait rien fait, rien demandé. Elle avait voulu qu'on lui foute la paix, n'avait fait que jouer le jeu du bon petit soldat afin de parvenir à ses fins, mais s'était faite piéger à son propre manège : l'actrice avait été si convaincante qu'on avait renouvelé son contrat, encore et encore, et la figurante d'antan avait aujourd'hui décroché disons... un second rôle plutôt correct. « Et vous, alors, quelle est votre histoire ? Nous ne sommes pas à égalité, dans votre petit... je ne sais ce que c'est, exactement. Un jeu ? Un interrogatoire ? Une simple tentative de faire ma connaissance – ne rêvons pas ? Vous semblez en savoir assez sur moi pour que cela devienne amusant, j'aimerai pouvoir en dire autant. Dites-moi donc, par exemple, comment on la gagne, normalement, cette place, ce que vous avez fait pour la mériter. » Ce n'était pas tout à fait vrai, par ailleurs : elle avait peut-être elle aussi une ou deux informations qu'elle pourrait user contre lui, des on-dit qui se mêleraient bien à la partie, mais elle trouvait ça si mesquin... ça l'ennuyait d'avance. Sans compter sur le fait qu'elle préférait mille fois l'entendre parler de lui plutôt que d'elle – ça économiserait sa salive, pourtant il n'était pas sûr qu'il prendrait un ticket pour le tour qu'elle lui proposait.

Alors qu'elle commençait à se demander si on ne les avait pas envoyé dans la mauvaise direction, si on ne se fichait pas tout simplement d'eux – ce qui expliquerait sa présence ici, et peut-être était-ce réellement un interrogatoire ? -, elle s'immobilisa, quand se dessinât sous ses yeux une grande bâtisse, du moins plus grande que la plupart des bicoques qu'ils avaient croisées dans les environs, comprenant une petite dépendance. Le jardin n'était pas très grand, c'était presque comme si la grille qui entourait la demeure se trouvait directement après la porte, du moins était-ce ce qui lui apparaissait de là où elle se trouvait. La demoiselle fronça les sourcils. « Est-ce possible que ce soit celle-là, et que notre soif d'aventure nous ait fait pensé à une quête plus difficile que ce qu'elle est réellement ? » Il l'avait briefée sur des sorts complexes, et elle s'attendait à devoir faire tomber maints sortilèges avant de trouver la maison des Ollivander au milieu de cette cambrousse. Mais celle-là pourrait correspondre, n'est-ce pas ?
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HUNTED • running man
Owen Avery
Owen Avery
‹ inscription : 21/07/2015
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‹ crédits : whorecrux <3.
‹ dialogues : #006666 (owen) #A0A0A0 (selma)
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‹ âge : 43
‹ occupation : dans l'ombre du Magister.
‹ maison : serpentard
‹ scolarité : 1971 et 1978
‹ baguette : est en bois d'acacia rigide, possède un cœur en ventricule de dragon et mesure vingt-neuf centimètres.
‹ gallions (ʛ) : 5530
‹ réputation : la magie noire a rongé mon âme, dilué toute conscience, accru ma folie.
‹ particularité : fou.
‹ faits : ma soeur jumelle vit dans mon esprit dérangé, secret dont seuls quelques chanceux ont connaissance, que je suis aussi dérangé que peut l'être un sbire de Voldemort, que je n'hésite jamais à user de violences quand bien même elles ne seraient pas nécessaires, car la souffrance et les hurlements me font vibrer comme aucune autre drogue au monde. Mais qu'elles me sont infligées souvent par la main du Magister elle-même, car dieu sait combien de fois je l'ai déçu au cours de mes années de bons et loyaux (haha) services.
‹ résidence : Herpo Creek, dans la maison de mes parents, vide et délabrée; ruines.
‹ patronus : irréalisable, autrefois une hyène bien qu'elle ne soit apparue qu'une seule et unique fois sous forme reconnaissable.
‹ épouvantard : le baiser du détraqueur.
‹ risèd : la fin de cette insurrection qui amène autant de satisfaction que de souffrance.
http://www.smoking-ruins.com/t2376-it-s-just-the-night-in-my-vei
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 « Ai-je l'air d'être femme à me dévoiler dès le premier tête-à-tête ?... » Charmé par une sorcière de presque vingt ans sa cadette ? Trop beau pour être vrai. Il poursuivit, se retenant tout juste de répliquer sur le même ton, s'enquit justement de son âge, interrogation à laquelle Valkov répondit avec un mordant surprenant. « Plutôt juste, vingt-quatre. Vous êtes doué, je ne saurai dire si vous avez quarante ou cinquante ans. » Il ne savait pas bien s'il devait le prendre à la bonne ou se renfrogner. Le temps et les épreuves l'avaient peut-être marqué... un peu... mais pas au point d'ajouter dix bonnes années à son compteur (du moins l'espérait-il). Valkov non plus n'échapperait pas à cette fichue vieillesse qui les guettait tous au bout du chemin, et si à ce jour elle était encore une fine fleur délicate au visage intact et délectable, elle aussi finirait par se rabougrir et plus personne ne saurait lui donner un âge à elle non plus, songea-t-il avec amertume, un poil vexé. Si elle vivait jusque là, étant donné le taux de survie désastreux des jeunes pousses ces derniers temps. « Pour poursuivre sur les a priori que vous affectionnez tant, la plupart de vos semblables vous répondraient sûrement qu'être issue d'une famille entièrement Mangemorte, qui a traversé le continent pour rejoindre le Lord en abandonnant ses privilèges, aide énormément. » Pour l'avoir vue de glace et implacable un si grand nombre de fois avant de se retrouver à ses côtés, il la trouvait soudain bien loquace -et c'était tant mieux, autant s'ennuyer le moins possible en attendant d'arriver au but. Les a priori peuplaient sa vie et jonchaient ses pensées, c'était un fait. Il doutait sincèrement qu'elle n'en ait pas quelques uns dans les recoins de sa petite tête. Haussement d'épaules. L'aide familiale avait son importance, certes, mais elle n'était pas là que grâce à la réputation de ses congénères. À nouveau, il se demanda si ce n'était pas plutôt lui qui était méchamment descendu dans l'estime déjà réduite du Maître. « Et vous, alors, quelle est votre histoire ? Nous ne sommes pas à égalité, dans votre petit... je ne sais ce que c'est, exactement. Un jeu ? Un interrogatoire ? » Un rire accueillit les soupçons de Darja. Et comment, un jeu diablement divertissant, même. « Dites-moi donc, par exemple, comment on la gagne, normalement, cette place, ce que vous avez fait pour la mériter. » Si elle savait, d'ailleurs ça l'étonnait qu'elle paraisse l'estimer bien plus que la plupart de ses collègues. L’ego enflé comme une baudruche, il soupira. « Pourquoi vouloir connaître ma vie ? Les on dit à mon propos ne suffisent-ils pas ? » Et il n'avait jamais voulu se placer sur un pied d'égalité avec cette enfant. « Ce n'est pas si impensable d'essayer de faire connaissance, si ? » Si. D'accord, personne n'y croyait. « Je ne sais rien de toi en dehors de ce que j'ai pu voir, considère ça comme de la curiosité. » Malsaine, envahissante, tout ce qu'elle voulait. De la simple curiosité et un délicieux passe temps que de la faire causer. Quant à sa place dans la hiérarchie des Mangemorts, elle était risible et en constante régression. Il n'allait certainement pas s'aventurer à le lui dire, d'autant qu'elle ne semblait pas en être consciente contrairement à d'autres qui s'en amusaient cruellement. « Les longues années de service aident. » Malgré les erreurs. « Tu es en bonne voie pour prendre notre place. » railla-t-il. La relève était assurée, songeait-il. Au moins une jeune recrue en qui il sentait du potentiel.

Et enfin, leur objectif se dressa devant eux, imposant. Faites péter la bièrraubeurre, ils ne s'étaient finalement pas perdus. Avery se redressa, arbora une expression farouche. Il s'agissait de bien se comporter. De ne pas se montrer plus désagréable que nécessaire. Il pouvait y arriver. Il comptait surtout sur sa compagne pour jouer le rôle de l'invitée aimable, en fait. Ironique à bien y regarder, tant l'un et l'autre étaient froids et peu sociables. Avery acquiesça à la remarque de Valkov. Tous deux s'avancèrent devant le portail qui s'ouvrit sans qu'ils aient besoin de s'annoncer ; l'allée était bien entretenue, et le bâtiment respirait la richesse et la classe anglaise. Ce fut la dépendance (l'atelier), qui retint surtout son attention. Il leur faudrait y faire un tour, si on leur en donnait l'occasion. Ils montèrent une a une les marches menant à l'entrée. La porte s'ouvrit à son tour, et le propriétaire des lieux, Ascleus Ollivander, leur adressa un signe de tête bref mais entendu. « Je vous avais vus arriver. Entrez. » Owen sut se fendre d'un sourire de circonstance et laissa passer Darja devant lui, planqué derrière son faciès angélique histoire d'en profiter pour jeter un œil autour de lui en toute impunité. Non, il ne s'assurait pas qu'Eithne (cette vieille dragonne) n'était pas dans le coin. Quoique ça l'arrangeait beaucoup si elle pouvait effectivement être absente. « Que peut-on faire pour vous ? » demanda leur hôte d'un ton un poil réfrigérant. « Excusez-nous pour cette intrusion à une heure si tardive... Nous avons reçu une missive ce matin même vous accusant -votre famille, de mener des expériences illicites. » Ascleus hocha la tête après avoir entendu la raison de leur présence, sourcils froncés. « C'est une simple formalité, rien d'inquiétant. Soyez certain que le Magister ne nourrit pas réellement de tels soupçons à votre égard. » Sourire convenant, mielleux à souhait. Merlin que ça ne lui allait pas... Tout ça demandait beaucoup trop de civilité à son goût. Repérer les lieux allait se révéler assez simple, en fin de compte. Il suffisait d'un simple tour de la maison, un petit passage par l'atelier, le bureau peut-être. Le plus compliqué serait de savoir où pouvaient bien se trouver les fichues notes de Garrick Ollivander qui intéressaient tant le Maître. « Je vois. Vous êtes venus fouiller la Maison, dans ce cas ? » Demande prudente. « Juste visiter. S'assurer que tout est en ordre, mais je suis certain qu'il n'y aura rien à signaler. » Evidemment. Pas de fouille pour les membres de l'Elite. On réservait cela aux traîtres, d'autant que tout cela n'était qu'un foutu mensonge déguisant leur but véritable. Il repensa à la Main du Scribe que Darja gardait sur elle, sur laquelle ils pouvaient compter si besoin. Tracer quelqu'un, n'importe qui, susceptible de les mener aux précieux documents.
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A présent qu'elle commençait à s'extirper du jeu, que ce dernier se mettait à perdre de son intérêt, ses multiples alarmes s'étaient mises à sonner, vrombissantes, éveillant des sens qu'elle n'avait jusque-là pas exploité à leur maximum. La tête lui tournait d'être soudainement réquisitionnée de toutes parts, et l'afflux de pensées, cette vague dévorante qui s'écrasait sur les parois trop étroites de son crâne, et le doux parfum de la paranoïa qui l'enivrait, la rendait fébrile. Lorsqu'un Mangemort cherchait à être gentil, elle savait d'expérience que le danger était bien présent. « Quels on-dit ? » Alors, c'était à son tour de faire l'idiote, puisqu'il l'y poussait, qu'il la cherchait, qu'il se foutait définitivement d'elle. Elle se détachait, se perdait. Son regard s'était voilé, elle s'était extirpée de leur joute verbale et était retournée s'enfermer dans sa tour d'ébène, réactivant des murailles que trop peu savaient faire céder.  « Je ne sais rien de toi en dehors de ce que j'ai pu voir »... C'était pour la plupart bien assez. Bien assez pour ne pas chercher à creuser, pour ne pas trop s'approcher. Et si elle aurait pu être séduite par le fait que, de toute évidence, il ne paraissait pas effrayé, qu'il ne cherche pas à dévoiler le monstre qui sommeillait en elle, c'était autre chose, qui la dérangeait... Elle n'aurait su dire quoi, mettre un mot sur ce sentiment qui l'avait prise soudain, lui enserrant la gorge, coupant son souffle, la poussant à l'épier du coin de l’œil  comme si elle craignait qu'il la fasse tomber. En définitive, elle étouffait. Cette proximité, toutes ces paroles échangées, cette intrusion dans sa vie avaient eu raison d'elle, et de sa santé mentale en cet instant précis.

Heureusement pour les deux collaborateurs, ils venaient d'arriver au Manoir des Ollivander, celui qu'ils cherchaient depuis un moment maintenant, la fin de leur mission, espérons-le. La porte s'ouvrit avant qu'ils n'aient eu à signaler leur présence, les annonçant comme d'ores et déjà repérés. C'est Ascleus Ollivander qui venait de les saluer et leur offrir une entrée. Voilà que se profilait un autre des avantages que lui procurait l'appartenance à la famille Valkov : elle connaissait la plupart des familles de Sang-Purs, et avait grandi auprès d'elles. Si elle n'était pas l'enfant chérie d'une nation, elle connaissait au moins toutes leurs coutumes, leurs secrets, leurs manières de faire, et sans avoir à prononcer le moindre mot, elle était ici en égale. Alors elle laissa Owen s'introduire et dans la demeure et auprès du patriarche Ollivander, puis s'éloigner, avant de prendre la parole. « Bonjour, Ascleus. - Darja. » De la famille Ollivander, Darja connaissait surtout Ardal, l'un des jumeaux. Nyssandra, leur aînée, fréquentait Aramis, un « ami » (elle ne savait exactement où en était leur relation trop complexe) des premiers pas. Pour ce qui était du reste de la famille, leur fréquentation se « limitait » aux nombreuses réunions de la bonne société, les Ollivander étant définitivement trop neutres pour les tempétueux Valkov. « Votre nom sort fréquemment, ces derniers temps... » lâcha-t-elle d'une voix douce. « Comment suis-je supposé prendre cela ? - Ce n'est en rien incriminant, assurément. Je voulais simplement dire que ça devait être épuisant, et qu'il serait bien pour tout le monde si l'on pouvait connaître une avancée concernant le dossier sur Garrick... Il nous serait alors plus facile d'éviter ce genre de... désagréments.  Personnellement, c'est ma priorité. Je sais très bien que nous ne trouverons rien contre vous ici, mais peut-être pourrions-nous en profiter pour chercher de nouveaux éléments concernant cette affaire ? Je sais que ça a déjà été fait, mais qui sait ? » Le père Ollivander la toisa comme s'il cherchait à savoir si l'enfant était sincère ou non. Elle ne laissa pas sa méfiance prendre trop d'importance. « J'ai grandi auprès de vos enfants. Si je peux vous aider, tant que c'est dans mes moyens, je le ferai. » En cela, elle était sincère, bien que ce ne soit pas exactement ce que l'on pouvait appeler communément et avec une grande naïveté de l'altruisme. « Laissez-nous jeter un coup d'oeil aux locaux de Garrick, s'il vous plaît. » Son regard glissa vers son partenaire qui cherchait encore, analysait les lieux, les mémorisait peut-être. Sous l'oeil de ce cher Ollivander, ils n'auraient pas beaucoup de marge de manœuvre. Il ne leur dirait pas grand-chose de cette affaire familiale que les générations successives n''étaient parvenues à entacher, et il ne trahirait certainement pas leur Grand Secret. Alors, il fallait passer à autre chose. Alors, il fallait jouer autrement. C'était cette carte là, qu'elle avait tirée, qu'elle essayait d'exposer. Rien ne prédisait encore que ça allait fonctionner...
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Owen Avery
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« Bonjour, Ascleus- Darja. » Owen assista aux présentations cordiales avec une politesse teintée d'ennui. D'abord surpris de découvrir que le bonhomme entretenait des relations assez amicales avec la jeune femme pour l'appeler par son prénom, il se demanda ensuite à quel moment un détail aussi futile et désuet aurait pu l'intéresser avant ce jour. Les mondanités et les liens qui se créaient entre les membres de la haute société sorcière le touchaient de si loin. Il laissa la jeune femme mener le jeu des explications puisqu'elle avait déjà une longueur d'avance, tartiner une bonne couche d'amabilité par dessus son entrée en mise un peu abrupte. Les mains enfoncées dans les poches, il promenait un regard indolent sur le décors fastueux dans lequel évoluait la famille Ollivander. Il écoutait d'une oreille distraite le laïus réconfortant de Valkov, s'occupait en scrutant les moindres recoins de la pièce où ils se trouvaient sous l’œil méfiant d'Ascleus. Le discours de Darja contrastait avec l'attitude d'Avery qui, une fois de plus, ne faisait pas grand cas de ses hôtes. Trop heureux de ne pas avoir à faire bonne figure plus que nécessaire, il tournait lentement autour de la pièce jusqu'à ce qu'il entende Darja parvenir à poser délicatement sa requête. À ce moment là seulement, il se rapprocha de nouveau de l'hôte de maison, un demi sourire collé aux lèvres, qui se voulait amical mais qui, en réalité, ressemblait plutôt à un rictus mal déguisé. Ascleus le toisa avec plus de méfiance encore après avoir entendu la raison de leur présence. Tous les jolis mots du monde ne pouvaient masquer la réalité, et leur désir de voir les affaires de Garrick semblait avoir éveillé un soupçon en lui. « Laissez-nous jeter un coup d'oeil aux locaux de Garrick, s'il vous plaît. »

Ascleus parût sur le point de refuser. Avery ne saurait jamais ce qui le fit céder et peu lui importait. Un sourire satisfait étira ses lèvres quand leur hôte hocha lentement la tête et leur fit signe de le suivre. « Vous comprenez que certains secrets doivent le rester, même dans ces circonstances. » Avery jeta un regard imperturbable à l'homme sans se donner la peine de hocher la tête. Il attendait simplement qu'il les mène à l'atelier du baguettiste. Faire preuve de politesse et de patience l'agaçait profondément. Ce n'était pas dans ses habitudes et cela se ressentait cruellement : l'ambiance n'était pas à la détente ni à la discussion. Sans un mot de plus, Ollivander les mena à travers un dédale de couloirs. À chaque porte qu'ils dépassaient, Ascleus les gratifiait d'un commentaire sur ce qui s'y trouvait derrière ; la cuisine, le petit salon, la grande bibliothèque. Cette dernière retint l'attention d'Avery, mais avant qu'il n'exige d'y entrer, Ascleus s'arrêta devant une dernière porte close : « Là se trouve le bureau de Garrick. J'imagine que vous voudrez commencer par là. » D'un coup de baguette il déverrouilla la porte et ouvrit grand devant eux avant de s'effacer pour les laisser entrer. « Merci » La bonne volonté d'Ascleus le surprenait mais n'était pas pour lui déplaire. Ils pénétrèrent l'un après l'autre dans le vaste bureau, en silence ; la pièce était aussi bien entretenue que le reste de la demeure, Owen se demanda si le fils avait investi les lieux après la disparition du père. Qu'importait. Il s'approcha du bureau et avisa, légèrement dépité, la quantité de données qui se trouvait un peu partout -et qu'ils n'auraient jamais le temps (ni la patience en ce qui le concernait) d'analyser en entier. « Vous savez, d'autres personnes ont déjà passé tout ça au crible il y a longtemps. Rien n'a été trouvé.  - Hm. » Que dire de plus, il savait déjà tout ça, et il ne pouvait décemment lui lancer qu'en fait la disparition de Garrick Ollivander l'intéressait autant que la couleur des chaussettes du balafré. Il ne pouvait pas lui dire qu'en vérité, ce qu'il voulait, ce n'était pas ses correspondances, ni ses relevés de comptes, encore moins les archives de ventes qu'il avait tenues au propre toutes ces années et parfaitement conservées. Rien de tout ça ne les intéressait.

« Alors, vous n'avez trouvé aucune autre piste à son sujet depuis tout ce temps ? » Le ton avait cet éclat désespéré qui poussa Avery à se retourner et à faire face à Ascleus. « Non. Ils estiment que le travail n'a pas été fait correctement la dernière fois et mérite une revue. Une information a pu passer à la trappe bien sûr. » Owen passa une main derrière sa nuque, tandis que Darja jetait à son tour un regard aux affaires.« Son atelier a-t-il été fouillé la dernière fois ? » Ascleus fronça les sourcils. « Évidemment. Rien n'a été laissé de côté. Certains ont laissé entendre que son enlèvement avait eu pour but de s'approprier certains secrets de fabrication des baguettes. Des Insurgés en quête de réponses... » La suite demeura en suspens. C'était l'excuse servie, bien sûr. Garrick Ollivander avait été kidnappé pour son savoir par des rebelles. C'était un mensonge confortable. Personne ne devait apprendre qu'en réalité, il avait été détenu par le Magister lui-même avant sa prise de pouvoir. Ni Valkov ni lui ne seraient ici aujourd'hui s'il ne s'était pas enfui au nez et à la barbe de ses geôliers. Avery manqua de frissonner en se remémorant la colère du Seigneur des Ténèbres lorsqu'il avait appris sa fuite. Ça avait été terrible, pour tout le monde. Terrible.

Darja plaçait quelques paroles ici et là de sa voix claire et féminine, mettant leur hôte plus en confiance. L'atmosphère se détendait, et c'est ainsi qu'Owen eut le plaisir d'entendre, à un moment donné qu'un homme s'était trouvé ici avant la disparition de Garrick. Avery fixa brusquement son regard sur Ollivander, guettant la vérité sur son visage. « Que voulez-vous dire ? Quelqu'un a rendu visite à votre père la veille ? » Oui, oui en effet, mais pour quoi faire ça il n'en savait rien, la visite ne l'avait pas perturbé avant ce jour, avant que quelqu'un s'y intéresse et ça ne lui revenait en mémoire que maintenant. Avery fouilla dans ses pensées à la recherche d'une mention de cet inconnu rendant visite au disparu peu de temps avant qu'il ne s'évapore dans la nature. Personne n'avait fait allusion à un tel fait, et une sensation de triomphe commençait à pointer son nez jusqu'à ce qu'il se raisonne : mieux valait ne pas s'emballer pour rien. Ascleus continua brièvement sur le sujet, leur révélant par la suite que l'inconnu s'était rendu avec Garrick dans son atelier, qu'ils y étaient restés quelques heures puis qu'il était parti, aussi simplement qu'il était arrivé. Garrick recevait rarement mais quand il le faisait, aucun ne se souciait de mettre son nez dans ses affaires. Le lendemain, le patriarche était parti à son tour. Le degré de respect qui unissait cette famille aurait du lui en  inspirer un minimum. Avery n'en ressentit qu'exaspération et effarement. « Il faut que l'on aille voir l'atelier. »

Il fallait absolument qu'ils obtiennent une empreinte, une piste, n'importe quoi qui les mènerait à cet inconnu. Ascleus ne semblait sincèrement pas en savoir plus que ce qu'il leur disait. Mais le mystérieux visiteur avait certainement bien plus de choses à leur raconter. Il leur fallait un indice, une nouvelle étape. Ils ne pouvaient se permettre d'échouer, de ça au moins Avery avait pleinement conscience. Après un ultime regard, imperturbable et pétillant d'intelligence, Ascleus céda : « Il se trouve dans la dépendance, à l'extérieur. Suivez-moi. »
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Il fallait admettre que, malgré sa tentative désespérée, elle n'avait pas vraiment espéré voir une réponse affirmative conclure sa requête. Aussi, lorsque Ascleus les guida vers les locaux, elle demeura stupéfaite, au point de ne pas redémarrer tout de suite, laissant les premières secondes la figer sur place. Mise en confiance par cette réaction pour le moins inattendue et par la bonne réception d'Ascleus, elle rejoint finalement le duo de tête d'un pas empressé, jette un coup d’œil à son partenaire aux allures rustres, craignant de voir les portes se refermer au moindre mot déplacé. Bien qu'elle ait toujours soigneusement évité les démonstrations de puissances des « Grandes », comme elle aimait les appeler, les familles de l’Élite, bien qu'elle ait fuit autant que possible les réceptions, les fastes, et les diverses célébrations, et remis les codes en question un trop grand nombre de fois, il n'en restait pas moins qu'elle les connaissait sur le bout des doigts, même si elle avait jadis pu prétendre que ce n'était pas le cas, que sa mémoire flanchait, qu'elle ne comprenait pas ce qu'on lui demandait là. C'est plus fort qu'elle, elle craint, à ce moment-là, que son château de cartes s'effondre, qu'un mot vienne à bout de la soudaine collaboration de Papa Ollivander. Est-ce de la prétention ? Elle se pose la question, juste un instant. Chacun ses forces, après tout, finit-elle par conclure, comme si cela résolvait tout, balayant les interrogations naissantes, dérangeantes. Si Darja pouvait facilement échanger des politesses malgré sa première allure froide, on n'irait sûrement pas lui demander pour autant de se plonger dans l'intimité d'un autre, de s'intéresser à qui que ce soit, de feindre une amitié profonde dont elle peinait à saisir la signification.

Owen devait la surprendre pourtant, à son tour. Alors que l'inquiétude de leur hôte transperçait une nouvelle fois, le Mangemort sut finalement se ressaisir et prendre un air vraiment concerné, lui répondre avec intérêt. Entre ces légères vagues de surprise, de soulagement, et de révolte, sa journée était presque intéressante, décidément, oui, presque. Et elle devait le devenir plus encore, pour leur mission tout du moins, tourner à leur avantage, cette maison, cette famille, leur livrant doucement leurs mystères. Tandis qu'elle poursuivait son petit jeu d'insouciance, sa plongée dans un rôle de it-girl de la société sorcière qu'elle abhorrait, quelques mots vinrent en effet tinter, nouvel espoir, à ses oreilles, et visiblement à celles d'Avery également, puisque celui-ci s'empressa de répliquer, réclamant qu'on les mène là où avaient discuté les deux hommes, à savoir donc à l'atelier de Garrick Ollivander. Etait-ce possible, qu'une information de cette importance ait échappé à leur vigilance ? Que quelqu'un se soit entretenu avec le vieillard la veille au soir et qu'ils n'en aient jamais rien su ? Et, mieux, y avait-il la moindre chance, aussi infime soit-elle, qu'il s'agisse d'une révélation capitale pour l'avancement de leur « enquête », que ce mystérieux inconnu ait un lien avec les documents qu'ils recherchaient ? Les probabilités étaient minces, mais étant donné que c'était un élément nouveau, et que tous les autres déjà rapportés n'avaient abouti, c'était là la meilleure piste qu'ils avaient, si ce n'était, en réalité, la seule.

Il fallait donc sortir, rejoindre la dépendance, l'atelier. La fraîcheur la raviva quelque peu, alors qu'elle s'était laissée plongée dans l'ennui des mondanités. Finalement, ils poussèrent la porte de l'endroit. Exception faite des monceaux de paperasse plus importants encore, ça lui rappelait un peu la boutique qu'ils avaient visitée plus tôt (à moins que ce ne soit l'odeur qui lui fasse faire ce rapprochement), en moins glauque, aussi, même si elle pensait parfois sentir le regard réprobateur d'une projection astrale de Garrick Ollivander dans son dos, outré, la pesanteur de cette mission d'une fausseté à toute épreuve, mais ce n'était sûrement que l'insinuation d'une once de culpabilité à l'idée de tous ces mensonges, de ces émotions feintes, une culpabilité qui ne la rongerait pourtant pas trop ce soir, au moment d'aller dormir, elle le savait. Ce n'était qu'une mouche désobligeante qui se dandinait sous son nez, qu'elle chasserait sèchement d'un revers de la main, pour ne plus en entendre parler, pour ne plus laisser les voix chuchoter. Un tour de la pièce changea sa première impression et parvint à la captiver : derrière l'une des portes, une réserve d'ingrédients, partout, et elle dût faire taire la potionniste en elle qui rêvait de tous les découvrir, de pouvoir les comparer à sa propre collection.

Darja sortit de là dès qu'elle parvint à se faire une raison, et après un regard entendu vers Owen Avery, elle s'approcha des premiers monticules de papier et extirpa de sa poche une petite fiole sombre, qu'elle porta à son œil afin de vérifier que le contenu était bien stabilisé. Si la Main du Scribe n'était pas une potion dangereuse à proprement parler – elle attaquait vos libertés sans attenter clairement à votre vie - , elle n'en était pas moins d'une difficulté considérable, et elle avait dû procéder à de multiples essais avant de parvenir à en réaliser une dont l'effet pouvait lui sembler convenable, et encore, c'était sans compter sur l'aide qu'elle avait reçu pour réviser la formule. La slave d'origine laissa s'écouler quelques gouttes ça et là, se délectant de voir le liquide glisser sur la feuille, absorbant les courbes incrustées d'une peau qui n'avait fait que glisser délicatement sur la fragile matière, puis elle enregistra les diverses empreintes qu'elle pouvait récolter du bout de sa baguette. C'était Owen qui avait l'Oeil du Scribe, et par conséquent, la clé de l'identité de toutes ces traces désormais imprimées sur le papier, tous ces noms qu'il faudrait trier, jusqu'à tomber sur un éventuel de suspect. « A toi de jouer. » lâcha-t-elle avec un semblant de sourire, un soupçon d'excitation la tenant alors qu'il lui semblait qu'elle était si près du but, du but de cette mission qu'elle pensait perdue d'avance, mais aussi extrêmement soulagée de ne pas avoir à se taper la paperasse, le passage en revue des dossiers... Après tout, elle en avait assez fait avec la concoction.
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HUNTED • running man
Owen Avery
Owen Avery
‹ inscription : 21/07/2015
‹ messages : 1765
‹ crédits : whorecrux <3.
‹ dialogues : #006666 (owen) #A0A0A0 (selma)
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‹ âge : 43
‹ occupation : dans l'ombre du Magister.
‹ maison : serpentard
‹ scolarité : 1971 et 1978
‹ baguette : est en bois d'acacia rigide, possède un cœur en ventricule de dragon et mesure vingt-neuf centimètres.
‹ gallions (ʛ) : 5530
‹ réputation : la magie noire a rongé mon âme, dilué toute conscience, accru ma folie.
‹ particularité : fou.
‹ faits : ma soeur jumelle vit dans mon esprit dérangé, secret dont seuls quelques chanceux ont connaissance, que je suis aussi dérangé que peut l'être un sbire de Voldemort, que je n'hésite jamais à user de violences quand bien même elles ne seraient pas nécessaires, car la souffrance et les hurlements me font vibrer comme aucune autre drogue au monde. Mais qu'elles me sont infligées souvent par la main du Magister elle-même, car dieu sait combien de fois je l'ai déçu au cours de mes années de bons et loyaux (haha) services.
‹ résidence : Herpo Creek, dans la maison de mes parents, vide et délabrée; ruines.
‹ patronus : irréalisable, autrefois une hyène bien qu'elle ne soit apparue qu'une seule et unique fois sous forme reconnaissable.
‹ épouvantard : le baiser du détraqueur.
‹ risèd : la fin de cette insurrection qui amène autant de satisfaction que de souffrance.
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Ollivander parut paniqué et un poil agacé en voyant Valkov renverser de la potion sombre sur ses précieux documents. « Pas d'inquiétude, vos affaires n'en garderont aucune séquelle » le tranquillisa-t-il d'un ton sec. « Il aurait été plus poli d'expliquer à notre hôte ce que nous faisons avant de salir ses papiers, Valkov » s'amusa-t-il à lui faire remarquer, un léger rictus au coin des lèvres, le ton faussement moralisateur. Son regard brillait d'une lueur moqueuse.
L'utilisation de la Main du Scribe n'était pas une première pour Owen ; voir le liquide sombre courir comme une entité vivante sur les papiers étalés un peu partout dans l'atelier lui rappela les interrogatoires des rebelles, les examens harassants qu'ils faisaient subir aux malheureux Insurgés, ces imbéciles. Merlin, comme il les haïssait. Le nombre assez conséquent de victime sondées suggérait un peu plus de chance pour eux de tomber sur une identité fiable, exploitable. « A toi de jouer. » La familiarité avec laquelle Darja s'adressa à lui le fit tiquer ; il se contenta de l'ignorer, conscient de la présence d'Ascleus derrière eux. Admonester une jeune sang-pur en pleine missions sous le regard acéré de leur hôte ne faisait pas propre. Ce dernier surveillait le moindre de leurs faits et gestes, inquiets à l'idée que quelque secret soit emporté par mégarde. « Avez-vous l'autorisation de vous servir de ce genre de chose ici ? » demanda-t-il en s'approchant, les yeux rivés sur l'Oeil du Scribe qu'Owen sortait de son écrin et posait avec délicatesse sur le plan de travail. « Le Magister nous l'autorise dans les situations extrêmes, en effet » – pour ne pas dire dès que ça l'arrange. Il n'était pas certain que la révélation des circonstances d'utilisation de cet Oeil magique plaise particulièrement aux gens comme Ascleus. Les imbéciles pouvaient très bien ne pas voir le danger qu'il pouvait être. Ollivander n'appartenait certes pas à cette catégorie de personne, aussi Avery se résolut-il à tempérer un peu la situation. « Rassurez-vous, cela ne vous impliquera en rien dans cette affaire. » En parlant, il fit signe à Darja de renouveler l'opération sur la totalité des documents, sur toutes les surfaces, tout devait y passer. Passer à côté de quelque chose d'important était ce qu'ils risquaient le plus, maintenant, et c'était absolument hors de question. Les empreintes de la famille allaient évidemment se trouver partout. L'important était de ne pas rater celles d'un potentiel voleur. En supposant qu'elles existent. Avery n'oser penser à l'obscurité crasse dans laquelle ils seraient obligés de marcher si ils repartaient bredouille. Ascleus se tint à leurs côtés tout le long de l'opération, la méfiance émanant de lui comme une aura matérielle. Avery s'agaçait de le voir aussi présent, et toute la compréhension du monde ne parvenait pas à éponger son envie de repartir, de sortir du périmètre de surveillance d'Ollivander. Toute cette retenue et cette politesse feinte, très peu pour lui.

L'Oeil du Scribe cessa de rouler quelques (longues) minutes plus tard, la pupille tournée vers le plafond. Et tout le temps qu'ils passèrent à regarder l'Oeil analyser les surfaces précédemment recouvertes par la Main du Scribe, pas un ne pipa mot, entretenant un silence malaisé et inconfortable. Décidément, Snape n'avait pas choisi les Mangemorts les plus adaptés à ce genre de mission. Avery tendit la main et récupéra l'objet, qu'il replaça soigneusement dans son étui. La boite ronde finit au fond de sa poche tandis que Darja effaçait les dernières traces de la potion d'un coup de baguette. Les lieux étaient inchangés, seuls les visages satisfaits des deux Mangemorts trahissaient la fin imminente de cette rencontre. « Alors, qu'est-ce qu'il en ressort ? » Owen lança un regard à Darja. « Pour l'instant, pas grand chose. Il faut que l'on retourne au Ministère pour obtenir une réponse. » Il leur fallait surtout comparer les empreintes récupérées ici avec celles de la base de données du Ministère. Avery se garda de donner plus de détails et tendit une main vers Ascleus, rendu plus aimable par la satisfaction de la tâche accomplie. « Nous vous tiendrons au courant bien sûr. » Derrière lui, Darja quittait elle aussi les lieux après un dernier au revoir reconnaissant. Avery l'attendit, puis traversa le jardin avec elle. Il garda le silence jusqu'à l'enceinte de la propriété, qu'il quitta avec soulagement. « On ne se demande pas de quel moule tu es sortie, vraiment. Tu étais comme un poisson dans l'eau là bas non ? » Sourire narquois. « Bon. Voilà qui est fait – en espérant que les empreintes seront quelque part dans les documents du Ministère. Sais-tu où ils sont entreposés ? Tu bosses dans les sous-sols de ces maudits bâtiments non ? » Comment savait-il ça, il l'ignorait. A force il finissait par intégrer des informations qui paraissaient parfaitement inutiles mais qui, au bout du compte, pouvaient toujours lui servir. Pour sa part, il avait participé aux interrogatoires mais n'avait aucune foutue idée d'où les rats du Ministère planquaient leurs paperasse depuis qu'ils avaient déplacé les affaires après une sale histoire de vol. « Je suis sûr qu'ils ont tout entreposé là dessous. » Rire moqueur. Un œil à sa montre – déjà dix heures passé. « 'Pas trop tard pour aller y faire un tour. Il n'y aura pas un rat pour nous emmerder, voilà qui n'est pas pour me déplaire. » lança-t-il d'un ton désinvolte. Sa sociabilité légendaire prenait tout son sens aujourd'hui. L'idée de hanter les couloirs du Ministère à une heure aussi indue lui plaisait plus qu'il ne voulait l'admettre. Et effectivement, pénétrer leurs chambres fortes à un moment où il ne croiserait aucun autre collègue l'enchantait tout autant. Et avant qu'il ne lui donne rendez-vous au Ministère, il se tourna vers elle : « Au fait, il va de soit qu'Ollivander apprendra que nous n'avons retrouvé aucune trace, hm ? » fit-il en regardant Valkov droit dans les yeux. Ollivander ne devait pas savoir. Rien. « Je propose que tu te charges de lui apporter la nouvelle, toi qui t'entends si bien avec la famille. » railla-t-il. Puis il lui donna rendez-vous dans la demi-heure, le temps d'emprunter une cheminée digne de ce nom – hors de question qu'il emprunte l'entrée visiteur où ces maudites toilettes.
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Simultanément, Owen octroyait une explication à Ascleus à propos des actions qu'elle entreprenait : à savoir tâcher le doux papier auquel il tenait tant pour récolter de précieuses empreintes. Elle dût d'ailleurs bientôt faire face au reproche masqué d'Avery, lequel se trouvait être on ne peut plus raisonnable, révélant toute le paradoxe de l'enfant : elle pouvait être polie, courtoise, et feindre de s'approprier les mœurs de sa classe, le fait était qu'ils n'étaient pas ancrés en elle, que ça n'avait jamais été un réflexe pour elle, une évidence. C'était dans ces détails qu'elle se trahissait, bien malgré elle. Au fond, elle n'en avait rien à faire. « Toutes mes excuses, je connais si bien mes fioles que j'en perds le réflexe d'avertir autrui, même si, de ce que je vois, de superbes potions peuvent mijoter par ici. » chercha-t-elle à se rattraper. Mais une deuxième douche froide devait lui tomber sur la tête, alors qu'elle tendait sa récolte à son supérieur. Son œil froid posé sur elle, celui-là même qu'elle avait analysé plutôt comme une clé de la compréhension de ce que les autres ressentaient à son égard, elle comprit qu'un second faux pas avait été commis, un duquel il prenait sûrement bien plus note que de son manquement aux égards dus à leur hôte. Se demandant ce qu'elle avait bien pu faire, elle en vint tout naturellement à se remémorer la phrase qu'elle venait de prononcer, et réprima un soupir de crainte de paraître plus grossière encore. Était-ce cette prison dorée trop semblable à la sienne, ce faste affiché qui la mettait tant en confiance, ou bien son interlocuteur outré qui se prenait bien trop au sérieux ? Il lui semblait, qui plus est, qu'il n'avait cessé de la tutoyer, quant à lui, depuis le début de leurs échanges. Que cela signifiait-il donc ? Qu'elle lui devait un respect qu'il ne devait pas lui renvoyer en retour ? Nulle question qui vaille la peine de s'interroger trop longtemps. Ça aurait pu la faire enrager, en d'autres temps. Sauf que là, elle manquait d'en rire.

Ces tergiversions intérieures l'empêchèrent de prêter attention aux mots que se renvoyaient les deux hommes présents, tout aussi soporifiques que le reste, sûrement. Voilà que ça avait cessé de l'intéresser, et que son ennui mortel reprenait. Paix de courte durée, fourbe espoir écrasé, piétiné. « Nous vous tiendrons au courant bien sûr. » Bien sûr. C'était son signal, celui du départ. Elle s'approcha d'Ascleus pour lui serrer la main et lui adresser les dernières paroles de remerciement. « Merci beaucoup pour votre coopération, soyez sûr qu'elle est très appréciée, et nous ferons de notre mieux pour qu'elle se révèle productive. Si ce n'est avant, je vous revois aux fiançailles, j'imagine. » Elle rejoignit Owen à l'extérieur et celui-ci la rappela rapidement à la réalité d'une mission avec lui : « On ne se demande pas de quel moule tu es sortie, vraiment. Tu étais comme un poisson dans l'eau là bas non ? » Un sourire narquois trônait sur son visage, et elle se demanda si le but de tout ça n'était pas de l'agacer, de chercher à la faire sortir de ses gonds. Elle était bel et bien agacée, certes, même si ses limites étaient encore loin d'être franchies, ou même approchées. « Je ne pousserais probablement pas l'image aussi loin. » se contenta-t-elle de répondre. On ne choisit pas sa famille, voilà la réponse bateau de laquelle elle aurait pu le gratifier, mais elle avait appris par la force des choses qu'on ne pouvait rien faire contre la rancœur que les gens éprouvaient à l'égard de votre naissance, à l'égard du Destin, par conséquent. « … en espérant que les empreintes seront quelque part dans les documents du Ministère. Sais-tu où ils sont entreposés ? Tu bosses dans les sous-sols de ces maudits bâtiments non ? » - Tout au fond, oui. J'imagine qu'ils sont stockés au niveau 2, au Département de la Justice Magique, mais où... Sûrement chez les Rafleurs, ou bien à la Brigade. On ne vous a pas livré le manuel avec le jouet ? » On se foutait décidément de leur gueule, ou bien on supposait qu'ils devaient naturellement savoir où chercher, et si elle avait été plus tordue encore, elle aurait pu croire qu'ils voulaient leur faire perdre du temps, ou mieux, qu'ils pensaient cette mission tellement impossible à accomplir qu'on ne les avait pas imaginé arriver jusque-là. « 'Pas trop tard pour aller y faire un tour. Il n'y aura pas un rat pour nous emmerder, voilà qui n'est pas pour me déplaire. - Je n'en serai pas si sûre... » Le Ministère vivait, l'air de rien, et contenait son lot d'acharnés du travail, comme elle, qui pouvaient veiller à des heures tardives. « Ca dépend des niveaux, disons. » Sa petite discussion de routine devait être bientôt éventée par une nouvelle plaisanterie sordide de son camarade : « Je propose que tu te charges de lui apporter la nouvelle, toi qui t'entends si bien avec la famille. » Le regard de la blonde se noircit instantanément, et elle tourna tête et talons rapidement pour rejoindre le point de rendez-vous. Encore un qui essayait de lui faire payer sa vie misérable, en pensant que le luxe lui avait apporté un bonheur insoupçonné, intouchable... Il n'y avait pourtant qu'à la regarder une demie-seconde pour se rendre compte que la niaiserie et l'innocence s'étaient depuis longtemps envolés, et qu'il n'y avait rien à envier à cette carcasse déprimante qui se traînait sans âme.

Elle arriva en avance, bien entendu. Elle avait l'accès au Ministère, et cela rendait la tâche aisée. Elle descendit les deux étages qui menaient au Département de la Justice Magique, comme si elle avait été propulsée quelques années en arrière, à l'époque de son stage, qu'elle avait effectué à la Brigade de Police. En passant la porte, elle se surprit à constater que le gardien de nuit, Elvius Rwick, qu'elle avait connu à l'époque, n'avait toujours pas changé. Ça paraissait logique, en y repensant : ce genre de personnes, c'étaient comme les meubles, le sang d'un bâtiment, ils se complaisaient à leur poste ennuyeux, et on ne les imaginait pas en changer non plus. « Salut Rwick ! - Hé, la princesse Valkov ! Ça fait combien de temps ? Qu'est-ce que tu viens faire par ici, gamine, je croyais qu'on t'avait enterrée six pieds sous terre ? - Dis plutôt neuf. Une mission plus ou moins officielle. On a l'accès, t'en fais pas, j'attends... Quelqu'un. Qu'est-ce que vous devenez par ici, Jenner n'a pas encore fait sauter vos bureaux ? »
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