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sujet; Eyes wide open - Adill (Juin 2003)
MessageSujet: Eyes wide open - Adill (Juin 2003)   Eyes wide open - Adill (Juin 2003) EmptyDim 19 Juin 2016 - 18:22

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Il tient la boîte de métal et de bois noir contre sa poitrine, ne laissant rien filtrer de la nervosité qui l'habite, alors qu'il pénètre dans Sainte Mangouste pour la première fois depuis l'attentat. L'ambiance y est toujours survoltée et même lourde, lourde de ce qui s'est produit, et de l'anticipation des prochaines attaques, des évènements qui sans le moindre doute, feront de nouveau exploser le sang sur les murs de Londres.

Le médecin ignore l'accueil, peu désireux d'expliquer la raison de sa venue à une simple fonctionnaire de l'hôpital, et passe devant un groupe d'infirmières, dont une ou deux murmurent sur son passage. Elles l'ont déjà vu, sans doute, mais pas ainsi. Pas avec ce cache-oeil lui donnant l'air d'un personnage fantasmagorique sorti tout droit d'un conte médiéval. Qu'elles cancanent donc, ces dindes médiocres et incapables du moindre esprit individuel. Kirill est là pour une personne autrement plus importante qu'elles.

C'est en effet Adèle Bones qu'il vient quérir. Sa réputation la précède, on la dit professionnelle, froide, objective, c'est à dire tout à fait conforme à ce que Kirill attend d'un médecin, surtout un praticien dans les mains duquel il va remettre sa personne. Il était tout à fait prêt à s'occuper lui même du problème qui l'amène à Sainte Mangouste ce jour moite de Juin mais il faut croire que le gouvernement n'était pas de cet avis. Dans la poche de son pardessus noir coupé sur mesure demeure encore la lettre qui accompagnait la boite qu'il a reçue deux jours auparavant. Une lettre l'informant que suite à ses précieux services à la nation et son statut d'officier marqué du gouvernement, le Magister avait tenu à lui fournir tous les soins nécessaires à son parfait rétablissement, quitte à "investir".
Investir. Mince terme pour décrire ce qui se trouve dans le coffret que Kirill serre dans sa main gantée de cuir. La lettre mentionnait aussi le nom d'Adèle Bones, l'enquérant d'aller la rencontrer au plus vite afin de procéder à ce qui devait être fait.

Il descend une volée de marche et prend le chemin du service des empoisonnements. Pourquoi l'a-t-on confié à une spécialiste des empoisonnements plutôt qu'à un chirurgien expérimenté? sans doute parce que la dite scientifique coiffe au poteau tous ses collègues dans nombre de disciplines et que le Magister ou ceux qui le représentent, savent Kirill assez soupe-au-lait pour s'agacer de la moindre complication médicale. Et par s'agacer, entendons bien, "entrer dans une rage froide et meurtrière".
Il est dit dans la lettre qu'il est attendu. Cela ne suffit pas à le calmer totalement. Il aurait préféré s'occuper lui même de tout cela. Il n'aime pas dépendre des autres, aujourd'hui moins que jamais et laisser une personne poser la main sur lui, qu'elle que soit la raison, lui inspire un terrible sentiment d’écœurement. Il se sait assez maître de lui même pour ne pas trembler, pas frémir, ne pas rejeter le contact s'il lui est nécessaire, mais il ne pourra retenir une moue de dégoût, et il se moque bien de la manière dont Bones le prendra.
Le toucher n'est pas une chose permise à n'importe qui, et ceux qui ont eu ce privilège en ont usé et abusé. Désormais, poser la main sur lui s'apparente à une brûlure, une agression, une terrible violation de son espace vital.

Pourtant, il frappe à la porte du bureau dont l'adresse est indiquée sur la lettre, bien présente dans la poche de son manteau. Il attend la réponse de l'occupante officielle de ce qu'il sait être un espace de travail bien plus exigu que celui dont lui même dispose. Les privilèges d'arborer la marque des Ténèbres sont bien nombreux. Contre sa poitrine, la boîte palpite presque tant il la sent habitée de vie.
Lorsque le verrou se débloque et que la porte s'ouvre par magie, il entre avec nonchalance, sa respiration calme, son oeil alerte mais presque hautain, comme d'habitude. Il ne trahit nulle nervosité, nulle fraction des doutes qui l'habitent quant à cette confiance qu'on lui a demandé de placer en Adèle Bones.

Elle est d'ailleurs debout devant lui, dans une blouse blanche qui ne parvient même pas à entamer la splendeur de sa beauté. Sa peau est lisse comme la porcelaine la plus pure et ses cheveux d'un brun aux reflets de bronze tombant élégamment dans son dos en ondulations fines et contrôlées. Si la droiture de son nez est frappante ainsi que le dessin délicat de ses pommettes et de sa bouche, ce sont ses yeux, ses iris, qui frappent Kirill. Elles sont d'une couleur d'ambre ombré, de miel que le soleil ne doit demander qu'à réhausser et rendre presque irréel. Cette beauté l'est d'ailleurs : irréelle. Inhumaine. Momentanément captivé, Kirill penche très légèrement la tête sur le côté et la salue poliment, sa voix toujours feutrée et agréable:

-Docteurr Bones. Kirrill Moltchaline. Une missive vous a -si je ne m'abuse- prrrévenu de ma visite.

Il pose la boîte sur la table devant lui et croise les bras derrière lui, une attitude toute militaire et rigoureuse qu'il a gardé de Koldostoretv et qui ne resurgit que lorsqu'il parle à un confrère ou se trouve dans une situation dans laquelle l'indolence n'est pas de mise.

-Je me serrrais bien occupé moi même de toute cette affairrre, mais on m'a aimablement inforrrmé que les prrratiques d'auto-opérrrations étaient forrtement déconseillées car trrrop hasarrrdeuses. Le gouverrrnement prrréfèrrre donc s'éviter une potentielle débandade dans le cas où je me lobotomiserrrais moi-même par errreur, et vous confie la tâche de m'opérrrer avec toutes les prrrocédures habituelles.

Il ouvre la petite boite devant lui, dans laquelle repose, dans une sorte de gelée luminescente, un globe occulaire d'un bleu éléctrique, aux iridescences évoquant celles de la labradorite. Cette couleur changeante selon l'inclinaison et la lumière, allant du gris métallique fracturé de vert, au bleu nervuré de blanc, montre bien que l'oeil n'a rien de naturel, ou du moins, rien d'habituel. Maugrey-Fol-Oeil en avait possédé une variante rudimentaires des années auparavant, un modèle brut et fort peu esthétique de ce nouveau prototype.
Avec celui là, nulle question de posséder un oeil exorbité et en constant mouvement, comme une girouette perdue en pleine tempête. Hors question aussi de porter une ignoble prothèse pouvant être arrachée par le tout-venant. Illusion de réalité et maniabilité : voilà ce que ses collègues du niveau 9, qui lui avaient fourni cet oeil aux reflets fascinants, avaient avancés. Il allait voir. Oui. Il verrait tout, et mieux. Infiniment mieux : plus loin, de manière plus détaillée, dans le noir comme de jour, à travers les capes d'invisibilité et les parois de sa propre tête.
Kirill avait vite compris l'expression "avoir des yeux derrière la tête" en écoutant le babillage presque amoureux de ses collaborateurs, qui lui avaient remis le précieux artefact comme on sacrifie son premier né. Il devait être précieux pour qu'on s'en sépare avec autant de difficulté, mais Kirill n'avait pas eu envie de compatir à leur malheur. Qu'ils essaient donc de voir en deux dimensions, et en reparlerait.

-On m'a dit le plus grrrand bien de vos trrravaux. Espérrrons que cette fois encorre, vous serrrez à la hauteurrr.

Le ton est dur, sec, mais à quoi la ménager par d'aimables paroles quand il est surtout intéressé par sa capacité à fixer cet oeil sur lui arracher les quelques nerfs restants? Sa beauté, si elle l'émeut profondément, n'est pas encore un argument suffisant pour qu'il cède à ses charmes et en oublie la raison de sa venue : sa remise en forme, son retour dans la course et au sommet de ses capacités. Il n'y a rien qui compte plus à cet instant précis. Rien.

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HUNTED • running man
Adele Bones
Adele Bones
‹ inscription : 03/08/2015
‹ messages : 2056
‹ crédits : LUX AETERNA, astra, sia, tumblr, simon/mathydabest.
‹ dialogues : #336699
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‹ âge : 38
‹ occupation : en fuite, déchue de tout type de privilèges.
‹ maison : Serpentard
‹ scolarité : 1976 et 1983.
‹ baguette : est en bois d'if, mesure 23,7 centimètres et possède un ventricule de dragon en son cœur.
‹ gallions (ʛ) : 5773
‹ réputation : je suis sans aucun scrupule.
‹ particularité : semi-Vélane.
‹ résidence : ici et là, clamant comme miens les différents cottages investis durant notre cavale.
‹ patronus : inexistant
‹ épouvantard : une vie silencieuse, ponctuée par des râles de douleur, et non plus par les rires des rares personnes auxquelles je tiens.
‹ risèd : une journée d'été, Artur m'aidant au jardin ; Owen Avery se moquant de l'activité sans chercher à dérober son regard attendri.
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eyes wide open
You see, you closed your eyes. That was the difference. Sometimes you cannot believe what you see, you have to believe what you feel. And if you are ever going to have other people trust you, you must feel that you can trust them, too--even when you’re in the dark. Even if you’re falling.
« Tu vas le réveiller ?Non, je n'en ai pas le pouvoir Artur. » Le visage juvénile s'illumine et en retournant à sa tâche, le petit garçon lâche un petit soupir de contentement. Dans son dos, la voix fluide et sévère de l'hybride le rappelle à l'ordre. « C'est impoli de laisser exploser sa joie dans ce genre de circonstances, jeune homme. Tu ne portes peut-être pas Owen dans ton cœur mais c'est quelqu'un de très précieux pour moi. J'attendais plus de respect venant de ta part. » Le petit garçon sursaute et en une fraction de seconde, il se retourne vers la silhouette de sa tante, décomposé. « Je ne parlais pas de monsieur Avery, tante Adele. » Les pages de la Gazette s'abaissent d'un coup sec mais élégant et le regard d'ambre jauge de manière impassible l'enfant, alors attablé à un bureau proportionnel à sa taille. La question reste silencieuse : en passant sous l'égide de la médicomage, le jeune Artur avait très rapidement apprit à décrypter le langage corporel de sa nouvelle tutrice, très rapidement comprit que cette faculté lui serait bien plus utile que toutes les batteries de bonnes manières qu'elle s'évertuait à lui apprendre. « Tu vas réveiller Grand-Père? » lâche-t-il d'une voix neutre mais incertaine. Il se pince les lèvres en se rendant compte de son erreur, défait rapidement la mine contrite adoptée, reconnaissant dans cette réaction une erreur plus énorme encore. Décelant un changement d'atmosphère, Artur a toutes les peines du monde à ne pas se lever de sa chaise comme un diable pour aller se réfugier dans sa chambre. Il est prêt à implorer pardon lorsque la semi-vélane se met finalement en mouvement.
Consciencieusement, Adele referme le Daily Prophet avant d'en replier les pages en son centre. Elle dépose le journal sur la table basse qui lui fait face et c'est tout en ôtant ses lunettes de vue qu'elle se lève gracieusement du sofa pour s'approcher du petit coin d'études aménagé ici, dans le salon, moins de deux semaines auparavant. De son regard céruléen, le petit garçon suit l'avancée de sa tante, attentivement, bien conscient du fait que s'il n'avait pas été doué de la vision, il ne se serait jamais rendu compte de son approche. Une fois débarrassée de ses talons hauts, tante Adele était aussi imprévisible que du vent, aussi silencieuse que l'air. Ce n'est qu'une fois à sa hauteur que la semi-vélane s'agenouille à sa hauteur et, après une minute interminable pour l'enfant (pourtant bien au fait des comportements suffisants et étranges de la sorcière), elle s'adresse enfin à lui. « Oui, je vais le réveiller. C'est mon père. Maintenant que j'ai en ma possession un remède pour le sortir de son coma, je me dois de le faire. C'est mon devoir, Artur. Est-ce que tu comprends ?Non... mais monsieur Avery aussi est dans le coma ! Et je sais que tu es triste pour monsieur Avery... Pas pour Grand-Père, tu n'es pas triste pour Grand-Père.Que t'ai-je dit, le premier soir où tu es arrivé chez monsieur Avery ?De ne pas faire de bruit.Quels bruits t'ai-je interdit de faire ?Tu m'as dit d'être silencieux quand monsieur Avery dort. Et aussi d'être silencieux quand monsieur Avery est réveillé.Et tu n'as respecté ni l'une, ni l'autre, de ces conditions. Que t'ai-je formellement interditde faire ?De ne pas parler de monsieur Avery ailleurs que chez monsieur Avery.Pourquoi ? » L'enfant hoqueta doucement, presque en silence. Son regard se fait soudainement bien sérieux et bien sombre, s'abaissant vers le sol comme si le tapis lui apporterait une réponse providentielle. La voix de tante Adele était bien plus puissante que le moindre geste. « Regarde-moi. » Artur obtempère instantanément, le menton animé par une force invisible. « Je t'ai posé une question, jeune homme. Pourquoi ? » Artur se tient droit sur sa chaise et la fixe le plus révérencieusement du monde. « Parce que monsieur Avery n'est rien ni personne pour toi quand il n'est pas avec toi, et seulement avec toi. » Adele penche la tête, le juge de ses iris ambrées, lui jette même un nouveau regard que le petit garçon ne tarde pas à comprendre. Nouvelle question, nouvelle réponse : « Parce que tu n'es rien pour lui... et que personne ne doit le savoir.Et donc ? » L'aplomb du petit garçon décroit bien plus qu'un qu'un ballon de baudruche privé d'air. « Tu n'as ni droit ni devoir envers monsieur Avery. Mais tu en as pour Grand-Père. » Sans un bruit, Adele se relève de son assise improvisée avant de récupérer les lunettes abandonnées sur le bureau miniature quelques minutes auparavant. Et comme si la discussion n'avait jamais eu lieu, Adele reprend place sur le canapé principal du salon avant de dérouler à nouveau le Daily Prophet devant elle, mettant définitivement fin à l'échange. Après avoir observé sa tante quelques secondes, Artur ne trouve rien d'autre à ajouter. Alors il se retourne vers son propre parchemin avant de plonger la plume d'Adal qu'Adele lui avait offerte pour seul présent de bienvenue dans l'encrier et reprend ainsi son exercice d'écriture. Il ne comprend toujours pas pourquoi tante Adele devait réveiller Angus Bones avant Owen Avery mais il sait pourquoi elle lui faisait travailler sa calligraphie tous les soirs. Il est appliqué, consciencieux, sait que l'exercice a bien plus d'importance que n'importe quel événement survenant dans tout le monde sorcier. La seule fois où il n'avait pas eu à s'enquérir de cette tâche fut le jour où Adele avait été coincée sous les décombres Mangouste, Fizzy – et Donkey – incapable d'agir normalement sans le moindre signe de vie de sa maîtresse, n'avait pas jugé pertinent de le faire s'asseoir pour écrire... Adele veut qu'Artur soit exemplaire et ça, il l'avait bien compris. Et il savait que cette perfection, au vu de l'engouement de la semi-vélane pour les échanges épistolaires, passait obligatoirement par une calligraphie irréprochable.
Artur a la main droite qui lui brûle le derme et il pense être bon pour une heure d'écriture supplémentaire pour toutes représailles mais la voix basse de sa tante lui intime soudainement de ranger son poste de travail pour aller se laver avant de passer à table. C'est lorsqu'il passe le seuil du salon qu'il l'entend mettre un point final à leur échange inachevé : « À moi aussi, ça me fait mal, Artur. Mais écoute-moi bien : je t'interdis de penser ou de croire que devoir, c'est pouvoir. Jamais. C'est bien compris ? »



Devoir n'était pas pouvoir. Et encore moins vouloir. C'était tout ce qu'elle pouvait bien se répéter, comme un mantra, pour ne pas perdre pied ce jour-là, Bones. Lorsque la haute et imposante silhouette de Kirill Moltchaline pénétra dans son bureau, la semi-vélane ne choisit aucune autre alternative de réaction que celle adoptée habituellement en de telles circonstances : elle se met à sourire. Le quart d'essence vélane fait le reste : la sensualité et le charme qui lui sont propres opèrent si parfaitement qu'elle devient cette créature irréelle que tout le monde admirent. Elle n'a pas besoin d'une longue observation pour le reconnaître : le temps d'arrêt et l'éclat vrillant dans le regard du sorcier lui suffisent pour s'en rendre compte. « Docteurr Bones. Kirill Moltchaline. Une missive vous a -si je ne m'abuse- prrrévenu de ma visite. » Adele acquiesce d'un élégant et rapide mouvement de tête, peu concernée par la boîte élégamment sculptée que son patient dépose sur la table qui les sépare au beau milieu de la pièce. Sans paraître le moindre du monde gênée par le lourd accent dont fait preuve le Mangemort, Adele indique son bureau d'un mouvement fluide du poignet, offrant de sa paume l'entièreté de son antre à la vue du nouveau venu. « En effet, docteur Moltchaline. Je ne puis dire combien j'avais attendu ce jour : non pas celui de votre opération mais bel et bien celui de votre rencontre. » Si les raisons restent muettes, Adele s'est découvert une curiosité maladive pour le mangemort russe depuis le jour où Owen (Selma) lui avait parlé du fou qui avait tenté de les séparer, un jour. Manœuvre infructueuse, Adele n'en ressent pas moins un vif intérêt pour cet homme qui avait réussi à court-circuiter la jumelle obscure d'Avery quelques jours. Cette simple prouesse dépassait sûrement toutes les autres découvertes qu'Adele avait bien pu faire en faisant jouer de ses relations pour en apprendre plus sur celui qu'on appelait la Murène. « Je me serrrais bien occupé moi même de toute cette affairrre, mais on m'a aimablement inforrrmé que les prrratiques d'auto-opérrrations étaient forrtement déconseillées car trrrop hasarrrdeuses. Le gouverrrnement prrréfèrrre donc s'éviter une potentielle débandade dans le cas où je me lobotomiserrrais moi-même par errreur, et vous confie la tâche de m'opérrrer avec toutes les prrrocédures habituelles. » Un simple coup d’œil lui suffit à capter le bleu électrique jusqu'alors dérobé par le bleu électrique contenu dans le coffret et Bones s'en défait bien rapidement pour jauger son interlocuteur de son regard acéré, sûr. Expert. Il se fiche sans la moindre gêne du côté de l’œil bandé, un brin curieux, un brin avide, de découvrir la lande décharnée qui se terrait derrière le bandeau stylisé que portait le Mangemort. Jamais auparavant Adele n'avait ressentit ce genre de curiosité morbide, ni pour un homme et encore moins pour une amputation malheureuse, qu'importe que cette dernière soit le résultat de l’effondrement de Ste-Mangouste. En moins d'une demie-seconde, la médicomage impute cette réaction à l'étonnant intérêt qu'elle avait développé en découvrant les maigres pans de vie de Moltachaline qu'on avait bien pu lui révéler. Rien de plus.

En outre, et en dépit de tous les savoirs amassés dès l'instant où Selma s'était montrée avide de partager certains détails, Adele Bones apprécie l'aura fière et forte entourant le russe. L'ordre et la discipline qui se dégagent de la moindre fibre de son être. « Le gouvernement, bien que trop souvent aveuglé par sa propre déférence, a fait preuve d'une infinie sagesse en vous remettant à mes bons soins, docteur.On m'a dit le plus grrrand bien de vos trrravaux. Espérrrons que cette fois encorre, vous serrrez à la hauteurrr. » Un sourire narquois mais désemplit de toute arrogance se fiche sur les lèvres d'Adele et c'est après une simple révérence qu'elle lui indique l'un des deux sièges postés face à son bureau et l'assise imposante qui est la sienne. Elle s'installe sur cette dernière en deux enjambées, instaurant naturellement entre eux une base qui se passait de mots, celle qui n'appartenait qu'aux scientifiques aguerris. « J'ai bien conscience que mes recherches ne sont pas totalement en phase avec l'intervention que vous allez subir. C'est pourquoi je vous demanderais de vous installer, docteur Moltchaline. Je vous en prie, vous êtes aussi mon invité. » Sur ces paroles, comme par magie, apparurent sur le bureau richement taillé divers rafraîchissements : du thé, de l'eau, un soda sorcier et même un pichet opaque, duquel s'élève une forte odeur de café. « Servez-vous. Nul breuvage ici présent n'entamera d'un iota la procédure que nous allons entamer. » Le restant du service apparaît, comme s'il n'avait attendu que ces paroles pour prendre place à son tour : lait, café, tasses et cuillères closent l'installation de cette collation improvisée. Comme pour montrer l'exemple, Adele s'empare de la théière et en déverse généreusement son contenu dans sa propre tasse, à laquelle elle ajoute un nuage de lait et un morceau de sucre. Bien qu'elle abhorre totalement l'idée de faire étalage de la portée de ses actions, elle offre pourtant une explication simple et concise au Mangemort, qui se maintient toujours debout au beau milieu de son bureau. « Un ami, très cher à mon cœur, m'a conseillé de vous servir l'une des meilleures vodkas de votre pays. Malheureusement, votre opération ne me permet de vous proposer un tel rafraîchissement. Croyez-moi bien, une fois vos soins terminés, je serais ravie de pouvoir vous en offrir un verre. Vous devrez vous contenter de ce qu'il y a sur la table, malheureusement, un temps d'arrêt et l'hybride lui offre un regard respectueux mais sûr, tout destiné à lui faire comprendre qu'entre ces murs, c'est elle, et elle seule, qui avait droit au chapitre, si le cœur vous en dit, bien entendu. » En silence, Adele approche sa tasse et sa coupole vers elle. « Avant de passer à des questions bien plus techniques, je souhaiterais éclaircir un point avec vous, docteur Moltchaline. » S'armant de sa petite cuillère, Adele prend le temps de mélanger le contenu de sa tasse avant d'en délester le surplus liquide contre la porcelaine. Le tintement des deux matières apporte un doux sentiment de sérénité en elle. « Durant de l'intervention, souhaitez-vous être éveillé ou inconscient ? » Et sans aucune autre forme de préambule, comme si ce qu'elle vient de lui proposer relevait uniquement d'une simple conversation mondaine, Bones apporte le bord de sa tasse contre la pulpe de ses lèvres pour en siroter le breuvage brûlant. Comme s'il ne s'agissait que d'une simple gorgée d'eau à température ambiante.

Adele n'a pas pour habitude de prendre les choses à la légère.
Plutôt avec confiance.
Encore plus lorsqu'elle avait en face d'elle un Mangemort.
Jamais elle ne s'aventurait sur un terrain qu'elle savait ne pas maîtriser.
Jamais.
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