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sujet; Le laisser-passer A38 [Rabele#1]
MessageSujet: Le laisser-passer A38 [Rabele#1]   Le laisser-passer A38 [Rabele#1] EmptyMer 11 Mai 2016 - 6:14

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Le laisser-passer
A38





Le bureau de Rabastan, sans être non plus un moulin, était un lieu qui pouvait assez vite se révéler fréquenté. Dans l’existence il y a deux sortes de patron — le permier type est ce qu’on pourrait appeler le snob, il est meilleur de vous et vous le savez, tout ce qu’il touche est sacré et vous le savez, son bureau est un sanctuaire et vous le savez : tenter d’y pénétrer serait comme violer le droit d’asile d’une cathédrale au Moyen-Âge, risqué et de mauvais goût. C’est le type duquel Rabastan aimerait se rapprocher, ce qui était évidemment un combat perdu d’avance. Il y a le deuxième type ensuite : le surmené, celui-ci contrairement au snob n’a pas la même relation avec son équipe, pas le temps pour ça gogogo il y a trop de choses à faire pour traîner ! Le surmené utilise son bureau pour tout faire, dormir, manger, jouer aux cartes, il n’ a pas le temps de s’absenter parce que toutes les deux secondes il y avait une nouvelle affaire à régler. Son bureau se retrouvait donc assez vite monopolisé par toutes sortes de personnes. Ce qui était le cas de Rabastan : son bureau avait vu défiler tellement de  personnes qu’on aurait pu croire qu’il s’occupait de l’accueil d’une billetterie vendant des places pour les Rotten Apple à moitié prix. Des employés, beaucoup d’employés… Des collègues Mangemorts qui ne travaillaient pas nécessairement au Ministère, beaucoup de collègues… Des prévenus qu’on lui apportrait parfois sur le tard lorsqu’il s’agissait de mettre un grand coup de pression, beaucoup de prévenus… Mais dans tous ce lot jamais encore il n’avait eu d’enfant entre ces quatre murs. Jamais. En quatre années d’expérience. Pas d’enfants. De petit humain. De bébé d’homme. Jamais.

Il fallait bien un début à tout… se disait-il tout en observant la frimousse du jeune Artur Bones qui était resté silencieux depuis un long moment déjà, assis droit comme un « i » sur une des chaises de la pièce tandis que lui était posé sur son fauteuil et tentait tant bien que mal de trouver une solution à ce putain de problème. Il froissa dans sa main la note de service qu’il venait de recevoir des Archives qui lui indiquait que quand on en venait au dossier de l’enfant on restait un peu sur sa faim à propos du paternel. Autrement dit, le père du petit bout qui regardait le vide, devant lui avec ses yeux bleus brillant, était tout aussi inconnu que le vaccin contre la connerie. « Bordel de putain de merde… » marmonna-t-il en détruisant la note d’un coup de baguette. Il grimaça en jetant un coup d’œil à Artur qui s’était contenté d’écarquiller ses yeux en l’entendant parler ainsi. « Ouais hum… ne répète surtout pas ce que je viens de dire, ce n’est pas bien du tout ok ? » Le garçon soutint son regard quelques secondes et Rabastan fut un instant persuadé que le petit allait lui ressortir les mots exacts qu’il venait de proférer, rien que pour l’ennuyer. C’était ce que faisait les gamins non ? Mais au lieu de ça il baissa les yeux sur ses genoux et continua de se murer dans son silence. Rabastan soupira et s’étendit un peu sur sa chaise, pensif.

Artur Bones traînait on va dire de mains en mains dans l’adminitration depuis maintenant quelques petits jours, depuis l’incident qui était arrivé à son tuteur : Angus Bones. Très franchement n’avait pas suivi l’affaire au détail près, il savait seulement qu’Avery avait été impliqué d’une manière ou d’une autre (il était toujours dans les coups foireux) et que quoiqu’il se soit passé Bones père était maintenant à l’hôpital, ce que soit suite à des blessures reçus en mission ou bien une conséquence post-mission ne le regardait pas. Ce qui le concernait en revanche c’était ce qui allait advenir du petit bout qui vivait normalement avec Angus et qui du coup se retrouvait seul. L’affaire ne lui était revenu qu’après avoir assez longtemps tournée dans les petits bureaux, à croire que tous les niveaux se l’était d’abord refilé avant de songer à le transférer à la Justice Magique qui théoriquement devait s’occuper des adoptions, placements et autres. Ce n’était pas parce qu’ils vivaient sous un gouvernement plutôt expéditif que la bureaucratie l’était devenue pour autant. Il avait découvert la situation au détour d’un papier à signer et le nom Bones lui avait presqu’immédiatemment sauté aux yeux. C’est ce qui l’avait poussé à tout lire avec plus d’attention et il avait alors découvert l’existence de ce petit bout qui errait dans les services comme une âme en peine. Cinq ans… Mû d’une brusque envie de s’occuper d’autre chose que de trahison pour une fois Rabastan avait décidé de s’occuper du cas lui-même. On lui avait transférer tous les papiers (il n’y en avait pas beaucoup, peu de choses leur étaient connu sur ce petit garçon) et le petit Artur en prime. Et voilà comment il se retrouvait avec un gosse assis sur une de ses chaises (sur lesquelles il avait déjà tué de sang froid plusieurs détenus), les yeux baissés comme un coupable et silencieux comme un condamné à mort.

Il jeta un coup d’œil à la porte ouverte de son bureau, espérant bientôt y voir la silhouette d’Adele s’y découper. C’était en fait la première chose qu’il avait faite, et certainement c’était la seule qu’il y avait à faire : c’était ce que le peu de papiers qu’ils possédaient sur le cas indiquait, en cas de problème arrivé au tuteur il fallait la contacter elle. Rabastan lui avait donc envoyé un hibou urgent pour qu’Adele vienne récupérer son… son quoi d’ailleurs ? Il n’avait pas très bien suivi cette histoire. « Hey petit, tu sais comment il s’appelle ton père ? » Juste un regard, sans un gramme de réponse. Comme depuis le début. Il n’avait pas desserrer les dents. Il faut dire que tout ça devait le chambouler. « Ne t’inquiète pas Artur, j’ai contacté Adele. Elle va venir te chercher. Il faudra juste signer quelques papiers et tu pourras partir avec elle. Ça te fera plaisir de partir, hein ? » Toujours le même regard, toujours sans réponse. Il ressemblait un peu à Adele, maintenant qu’il le regardait : les cheveux bruns, le même air de sauvage en puissance. Où est-ce qu’ils avaient été le piocher ce mioche ? Il regarda sa montre, soupira : le temps que le hibou lui parvienne, qu’elle lise la note, qu’elle se déplace jusqu’ici il ne savait pas quand est-ce que sa vieille amie arrivera et autant faire la conversation avec un Insurgé très très tendu était quelque chose qu’il aimait beaucoup faire, autant une discussion à sens unique avec un bambin de cinq ans lui était beaucoup moins aisé. De la main gauche il prit une feuille de papier vierge qui traînait devant lui et sortit sa baguette de la droite, le petit sursauta : « Oula ! Non, non ne t’inquiète pas. Je ne vais rien faire. Juste… regarde ça. » Il agita sa baguette et la feuille vierge devant lui se plia magiquement jusqu’à prendre la forme d’un petit soldat qui commença à avancer d’un pas martial sur le bureau pour s’arrêter sous le nez d’Artur. Ce dernier n’avait pas l’air plus impressionné que ça. Bon bon ! Les gosses de nos jours, ils étaient blasés. « Ooh, je vois Monsieur n’aime pas les petits soldats. Monsieur préfère peut-être… Les lions. » Nouveau coup de baguette et une nouvelle feuille de papier se transforma via les mystères de l’origami sorcier en un lion blanc à la luxuriante crinière de papier. Le lion trotta jusqu’au petit soldat en engagea avec lui un combat sans merci, un combat qu’il remporta après avoir arraché la tête de papier du petit soldat. Artur eut de nouveau comme un sursaut. Ah ben t’es doué tiens… Roh, il avait perdu le coup de main c’est tout, il fallait qu’il se réhabitue. « Non il ne faut pas être triste pour le soldat, c’était un méchant soldat. Qui tuait des gens pour le… » plaisir ? Bon, on va peut être éviter de délivrer des leçons de morale… Rabastan n’était certes pas le mieux placé pour ce genre de choses. Il décida donc de quitter l’univers guerrier et morbide pour s’en référer à des thèmes plus… mignon, comme l’amour, ce genre de choses. Il fit donc apparaître une danseuse fluette et gracieuse dans le procès-verbal d’une audience disciplinaire, un bûcheron massif dans un papier cartonné et entreprit de raconter leur aventure tout en les faisant bouger à la manière d’un spectacle de marionette. A plusieurs moments le petit souriait, et son visage s’était un petit peu plus ouvert (il fallait admettre que l’épisode des pancakes des aventures de la danseuse et du bûcheron était franchement hilarant Rabastan devrait songer à l’écrire quelque part) le Mangemort lui s’investissait corps et âme dans l’histoire qu’il racontait. Ça lui rappelait des souvenirs, il avait fait ça pour Arsenius, pour Aramis aussi… Cedrella elle avait toujours eu une tendance à vouloir prendre les petits personnages pour les mâchouiller (ce que Rabastan traduisait dans l’histoire par une mort toujours très imagé). Il était peut être un peu rouillé mais s’occuper d’enfants c’était comme le transplanage, ça ne s’oubliait pas. La porte de son bureau était ouverte et Adele aurait pu débarquer qu’il ne l’aurait pas remarqué.



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MessageSujet: Re: Le laisser-passer A38 [Rabele#1]   Le laisser-passer A38 [Rabele#1] EmptyJeu 19 Mai 2016 - 17:45

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Adele Bones
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‹ dialogues : #336699
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‹ âge : 38
‹ occupation : en fuite, déchue de tout type de privilèges.
‹ maison : Serpentard
‹ scolarité : 1976 et 1983.
‹ baguette : est en bois d'if, mesure 23,7 centimètres et possède un ventricule de dragon en son cœur.
‹ gallions (ʛ) : 5785
‹ réputation : je suis sans aucun scrupule.
‹ particularité : semi-Vélane.
‹ résidence : ici et là, clamant comme miens les différents cottages investis durant notre cavale.
‹ patronus : inexistant
‹ épouvantard : une vie silencieuse, ponctuée par des râles de douleur, et non plus par les rires des rares personnes auxquelles je tiens.
‹ risèd : une journée d'été, Artur m'aidant au jardin ; Owen Avery se moquant de l'activité sans chercher à dérober son regard attendri.
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le laisser-passer a38Parents are the ultimate role models for children. Every word, movement and action has an effect. No other person or outside force has a greater influence on a child than the parent.

Elle avait modifié ses horaires et ses tours de gardes ; repoussé la totalité de ses recherches. Celles de Vayk, les dernières concernant Nyssandra et les autres, les plus importantes, celles de Debby. Elle tournait avec des horaires de bureaux honorables, désormais, la guérisseuse en chef ; n'acceptait plus que les astreintes. Elle arrivait tous les jours à huit heures trente et repartait dès que les dix-huit coups du cadran retentissaient dans tout l'hôpital. Reléguant même les cas les plus désespérés sans y réfléchir à deux fois (oubliant même que c'était pour ces derniers qu'elle avait choisi la voie de la Médicomagie plutôt qu'une simple carrière de potionniste). Et pour quoi faisait-elle ça, Adele Bones ? Pour ces constellations qu'elle parcourait toujours du bout des doigts, laissant ses ongles les tracer aveuglément aussi bien à la lumière du jour que dans l'obscurité de la nuit. Celles qui lui serpentaient le dos, étaient dispersées le long de ses bras ; et toutes les autres, qui marquaient plus ou moins durablement ce corps qu'elle chérissait toujours plus à mesure que le temps passait. Elle n'était pas une épouse, Adele Bones, et encore moins une femme d'intérieur que l'on pouvait se permettre de mettre sous vitrine durant les soirées mondaines de l’Élite. Elle était cette femme fière et forte, qui s'insurgeait lorsqu'on tentait de la mettre en cage, qui mordait telle une hyène enragée lorsqu'elle était contrariée, qui déchiquetait le moindre morceau de chair et toutes les psychés dés l'instant où elle se sentait, se savait, menacée. Elle était une chimère libre, malgré le masque doré de la société magique. Et pourtant, depuis quelques temps, son cœur battait plus intensément en pensant seulement à lui. Adele ne se rendait pratiquement plus dans son appartement de l'Allée des Embrûmes. Même si leurs disputes s'intensifiaient en rage, puisaient de plus en plus d'énergie dans la haine, juste parce que le temps passait et que leur proximité amplifiait à mesure équivalente. Elle était toujours cette femme à la parole facile, Adele, aux mots acerbes et aux remarques perfides. Mais elle devenait aussi cette femme qui lui massait les tempes lorsqu'une migraine trop intense lui vrillait le crâne, de jour comme de nuit. Elle était toujours cette femme qui se fichait bien de savoir s'il réussissait à dormir la nuit, Bones, mais elle devenait aussi celle qui l'enlaçait pour calmer ses plus obscurs cauchemars dans l'ambiance nocturne de sa chambre. Elle était toujours aussi détestable, critiquait sa flagrante préférence pour l'inertie plutôt que le changement ; à toujours lui faire remarquer que son manoir ne respirait pas, ne vivait pas. Et étrangement, elle l'embrassait aussi plus avidement lorsqu'il se contentait de grimacer en écoutant ses critiques, lorsqu'il ne pipait mot en la voyant n'en faire qu'à sa tête et déployait des stratégies quasi-militaires pour seulement réagencer les anciens boudoirs du manoir. Elle était cette femme qui, en apprenant l'hospitalisation d'Angus Bones, s'était plus inquiétée de l'état dans lequel elle retrouverait Avery que de celui de son père. Un mouvement et il se retourna sous les draps, plongeant un plus son visage dans l'oreiller brodé sur lequel il avait sombré, des heures plus tôt. Elle ne put réprimer un sourire lorsqu'elle le vit inspirer longuement le tissu, humant le parfum vanillé qui s'y était imprégné avec délectation. Adele souriait à l'abri de son regard, inconsciemment, comme toujours, en remarquant les traits plus détendus qu'arborait désormais le Mangemort. C'était un fait : il paraissait bien plus serein aujourd'hui qu'il y avait quelques mois, les premiers jours où elle avait investi le manoir. Sans jamais lui dire quand est-ce qu'elle comptait partir. Elle souriait aussi quand, au détour d'un couloir, elle pensait au fait qu'il ne lui avait pas encore demandé, imposé, de s'en aller définitivement d'ici. Elle était en pleine métamorphose, Bones, à l'instar de tous les étages longtemps abandonnés du domaine, qui reprenaient peu à peu vie sous les sortilèges de l'hybride et la magie elfique de Fizzy et de Donkey. Elle ne pouvait pas s'empêcher de sourire en pensant que dorénavant, et malgré l'étrangeté d'un tel concept, Adele Bones était vraiment devenue cette femme qui aimait Owen Avery. A peine eut-elle le temps d'esquisser un mouvement pour plonger le visage dans son cou, continuer de dessiner des arabesques invisibles sur sa peau, que trois petits coups résonnèrent rapidement depuis la porte. Avant même d'entendre Donkey lui signaler le hibou ministériel, Bones eut l'intime conviction que son jour de repos venait de partir en fumée.

Ministère, niveau deux, et toujours tout droit jusqu'au dernier bureau. Si son assurance restait égale à ses habitudes, Adele ne réussissait pas à repousser l'inquiétude grandissante qui prenait alors vie en elle. Même le sourire poli du secrétaire de Rabastan ne réussit pas, cette fois, à amadouer la sorcière. « Miss Bones, je suis ravi de vous revoir. Entrez, entrez, je vous en prie. » Avec prudence, Adele pénétra l'antichambre du bureau de Lestrange. Oui, cette fois, elle ne put se mentir plus longtemps : son assurance habituelle venait de s'envoler comme neige fondait au soleil, en repensant seulement aux mots énigmatiques utilisés par Rabastan pour la faire venir. Le sujet de l'affaire était resté flou mais tout ce qu'elle avait retenu, c'était qu'elle devait le rejoindre aussitôt qu'elle aurait eu connaissance de sa missive. « Vous avez ratez une très belle histoire, si je puis me permettre...Une histoire ? Pardonnez-moi, j'ai peur de ne pas bien vous comprendre aujourd'hui, Eric. », et ce qu'elle comprenait encore moins, c'était le ton bas, suspicieux, dont avait usé le secrétaire de Rabastan pour lui dire ce genre d'inepties. « J'aurais peut-être dû m'occuper moi-même du message. Ils vous attendent, Miss Bones. » Regard ahuri de la part de l'hybride. Ils ? C'était qui ils ? A pas feutrés, les talons se dirigèrent vers la porte toujours grande ouverte du directeur de la justice magique. L'inquiétude se transformait en angoisse malvenue et continuait de s'insinuer pernicieusement en elle. Elle était déjà prête à découvrir une armada de Mangemorts prêts à lui annoncer la mort de son père, prêts à lui révéler qu'elle serait sur la sellette jusqu'à la fin de ses jours, pire ! Qu'Umbridge serait celle qui réglementerait désormais sa vie pour la gloire du Magister quand soudain... un rire, qu'elle ne reconnut pas et parfaitement enfantin, éclata dans le bureau pour lui parvenir étrangement aux oreilles. Oui, qu'elle ne fut pas sa surprise en voyant un Rabastan au visage rieur, en train de manier sa baguette pour faire bouger des petits pantins en papiers sur son bureau et, en face de lui, un être beaucoup trop petit pour être confondu avec un simple nain. Qu'est-ce qu'un enfant fichait ici ? « Rabastan ? », souffla-t-elle après avoir frappé doucement contre le bois, espérant que les deux signaux seraient suffisants pour attirer l'attention de son vieil ami vers elle. Deux paires d'yeux perçantes se tournèrent systématiquement dans sa direction. Et si elle était habituée au bleu hypnotique de Lestrange, la désagréable impression de reconnaître celui teintant le regard du gamin lui donna immédiatement envie de vomir. « Tu m'as demandé. », lança-t-elle tout en avançant dans le bureau, prenant garde à ne surtout pas refermer la porte derrière elle comme elle en avait l'habitude à Mangouste (elle était encore effrayée de la façon dont avait réagi le Mangemort la dernière fois qu'elle avait osé sceller toutes les issues de son appartement pour seulement le protéger). Adele prit place à côté de l'enfant, avec toute la précaution du monde pour ne surtout pas approcher de trop près cette version miniature de l'humanité. Qui savait le genre de microbes qu'il pouvait trimballer, celui là ? Droite comme un 'i' dans son assise, Adele ne parvenait pas à tamiser les interrogations diverses et variées qui lui marquaient le visage et son regard ne cessait de passer de Rabastan à l'enfant et de l'enfant à Rabastan, dans l'attente d'un début d'explication. « Qu'est-ce qu'il a à me regarder comme ça ? », s'enquit-elle d'une voix parfaitement neutre (et le ton de la neutralité chez Bones était celui qu'elle maîtrisait à merveille pour masquer son dédain le plus sincère et ses outrances les plus naturelles). Lestrange entrouvrit les lèvres pour lui répondre mais en lieu et place de la voix assurée de l'adulte, ce fut celle – fluette – du petit garçon qui lui souffla une solution des plus étonnantes. « Tu ressembles à ma Maman ! » Nouveau froncement de sourcils, grimace au coin des lèvres. « Ah oui ? Si j'avais été ta mère, je t'aurais inculqué la politesse, jeune homme. Ne sais-tu pas qu'il est impoli de couper la parole ? Encore plus de t’immiscer dans la conversation des adultes ? », la gêne teinta les billes azurées du petit inconnu qui se renferma immédiatement sur lui-même, baissant honteusement la tête vers le sol. Et si elle ne connaissait absolument pas le bambin, Bones éprouva du remord de lui avoir parlé aussi sèchement. Pas qu'elle soit sensible aux états d'âmes d'autrui, encore moins de ceux d'un gamin qu'elle ne connaissait ni de Merlin, ni de Morgane. Elle préféra justifier cette repentance soudaine à cause de la présence de Rabastan : qui savait si ce gosse n'était pas relié, d'une façon ou d'une autre, à son mentor de toujours ?


Dernière édition par Adele Bones le Jeu 8 Sep 2016 - 11:23, édité 3 fois
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MessageSujet: Re: Le laisser-passer A38 [Rabele#1]   Le laisser-passer A38 [Rabele#1] EmptyDim 29 Mai 2016 - 18:44

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« Oh non ne m’emportez pas Monsieur l’Aigle. Mon bûcheron serait trop triste s’il ne me retrouvait plus… — Alors laissez moi vous portez dans mes serres jusqu’à votre bûcheron, jolie ballerine. » Ce qui faisait peut être le plus rire l’enfant était la manière qu’avait Rabastan de contrefaire sa voix pour tenter d’approcher du timbre d’une jeune danseuse effarouchée ; aiguë et un peu tremblante. Le genre de ton qui ne lui correspondait absolument pas. La voix du grand aigle était en revanche plus à sa portée. Alors qu’il agitait sa baguette pour que les serres faites de trombones attrapent les petits bras fluets de la ballerine une nouvelle voix interrompit leur aventures : « Rabastan ? » Celle qui aurait été parfaite pour le rôle de la jolie danseuse venait d’arriver, pas la peine pour lui de se retourner pour reconnaître la voix d’Adele Bones, pourtant il tourna la tête dans sa direction dans un mouvement parfaitement synchronisé avec le petit bout qu’il hébergeait dans son bureau. « Tu m’as demandé ? » Oui ! Ah bien enfin le problème Artur allait trouver une solution, c’était tout de même incroyable que tout le Ministère ait vu passer ce gosse sans penser à contacter la seule parente mentionnée dans les documents d’Angus. Pour une fois que Rabastan était le moins perdu du lot, il n’était pas peu fier. Pas peu fier non plus d’avoir réussi à amuser le gamin jusqu’à ce qu’Adele arrive. Il lui fit un geste pour qu’elle rentre. Bones s’avança jusqu’à la deuxième chaise qui faisait face au bureau et s’y installa, étrangement elle semblait faire son possible pour rester éloigner du petit. Il y avait très certainement un wagon que Rabastan avait raté… Il la regardait observer le gamin, puis l’observer lui comme si elle attendait des explications (alors que très franchement, les explications c’était Rabastan qui les attendait : d’où sortait ce putain de gosse bordel de merde ? Elle devait bien le savoir, elle non ?) « Qu'est-ce qu'il a à me regarder comme ça ? » Très certainement parce qu’il était heureux de la voir, le pauvre enfant voilà un bon moment qu’il ne trouve face à lui que des membres du gouvernement plus ou moins sympathiques et enfin il voyait quelqu’un de sa famille : Rabastan aurait été heureux également à sa place. Cela lui paraissait étrange d’ailleurs qu’Adele soit aussi… distante ? Il allait lui répondre mais le petit lui coupa littéralement l’herbe sous le pied : « Tu ressemble à ma Maman ! » Enfin il entendait sa voix ! Non parce qu’à part des éclats de rire et un vague « Mmmh… » lorsqu’il avait fallu déterminer si oui ou non le bûcheron survivrait à la chute depuis l’encrier sur le bureau Rabastan n’avait pas eu l’occasion d’entendre le petit parler. Et là, miracle ! Adele était à peine là depuis trois minutes et il causait. Que demander de plus ! Mais apparemment cette intervention qui réjouissait le Mangemort n’avait pas plus fait plaisir que ça à son amie qui avait froncé les sourcils et lâcha d’une voix sèche au petit gosse : « Ah oui ? Si j'avais été ta mère, je t'aurais inculqué la politesse, jeune homme. Ne sais-tu pas qu'il est impoli de couper la parole ? Encore plus de t’immiscer dans la conversation des adultes ? » Artur reporta immédiatement son regard sur ses chaussures, et Rabastan écarquilla les yeux avec une grimace, fichtre il avait rarement entendu Adele parler comme ça et maintenant il prenait conscience qu’il était bien heureux de ne pas avoir affaire à cet aspect là de la semi-Vélane… Mais surtout ce que cela signifiait c’était que… Adele ne connaissait pas Artur ?

Une minute, une minute… Angus Bones le père d’Adele vivait avec ce gosse. Elle était littérallement nommée comme celle qu’il fallait contacter si quelque chose arrivait au paternel alors… quid ? Qu’est-ce que Bones mâle avait encore trafiqué ? « Attends attends tu veux dire que… tu ne connais pas Artur ? » Cette fois ci c’était lui que les deux Bones dévisagèrent. Ah bien, il était très au courant des choses pour le Directeur de Justice. Il reporta son regard sur le gosse : « Et toi ? Tu ne connais connais pas Adele ? » Il devait avoir l’air intelligent tiens… « Lavépodmandé… » Comme si tout son enthousiasme avait été douché par l’intervention plutôt glaciale d’Adele le petit s’était totalement recroquevillé et ses paroles n’étaient plus qu’un gromellement méfiant et gêné. « Pardon ? » Il avait tenté de garder un ton assez doux pour le petit mais la question avait été un peu brusque, par habitude. Il releva un peu la tête pour le regarder lui mais il évitait soigneusement de croiser le regard d’Adele : « Vous m’avez pas demandé… » Lui qui était fier d’avoir réussi à amuser le petit, voilà qu’il était prêt à pleurer. Ses yeux bleus étaient plein de larmes. « Bon bon, ne t’inquiète pas Artur, ce n’est pas grave. Tiens regarde… » Nouveau coup de baguette et les personnages s’animent de nouveau pour continuer le pantomime sous les yeux du petits pendant que Rabastan se tourne vers Adele.

Il n’avait même pas pris la peine de lui dire bonjour, mais maintenant qu’il était bien face à elle, il lui esquissa un très léger sourire, le genre qui ne se voyait pas sur les lèvres mais au plissement des yeux. « Merci d’être venue aussi rapidement… » commença-t-il « Sincèrement. J’espère que je ne t’ai pas trop dérangé. Mais comme tu peux le remarquer… » il désigna le petit qui tentait de toucher les ailes battantes de l’aigle avec ses petits doigts « Il s’agit d’une urgence. » Et visiblement une urgence qui serait plus difficile à lui expliquer que prévu. Son visage s’assombrit : « Je suis désolé pour Angus. » C’était faux. Il s’en moquait pas mal, il n’avait jamais fondamentalement apprécié cet homme qui ne se donnait même pas la peine d’accompagner sa fille au Chemin de Traverse pour acheter ses fournitures scolaires. Et de tout ce qu’il avait pu grapiller au fil des conversations il avait bien cru comprendre qu’Angus Bones s’éloignait de ce qu’on pourrait appeler le père aimant de base. Et Rabastan n’éprouvait aucune empathie pour ce genre de géniteur. Pourtant par politesse, il devait bien commencer par quelque part. « Comme tu le sais très certainement il n’est plus trop en état de… vivre sa petite vie tranquille. » C’était le moins qu’on puisse dire. « Et donc s’occuper de sa maisonnée, tout ça… Alors figure-toi que ton père avait, chez lui ce petit bout d’homme. » Il désigna Artur une nouvelle fois. En entendant qu’on le mentionnait le petit avait lâché le bûcheron et les dévisageait tous les deux avec de grands yeux, comme s’il attendait qu’on statue de son sort. « Je pensais que tu aurais pu me dire de qui il s’agissait… Parce que très sincèrement, on n’a pas beaucoup d’information sur lui et dès qu’on lui parle de son papa… » le petit baissa automatiquement les yeux « Voilà le genre de réaction qu’on obtient. Et de ce que j’ai pu trouvé c’est qu’Angus te désignait comme celle à contacter pour s’occuper du gosse s’il lui arrivait quelque chose. » Il scrutait le visage d’Adele avec une pointe d’inquiétude, tentant d’anticiper sa réaction. Lui demander de prendre soin du petit était tout de même une lourde responsabilité… et si elle n’avait pas connaissance du garçon par-dessus le marché ! Mais si Adele refusait de prendre Artur avec elle… le gosse traînerait encore plus longtemps dans le service. Évidemment lui pourrait s’en occuper un peu… mais pas indéfiniment non plus. Il tenta alors d’amadouer son amie en utilisant une stratégie basée sur l’empathie que des détenus avaient déjà testé sur lui (sans succès). Ne savait-on jamais, peut être que sur Bones cela pourrait marcher : « C’est pas facile pour lui tu sais. Il a un peu peur je crois, ça fais plusieurs jours qu’on le trimballe d’étage en étage. Il devait être content de voir un visage qui lui rappelait quelqu’un. Sinon il est très poli, n’est-ce pas Artur ? Tu n’interrompts pas les grandes personnes en temps normal, hein ? » En se tournant vers le petit Rabastan lui fit signe d’acquiescer d’une manière que même un éléphant de mer n’aurait pas jugé subtile, c'est-à-dire grimace et haussement de sourcils. Le petit rigola puis plaqua sa main sur sa bouche, comme s’il venait de faire une bêtise. Il se tourna vers Adele : « Oui mdame. Grand-Père m’a appris à être poli. Je suis désolé pour tout à l’heure. » Rabastan leva le pouce dans sa direction, avec un petit clin d’œil. Bien joué champion.

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‹ patronus : inexistant
‹ épouvantard : une vie silencieuse, ponctuée par des râles de douleur, et non plus par les rires des rares personnes auxquelles je tiens.
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Elle aimerait lever les yeux au ciel. Qu'un rictus se forme à la commissure de ses lèvres. Qu'une réplique cinglante détruise l'absurdité de la remarque sur-le-champ. « Attends attends tu veux dire que… tu ne connais pas Artur ? » Mais c'est Rabastan Lestrange qui l'énonce, son plus vieil ami, son frère... elle ne peut rien faire de tout ce qu'elle a envie de faire. Alors le visage de Bones reste de marbre. Son esprit vindicatif reste ensommeillé parce que c'est son mentor qui est là. Elle avait toujours respecté Lestrange et ce ne serait certainement pas cette tête brune aux yeux perçants qui lui ferait perdre la face devant le Mangemort, qui détruirait tout le respect qu'elle avait construit et consolidé avec les années. Seul son sourcil s'arque lorsque Bones retourne ses deux billes ambrées vers Rabastan, totalement ignorante du garçonnet qui esquisse pourtant le même mouvement qu'elle ; fait croître ainsi la ressemblance frappante qui les lie pour les regards extérieurs. « Je ne sais même pas qui est Artur. ! ». Bien sûr qu'Adele sait qu'Artur, c'est le morveux assis près d'elle. Elle ne sait juste pas qui il est. Que ce soit pour elle, pour Rabastan, ou qui que ce soit d'autre sur cette terre : elle ne sait pas qui est affilié à ce mioche et affirmer le contraire serait aberrant. « Et toi ? Tu ne connais connais pas Adele ?Lavépodmandé... » Ce n'était pas Rabastan qui venait de prendre la parole, alors Bones ne se priva absolument pas de lever les yeux au ciel, d'avoir un rictus mauvais et de lâcher un petit couinement offusqué. Le gosse commençait sérieusement à l'insupporter. Elle-même n'avait jamais parlé ainsi et si, par malheur, il lui était un jour arrivé de formuler ce genre de phrase aux syllabes inintelligibles, son père se serait fait une joie de la corriger erreur à grand coup de sortilège. Qu'importe que le gamin ait peur (de quoi avait-il peur, d'ailleurs? Elle n'avait fait que lui rappeler -ou inculquer, vu le sauvageon qu'il était, elle ne serait aucunement surprise- l'un des principes fondamentaux de la bienséance sociale), Bones continuait de le fixer d'un regard froid, noir. Glacial. Digne de ceux qu'avait bien pu lui jeter Angus lorsqu'elle était enfant. « Pardon ?Vous m’avez pas demandé… » Si la phrase restait imparfaite, le petit sauvageon devenait compréhensible. Peut-être Adele avait-elle manqué quelque chose mais en tout cas, elle ne comprit pas la signification de ces yeux azurs qui étaient en train de s'embuer de larmes. Adele, si avait appris le concept peu de temps auparavant, avait encore beaucoup de mal à comprendre pourquoi les sorciers se laissaient envahir par cette réaction physiologique si triviale. « Bon bon, ne t’inquiète pas Artur, ce n’est pas grave. Tiens regarde… » Les papiers sur le bureau se mouvèrent de nouveau, détournant instantanément l'attention précaire d'Artur d'eux deux. Le regard perdu, elle se demanda aussi pourquoi Rabastan ne l'avait tout bonnement pas fait sortir d'ici : Adele ne connaissait ce garçon ni de Merlin ni de Morgane, alors, quel était l'intérêt de sa présence dans la pièce ?


Au sourire dérobé de Lestrange, Bones répondit de la même manière, peu encline à exposer au monde la nature véritable de ce qui les liait tous les deux (même si ici, le monde prenait seulement la forme et la taille d'un farfadet). « Merci d’être venue aussi rapidement…Pas de problème Rabastan.Sincèrement. J’espère que je ne t’ai pas trop dérangé. », Sur ces paroles, elle se garda bien de penser à ce qu'elle était bien occupée de faire avant de recevoir la missive du département de la justice magique, et se contenta de froncer juste un peu des sourcils, écoutant religieusement l'explication qui s'écoulait des lèvres de son ami. « Mais comme tu peux le remarquer... Il s’agit d’une urgence. » Du coin de l’œil, Adele se contenta de jauger une nouvelle fois Artur, toujours ignorante du caractère 'urgent' que l'enfant pouvait bien revêtir pour elle. Pas qu'Adele se contrefiche des problèmes de Rabastan, ça, jamais. Mais qu'il lui présente un problème ayant pour seuls traits autre chose qu'une expression adulte, cela l'étonnait au plus haut point. Le dernier bambin qu'elle avait connu n'avait pas vécu assez longtemps pour que Bones accepte l'idée que tous les sorciers avaient un jour été des enfants. Pas même elle. « Je suis désolé pour Angus. » Les relations d'Adele avec son père avaient beau être conflictuelles, cela n'empêchait pas qu'Angus était son père. Un brin éteinte, elle acquiesça en direction de Lestrange, le remerciant sincèrement de la politesse dont il faisait preuve. Angus avait beau être son père, il avait beau être respecté par elle, il n'empêchait pas non plus qu'elle connaissait parfaitement l'aversion que Bones sénior pouvait provoquer sur ses congénères. Et à plus forte raison sur Rabastan. N'était-ce pas à cause de l'éducation sévère qu'il lui donnait que le cadet Lestrange s'était mis à apprécier la petite Bones, après tout ? « Comme tu le sais très certainement il n’est plus trop en état de… vivre sa petite vie tranquille. Et donc s’occuper de sa maisonnée, tout ça… Alors figure-toi que ton père avait, chez lui ce petit bout d’homme. » Sur cette déclaration, plus abjecte encore puisque sortie de la bouche de son ami, Adele eut l'impression que le ciel, qu'elle se plaisait pourtant à fixer gracieusement, lui tombait littéralement sur la tête. Ce gosse vivait chez Angus ?

La surprise, le choc de la nouvelle, s'abat sur elle aussi violemment que si elle s'était pris un pan de mur en pleine face. Son air distingué se fait hagard et tout ce qu'elle parvient à faire, c'est ouvrir la bouche, pour la refermer, la rouvrir et la refermer. Elle ne comprend pas ce qu'il se passe, elle n'est même pas certaine de comprendre ce que l'information parvient à construire – ou détruire, tout dépendait du point de vue – en elle. Ce gosse vivait chez son père. Ce gosse, qu'elle ne connaît ni de Merlin ni de Morgane, avait même le privilège de parler comme un sauvageon et de s'en tirer avec seulement des remontrances quelconques. Elle se fit soudainement la remarque que lui, lui, n'était pas sujet aux sortilèges de Bones Senior, pas plus que Fizzy n'obéissait aux ordres d'Angus pour le corriger. Avec Angus, on ne faisait jamais deux fois la même erreur verbale, de peur de se voir encore une fois devenir la cible d'un sortilège traître.  Non, elle ne savait pas trop ce qui se passait en elle. Elle ne savait pas si elle était atterrée par la nouvelle. Ou si elle se sentait tout simplement trahie. Le regard ambré fixé sur la petite tête qui n'avait de cesse d'aller et venir entre Rabastan, les figurines fragiles et elle, se figeait, se figeait, se figeait. Elle ne savait pas si ce qu'elle ressentait était de la colère ou de la haine.
Tout ce qu'elle savait, c'est qu'elle n'avait écouté que d'une oreille distraite tout ce que Rabastan avait bien pu dire par la suite. L'explication, et sa méthode d'attendrissement, passèrent aussi inaperçus à Bones que l'un de ces messages volants du Ministère que tout à chacun pouvait rencontrer dans l'un de ses ascenseurs bondés.  Ce n'est que lorsque la voix fluette du gamin s'éleva de nouveau qu'Adele identifia très précisément le sentiment qui la rongeait de l'intérieur. Elle le connaissait parfaitement, le reconnaissait très bien, même. « Oui mdame. Grand-Père m’a appris à être poli. Je suis désolé pour tout à l’heure. » De la jalousie. Face au regard perçant d'Artur, Bones ressentait de la jalousie... cet immonde, abjecte et pervers sentiment qui la consumait violemment dès lors qu'un événement personnel la touchait directement.. L'expression de la sorcière se cristallisa alors en une moue royalement dédaigneuse, superbement hautaine : la fierté de l'hybride était la seule chose qui l'empêchait encore de montrer à Rabastan ses excès de colère légendaires. « Voudrais-tu nous laisser seuls... Artur ? J'aimerais discuter en privé avec le directeur Lestrange. Le jeune homme là-bas - » D'un regard, elle désigne Camille Davis, sérieusement occupé à trier une multitude de papiers dans la pièce adjacente. « - a très certainement de nombreuses histoires à te raconter. » Sa voix ferme était en décalage total avec la suggestion bienveillante qu'Adele venait de prononcer. Elle ne souffrait d'aucune oscillation, imprégnant dans la moindre syllabe l'ordre clinquant qu'elle venait de donner. Voyant que le gamin ne bougeait pas, elle arqua un sourcil, l'impatience transformant ses traits en une sorte de décompte physique. Pars, maintenant. Était-ce le regard, les traits menaçants ou les ongles parfaitement manucurés que la sorcière commençait à enfoncer dans sa peau, toujours était-il que le petit brun se leva et partit à la rencontre du secrétaire de Rabastan sans demander son reste. D'un mouvement vif et habile, Bones jeta un sortilège d'insonorisation sur le montant de porte, à défaut de pouvoir fermer cette dernière complètement. « C'est une blague ? », lâcha-t-elle en retournant son attention sur Lestrange. Cela faisait bien longtemps qu'Adele Bones n'avait pas émit ce genre de remarque douteuse. Bien longtemps que l'hybride ne croyait plus aux enfantillages de ce type. Les blagues, à leur époque, n'existaient plus et lui, comme elle, en était parfaitement conscient. Surtout lorsque ledit discours humoristique venait de Rabastan. Lestrange ne faisait pas de blague, surtout pas depuis qu'il avait quitté les murs de Poudlard. En des décennies, elle n'avait jamais eu à mettre en doute la parole du Mangemort. Mais aujourd'hui, Bones donnerait cher pour pouvoir douter de Rabastan Lestrange. Dommage qu'il ne soit pas un peu plus comme Avery, l'entreprise n'aurait alors pas été très difficile. « Angus m'a évité pendant des mois, Rabastan. Des mois. Et tu es en train de me dire qu'il veut que je prenne soin de ce... de ce... » La moue effarée n'avait de cesse de s'intensifier. Qui était ce gamin ? Qui, qui, qui ? Il avait nommé Angus, son père, 'Grand-Père'. À moins qu'elle ait eu une absence ayant duré neuf mois, Adele était à peu près sûre de ne pas avoir accouché d'un quelconque fils ces dernières années. Rayant Sybil de l'équation, elle était même certaine de n'avoir jamais porter le moindre enfant en son sein. « Qu'est-ce que tu as lu exactement ? », questionna-t-elle d'une voix fébrile, qui se voulait assurée mais qui, une fois passée la barrière de ses lèvres, résonnait comme une supplique. Deux yeux troublés balayèrent le bureau de Lestrange, se demandant s'il y avait sous les figures créées pour Artur le dossier dans lequel Angus la désignait elle comme responsable du petit.
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