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sujet; (winter 1994) rolfeo — IT FEELS LIKE THERE ARE OCEANS BETWEEN YOU AND ME.

HERO • we saved the world
Rolf Scamander
Rolf Scamander
‹ disponibilité : always.
‹ inscription : 27/09/2015
‹ messages : 876
‹ crédits : flightless bird, les gifs à tumblr et à maggie stiefvater pour la signature.
‹ dialogues : seagreen.
(winter 1994) rolfeo — IT FEELS LIKE THERE ARE OCEANS BETWEEN YOU AND ME. Tumblr_oesf3sEmR41rktrl8o6_250

‹ liens utiles :
rolf ft. ryan gosling, astoria ft. lily collins, theodore ft. dylan o'brien, édouard ft. bob morley, neville ft. daniel sharman, elijah ft. chris evans, ambroise ft. sen mitsuji, alexander ft. alfie enoch, olivia ft. emeraude toubia, brienne ft. natalia dyer, dean ft. john boyega, gregory ft. alden ehrenreich, priscilla ft. daria sidorchuk, charles ft. james norton, hwan ft. vernon choi, jay ft. gong yoo, hiram ft. abel tesfaye, adidja ft. reece king.


‹ âge : il a l'air d'avoir environ trente-cinq ans mais en a en réalité vingt-huit.
‹ occupation : employé à mi-temps dans un élevage indépendant de licheurs.
‹ maison : serpentard.
‹ scolarité : 1987 et 1994.
‹ baguette : est rigide, sculptée d'une salamandre à sa base, longue de trente-quatre centimètres, est faite de bois de sureau et contient un crin de Kelpie.
‹ gallions (ʛ) : 4142
‹ réputation : je suis quelqu'un qu'il est difficile d'approcher.
‹ particularité : empathe. J'entends et ressens les émotions d'autrui.
‹ faits : je suis empathe et après avoir abusé de l'usage d'un Retourneur de Temps, mon corps est toujours désynchronisé et je parais avoir six ans de plus par rapport à l'âge que j'ai réellement. J'ai fait cavalier seul pendant des mois jusqu'à finalement rejoindre Poudlard mi-juillet 2003, où j'ai rejoint la Renaissance du Phénix. Mon surnom parmi les Insurgés était Oz.

Je vis avec Luna depuis la fin de la Guerre, et avec notre fille née à la fin de la Bataille, Lesath — jusqu'à ce qu'elle ait contracté le syndrome de Rosier et soit en convalescence à Saint-Mangouste.
‹ résidence : dans la maison Lovegood.
‹ patronus : un loup
‹ épouvantard : moi-même, fou à lier, écumant, incapable de sauver la silhouette indistincte d'une femme qui se tord de douleur devant moi.
‹ risèd : rien de particulier. j'ai tout ce que j'ai jamais désiré.
http://www.smoking-ruins.com/t2982-rolf-too-weird-to-live-too-yo
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matteo grimaldi
I savor bitterness--it is born of experience. It is the privilege of one who has truly lived. You, too, must learn to prefer it. After all, when all else is gone, you may still have bitterness in abundance.


Il se balance lentement sans rien dire sur le rocking-chair, ses yeux perdus à l'horizon, le bout de la cigarette de consumant de plus en plus rapidement au bord de sa lèvre. Machinalement, sa main sur sa poitrine, Rolf joue avec le Retourneur de Temps; il le tourne, le retourne, le petit instrument accroché à son collier entre les alliances de ses parents et la montre à gousset pour toujours arrêtée; il le tourne, le retourne, nerveusement, son pouce caressant parfois sa surface d'un air pensif. Mais ses yeux, eux, ne quittent pas l'horizon. The Ark, la maison anglaise des Scamander, s'ouvre sur la côte venteuse et orageuse de la Manche, bien morne en cette saison. Il n'y a personne à l'horizon; c'est début janvier, ceux qui se sont remis du nouvel an profitent de leurs amis pour quelques heures encore; bientôt, Rolf devra prendre un Portoloin pour Londres afin de reprendre le Poudlard Express direction l'Écosse. C'est sa dernière année à Poudlard, sa septième et finale année et il ressent un mélange de mélancolie et d'impatience à l'idée de finir les cours. Poudlard était simple. Poudlard était une solution à tout. Il n'y avait à décider, rien à penser; il fallait juste travailler en espérant un jour plaire à son grand-père.

Son grand-père.

Il entend son rire qui transperce les murs de la maison et détruit son coeur. Par Merlin, par Merlin. Il a envie de rentrer à l'intérieur, pour retrouver la chaleur de l'endroit, pour partager un rire et une discussion avec Newt mais mais mais il ne peut pas. Il sait qu'en entrant dans le salon où se trouve son grand-père, le silence tombera comme une guillotine; le silence sera froid, cruel, médisant, terrible, il ne le supportera pas. Il a prétexté un mal de tête pour échapper au thé de fin d'après-midi, sortant avec sa tasse qui doit maintenant être gelée; il enchaîne les cigarettes depuis deux heures. Personne ne semble avoir remarqué son absence; comment leur en vouloir? Quand il était plus jeune, Rolf aimait être laissé seul, de côté, loin de tout, préservé de tous. Il aimait passer des heures sur le perron de The Ark, à regarder l'horizon, à aimer l'horizon; c'était là une affection bien plus profonde que la relation qui pouvait le lier à son grand-père. Aujourd'hui, Rolf se sent juste las. Il sent, dans un coin de son esprit, une voix injuste lui rappeler le plaisir que Newt éprouve, la satisfaction tranquille qui agite Porpentina et enfin, l'amusement manifeste de Matteo, comme une claque en travers de la figure.

Rolf adorait Matteo. Non. Non, ce n'était pas le mot. Rolf aimait bien Matteo. Ça faisait trois ans que Matteo était parti de Poudlard, et trois ans qu'ils entretenaient, tous les deux, une relation épistolaire plutôt sporadique; et ces vacances-là, comme toutes les autres auparavant, Rolf l'avait invité chez lui. À chaque fois, Matteo refusait; il avait toujours mieux à faire, d'autres gens à voir. Pour être sincère, ça arrangeait plutôt Rolf. La plupart du temps, quand il écrivait à la hâte un ps à la fin de ses lettres pour le convier à passer les fêtes avec lui, Rolf était plutôt obligé par sa grand-mère qui, littéralement, elle, adorait le Grimaldi. Elle ne manquait jamais une occasion de lui demander de ses nouvelles, de lui demander comment il allait, ce qu'il faisait, et oh la fête de son oncle n'était-elle pas charmante la semaine dernière? Agaçant. Très agaçant. Et le pire, dans tout cela, c'était qu'une fois n'était pas coutume Newt était d'accord avec sa femme. À ses yeux, Matteo était tout ce que Rolf n'était pas; il était tout ce que son fils Artémis n'avait pas été; il était tout, finalement, qu'il avait toujours voulu.

Et Rolf détestait l'entendre rire aux traits d'esprit de son grand ami. Pouvait-on appeler grand ami un mec pour lequel on meure de jalousie, d'amertume, d'envie?

Il ne lui avait jamais fait part de sa pensée. Comment aurait-il pu? Mais le mur s'était dressé entre eux, très vite, après la première fois qu'il avait convié Matteo à venir chez lui lors des vacances scolaires. La première fois où sa grand-mère avait demandé de ses nouvelles. La première fois où Newt avait cru bon de faire son éloge après l'avoir rencontré qu'une seule fois. Et aujourd'hui, après moultes invitations formulées à contrecoeur, Matteo se trouvait dans le salon avec ses grands-parents et amusait joyeusement la galerie, ce salaud.

La porte d'entrée de la maison grince sur ses gonds et Rolf sursaute, tirant la cigarette de ses lèvres pour l'écraser précipitamment sous son pied, dans un mouvement fluide un peu coupable. Il ne sait pas comment ses grands-parents réagiraient en le voyant fumer des cigarettes moldues... et il n'est pas sûr d'avoir envie de savoir. D'un même mouvement, il tire le col de sa chemise et le Retourneur de Temps y disparaît, lourd secret qui bat sur sa poitrine. (Il n'en parle à personne, personne, personne. Pourtant, le secret est de plus en plus lourd et parfois il se réveille en nage la nuit, sans savoir où est le présent et quand se termine le futur. Il sent la fatigue dans ses muscles. Son esprit qui lui dit: dans le passé n'est pas ta place, tu ne devrais pas être là. Mais il ignore tout ça, car la sensation de pouvoir est telle qu'elle comble bien le vide laissé par la culpabilité.)

Il baisse les yeux vers le roman étalé sur ses genoux croisés, comme s'il était en train de lire. Matteo est habitué à ses silences. Ils sont devenus amis il y a quatre ans maintenant, quand Rolf était un jeune con et Grimaldi déjà le jeune homme bien sous tout rapport de trois ans son aîné, et qu'ils se sont battus au sang. Ah, sa verve était impressionnante! La manière avec laquelle il s'était jeté sur lui, tous poings dehors, impatience de lui faire payer, impatience de faire payer au monde, sa batte de Quidditch volant aux quatre coins du globe; six points de suture, une nuit à l'infirmerie mais Matteo ne lui en a pas voulu. Et les voilà dans un silence confortable, comme tous, comme les précédents, comme les suivants, mais qui semble, aux yeux de Rolf, épais d'un mensonge, coupé d'un mur glacé: il n'arrive pas à repousser le ressentiment qui enfonce ses racines amères et ses doigts cruels dans son coeur. Finalement, après ce qui lui semble être une éternité, quand il n'arrive pas à lire les mots qui se succèdent sur la page de son bouquin, il lève le regard vers son ami. Bien sous tout rapport, comme toujours. Le froid ambiant le fouette. Il a envie de rentrer à l'intérieur et de monter dans sa chambre. “ J'espère que tu passes de bonnes fêtes parmi nous, Matteo, ” dit-il d'un ton presque morne. Il remue, mal à l'aise, sur son rocking-chair qui grince toujours en basculant. “ Je..., mais sa voix déraille, il abandonne. Comment était l'Amérique? ” Les voyages du Grimaldi le fascinent; il ne les connait qu'à travers les lettres sybillines qu'il lui envoie quand il a le temps; et les commentaires appréciatifs de ses grands-parents; oh jalousie ma douce amie.
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HERO • we saved the world
Matteo Grimaldi
Matteo Grimaldi
‹ inscription : 04/10/2015
‹ messages : 953
‹ crédits : odistole.
‹ dialogues : #749585
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‹ liens utiles :
‹ âge : trente
‹ occupation : tisseur de mots, journaliste, coureur de monde. à la dérive.
‹ maison : Gryffondor
‹ scolarité : 1984 et 1991.
‹ baguette : était en bois d'érable, relativement flexible, mesurait 26,8 cm et contenait un coeur de phoenix.Désormais brisée, j'ai hérité d'une baguette récupérée sur le cadavre d'un mangemort: bois de noyer noir, 32 cm, coeur inconnu, et absolument pas faite pour moi.
‹ gallions (ʛ) : 4032
‹ réputation : j'ai l'air de regretter la fin de cette guerre, que ce qui secoue ce monde nouveau paraît me révolter bien plus que les atrocités commises par le précédent gouvernement, que je suis un piètre journaliste et écrivain qui tente de percer dans un milieu qui n'a jamais voulu de lui.
‹ particularité : en plein flou.
‹ faits : j'ai soutenu la rébellion, bien que je n'ai quitté ma vie que sur le tard pour aller les retrouver, au détour de la création de la Renaissance du Phoenix ; que beaucoup n'ont pas cru à mon implication, du fait de ma naissance surtout ; que j'ai une tendance fâcheuse à commencer des choses et à ne pas les terminer ; que ma plus grande ambition est d'enfin publier un livre ; que ma fiancée est en fuite et que je n'ai aucune idée de si je la reverrai morte ou vive, offerte aux bons soins des Détraqueurs ; que la nouvelle société me répugne presque autant que la précédente, voir plus ; que je ferai sûrement tout pour ma soeur.
‹ résidence : dans le loft de la Bran Tower ou Eirene et moi vivions avant que tout ne vole en éclat. J'ai réussi à garder l'appartement par je ne sais pas quel miracle, il sert aujourd'hui à ma soeur et à mon beau-frère, Elias, parfois. En vérité je n'y suis pas souvent, je fuis l'endroit.
‹ patronus : une méduse géante
‹ épouvantard : un grand feu, l'anéantissement total de ma famille, rester seul au milieu des cendres
‹ risèd : Eirene se tenant à mes côtés, aussi heureuse qu'elle l'était à nos débuts, lorsque nous étions encore pleins de promesses et de projets fabuleux avant que tout ne soit jeté aux flammes.
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« ...ne pensais pas qu'ils allaient avaler un truc pareil, et pourtant, je les ai vu se déshabiller un par un et plonger tête la première dans le lac, des queues de salamandre entre les dents, en croyant qu'ils allaient vraiment rajeunir comme par miracle ! » Les éclats de rires accueillirent les propos de Matteo, entre deux tintements de tasses que l'on reposait sur leurs soucoupes joliment peintes. Les motifs gambadaient sur leur fond de porcelaine chinoise, râlant que le thé brûlant leur coulait dessus et venait froisser leurs parures impeccables. Porpentina posa une main sur son avant bras, appuyant l’allégresse non retenue qu'elle éprouvait à l'écouter raconter ses anecdotes de voyage. Au delà de la légèreté ambiante, suintait l'envie enfantine et un poil déplacée de plaire à Newton Scamander. Comment ne pas le souhaiter, quiconque aspirait à vivre de ses écrits ne pouvait que vouloir son approbation, son aide. Voilà tout ce à quoi pensait Grimaldi en cet instant, jusqu'à ne pas s'apercevoir de l'absence prolongée d'un de ses plus proches amis, celui qu'il était venu voir, en théorie, pour fêter la fin d'année avec lui. Il n'était pas là pour faire des courbettes à son grand père, au détriment de Rolf. Pas là pour se faire aimer de ses proches. Et lui qui ne remarquait toujours rien. Qui continuait de déblatérer ses inepties, pour amuser la galerie. Il se sentait comme chez lui, prenait ses aises, les deux pieds dans l'indifférence la plus totale vis à vis de lui. Porpentina essuya une larme de rire qui perlait au coin de ses yeux, soupira. « Ou est Rolf, ça fait un moment qu'il est parti ? » demanda-t-elle. Merde ! Déclic honteux, gêne instantanée. Les sourires se perdirent dans l'appréhension de l'absence criante du principal intéressé. Matteo se racla la gorge. « Il... Avait mal à la tête je crois. Je vais aller voir comment il va. » Comment avait-il pu ne pas remarquer ça, bordel, il était vraiment trop con. « Excusez-moi. » fit-il ; il se leva, quitta le salon, frissonnant au contact de l'air glacial lorsqu'il sortit à l'air libre. Rolf était là, dehors, seul avec son bouquin à se balancer l'air de rien. Lui prit l'envie de s'excuser, mortifié d'avoir pu l'oublier l'espace d'un instant. Mais s'excuser de quoi au juste, dans le fond il n'avait rien fait de mal. Il y avait juste ce malaise curieux qui commençait à s'insinuer en lui, avec ce sentiment conjoint de l'avoir trahi d'une quelconque manière. Mais c'était ridicule. Il se racla la gorge, prit place sur le fauteuil face à son ami.

Dire que tout avait si mal commencé entre eux. Qu'ils en étaient venus à se taper dessus après la victoire de Gryffondor lors d'un match de Quidditch, que Rolf avait si mal pris. Son crâne se souvenait encore des coups de batte du joueur furieux ce jour là, qui n'avait pas ménagé son adversaire dans sa frustration d'avoir perdu. Matteo aurait pu lui en vouloir. Les excuses lui avaient suffi pour passer outre ce coup de sang mal venu, qui lui avait valu quelques jours à l'infirmerie. De tempérament facile, il n'avait pas eu de mal à entrer dans la bulle personnelle de Rolf, ce garçon qui se traînait une sale réputation d'antisocial et de mec bizarre. À croire qu'il aimait se lier tout particulièrement aux êtres hors normes, comme si sa simple implication dans leur vie était à elle seule une petite aventure en elle-même. Matte ne regrettait pas cet incident, puisqu'il lui avait permis de le rencontrer et d'en faire une personne incontournable de son existence. « Ca caille putain. » souffla-t-il. Rolf poursuivit sa lecture, et lui-même respecta le silence familier qui les entourait sans chercher à le briser, promenant son regard sur la lande alentour. La propriété était magnifique. À couper le souffle. « J'espère que tu passes de bonnes fêtes parmi nous, Matteo. » Il releva les yeux jusqu'au visage de Rolf, qu'il trouva sur le moment, comme changé. Comme, vieilli. Ridicule puisque le garçon n'avait que dix-sept ans et qu'une telle remarque devait plutôt s'appliquer à sa propre personne, dont le visage était mangé par une barbe qui aurait certainement filé de l'urticaire à sa génitrice si elle avait eu l'occasion de la voir. « Évidemment, c'est gentil de m'avoir invité. » Comme tous les ans. Pour une fois, il avait décliné les fêtes avec sa famille. Refusé de voir ses sœurs, de se confronter à la froideur de sa mère, de l'ambiance familiale guindée qui accompagnait toujours ce genre de réunion à la con. Il trouvait que les Scamander savaient bien mieux fêter la fin d'année que les Grimaldi, et il était, clairement, heureux d'être là. Rolf avait réitéré ses invitations à plusieurs reprises au fil des ans, après son premier passage chez lui, il y avait quelques années. Il avait décliné à contre cœur, avant de pouvoir accepter, finalement. Sans regret.

Il revenait tout juste d'Amérique, quelques semaines en immersion totale parmi des sorciers aux mœurs étranges. La Nouvelle Orléans l'avait subjugué, et il s'était promis d'y retourner. Mais il était là, maintenant, au pays comme dirait sa mère, de retour et prêt à retourner bosser au Ministère comme un gentil concitoyen d'Angleterre. Ça le gonflait d'avance hors, il n'avait pas le choix, pour ainsi dire. Et il comptait bien profiter de ces semblants de vacances. « Je..., Comment était l'Amérique? » S'il le voulait, il pourrait enchaîner sur ses aventures mirobolantes, raconter sa rencontre avec un Vampire américain, face à face curieux qu'il n'avait pas eu le temps de relater par écrit à Rolf. Il ne le voulait pas. Le ton de Rolf lui avait mis la puce à l'oreille, en écho au malaise ressenti lorsqu'il avait réalisé que Scamander était de sortie depuis trop longtemps. Malaise qu'il n'arrivait pas à nommer, à expliquer, à la limite de trouver ça complètement débile, en plus. « Vraiment bien. Tu n'imagines même pas ce que certains sorciers font, là bas, c'est aux antipodes de nos pratiques anglaises, j'en ai vu des belles. » Haussement d'épaules, l'envie de poursuivre bridée par l'impression que Rolf posait la question par politesse plutôt que par réelle curiosité. Silence. Il fit un geste du menton en direction d'un mégot laissé au sol par égarement. « Tu en as une pour moi, par hasard ? » Il tendit la main pour récupérer la cigarette tendue à bout de bras, à bout de doigts. L'alluma d'un coup de baguette, puis reporta son attention sur Rolf, qu'il scruta du regard un instant. « Ton grand père est vraiment passionnant, tu as du en entendre des histoires de lui. Elles doivent être mille fois plus intéressantes que les miennes, d'ailleurs. Tu as de la chance. » Une putain de chance qu'il enviait, qu'il jalousait vertement, quelque part, même s'il se refusait à l'admettre. Il tira une latte sur la cigarette moldue, exhala la fumée grisâtre. Une chance oui, vu de l'extérieur. Matteo mettait les deux pieds dans le plat en pensant le complimenter, n'ayant jamais eu connaissances de toutes les dissensions opposant Rolf à Newt. « Tout ce que me raconte mon père, ce ne sont que ses interminables négociations avec l'Italie pour le compte du Gouvernement. D'un ennui mortel, tu peux me croire. Et il voudrait que je l'aide en plus. » Il secoua la tête. Bon sang, tout ça ne l'intéressait pas, lui voulait passer sa vie à voyager, à écrire, et ne rien faire d'autre. Suivre les pas de Scamander, ni plus ni moins.
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Rolf Scamander
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‹ âge : il a l'air d'avoir environ trente-cinq ans mais en a en réalité vingt-huit.
‹ occupation : employé à mi-temps dans un élevage indépendant de licheurs.
‹ maison : serpentard.
‹ scolarité : 1987 et 1994.
‹ baguette : est rigide, sculptée d'une salamandre à sa base, longue de trente-quatre centimètres, est faite de bois de sureau et contient un crin de Kelpie.
‹ gallions (ʛ) : 4142
‹ réputation : je suis quelqu'un qu'il est difficile d'approcher.
‹ particularité : empathe. J'entends et ressens les émotions d'autrui.
‹ faits : je suis empathe et après avoir abusé de l'usage d'un Retourneur de Temps, mon corps est toujours désynchronisé et je parais avoir six ans de plus par rapport à l'âge que j'ai réellement. J'ai fait cavalier seul pendant des mois jusqu'à finalement rejoindre Poudlard mi-juillet 2003, où j'ai rejoint la Renaissance du Phénix. Mon surnom parmi les Insurgés était Oz.

Je vis avec Luna depuis la fin de la Guerre, et avec notre fille née à la fin de la Bataille, Lesath — jusqu'à ce qu'elle ait contracté le syndrome de Rosier et soit en convalescence à Saint-Mangouste.
‹ résidence : dans la maison Lovegood.
‹ patronus : un loup
‹ épouvantard : moi-même, fou à lier, écumant, incapable de sauver la silhouette indistincte d'une femme qui se tord de douleur devant moi.
‹ risèd : rien de particulier. j'ai tout ce que j'ai jamais désiré.
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matteo grimaldi
I savor bitterness--it is born of experience. It is the privilege of one who has truly lived. You, too, must learn to prefer it. After all, when all else is gone, you may still have bitterness in abundance.


« Évidemment, c'est gentil de m'avoir invité. C'est gentil à toi d'être venu, ” et le pour une fois flotte dans l'air d'une manière lourde et terrible et si Rolf l'a dit d'un ton amusé que joueur, alors qu'en temps normal ce ne serait qu'une remarque entre deux amis, une pique affectueuse anodine; cette fois là, ça sonne comme un glas. Mais quelque chose dans l'atmosphère, dans sa langue qui fourche dans sa bouche, change tout. Un sourire en coin, un peu amer, un peu hésitant se hisse sur ses lèvres, maladroitement, et il s'échine à épuiser l'horizon de son regard, comme s'il ne l'avait pas arpenté des milliards de fois. Il aime Matteo parce que leur relation ne semble jamais au beau fixe — à moins que ce ne soit le ressenti de Rolf — et il y a toujours ces silences assourdissants mais Matteo dégage quelque chose de... différent. Il n'est rien comme les gens que Rolf a connu jusque là. Il y a une distance froide et contrôlée dans son Bruit — le nom que Rolf donne aux émotions envahissants des autres — qui éclaircit les idées du Scamander et l'apaise, l'apaise, aussi sûrement que l'étreinte d'un ami ou l'affection dans les yeux de sa grand-mère.

Alors il essaie de ne pas se sentir gêné par la situation, l'amertume jalouse qui enserre son coeur, le tremblement du bout de ses doigts quand il regarde Matteo et qu'il voit tout ce qu'il aurait pu être, tout ce qu'il devrait être et ça fait un peu mal, quand même. « Vraiment bien. Tu n'imagines même pas ce que certains sorciers font, là bas, c'est aux antipodes de nos pratiques anglaises, j'en ai vu des belles. » Il lui a envoyé quelques lettres perdues, succintes, des mots griffonés à la va-vite sur des cartes postales impersonnelles; de quoi piquer sa curiosité et son intérêt, qu'il aurait volontiers débrider si il ne s'était pas senti si... étrange. Mal-aimé est peut-être le mot; comme un frisson sur sa colonne vertébrale, dans ses oreilles, il entend à nouveau le rire de Newt qui résonne, franc, venant du coeur et des tripes. “ J'ai vraiment entendu des histoires folles sur eux, ” dit-il d'une voix égale et pendant un instant, il est tout ce que l'Élite sorcière fera de lui, espère faire de lui: un gamin poli et intéressé, courtois et curieux, équilibré et galant. En temps normal, il serait du genre à se rapprocher de Matteo, le regarder dans les yeux, attendre les détails croustillants; mais cette fois, il est juste las et il ne dit rien.

« Tu en as une pour moi, par hasard ? » lui demande Matteo, le ramenant sur terre, en lui désignant la cigarette qu'il a négligemment abandonné parterre. Sans un mot, Rolf produit de la poche de sa veste le paquet blanc et rouge de cigarettes moldues, en sort une qu'il tend à son ami. Il en glisse lui-même une dans la poche de sa veste. D'un même mouvement, Grimaldi et Scamander allument leurs cigarettes et Rolf avale la fumée en fermant un instant les yeux, laissant ses poumons s'étouffer sur le poison grisâtre qui, il lui semble, déplie ses longs doigts pernicieux dans sa poitrine. D'un coup de baguette, il fait voler le mégot parterre et le fait flotter au niveau de ses yeux, le faisant tourner sur lui-même avant de le réduire en cendres. « Ton grand père est vraiment passionnant, tu as du en entendre des histoires de lui. Elles doivent être mille fois plus intéressantes que les miennes, d'ailleurs. Tu as de la chance. » Il reste silencieux. Il fait voler les résidus de cendre devant ses yeux, s'amuse à les répartir en constellations dont lui seul connait les noms. « Tout ce que me raconte mon père, ce ne sont que ses interminables négociations avec l'Italie pour le compte du Gouvernement. D'un ennui mortel, tu peux me croire. Et il voudrait que je l'aide en plus. »

Faisant retomber la cendre en poussière à ses pieds, Rolf tourne enfin le regard vers Matteo. Mon père est mort, a-t-il envie de lui rappeler, et je préférerai mille fois l'entendre parler politique que de me souvenir de ses cris de souffrance. Il se doit de sourire, néanmoins, très légèrement, tirant sur sa cigarette silencieusement, la fumée lui donnant l'air de se cacher derrière une brume artificielle. “ Il ne veut que ton bien, Matteo. Au moins, finit-il par lâcher en se détournant pour ne plus avoir à croiser le fer avec ses yeux trop bleus, tu sais qu'il t'aime. ” C'est la Nouvelle Année. Peut-être qu'il ne devrait pas être aussi... terriblement négatif. Il se rétracte presque aussi vite que les mots se sont échappés de sa bouche, soudainement timide, une rougeur incompréhensible venant se hisser sur ses joues. “ Newt ne fait jamais que parler de lui. J'en peux plus de ses histoires. Tu voudras pas me remplacer, un jour, dis? On pourrait s'échanger nos tuteurs. ” Il rigole légèrement, rechignant à qualifier son grand-père de parent; même dans ses rêves les plus fous, Newt ne l'a jamais regardé avec la fierté d'un père.

Rolf exhale un soupir en même temps que la fumée empoisonnée s'envole, disparaît dans l'air. “ Parle moi de l'Amérique, ” insiste-t-il néanmoins, n'importe quoi pour faire disparaître la saveur amère nichée au fond de sa gorge.
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Matteo Grimaldi
Matteo Grimaldi
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‹ âge : trente
‹ occupation : tisseur de mots, journaliste, coureur de monde. à la dérive.
‹ maison : Gryffondor
‹ scolarité : 1984 et 1991.
‹ baguette : était en bois d'érable, relativement flexible, mesurait 26,8 cm et contenait un coeur de phoenix.Désormais brisée, j'ai hérité d'une baguette récupérée sur le cadavre d'un mangemort: bois de noyer noir, 32 cm, coeur inconnu, et absolument pas faite pour moi.
‹ gallions (ʛ) : 4032
‹ réputation : j'ai l'air de regretter la fin de cette guerre, que ce qui secoue ce monde nouveau paraît me révolter bien plus que les atrocités commises par le précédent gouvernement, que je suis un piètre journaliste et écrivain qui tente de percer dans un milieu qui n'a jamais voulu de lui.
‹ particularité : en plein flou.
‹ faits : j'ai soutenu la rébellion, bien que je n'ai quitté ma vie que sur le tard pour aller les retrouver, au détour de la création de la Renaissance du Phoenix ; que beaucoup n'ont pas cru à mon implication, du fait de ma naissance surtout ; que j'ai une tendance fâcheuse à commencer des choses et à ne pas les terminer ; que ma plus grande ambition est d'enfin publier un livre ; que ma fiancée est en fuite et que je n'ai aucune idée de si je la reverrai morte ou vive, offerte aux bons soins des Détraqueurs ; que la nouvelle société me répugne presque autant que la précédente, voir plus ; que je ferai sûrement tout pour ma soeur.
‹ résidence : dans le loft de la Bran Tower ou Eirene et moi vivions avant que tout ne vole en éclat. J'ai réussi à garder l'appartement par je ne sais pas quel miracle, il sert aujourd'hui à ma soeur et à mon beau-frère, Elias, parfois. En vérité je n'y suis pas souvent, je fuis l'endroit.
‹ patronus : une méduse géante
‹ épouvantard : un grand feu, l'anéantissement total de ma famille, rester seul au milieu des cendres
‹ risèd : Eirene se tenant à mes côtés, aussi heureuse qu'elle l'était à nos débuts, lorsque nous étions encore pleins de promesses et de projets fabuleux avant que tout ne soit jeté aux flammes.
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Le regard s'attarda sur le visage de Rolf. Plus il le regardait, plus il sentait grandir en lui ce malaise, cette gêne indistincte qui créait une barrière entre les deux amis. Amis. Matteo s'était conforté dans l'idéal utopique que Rolf et lui étaient liés d'une manière particulière, comme deux personnes partageant des secrets, des passages de leurs vies ordinaires, séparées mais en communion grâce à ce quelque chose qu'il appelait l'attachement. Mais dans le fond, il savait si peu de Rolf, de ce qu'il aimait, de ce qui faisait de lui ce qu'il était. C'était un garçon empli de secret et la plupart du temps il était celui qui parlait tandis que l'autre écoutait, lui donnait la réplique, sans entrer dans les détails de sa propre existence. Oh les secrets n'étaient pas un problème pour lui, il acceptait le silence constant de Scamander, il comprenait cette part d'ombre qui l'entourait, et faisait avec, sans jamais chercher à briser cette carapace dont il s'entourait. C'était une question de respect, de politesse. Matteo avait été élevé comme ça. La curiosité est un vilain défaut, credo maintes fois répété et entendu par le garçon qu'il était alors, et qu'il avait intégré comme un bon élève. Toutefois, l'empathie était une qualité qu'il se targuait de posséder, non comme un don mais comme une aptitude développée à force d'observation. À mesure qu'il traversait les continents, un à un, il se confrontait chaque fois aux différentes coutumes de chaque communauté sorcière, il avait appris à s'intégrer, à mimer leurs moindres faits et gestes pour se faire accepter d'eux jusqu'à appartenir, presque, à leur colonie. Il en était de même aujourd'hui ; il avait su comment plaire à Newton et Porpentina, avait appris comment se lier d'amitié avec Rolf. Et aujourd'hui, il sentait que quelque chose avait changé. Comme une infime distorsion dans la ligne continue de leur relation. Un nœud sur le tracé constant. Une bavure, minuscule mais incommodante. Il se demanda pour la première fois depuis leur rencontre s'il ne s'était pas leurré, si tout ça n'était qu'une amitié de convenance. Ses entrailles se tordirent un peu à cette idée.

« Il ne veut que ton bien, Matteo. Au moins, tu sais qu'il t'aime. » Le ton las le fit tiquer, une fois de plus. Ce n'était plus un silence confortable, habituel. Les yeux se détournèrent, Rolf regarda ailleurs et lui-même baissa la tête, le regard s'écrasant au sol au moment même ou sa lumineuse intelligence (non mais vraiment, ce qu'il pouvait être con) faisait sonner toutes les alarmes à sa disposition dans sa tête. Nausée relationnelle quasi tangible. Les alarmes hurlaient, le fustigeaient de ne pas avoir su tenir sa langue, firent remonter à sa mémoire des faits qu'il n'était pas sûr d'avoir réellement entendu de sa bouche mais qu'il savait. Artémis Scamander était mort bien des années auparavant. Et il s'était permis, dans toute sa brutalité, de critiquer son propre père face à lui qui n'en avait jamais vraiment eu. Il exhala la fumée, terré dans l'embarras, mortifié d'avoir pu faire une telle gaffe. La voix de Rolf se fit de nouveau entendre avant qu'il n'ait eu le temps d'essayer de trouver quelque chose à dire (n'importe quoi, quelque chose, un petit rien pour faire oublier ce pas de côté). « Newt ne fait jamais que parler de lui. J'en peux plus de ses histoires. Tu voudras pas me remplacer, un jour, dis? On pourrait s'échanger nos tuteurs. » Matteo esquissa un sourire sans joie. C'est comme si les mots refusaient de sortir, maintenant, lui qui était si loquace il y avait quelques minutes, prêt à lui sortir une flopée d'anecdotes. « Dans quelques mois tu n'auras plus besoin de tuteur, Rolf. Tu pourras faire ce que tu voudras, prendre la tangente et te tirer loin d'ici, tu n'auras plus à entendre les maudites histoires de Newt si c'est ce que tu souhaites. » Dans quelques mois tu seras libre, libre libre libre comme moi je le suis. « Ecoutes, je... » Matteo s'interrompit, se leva de son fauteuil, refusant toujours de se confronter au regard clair et accusateur de Rolf. Il s'appuya contre la rambarde, jeta son mégot au sol et le fit disparaître d'un coup de baguette. « Je suis désolé d'avoir dit ça, sur mon père. Je sais que tu n'as plus le tien et j'en suis vraiment désolé. » Il osa enfin lui assurer d'une œillade sa sincérité. Le visage de Scamander s'assombrit, comme si ses excuses empiraient plus les choses. Bien sûr, c'était facile pour lui d'oublier, lui qui avait encore son père, lui avait même une famille au grand complet pour lui pourrir la vie tous les jours. C'était aussi facile de s'excuser comme si de rien n'était, comme si ça n'avait pas tellement d'importance, alors que ça en avait bien plus que ce qu'il ne pourrait jamais comprendre. Mais que pouvait-il dire d'autre ? Désolé, il l'était, et il le disait. « Excuses-moi. C'était maladroit. » Comme d'habitude. « Parle moi de l'Amérique. » trancha Rolf. Matteo haussa un sourcil, interloqué par la brusquerie de son intervention. Rolf balayait ses tentatives de repêche d'un revers de mots hargneux. Un court instant, il craint pour la viabilité de leur amitié, nul doute que ce serait une immense déception, lui qui comptait dessus, plus que de raison.

Rolf était le seul à qui il se donnait la peine d'écrire alors qu'il n'avait pas le temps, quand bien même il trouvait des supports ridicules et dépersonnalisés au possible (il avait eu l'audace d'envoyer un mot griffonné à la va vite sur une serviette de table, une fois). Et si cela semblait ridicule pour celui qui recevait ses « lettres », pour lui, ça voulait tout dire. Le nombre de personnes à qui il tenait réellement se comptaient sur les doigts d'une main. Ses sœurs, Eirene, Rolf. Et c'était tout. Le ton froid le blessait, sans qu'il ne veuille se l'avouer. Son visage était fermé, impénétrable. Il était face à un mur, derrière lequel se planquait un bouillon de sentiments, un savant mélange de jalousie et de culpabilité. Pour une fois, Matteo se demandait réellement ce qui pouvait se passer sous le crâne de Rolf. Néanmoins, il haussa les épaules et s'apprêta à lui parler de l'Amérique, comme demandé. « Tu devrais venir avec moi un jour, quand tu auras le temps. Je suis sûr qu'on le trouvera. Les paysages sont tellement différents d'ici, et dans certaines contrées, les sorciers utilisent de vieilles magie, certaines sont vraiment à glacer le sang et j'avoue que je n'ai pas tout compris. » Il baissa les yeux, s'aperçut de l'expression vide et dénuée de vie qu'arborait Rolf. Il ne l'écoutait pas, semblait ailleurs. « Est-ce que ça va ? J'ai fait quelque chose pour te contrarier, ou...? J'ai l'impression que... » osa-t-il, tentant l'approche frontale, sans parvenir à terminer ses phrases pour autant, mal à l'aise. « Tu peux tout me dire. Je crois. Si... tu en as envie. » La maladresse de ses paroles fit monter le rouge à ses joues ; il se sentit bête. Si ça se trouvait, il n'y avait rien, et il interprétait mal les choses.

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Rolf Scamander
Rolf Scamander
‹ disponibilité : always.
‹ inscription : 27/09/2015
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‹ dialogues : seagreen.
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‹ liens utiles :
rolf ft. ryan gosling, astoria ft. lily collins, theodore ft. dylan o'brien, édouard ft. bob morley, neville ft. daniel sharman, elijah ft. chris evans, ambroise ft. sen mitsuji, alexander ft. alfie enoch, olivia ft. emeraude toubia, brienne ft. natalia dyer, dean ft. john boyega, gregory ft. alden ehrenreich, priscilla ft. daria sidorchuk, charles ft. james norton, hwan ft. vernon choi, jay ft. gong yoo, hiram ft. abel tesfaye, adidja ft. reece king.


‹ âge : il a l'air d'avoir environ trente-cinq ans mais en a en réalité vingt-huit.
‹ occupation : employé à mi-temps dans un élevage indépendant de licheurs.
‹ maison : serpentard.
‹ scolarité : 1987 et 1994.
‹ baguette : est rigide, sculptée d'une salamandre à sa base, longue de trente-quatre centimètres, est faite de bois de sureau et contient un crin de Kelpie.
‹ gallions (ʛ) : 4142
‹ réputation : je suis quelqu'un qu'il est difficile d'approcher.
‹ particularité : empathe. J'entends et ressens les émotions d'autrui.
‹ faits : je suis empathe et après avoir abusé de l'usage d'un Retourneur de Temps, mon corps est toujours désynchronisé et je parais avoir six ans de plus par rapport à l'âge que j'ai réellement. J'ai fait cavalier seul pendant des mois jusqu'à finalement rejoindre Poudlard mi-juillet 2003, où j'ai rejoint la Renaissance du Phénix. Mon surnom parmi les Insurgés était Oz.

Je vis avec Luna depuis la fin de la Guerre, et avec notre fille née à la fin de la Bataille, Lesath — jusqu'à ce qu'elle ait contracté le syndrome de Rosier et soit en convalescence à Saint-Mangouste.
‹ résidence : dans la maison Lovegood.
‹ patronus : un loup
‹ épouvantard : moi-même, fou à lier, écumant, incapable de sauver la silhouette indistincte d'une femme qui se tord de douleur devant moi.
‹ risèd : rien de particulier. j'ai tout ce que j'ai jamais désiré.
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matteo grimaldi
I savor bitterness--it is born of experience. It is the privilege of one who has truly lived. You, too, must learn to prefer it. After all, when all else is gone, you may still have bitterness in abundance.


Rolf a dix-sept ans, et la vie qui lui ouvre les bras, tentatrice belle et cruelle.
Il a dix-sept ans et virtuellement, il peut faire tout ce qu'il désire. Il a dix-sept ans et la vie lui ouvre les bras et pourtant, il a l'impression que toutes les portes lui sont fermées, que l'espoir lui est interdit. Bon, c'est vrai, des fois, il sait qu'il est un peu trop mélodramatique mais c'est plus fort que lui: dans les moments comme ça, la vie lui rappelle cruellement tout ce qu'il a eu et tout ce dont il n'a jamais pu profiter. Son père, sa mère, l'affection d'un parent, l'amour d'un tuteur... autant de petites choses amères, des petits souvenirs de rien du tout, cachés dans un recoin de sa mémoire. Rolf a dix-sept ans et dans les situations comme ça, il a l'impression d'avoir déjà vécu deux, trois, mille siècles: tant de chagrin pour une si petite personne, c'est triste tout de même. Et s'il n'avait que son chagrin à gérer! Il se souvient des premières années après l'accident, les pires. Les crises de larmes silencieuses de sa grand-mère, la colère sourde de son grand-père. Il se souvient d'une empathie débutante et maladroite, impossible à contrôler, lui fouettant le coeur et les sentiments pour le laisser paralysé au fond de son lit, incapable de bouger, incapable de tendre le bras ou d'ouvrir les yeux. Dans ces moments-là, Rolf avait l'impression de mourir. D'être enfermé dans son corps, un tombeau de chair et de sang. Il n'avait que quatre ans à l'époque. Et à dix-sept, parfois, la nuit, ça lui arrive encore: cette impression vertigineuse d'être emprisonné, cette respiration se bloquant dans sa gorge, ces fourmis au bout de doigts gourds incapables de bouger.

Mais il repousse tout ça. Il repousse cette angoisse, cette horreur, ce chagrin; personne n'a à supporter ça, si ce n'est lui, durant de longues heures de méditation et de réflexion. Matteo, surtout, n'a même pas besoin de savoir; non, il n'en a pas envie mais Rolf ne lui en veut pas. « Dans quelques mois tu n'auras plus besoin de tuteur, Rolf. Tu pourras faire ce que tu voudras, prendre la tangente et te tirer loin d'ici, tu n'auras plus à entendre les maudites histoires de Newt si c'est ce que tu souhaites, » lui dit son ami, le prenant de court, et Rolf tourne un regard intrigué vers lui. Comment il a dit cette phrase... il y a quelque chose d'étrange, que Rolf n'arrive pas très bien à comprendre. Avec circonspection, il tâte le Bruit de son ami, pour essayer de trier et comprendre son sentiment, mais se retrouve face à du pur Matteo Grimaldi: une myriade d'émotions un peu intense, un fort ressenti de liberté, le tout bien organisé calmement comme si l'ardeur du Grimaldi ne le prenait qu'au corps et pas dans la tête. Et pourtant! Rolf avait compris, avec les ans, que les Bruits étaient rarement semblables à leurs... propriétaires. C'était bien pour ça qu'un gars énergique et volontaire comme Matteo l'avait tout de suite attiré, parce que son Bruit faisait un joli contraste.

Et puis, Rolf le sent. C'est léger, c'est subtil, mais c'est bien de la gêne mêlée à de la culpabilité. « Ecoutes, je... » Intenable, il se lève, s'appuie contre la rambarde, sous le regard un peu distant de Rolf qui commence à voir où Grimaldi va en venir. « Je suis désolé d'avoir dit ça, sur mon père. Je sais que tu n'as plus le tien et j'en suis vraiment désolé. » Le fait qu'il le dise à haute voix, qu'il formule ce que Rolf s'interdit de penser, rend les choses pires et le Scamander détourne le regard, soudainement gêné, retournant fouiller l'horizon de ses prunelles glacées, ses dents venant discrètement mordiller l'intérieur de sa joue: une douleur familière, une douleur qui le calme un peu. Il aimerait tant que Matteo ne le regarde plus pour s'emparer de son Retourneur de Temps et s'échapper discrètement à la situation! Mais il s'en empêche. Il s'est promis de l'utiliser seulement pour s'entraîner à utiliser son don. Pas pour échapper aux situations embarassantes. « Excuses-moi. C'était maladroit, » lui assène Matteo, et Rolf branle du chef en changeant rapidement de sujet: “ Parle moi de l'Amérique. ” C'est une manière d'accepter ses excuses, mais aussi de les repousser fermement: il ne peut pas se permettre de se perdre en excuses et en remerciements ou quoique ce soit. Il n'a pas la force d'expliquer à Matteo que des excuses ne feront jamais revenir ses parents.

Rolf sentit sur son visage le regard scrutateur, l'envie aisément discernable d'explications pour son ton froid et son visage impénétrable; mais Rolf ne se laissa pas faiblir. Il avait dix-sept ans. La vie lui ouvrait ses bras. Il n'avait pas le droit de se faire bouffer par l'envie et la jalousie et l'horreur. Il préférait entendre Matteo parler de l'Amérique plutôt que de s'enfoncer dans son amertume. « Tu devrais venir avec moi un jour, quand tu auras le temps, commença son ami et Rolf se demanda si il était bel et bien sérieux. Je suis sûr qu'on le trouvera. Les paysages sont tellement différents d'ici, et dans certaines contrées, les sorciers utilisent de vieilles magie, certaines sont vraiment à glacer le sang et j'avoue que je n'ai pas tout compris. » Les pensées de Rolf s'envolent rapidement, et il ne peut pas s'empêcher de se demander: et si? Et si certaines magies permettaient de ramener les morts à la vie? De le séparer de ses souvenirs? De son don? Il se souvient de quand il avait sept ans, et qu'il avait demandé à Porpentina comment et pourquoi ses parents n'étaient jamais revenus. Comment et pourquoi elle ou Newt n'essayaient pas de les ramener.
Les sorciers meurent, lui avait expliqué sa grand-mère. Et la magie n'a jamais été plus forte que la mort.

« Est-ce que ça va ? J'ai fait quelque chose pour te contrarier, ou...? J'ai l'impression que... » Les yeux de Rolf quittent l'horizon pour regarder Matteo. « Tu peux tout me dire. Je crois. Si... tu en as envie. » Son hésitation hisse un léger sourire sur la lippe de Scamander, alors que ses traits se détendent sensiblement dans une expression un rien joviale, un rien sympathique. Presque... presque rassurante, ou du moins désire-t-il qu'elle le soit. “ Tout va bien, Matteo, dit-il d'un ton tranquille même si il sent bien que son ami ne le croit pas vraiment. Je me demandais juste quelles étaient ces... pratiques magiques. ” Mais il voit bien que Matteo ne mord pas à l'hameçon. Il voit l'hésitation sur son visage, la frustration dans son Bruit et quelque chose comme, toujours, de la culpabilité en demi-teinte. Avec un léger soupir, en détournant les yeux, Rolf se lève à son tour pour s'accouder à la balustrade à son tour, à côté de lui. Il a dix-sept mais, là encore, on dirait qu'il en a nettement plus. N'a-t-il pas trop vieilli ces derniers temps? Quand est-ce que ses traits se sont creusés ainsi? Ça fait bien longtemps que Rolf ignore les miroirs de sa chambre. “ Je suis toujours... surpris de voir à quel point Newt t'apprécie. Enfin- je veux dire- non, ce n'est pas tant que le fait que tu sois appréciable soit surprenant, rajoute-t-il avec un petit sourire désolé à la face de son ami. Mais c'est juste que- il- ah. ” Il soupire lourdement, baissant la tête jusqu'à poser son front sur ses bras croisés sur la balustrade en bois grinçant. “ Il t'aime beaucoup, tu sais? Putain ce que je me sens con à te dire ça... (Silence, hésitation, dent venant entamer la lèvre inférieur.) Il t'aime beaucoup, Matteo, et à chaque fois- j'ai l'impression qu'il t'aime plus que moi.

Les mots sont jetés.
Rolf se sent particulièrement stupide, surtout quand il devine le ton un peu accusateur derrière sa phrase, surtout quand il sent toute cette amertume qui le prend à la gorge, surtout quand il ne peut pas s'empêcher de lui en vouloir et, encore pire! de s'en vouloir, à lui, d'être si puéril et horrible et amer à un si jeune âge. “ C'est stupide, dit-il avant que Matteo ait la chance d'en placer une. Je sais que c'est stupide. J'suis désolé, Matt, c'est juste que des fois, je- ” mais il n'arrive pas à finir sa phrase. Il soupire, ferme les yeux contre le tissu rugueux de la chemise épaisse qu'il porte, appuie ses paupières contre ses bras jusqu'à avoir des étoiles sur la rétine. “ Désolé, ” dit-il soudainement, comme pour mettre un terme à la discussion, avant de se détourner brusquement et de retourner sur le rocking-chair, tournant minutieusement le dos à Matteo. Il ouvre à nouveau son livre, le pose sur ses genoux croisés, fait mine de se remettre à lire. “ Bonne année, ” ironise-t-il à mi-voix, déçu de lui-même.
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Matteo Grimaldi
Matteo Grimaldi
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‹ liens utiles :
‹ âge : trente
‹ occupation : tisseur de mots, journaliste, coureur de monde. à la dérive.
‹ maison : Gryffondor
‹ scolarité : 1984 et 1991.
‹ baguette : était en bois d'érable, relativement flexible, mesurait 26,8 cm et contenait un coeur de phoenix.Désormais brisée, j'ai hérité d'une baguette récupérée sur le cadavre d'un mangemort: bois de noyer noir, 32 cm, coeur inconnu, et absolument pas faite pour moi.
‹ gallions (ʛ) : 4032
‹ réputation : j'ai l'air de regretter la fin de cette guerre, que ce qui secoue ce monde nouveau paraît me révolter bien plus que les atrocités commises par le précédent gouvernement, que je suis un piètre journaliste et écrivain qui tente de percer dans un milieu qui n'a jamais voulu de lui.
‹ particularité : en plein flou.
‹ faits : j'ai soutenu la rébellion, bien que je n'ai quitté ma vie que sur le tard pour aller les retrouver, au détour de la création de la Renaissance du Phoenix ; que beaucoup n'ont pas cru à mon implication, du fait de ma naissance surtout ; que j'ai une tendance fâcheuse à commencer des choses et à ne pas les terminer ; que ma plus grande ambition est d'enfin publier un livre ; que ma fiancée est en fuite et que je n'ai aucune idée de si je la reverrai morte ou vive, offerte aux bons soins des Détraqueurs ; que la nouvelle société me répugne presque autant que la précédente, voir plus ; que je ferai sûrement tout pour ma soeur.
‹ résidence : dans le loft de la Bran Tower ou Eirene et moi vivions avant que tout ne vole en éclat. J'ai réussi à garder l'appartement par je ne sais pas quel miracle, il sert aujourd'hui à ma soeur et à mon beau-frère, Elias, parfois. En vérité je n'y suis pas souvent, je fuis l'endroit.
‹ patronus : une méduse géante
‹ épouvantard : un grand feu, l'anéantissement total de ma famille, rester seul au milieu des cendres
‹ risèd : Eirene se tenant à mes côtés, aussi heureuse qu'elle l'était à nos débuts, lorsque nous étions encore pleins de promesses et de projets fabuleux avant que tout ne soit jeté aux flammes.
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Il aurait pu laisser tomber. Laisser couler. Oublier, passer à autre chose. Peut-être que ça aurait été plus charitable (Charitable ? Quelque chose dans ce mot avait une sonorité cruelle et désolante qui allait un peu trop bien avec son ressenti) de laisser son ami tranquille, sans chercher à creuser. Il se faisait l'effet d'un fouille-merde, sans savoir réellement ce qui le poussait ainsi à chercher l'origine du malaise qui, comme tout bon malaise qui se respecte, aurait fini par passer et le temps se serait remis à filer droit sans que rien ne soit perdu en chemin. Pour peu qu'il fasse l'effort de passer à autre chose. C'était cette part de lui qui cherchait à se réconcilier avec Rolf, cette part de son être qui voulait constamment résoudre les problèmes, les affronter de face plutôt que de les laisser tomber dans l'oubli. Il était de ce genre là : à crever l'abcès, comme disait sa sœur. Avec n'importe qui d'autre, ça n'aurait pas empiré la situation. Là, c'était... C'était comme si l'air s'était solidifié autour d'eux, comme si le vent avait cessé de souffler pour que les respirations se fassent plus bruyantes, plus présentes. Comme si le temps s'étirait, étalant le mal-être à la manière d'une confiture particulièrement épaisse. Mais si Matteo avait tellement apprécié de faire de Rolf un de ses amis, ce n'était pas pour rien. Rolf n'était pas n'importe qui d'autre. Il ne réagissait pas comme les autres, et tout ce qu'il pouvait envoyer dans sa direction revenait -ou pas- mais jamais de la manière dont il s'y attendait. Matteo trouvait en sa compagnie le risque qu'il recherchait dans ses voyages, ses escapades à l'étranger. Rolf ne se doutait sûrement pas de la valeur qu'il avait aux yeux de son ami et il était hors de question de s'avouer ce genre de choses ouvertement. Son attaque frontale sa question lui revint à la face, un vrai boomerang, et il se sentit encore plus mal qu'avant. « Tout va bien, Matteo » répondit Rolf et Matteo entendit « Est-ce que ça a l'air d'aller ? » ou quelque chose comme ça. « Je me demandais juste quelles étaient ces... pratiques magiques. » Alors il se sentit prêt à reculer, un petit peu. Le respect passait par là, non ? Non ! Il y avait sa culpabilité, sa frustration à l'idée de ne pas savoir ce qui le rendait si distant, si froid, qui s'opposaient farouchement à sa maigre tentative de marche arrière. Oh il n'essaya pas vraiment, il se contenta de se taire, dans l'expectative ; Rolf continuerait ou ne continuerait pas. Et Rolf se leva, le rejoignit contre la rambarde, amenant avec lui ce sursaut d'espoir -celui que ce n'était qu'une illusion. Et poursuivit : « Je suis toujours... surpris de voir à quel point Newt t'apprécie. Enfin- je veux dire- non, ce n'est pas tant que le fait que tu sois appréciable soit surprenant, » Dans surpris, il y avait le mot dégoûté, effaré. Dans appréciable il y avait baratineur et voleur, qui suintaient, qui hurlaient derrière. Qui le firent froncer les sourcils. Brusquement, Matteo se sentit comme attaqué. Mais non, tu te fais des idées, essaya-t-il de se convaincre. On aurait dit que Rolf venait de lui déclarer la guerre, alors qu'il n'avait rien ébruité de plus que sa surprise. « Mais c'est juste que- il- ah. » Que quoi ? Que quoi ?! « Il t'aime beaucoup, tu sais? Putain ce que je me sens con à te dire ça... (Alors ils étaient deux, deux magnifiques imbéciles qui apprenaient le langage des idiots) Il t'aime beaucoup, Matteo, et à chaque fois- j'ai l'impression qu'il t'aime plus que moi. »

Il écarquilla les yeux, d'abord. Il le regarda avec des yeux ronds comme les jolies soucoupes de Porpentina. « C'est stupide, je sais que c'est stupide. J'suis désolé, Matt, c'est juste que des fois, je- » Rolf se tut et se subtilisa à son regard, à ses yeux qui n'en revenaient toujours pas de ce que ses oreilles entendaient. « Désolé. » Il sembla mettre un terme à la conversation, juste comme ça, en s'excusant. Et Matteo se demanda qui des deux était le plus désolé dans l'histoire. Rolf retourna sur son rocking-chair, rouvrit son bouquin sur ses genoux et s'enfuit, laissant derrière lui une traînée d'amertume qu'il ne pouvait ignorer. Ce malaise là n'était pas du genre à passer sans qu'on n'y fasse rien.  « Bonne année » qu'il marmonna entre ses dents. D'abord il entendit, et puis, malgré lui, un rire un peu incrédule passa ses lèvres closes. Oh Merlin, non, ce n'était pas la chose à faire. Non non, je ne me moque pas voulut-il dire. Non je ne trouve pas ça stupide, mais tout ce qui sortit de sa bouche fut une contre-attaque involontaire, qu'il laissa échapper un peu malgré lui : « Que tu quoi ? Que tu aurais préféré que je ne vienne jamais ? » Il secoua la tête. Il disait des choses qu'il ne pensait pas vraiment, sur un ton qui lui faisait honte (on ne parlait pas comme ça à un ami). Il réagissait exactement comme quand on lui reprochait, gamin, une farce de mauvais goût -ou autre- dont il se savait responsable, et qu'il cherchait immanquablement à rejeter la faute sur quelqu'un d'autre. En l’occurrence, sur Rolf, il n'y avait que lui, là maintenant. Il gardait en lui cette trace de l'enfant buté, qui attaquait au lieu de s'excuser. Quelque part, les paroles de Rolf touchaient une zone sensible qu'il avait toujours mis un point d'honneur à ignorer : bien sûr qu'il avait essayé de plaire à Newt Scamander. Bien sûr qu'il avait essayé, par tous les moyens possibles, de le faire rire, de s'en faire, lui aussi, un ami (peut-être). En oubliant un peu son véritable ami, celui qui comptait, et qui compterait toujours en dépit de tout. Qui n'aurait pas essayé ! La petite voix culpabilisante, dans le fond, lui rappela qu'il aurait du faire plus attention. Que quelque part, la réaction de Rolf était justifiée. Et il ne pouvait pas s'empêcher de songer que non, Rolf réagissait effectivement comme un sombre idiot, et qu'il gâchait leurs premières vacances communes pour des débilités sans nom. « Il me semblait bien que tu avais fini par regretter ton invitation » lança-t-il méchamment en regardant Scamander se balancer nerveusement sur son fauteuil, le livre qu'il observait d'un regard fixe, sans le lire, ouvert sur ses genoux. « Non, enfin non.- » se reprit-il, conscient de l'agressivité de ses paroles. Ce n'était pas son genre, et en même temps, c'était tout à fait lui, ce lui qui se cachait souvent et qui grondait, rageait contre le reste du monde pendant que son visage souriait. Il ne souriait pas, mais reprit d'un ton plus calme, plus posé. « -c'est simplement que. Enfin tu sais bien que ce n'est pas possible, tu es son petit fils, il essaye juste d'être aimable avec moi et de toute façon, ce n'est pas comparable. » Et comme le silence s'éternisait, et qu'il laissait en suspend de fines particules au goût d'inachevé dans l'atmosphère, Matteo reprit, en ne sachant plus très bien pour quoi il essayait de s'excuser -ou pas. Il se débattait dans un brouillard opaque de honte, d'incompréhension et de défi. Et le tout se mêlait sur sa langue en des paroles qui perdaient un peu de leur intensité -et de leur sens- une fois qu'elles sortaient à l'air libre. « Je n'ai pas voulu te voler la vedette ou quoi que ce soit que tu aies l'air de croire, d'accord ? » Et le d'accord, lancé sur un ton mi-exaspéré, mi-désolé, sembla chercher la réconciliation sans vraiment la vouloir. Matteo songea à toutes les fois où Rolf s'était enfermé dans ce genre de silence, et où il l'avait laissé faire avec bonhomie. Pour la toute première fois, il ressentit de l'agacement envers son attitude, qu'il trouva puérile, inutile. Et cela n'avait rien à voir avec le fait que son ami jalousait sa relation avec son grand père, non, évidemment. Il refusait encore d'y croire. « C'estpasdemafautesit'esaussirenfermé. » ronchonna-t-il tout bas.
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Rolf Scamander
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rolf ft. ryan gosling, astoria ft. lily collins, theodore ft. dylan o'brien, édouard ft. bob morley, neville ft. daniel sharman, elijah ft. chris evans, ambroise ft. sen mitsuji, alexander ft. alfie enoch, olivia ft. emeraude toubia, brienne ft. natalia dyer, dean ft. john boyega, gregory ft. alden ehrenreich, priscilla ft. daria sidorchuk, charles ft. james norton, hwan ft. vernon choi, jay ft. gong yoo, hiram ft. abel tesfaye, adidja ft. reece king.


‹ âge : il a l'air d'avoir environ trente-cinq ans mais en a en réalité vingt-huit.
‹ occupation : employé à mi-temps dans un élevage indépendant de licheurs.
‹ maison : serpentard.
‹ scolarité : 1987 et 1994.
‹ baguette : est rigide, sculptée d'une salamandre à sa base, longue de trente-quatre centimètres, est faite de bois de sureau et contient un crin de Kelpie.
‹ gallions (ʛ) : 4142
‹ réputation : je suis quelqu'un qu'il est difficile d'approcher.
‹ particularité : empathe. J'entends et ressens les émotions d'autrui.
‹ faits : je suis empathe et après avoir abusé de l'usage d'un Retourneur de Temps, mon corps est toujours désynchronisé et je parais avoir six ans de plus par rapport à l'âge que j'ai réellement. J'ai fait cavalier seul pendant des mois jusqu'à finalement rejoindre Poudlard mi-juillet 2003, où j'ai rejoint la Renaissance du Phénix. Mon surnom parmi les Insurgés était Oz.

Je vis avec Luna depuis la fin de la Guerre, et avec notre fille née à la fin de la Bataille, Lesath — jusqu'à ce qu'elle ait contracté le syndrome de Rosier et soit en convalescence à Saint-Mangouste.
‹ résidence : dans la maison Lovegood.
‹ patronus : un loup
‹ épouvantard : moi-même, fou à lier, écumant, incapable de sauver la silhouette indistincte d'une femme qui se tord de douleur devant moi.
‹ risèd : rien de particulier. j'ai tout ce que j'ai jamais désiré.
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matteo grimaldi
I savor bitterness--it is born of experience. It is the privilege of one who has truly lived. You, too, must learn to prefer it. After all, when all else is gone, you may still have bitterness in abundance.


Rolf regrette les mots à mesure qu'ils s'écoulent de sa bouche. Il s'est toujours dit qu'il pouvait vivre avec la douleur. Qu'il pouvait la garder quelque part, en sécurité, cloisonnée derrière une porte fermée à double-tour, et ne jamais la ressortir: il n'avait qu'à apprendre à vivre avec, et tout irait bien. C'était simple, d'ignorer et de repousser la douleur, l'oublier l'oublier l'oublier. Il avait l'impression que ça faisait des années que son coeur était lourd de ce genre de trucs qu'il essayait d'ignorer. Alors un peu plus ou un peu moins... En tant qu'empathe, il était le gardien des émotions des autres. Le diapason, certes, mais aussi le gardien. Il allait bien trouver un peu de place pour garder tout ça quelque part. Pour le laisser prendre la poussière. Pour l'ignorer.
Mais il n'avait pas pu. La voix nasillarde d'un enfant depuis trop longtemps abandonné avait hurlé: il est ton ami. Tu lui fais confiance, il te fait confiance. Tu peux lui parler, tu peux lui en parler, tu peux lui parler de tout alors dis-lui, il comprendra et au pire, vous en parlerez et il finira bien par comprendre ou bien toi tu comprendras quelque chose. Parce qu'après tout, Matteo était plus âgé, plus sage, plus mature et toujours son ami. Oui. Il allait l'aider: une partie de Rolf s'accrochait à cette idée avec une dévotion qui rimait avec désespoir.
C'était dur, de s'ouvrir aux autres. Tellement plus simple que de se fermer aux autres, bien entendu, mais Rolf s'était trop habitué à bâtir des murs entre lui et autrui et à s'isoler si bien que la tendance s'était inversée. Il avait du mal à se laisser aller et à parler.
Et maintenant, il regrette. Retour à la case départ.

Avant même de l'entendre ou de le voir, il sent l'agacement de Matteo prendre le pas sur sa surprise, sur le manifeste choc des révélations de Rolf. Un agacement insidieux, qui se distille sur sa langue alors qu'il éclate d'un rire; un rire surpris, mais un rire tout de même. Rolf, qui fait toujours mine de lire un livre dont les phrases n'ont pas de sens, voit ses mains se crisper sur la couverture et sur la page ouverte sans pouvoir les contrôler: jointures blanches, phalanges tremblantes. Ce n'est pas tant de la colère, pas vraiment. C'est juste le désir de hurler, qui devient trop fort, et qu'il doit calmer à coups de fouet mentaux. « Que tu quoi ? Que tu aurais préféré que je ne vienne jamais ? » essaie de deviner Matteo. Il y a presque des accents rageurs dans sa voix. Il se défend de tout. Il attaque tout. Rolf se referme comme une huître, une ombre passant sur son visage et en effaçant les dernières traces de bonheur. Qu'il a été stupide!
Ça lui apprendra bien à faire confiance à quiconque. On ne l'y reprendra plus. « Il me semblait bien que tu avais fini par regretter ton invitation. » Rolf ne dit rien. « Non, enfin non- » Rolf ne dira rien.  « -c'est simplement que. Enfin tu sais bien que ce n'est pas possible, tu es son petit fils, il essaye juste d'être aimable avec moi et de toute façon, ce n'est pas comparable. » Rolf ne dira plus jamais rien. Pas à lui, ni à quiconque.
Il voit la première larme s'écraser sur le livre, en aspirer un peu d'encre. D'un mouvement rageur, il se passe la manche de son pull sur le visage, pour en effacer les traces de faiblesse. « Je n'ai pas voulu te voler la vedette ou quoi que ce soit que tu aies l'air de croire, d'accord ? »

Il lui parle comme à un gamin boudeur, un gamin qui a ses humeurs, un gamin qui comprend rien. (et Rolf sait, pourtant, que Matteo marque un point. Mais il n'en dit rien. Il repousse cette douleur là aussi: il préfère se croire dans son bon droit et comme son ami fait la même chose, ils n'arrivent pas à communiquer. Peu importe. ) Rolf va rester silencieux et laisser le silence reprendre ses droits sur la conversation. Le silence va enterrer tout ça et puis au bout d'un moment, Matteo partira et Rolf se lèvera pour rentrer dans la maison; peut-être qu'ils ne se reverront jamais. Ce serait mieux comme ça. Il ne va pas parl- « C'estpasdemafautesit'esaussirenfermé.Non ce n'est pas de ta faute, ” réplique un Rolf cinglant. Il s'apprête à dire quelque chose mais finalement, d'un froncement de sourcils, il semble signifier au monde qu'il n'a rien à prouver à Matteo et qu'il n'a rien à lui dire. Pas de temps à lui consacrer. C'est son ami, oui, évidemment mais Rolf a peur de dire quelque chose qui va dépasser sa pensée. Et il ne veut pas le regretter. Il ne veut plus rien regretter.
Rolf se lève soudainement, après avoir sèchement fermé le livre qu'il avait sur les genoux. “ Bref, dit-il comme pour clore la discussion. Je n'ai pas envie d'en parler. ” Il n'a pas envie d'en parler, il n'a pas envie d'y penser, il n'a pas envie de le regarder. Il veut juste s'enfuir — déjà. Il veut juste hurler. Il veut juste abandonner. “ C'est pas de ma faute si t'es aussi con, ” lâche-t-il néanmoins, pour faire bonne mesure, avant d'ouvrir la porte d'entrée et de retourner dans la maison, claquant le battant derrière lui dans un geste qui a quelque chose de vaguement définitif.

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Matteo Grimaldi
Matteo Grimaldi
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‹ liens utiles :
‹ âge : trente
‹ occupation : tisseur de mots, journaliste, coureur de monde. à la dérive.
‹ maison : Gryffondor
‹ scolarité : 1984 et 1991.
‹ baguette : était en bois d'érable, relativement flexible, mesurait 26,8 cm et contenait un coeur de phoenix.Désormais brisée, j'ai hérité d'une baguette récupérée sur le cadavre d'un mangemort: bois de noyer noir, 32 cm, coeur inconnu, et absolument pas faite pour moi.
‹ gallions (ʛ) : 4032
‹ réputation : j'ai l'air de regretter la fin de cette guerre, que ce qui secoue ce monde nouveau paraît me révolter bien plus que les atrocités commises par le précédent gouvernement, que je suis un piètre journaliste et écrivain qui tente de percer dans un milieu qui n'a jamais voulu de lui.
‹ particularité : en plein flou.
‹ faits : j'ai soutenu la rébellion, bien que je n'ai quitté ma vie que sur le tard pour aller les retrouver, au détour de la création de la Renaissance du Phoenix ; que beaucoup n'ont pas cru à mon implication, du fait de ma naissance surtout ; que j'ai une tendance fâcheuse à commencer des choses et à ne pas les terminer ; que ma plus grande ambition est d'enfin publier un livre ; que ma fiancée est en fuite et que je n'ai aucune idée de si je la reverrai morte ou vive, offerte aux bons soins des Détraqueurs ; que la nouvelle société me répugne presque autant que la précédente, voir plus ; que je ferai sûrement tout pour ma soeur.
‹ résidence : dans le loft de la Bran Tower ou Eirene et moi vivions avant que tout ne vole en éclat. J'ai réussi à garder l'appartement par je ne sais pas quel miracle, il sert aujourd'hui à ma soeur et à mon beau-frère, Elias, parfois. En vérité je n'y suis pas souvent, je fuis l'endroit.
‹ patronus : une méduse géante
‹ épouvantard : un grand feu, l'anéantissement total de ma famille, rester seul au milieu des cendres
‹ risèd : Eirene se tenant à mes côtés, aussi heureuse qu'elle l'était à nos débuts, lorsque nous étions encore pleins de promesses et de projets fabuleux avant que tout ne soit jeté aux flammes.
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« Non ce n'est pas de ta faute, » Non, en effet répond-il dans sa tête. Ni de celle de Rolf. Tout ça, c'est eux, leur jeunesse fougueuse, les rancœurs nées d'ignorance et de laisser aller. Il regrette, il regrette ses mots. Il regrette que Rolf réagisse de cette manière (incompréhensible). Il regrette d'être venu, presque. Il a l'impression d'avoir ruiné quelque chose de beau, conscient toutefois que leur amitié reposait sur trop peu pour être sans danger. Jamais il n'aurait pensé que ça se finirait de cette manière – il a l'impression qu'on lui brûle les entrailles. Ça le dégoûte, de ressentir soudain cette colère malsaine, injustifiée. « Bref, je n'ai pas envie d'en parler. » fait-il en se relevant brusquement, faisant claquer les pages de son livre en le refermant d'un geste sec. Très bien, n'en parlons pas alors. Matteo sait toujours faire avec les silences et les secrets de ses camarades. Il sait apprivoiser leurs mal-êtres, leurs inquiétudes. Il n'y a pas d'écoute pareille à la sienne, de soutient plus sincère. Mais là, il n'a plus vraiment envie. « C'est pas de ma faute si t'es aussi con, » – et pour le coup, il pense ne plus jamais avoir envie de reparler à cet idiot, même, ni de faire aucun effort pour soigner son petit ego à deux noises. La colère flambe joyeusement dans son regard, qui suit Scamander alors qu'il rentre dans la maison en claquant la porte derrière lui. Matteo pousse un profond soupir, déporte son regard sur la lande qui s'étend autour de lui. Il est vexé, et c'est bruyant. Mais il est surtout blessé, et terriblement déçu. Dans sa tête il retourne maladroitement toutes les horreurs qu'il a envie de lui jeter au visage, là tout de suite. Heureusement que Rolf n'est plus là pour les recevoir, ses paroles.

Après un moment passé à calmer ses nerfs, à retrouver des marques qui se sont envolées avec le départ de Rolf, il suit ses pas et retourne lui aussi dans la maison. Il repasse par le salon, passablement gêné. Sa main ébouriffe ses cheveux pour se donner contenance. Newton et Porpentina lèvent les yeux à son retour. « Alors, tu as retrouvé Rolf ? Il va mieux ? » s'enquiert la vieille femme. Son regard concerné fait monter en lui une bouffée de culpabilité. Il a trop honte de laisser penser à ces deux personnes qu'il apprécie trop aux yeux de Rolf qu'il a quelque chose à voir dans le mal-être de leur petit fils. Mais, pourquoi s'en vouloir ? Ce n'est pas de sa faute, se répète-t-il avec la constance d'un gamin capricieux. Le regard perçant de Newt le fait baisser les yeux vers le sol. Il s'attarde inutilement sur un détail du parquet ciré – « Il est monté se reposer. Ecoutez je – merci de m'avoir invité, vraiment c'était un plaisir. Mais il faut que je rentre, il, euh - » Les mots s'emmêlent sur sa langue. Le silence le cueille, et il n'y a personne pour l'aider. « Merci » finit-il par laisser tomber platement. Porpentina laisse entendre après une embrassade qu'elle espère le revoir un jour et il songe aux maigres chances qu'il a de remettre les pieds ici. L'amertume laisse un arrière goût amour dans sa bouche.

En remontant faire ses valises à l'étage, il entend des pas dans une des pièces fermés accolées à la chambre dans laquelle il a passé même pas deux nuits – deux misérables deux nuits qui étaient sensées amorcer le reste de la semaine. Un sentiment de vide le paralyse un instant devant la porte de la chambre. S'excuser ? Non. Buté, il délaisse la possibilité de réparer les dégâts avec son ami et boucle son sac en un rien de temps.

FIN.

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