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sujet; Mieux vaut un cauchemar apprivoisé que la blessure à vif d’un souvenir récent...

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On le dit souvent, quand on est au fond... mais vraiment au fond du fond, que la lumière à entièrement disparu et que tout espoir est mort, on ne peut que remonter. C’est vrai. Avec une bonne dose de courage et des soutiens indéfectibles on parvient à s’extraire du marasme dans lequel on était tombé. Ce qu’on oublie pourtant c’est qu’une fois remonté il est simple, oh oui si facile de tomber, encore une fois, encore plus profond. Et vivre, revivre encore et toujours cette douleur indicible, cette crainte qui vous serre les entrailles jusqu’à vous empêcher de respirer convenablement. Cette peur qui vous étreint à peine avez-vous fermé les yeux. Je n’avais jamais eu peur du noir jusqu’à présent. Des monstres qui apparaissent la nuit, ça oui depuis toute petite. Le mien avait même un nom et un prénom, elle portait, non sans fierté, son sang pur en étendard et venait encore me surprendre la nuit alors que ses cendres nourrissaient la terre. Mais tout s’était enchainé et mon esprit ne trouvait plus une seconde de repos dans un sommeil réparateur. D’abord la découverte de l’identité de mes parents biologique, de mon histoire qui avait fini de me faire complétement douté sur ma propre identité. Le rejet de Draco, suite logique de cette première découverte. La mission dans les camps insurgés ou j’avais joué de malchance, encore et ou Caleb, Aramis et Draco avait été blessé. Le gout âcre dans ma bouche face à mon impuissance quant aux décisions du magister qui entrainaient irrémédiablement la souffrance de ceux que j’aimais. L’explosion de la nouvelle aile de Sainte-Mangouste, les deux jours passés sous la terre entre conscience et inconscience entre terreur de perdre mes frères et Nyssandra et peur de perdre la vie pour au résultat perdre la mobilité de mes membres inférieurs pour une durée indéterminé et pour clore le sombre tableau voir les mangemorts pénétrer dans ma chambre à Sainte-Mangouste pour m’emmener, m’interroger, me faire cracher des informations concernant mon cousin. Deux jours entre questions, sorts et attente, deux jours pour leur dire, pour répéter que je ne savais rien, deux jours pendant lesquels j’avais usé, abusé de mes barrières mentales, de mes protections vacillantes, d’une occlumancie au bord de l’asphyxie. Voilà le temps qu’il leur avait fallu pour comprendre, deux jours épuisants pour enfin être libéré grâce à une demande, un ordre de Rabastan. Et attendre encore, la libération de mon frère, jusqu’à être viré du bureau par une sécurité sur les dents. Attendre, toujours, dans les bras d’un Caleb inquiet, qu’Avalon ne me prévienne du retour d’Aramis chez lui, avec Nyssandra et pouvoir, enfin, m’écrouler d’épuisement.

Presque une semaine s’était écoulée depuis mon retour à l’appartement duquel je n’étais pas sortie. Une semaine que mes courtes nuits étaient peuplés de cauchemars me réveillant en pleurs, la gorge en feu, le cœur tambourinant dans ma poitrine proche de l’implosion. Refusant obstinément d’ingérer les potions de paix dont je ne voulais pas m’accoutumé une fois encore. Une semaine que je faisais vivre un enfer à Caleb entre nuits agités et journées moroses à refuser quoi que ce soit. Grignotant mes plats préférés qu’il commandait pour me faire plaisir. Prétextant être confortablement installé dans le canapé à longueur de journée quand je me refusais tout simplement à utiliser le fauteuil qui lévitait près de moi. Refusant de n’être plus que l’ombre de moi-même à l’identité inconnue et aux capacités amoindries. Je me détestais sans doute plus encore que je ne détestais la situation. Lui faire vivre ça m’était insupportable et pourtant, je ne parvenais pas à refaire surface, à accepter, à aller de l’avant. J’étais las, fatiguée de remonter pour retomber, fatiguée de tous les faire fuir un à un. Il n’y avait pas que mes jambes de paralysées, tout mon être tremblait de peur à l’idée de finir seule, enseveli non pas sous la terre mais sous tous mes mensonges.  Le temps ferait, sans doute, son œuvre, en attendant il avait sous son toit une âme en perdition qui ne voyait que le cercle vicieux la conduire toujours plus bas.

Il devait être une heure du matin quand, rassurée par la main de Caleb caressant mes cheveux et la seconde dans la mienne j’avais fini par céder à l’appel de Morphée. Et ça n’est que trois heures plus tard que les cauchemars commençaient à agiter mon corps. Mon visage d’abord qui semblait se tordre sous une douleur inventé, factice. Des murmures qui s’échappent de mes lèvres encore endormies. …sais pas…   Ma main qui se place en barrière protectrice sur mon visage. …vous plait…   Une larme qui roule sur ma joue. …laissez pas…   Ma respiration qui devient erratique. …tié…   Et je tombe tombe tombe… et je sombre sombre sombre…
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Il y avait beaucoup de choses que Caleb se vantait d'être, que ces fanfaronnades soient ou non fondées. Il se disait stratège. Il se disait fin tireur. Il se disait athlète. Il se disait talentueux. Il se disait manipulateur et intelligent. Il se disait responsable et capable de gérer les crises. Il se disait business man. Il se disait garant des valeurs sorcières traditionnelles.

En revanche, Caleb ne se disait pas médecin. Il ne se disait pas psychologue non plus. Et malgré l'avalanche de qualités qu'il s'auto-attribuait, aucune d'entre elles ne pouvait l'aider à résoudre le problème que Gwen lui posait en ce moment et il en souffrait. Il en souffrait de se sentir diminuer par le peu d'aide qu'il pouvait lui apporter. Il souffrait de ne rien pouvoir faire pour aider la femme qu'il aimait, lui, l'homme aux milles solutions. Il souffrait de voir que les trésors de patience et les multiples tentatives pour atteindre la Gwen qu'il connaissait ne menaient à rien et que rien ne semblait pouvoir percer cette bulle de dépression qu'elle avait créé autour d'elle.

Les spécialistes (les vrais) l'avaient prévenu en aparté puisqu'il habitait avec elle désormais. Ils lui avaient dit que la blessure qu'elle avait reçue en plus d'avoir passé deux jours dans une atmosphère viciée l'avait meurtrie jusque dans son âme et qu'il allait devoir s'armer de patience et de bonnes intentions s'il voulait qu'elle s'en remette. Que le danger d'un stress post traumatique était bien réel, qu'il pouvait mener à la dépression, ou à des tendances suicidaires et qu'elle mettrait au minimum des mois à s'en remettre complètement si elle continuait de refuser les potions de paix que les guérisseurs se battaient alors pour lui faire ingérer. Caleb avait écouté les spécialistes, mais comme souvent, savoir quelque chose n'a rien à voir avec le vivre effectivement.

Ça faisait désormais une semaine que Gwen refusait catégoriquement de prendre les potions de paix qu'il lui proposait, une semaine qu'elle se réveillait chaque nuit en pleurant et parfois même en criant, toujours moite de sueur jusqu'à ce qu'il la berce dans ses bras en lui murmurant des paroles apaisantes pour s'endormir. Une semaine qu'il redoutait de la laisser seule pendant ses heures de travail et rentrait systématiquement à chaque pause pour passer ne serait-ce que deux minutes avec elle. Une semaine qu'il envoyait l'elfe de maison de sa propre famille surveiller la jeune fille sous prétexte de faire le ménage, sachant qu'il n'obéirait pas à Gwen si elle lui demandait de partir. Une semaine également qu'il cherchait à la déloger de son appartement pour l'emmener prendre l'air plutôt que de rester dans son canapé à longueur de journée.

Caleb ne savait pas quoi faire. Il glissait parfois de la potion de paix en douce dans son verre lorsqu'elle lui en demandait, mais pour qu'elle n'en ressente pas le goût il devait la diluer et elle perdait beaucoup de son efficacité. La tromper ainsi ne lui faisait pas plaisir, mais il n'avait pas le choix, il le faisait pour son bien et c'est tout ce qui comptait. Il ne perdait jamais la face devant elle, gardait toujours le sourire et discutait avec elle comme si tout était normal, cherchant des réactions positives où il n'en trouvait que rarement de sincères.

Cependant lorsqu'elle commença une nouvelle fois à s'agiter dans son sommeil, brisant le repos dont il avait besoin pour conserver son endurance et sa patience pendant la journée, il ne protesta toujours pas et pris le temps de se sortir du sommeil pour la secouer fermement, mais sans brutalité pour la réveiller. Tenter de la sortir plus doucement du sommeil ne l'avait conduit qu'à se prendre un coup dans le nez.

-Gwen, Gwen réveille toi, ce n'est qu'un cauchemar, tu es en sécurité. C'est moi, Caleb, on est à la Bran Tower, dans ma chambre et tout va bien.

Lui répéter les informations importantes pour qu'elle ne soit pas dépaysée au réveil, pour qu'elle soit rassurée tout de suite. Caleb apprenait vite, c'était aussi quelque chose dont il se vantait. Lui laisser le temps d'émerger, mais en restant présent, donc silence et contact prudent.
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Cette impression de tomber dans le vide, de n’être retenue par rien ni personne. Ce sentiment qui vous serre la poitrine qui comprime votre estomac. Mais tout cela n’est qu’un rêve n’est-ce pas ? Un cauchemar récurrent qui fait remonter les souvenirs les plus douloureux à la surface pour m’en faire « profiter » encore et encore…  Comment faire pour que tout cela cesse ? Pour oublier, juste un peu, juste assez pour retrouver des nuits paisibles ? Juste assez pour arrêter de lui faire vivre l’enfer de ma présence ? Il n’a rien demandé lui, il reste à mes côtés, patient, souriant, aimant. Il reste près de moi malgré tout, il est la première personne que je vois en me réveillant et la dernière que je couve du regard en m’endormant. Il est cette bouée de sauvetage à laquelle je me raccroche avec maladresse. Il me porte, il me supporte et aujourd’hui encore ce sont ses mains qui me font quittés l’abysse dans lequel mon cauchemar m’avait mené. Mes yeux s’ouvrent, mon souffle est court comme si j’avais du retenir ma respiration de longues minutes. Affolée, le regard encore un peu perdu, j’observe autour de moi et tente de me concentrer sur ses mots, sur sa voix. Je… j’ai.. j’étais…   Inutile d’en dire plus, il sait ou j’étais, il sait que je me retrouve sous terre encore et encore dans mes rêves… Et ma main glisse le long de mon corps et je pince la peau de ma hanche sans ressentir la moindre douleur, pas le moindre petit frisson, je ne sens rien, mes ongles griffent ma peau, l’égratigne sans que cela n’entraine la moindre sensation. Le cauchemar ne s’arrête jamais vraiment, jamais entièrement. J’attrape sa main, glisse mes doigts dans les siens, accroche son regard et reprends mon souffle. Je suis désolée de t’avoir réveillé, encore …   Et encore et encore… Je me mords la lèvre inférieure, honteuse. Je devrais dormir dans la chambre d’ami ou retourner à l’hôtel. Tu as besoin de dormir. Et j’étais incapable de gérer mes réveils intempestifs. Je voyais bien son regard fatigué et je ne pouvais qu’imaginer le poids que je représentais pour lui actuellement. Bien sûr, il ne me montrait rien et j’avais tendance à imaginer le pire mais j’avais l’impression de ne pas être bien loin de la vérité en l’imaginant épuisé au ministère. Je me tourne entrainant les deux bouts de bois qui me servent de jambes et rapproche ma tête de la sienne. Du bout des doigts je caresse son visage, souligne ses traits fatigués et inquiets. Tu dois penser à toi tu sais… prendre soin de toi.  Je… Je quoi ? Je veux que tu prennes soin de toi ? Plus de toi que de moi ? Je savais parfaitement qu’il ne serait pas d’accord avec cela même si je le pensais sincèrement. Pourtant, j’avais besoin de lui, bien trop besoin de sa présence, de sa voix, sa chaleur. J’étais dépendante de lui et plus encore que je ne voulais bien le montrer. Il était évident pour tous qu’avec ma paraplégie Caleb était devenu un soutien essentiel mais ils ignoraient tous qu’il était mon oxygène. Qu’il était resté et que sans lui j’étais parfaitement capable de faire des bêtises. Je le savais, ça n’était pas la première fois que des idées noires me traversaient l’esprit. Je t’aime et j’ai besoin que tu prennes soin de toi.   Parce que je n’étais plus en état de le faire comme je le voudrais. Je te promets que ça ira mieux…   Je ne savais ni quand ni comment mais ça devait aller mieux, il fallait que ça aille mieux. Je nichais mon visage dans son cou fermant les yeux tentant de calquer ma respiration sur la sienne. Je suis désolée. Si désolée, pour tout. J’essaie pourtant, j’essaie d’éloigner tout cela de mes pensées mais je n’y parviens pas…
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Caleb peut cacher toute la lassitude qu'il ressent à devoir se réveiller tous les soirs pour la tirer elle d'un rêve qui ne fait que l'entraîner vers le fond, cependant il ne peut cacher la fatigue que cela lui apporte. Il a besoin de la tirer vers la lumière, de retrouver la Gwen épanouie d'avant, d'un souffle d'air, d'une nuit de sommeil complète... mais jamais personne ne l'entendra se plaindre à ce propos. Oui, il savait où elle était encore partie cette nuit, où il avait dû aller la chercher, où il irait la chercher encore, nuit après nuit, jusqu'au jour où elle n'y serait plus entraînée de force. Jusqu'au jour où sa seule destination sera ses bras toujours prompts à la serrer contre lui.

-Ne t'excuse pas, s'il te plaît...

Sa voix était lourde de sommeil, mais il ne voulait pas qu'elle s'excuse pour quelque chose qu'elle ne contrôlait pas, peu importe à quel point ça pouvait être inconfortable pour lui. Elle s'accroche à son bras, à ses yeux et Caleb glisse son bras libre autour de sa taille comme il peut malgré ses gestes gourds.

-Ne sois pas ridicule Gwen... Tu sais bien que j'ai besoin de toi.

Il reste fier malgré tout d'avoir réussi ce trait d'humour à presque deux heures du matin, sans doute pas de quoi la dérider, mais au moins lui faire comprendre qu'il ne prenait pas cette demande au sérieux et qu'il savait parfaitement qu'elle avait besoin de lui pour ne pas sombrer plus encore. N'était-ce pas ce que lui avait dit le médicomage ? Il devait être son roc pour les mois à venir. Il devait rester présent et ferme, bien qu'on chercherait en vain la fermeté dans ce corps encore à moitié endormi.

Il tâcha de se mettre quelques gifles mentales pour se réveiller pendant qu'elle passait doucement sa main sur son visage. Il avait les yeux à demi ouvert, observant Gwen dans le pénombre de la chambre et tâchait de les empêcher de se fermer. Il s'approcha d'elle et l'embrassa au coin des lèvres. Comme s'il pouvait la laisser partir, de toute façon.

-Je pense à moi aussi, tu sais ? Je ne pourrais pas dormir du tout si tu n'étais pas avec moi.

Il n'avait pas dormi lorsqu'elle était restée sous les décombres. Il n'avait pas dormi correctement non plus lorsqu'elle avait passé cette semaine à l'hôpital. Il ne pourrait pas la laisser partir chez son père ou l'un de ses frères sans avoir l'impression de la trahir, de la laisser tomber lorsqu'elle avait besoin de lui. Cette idée lui était tout bonnement insupportable. Ici au moins il l'avait constamment sous les yeux et pouvait juger par lui-même si elle allait bien ou pas, il ne se laissait pas abuser par les sourires qu'elle lui adressait parfois, ni par ses paroles quand elle essayait de lui faire croire que tout allait aussi bien que possible vu la situation.

Il caressa ses cheveux en soupirant doucement, la laissant se blottir dans son cou, là où elle pourrait toujours trouver sa place. La fatigue cumulée menaçait de le faire sombrer à nouveau dans le sommeil, mais il se le refusait, il ne dormirait pas tant qu'elle ne se serait pas assoupie elle aussi.

-Bien sûr que ça ira mieux Gwen. On est là, tous les deux, ensemble. C'est comme ça qu'on prend soin de nous. C'est comme ça que je prends soin de toi et c'est comme ça que je prends soin de moi. On a toute la vie pour que ça aille mieux.

Toute la vie si on oubliait les tentatives répétées des rebelles pour mettre fin à leurs jours, si on oubliait chaque mission dangereuse dans laquelle on l'envoyait, si on oubliait que les civils aussi étaient des cibles pour ces malades d'insurgés qui prétendaient se battre pour la liberté ou une bêtise de ce goût là. Ils ne toucheraient plus jamais un cheveux de sa Gwen, Caleb y veillerait.

-Tu veux que j'aille te chercher un verre de jus de citrouille ?

Un peu de potion de paix ne lui ferait pas de mal et pourrait l'empêcher de sombrer à nouveau dans ce même rêve sans fin...
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Ma bouche forme un “o” presque parfait quand je me rend compte que j’allais m’excuser de m’excuser encore. Alors je referme la bouche et me mord la langue. J’ai trop peu dormi, mon esprit est encore peuplé de sombres images alors je réagis bêtement. Ridicule n’est ce pas? Mais que puis-je réellement faire d’autre? Dire d’autre? Bien sur que je suis désolée, c’est une évidence. Lui pourrir la vie, l’empêcher de dormir du sommeil du juste, le forcer à l’éveil quand la logique lui hurle de laisser le repos prendre possession de son corps... Rien, rien de tout cela n’était prévu, souhaité, souhaitable. Je l’observais longuement, seul le reflet de la lune éclairait légèrement la chambre de Caleb. Je refusais qu’on ferme les rideaux depuis mon retour, impossible de rester dans la moindre pièce sans voir un bout de ciel, sans savoir que j’avais la possibilité de fuir, de partir, de.... transplaner vite et loin. Malgré le peu de lumière je voyais ses traits tirés, ses paupières légèrement bleuies par la fatigue et l’inquiétude. Il allait avoir des cheveux blancs bien avant l’âge parce que le sort s’acharnait sur ma carcasse parce qu’il avait la faiblesse d’aimer la mauvaise personne. Alors je fais un effort, tente de lui montrer que les siens ne sont pas vains que le handicap ne m’a pas, complètement brisé et j’esquisse un sourire. C’est moi qui ai besoin de toi... plus aujourd’hui qu’hier et sans doute moins que demain...   Besoin de ses bras, bien sûr puisque je refusais d’utiliser le fauteuil évitant pour me déplacer, de son soutien encore qui me permettait simplement d’ouvrir les yeux sur un jour un peu moins sombre que le précédent et surtout besoin de sa présence, son amour qui me permettait de respirer. Mes doigts parcourait son visage s’arrêtant sur ses lèvres. Je répondais avec une petite moue. Tu aurais peut-être du mal à t’endormir... au départ mais tes nuits seraient plus reposantes, bien plus complètes en vérité.  Ce dont il avait réellement besoin. Je fermais les yeux profitant simplement de sa peau, de sa respiration le temps de reprendre doucement mes esprits. Mon pouce faisait tourné la bague de fiançailles que je portais. Je pris une respiration avant de lui avouer. Je ne dois pas être la belle-fille rêvé pour tes parents... si j’ai pu l’être un jour, je doute que ce soit le cas maintenant...  Non, cette idée ne venait pas de nulle part, j’avais entendu l’elfe de maison de la famille de Caleb maugréer sur mon compte. Peut-être pensait il que je dormais à ce moment là mais je l’avais bien entendu parler d’enfant qui n’arriverait jamais, d’un mariage qui ne ressemblerait à rien si la mariée ne pouvait même pas mettre un pied devant l’autre. Les Selwyn devaient se mordre les doigts d’avoir ainsi lié leur fils à une... demi-sorcière? Je n’avais pas l’intention de parler de ce que j'avais entendu à Caleb mais oui tout cela m'inquiétait également c'était une certitude. Il n'avait pas dit "oui" pour ça... Ce n'est pas cette Gwen là qu'il aimait. Lui aussi avait mauvaise presse chez les miens mais c'était pour des faits anciens qui dataient de bien avant le début de notre relation amoureuse pourtant c’est sans doute pour ça que nous étions si bien assortis. Personne ne nous imaginait ensemble, que notre couple puisse tenir avec amour, fidélité et respect et pourtant... Je rouvrais les yeux à ses dernières paroles. Tout d’un coup paniquée à l’idée qu’il puisse partir ne serais-ce qu’une seconde pour aller chercher quelque chose à boire. Ma main se crispait dans la sienne pour le retenir. Non.  Rapide, trop rapide, trop irréfléchie et ma respiration s’accélère malgré moi. Je veux dire.... pas... juste dans une minute. Oui une toute petite minute pour me rendre compte à quel point ma réaction est disproportionnée. Comme s’il allait chercher le jus de citrouille à l’autre bout du pays. Assez de temps également pour sentir Macaron venir se coller à moi à mon dos. La petite boule de poil n’avait jamais été aussi proche de moi que depuis que je passais mes journées dans l’appartement. Elle va me tenir compagnie en t’attendant... ça va ne t’en fais pas.  Comment pourrait il me croire avec la mini crise de nerf que je venais tout juste de faire... Il fallait que je prenne sur moi, il fallait que mon coeur cesse de jouer au yoyo.
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La réponse arrive, trop rapide, trop sèche, lui confirmant à quel point elle allait mal malgré les apparences trompeuses qu'elle affichait et les sourires tremblant et trompeur qu'elle ne manquait pas de lui adresser dès qu'elle le pouvait. Comme si ce verre de jus de citrouille était perdu à l'autre bout de Londres et que j'allais devoir affronter une horde d'insurgés assoiffés de sang pour m'en emparer. La cuisine pouvait être un endroit dangereux, mais il ne fallait pas exagérer, Caleb avait appris à ne pas tomber dans les embuscades du chat sur le chemin.

Caleb reste donc sans bouger encore un instant dans le lit, retenant un soupir de fatigue. Comment la rassurer ? Comment faire pour gérer seul cette situation alors qu'il menaçait de s'endormir dans ses papiers un peu plus chaque jour depuis plus d'une semaine ? Il lui faudrait poser des jours de congé, mais comment les justifier alors que son département se battait pour garder la tête de l'Angleterre hors de l'eau ? En tant que jeune recrue il n'avait pas spécialement un rôle capital à jouer dans le commerce international, cependant il savait à quel point chaque cerveau était le bienvenue pour participer à la recherche de nouvelles solutions et de nouveaux partenaires. Il décida d'y repenser à tête reposée, plus tard dans la journée.

-C'est pas l'important, ce ne sont pas eux qui t'épousent, c'est moi et je peux te dire que tu es en effet la femme rêvée pour moi. C'est tout ce qui compte, tu ne crois pas ?

En vérité, Caleb avait peur que cette situation s'éternise. Il savait que les guérisseurs n'aimaient pas se montrer outrancièrement optimiste avec la famille des patients, donc lorsqu'ils prétendaient qu'il y avait des chances de rétablissement, Caleb y croyait. Cependant rien ne pourrait s'améliorer si Gwen n'y mettait pas ne serait-ce qu'un peu d'elle-même. Un léger bruit feutré du côté de Gwen lui appris que le chat avait trouvé le chemin du lit malgré l'insistance de Caleb pour qu'elle se tienne à l'écart, mais il ne protesta même pas. Il ne protestait plus à son sujet depuis l'attentat.

-Gwen s'il te plait... Est-ce que tu peux faire quelque chose pour moi ?

Il en faisait déjà tellement pour elle, elle pouvait lui rendre la pareille, juste un peu, n'est-ce pas ? Surtout que ce qu'il allait lui demander était autant dans son intérêt que dans le sien, même si elle ne le savait pas encore. C'était là une facette de son travail également, passer des marchés avantageux pour tout le monde, même si ce tout le monde n'était pas au courant.

En plus de ça il savait que Gwen se sentait coupable de ce qu'elle lui faisait involontairement subir, quand elle le réveillait en pleine nuit à cause de ses cauchemars ou bien qu'elle le transformait en infirmier pour s'occuper d'elle quand elle en avait besoin. C'est à dire presque tout le temps lorsqu'il n'était pas au travail. Peu de chance qu'elle refuse, donc. Il prit une grande inspiration, comme s'il s'apprêtait à demander quelque chose de difficile, puis se lança.

-Demain j'aimerais qu'on sorte, toi et moi. Je ne veux pas que tu restes dans l'appartement toute la journée à ne rien faire, c'est mauvais pour toi et ça ne t'aidera pas à aller mieux, de te morfondre sur le canapé. Ça me fait mal au cœur.

Pas tout à fait du chantage affectif, mais presque. Il faisait ça pour elle, n'est-ce pas ? Elle pouvait donc faire cet effort pour lui qui était là pour la soutenir, pas vrai ?
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Je me mords la lèvre inférieur, il sait. Il est le premier spectateur de mes terreurs nocturnes, il est le premier à en subir les conséquences et il doit se rendre compte que le temps n’aide pas. Plus la fatigue s’accumule plus j’ai du mal à m’endormir, surtout à resté endormi. J’en arrive à avoir simplement peur de fermer les yeux parce que je sais ce qu’il m’attend une fois que la pénombre est totale. Je sais que ma respiration se fera erratique, comme sous terre lorsque l’oxygène se faisait plus rare. Je sais que mes doigts se crisperont à la recherche de la moindre présence humaine à mes côtés comme j’avais serré la main d’Arsenius. Je sais que mon esprit fera et refera encore et toujours la liste de tous ceux que je pourrais perdre lorsque la terre m’aura englouti. Et je revois la jambe d’Aramis bloqué sous ce bloc, les traits épuisés et angoissés de Nyssandra qui se bat pour la survie de l’homme qu’elle aime et j’entends cette mélodie qu’Arsenius me chantait pour calmer mes angoisses. Je sais pourtant que tout cela est terminé, qu’aucun de nous ne risque plus de se faire ensevelir. Je sais bien que Caleb est là pour moi, qu’il me protège mais rien n’y fait, les cauchemars reviennent toujours, tous les jours et j’ai peur de tout et de n’importe quoi mais surtout de les perdre, tous. Alors je réagis sottement comme je venais de le faire en le sommant presque de rester près de moi et je m’en veux. Je sais que je dois agir, prendre sur moi et je n’y parviens pas alors je profite encore un peu de la chaleur de son corps et de sa respiration plus calme. J’hoche la tête pour toute réponse. J’aimerai le croire sur parole mais comment faire quand on a perdu toute estime de soi? Qu’on a l’impression de n’être plus qu’un petit être pétri de peur et de douleur? La femme rêvée ne ressemblait pas à ça c’était une certitude. Mais il est gentil avec moi, peut-être même trop mais il n’existe aucun mode d’emploi pour traiter mes angoisses et ma paralysie d’un coup de baguette... Le temps serait malheureusement ma meilleure alliée, le temps et les spécialités que je voyais quotidiennement. Je suis un peu surprise par la demande de Caleb, pas la demande en elle même puisqu’il ne l’avait pas encore verbalisé mais la façon dont elle commençait. Moi légèrement anxieuse? Peut-être, non complètement et c’est macaron qui en faisait les frais puisque la main que j’avais posé sur elle commençait à la caresser nerveusement. Faire quelque chose?  Ma voix était hésitante, que voulait il que je fasse pour lui? Il y a quelques semaines de cela j’aurai répondu oui sans aucune hésitation mais plus maintenant. Plus aujourd’hui alors que mes possibilités s’étaient amenuisées comme jamais. Je me mordillais les lèvres inconsciente de transpirer par tous les pores de ma peau l’angoisse alors que Caleb n’avait à mon encontre que de bonnes intentions et que j’en avais parfaitement conscience. Je ne maîtrisais rien, plus rien. Il prend une grande inspiration qui ne fait qu’accentuer ma nervosité. Et lorsque le couperet tombe ma respiration s’accélère et je vois déjà le fauteuil lévitant qui se moque de moi en me disant que je n’y couperais pas. Il trouve que je me morfond, sans doute que je ne mets pas assez du mien pour aller mieux et... ma non-action le blesse. C’est ce que je redoutais. Le silence s’installe dans la chambre et sans mon accord une larme roule sur ma joue. Sortir, quitter le cocon protecteur de l’appartement. Sortir. Sortir... sortir.... Je m’en voulais déjà, mon coeur hurlait un “non” catégorique à sa question. Sortir... ou...  Je bredouillais et tentais de me montrer forte sans succès aucun, seul la pénombre nocturne m’aidait à la tâche ardue que je m’imposais, tenter de faire plaisir à Caleb. ...veux tu ... aller?  Mais je devais bien me montrer honnête envers moi-même, mon coeur battait à tout rompre, je ne retenais absolument plus aucune larme et malgré toute la bonne volonté du monde la simple hypothèse de sortir le lendemain me rendait quasi-hystérique. je suis tellement désolée Caleb, je voudrais te faire plaisir, je le voudrais sincèrement.  Bien sur que je voudrais sortir et lui tenir la main tranquillement dans une petite rue, juste pour prendre l’air et un thé, juste pour nous retrouver mais... c’était trop tôt. Et mes nerfs lâchent... Laisse moi juste un peu de temps, quelques jours et je te promets de ne plus tant t’en demander, je prendrais les potions de paix si tu veux s’il te plait juste... juste un peu de temps... Trois jours, peut être quatre, juste le temps de me faire à l’idée, le temps d’imaginer tous les scénario possible et de me rendre compte que la demande n’est rien qu’une goutte d’eau alors qu’actuellement elle ressemble à une montagne infranchissable. Et les larmes coulent, le chat miaule en sentant mes doigts trembler sur son pelage. J’aimerai tellement lui faire plaisir...S’il te plait...  Je lui demandais une fois encore de faire un effort, de se montrer patient, je lui demandais ce que je ne pouvais pas faire.
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Terrible sensation que le manque de la personne que l'on aime, plus particulièrement lorsque cette personne est physiquement là. Caleb se réveillait tous les matins aux côtés de la femme qu'il aimait, il la retrouvait chaque soir dans l'appartement qu'ils partageaient, mais il avait cette horrible impression qu'elle ne lui avait jamais autant manqué qu'en ces instants. Il ne retrouvait pas cette Gwen taquine et souriante qu'il avait l'habitude de côtoyer, il n'avait plus l'impression qu'elle était avec lui, mais plutôt que la femme qu'il connaissait était restée quelque part sous les décombres de cet hôpital qui avait tant meurtri les sorciers londoniens.

Pourtant Caleb savait au fond de lui que cette Gwen là n'était présente que pour protéger celle qui avait été enterrée vivante pendant deux jours, celle qui était restée impuissante, suffocante, qui avait été blessée d'une façon probablement irrémédiable, gardant des séquelles aussi bien physiques que mentales avec lesquelles il lui fallait vivre et apprendre à surmonter. Du moins pour le moment. Caleb était là pour ça. Caleb était là pour elle. Caleb avait l'espoir en lui de retrouver ce visage souriant et optimiste de la femme qu'il allait épouser, mais Caleb aurait aimé qu'elle lui montre qu'en réponse à ses propres efforts pour l'aider à aller mieux, elle essayait elle aussi de se sortir de cette apathie dans laquelle elle se morfondait.

C'est pour cette raison aussi qu'il voulait la faire sortir, tenter de lui faire retrouver goût à la vie, apprendre à aimer à nouveau les choses qu'elle appréciait avant l'incident. Cependant, il compris immédiatement que le moment n'était pas encore venu pour faire ce genre de requête. Il sentit plus qu'il ne le vit cette tension qui prit empire sur le corps de Gwen, entendit sa respiration qui s'accélérait, et eut-il pu voir ses yeux, il aurait sans doute été le témoin d'éclairs de paniques qui traversaient sans doute ses pupilles en ce moment même. Quelques paroles tremblantes réussirent à franchir ses lèvres, effort suprême, semblait-il, pour lui faire plaisir à lui qui en demandait pourtant trop, puis elle rendit subitement les armes en lui demandant, en le suppliant presque à vrai dire, de ne pas la forcer à faire une telle chose, pas tout de suite, pas demain.

C'est donc à lui de rendre les armes, de sonner l’armistice. Il pourrait la forcer. Il pourrait lui dire qu'il ne lui laissait pas le choix, que demain ils allaient sortir. Pas comme ça, mais en insistant, en lui disant que c'était important pour lui, qu'il en avait lui-même besoin en insistant sur toutes ces fois où elle ne le laissait pas dormir, comme cette nuit par exemple. Cependant, il ne le fit pas. Sortir était au bout des forces de Gwen et la forcer à franchir une limite qu'elle jugeait insurmontable était au dessus de ses forces à lui. Surtout quand elle pleure. Caleb ferma les yeux, simplement quelques secondes et la tête lui tourna. La fatigue s'accumulait trop, trop vite.

-D'accord. J'attendrais alors.

Maintenance, signifier que ça n'était pas grave, qu'il n'y attachait pas toute l'importance qu'il aurait pu réellement y attacher. Il déplaça donc sa main pour venir lui caresser les cheveux et lui embrassa le front, la gardant blottie contre lui dans un geste protecteur.

-Je t'aime Gwen, c'est pas grave, ne t'en fais pas.

Un nouveau baiser, bref, sur les lèvres cette fois, ayant le goût de ses larmes, puis il s'écarte pour se lever. Le jus de citrouille, il ne l'avait pas oublié, il fallait encore aller le chercher, y rajouter l'ingrédient secret qui lui garantirait la fin de sa nuit, puis le rapporter à Gwen. C'est donc ce qu'il fit, se traînant jusque dans la cuisine, poussant un juron étouffé en se prenant le pied dans l'un des meubles massifs qui décoraient son appartement, préparant le breuvage, puis revenant à la même vitesse dans la chambre, boitant sans doute légèrement par dessus le marché.

-Je me suis dépêché, mais un meuble m'a barré la route, maugréa-t-il en lui tendant son verre avant de s'affaler à nouveau dans le lit, écrasé par la fatigue.
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Mieux vaut un cauchemar apprivoisé que la blessure à vif d’un souvenir récent... Empty
C’est un soulagement réel qui m’envahi au simple mot “d’accord”. Il renonce, accepte de me laisser un peu de temps mais je n’ai pas gagné, je sais parfaitement que cette bataille c’est bien l’angoisse et la peur qui ont ajouté un point à leur compteur. Je n’ai fait que décevoir Caleb une fois de plus, une fois de trop. Et pourtant se sens sa main dans mes cheveux, ses lèvres sur mon front il reste là pour me réconforter alors que je viens de le décevoir. J’entends ses mots et pourtant je ne parviens pas à y croire parce que je sais qu’il tente de me rassurer. Je sais que depuis mon retour il fait tout pour que je me sente mieux et que rien n’y fait. Ni sa présence, ni ses baisers, ni son étreinte ne sont suffisants pour apaiser mes maux. Et ça me bouffe de l’intérieur de sans cesse me montrer faible et inutile. Mais je ne peux RIEN faire, mes larmes coulent et s’échouent sur le haut de Caleb. Si, c’est grave et je sais qu’il en a conscience lui aussi. Il ne me voit pas avancer ni même reculer, je stagne lamentablement devant ses yeux. Il ignore tout du vide que je ressens alors que la chaleur de son corps quitte le mien. Il se lève pour aller chercher ce maudit verre, il se lève juste quelques secondes, à peine à quelques mètres et c’est l’impression de manque qui m’enlace. J’ai envie de hurler mais le son ne quitte pas mes lèvres, mon visage enfoui dans l’oreiller je ne fais que sécher mes larmes. Je redresse la tête en l’entendant jurer, se cogner et je m’accroche au lit pour me redresser complètement.  Caleb? Tout va bien?? Mais déjà ses pas rejoignent la chambre, il ne m’a sans doute même pas entendu alors j’essuie les dernières larmes avec le revers de ma manche et prends le verre qu’il me tend. J’ai bien eu le temps de le voir, de voir son visage, ses traits tirés, ses yeux fatigués. Il porte sur son visage toutes ces nuits sans dormir et je me mord la lèvre inférieure. J’esquisse un faible sourire et caresse simplement sa main lorsqu’il m’annonce s’être fait attaqué par un meuble. Je l’observe quelques secondes se rallonger rapidement, épuisé, certaine qu’en quelques secondes à peine il s’endormira et que sans moi il pourrait reprendre les forces nécessaire. Alors je ne veux plus lui faire perdre une seule seconde. J’avale le jus de citrouille, un peu amer, d’une traite et pose le verre sur la table de chevet. J’use du mur en poussant sur mes bras pour me rallonger correctement et pose ma tête sur le torse de Caleb. Je prends sa main dont j’embrasse le dos et j’enlace mes doigts aux siens. Ma respiration n’est pas encore calme mais je murmure. Je t’aime, repose toi... Caleb... Je ferme les yeux et tente de calquer ma respiration sur la sienne calme, régulière. Il a dû s’endormir.... rejoindre ce qui devrait être un havre de paix et qui n’est que le théâtre de mes peurs depuis toutes ces nuits. Alors j’abandonne un dernier mot avant de fermer les yeux à mon tour. Désolée... Pour tout.
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