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sujet; Pretty please [Hecate]
MessageSujet: Pretty please [Hecate]   Pretty please [Hecate] EmptySam 16 Avr 2016 - 16:23

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Gillian leva la main à la hauteur de son visage et vint pincer l'arrête de son nez entre le pouce et l'index alors qu'elle fermait les yeux. Elle en profita également pour reposer le poids de sa tête contre son bras et échapper un soupire las. Un mal de crâne commençait doucement mais sûrement à s'insinuer entre ses deux oreilles, et la tournure enflammée qu'avait pris la discussion de ses collaborateurs il y a voilà cinq minutes de cela n'arrangeait rien à son cas malheureusement. La Confédération Internationale des Mages et Sorciers recommençait à faire des siennes. Un peu plus tôt ce mois-ci, le Ministère avait reçu un courrier ; l'organisation s'inquiétait de la politique menée par le Seigneur des Ténèbres après la vague de répressions ayant suivie l'exécution des Rebuts l'été dernier. Le Manitou Suprême en personne exigeait de l'Angleterre qu'elle lui présente un dossier solide détaillant les mesures que le pays comptait prendre afin que sa politique concorde de nouveau avec le Droit Sorcier International, et la date de ce sommet exceptionnel se rapprochait à grands pas.

Gillian n'avait pas le droit à l'erreur. Lord Voldemort avait été très clair. S'il ne comptait pas se soumettre au diktat de la communauté internationale, il n'avait pas non plus la moindre envie de la voir s'immiscer dans ses affaires. Il ne tenait qu'à elle de s'assurer que cela soit le cas. Dans le cas contraire... Elle ne préférait pas trop y penser. Cela faisait donc deux semaines que ses meilleurs collaborateurs planchaient sur le dossier, et il n'était pas rare qu'ils en viennent à se disputer comme des marchands de chaudrons dès lors qu'elle regroupait les troupes pour un débriefe. Gillian rouvrit alors les yeux et les observa avec une certaine froideur. Ils lui faisaient perdre son temps, et Merlin savait qu'il lui était précieux. Peu importait cela dit. Elle avait déjà eu affaire à la CIMS, et même si ce fichu Campbell continuait d'échapper à la BPM – la privant ainsi d'une offrande toute trouvée pour apaiser les tensions avec la Confédération – elle trouverait à nouveau le moyen de s'en tirer.

_ Messieurs. Messieurs, s'il vous plaît ! répéta-t-elle en élevant la voix. Comprenant enfin que le message s'adressait à eux, les cinq sorciers faisant face à son bureau se turent rapidement et reportèrent leur attention sur elle. Je vous remercie d'être venue m'informer de vos avancées, et j'ai bonne confiance que nous soyons sur la bonne voie. Cela dit, je doute fort que cette réunion ait encore un quelconque intérêt si elle se transforme en tournois de duel.

Profitant du silence gêné qui suivit sa remarque, Gillian en profita pour jeter un œil à l'horloge murale située près de la porte d'entrée.

_ Malheureusement, j'ai d'autres affaires à traiter, je vous proposes donc d'en rester là pour aujourd'hui. Continuez d'avancer sur ce dont nous avons discuté, et tenez miss Grimaldi informée également. Merci.

Des bruits de fauteuils raclant légèrement contre le parquet se firent alors entendre et ses employés prirent congé en la saluant respectueusement. Gillian ne se donna pas la peine de les raccompagner jusqu'à la porte. La tête de son assistant, en revanche, ne tarda pas à apparaître par l'entrebâillement pour la prévenir que son rendez-vous suivant était déjà arrivé. Évidemment. Elle ne pouvait pas avoir ne serait-ce que dix minutes pour souffler, cela aurait été trop beau. Elle lui donna malgré tout le feu vert pour inviter cette personne à la rejoindre, et profita de ces quelques minutes de liberté pour se servir une tasse de thé et mettre de l'ordre sur son bureau. Elle était en train de refermer le dernier dossier lorsque la jeune femme pénétra dans la pièce.

_ Miss Hecate Shacklebolt St-Marc. Vous avez un pedigree impressionnant. Il n'avait pourtant pas l'air d'impressionner la Lufkin en quoi que ce soit. Que me vaut l'honneur de votre visite ? Je dois dire que votre souhait de me rencontrer m'a intrigué. Vous cherchez déjà à vous reconvertir ? Rabastan Lestrange semble pourtant vous tenir en si haute estime, ajouta-t-elle avec un grand sourire.

Ses yeux d'un bleu trop perçant, eux, ne souriaient pas en revanche. Ils donnaient plus l'impression de la punaiser sur place comme s'ils ne demandaient rien de mieux que la disséquer sous toutes ses coutures.
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MessageSujet: Re: Pretty please [Hecate]   Pretty please [Hecate] EmptySam 16 Avr 2016 - 19:01

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Hécate n'avait pas l'habitude de demander des rendez-vous. Chez elle, on demandait des "audiences" et il était rare qu'elle soit celle à les réclamer, mais plutôt celle qui les donnait. Elle avait vu défiler au cours de sa précoce carrière de chef de guerre des soldats, des généraux, des tacticiens, dresseurs, des civils, des chargés d'approvisionnement, des médecins, tous ayant leurs doléances et leurs requêtes. Ne pas s'agacer de leur présence, ne pas s'irriter de leur insistance, savoir monter le ton ou au contraire laisser filer étaient les qualités de tout bon négociateur et malheureusement pour elle, ou plutôt pour ceux qui avaient le malheur de monter trop vite dans les tours, Hécate avait le sang chaud, et il n'était pas rare que des dignitaires ou officiels aient été renvoyés à la porte de la demeure officielle des Saint-Marc à coup de pieds aux fesses et ordre de ne pas repointer le bout de leur nez avant la prochaine année bissextile.

En Angleterre les choses portaient d'autres noms, mais le procédé restait le même. On demandait un service aux puissants, on s'arrangeait en fonction des compétences de chacun, et ceux qui se trouvaient au sommet de la chaîne alimentaires, tels des seigneurs installés sur leurs trônes, distribuaient faveurs ou oprrobbes selon leur bon plaisir.

Alors qu'elle était assise près de la porte de Gillian Lufkin, responsable des relations internationales, Hécate se dit qu'elle n'aimait pas être dans cette position. Le déclassement social avait toutes sortes de désavantages mais le pire était peut être de devoir demander, quémander des choses. Certes, elle était riche désormais. Mais riche de quoi? de gallions? de pièces, de billets? il fallait être riche de pouvoir, rien d'autre ne comptait dans une guerre, et le pouvoir était déjà bien gardé, coincé entre les serres d'oiseaux de chasse dont l'oeil perçant surveillait tout, voyait tout, jugeait tout.
Alors il fallait se plier à l'exercice fastidieux de la soumission, du moins dans une certaine mesure. Hécate lissa sa robe du plat de la main et regarda l'heure puis croisa les jambes, les décroisa et ramena une mèche bouclée derrière son oreille juste au moment où cinq hommes débouchaient dans le hall d'attente depuis un grand bureau au parquet lustré et à la tapisserie d'un vert sombre et profond. Ils semblaient tous dans un état de grande agitation et se murmuraient des mots inaudibles.

La secrétaire regarda Hécate avec insistance, signe que son tour était venu et la jeune femme se redressa avant de pénétrer dans le bureau laissant la porte se fermer magiquement derrière elle. Au delà de la table de travail en chêne massif qui occupait la majeure partie de la pièce se trouvait une femme à la beauté froide, dont les lèvres presque pincées mais bien dessinées, les pommettes presque tranchantes tant elles étaient apparentes et les yeux d'un bleu polaire apparaissaient comme frappant à tel point qu'on avait l'impression de se retrouver face à la représentation marmoréenne d'une reine ou d'une déesse plus qu'à une personne de chair et de sang.
Elle releva les yeux vers Hécate et parla d'une voix posée, dans laquelle on sentait une douceur de soie mais aussi une pointe de froideur, une froideur qui devait aller bien plus loin, comme si la femme ne laissait percer que le bout de l'iceberg qu'était son âme.

"Miss Hecate Shacklebolt St-Marc. Vous avez un pedigree impressionnant. Que me vaut l'honneur de votre visite ? Je dois dire que votre souhait de me rencontre m'a intrigué. Vous cherchez déjà à vous reconvertir ? Rabastan Lestrange semble pourtant vous tenir en si haute estime"

Hécate fit quelques pas en avant et resta debout devant le bureau. Comme tous les bons soldats, elle ne s'asseyait pas avant y avoir été invitée et avait une tendance presque pathologique à croiser les mains dans son dos lorsqu'il lui fallait faire face à un bureau et un "supérieur hiérarchique". Lufkin connaissait son second nom de famille. C'était un bon point, sans doute aurait-elle à lui épargner de fastidieuses explications, qu'elle était lasse de répéter.

-Madame Lufkin, répondit Hécate de son ton le plus respectueux, je vous remercie, mais je n'ai aucune intention de me reconvertir. le niveau 2, bien qu'agité, est mieux adapté à mon pedigree et requiert ma présence. Je suis toutefois...flattée, de votre intérêt pour mon parcours.

Elle marqua une pause, pour vérifier qu'on l'autorisait implicitement à continuer, puis reprit la parole:

-Je suis en vérité venue vous demander une faveur. Ou du moins vous offrir mes services en échange d'une faveur.

Nouvelle pause cette fois plus courte.

-Puisque vous m'avez appelée Saint-Marc, j'ose présumer que vous connaissez tout de mes origines, ainsi que de ma famille maternelle. C'est d'elle dont je veux vous entretenir aujourd'hui : le contrôle des communications et des postes ne me permet d'établir aucun contact avec les membres de mon clan et ce depuis bientôt un an. Il se trouve...qu'entre temps, ma soeur cadette est décédée lors d'une attaque insurgée et que mes fonctions au sein de nos clans me force à traiter de la question avec mes pairs et la dirigeante de notre Alliance Sacrée, ma grand-mère. En outre...ma mère souffre de neurasthénie aggravée et je suis sans nouvelles d'elle ainsi que de mes proches depuis la perte de ma soeur. Mon inquiétude s'aggrave de semaine en semaine, aussi voulais-je solliciter votre aide. Je ne demande qu'un contact. Une entrevue avec les miens afin de m'assurer que toutes les cérémonies ont été faîtes dans les règles, que notre conseil demeure stable et que ma famille surmonte cette épreuve. J'ai encore un frère sur le territoire de l'Angleterre et j'aimerais informer mes proches de son état de santé. La conjoncture actuelle ne pousse pas à l'optimisme pour ceux à qui les informations vitales ne parviennent pas.  

Hécate prit une inspiration:

-Je sais que les Etats-Unis et l'Angleterre ne sont actuellement pas dans les meilleurs termes, mais ma communauté est connue pour son indépendance d'esprit et de stratégie politique, aussi ne me verrais-je pas même obligée de transiter par les réseaux de communication américains pour les contacter, si vous le permettez.

La jeune femme avait adopté son élocution la plus soignée, pour montrer à cette femme que si elle méritait son "pedigree", elle avait également fait ses humanités. Le ton de sa voix quant à lui, égal et calme, disait bien ce qu'il voulait dire : elle se savait en position de demande et savait qu'il y aurait négociation.
On donnait, on recevait, on pariait, on perdait, on gagnait, on vivait, on mourait.
Le jeu des trônes était ainsi.

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MessageSujet: Re: Pretty please [Hecate]   Pretty please [Hecate] EmptyLun 18 Avr 2016 - 14:54

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Le sourire de Gillian s'étira lentement, jusqu'à ce que ses lèvres dévoilent une rangée de dents blanches et bien alignées. Ainsi la petite princesse caïman se méprenait sur ses intentions. De l'intérêt pour son parcours ! Quelle arrogance. La Lufkin ne savait pas trop si elle aurait du se lever pour applaudir la hardiesse ou lui rire au nez. Les deux possibilités avaient de quoi séduire, mais elle n'en fit rien, trop habituée qu'elle était à préserver les apparences en toute circonstance. Shacklebolt semblait ne pas comprendre une chose, que c'était son travail de savoir tout ce qu'il y avait à savoir. Gillian était une politicienne. Le réseau qu'elle avait tissé depuis qu'elle avait mis les pieds dans ce monde dangereux où alliance et trahison faisaient trop souvent bon ménage dépassait ce que la jeune femme pouvait imaginer. Ses informateurs étaient partout. C'était encore moins difficile de savoir ce qu'il se tramait au sein de la BPM que son mari en était le responsable. C'était lui qui lui avait parlé de cette petite sauvageonne venue d'Amérique qui n'avait pas hésité une seule seconde à faire ramper de douleur un de ses hommes au sol – un Mangemort de surcroît – parce qu'il avait eu le malheur de la contrarier au mauvais moment. Elle se souvenait que Virgil avait essuyé une larme d'euphorie au coin de ses yeux quand il lui avait raconté cette histoire, mais Gillian, elle, n'avait pas ri à la plaisanterie.

Elle avait horreur des fauteurs de troubles. Même si Shacklebolt était effectivement venue pour lui demander un transfert, ce dont elle doutait, elle n'aurait jamais accepté. Cette fille semblait être un véritable nid à emmerdes à elle toute seule, alors quand elle l'entendit dire qu'elle était ici pour une faveur, la directrice de la Coopération Magique Internationale manqua de peu de s'étrangler avec son thé. Elle toussota discrètement, parvenant malgré tout à dissimuler l'essentiel de sa surprise, mais son interlocutrice avait bel et bien réussi à la prendre de court et pouvait dorénavant se vanter d'avoir obtenu sa pleine attention. Gillian ne voyait pas ce qu'une fille d'immigré en étant encore aux balbutiements de sa carrière avait à lui offrir en échange de son aide, mais elle écouta la suite de son discours attentivement. Un air grave ne tarda d'ailleurs pas à apparaître sur son visage à mesure qu'elle comprenait où la métisse voulait en venir. Et le moins qu'on puisse dire c'est qu'elle ne manquait pas d'audace ! Un silence pesant suivit alors ses explications, rompu par le cliquetis de la tasse que Gillian reposa sur la coupelle qui lui était assortie.

_ Asseyez-vous, lui intima-t-elle d'une voix calme à travers laquelle pointait néanmoins un soupçon d'agacement. Vous prendrez une tasse de thé ?

Sans attendre de réponse de la part de la jeune femme, Gillian saisit sa baguette et lui fit décrire une élégante arabesque dans les airs. Le vaisselier vitré se tenant dans un coin de la pièce s'ouvrit alors, et une petite tasse en porcelaine de Chine flotta jusqu'au bureau. La théière s'empressa de faire son travail et, bientôt, Hecate se retrouva avec un thé brûlant entre les mains. Gillian, elle, en avait profité pour s'avancer dans son fauteuil. Les coudes posés sur le bureau, elle prit son temps avant de reprendre la parole par-dessus ses mains jointes, ses pouces se frottant inconsciemment l'un contre l'autre.

_ Je compatis à l'épreuve que vous et votre famille avaient du traverser, croyez-le bien, mais ce que vous me demandez est impossible. Depuis la prise de pouvoir du Seigneur des Ténèbres, les États-Unis ont cessé toute communication avec le Royaume-Uni. Vous devez le savoir. Les ressortissants qui vivaient dans notre pays ont été sommés de rentrer chez eux, ceux qui ne coopéraient pas étant considérés comme des traîtres. Vous n'imaginez même pas le nombre de personnes sur lesquelles a enquêté le FBMI simplement parce qu'ils avaient des proches ayant fait le choix de rester ici, en Angleterre. Même si je demandais à l'office des Portoloins Internationaux de faire une exception, par charité, Boston n'acceptera jamais. Peu importe que votre communauté soit reconnue comme neutre, vous ne l'êtes malheureusement plus. Vous êtes venue ici, vous y êtes restée, et vous travaillez dorénavant pour notre gouvernement. Ne croyez pas que vos anciens compatriotes vous accorderont un quelconque passe-droit, et ce même si vous parvenez à les émouvoir avec le destin tragique de votre sœur. J'ajouterai également que vous n'êtes pas la seule à être dorénavant séparée de vos proches par une frontière. Si je commence à accorder une faveur, combien suivront pour me demander la même chose ? Je comprends que votre situation soit difficile mais je ne peux pas m'impliquer dans des affaires personnelles.
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MessageSujet: Re: Pretty please [Hecate]   Pretty please [Hecate] EmptyLun 25 Avr 2016 - 13:42

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Hécate considéra la femme en face d'elle avec un calme qu'il était assez étrange d'observer sur son visage en temps normal si expressif.
Elle réfléchissait à la situation, à comment formuler ce qui allait suivre, à comment tourner la phrase afin qu'elle ne sonne pas comme une menace mais comme le simple exposé d'une réalité qui lui pesait tout autant qu'elle pourrait potentiellement peser à Lufkin.

Considérant son thé, la jeune sorcière en but une gorgée puis reposa sa tasse avant de dire:

-Madame Lufkin...je crois, avec tout le respect que je vous dois, que vous ne comprenez pas la gravité de la situation. Si j'ai pu vous laisser croire que la position dans laquelle je me présente est uniquement liée à des préoccupations personnelles, je me suis mal exprimée, et la faute me revient entièrement. C'est donc à moi de faire des efforts d'élocution et de clarté.

Hécate croisa les jambes et posa ses mains sur son genou:

-Ma communauté est neutre, mais elle n'est en rien pacifique. Nous sommes une tribu nombreuse, puissante dont la plupart des moeurs sont encore régulées par d'anciennes coutumes et la loi du Talion. Le sang appelle le sang et du sang a été versé. Je peux vous assurer qu'au moment où nous parlons, les dirigeants de l'autre côté de l'Océan exigent des réponses quant à ce qui s'est produit ici, et ce qui a causé la mort de leur princesse. Nous palabres et nos débats peuvent durer des mois mais une fois la machine de la violence enclenchée, elle ne s'arrête plus et je vous dis cela d'expérience. Tant que vous ne leur assurez pas que la mort de Léda, deuxième héritière du trône, n'est pas du fait de votre gouvernement mais des insurgés, vous prenez le risque de vous mettre dans la ligne de mire d'une bonne partie du Pacifique. Ceci n'est pas une menace, Madame, c'est une réalité. Ils chercheront un coupable, et ils se ligueront contre lui. Tant que je n'aurai pas éclairci la situation, le coupable sera celui qui a failli à protéger l'enfant sous sa garde, c'est à dire votre gouvernement et la dernière de mes envies est qu'une esclandre diplomatique et guerrière survienne entre nos deux communautés. Je dois rétablir les faits. Et m'assurer que tout est en ordre avant que ne se produise un terrible malentendu.

Elle inspira et expliqua:

-...Je vis dans ce pays depuis maintenant trois ans et mon jeune frère est scolarisé à Poudlard. Je tiens à sa sécurité plus encore qu'à la mienne et cela ne pourra être assuré que si notre famille se montre digne de confiance et prévient les difficultés dont elle pourrait être la cause. Ce cas fait partie des urgences qu'il est de toute évidence nécessaire de régler. Et si vous pensez que les vaudous n'atteignent que les villages avoisinant leurs territoires...c'est mal appréhender leur capacité de nuisance.

Hécate soupira:

-Je vous serai redevable, Madame. Mais je vous le demande humblement : laissez moi passer un appel de cheminée, sous votre surveillance. Je préviendrai notre conseil et notre matriarche de la situation afin d'apaiser les esprits et de maintenir notre neutralité au sein du conflit.

Cette négociation était différente de ce qu'elle connaissait. Dans les conciles, le ton montait vite, les arguments fusaient sans filtres et chacun en prenait pour son grade, son pedigree et son curriculum Vitae quand il le fallait. Il n'y avait pas besoin d'y aller par quatre chemins et souvent les échanges s'échauffaient au point qu'il fallait demander à tous les dignitaires de déposer leurs baguette au centre du cercle de discussion et de laisser ses armes blanches à l'entrée de la salle.
Ici tout semblait identique aux discussions qu'Hécate entretenait désormais avec son père. Une suite de chausse-trappes, de pièges, de tours et de détours, de formulations vagues, d'insinuations et de langue de bois.
Eric Shacklebolt était un reptile comme tous les marqués et les hauts-gradés des hautes sphères du pays et si sa fille était en quelques années devenue pour lui une tâche sur le parchemin de sa vie, une insupportable disgrâce incapable d'être l'héritière qu'il espérait et que Léda ne pourrait plus remplacer, elle avait appris de lui. Elle avait pris son maintient, sa capacité à parler la langue de l'Angleterre, jusqu'en en imitant l'accent.

Pourtant, il y avait des personnes contre lesquelles rien ne suffisait parfois, et que la simple satisfaction de débouter tout le monde remplissait de joie. Gillian Lufkin semblait aimer posséder les gens, les tenir dans le creux de sa main en les contemplant, se demandant si elle devait les broyer ou pas. Ce caractère à sang-froid se lisait dans ses yeux et bien que répugnant à passer des marchés, Hécate était disposée à sacrifier ses principes pour la cause....ça ne serait pas la première fois depuis son arrivée dans ce pays de malheur. Tentant de ne rien monter de son amertume, elle considéra la directrice des relations étrangères et but une gorgée de thé.

La balle était dans son camp désormais et il lui semblait de faire mieux que ce qu'elle venait de proposer. N'ayant pas l'envie de bluffer sur ce coup, Hécate lui avait dit la stricte vérité, restait à voir si l'orgueil serait plus puissant que l'instinct de prudence chez cette femme dont la main de fer pouvait presque se voir sous le délicat gant de velours qui la recouvrait subtilement.

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MessageSujet: Re: Pretty please [Hecate]   Pretty please [Hecate] EmptyDim 29 Mai 2016 - 18:28

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Elle aurait du s'y attendre. Ces américains, quand ils avaient une idée dans le chaudron, il fallait croire qu'ils ne l'avaient pas ailleurs. Malgré un ton professionnel irréprochable, un exposé parfaitement intelligible de la situation, le tout servi par une patience exemplaire, Shacklebolt s'obstinait. Elle refusait de rendre les armes sans avoir livré bataille, et Gillian eut bien de la peine à retenir un soupire las tandis que la courbe de son dos retournait épouser celle du dossier de son fauteuil. Puisque son interlocutrice ne semblait pas disposer à lui simplifier la tâche ou à lui faire gagner du temps sur une journée au planning déjà chargé, après tout, autant être confortablement installée ! Surtout quand la suite de son plaidoyer fleurait bon l'insolence. Ou la bêtise. À moins qu'il ne s'agisse d'un savant mélange des deux.
Connaissant le caractère plutôt abrupt, voire grossier, de ses homologues outre-atlantique, Gillian s'était imaginée que la jeune femme attaquerait par un angle plus direct, qu'elle mettrait en avant le fait qu'il existait des moyens détournés de se soustraire à la voie diplomatique par exemple – ce qu'elle aurait eu du mal à nier. Au lieu de ça, elle parlait comme si Gillian ignorait qui elle était et d'où elle venait. Difficile de dire pour qui cela était le plus vexant au final... Pour elle ? son statut de directrice du département de la coopération magique internationale ne suffisant apparemment pas à ce que Shacklebolt lui épargne une leçon de géopolitique de son cru ; ou pour le clan St-Marc ? dont elle se sentait le besoin de justifier la réputation comme s'il s'était s'agit d'un petit groupuscule de pacotille inconnu au bataillon.

_ Miss Shacklebolt, et elle marqua un temps, comme pour peser les prochains mots qui sortiraient de sa bouche. Je suis parfaitement consciente des embarras que votre famille maternelle peut causer. Léonora St-Marc, votre grand-mère, n'est pas connue pour sa nature pacifiste après tout. Les États-Unis et l'Angleterre ont déjà craint que votre clan ne rentre dans une nouvelle spirale de violence lorsque votre père vous a arraché à la Louisiane pour vous emmener ici, vous, votre frère et votre sœur. J'admettrai que je ne suis pas au courant des détails de l'accord qui a permis d'éviter cela, mais le fait est que rien ne s'est produit. Je ne dis pas que cela sera pareil cette fois encore, ni que vos inquiétudes n'ont pas lieu d'être, seulement je ne suis pas certaine non plus que cela soit dans l'intérêt de votre famille de se mettre en travers du chemin du Seigneur des Ténèbres. Même eux doivent en être conscients.

Bien sûr, avec les soucis que l'Insurrection causait déjà, le gouvernement avait d'autres chats à fouetter sans avoir à se préoccuper du clan St-Marc en plus du reste. Cela aussi était un fait. Mais qu'ils ne s'y méprennent pas, si les vaudous choisissaient de prendre action contre l'ordre établit par Lord Voldemort, ni leurs grigris, ni leurs incantations ou leurs sombres rituels ne les protégeraient indéfiniment contre les représailles qui pleuvraient sur leur dos. Boston non plus ne cautionnerait pas leur vendetta et ils devraient en répondre de ce côté-là également. Au final, ils risqueraient de perdre bien plus qu'ils n'avaient à y gagner.

_ Il y a une chose qui m'intrigue cependant. Comment est-ce que votre famille a pu apprendre la mort de votre sœur sans les circonstances qui l'ont accompagnée ? Les journaux ont relaté l'attaque très clairement, et si un messager s'en est chargé alors je dirais qu'il n'a pas très bien fait son travail. De plus, si vous aviez déjà un moyen de contacter les vôtres, vous ne seriez pas ici. Alors comment ? Une poupée de chiffon à son effigie a prit feu quelque part dans le Bayou ? ne put-elle s'empêcher de demander avec un certain cynisme.
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