Après avoir quitté le ministère de la magie, Ichabod et le reste du petit groupe d'insurgés chargés de faire du grabuge, s'étaient rendus jusqu'à l'allée de embrumes. Une rue sombre qui pourrait facilement faire froid dans la dos, typiquement le genre d'endroit où, même avant la guerre, Ichabod n'avait jamais franchement eu envie de mettre les pieds. Cependant, il s'agissait d'un lieu significatif dans le gouvernement actuel. L'allée des embrumes avait la réputation d'être imbibée de magie noire et le ministère actuel était – malheureusement – très attiré ; plongé même dans la magie noire, ainsi, l'allée des embrumes n'avait jamais eu autant de succès que depuis que les mangemorts étaient à la tête du ministère de la magie. C'était donc un lieu parfait à attaquer pour les insurgés afin de montrer leur mécontentement vis-à-vis du gouvernement actuel. La première chose à faire était de bloquer le passage menant à l'allée des embrumes afin de gagner suffisamment de temps pour s'en prendre aux boutiques de la petite allée. Il y aurait sûrement quelques commerçants présent sur les lieux, ainsi, être rapide était le mot d'ordre dans cette nouvelle mission, tout comme ça avait été le cas lors de l'attaque du ministère de la magie. A peine arrivé sur l'allée aux pavés sombres, ils s'étaient dirigés vers la petite parcelle reliant les lieux au chemin de traverse. « C'est parti ! » Sans rien ajouter, Ichabod pointa sa baguette en direction des murs étroits qui constituaient le passage sur l'allée des embrumes, prêt à lancer des sortilège pour provoquer des éboulement, sachant pertinemment que ses camarades allaient suivre le mouvement puisque c'était ce qui avait été prévu.
They think we're helpless. They're wrong. They started a war, but we're not here to finish it. We're here to make them regret to show them and everyone else what happens when you go too far. No more running, no more waiting. Let's hit them where they live.
(black cauldron) Sous les traits masculins, apparut un sourire mauvais, une grimace macabre. Le Limier était en chasse et son regard d'encre guettait les ombres et les silhouettes. A ses côtés, ses trois compagnons d'un soir. Il y avait celui qu'ils nommaient l'Elu, ici, et deux autres. Et bien cachée sous son apparence d'homme, sous ses vêtements d'homme, il y avait Vincianne. Il y avait le Limier, il y avait l'Ombre. Ils avaient fait quelques dégâts au Ministère, elle avait aidé à démolir les accès. Un jeu d'enfants. Une blague d'adolescents. Puis la sécurité était arrivée. Il avait fallu s'éclipser et se fondre dans la masse. Se rendre le second point de ralliement. Allée des Embrumes. La magie noire qui hantait les lieux courait sur sa peau tannée, l'adrénaline brûlait dans ses veines. L'excitation lui donnait la chair de poule. Quand ils lui avaient demandé de remplacer un gars de l'équipe, elle avait songé à refuser. Un peu de destruction par ci et par là, ce n'était pas son genre. Puis quelque chose avait attisé son appétit d'archéomage.
A l'ordre de Martell, elle ne dit rien. A peine esquisse-t-elle un geste de la tête. Elle ne prononça même pas un sort, mais de sa baguette jaillit un Informulé qui alla s'éclater contre la pierre avec les sorts de ses comparses et fit exploser la roche en cascade de gravats. Et elle pivota sur ses talons et un autre Informulé enflamma la devanture d'une boutique de magie noire, faisant éclater la vitrine. Conquérante, elle s'avança et découvrit un sorcier qui les observait derrière un mur alors que la foule fuyait. La baguette qu'il tendait vers elle tremblait, mais elle n'eut aucun remord, aucune hésitation : l'éclair rouge d'un sort jaillit de la baguette, traversant de part en part le corps de l'homme qui les espionnait. ●●● Dépêchons-nous avant qu'ils débarquent. L'explosion aura sûrement attiré les habitants du Chemin. ● Lança-t-elle, impatiente, en s'engageant dans l'allée sombre. Un pas, deux pas. Dans son nez, l'odeur du bois qui brûlait. Un nouveau sort s'échappa de sa bouche d'une voix rauque et grave de clopeur. Désinvolte. Habitué au chaos. Mais sous l'épaisse frange aubrun, le regard guettait les ombres et les silhouettes. Le Limier était en chasse. Elle cherchait Barjow & Burke. Et si ses compagnons n'aspiraient qu'à réduire l'endroit en cendres, elle comptait bien délester discrètement les commerçants de quelques objets.
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Ils avaient créé le désordre au sein du ministère, autant qu'ils avaient pu. Harry était presque déçu de n'avoir pu assister à l'après. Il aurait aimé voir ce que les mangemorts et autres personnes du ministère allaient inventer pour contrer ces mouvements d'insurgés et pour réparer les dégâts qu'ils avaient eu le temps de commettre. Ils avaient transplané en vitesse, ne pouvant se permettre d'être repérés. Ils avaient profité du désordre ambiant et de la panique pour s'enfuir et se retrouver ainsi dans l'Allée des Embrûmes. Endroit sinistre, respirant la magie noire dans le moindre de ses briques, dans le moindre de ses recoins. Il régnait un froid glacial, l'obscurité était presque pesante. L'endroit avait donné la chair de poule à Harry par le passé. Aujourd'hui, l'adrénaline dans le sang ne faisait que le rendre plus prêt encore à détruire, à semer la pagaille. Il savait qu'après cette dernière épreuve, lui devrait abandonner son groupe pour rejoindre un autre groupe. Il avait l'intention de faire le maximum pour semer la panique ici aussi.
Sans un mot, il avait suivi le mouvement et avait pointé sa baguette. Dans un sort silencieux et à la suite de ses camarades, Harry avait fait s'écrouler des pierres des murs alentours. Le passage était bloqué, leur laissant un peu plus de temps pour détruire, pour brûler, pour réduire à néant quelques boutiques, quelques maisons. Si Harry ne voulait blesser personne, ce n'était pas son but, mais il semblait que ce n'était pas le cas de tout le monde. Il aurait voulu dire quelque chose mais le temps tournait si vite qu'il s'en prendrait à la personne concernée quand il la recroiserait. Il suivait le mouvement, jetant des sorts donnant le feu, brisant des vitres, détruisant des poutres. L'Allée des Embrûmes n'avait plus l'allure d'il y a quelques minutes. Les quelques sorciers venus repérer les auteurs des délits finissaient par se protéger à l'intérieur de leur demeure ou à se cacher des flammes déjà haute. « Attention ! » Et d'un coup de baguette, il empêcha à une poutre de bois de s'écraser sur un de ses camarades. Barjow et Burke était devant eux. Il était temps de l'assaillir de sorts. Elle était la boutique emblématique de la magie noire.
"Rejoins-nous à Barjow et Burke. Ta première mission t'y attend !"
Ainsi été arrivé le premier message arrivé depuis l’acquisition de ce miroir à double sens. A travers la poussière, il avait pu voir un visage, mais à qui appartenait-il ? Il l’ignorait, il y avait trop de poussière sur la vitre et l’identité de la personne n’avait pas d’importance. Ce qui en avait, en revanche, c’est qu’on faisait enfin appel à lui en tant qu’Insurgé ! Bien ! Quel était donc le meilleur moyen de s’y rendre ? Il avait bien son idée sur la question, mais si pareille chose lui était possible, cela pouvait présenter une certaine faiblesse dans la stratégie
*Pouf !*
Contre toute attente, cela avait marché ! Il était parvenu à transplaner directement à destination ! Pratique pour ceux qui faisaient partie du même camp que lui, mais tout aussi pratique pour les Mangemorts… Il ne savait pas ce qui avait été prévu pour les empêcher de venir, mais le transplanage ne leur était certainement pas plus interdit qu’à lui. Il espérait que ceux qui avaient imaginé ce plan avaient bien pensé à cette éventualité et n’avait permis un tel moyen de transport uniquement qu’en tant que porte de sortie une fois le méfait accompli.
Poussé par les exhortations des autres membres de l’équipe, il fit son entrée dans la boutique, sortant sa baguette, qu’il avait finalement assez peu utilisée jusqu’ici, et espérant qu’elle fonctionne aussi bien que lors de ses brefs tests. Il avisa quelques objets au hasard et s’y essaya. Incendio ! Une magnifique flamme jaillit de sa baguette et produisit une belle flambée sur la cible, quelle qu’elle fut. Bien ! Il lui fallait maintenant une cible plus précise pour poursuivre ses tests en situation réelle. Là, dans l’armoire, il avisa une superbe Main de la Gloire. Elle serait parfaite pour un sort plus destructif. Confringo !
*BOUM !*
La Main de la Gloire se brisa en mille morceaux, ainsi que l’armoire et le reste des objets contenus dans l’armoire. Si l’efficacité était au rendez-vous, la précision, elle était totalement absente. Peut-être que les autres avaient assistés à la scène, et si oui, peut-être étaient-ils impressionnés par la puissance du sort. Ce qui était sûr, c’était la crainte qu’il éprouvait quant à ce qu’il venait de faire et qui dépassait de loin l’effet attendu. S’il n’apprenait pas à maîtriser cette baguette rapidement, il finirait par faire des morts qu’il aurait voulu éviter.
CRAC ! L'air sentait le bois calcinés et la poussière. La jeune femme frissonna un instant, sa baguette serrée dans sa main droite. L’allée des Embrumes n’était déjà plus qu’un éboulis insalubre et lugubre dans les brumes de septembre. Peut-être que cette vision d’apocalypse aurait paru moins impressionnante sous un Soleil éclatant et la face odieuse d’un ciel bleu. Ce qui était toutefois certain, c’est que de voir ce cloaque sans nom réduit à l’état de cendres emplissait son cœur d’une joie macabre et sauvage. Elle franchit l’incendie avec désinvolture, sa cape ignifugée la protégeait pour une grosse partie de la chaleur dégagée par le brasier. En retard, certes. Mais une lady devrait pouvoir se faire attendre. Il fallait dire que rallier Herpo Creek à Londres tout en contrôlant un rebut devenu hystérique par un chagrin incompréhensible lui avait coûté quelques précieuses minutes et une bonne partie de sa patience. « B&B. » Son miroir à double sens avait craché ces deux lettres avant de reprendre sa teinte écarlate. Après avoir provoqué un ou deux effondrement de terrain, ses pas s’arrêtèrent devant le 13 b de allée des Embrumes, Londres. Ses lèvres venaient de se tordre d’un sourire malsain lorsqu’elle franchit le seuil. « Dumbledore ». Elle avait marmonné avant qu’une magnifique Main de la Gloire n’explose à deux pas d’elle. La sorcière secoua la tête, totalement dépitée. Elle aurait pu leur être d’une grande utilité.
« Cessez donc de faire l’enfant et rangez votre baguette, si vous ne savez pas vous contrôler. Vous venez de détruire un artéfact qui aurait pu servir ». Ses dents se dévoilèrent dans une moue légèrement méprisante. Son regard se porta vers un livre enfermé dans une vitrine. Sa couverture tannée, si semblable à de la peau humaine luisait dans la maigre lumière de la pièce. Le Necronomicon la lorgnait avec insistance. Morgana avait toujours considéré que la magie n’était qu’un moyen. Qu’il n’existait pas de Magie Noire et de Magie blanche, juste un spectre entre les deux. La seule façon de faire pencher la balance était sans nul doute la manière de l’utiliser. Elle détourna les yeux du manuscrit maudit et porta son regard clair sur ses camarades avant de se poser avec insistance sur l’inconnu du groupe. « Nous avons besoin de fond. Avant de transformer faire de cette coquette échoppe un barbecue, trouvons la caisse et tirons-nous ».
Rejoint par quelques autres insurgés, rapidement, ils s’étaient débrouillés pour obstruer le passage qui menait sur l’allée des embrumes, gagnant quelques précieuses minutes. Il fallait être certains qu’avec l’attaque précédentes ayant eu lieu au ministère de la magie, les mangemorts seraient bien plus attentif au moindre incident que précédemment. Le temps était plus que compté, il fallait faire vite s’ils ne voulaient pas se faire attraper par le ministère de la magie. C’était bien la dernière chose que désirait Ichabod pour le moment, il avait des buts à atteindre – personnels – qu’ils ne pourraient jamais accomplir s’il se faisait attraper aujourd’hui. Il s’était échappé une fois après s’être fait prendre, il pouvait facilement mettre sa main à couper qu’une seconde fois, ce serait impossible. Le petit groupe d’insurgés s’était bien vite emparé de la boutique de barjow et beurk, grand symbole de magie noire, depuis toujours. Une boutique dans laquelle il n’était jamais entré jusqu’à présent ; une boutique dans laquelle il n’aurait jamais eu envie d’entrer si c’était dans un autre but que celui que lui et les quelques autres insurgés présents s’étaient fixé. Dans la boutique, les sorts fusaient et personne ne faisait vraiment attention à ce qu’ils faisaient. Selon lui, ils n’avaient de toute façon pas le temps de faire leurs emplettes, ils n’étaient pas là pour ça et lui en tout cas, il ne préférait même pas toucher aux objets qu’ils vendaient dans le coin. D’un coup de baguette, il ouvrit la caisse de la petite boutique, attrapant son contenu, presque comme s’il avait fait ça toute sa vie, finalement récupérer des objets en toute discrétion dans le bureau de Rusard quand il avait été à Poudlard, s’avérait être un entrainement utile. « Je l’ai ! Ils ne vont plus tarder, il faut partir maintenant. » Sur ces mots, lui et ses autres compagnons transplanèrent vers un autre lieu, la mission continuait.
They think we're helpless. They're wrong. They started a war, but we're not here to finish it. We're here to make them regret to show them and everyone else what happens when you go too far. No more running, no more waiting. Let's hit them where they live.
(black cauldron) Entre ses doigts gantés de noir, la baguette virevoltait et traçait ses sorts meurtriers. Les sorciers qui faisaient mine de les attaquer se voyaient remerciés d'un sort bien placé, d'une mort foudroyante. Au milieu des bâtisses, s'élevait la boutique qu'ils visaient. Leur cible. Les Insurgés pour en détruire la symbolique. Vincianne pour des raisons qu'on pouvait juger moins morales. Barjow & Burke. Elle n'était pas sans savoir que certains objets faisaient la convoitise de son Roi. Chaque gouvernement avait ses petits secrets inavouables, ses petites mains qui agissaient dans l'ombre des conventions. En tant qu'Ombre, elle était une de ces mains. Sale et pleine de sang. Mais elle l'acceptait. Elle acceptait ce sacrifice nécessaire.
Elle était en train de lancer un sort à explosion retardée dans la rue lorsqu'elle vit la silhouette de Morgana qui lorguait sur un objet. Sourire carnassier. Et la française se demanda un instant pourquoi sa comparse ne se contentait pas de simplement prendre le grimoire. Ils agissaient déjà dans l'illégalité la plus totale. Qu'était un vol ? D'autant plus qu'il passerait sûrement inaperçu vu le carnage que faisaient leurs camarades dans la boutique. Elle y entra enfin, d'ailleurs. Observant ce qu'elle pourrait bien dérober et envoyer à son Roi. Elle était ici pour aider les Insurgés. Mais avant tout pour aider son propre pays. Les amulettes africaines contenues dans ce coffret par exemple ... Elle avait presque la main dessus lorsque la voix de Morgana claqua en même temps qu'une poutre rongée par un sort. ●●● Nous avons besoin de fond. Avant de transformer faire de cette coquette échoppe un barbecue, trouvons la caisse et tirons-nous ● Quelle rabat-joie celle-là, ils avaient encore le temps ! Vince ravala de justesse la moue à la fois boudeuse et prédatrice qui n'aurait pas manqué de griller son identité auprès de l'écossaise. Alors qu'Ichabod jouait avec la caisse, elle lança un sort de scellement sur le coffret, accompagné d'un reducto informulé, avant de glisser le tout dans une poche. ● Je l’ai ! Ils ne vont plus tarder, il faut partir maintenant. ● Acquiesçant, elle s'attarda. Prit le temps de lancer un sort dans les lieux. Un autre piège qui déclancherait explosions et gerbes de flammes magiques dès qu'un sorcier s'enfoncerait suffisamment dans la boutique, ou ce qu'il en restait. Ce fut à ce moment qu'elle remarqua que Morgana n'avait pas encore transplané et lui jetait un regard suspicieux. Avec un air dégagé, la française haussa une épaule. ● Un barbecue sans viande, c'est triste. ● Et elles transplanèrent ensemble jusqu'à leur prochaine cible.
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‹ occupation : ancien langue de plomb (spécialisé dans les expérimentations magiques) ; fugitif et informateur de la RDP entre le 26.05.03 et le 08.12.03 ; condamné à 22 ans à Azkaban pour terrorisme, au terme d'une assignation à résidence et d'un procès bâclé, tenu à huis-clos.
‹ maison : Slytherin — “ you need a little bit of insanity to do great things ”.
‹ scolarité : entre 1991 et 1997.
‹ baguette : un emprunt, depuis qu'il est en fuite. elle n'est que temporaire et il ne souhaite pas s'y intéresser ou s'y attacher, puisque la compatibilité est manquante.
‹ gallions (ʛ) : 14078
‹ réputation : sale mangemort, assassin méritant de croupir à vie en prison pour expier ses crimes et ceux de ses ancètres.
‹ particularité : il est occlumens depuis ses 16 ans.
‹ faits : Famille.
• Narcissa (mère) en convalescence. sortie de son silence depuis peu pour réfuter l'annonce de son décès ; reconnue martyr. lutte pour que le jugement de son fils soit révisé.
• Lucius (père) mort durant la tempête du 03.03.2004.
Spoiler:
• Aramis est plus un frère qu'un cousin par alliance, de ces relations précieuses qui se consolident au fil des épreuves.
• Nyssandra, marraine de Scorpius, et cousine par alliance depuis qu'épouse Lestrange. Un moyen légal d'officialiser le fait que plus qu'une amie, elle a toujours été un membre de la famille, de cœur sinon de sang.
• Severus, en sa position d'ami de longue date de la famille, a joué auprès de moi le rôle de précepteur, puis d'enseignant, de protecteur. Je ne lui ai pas toujours fait confiance, à cet étrange personnage pétri de mystères, mais le Serment Inviolable qu'il a accepté de formuler à la demande de ma mère il y a quelques années m'a poussé à me tourner vers lui au moment de choisir un parrain à Scorpius. Je ne sais toujours pas à l'heure actuelle quel est son réel camp, mais il est assurément un allié redoutable.
• Gwen... Gwen. Usurpatrice Lestrange, Black insoupçonnée. J'ai perdu une cousine pour en gagner une autre, et si les faits prouvent à présent que le sang nous lie, je ne sais si je l'aime ou si je la hais pour ses mensonges. Son existence remet en doute de trop nombreux principes: pourquoi n'ai-je pas décelé qu'elle était différente, sang-mêlée, si le sang est si crucial et le mélange inadmissible ? Je ne supporterais pas de la perdre, mais lui faire face est encore trop... déboussolant.
• Simon, canaille défraichie, cousin décadent. Notre entente est vache est étrange, mais le sang l'emporte souvent - même sur les différences. Il a été, étonnamment, le plus apte à me fournir des échappatoires, qu'il s'agisse d'Orviétan, d'alcool de choix à consommer sans modération ou de planque relativement imprenable.
• Sansa, traitresse. La baguette qui s'érige, qui frémit, qui s'abaisse au creux de phalanges crispées, et la rancoeur qui salit des années de complicité.
• Hestia, cousine & partenaire de crime. Elle est étrange, creepy, et c'est sans doute ce qui fait son charme. Nous avons plus ou moins grandi ensemble, élevés pour tisser des ententes et projets dans l'ombre en quête de plus de pouvoir. Mais à présent, il est surtout question de survie.
• Flora, cousine. Elle a changé, c'est un fait, victime du brainwashing imposé par le gouvernement aux dissidents. Et notre alliance d'origine lutte, mais ploie sous l'intensité de sa nouvelle allégeance au Magister.
• Nephtys, cousine Shafiq, victime d'un don... malédiction. Elle est l'une des raisons pour lesquelles soutenir de régime a été plus difficile d'escompté ces dernières années. Le moins que l'on puisse dire est qu'il est un Maître ingrat, et Cissy et Nephtys ont été des martyres, sacrifiées sur l'autel de ses ambitions cruelles.
• Andromeda, tante. Reniée, (re)trouvée... je ne sais pas ce qu'elle m'inspire. De la consternation, peut-être; elle a toujours été une idée, un souvenir, l'ombre d'un passé révolu, et la voilà qui surgit à présent du néant, tangible. Traître à son sang. Mon statut d'extrémiste ne m'a toutefois guère porté plus de chance que le sien, et l'existence de son petit-fils... de mon cousin, ne peut me laisser indifférent, en dépit de son ascendance peu flatteuse.
A protéger.
• Âme-sœur de toute une vie - ou de plusieurs. Rien n'a jamais été réellement simple entre nous et pourtant elle a toujours été une évidence, un essentiel. Le sentiment s'étend à ses filles, que j'en viens parfois, souvent, à considérer comme les miennes.
• Nott est un ami d'enfance. Malgré la distance imposée à l'adolescence par son refus de se trouver rabaissé au rang de sous-fifre, le lien a perduré, latent. Il est ce frère auquel il n'est pas toujours nécessaire de tout dire, dont je m'éloigne souvent, mais que je retrouve inexorablement - et vice versa.
• Loony persiste à nous prétendre amis et peut-être ses délires ne sont-ils plus si faux à présent... elle est en tout cas une alliée précieuse et s'est révélée étonnamment loyale. Et tenace. Les réminiscences de vies antérieures me poussent d'ailleurs à croire qu'elle a été une présence récurrente au fil des siècles, et dans cette vie comme dans les autres, elle semble partager les instants les plus sombres de mon existence.. et inversement.
• Astoria m'a offert ce que j'ai de plus précieux: un fils. C'était une erreur et Merlin sait qu'elle nous a coûté cher, mais il reste ce qui nous lie aujourd'hui, la principale raison pour laquelle je ne laisserais rien lui arriver.
• Greg a d'abord été un banal sous-fifre, avant que la soif d'émancipation puis la mort de Vince ne bouscule notre dynamique. C'est une... amitié particulière, à tendance haineuse sur les bords, car des années d'entente mêlée de mépris ne s'effacent pas aisément. Pas plus que la colère qu'il nourrit à mon encontre depuis la mort de son comparse - mon ami d'enfance. Reste qu'il fait partie de cette poignée de sorciers dont la présence dans mon existence est non négociable. Frère d'arme.
• Chang, partenaire sur le terrain, entente masquée en public sous des couches d'agacement mutuel, chaleur humaine et réconciliations fiévreuses en privé. On s'est plus d'une fois retenus de sombrer, sauvés, mais l'équilibre fragile est à présent vicié par le brainwashing qu'elle a subi.
• Ardal est une connaissance de longue date, mais aussi le cousin de Pansy - celui qui n'hésite pas à me faire part de sa façon de penser lorsqu'elle a des raisons de plainte à mon sujet. C'est assez agaçant, à vrai dire, que d'avoir laissé à quelqu'un suffisamment de marge pour écoper de remarques lorsque mon attitude lui déplait - mais il a eu la décence de ne jamais en abuser, plus ami que moralisateur.
Compliqué. Susanna, il y a eu la passion, les tensions, la séparation, la fureur, le manque. L'étape suivante aurait dû être la réconciliation - j'étais prêt à l'épouser. C'était avant qu'on ne la découvre coupable de trahison, avant qu'une vision d'Aramis ne révèle sa relation, avant que la dénonciation à laquelle j'ai consenti ne lui coûte la vie. Déchiré entre colère et regrets, j'ai fait le choix d'effacer les sentiments qui perduraient pour ne conserver que la haine. Rien d'autre que la haine.
• Granger est infecte - mais la fréquenter est utile. C'est ce qu'elle est: une partenaire forcée, une alliée de poids, un point d'interrogation sur l'échiquier de mes vies antérieures et actuelle. Lui laisser percevoir mes failles est insupportable, mais je sais pourtant qu'elle restera une tombe et ne saurait me trahir: à défaut de confiance et d'entente, nous avons un pacte.
• (Tracey, amie proche d'Astoria - et de Susanna, autrefois. Elle n'a pas cautionné notre rapprochement et notre entente, depuis, a été étrange, ambivalente. Mais cordiale. Avant, du moins, qu'elle ne devienne une mangemort fanatique.
• Blair. J'ai aidé cette gamine à échapper à la rage des Carrow, autrefois, et détourner leur attention m'a valu des maléfices mémorables. Ce qui m'y a poussé ? J'en doute encore aujourd'hui - la compassion n'a jamais compté au nombre de mes défauts. Mais les révélations de Beltane me poussent à croire que nos âmes liées m'ont influencé: elle a été ma sœur, dans une autre de ces vies qui ne cessent de resurgir aux moments les plus inappropriés.
• Winchester est la marraine de Teddy, la responsable de la quête au bout de laquelle je les ai cherchés, sa grand-mère et lui.
• Darja et moi, on formait une paire efficace en laboratoire, seul cadre dans lequel elle s'illuminait par ailleurs. Et nous est arrivé de nous inquiéter l'un pour l'autre sous nos masques de mangemorts; mais elle est insondable et je ne prendrais pas le risque de la sous-estimer si je la croisais baguette au point, fort de mon nouveau statut de prétendu traître.
• Avery était un allié de père, subissant comme lui les griefs des mangemorts ayant été fanatiques au point de gâcher des années de vie derrière les barreaux. Il est sans doute un dangereux ennemi, à présent.
A enterrer.
• Potter, foutu sauveur à deux noises. Il m'a imposé une dette de vie, le plus lourd fardeau qu'il m'ait jamais été donné de porter. Il est la cause de l'entente avec Granger, mais aussi un élément récurent de tous les évènements négatifs de ma vie. Plus récemment, il m'a dérobé un bien que je ne savais même pas en ma possession: la mythique Baguette du Pouvoir. Je suis supposé le prévenir, mais la haine qui nous sépare a toujours été trop intense pour favoriser les compromis.
• Zabini, allégorie de la trahison, de la confiance brisée ; même le temps n'allège pas l'intensité de ma rancoeur, et pour cause: il était le dernier de la part de qui je me serais attendu à recevoir un sort dans le dos. Le rituel qui nous lie rend son absence pénible, physiquement douloureuse, mais si nous nous recroisions les différends se règleraient à la baguette et aux poings.
• Weasley - tant Fred que Ronald et le reste de leur smala dépeuplée, je ne lèverais pas le petit doigt s'ils brûlaient dans un Feudeymon. Bien au contraire, je me délecterais du spectacle.
• Matteo, bel emmerdeur, journaliste rapace - de cette engeance qui se nourrit des déboires d'autrui. Je préfère prétendre que cette St-Valentin 03 et l'intoxication à l'Amortentia n'a pas eu lieu. Jamais.
• Rabastan. Les Malfoy et les Lestrange n'ont jamais été faits pour s'entendre - à vrai dire la jeune génération constitue l'exception. Mais si les tensions étaient jusqu'alors mesurées, masquées, elles ont atteint leur paroxysme lorsque Rabastan a contribué à l'enlèvement de ma mère.
• Wyatt, cette ordure, ce fumier. Il était l'image même du père et du futur beau-père idéal, avant que l'arrivée de Scorpius ne fasse surgir au grand jour sa véritable nature. Ses tentatives de meurtre avortées n'ont fait qu'exacerber la haine mutuelle, et son rôle dans l'enlèvement de Mère a été la goutte de trop. Il est intouchable, en odeur de sainteté auprès du Lord. Et d'une puissance non négligeable. Mais si je venais à le croiser sur un champ de bataille, je prendrais le risque d'extérioriser la soif de sang qu'il m'inspire, quitte à y périr.
• Rookwood. Ancien mentor imposé par le Maître. craint et respecté à la fois, pendant un temps. Je ne serai jamais à la hauteur de ses critères en terme de cruauté, mais ses prétentions me hérissent. Il n'est après tout qu'un sang-mêlé désireux d'exterminer sa propre engeance.
(d-e, wiz, ins, rdp, hun)
‹ résidence : emprisonné à Azkaban depuis le 06.01.04. en fuite depuis le 08.05.04.
‹ patronus : inexistant.
‹ épouvantard : l'éxécution de juillet 02, ses proches en guise de victimes: leurs regards vidés par l'Imperium, la baguette de Draco dressée, les étincelles vertes des AK et leurs cadavres empilés comme de vulgaires déchets.
‹ risèd : un portrait de famille idéal, utopique.
L’Allée des Embrumes était une autre sorte de tourmente ; l’entrée déjà étroite s’écroulait sur elle-même, empêchant de voir précisément l’ampleur des dégâts. Néanmoins, il était évident que là encore, les Insurgés s’étaient défoulés. Le résultat semblait même pire cette fois : à entendre les cris de douleur, les appels à l’aide et les pleurs qui s’élevaient de l'autre côté du haut mur, ils faisaient des victimes. Si les habitants du chemin de Travers s’étaient empressés de se rendre au Ministère un peu plus tôt, ceux de l’Allée s’avéraient souvent trop égocentriques et désintéressés des problèmes d’autrui pour se préoccuper d’alertes à propos d’attaques ne les concernant pas ; ils n’avaient donc sans doute pas suivi la masse de curieux attirés par le patronus-messager. Et alors que Draco approuverait pleinement cette attitude en temps normal, il ne pouvait que la déplorer à l’heure actuelle : les sorciers restés chez eux étaient devenus des victimes, des assistés de plus à tirer d’affaire. A peine Nott l’eu-t-il fait transplaner sur place qu’ils furent assaillis, comme les autres nouveaux arrivants, par des habitants leur demandant de faire quelque chose. « Et vous pensez qu’on est là pour quoi, admirer le spectacle ? » - s'égosilla le blond en libérant un peu brusquement son bras de la prise de l’homme qui s’était adressé à lui. Si cet inconnu s'attendait à voir Malfoy se jeter sous les pierres qui s’effondraient du fait des sorts des rebelles visant à bloquer le passage, il pouvait prendre son mal en patience. Un nouvel éboulement souleva un nuage de poussière et des hurlements de plus. Exaspérants. Entre autres encombrants qui s’auto-constituaient « futurs blessés à évacuer sous peu » figuraient les quelques marchands qui vivaient en dehors de l’Allée, mais qui étaient bien déterminés à sauver leurs boutiques. D’autres encore s’inquiétaient pour leurs familles et considéraient qu’ils étaient, bien sûr, les mieux placés pour tirer d’affaire leurs proches ou leurs amis. « Périmètre de sécurité ! » - lui cria Nott au-dessus du désordre ambiant, et ils commencèrent à assembler leurs forces pour repousser les récalcitrants. Nul besoin de douceur cette fois : les habitants étaient personnellement impliqués et devenaient agressifs, excuse parfaite pour quelques échanges de sorts. D’autres sbires du Lord présents sur place se joignirent à eux pour renforcer une barrière magique délimitant la zone sinitrée, et deux d’entre eux se postèrent à proximité du point de faille pour ouvrir un passage aux Mangemorts et collabo qui arriveraient ensuite. « Ils ont l’air décidés à ne pas nous faciliter la tâche », constata Draco en se couvrant le visage et en reculant autant que possible pour aspirer autre chose que de la poussière. Quelqu’un cria un avertissement, juste à temps pour que ceux coincés à l’intérieur du périmètre érigent des boucliers alors qu’une nouvelle vague de pierres explosait devant eux. « Preasidum Facere ! » les projectiles tombèrent en poussière au contact du sort de protection. L’enchaînement était pénible, entre les boucliers et les sorts de lévitation pour déblayer progressivement l’entrée, mais un mouvement en dehors du périmètre bleuté attira l’attention de Draco. « Je reviens » - lança-t-il à Nott avant de s’éclipser en vitesse, passant entre les deux mangemorts en charge de la barrière pour qu’ils lui permettre de s’extirper de là. Il joua des coudes pour rejoindre Susanna, qui venait visiblement d’arriver sur place, et l’attrapa par le bras dans le but évident de l’entraîner dans la direction inverse. « N’entre pas là-dedans. » Fébrile, presque agressif à l’encontre des inconscients qui se dressaient sur leur passage, il parvint au bout de longues minutes à trouver celui qu’il cherchait : Roman. Une fois à ses côtés, Malfoy lui désigna l’émetteur en forme d’immense bouche qui se trouvait quelques mètres plus loin. « La radio » – il s’interrompit brièvement en recevant un coup de coude dans les côtes, exaspéré – « On pourrait l’utiliser pour chasser ceux qui n’ont pas entendu les annonces au Ministère. » Il était difficile de communiquer par-dessus le capharnaüm, aussi Draco attira-t-il simplement Susanna pour la suggérer en tant que porte-parole.
Pop. Pop. Theodore Nott et Draco Malfoy arrivèrent les premiers sur la scène apocalyptique, suivis quelques millièmes de secondes plus tard par une Vesper Donovan extrêmement efficace, bien que clairement mécontente d’être présente. Theodore ne pouvait d’ailleurs s’empêcher de l’envier un peu – toujours cette jalousie qui coulait dans les veines du brun telle un poison – car elle pouvait s’activer dans tous les sens et ne jamais perdre une once de son énergie. Contrairement à lui qui souffrait de la présence hystérique de la foule désordonnée. C’est ainsi qu’après avoir aidé à contenir la foule au Ministère avec d’autres rafleurs, Vesper se jeta sans la moindre hésitation sur les décombres, jouant de plusieurs Wingardium Leviosa et autres evanesco pour soit déblayer les grosses pierres du chemin ou soit pour faire disparaître les plus petites. La tâche ingrate pour une demoiselle méthodique mais peut-être trop peu à sa place parmi les mangemorts qui commençaient à grouiller. Son énergie semblait sans limite. Aussi, Theodore décida de ne pas se laisser devancer par une simple rafleuse qui n’avait même jamais eu l’ « honneur » d’entrer dans la Milice du Magister ; à quoi devait-il ressembler à côté d’elle ? Il prit donc l’initiative de reprendre la tâche précédente de la jeune femme, à savoir : monter un périmètre de sécurité autour de la zone sinistrée. Au-dessus du vacarme ambiant, Theodore cria dans la direction approximative de Draco son idée : « Périmètre de sécurité ! ». L’effort requis pour se faire entendre fit vibrer ses cordes vocales avec force, donnant l’impression que c’était du papier de verre et non de l’air qui s’échappait de ses poumons et remontait vers sa bouche pour former des mots.
Aussitôt dit, aussitôt fait. Ou presque. Theodore se mit immédiatement à la tâche, mais les badauds présents s’agitaient en tous sens, tentant de se jeter vers l’Allée des Embrumes dans une détresse mêlée de colère. Et les interventions des mangemorts pour les repousser ne faisaient qu’aggraver la colère qui naissaient de la peur dans leurs cœurs. C’est ainsi que, alors que des sorts de niveaux élevés et potentiellement dangereux, voire fatals, étaient clairement énoncés de l’autre côté du mur de débris, un homme pris de folie se jeta sur Nott, hurlant désespérément : « Mais laisse-moi passer, connard ! Ma maison est de l’autre côté, ils vont tout détruire ! Et mon chat, putain, mon chat, il va mourir cramé ! ». C’est comme un simple moldu – non, Theodore n’arrivait plus à penser « vulgaire moldu », même s’il considérait toujours ceux-ci comme étant au bas de la société – que l’héritier Nott du se débattre, s’arrachant violemment à la prise sauvage du sorcier enragé. D’un coup d’épaule énergique, il le fit reculer de quelques bons pas et tituber en répliquant sous sonorus, autoritaire et sec : « La seule chose qui vous attend là-bas, c’est la mort ! ». Pas besoin de demander s’ils n’entendaient donc pas les sorts meurtriers qui fusaient ; les couleurs des sorts flashaient dans la nuit comme des éclairs de mort. Mais la folie, la panique régnaient et personne n’écouta Theodore. Quelle surprise. Au grand maux, les grands moyens. Levant sa baguette, il lança un puissant Aqua eructo qui forma un jet si condensé qu’il fit reculer la foule immédiatement à portée de sort – sans toutefois risquer de la blesser puisqu’il ne s’agissait là que d’eau. Aussitôt, Theodore se tourna vers d’autres mangemorts, la hiérarchie lui important pour l’instant peu dans le chaos ambiant : « Que quelqu’un érige un bouclier pour les empêcher de passer tant qu’ils sont tenus en respect, bon sang ! » La situation était si folle, si désordonnée que personne ne savait plus vraiment quoi faire ou comment. Ils étaient tous dans le feu de l'action et devraient réagir dans l'urgence. Et c'est ce que Theo faisait.
Tu n’avais pas eu le temps de te demander à quel poison ta presque sœur comptait te cuisiner ce soir, que tu te retrouvais sur le chemin de Traverse, un peu secouée, beaucoup plus surprise. De quoi ? Qu’elle n’ait pas tenté de te tuer, bien entendu. Tu avais aussitôt échangé un regard avec elle. Dur. Plein d’incompréhension. Tu ne la comprenais pas, tu ne la comprendrais jamais, mais l’univers dans lequel vous veniez d’atterrir ne vous offrait pas le luxe d’en débattre, même qu’il avait plutôt les qualités nécessaires pour terminer ce qu’elle avait très bien pu commencer en t’y amenant. Tu serres donc ta baguette et sans un mot pour elle, pas un remerciement, pas un reproche, tu t’éclipses. Tu ne peux décidément pas attendre sans rien faire, question d’honneur, question de morale aussi et déjà tu t’approches du passage que des sorciers ouvrent. Mais, faute de chance, mais surtout d’une main t’agrippant le bras, à croire que tout le monde le veut, tu n’as pas même le temps d’y poser un pied, qu’on te tire dans le sens inverse. « N’entre pas là-dedans » tu reconnais la voix, tu clignes des paupières sans comprendre pourquoi il est encore là, pourquoi il te retient, pourquoi il n’est pas avec Theo, plus loin, s’évertuant de faire entendre raison aux pauvres fous vivants dans cet endroit. Tu obéis malgré tout, ne combattant pas un seul instant la poigne de fer du blond, lui emboitant même le pas, afin qu’il n’est pas à marquer ta chaire de ses doigts. Docile, obéissante, tu connais ta place. Elle n’est pas ici. Tu n’es pas l’un d’eux, mais tu peux aider, tu restes une Travers, une collaboratrice quand il le faut. Tu ne questionne pas son choix, pas ce soir. Jamais.
Puis tu te retrouves devant ton oncle, que déjà tu bois du regard, que tu fouilles en signe d’une quelconque blessure. C’est plus fort que toi. Il te semble bien portant, toujours aussi grand. Grandiose même. Parfaitement dans son élément. Pas comme toi, petite fille baladée par la poigne ferme de l’héritier Malfoy. Tu ne te sens pourtant pas fautive quand tu rencontres le regard de ton oncle et tu te montres aussi calme que possible, aussi en contrôle qu’il a pu te l’apprendre. Tu n’entends pourtant pas entièrement ce que dit Draco à Roman, mais tu le vois indiquer l’émetteur et déjà, tout naturellement, tu t’approches un peu plus d’eux. Tu veux comprendre, tu veux savoir et même si les gens forment une mer autour de toi, tu fais mine de ne pas t’inquiéter du ressac, de ses corps qui te heurtent, qui te plaquent parfois à Draco, qui te repoussent aussi parfois. Tu serres les dents et à travers les cris, à travers la pression environnante, les contres courants, tu comprends enfin : « on pourrait l’utiliser pour chasser ceux qui n’ont pas entendu les annonces au Ministère. » Tu es poussé vers l’avant, offerte au regard de ton oncle, mais loin de te hérisser d’être ainsi présenté, tu redresses le menton et parle d’une voix forte : « dite moi quoi dire mon oncle et je m’exécuterais. » Ainsi va le sang Travers, peu importe que tu sois neutre ou pas, ton sang compte en premier. Tu te dois d’aider ton oncle et de faire tout en ton possible pour lui venir en aide. Te rendre utile. Idem pour Draco, qui bientôt sera aussi ton sang et à qui tu offres un hochement de tête. Tout va bien, tu sais quelle tâche il t’a légué. Tu sauras en prendre la charge et mener ta mission, aussi peu dangereuse soit-elle, à terme.
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Susanna, il y a eu la passion, les tensions, la séparation, la fureur, le manque. L'étape suivante aurait dû être la réconciliation - j'étais prêt à l'épouser. C'était avant qu'on ne la découvre coupable de trahison, avant qu'une vision d'Aramis ne révèle sa relation, avant que la dénonciation à laquelle j'ai consenti ne lui coûte la vie. Déchiré entre colère et regrets, j'ai fait le choix d'effacer les sentiments qui perduraient pour ne conserver que la haine. Rien d'autre que la haine.