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sujet; Fable de l'écureuil et du requin [Paco]

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20 juillet 2003 – Albane O. & Rabastan L.


Rabastan Lestrange était…

• • Vous avez du remarquer, quand on demande aux étudiants de rédiger une dissertation, un mémoire (ou tout autre travaux de rédaction réflexif sur tel ou tel sujet) on leur demande de faire tout d’abord une introduction. Et cette introduction se doit d’avoir une phrase d’accroche. Une petite tournure catchy, qui saurait charmer l’œil du lecteur et peut être le mettre dans de bonnes dispositions pour la suite. À force d’écrire, les étudiants finissent par avoir leur phrase toute faite, qu’ils servent à chaque nouveau travail. Cette phrase, petite ou longue selon les cas, pouvait presqu’être vu comme un miroir de la personnalité de l’auteur. Était-il pompeux ? Sec ? Direct ? Honnête ? Louvoyant ? … un brin égocentrique ? Que de choses dans quelques petits mots. Enfin, nous disions donc avant cette interruption…

Rabastan Lestrange était en congé.
En congé pour une journée. Ça ne lui arrivait pas souvent, ce genre de choses. Y en avait beaucoup pour dire que les bureaucrates ne se bougeaient pas des masses mais très franchement il n’avait que très rarement l’occasion de se libérer quelques jours de ci de là. Entre le département à gérer, le Cercle à suivre, les ordres à distribuer, les ordres à recevoir… on en avait vite ras l’emploi du temps et ras le choipeaux. Mais l’avantage d’être le patron (si l’on excepte le Magister) c’était de pouvoir prendre soi même les décisions ; ces derniers jours avaient été produtifs. Rabastan Productivité Lestrange aurait pu être son nouveau patronyme (il pourrait toujours rêver, il savait bien que ça n’arriverait pas — ce n’était pas esthétique de toute manière) tant il avait, lui et son niveau en général, abattu du travail ce mois ci. Il faut dire que se prendre un morceau de plafond dans la gueule lui avait ventilé l’esprit : comme si la théorie de la relativité sociale lui avait été implantée dans le crâne à grand coup de dalle de béton. « On n’a pas mis la main sur les Saylors. Ils ont fui avant qu’on n’arrive. », en temps normal il aurait au choix soit gueulé si fort que son subordonné aurait du prendre rendez-vous avec un Médicomage spécialisé dans les attaques d’animaux féroces soit l’aurait incendié du regard jusqu’à ce que toute son assurance s’échappe complètement de son corps (il était un véritable détraqueur à assurance). Mais ça c’était avant. « Eh bien prenez un traceur avec vous, allez chez eux, retrouvez leurs traces magiques. Quand vous les aurez, promettez d’épargner les enfants si les adultes se rendent sans problème. Et quand ils seront arrêtés, tuez leurs gosses. Je n’ai pas envie d’encombrer les salles du niveau dix avec des mioches. » C’était incroyable de voir comment des instructions données de façon neutre et détachée paraissait bien mieux être comprise que des ordres soigneusement expliqués avec passion et minutie. « Patron, pour Blackfish ? » « Je m’occupe de ça personnellement. Pose donc les informations au dessus du dossier rouge et va aider Murdock. » « Vous êtes certain patron ? On serait pas trop de deux sur cette histoire. » Et il répond sans hausser le ton, sans s’énerver, avec une neutralité toute froide : « Je m’en occupe personnellement. Va aider Murdock. »
Tout le monde s’était rendu compte, au niveau deux, du changement. Et tout le monde l’appréciait. Lestrange passait par tant de phases différentes qui le faisait parfois passer ses nerfs sur le moindre employé qui aurait fait couiner ses chaussures sur le parquet que c’était une vraie joie de le savoir dans un état de neutralité intense. Presqu’aussi docile qu’un mouton, il suivait les consignes du Magister, veillait à ce que tout tourne et tout tournait. Parfaitement bien — aussi bien que les choses peuvent tourner au sein du plus gros département d’un gouvernement en guerre civile.
Il avait donc son jour de congé.

Jour de congé qu’il avait, pour le moment, passé dans les rues de Londres. Et comme il s’agit de Rabastan Lestrange (on note le pattern de répétition) il est de bon ton de préciser qu’il ne flânait aucunement dans le Londres sorcier mais bien du coté moldu de la force.
Il avait fini par comprendre certaines choses, sur les vêtements. En fait il suffisait de virer certains accessoires trop sorcier pour passer inaperçu. Pas de capes, pas de bottes en cuir de dragon — dommage, elles lui allaient bien, avec le prix qu’il avait mis dedans c’était dans un sens plutôt heureux. Pas de gants non plus, en été ça ne se fait pas. Donc chemise blanche et pantalon noir. Il passait bien, il passait crème. Il crevait de chaud, aussi, sous le cagnard estival de Londres (plus de 30° ? Mais vraiment ? Vraiment ? On était où là ? La côte d’Azur ? On était en Angleterre bordel de merde, alors 30° ça ne devrait pas exister. C’était de la faute à l’Europe ça, à tous les coups) il crevait vraiment mais il préférait mourir trois fois de liquéfaction forcée  plutôt que de relever ses manches de chemise. Et puis quoi encore ? On n’était pas à la plage, huile de monoï et tout le bazar…
Quant à ce que Monsieur Lestrange faisait dans le Londres moldu… l’explication pourrait être longue et pour le moins dramatique. Mais pour respecter l’esprit de neutralité et de mécanisme froid qui régnait depuis un mois chez le Mangemort nous nous contenterons de dire qu’il s’agissait des conséquences directes de la ventilation cérébrale (toujours ce malotru de plafond qui avait manqué d’écrabouiller sa face de britannique distingués) et de la ventilation cérébrale et physique pour le moins radicale qu’avait subi le petit être à ses cotés.
La mère… elle habitait dans le coin. Dans le Londres moldu. Il savait même pas si elle était vivante, si elle avait survécu. Comment est-ce qu’on réagit quand on apprend que sa fille est morte ? Comment est-ce qu’on peut se remettre de ça ?
Rabastan aurait pu penser à ça. Mais il était bien trop neutre et calme pour s’y adonner — n’est-ce pas ? Il se contentait de mener une petite enquête complémentaire. Le Lord n’avait pas besoin de savoir et d’ailleurs le Lord s’en contre-foutait royalement. Rabastan faisait ce qu’il voulait lors de ses temps libres, le Magister restait aveugle à ses actes tant qu’ils ne relevaient pas de la trahison. C’était le moins qu’on pouvait offrir à un brave lieutenant qui avait manqué de crever. Si on ne les récompensait pas d’un petit congé et d’une liberté plus ou moins illusoire ils risquaient de se rebeller.
Rabastan ne pensait pas à ça, lui. Se rebeller c’était bon pour les Insurgés. Qui faisaient péter des hôpitaux. Lui il arrêtait les gens qui faisait péter des hôpitaux. Et les gens qui n’étaient pas nés dans les bonnes familles aussi. Histoire de ne pas se lasser à faire toujours la même chose.

C’était le début de l’après-midi. Il avait posé des questions, interrogé de façon plus ou moins subtile toute la matinée. Il savait qu’il avait les moyens de la trouver en une journée. Il savait mettre la main sur des gens qui ne voulaient pas qu’on les trouve, alors une femme qui ne se cachait probablement pas… Mais ce fut justement en début d’après-midi que la chaleur commença à se faire un peu trop insupportable. Il n’avait évidemment pas bu beaucoup avant de partir, n’avait évidemment rien avaler. En temps normal il aurait continué et bourriné jusqu’à finalement s’écrouler dans un coin mais le pragmatisme prévalait en ces difficiles périodes. Il décida très sereinement de s’arrêter dans un de ces cafés quelconques qui bordaient les longues rues pour boire quelque chose avant de reprendre son chemin. S’il avait le temps d’être conscient de sa propre attitude il aurait pu en être fier, mais pas le temps. Il avait tout juste le temps d’avancer sans réfléchir plus avant.
Réfléchir, de toute manière, c’était pas bon pour lui. Ça avait été prouvé maintes et maintes fois.
Au moment de traverser la route un petit vieux le bouscula sans plus de cérémonie en lui enfonçant à demi sa canne en forme de crosse d’évêque dans le pied. Rabastan ne se tourna même pas pour lui faire remarquer qu’il avait une petite idée de l’endroit où pourrait se carrer sa canne mais un bref instant d’inatention lui fit manquer une occasion en or de se faire renverser par une camionnette. Le chauffeur klaxonna tandis que le Mangemort rejoingnit le trottoir en quelques pas, lançant un vague coup d’œil à l’engin qui avait manqué de lui briser les côtes.
Une camionette de livraison, à l’arrière gonflé comme un carosse des anciens temps. Sur les flancs était peint (de façon très réaliste) une énorme baleine à l’air passablement satisfait. Le slogan de l’entreprise « Whale whale, need a new fridge ? » (il devait très certainement avoir passé un portail quelconque qui l’avait transporté dans un monde parallèle où il était acceptable de faire des jeux de mots entre « Well well » et « Whale whale ») était inscrit en caractères énormes juste en dessous du nom de l’entreprise (de frigo visiblement) la « Whale enterprise » ce qui évoquait curieusement, plutôt que des baleines, des chauve souris dans l’esprit de Rabastan, mais sa douce neutralité eut raison de cette vague absence. Et la camionnette tourna à un virage. Adieu, monstruosité visuelle et commerciale. Va pourrir en Enfer, dieu des horreurs.

Il s’asseoit à une table — à l’intérieur parce que c’est climatisé, ingénieux ces moldus. Il commande une bière. C’est frais, pas trop alcoolisé, c’était ce qu’il lui fallait. Et c’était pas cher. Contrairement à ses bottes en cuir qu’il n’avait pas pu porter aujourd’hui. Il passe sa main dans ses cheveux et en attendant qu’on arrive avec sa commande passe discrètement sa main dans sa poche pour en sortir sa baguette. Il commençait à bien s’y habituer, mine de rien, à cette nouvauté. Il ne savait pas si c’était un effet de sa nouvelle philosophie de vie ou bien si c’était une réalité mais il aurait pensé avoir beaucoup plus de mal à s’accoutumer. « Votre bière monsieur. » Il fait glisser sa baguette dans sa manche et tend le bras pour prendre son verre. Le frais dans la paume de sa main est agréable, il lâche un merci et s’installe confortablement dans sa chaise, les yeux dans le vide. Sans trop penser. Juste à quelles rues il allait arpenter cet après-midi et quelle stratégie mettre en place pour gagner le plus de temps possible. À sa droite il y avait un couple de petits vieux qui étaient venus se rafraîchir en parlant du bon vieux temps où Maggie cassait du mineur au nom de l’économie anglaise. À sa gauche — séparé par un passage pour permettre aux serveurs de circuler, il y avait une demoiselle, seule, et qui ne parlait ni de Margaret ni d’économie. Le reste du bar était assez clairsemé mais il y avait tout de même assez de gens pour laisser un vague brouhaha empesantir l’atmosphère. Les fenêtres étaient ouvertes pour tenter de capter quelques souffles de vent (malgré la climatisation), la porte était elle aussi grande ouverte. Il s’adosse confortablement au dossier de son siège. Il était plutôt bien là. « Hey mamzelle, z’êtes toute seule ? » C’était pas pour lui ça (Merlin merci), il tourne la tête pour voir trois garçons qui devaient avoir la vingtaine (la mi-vingtaine) se poser autour de la jeune femme qui n’avait rien demandé à personne. Il roule des yeux et boit une gorgée de bière, reprenant sa contemplation du vide à en faire pâlir un moine bouddhiste de jalousie. « Parce que ouais vous êtes jolie. » sort le deuxième des gars. « Une jolie fille, c’est pas bien quand elle boit toute seule. » Mais c’est qu’ils l’horripilaient alors qu’il tentait de s’abîmer dans une intense non-reflexion. Il lance un regard à la fille qui devait certainement souvent avoir affaire à ce genre de connerie et qui savait donc se débrouiller toute seule. Bon, vide, me revoilà, regard fixe reprend ton œuvre. « Nous on veut bien te tenir compagnie hein ? héhé. » et ça c’est le troisième, tiercé gagnant. Rabastan soupire, reboit une nouvelle gorgée. Ils pouvaient pas faire les lourdingues ailleurs ? Ça le dérangeait. Un des mecs venaient de s’asseoir à coté de la fille. Ah mais en plus ils comptaient rester ? Non… c’était pas possible là. Il dut sortir de sa méditation pour intervenir.

« Hey, les gars. Laissez-la. » Ils ne le calculent même pas. Ouh que ça fait mal. Il penche légèrement la tête de coté, inspire longuement (pragmatisme, mon enfant, tu ne veux pas que tout revienne dans ta tête à la façon d’un boomerang ? non, il préférait éviter en effet. Mais si c’était de retour alors… Ssh, pragmatisme. c’est ça, pragmatisme.) Il claque des doigts, une fois, deux fois pour attirer l’attention. Sa voix a monté d’un niveau sur l’échelle des décibels, histoire qu’il soit difficile de l’ignorer pour le trio de crétins. « Les mecs. J’ai dit : laissez-la. » Cette fois ils ont entendu mais ça les fait rire, ils se tournent vers lui. « T’es qui toi ? » « T’es son père ? » « Ou tu veux te la taper aussi ? » « Pas de bol vieux, on était là en premier. Va t’en trouver une autre. » Rabastan fait littéralement tourner sa chaise dans leur direction, sans prendre la peine de se lever. « Je vais expliciter mes paroles : laissez-la et sortez d’ici. Vous me saoûlez. » « Oh ? Oh excuse nous, on te dérange ? » ils rigolent « C’est toi qui va sortir ouais. » Rabastan sent un rictus étirer ses lèvres, il sent sa baguette le long de son bras, prête à tomber dans sa main droite au moindre mouvement. « Oh vraiment ? » « Ouais vraiment, elle est contente qu’on soit là, pas vrai poupée ? » celui qui parle se tourne vers la demoiselle qui avait l’air de beaucoup de chose mais pas d’être contente. « Je vous les mets dehors quand vous le désirez, madame. » lâche Rabastan (très neutre-galant), toujours son rictus de requin sur la visage. (Qu’ils viennent me chercher, allez… qu’ils viennent. C’est pas très pragma- on s’en moque, pas de retour de boomerang, il voulait juste foutre une raclée à trois imbéciles. Histoire de passer ses nerfs décidément trop neutres.) « À moins que vous ne vouliez le faire vous-même. » « Pour qui tu te prends petit… » le mec s’approcha de lui mais avant qu’il n’ait pu éxécuter entièrement le moindre geste menaçant il eut la mauvaise idée (virile sans nulle doute) de le regarder dans les yeux. Oups il eut le droit à une expérimentation du bulldozer Lestrange, opération jamais très appréciée et alors qu’une partie entière de son cerveau venait d’être violemment bousculée il trébucha et manqua de tomber par terre en poussant un gémissement. Il porta la tête à ses mains, visiblement le processus avait été très douloureux. Tant mieux, il était prêt à le faire pour les autres. « Tu te tais maintenant. » ordonne-t-il toujours sans bouger de son siège « Et laissez la dame parler. »

Bande de rustres.

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Albane Oswell
Albane Oswell
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‹ liens utiles :
‹ âge : 25
‹ occupation : héroïne de guerre pour avoir lutté pendant huit ans au sein de l'Ordre du Phénix puis de l'insurrection. On me connait aussi sous le nom de Blackfish, informatrice au coeur d'un réseau particulièrement étendu; co-fondatrice de l'émission Potterwatch et militante active qui n'hésitait pas à dénoncer les manipulations publiques du gouvernement de Voldemort, la collaboration des médias, ainsi que tous ceux qui avaient des choses à se reprocher et dont j'avais déniché les petits secrets. Si j'ai arrêté l'émission, je n'ai cependant pas fini de fouiner dans les affaires des autres et surtout celles du gouvernement. J'ai acquis un statut de journaliste indépendant et le scroll est pour le moment mon seul support, mais ça ne va pas durer, j'y travaille...
‹ maison : Poufsouffle
‹ scolarité : 1989 et 1996
‹ baguette : actuelle n'était à l'origine pas la mienne mais j'ai tué son ancienne propriétaire et quand j'ai ramassé son arme l'utiliser m'a paru la chose la plus logique à faire. Elle mesure aux alentours de 23 cm, il semblerait qu'elle soit en bois de prunellier, probablement contenant du dragon, mais je ne suis pas certaine de sa composition. Elle est bien plus rigide que mon ancienne baguette de cèdre et crin de licorne dont je n'arrive maintenant plus à me servir.
‹ gallions (ʛ) : 4256
‹ réputation : il ne faut pas tenter de me cacher des choses. Que je sais tout et que ce que je ne sais pas encore, je le découvrirai bientôt. Si Blackfish et une figure de la résistance très respectée par la majorité de la population, mes anciens camarade rebelles ont un avis plus mitigés à mon égard... On dit que je serai prête à faire tout ce que je condamne pour arriver à mes fins: mentir, voler, tuer; que j'ai été dévoré par la haine. Après tout je suis une terroriste.
‹ particularité : prête à faire tout ce que je déteste et dénigre pour arriver à mes fins. Au point que j'en viens à me détester moi-même. Voler, mentir, trahir, me servir d'autrui comme un outil, parfois même de mes amis... "La fin justifie les moyens", c'est ce qu'on dit.
‹ faits : je vis avec le poids de mes actes sur la conscience particulièrement ma participation à l'attaque d'Herpo Creek, mais aussi la mort de mon petit frère dont je me considère responsable. Si certain de mais camarades héros de guerre estiment que je ne mérite pas ce titre, qu'ils sachent que je suis bien d'accord avec eux. Mais je suis libre et je travaille d'arrache pied à mes divers enquêtes pour oublier que je ne suis toujours pas capable de marcher sereinement dans la rue.
‹ résidence : dans un appartement pas bien grand sur Diagon Alley, mais il s'agit plus d'une espèce de bureau improvisé, constamment en bordel, que d'un véritable lieu de vie. Le seul endroit que je considère un peu comme chez moi et où je me sens réellement en sécurité c'est chez Tiago.
‹ patronus : Un grand ban de poisson argentés, c'est de la que je tien mon surnom de Black Fish.
‹ épouvantard : Thomas, moldu de dix-huit ans à peine que j'ai envoyé à la mort et qui revient régulièrement me hanter en pensée. Il a le regard vide et me demande constamment pourquoi je l'ai tué lui et pas l'autre.
‹ risèd : Cédric et moi. On boit une bière au beurre sous le porche de la maison de ma mère à Loustry. Mais Cédric est mort, la maison est détruite, ma mère ne reviendra surement jamais, et la Bière-au-Beurre est devenue beaucoup trop cher.
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20 juillet 2003 – Albane O. & Rabastan L.


Il faisait abominablement chaud. Beaucoup trop pour un mois de juillet londonien. Par soucis de discrétion, Albane avait dû troquer  son gros blouson en cuir de dragon, qui la protégeait magiquement aussi bien du froid hivernal, que de la chaleur estivale ; contre un vieux short en jean qui s'effilait sur les bords, un tee-shirt relativement ample pour ne pas lui tenir trop chaud -bien que ce soit un échec déplorable- et une paire de basket qui avait l'avantage d'être tellement vieilles et usées qu'au moins, elles laissaient passer les courants d'aire, qualité non négligeable en cette saison. Elle avait tenté de remonter ses cheveux blonds, mais cela n'avait pas empêché quelques mèches trop courtes de venir se coller à sa nuque et ses tempes. Le tout lui donnait une allure un peu roots que l'on pouvait retrouver à peu près n'importe où chez les jeunes de la capitale britannique, tant qu'on évitait Buckingham Palace. Tant mieux pour elle, puisque l'idée était avant tout de se fondre dans la masse.

Se faire discrète était devenue le mot d'ordre. Depuis l'affaire Campbell, tous les raffleurs du pays était à sa recherche, sans parler d'un certain nombre de Mangemorts sur qui elle avait attiré les foudres du Magister, au passage... Cependant, retourner se planquer à Poudlard était hors de question. Elle détestait l'ambiance qui régnait sur le château. Les deux mois d'enfermement forcé lui avait fournit son cota de vie en communauté avec les autres insurgés au moins pour les dix ans à venir. Elle se contentait d'y retourner quand elle y avait forcé ou qu'elle en avait besoin, autrement dit pour les émissions, les réunions, la bibliothèque et les stocks de potions. Et un peu pour la bouffe parfois, il fallait bien l'avoue. Sa seule option était d'errer encore quelque temps dans le monde moldu, dans l'espoir de se faire rapidement oublié, pour pouvoir reprendre plus confortablement ses activités.

Elle avait un peu zoné toute la mâtiné, dans l’espoir de trouver quelque chose de concret à faire, parce qu'elle commençait à s'ennuyer ferme chez les moldus. Finalement, seule chose plus concrète qu'elle avait trouvé avait été de renoncer à marcher sous le soleil brûlant, pour se réfugier au frais dans le premier café venu. Là elle avait commandé une bière bien fraîche, s'était installée face à la fenêtre et n'avait plus bougé. Oui, Albane s'ennuyait ferme, ça n'allait plus du tout. Et le pire dans cette histoire c'est que cette absence totale d'activité intéressante lui laissait tout le loisir de ruminer le bon paquet de contrariété dont elle avait été victime depuis deux mois. Parmi ces contrariétés, celle qui lui revenait le plus souvent à l'esprit était bien évidemment cet enfoiré de Murdock.

Elle tenta de chasser cette salle gueule de son esprit en buvant une nouvelle longue gorgé de bière et en observant l'intérieur du petit établissement dans le-quel elle se trouvait. Il n'y avait pas grand monde dans la salle, bien plus en terrasse, et le pauvre serveur s'agitait fébrilement dans tous les sens pour gérer tout ce petit monde. Sur sa chemise était épinglé un petit badge qui indiquait qu'il s'appelait Thomas. Il était mignon Thomas, un peu perdu, carrément maladroit -il venait de faire tomber la pile de sous-verre posé sur le bar et s'empressait de les ramasser sans se rendre compte qu'il était à deux doigts de renverser la table derrière lui en se redressant-, mais plutôt mignon. Bon il était évident qu'il était novice en matière de restauration, mais on lui pardonnait, ça devait être un job d'été. Sans doute pour payer ses études, ou bien les vacances qu'il prendrait au mois d'août. Albane pensa vaguement à lui donner un pourboire quand elle partirait. Il avait l'air vraiment jeune. Moins de vingt ans, elle en était certaine. Probablement le même âge que Timothy, en fait. Elle sentit son cœur se serrer à cette pensée et l'image du visage satisfait de Bacchus Murdock, caché derrière les fourrés quand il avait attrapé son frère s'imposa de nouveau à son esprit. Tentative échoué.

Un grand coup de klaxon la sortie de ses pensées. Elle tourna la tête pour regarder par la fenêtre et vit une grosse camionnette avec un énorme baleine dessinée dessus éviter de peu un homme dont elle ne voyait pas le visage, mais à vrai dire elle s'en foutait bien pas mal. Elle reporta de nouveau son attention sur son verre dont elle reprit une bonne gorgée. Elle ne vit pas que  l'homme traversa la rue pour entrer dans le café, ni qu'il commanda une bière, ou qu'il s'était assis à la table voisine de la sienne. Elle était bien trop occupée à se demander par quel moyen elle allait mettre la main sur l'autre raffleur et surtout par quel moyen elle pourrait lui faire payer ce qu'il avait fait (ou du moins ce qu'elle pensait qu'il avait fait). Elle commençait d'ailleurs à trouver le temps long...

« Hey mamzelle, z’êtes toute seule ? » Elle leva la tête. Pitié. «  Parce que ouais vous êtes jolie. Une jolie fille, c'est pas bien quand elle boit toute seule. » Les trois jeunes s'approchèrent d'elle et commencèrent à tirer les chaises de la table voisine. Elle leva les yeux au ciel d'un air passablement exaspéré. « Nous on veut bien te tenir compagnie hein ? héhé. » Non, ces individus ne respiraient pas l'intelligence. Elle pense à sa baguette, dissimulé sous son tee-shirt derrière son dos. Si elle s'écoutait ces trois bouffons repartiraient chacun avec une colonie de furoncle purulent aussi gros que leur débilité sur le visage. Cependant, elle se contenta de fermer les yeux et de pousser un profond soupir afin de garder son calme. Rappel toi. Mot d'ordre : se faire discrète.

« Hey, les gars. Laissez-la. » fit une voix à sa droite au moment où elle allait finalement ouvrir la bouche pour répliquer quelque chose. « Les mecs. J’ai dit : laissez-la. »Albane conserva son air exaspéré tendis qu'elle cherchait à qui appartenait cette voix calme mais passablement autoritaire, prête à lancer à ce quatrième protagoniste masculin que merci, mais elle n'avait pas besoin de son aide. Mais les mots restèrent coincé dans sa gorge. D'abord elle le vit sans vraiment le voir. Comme quand on voit quelqu'un dont on connait la tête, mais sans vraiment se rappeler d'où. Albane bloqua complètement. Juste quelques secondes mais c'était déjà beaucoup trop. Son cerveau se remit soudainement en route, mais cette fois, il fonctionnait cinq fois plus vite et elle se détourna vivement.

Rabastan Lestrange.
Rabastant Lestrange dans un café moldu.
Rabastant Lestrange qui prenait ça défense dans un café moldu.

Putain de merde. Furent les premiers mots qui lui vinrent à l'esprit. T'es morte. Furent les suivants, alors qu'elle était prise d'une soudaine montée d'angoisse comme elle en avait rarement ressentit dans sa vie. Coup de chance pour elle. Le Mangemort était bien trop absorbé par sa querelle avec ses emmerdeurs pour lui prêter une réelle attention et s'il avait aperçu son air angoissé, il avait du s'imaginait que cela avait un rapport avec les emmerdeurs en question, ce qui lui laissa un instant de répit pour retrouver un minimum de contenance. Mais bordel qu'est-ce que Lestrange pouvait bien venir foutre dans un endroit pareil ? Un instant elle pensa qu'il était là pour elle. Qu'il l'avait trouvé et qu'il était venu la tuer. Mais l'homme n'avait pas la réputation de faire dans la dentelle. S'il avait voulu la tuer, il ne se serait pas encombré de toute cette mise en scène. Non il serait entré dans le café et lui aurait balancé le troisième impardonnable avant même qu'elle ait eu le temps de lever le nez de sa bière.

Elle n'écouta pas vraiment leur échanger, se contentant de garder les yeux obstinément fixé sur son verre. La seule chose à la-quelle elle était capable de penser était comment elle allait se sortir de ce merdier. Et le fait est qu'elle n'en avait pas le moindre putain d'idée. Reste calme. Surtout reste calme. Donne le change. Aucune chance qu'il te reconnaisse. À cet instant elle entendit un raclement de chaise : l'un des trois abrutis s'était levé. Merde. Et avait fait un pas vers Lestrange Putain de merde. L'instant d'après, avant même qu'il ait eu le temps d'amorcer un geste, il était étendu par terre, la tête entre les mains, en train de gémir de douleur. Rabastan Lestrange n'avait pas bougé d'un millimètre. « Tu te tais maintenant. Et laissez la dame parler. »

Putain de bordel de merde.

Legilimens. Si elle croisait son regard, elle était foutue. Si elle ne le regardait pas, il allait trouver ça suspect et elle était foutue. Dans tous les cas, elle était foutue. Par un quelconque miracle -probablement dû à son instinct de survie relativement développé au bout de sept années de cavale- Albane avait réussi à conserver un visage relativement neutre, bien qu'elle eût un peu de mal de détacher son regard du pauvre type toujours pas terre. Elle leva finalement la tête. Commença par regarder les deux jeunes encore debout. Puis, faisant preuve de tout le naturel dont elle était capable, elle posa les yeux sur Lestrange, croisant son regard un quart de seconde. C'est bien plus qu'il n'en faut à un bon legilimens pour entrer dans l'esprit de quelqu'un. Par chance, il ne fit aucune intrusion dans le sien et elle repassa rapidement aux deux autres, le cœur battant à tout rompre, avec l'espoir d'avoir suffisamment donné le change. « J'pense que vous avez plutôt intérêt à faire ce qu'il dit. » Fit-elle. Et là encore, elle du faire un effort surhumain pour parler assez fort et sans tremblement dans la voix. C'était un vrai conseil. Personne ne veut énerver Rabastan Lestrange. Et surtout pas une bande de moldus attardés.

Thomas, le serveur entra de nouveau dans la salle. Il se stoppa sur le pas de la porte en voyant l'un de ses clients étalé au sol, et deux autres près en découdre avec un troisième qui observait d'un regard mauvais. « … Il y a un problème messieurs ? » Fit-le jeune homme sur un ton peu assuré. Albane leva les yeux vers lui, trop heureuse d'avoir quelqu'un d'à peu près normal et inoffensif avec qui avoir un contact visuel. « Non ça va... Ces jeunes gens allaient partir. » Elle leur jeta un coup d'oeil. « N'est-ce pas ? » « Ouais... » Marmonna l'un d'eux tendis que l'autre aidait le troisième à se relever. « Ouais. » Deux minutes plus tard, ils quittaient tout trois la salle sous le regard silencieux d'Albane et Lestrange. Très bien la situation s'était calmé, elle avait peut-être évité à ces trois-là de se faire mutilé, voir tué, dans un excès de rage du directeur de la Justice Magique. Maintenant, c'était à son tour. En les regardant sortir, elle avait eu une envie folle des les suivre, de se barrer en courant le plus vite et le plus loin possible de cet homme. Mais elle avait tenue bon, sans céder à la panique. Il fallait qu'elle continue de se comporter normalement. C'était sa seule chance de rester en vie, parce qu'elle savait très bien que sa baguette à elle ne ferait jamais le poids contre la sienne.

Alors elle fit un dernier effort et tourna son visage une nouvelle fois vers lui « Merci. » fit-elle à mie-voix avec un léger signe de tête avant d'attraper son verre et d'en boire une longue -très longue, trop longue- gorgé, histoire de se donner un peu de contenance. Puis elle fit mine de chercher quelque chose dans son sac en sortit un vieux bouquin piqué chez Tiago. Moby Dick. Bah voyons... Elle l'ouvrit et fit mine de se concentrer sur sa lecture. Mais la vérité c'était que son rythme cardiaque était beaucoup trop rapide, elle avait la nausée, et une sueur froide lui parcourut la colonne vertébrale, malgré la chaleur ambiante, quand elle sentit le regard du Mangemort se poser sur elle. Putain de merde, t'es morte.




Dernière édition par Albane Oswell le Dim 24 Juil 2016 - 14:31, édité 1 fois
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20 juillet 2003 – Albane O. & Rabastan L.


Et ça se roule par terre, et ça chouine : aucune résistance. Vraiment. C’était ça le problème des moldus — on avait beau dire et faire dans le bien pensant (même s’il fallait avouer que ce n’était plus trop la politique actuelle) ils étaient quand même inférieurs aux sorciers. Ça se posait là, ces trois mecs étaient des moldus, le fleuron de leur espèce et en moins de temps qu’il n’en fallait au meilleur attrapeur pour choper le vif d’or il y en avait déjà un qui était prêt d’appeler sa maman à son secours. On ne lui ôtera pas de l’idée qu’un sorcier aurait fait preuve d’un peu plus de cran et de résistance. Comme, même quelques secondes plus tard, le gosse semblait avoir du mal à s’en remettre Rabastan commençait à se demander s’il n’y avait pas été plus fort qu’il ne l’avait d’abord pensé. Un esprit moldu était vraiment moins protégé qu’un esprit sorcier… Bon au pire il garderait des petits stigmates pendant une dizaine d’année, il n’en n’avait pas fait un légume non plus. On va dire qu’il serait de bon ton pour le gamin qu’il ne tente pas de se remémorer à l’avenir la scène d’aujourd’hui. Mais qu’ils persistent dans leur erreur comme on dit et il se ferait un plaisir de lui déraciner absolument tous les souvenirs qui étaient ancrés dans sa tête pour les lui foutre en vrac jusqu’à lui faire vomir ses tripes. Il redresse la tête et regarde les deux autres compères, visiblement remplis d’hésitation quant à la marche à suivre, avant de regarder enfin la jeune femme. Qui n’avait pas l’air particulièrement dans son assiette ; faut dire que se faire emmerder n’était jamais très sympathique. Elle croisa son regard un bref moment avant de se retourner vers la triade de la bêtise : « J’pense que vous avez plutôt intérêt à faire ce qu’il dit. » Rabastan pensait la même chose, dingue qu’ils soient sur la même longueur d’onde, comme ça. En vrai, les intérêts des trois vauriens il s’en contre-carrait, c’était pas trois petits adulescents belliqueux qui allaient le faire chier, mais il fallait avouer que ce n’était pas hyper discret de ruiner mentalement trois jeunes gens au milieu d’un café. On risquait de le foutre à la porte. Et il n’avait pas fini sa bière. Qu’il avait payé. Avec de l’argent moldu. Il l’avait mérité cette bière, alors il allait la terminer.

Le serveur arrive à ce moment là de la réflexion, perdu dans ce qui paraissait être les limbes de l’incompréhension : « … Il y a un problème messieurs ? » demande-t-il de la voix de celui qui sait qu’il y a un problème mais qui aurait bien aimé ne pas avoir à intervenir. Rabastan n’a pas le temps de le renseigner que la jeune femme le rassure : « Non ça va… Ces jeunes gens allaient partir. N’est-ce pas ? » Rabastan faisait taper le bout de ses doigts en rythme sur le bord de la table, avec toujours son rictus sur les lèvres, un des types croisa son regard et cilla presqu’immédiatement, comme s’il pressentait l’éventuel danger — les moldus avaient des coté assez animalier aussi maintenant qu’il y réfléchissait. « Ouais. » Sage décision mon brave. Le deuxième aide son comparse à se relever ; il avait les yeux rouge et clignait frénétiquement des paupières, comme s’il tentait d’évacuer une image particulièrement persistante de sa rétine. Il avait du y aller vraiment fort, ou alors c’était vraiment des petites natures. « Ouais. » le prix Nobel du bon sens te reviendra à toi aussi. Le troisième lui ne dit rien, mais Rabastan ne s’attendait pas à recevoir des louanges de sa part non plus — il s’était fait à l’ingratitude de la jeunesse. Il les regarde décamper avec un air passablement satisfait. Il passe sa main dans ses cheveux avant de reprendre une gorgée de bière. La demoiselle se tourne vers lui et incline légèrement la tête : « Merci. » qu’elle murmure d’une toute petite voix. Il lui répond par un très vague haussement d’épaule qui signifiait franchement y a pas de problème, emmerder les petits cons c’est mon sport préféré. Mais c’était gentil de sa part de remercier ; même si c’était fait d’une voix très peu convaincue. Il la regarde s’enfiler une longue gorgée de son verre — une descente qu’on aimerait pas remonter à vélo comme on dit, et fronce légèrement les sourcils. Elle avait l’air… anxieuse ? C’était le mot. Elle sort un livre (un gros bouquin, avec une baleine sur la couverture. Ah mais qu’on arrête avec les baleines, Rabastan en avait assez vu pour la journée et étrangement voir ces créatures lui retournait le ventre) et fait mine de le lire. Fait mine seulement, il voyait bien que ses pupilles restaient fixes. C’était pas comme ça qu’elle allait s’enfiler le pavé (et si ça parlait de baleine, c’était certainement un pavé pas très intéressant. Lui il préférait les requins. Sa mère lui racontait des histoires de requin-garou quand il était petit. Il adorait ça ; le requin-garou de la Tamise… enfin bref.) Visiblement, elle était anxieuse.

Sans doute à cause de ces trois cons. Il but une nouvelle gorgée, prêt à la laisser stresser seule dans son coin, maintenant qu’il n’y avait plus d’emmerdeurs il n’allait pas non plus se la jouer cellule psychologique, mais quelque chose lui vint à l’esprit. Si elle était dans ce café, elle pouvait possiblement habiter dans le quartier. Et si elle habitait dans le quartier elle pouvait possiblement connaître… Mmh. Après il n’avait pas besoin de son aide, il savait bien qu’il finirait par la trouver, pas comme si une moldue allait pouvoir lui apporter un coup de main considérable. Mais dans un sens… ne savait-on jamais, ça pourrait lui faire gagner du temps. Il reporte son regard sur elle une nouvelle fois. Toujours stressée la madame. Bon, une petite conversation ne le tuera pas ; il tourne sa chaise vers elle et se rapproche de sa table d’un geste du pied : « Vous vous sentez bien mademoiselle ? » demande-t-il du ton le plus poli qu’il lui était possible de sortir — et Rabastan pouvait être un modèle de politesse lorsque la situation le commandait. « Vous avez l’air un peu angoissée. Ce sont les trois imbéciles qui vous ont mis dans cet état ? » Question rhétorique, il imaginait mal qu’il puisse y avoir une autre raison — nouvelle excuse pour penser que les moldus étaient vraiment des petites natures, se mettre à stresser pour ça franchement. Il lève la main pour interpeller le serveur qui s’avance vers lui un peu à contre cœur (enfin quoi ? enfin quoi ?) « Monsieur ? » « Une carafe d’eau et un verre pour la demoiselle. » « Oui, tout de suite. » Ben oui tout de suite mon petit, au cas ou t’aurais pas remarqué c’est la canicule dehors. « Boire un peu d’eau vous fera du bien. » Ouais ouais, bon abrégeons. Vraiment, la cellule psychologique c’était pas son fort. « Vous habitez dans le coin mademoiselle… ? » Question étrangement rhétorique dans la tête de Rabastan une fois de plus, si elle était dans ce café, c’est qu’elle habitait dans le coin non ? Parfois la réflexion n’allait pas bien loin.

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Albane Oswell
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‹ inscription : 08/12/2015
‹ messages : 1031
‹ crédits : moi-même (ui, ui).
‹ dialogues : #993366.
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‹ liens utiles :
‹ âge : 25
‹ occupation : héroïne de guerre pour avoir lutté pendant huit ans au sein de l'Ordre du Phénix puis de l'insurrection. On me connait aussi sous le nom de Blackfish, informatrice au coeur d'un réseau particulièrement étendu; co-fondatrice de l'émission Potterwatch et militante active qui n'hésitait pas à dénoncer les manipulations publiques du gouvernement de Voldemort, la collaboration des médias, ainsi que tous ceux qui avaient des choses à se reprocher et dont j'avais déniché les petits secrets. Si j'ai arrêté l'émission, je n'ai cependant pas fini de fouiner dans les affaires des autres et surtout celles du gouvernement. J'ai acquis un statut de journaliste indépendant et le scroll est pour le moment mon seul support, mais ça ne va pas durer, j'y travaille...
‹ maison : Poufsouffle
‹ scolarité : 1989 et 1996
‹ baguette : actuelle n'était à l'origine pas la mienne mais j'ai tué son ancienne propriétaire et quand j'ai ramassé son arme l'utiliser m'a paru la chose la plus logique à faire. Elle mesure aux alentours de 23 cm, il semblerait qu'elle soit en bois de prunellier, probablement contenant du dragon, mais je ne suis pas certaine de sa composition. Elle est bien plus rigide que mon ancienne baguette de cèdre et crin de licorne dont je n'arrive maintenant plus à me servir.
‹ gallions (ʛ) : 4256
‹ réputation : il ne faut pas tenter de me cacher des choses. Que je sais tout et que ce que je ne sais pas encore, je le découvrirai bientôt. Si Blackfish et une figure de la résistance très respectée par la majorité de la population, mes anciens camarade rebelles ont un avis plus mitigés à mon égard... On dit que je serai prête à faire tout ce que je condamne pour arriver à mes fins: mentir, voler, tuer; que j'ai été dévoré par la haine. Après tout je suis une terroriste.
‹ particularité : prête à faire tout ce que je déteste et dénigre pour arriver à mes fins. Au point que j'en viens à me détester moi-même. Voler, mentir, trahir, me servir d'autrui comme un outil, parfois même de mes amis... "La fin justifie les moyens", c'est ce qu'on dit.
‹ faits : je vis avec le poids de mes actes sur la conscience particulièrement ma participation à l'attaque d'Herpo Creek, mais aussi la mort de mon petit frère dont je me considère responsable. Si certain de mais camarades héros de guerre estiment que je ne mérite pas ce titre, qu'ils sachent que je suis bien d'accord avec eux. Mais je suis libre et je travaille d'arrache pied à mes divers enquêtes pour oublier que je ne suis toujours pas capable de marcher sereinement dans la rue.
‹ résidence : dans un appartement pas bien grand sur Diagon Alley, mais il s'agit plus d'une espèce de bureau improvisé, constamment en bordel, que d'un véritable lieu de vie. Le seul endroit que je considère un peu comme chez moi et où je me sens réellement en sécurité c'est chez Tiago.
‹ patronus : Un grand ban de poisson argentés, c'est de la que je tien mon surnom de Black Fish.
‹ épouvantard : Thomas, moldu de dix-huit ans à peine que j'ai envoyé à la mort et qui revient régulièrement me hanter en pensée. Il a le regard vide et me demande constamment pourquoi je l'ai tué lui et pas l'autre.
‹ risèd : Cédric et moi. On boit une bière au beurre sous le porche de la maison de ma mère à Loustry. Mais Cédric est mort, la maison est détruite, ma mère ne reviendra surement jamais, et la Bière-au-Beurre est devenue beaucoup trop cher.
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20 juillet 2003 – Albane O. & Rabastan L.


Elle garda les yeux fixer sur son livre, tentant de l'ignorer, de se concentrer sur le texte. Mais elle voyait les mots sans les lire, incapable de penser à autre chose que Rabastan Lestrange, assis à la table voisine. Encore quelques minutes et elle pourrait faire mine de s'en aller discrètement. Il fallait juste attendre un peu, ne pas avoir l'air de s'enfuir. Comment en était-elle arrivé là déjà ? Ah oui. Elle voulait se faire discrète. Ironie du sort. Pour une fois qu'elle n'était pas en train de chercher les ennuis, c'était les ennuis qui la trouvaient. Comment on appelait ça déjà ? Ah oui ! Le karma.

Quand elle entendit la chaise racler contre le sol, elle crut qu'il se levait pour s'en aller. Pendant un court instant, elle fut soulagée, prête à attendre qu'il passe la porte pour fermer les yeux et s'avachir sur sa chaise avec un profond soupir de soulagement. Cela dura environ un quart de seconde. C'est fou tout ce qu'on peut s'imaginer en un quart de seconde. Mais le raclement ne s'arrêta pas. Il se rapprocha, même. Et quand elle réalisa qu'il venait s'assoir en face d'elle, la totalité de ses muscle se figèrent. Elle se sentit même arrêter de respirer. « Vous vous sentez bien mademoiselle ? » Son ton était étrangement courtois, il avait même l'air... concerné. Bon sang s'il savait ! Mais il ne se doutait de rien, ça se sentait. Elle avait une chance. « Vous avez l'air un peu angoissée. Ce sont les trois imbéciles qui vous ont mis dans cet état ? » Non sans rire ! S'il fallait passer pour une pauvre gamine impressionnable pour survivre, soit. Sa fierté était en train d'en prendre un coup, mais très sincèrement, elle savait ou étaient ses priorités... Elle hocha un peu la tête levant les yeux vers, lui évitant son regard, mais en profitant pour capter un maximum d'informations. Juste au cas où...

Elle commençait à se reprendre c'était bon signe. Son cerveau tournait à une vitesse phénoménale. D'abord elle chercha un signe de baguette. Elle n'avait pas l'air d'être dans l'une de ses poches et il portait des manches longues. Elle était donc probablement là. Dans la manche droite. Parce qu'il tenait son verre de la main gauche et qu'un bon duelliste garde toujours libre sa main de baguette. Hors, il était de notoriété public que Rabastan Lestrange était un bon duelliste. Cependant, il n'était pas dans une attitude de combat ou de méfiance, il se tenait tranquillement adosser contre le dossier de sa chaise. Elle croisa de nouveau son regard, juste un instant et il se détourna d'elle, levant la main pour interpeller le serveur. « Monsieur ? » « Une carafe d’eau et un verre pour la demoiselle. » « Oui, tout de suite. » Ce bref échange lui offrir plus de temps qu'il ne lui en fallait pour tirer silencieusement sa propre baguette de derrière son dos et reprendre sa position d'origine, une main sur le livre fermé sur ses genoux, l'autre sur le côté de sa cuise, baguette pointée dans sa direction par dessous la table, sans qu'il lui soit possible de la voir. Voilà, elle se sentait mieux. Étrangement. S'il avait sans aucuns doutes l'avantage de la puissance magique, elle avait celui de savoir qui il était, sans qu'il puisse en dire autant.
« Boire un peu d'eau vous fera du bien. » fait-il en se tournant à nouveau vers elle. « Vous habitez dans le coin mademoiselle… ? » Elle fronça légèrement les sourcils, pourquoi cette question ? Que Cherchait Rabastan Lestrange dans le Londres moldu ? Qui charchait-il ? Il avait piqué au vif sa curiosité. Maintenant qu'elle avait sa baguette en main, elle se sentait un peu plus de taille à l'affronter, c'est probablement pour ça qu'elle répondit « Pourquoi ? » avec une pointe de méfiance dans la voix. S'il était intelligent, il ne s'en formaliserait pas. Après tout, elle n'était qu'un pauvre gamine qui avait faillit se faire agresser par trois voyous, non ? On pouvait facilement lui pardonner de se méfier d'un quadra qui lui demandait où elle vivait.

Thomas revint avec deux grands verres d'eau fraîche qu'il posa sur la table. Elle lui adressa un signe de tête et un sourire aimable avant qu'il ne retourne affronter la chaleur de la terrasse. Elle avisa un instant le verre d'un air dubitatif. Etait-elle réellement en train de partager un verre d'eau et une conversation aimable avec l'un des pire Mangemorts de l'histoire ? Oui. En effet. Et si elle voulait survivre à cela, il semblait évident qu'elle devait se montrer coopérative. Lestrange fit un signe de tête qui devait se vouloir encourageant. Alors, elle décida d'en prendre quelques gorgées - histoire de – avec la sensation étrange que le verre risquait à tout instant de lui exploser dans la main. Puis elle reposa calmement le verre. « Merci. » fit-elle à nouveau. Elle marqua une pause, hésitante. Ou du moins elle fit semblant d'avoir l'air hésitante, mais en réalité elle savait très bien ce qu'elle allait dire, elle faisait juste très bien semblant. « Désolé... Ça m'a un peu.. retourné... » Elle grimaça, les yeux toujours baissé. L'avantage quand on fait semblant d'être timide ou apeuré c'est qu'on a un bon prétexte pour fuir le regard des gens. « Oui, j'habite pas très loin. Enfin, ça fait pas longtemps. Mais je connais un peu. » Elle haussa légèrement les épaules.

Une part d'elle regrettait déjà ses propos. Pourquoi faisait-elle ça ? Pourquoi merlin, faisait-elle toujours ça ?! Elle aurait pu simplement accepter le verre d'eau et répondre que non, elle n'était pas du coin, qu'elle était là en touriste. Qu'elle venait de Brighton, tien ! Il n'y avait rien d'intéressant à Brighton, juste la mer. Une fille de la campagne. Ca aurait expliqué son look de pauvresse et même le fait qu'elle ait l'air d'angoisse dès qu'un homme lui adressait la parole. Tu vas te faire tuer et tu l'auras cherché, cette fois, pensa-t-elle. Mais elle ne pouvait pas s'en empêcher. Il lui avait donné une raison de poser des questions, elle ne pouvait pas s'en priver, c'était bien trop tentant. Il avait réveillé l'instinct de Blackfish. Elle devait creuser la piste. Juste au cas où elle se révélerait intéressante. Mais elle devait rester extrêmement prudente, évidemment; elle le savait très bien. C'était Rabastan Lestrange et elle ne l'oubliait pas. Le nœud dans son estomac était toujours aussi serré et son cœur battait toujours aussi vite, mais dans sa main elle sentait la douce chaleur nourrit par la baguette de cèdre, comme si l'arme était devenue un prolongement d'elle-même. Ça lui donnait du courage, ravivait la flemme de la rébellion. Après tout, ils étaient en guerre, n'est-ce pas ?

« Et vous ? » Fit-elle sur un ton toujours plus léger, en levant les yeux vers lui. « Vous êtes du coin ? » Attention Albane, il n'y a pas grand-chose de courage à témérité.




Dernière édition par Albane Oswell le Dim 24 Juil 2016 - 14:31, édité 1 fois
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20 juillet 2003 – Albane O. & Rabastan L.


Il avait été élevé par une mère (et une elfe de maison, mais là n’est pas la question) traditionnaliste ; sans être une pro-Sang Pur acharnée comme l’avait pu être son époux Eleanor Lestrange suivait néanmoins à la lettre les augustes principes des ancêtres. Tout ça pour dire que Rabastan avait été bercé, tous les soirs de sa naissance jusqu’à l’âge de ses trois ans, par des contes sorciers aux scénarii rebattus où il n’était question en règle générale que de preux et vaillants mages — à la pureté de sang indiscutable, qui partaient en quête d’aventure, combattaient en duel (et finissaient toujours par l’emporter) moult monstres, dont des sang impurs qui étaient souvent décrit comme petits, bossus, crochus et tous les adjectifs dépréciatif que la langue britannique pouvait compter. Ce généreux sorcier délivrait une jolie sorcière — pure elle aussi, donc très certainement une cousine à lui, tout est lié. Cette jolie sorcière était la plupart du temps maintenue prisonnière par une créature fantastique immense et très dangereuse (et comme pour la baguette, plus elle était grande mieux c’était). Après un combat épique, le magicien finissait par épouser la demoiselle et ils vécurent heureux avec plein de petits enfants — qui eux avaient la bonté de déclarer leurs pouvoirs magiques avant leur quatre ans, n’est ce pas mon garçon... Bref, Rabastan était un habitué du grossier scenario qu’était la demoiselle en détresse, mais il n’avait pas encore eu des masses l’occasion de le vivre, en tout cas pas en étant du point de vue du preux et valeureux mage (on aurait plutôt tendance à le caser dans les nuisibles qui parsèment la route, même pas de ceux qu’on se donnait la peine de nommer, quoique…) La jeune femme en face de lui qui baissait les yeux comme une vierge tout juste vendue à un bordel mexicain avait toutes les caractéristiques de la jeune femme tout juste sauvée des griffes d’un monstrueux troll et prête à se pâmer de confusion et d’admiration dans ses bras. Il notait qu’elle ne croisait pas son regard. Impressionnable la petite. Pourtant quand elle ouvrit la bouche pour parler, le mythe comme qui dirait, s’effondra.

« Pourquoi ? » Bien, Rabastan avait des souvenirs flous de sa jeunesse mais il était presque persuadé que les demoiselles en détresse ne posaient pas ce genre de question à leur vaillant chevalier. Pourquoi ? Non mais on n’était pas plus polie… Et pas gentiment avec ça, elle était même franchement méfiante, ou alors il était trop paranoïaque. Bon après tout c’était peut être normale qu’elle se méfie de lui, héros ou pas héros, et qu’elle ne veuille pas de suite lui révéler son adresse. Dans un sens ça se tenait, Rabastan haussa les épaules. C’était une réponse très vague pour un pourquoi ? aussi sec mais c’était pour le moment tout ce qu’il était prêt à lui donner. C’est ce moment que choisit le serveur — ce cher Thomas, pour venir leur donner leur verre. Et comme le garçon ne comprenait visiblement pas le sens du singulier il en avait apporté deux. Et Rabastan se retrouvait avec sa double pinte et un grand verre d’eau sous le nez. Merlin, il n’aurait jamais autant bu en un seul après midi ; c’était ses reins qui allaient être contents. Il la regarda boire une gorgée de son verre puis elle le remercia à nouveau. Ah, de nouveau des remerciements, mais il ne saurait bientôt plus qu’en faire. « Désolée… Ça m’a un peu… retourné. » son ton laissait transparaître soit une pointe d’anxiété soit de l’hésitation, très sincèrement Rabastan ne savait pas et s’en contre-carrait ; certes il voulait éviter que la demoiselle ne s’écroule en sanglots hystériques et stridents sur le sol (ce qu’elle ne semblait pas prête à faire toutefois) mais le reste le préoccupait peur. Il n’éprouvait pas une sympathique plus haute que la moyenne pour cette citoyen lambda, mais si elle pouvait éventuellement lui être utile alors c’était toujours une bonne option que de s’assurer qu’elle n’était pas trop bouleversée. Elle gardait les yeux fixée sur la table ; pauvre bichette pensa-t-il ironiquement en soupirant légèrement. « Mmmh, ça peut se comprendre. » Non ça ne se comprenait pas, mais bon… enfin il n’avait pas vraiment de valeur étalon sur comment réagissaient les femmes après s’être un peu harcelées par des mecs lourds. Les seules femmes qu’ils connaissaient un tant soit peu personnellement (ou qu’il avait connu) était Hécate, Elena, Adele et Gwen. Et Bellatrix. Inutile de dire que quatre d’entre elles auraient littéralement retourné la tête des malheureux malfrats à trois-cent soixante degrés, l’autre magnifiquement dédaigner jusqu’à certainement trouvé un bon moment pour lui faire payer son affront (Rabastan avait une vision des femmes peut être incorrecte, il n’en avait pas trop conscience). Peut être que les moldues étaient plus… réservées. Enfin, il n’était pas du genre à porter ce style de jugement mais vu la jeune femme ce n’était sans doute pas la première fois qu’elle devait avoir affaire à des abrutis de ce type. De la diplomatie mon enfant. Il aurait pu être directeur de la coopération magique internationale tant il était fin diplomate (se lancer des fleurs à soi même était parfois nécessaire). Pour finir elle se décida à lui répondre (ce n’est pas un interrogatoire Rabastan, elle n’a pas l’obligation de te répondre) umf... « Oui, j’habite pas très loin. Enfin ça fait pas longtemps. Mais je connais un peu. » puis elle haussa les épaules ; il reconnaissait bien là le tic de la personne qui sent qu’elle pourrait rajouter autre chose mais qui préfère ne rien dire. Ou qui aurait préféré ne rien dire, au choix. Alors comme ça elle était du coin ?... Il passa machinalement la main dans ses cheveux. « Et vous ? Vous êtes du coin ? » Il eut un moment très bref d’incompréhension — qui osait lui poser ce genre de question ? avant de se rappeler presqu’aussitôt que bien sûr cette fille ne savait pas qui il était. Son visage prend une expression bienveillante à laquelle il n’est clairement pas habitué : « Moi ? D’ici ? » il a un petit rire auquel il n’arrive pas à mettre la moindre dose de chaleur, désolé chérie il faudra s’en contenter. « Oh non, je viens de Birmingham. » On ne mentait toujours qu’à moitié et même si Rabastan était un fieffé menteur qui pouvait débiter les âneries plus plus rocambolesques sans sourciller c’était toujours plus simple de se baser sur la réalité. Il venait de Birmingham en effet. Même si ça commençait à faire un moment qu’il n’y avait plus mis les pieds. « En réalité je cherche quelqu’un, qui pourrait habiter ici. » Il la scrutait, elle avait relevé la tête vers lui et presque mécaniquement il tâchait d’enregistrer dans sa mémoire pas terriblement conservée mais imparable quand il s’agissait de la physionomie ses traits. L’anxiété de la jeune femme semblait s’être envolée, ce qui était sans doute pas plus mal pour elle. Il but une nouvelle gorgée de bière, il était pas près d’avoir terminé… il buvait lentement. « Une femme. » Dont il ne connaissait pas grand-chose à par un patronyme — et encore si celui-ci se révélait correct.

Rabastan avait tenté de retrouver l’identité complète de Clara (même si une partie de lui persistait à croire que c’était une mauvaise idée) et il avait pensé pouvoir la retrouver sur la liste des victimes, mais apparemment un certains nombres de corps n’avaient pas pu être identifiés (comme quoi c’était compliqué quand il ne restait rien du corps à part de la vague bouillie humaine, qui l’eut cru) et donc les bilans restaient très vagues. Il avait donc entrepris de faire un listing des employés de l’hôpital qui avaient une fille — supposant que si la gamine était là c’était parce que sa mère avait travaillé l’hosto. Il savait également que le père était à Azkaban — à moins qu’il n’ait été exécuté sans que la petite ne le sache… eh bien aussi étrange que cela puisse paraître, même lorsqu’on avait accès à tous les papiers existants (ce qui était son cas) on galérait tout de même à retrouver la trace d’une petite de dix ans lorsqu’on avait que son prénom. Il avait bien trouvé une Charline Lance qui pouvait correspondre au profil mais cette dernière avait déménagé il n’y avait pas si longtemps, dans le Londres moldu, sans faire parvenir au gouvernement sa nouvelle adresse (si même les honnêtes citoyens faisaient les gueux maintenant…) et tout ça sur son temps libre. Autant dire qu’il ne dormait pas beaucoup.

« Une femme, elle s’appelle Charline Lance ? » A son tour de hausser les épaules, comme s’il voulait faire croire que tout ça n’avait pas beaucoup d’importance alors qu’il voulait vraiment mettre la main sur cette femme. Même pas pour lui parler, juste pour la voir. En fait il ne savait même pas pourquoi… « Elle était maman d’une petite fille. » Il fait un geste de la main comme pour indiquer la taille d’une gosse « Environ dix ans. Elle s’appelait Clara. » Pourquoi est-ce qu’il débitait tout ça à une étrangère ? Très franchement, il ne se posait pas autant de question, c’était une moldue. Ils étaient pas vraiment au même niveau. Elle aurait très certainement oublié d’ici deux jours et de toute manière, elle ne le connaissait pas. Qu’est ce que pouvait bien lui foutre, à cette fille, qu’un mec comme lui recherche la mère d’une gamine ? Qu’elle aille croire ce qu’elle veut, il s’en contre carrait. Ce qui le dérangeait un peu plus c’était d’avoir parler de Clara au passé. Elle est morte aussi faut dire… il grimaça et but une nouvelle gorgée. « Après évidemment si vous venez d’arriver… » rajouta-t-il avec un rictus qui se voulait sans doute agréable mais qui tenait plus du requin constipé que de la joviale baleine. « C’est beaucoup vous demander Miss… oh, et je ne connais même pas votre prénom. » Son sourire s’agrandit un peu plus. Il aimait bien tout de même savoir à qui il avait affaire.
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‹ baguette : actuelle n'était à l'origine pas la mienne mais j'ai tué son ancienne propriétaire et quand j'ai ramassé son arme l'utiliser m'a paru la chose la plus logique à faire. Elle mesure aux alentours de 23 cm, il semblerait qu'elle soit en bois de prunellier, probablement contenant du dragon, mais je ne suis pas certaine de sa composition. Elle est bien plus rigide que mon ancienne baguette de cèdre et crin de licorne dont je n'arrive maintenant plus à me servir.
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‹ réputation : il ne faut pas tenter de me cacher des choses. Que je sais tout et que ce que je ne sais pas encore, je le découvrirai bientôt. Si Blackfish et une figure de la résistance très respectée par la majorité de la population, mes anciens camarade rebelles ont un avis plus mitigés à mon égard... On dit que je serai prête à faire tout ce que je condamne pour arriver à mes fins: mentir, voler, tuer; que j'ai été dévoré par la haine. Après tout je suis une terroriste.
‹ particularité : prête à faire tout ce que je déteste et dénigre pour arriver à mes fins. Au point que j'en viens à me détester moi-même. Voler, mentir, trahir, me servir d'autrui comme un outil, parfois même de mes amis... "La fin justifie les moyens", c'est ce qu'on dit.
‹ faits : je vis avec le poids de mes actes sur la conscience particulièrement ma participation à l'attaque d'Herpo Creek, mais aussi la mort de mon petit frère dont je me considère responsable. Si certain de mais camarades héros de guerre estiment que je ne mérite pas ce titre, qu'ils sachent que je suis bien d'accord avec eux. Mais je suis libre et je travaille d'arrache pied à mes divers enquêtes pour oublier que je ne suis toujours pas capable de marcher sereinement dans la rue.
‹ résidence : dans un appartement pas bien grand sur Diagon Alley, mais il s'agit plus d'une espèce de bureau improvisé, constamment en bordel, que d'un véritable lieu de vie. Le seul endroit que je considère un peu comme chez moi et où je me sens réellement en sécurité c'est chez Tiago.
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‹ risèd : Cédric et moi. On boit une bière au beurre sous le porche de la maison de ma mère à Loustry. Mais Cédric est mort, la maison est détruite, ma mère ne reviendra surement jamais, et la Bière-au-Beurre est devenue beaucoup trop cher.
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20 juillet 2003 – Albane O. & Rabastan L.


« Moi ? D'ici ? » Il rit. Il rit et elle aurait presque pu sourire de cette situation, elle aussi, se moquer de son ignorance. Mais elle n'en fit rien, se contentant d'avoir l'air d'échanger une conversation polie avec un homme qu'elle venait tout juste de rencontrer, sans rien savoir de lui. « Oh non, je viens de Birmingham. » Oui, je sais. pense-t-elle tranquillement. Mais elle reste là, à tripoter son verre d'eau, d'un air faussement réservé. « En réalité je cherche quelqu'un, qui pourrait habiter ici. » Elle relève la tête, avec un air interrogateur. S'arrangeant une nouvelle fois pour ne croiser son regard qu'un court instant. On ne se rend pas compte du nombre de fois où l'on croise les yeux de quelqu'un pendant une conversation normale, jusqu'au moment où on se retrouvait à devoir l'éviter. Au passage, elle remarqua qu'il était littéralement en train de la dévisager, et s'était particulièrement désagréable... voir carrément angoissant. « Une femme. » Ajouta-t-il sur un ton légèrement absent. La pauvre. se dit intérieurement Albane. Il marque un temps d'arrêt, buvant une gorgée de sa pinte de bière plutôt que de son verre d'eau. Pendant un instant, il ne dit rien et elle voit son regard se perdre quelque part dans un coin de la pièce derrière elle. Alors, elle en profite pour observer son visage, comme il venait d'observer le sien. Il a l'air fatigué Lestrange. Manque de sommeil, probablement. Cela devait être épuisant d'être un tyran, n'est-ce pas ? Il a l'air un peu préoccupé aussi. Les affaires ne vont pas comme vous voulez M. Lestrange ?


« Une femme, elle s'appelle Charline Lance ? » Se repprit-il finalement avec un léger haussement d'épaule comme s'il s'en fichait. Mais le fait était que si Rabastan Lestrange prenait la peine de venir chercher lui-même cette personne, jusque chez les moldus, c'était qu'il ne s'en fichait vraiment pas. « Elle était maman d'une petite fille. Environ dix ans. Elle s'appelait Clara. » Albane afficha une moue dubitative avec un hochement de tête négatif, histoire de donner le change. Elle ne la connaissait vraiment pas. Ni elle, ni sa gamine qui s'appelait Clara d'ailleurs… Elle se demanda ce qu'elle avait bien pu faire, Charlie Lance, pour qu'un type pareil soit à sa recherche. Elle se demanda aussi ce qui était arrivé à la gamine pour qu'il en parle au passé. Elle avait dû mourir, probablement. Tout le monde meurt tout le temps dans ce pays. Les enfants, les amis, les frères… Et très souvent, cet homme en face d'elle n'y était pas pour rien. « Après évidemment si vous venez d'arriver… C'est beaucoup vous demander Miss… oh, et je ne connais même pas votre prénom. » Il sourit. Il avait les dents parfaitement blanches et parfaitement alignées. Ce sourire c'était celui d'un prédateur. On aurait dit un requin. Et les requins mangent les poissons. Pensa-t-elle et elle se sentit parcourut d'un frisson. Elle dut faire un effort pour ses reprendre et ne pas laisser paraître la tension qui venait de l'envahir. Un prénom. Il veut un prénom. Trouve un prénom. Maintenant. Un bon prénom bien pourrit, bien moldu, tien. « Jessica. Mais on m'appelle Jess. » fit-elle sur le ton de la conversation avec un sourire entendu. Ça lui filait la gerbe de sourire à ce type, vraiment. Mais là encore, l'instinct de survie passait avant tout.

Elle but de nouveau un peu d'eau avant de reprendre. « Et pourquoi vous la cherchez ? C'est un peu bizarre ce que vous racontez... Vous avez tué sa fille ? » fit-elle sur le ton de la plaisanterie avec un rire léger. Il afficha soudain une mine sombre. Outch, elle avait tapé juste… Alors c'était ça ? Il cherchait la mère pour finir le travail ? Et le père il était où ? Sans doute déjà mort. Encore un pauvre type qui avait contrarié le gouvernement et qui se retrouvait, lui et toute sa famille , condamnés à le payer de leurs vies. Très bien, il venait de lui fournir quelque chose à faire quand elle se serait sortie de ce merdier. Trouver cette femme avant lui, histoire d'éviter une victime innocente supplémentaire. Et puis, ça l'occuperait très bien en attendant de trouver comment mettre la main sur ce bouffon de murdock. En attendant il s'agissait de ne pas pousser la plaisanterie trop loin... « Faites pas cette tête je plaisante ! » Elle lui sortit sa mine la plus innocente. Quelle actrice, elle se surprenait elle-même. « Après tout, vous m'avez vraiment aidé tout à l'heure, je suis sûr que vous feriez pas de mal à une mouche. » Haha. Bah voyons ! Elle jouait avec le feu, elle en était parfaitement consciente mais c'était si tentant et surtout si facile ! Et malgré l'anxiété qui lui tenait l'estomac, elle savait et pas lui. C'était grisant comme sensation. «Je vous aime bien, vous êtes marrant. » Ça aussi ça lui filait la gerbe, tien. Mais il lui semblait que le jeu en valait la chandelle. Rien que pour la satisfaction que cette situation commençait à lui procurer. « C'est quoi votre nom ?  Vous pourriez me donner votre numéro de téléphone, et puis si j'entends parler de cette dame je vous le ferais savoir. Après tout, je vous dois bien ça ! » Le téléphone, la bête noire de la plus-part des sorciers, presque aussi incompréhensible qu'internet; la couverture parfaite. Avec Ça, peu de chance qu'il la soupçonne d'être plus qu'une pauvre petite moldu dans un bar.

Ca y est elle devenait incontrôlable. Blackfish prenait le dessus, maladivement curieuse, dangereusement curieuse, même. Ça frôlait la connerie. Elle provoquait, cachée derrière l'ignorance de son interlocuteur. Un peu comme une mouche tourne autour de la tête d'un dragon sans qu'il soit capable de s'en débarrasser ; si proche de la menace qu'elle en devenait presque risible. Elle prenait un malin plaisir à faire semblant de ne rien savoir , à faire semblant d'être idiote et se félicitait intérieurement de son petit jeu. Avec un peu de chance, il lui dirait ce dont elle avait besoin, sans se douter de rien. Quand bien même, elle le tenait en joue, elle avait une longueur d'avance. Et le nœud dans son estomac semblait commencer à se détendre.



Dernière édition par Albane Oswell le Dim 24 Juil 2016 - 14:31, édité 1 fois
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20 juillet 2003 – Albane O. & Rabastan L.


Ouais, elle secoue la tête et visiblement ça lui dit pas grand-chose tout ce bordel. Dans un sens ce n’était pas bien étonnant, il se demanda un bref moment si lui-même (lui-même, comme s’il était un modèle de connaissance particulièrement canonique) savait le nom de ses voisins… Non, évidemment que non. Et ses voisins ne savaient pas son nom à lui ou plutôt ignoraient même qu’il vivait là ce qui n’était pas plus mal. La seule chose dont il avait connaissance était le patronyme de la famille qu’il avait gracieusement relogé ailleurs afin de pouvoir prendre ses quartiers dans leur baraque. Rabastan n’était pas un ingrat (lui) et s’il avait l’occasion d’apprendre leur nom et prénom il n’oubliait pas l’identité de ses victimes — ou tout du moins il tentait entre deux lavages de mémoire à la javel ce qui était rarement indiqué pour conserver une mémoire parfaite et infaillible. Enfin bref : la petite blondinette apparemment ne savait rien. Mais au moins elle sut répondre lorsqu’il lui demanda son prénom : « Jessica. Mais on m’appelle Jess. » Ça lui rappelait cet abruti d’américain au travail ; celui qui avait pris cher lorsque l’hosto s’était… il se force encore une fois à sourire de façon pas trop menaçante. « Charmant » lâche-t-il simplement. Il  n’y avait pas de coutume particulière chez les moldus au moins espérait-il (il n’avait pas pris étude des moldus à l’école, sans blague) où il devrait s’extasier pendant trois bonnes minutes de politesse sur la signification de son patronyme et l’alignement astral le jour de sa naissance. De toute manière il aurait été bien en peine de sortir autre chose que ouais comme l’abruti de ricain du boulot et ça ne tenait pas trois munutes et ce n’était pas poli. Donc autant faire l’impasse et si elle s’attendait à une autre réaction, elle devrait repasser. De toute manière c’était lui le gentil prince charmant alors voilà. Elle continue de siroter son eau et Rabastan sentait qu’elle était légèrement plus détendue. Enfin il ne voyait vraiment pas pourquoi il continuerait à perdre du temps avec elle si elle ne pouvait pas le renseigner. Il cherchait juste une phrase qui lui permettrait de se retirer sans avoir l’air du pire profiteur du monde quand elle lui coupa l’herbe sous le pied. « Et pourquoi vous la cherchez ? » Il ouvre la bouche par sortir une vague excuse vaseuse toute réchauffée mais elle ne lui laisse pas de fenêtre de tir « C’est un peu bizarre ce que vous racontez. » Il fronce légèrement les sourcils, elle pouvait bien aller croire ce qu’elle voulait il s’en contre-carr- « Vous avez tué sa fille ? » Et là-dessus elle rigole.

La main gauche serrée autour de son verre se contracta un peu plus, jusqu’à ce que ses phalanges légèrement violacées deviennent livides. Encore heureux que les verres ici, c’était du solide. Il la dévisage, sans faire vraiment gaffe à ce qui se faisait ou ne se faisait pas, avec un air franchement mauvais pendant quelques instants. Il ne savait pas comment elle s’y prenait exactement mais elle parvenait à le regarder sans accrocher vraiment ses yeux. Elle devait se concentrer sur un point juste derrière elle, c’était ce qu’il avait toujours fait avec son pèr lorsqu’il était plus jeune. Sauf que contrairement à ce que faisait son père, il ne pouvait pas lui ordonner de le regarder droit dans les yeux. Ça le mettait presque mal à l’aise, cette façon qu’elle avait — sans doute sans même s’en rendre compte, d’éviter le contact visuel prononcé. Un truc de moldu sans doute, tous avec leur regard fuyant et leur supposition à deux noises.
Rabastan était connu pour ne pas saisir les images, l’humour, l’ironie tant qu’elles n’appartenaient pas au domaine de la menace ou d’un champ lexical similaire. Alors cette Jessica qui lui demande, au calme, s’il a tué la petite — sous entendant par la même occasion qu’il cherchait sans doute à tuer la mère, il la prend au sérieux. Non vraiment, pour poser ce genre de questions soit les moldus avaient vraiment l’habitude des tueurs soit il avait vraiment une gueule de tueur (c’était peut être sincèrement marqué sur son front ?). Il aurait cru, vu sa formulation de la recherche, qu’elle irait penser qu’il tentait de retrouver une éventuelle maîtresse qui lui aurait donné une bâtarde à un moment donné de l’histoire (même si c’était loin d’être sn style, ça ce n’était pas marqué sur son visage). Alors il va pour répondre Non je l’ai pas tué, pour le coup c’était pas moi à peine sûr de lui. Parce que maintenant qu’on y réfléchissait ce n’était pas bien difficile de le blâmer pour la mort de Clara non ? S’il avait été un peu plus… chanceux ? Efficace peut être il aurait pu la sortir de là. Mais il n’eut pas le temps de la contredire « Faites pas cette tête je plaisante ! » Cette fois il la reluque vraiment avec un sale regard. Pendant quelques brèves secondes. Puis sa main se desserre autour de son verre, c’est qu’une idiote moldue qui s’amusait à faire des blagues sur les morts. Elle valait clairement pas la peine que tu lui apprennes la vie à coup de maléfices. Un jour elle aurait quelqu’un qui crèverait — une sœur ou un frère par exemple, et ça lui apprendra à rire de ça. Rabasan n’était pas le dernier à lâcher un rire en repensant à certaines mise à mort mais plaisanter là-dessus, avec un inconnu… Pour une petite angoissée elle avait reprit du poil de la bête clairement. « Haha… » Vous êtes hilarante. Mais son air meurtrier disparait lorsqu’elle lui sert un visage presqu’adorable de niaiserie. Ouais c’était peut être vraiment l’idée que ce faisait les moldus de l’humour. Comme quoi, il y avait plus en commun entre eux et sa belle-sœur que cette dernière ne voulait pas bien le croire. « Après tout, vous m’avez vraiment aidé tout à l’hure, je suis sûre que vous feriez pas de mal à une mouche. » Il penche très légèrement la tête de coté, à peine perceptible, signe qu’il avait l’impression que quelque chose lui échappait. Il avait l’impression qu’on se foutait de lui. Mais pourquoi cette fille se foutrait de sa gueule ? Elle n’avait pas vraiment de raison de faire ça, surtout que, comme elle le faisait remarquer, il lui avait donné un coup de main. Il se calme un peu, c’était juste qu’il avait pas l’habitude de ce genre de discours — du calme Rabastan, du calme, pas besoin de crise de paranoïa dans un café moldu, personne ne te veut rien ici. Il appuie sur sa tempe avec son index et son majeur, fort. « Je vous aime bien, vous êtes marrant. » Ok, il but une si longue gorgée que sa bière était maintenant à moitié vide. C’était quelque chose de plus fort qu’il lui faudrait maintenant ; est-ce qu’une moldue débile venait de dire qu’il était marrant ? Son paternel se retournait dans sa tombe, tous ses aïeux venaient de recrever une deuxième fois et lui avait l’impression qu’il venait de choper la gastro. Marrant… qu’est-ce qu’il fallait pas entendre. « C’est quoi votre nom ? Vous pourriez me donner votre numéro de téléphone, et puis si j’entends parler de cette dame je vous le ferais savoir. Après tout, je vous dois bien ça ! » Il cligne des yeux d’un air surpris un bref moment : numéro de quoi ? Il n’y avait qu’un seul numéro qui lui venait en tête le concernant et il était absolument certain que ce n’était pas celui qu’elle voulait entendre. Le reste de sa phrase s’était un peu perdue, noyée par l’incompréhension totalement de Rabastan. Le téléphone c’était une de leur connerie, Hécate lui en avait déjà parlé, pour se parler. Un peu comme la cheminée mais juste avec la voix. Qu’est-ce qu’ils allaient pas inventer. Il balaie la proposition d’un geste de la main « J’ai pas de » légère inspiration, il fallait maintenant ressortir le mot avec le plus de naturel possible et sans se planter « tèlèfaune » nailed it ? au pire il passerait pour un écossais avec un accent un peu épais. (Encore un truc qui feraient bien remuer la poussière d’ossement de ses illustres et britanniques ancêtres) « Mais c’est charmant de proposer. »

Il passe sa main gauche dans ses cheveux, encore une fois « Je pense que je vais finir par la trouver seul, vous donnez pas cette peine. » C’était presqu’impossible pour lui de ne pas avoir l’air inquiétant lorsqu’il parlait comme ça, trop habitué à garder ce ton sombre. « Je finis toujours par trouver ce que je cherche. » Est-ce qu’il cherchait délibérément à la mettre mal à l’aise ? Oui peut être… pour lui repayer sa plaisaneterie de tout à l’heure. À voix basse il lâche « Jessica… » sans vraiment s’adresser à elle, juste comme s’il examinait les consonnances du prénom. Il y avait quelque chose qui le dérangeait mais il n’arrivait pas à mettre le doigt dessus. C’était peut-être simplement sa manière de le regarder sans vraiment… le regarder. « Et vous me devez rien. Pour tout à l’heure… c’était normal. » Oh Rabastan qui jouait les grands seigneurs était toujours quelque chose d’amusant à entendre. Il ne la lâche pas du regard, se rend compte au bout de quelques instants qu’il chercher simplement à capter ses iris — pas de paranoïa. Il inspire, du calme Lestrange, les gens normaux ne fixent pas les gens dans les yeux, il n’y a que toi et d’autres tarés pour faire ça, c’est une petite moldue impressionnable qui à l’humour douteux qui essaye de choper ton numéro (?), on se calme.

« Mais je suis impardonnable. » Il aime bien dire ça, il trouve ça ironique. « Je ne vous ai même pas répondu » Évidemment il n’allait pas sortir son prénom, pas plus que son nom. Déjà parce qu’il savait que son prénom avait une consonnance étrange pour les moldus, de deux parce qu’il avait passé plusieurs mois à être recherché par les sorciers et par les moldus. Autant sa tête de l’époque avait suffisamment changé pour qu’il puisse passer complètement inaperçu dans la masse autant il ne préférait pas risquer de sortir son patronyme. C’était pas cette gamine qui pourrait lui poser problème vraiment mais s’il y avait moyen de limiter les emmerdes. Alors donc, un prénom, au hasard. Rabastan ne s’emmerdait pas à inventer tout un patronyme, il en prenait un déjà existant, qu’il ressortait tout cuit, tranquillement. Quand il devait faire ça il piochait dans ses victimes, c’est comme ça qu’il finit par répondre « Moi c’est Frank, Frank Longbottom. » Bravo Frank, tu as gagné à la grande loterie des prénoms.

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Albane Oswell
Albane Oswell
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‹ âge : 25
‹ occupation : héroïne de guerre pour avoir lutté pendant huit ans au sein de l'Ordre du Phénix puis de l'insurrection. On me connait aussi sous le nom de Blackfish, informatrice au coeur d'un réseau particulièrement étendu; co-fondatrice de l'émission Potterwatch et militante active qui n'hésitait pas à dénoncer les manipulations publiques du gouvernement de Voldemort, la collaboration des médias, ainsi que tous ceux qui avaient des choses à se reprocher et dont j'avais déniché les petits secrets. Si j'ai arrêté l'émission, je n'ai cependant pas fini de fouiner dans les affaires des autres et surtout celles du gouvernement. J'ai acquis un statut de journaliste indépendant et le scroll est pour le moment mon seul support, mais ça ne va pas durer, j'y travaille...
‹ maison : Poufsouffle
‹ scolarité : 1989 et 1996
‹ baguette : actuelle n'était à l'origine pas la mienne mais j'ai tué son ancienne propriétaire et quand j'ai ramassé son arme l'utiliser m'a paru la chose la plus logique à faire. Elle mesure aux alentours de 23 cm, il semblerait qu'elle soit en bois de prunellier, probablement contenant du dragon, mais je ne suis pas certaine de sa composition. Elle est bien plus rigide que mon ancienne baguette de cèdre et crin de licorne dont je n'arrive maintenant plus à me servir.
‹ gallions (ʛ) : 4256
‹ réputation : il ne faut pas tenter de me cacher des choses. Que je sais tout et que ce que je ne sais pas encore, je le découvrirai bientôt. Si Blackfish et une figure de la résistance très respectée par la majorité de la population, mes anciens camarade rebelles ont un avis plus mitigés à mon égard... On dit que je serai prête à faire tout ce que je condamne pour arriver à mes fins: mentir, voler, tuer; que j'ai été dévoré par la haine. Après tout je suis une terroriste.
‹ particularité : prête à faire tout ce que je déteste et dénigre pour arriver à mes fins. Au point que j'en viens à me détester moi-même. Voler, mentir, trahir, me servir d'autrui comme un outil, parfois même de mes amis... "La fin justifie les moyens", c'est ce qu'on dit.
‹ faits : je vis avec le poids de mes actes sur la conscience particulièrement ma participation à l'attaque d'Herpo Creek, mais aussi la mort de mon petit frère dont je me considère responsable. Si certain de mais camarades héros de guerre estiment que je ne mérite pas ce titre, qu'ils sachent que je suis bien d'accord avec eux. Mais je suis libre et je travaille d'arrache pied à mes divers enquêtes pour oublier que je ne suis toujours pas capable de marcher sereinement dans la rue.
‹ résidence : dans un appartement pas bien grand sur Diagon Alley, mais il s'agit plus d'une espèce de bureau improvisé, constamment en bordel, que d'un véritable lieu de vie. Le seul endroit que je considère un peu comme chez moi et où je me sens réellement en sécurité c'est chez Tiago.
‹ patronus : Un grand ban de poisson argentés, c'est de la que je tien mon surnom de Black Fish.
‹ épouvantard : Thomas, moldu de dix-huit ans à peine que j'ai envoyé à la mort et qui revient régulièrement me hanter en pensée. Il a le regard vide et me demande constamment pourquoi je l'ai tué lui et pas l'autre.
‹ risèd : Cédric et moi. On boit une bière au beurre sous le porche de la maison de ma mère à Loustry. Mais Cédric est mort, la maison est détruite, ma mère ne reviendra surement jamais, et la Bière-au-Beurre est devenue beaucoup trop cher.
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20 juillet 2003 – Albane O. & Rabastan L.


Depuis qu'elle était gamine, la mère d'Albane lui avait toujours dit qu'elle en faisait trop et que si elle continuait, ça finirait par lui attirer des ennuis. D'ailleurs, c'était l'une des dernières choses qu'elle lui avait dit avant de partir pour la France, tendis que sa fille se joignait à la rébellion : « N'en fais pas trop, ma chérie. » « Tu me connais. » avait répondu Albane avec un sourire entendu. « J'en fais toujours trop. » Oui c'était un fait. Elle allait souvent trop loin, elle dépassait les bornes, ignorait les limites. ça marchait toujours. Là où certain parlaient d'inconscience, elle parlait d'instinct. Certes elle prenait des risques, mais sans cela, elle n'aurait jamais pu arriver là où elle en était aujourd'hui. Elle n'aurait jamais pu construire tout ça. Et puis, elle s'en était toujours sortie indemne, après tout.

Et là, assise dans ce petit café moldu, Albane sentait qu'elle était en train de dépasser les limites. Et si elle était allé trop loin, encore une fois ? Et si il se mettait à se douter de quelque chose ? Non. C'était impossible. Il ne savait rien. Il n'y avait qu'à voir la tête qu'il avait tiré quand elle avait parlé de téléphone et comment il avait vainement tenté de tromper les apparences en répétant maladroitement  le mot « Tèlèfaune » Elle avait même dû se retenir de rire, se contenant d'un haussement les sourcils et d'une expression faussement surprise. Non, Lestrange ne pouvait pas se douter de quoi que ce soit.

Et pourtant, tout d'un coup, quelque chose changea. « Je pense que je vais finir par la trouver seul, vous donnez pas cette peine. » Sa voix se fit plus calme, plus froide, plus sombre... « Je finis toujours par trouver ce que je cherche. » … Presque mauvaise. Elle fût parcourue d'un frisson et elle ne pût retenir le sourire qui disparaissait peu à peu de son visage. Elle sentit la confiance qu'elle avait acquise quelques instants plut tôt s'envoler aussi vite qu'elle était arrivée. « Jessica… » fit-il à voix basse, sur un ton un peu absent. Mais il était bien là, il la fixait de ses yeux pales, cherchant son regard qu'elle s'appliquait à fuir le plus discrètement possible. Et le ton qu'il avait employé lui dit froid dans le dos. Ce n'était pas son vrai nom, mais c'était tout comme: c'était à elle qu'il réfléchissait. « Et vous me devez rien. Pour tout à l'heure… c'était normal. » Elle n'aimait pas la tournure que prenaient les choses. Elle n'aimait pas ces intonations froides et distantes, ni cette attitude un peu nonchalante qui contrastait au plus au point avec la pression de ses yeux bleus sur elle. Elle devait faire marche arrière. Il était temps de trouver une échappatoire, rapidement. À trop vouloir jouer avec le feu, elle était à deux doigts de se brûler. Elle but un peu d'eau et commença calmement à jeter quelques coups d'oeil autour d'elle, analysant la pièce histoire d'organiser sa sortie. « Mais je suis impardonnable. Je ne vous ai même pas répondu. » dit-il soudainement. Impardonnable. Elle se mordit l'intérieur de la lèvre. Impardonnable. C'était Rabastan Lestrange en face d'elle et il faisait de l'ironie sur le caractère "impardonnable" de sa personne. Était-il consciemment en train de la provoquer ? Elle n'en était pas certaines, mais ça fonctionnait très bien. Elle sentit une légère colère commencer à s'emparer d'elle. Ce type était à vomir.

« Moi c’est Frank, Frank Longbottom. »

Albane se figeât. Ho non il n'avait pas dit ça. Elle avait dû rêver. Il ne pouvait pas décemment avoir dit ça. Mais si. Si, bien sur que si qu'il pouvait. Mais quel ordure, mais quel enflure ! Qui pouvait-être assez tordu pour se donner le nom d'une personne qu'il avait torturé au point que la victime en avait littéralement perdu l'esprit ? Rabastan Lestrange, sans aucun doutes, quelle question ! Elle sentit une rage sourde s'emparer d'elle et du faire un effort surhumain pour maintenir une expression neutre sur son visage. Les Longbottom étaient des légendes, des héros respectés de tous, et ce qui leur était arrivé était déjà assez abominable sans que cet enfoiré ait besoin en plus de venir s'en venter. Tout le monde savait ce que les Lestrange avaient fait aux Longbottom, et personne n'était près à pardonner cela. En fait c'était lui qui était allé trop loin. C'était lui qui avait dépassé les bornes.

Albane était hors d'elle, elle fulminait intérieurement, elle bouillonnait. Et heureusement que cet endroit était bondé de moldus innocents, parce que là, pour le coup, elle aurait été capable d'entamer elle-même les hostilités. Parce qu'elle n'était vraiment plus à grand-chose de perdre son self-contrôle. Il fallait qu'elle dégage de là, avant qu'il ne s'en rende compte ; ou pire, avant que ça n'arrive. Elle n'avait pas besoin de passer plus de temps en la compagnie de cet enfoiré: elle avait deux noms, c'était plus qu'il ne lui en fallait pour retrouver quelqu'un. « Et bien ravie de vous avoir rencontré... Franck. » Bordel, ça lui écorchait la gueule. Elle coinça sa baguette sous sa cuisse une seconde, juste le temps de se retourner et d'attraper son sac pour y ranger le livre, mesurant chacun de ses gestes pour ne pas avoir l'air trop hâtive alors qu'elle rêvait de partir en courant. Respire. « Désolé de pas avoir pu vous aider avec votre affaire. » Elle parvint à garder une voix calme, sans pour autant en dissimuler la froideur. Respire.  « Merci pour le verre... et pour les mecs de tout à l'heure.» Respire et dégage.

Il la dégoûtait, il lui filait la gerbe. Bon sang tous ces marqués lui filaient là gerbe, mais à ce moment précis, c'était sûrement lui qu'elle haïssait le plus. Plus que Chang qui avait trahis. Plus que Murdock qui avait vraisemblablement tué son frère. Plus que n'importe qui dans cette putain de guerre. Elle jeta le sac sur son épaule et reposa la main sur sa baguette, s'apprêtant à se lever par la droite pour continuer à la dissimuler à la vue du Mangemort. Mais elle aperçut son visage avant d'avoir eu le temps de se lever. Il la regardait avec un œil brillant avec une expression parfaitement indescriptible, comme s'il était... satisfait de lui-même. Mais quel connard. Et avant qu'elle n'ait eu le temps de se contrôler, de se retenir, elle avait planté un regard hargneux dans le sien.

Erreur fatale. Au revoir Albane.

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20 juillet 2003 – Albane O. & Rabastan L.


Les gens pouvent avoir différentes sortes de réactions lorsqu’on leur annonce son patronyme. Il y a ceux qui tentent de réprouver une grimace lorsque leur beau-frère leur dit avec un grand sourire qu’il a décidé d’appeler son premier né Ernest, ceux qui tentent de réprimer rien du tout et affichent ouvertement leur profond mépris pour ce prénom franchement laid (Rabastan appartenait à cette catégorie). Il y a ceux qui expriment fortement leur affection pour tel ou tel nom, d’autres qui restent plus discret. Quand vous dites à quelqu’un que vous vous appelez mettons… Elena, si votre interlocuteur a vécu des mauvaises expériences avec des Elena il est fort possible qu’il ait un moment de silence circonspect. Enfin si vous vous prénommez pareil qu’un proche aimé, il y a de fortes chances pour qu’on vous en fasse part rapidement : « Oh, mais mon cousin également s’appelle trucmuche, comme c’est incroyable ! » et blablabla. Là, étant donné la réaction qu’eut la jeune femme lorsqu’il lui débita sa fausse (et sans doute un peu culottée, il était prêt à l’admettre lui-même) identité il était prêt à parier qu’un de ses proches aimés ne s’appelait pas Frank. Elle avait déjà perdu une bonne partie de son assurance et de son sourire — ce qui étrangement le satisfaisait au plus haut point, il n’avait guère apprécié sa boutade mais son air en plus d’être à présent tout à fait absent de toute trace de jovialité se fit brusquement beaucoup plus dur. Comme si elle venait d’avaler quelque chose de très très amer.

À cela plusieurs raisons possible : elle connait un Frank, et le déteste. Mais juste le déteste du plus profond de son petit être apparemment innofensif. Tout comme lui pouvait détester une bonne tripotée de gens ; il y en avait des prénoms comme ça qu’il ne pouvait plus supporter, à commencer par Elena et à finir avec Harry. Donc voilà pour la raison numéro une. La raison numéro deux qui pourrait éventuelle expliquer la forte rage qui avait un moment glacé ses traits était un deuil. Un deuil récent vraiment mal traité. Un père, ou bien un fiancé. Et hop, Frank traverse la route et se prend un camionnette dans la gueule (fallait regarder avant de traverser Frank) et décède. Plus de Frank pour Jessica. Et ça fait encore mal quand on touche. Raison numéro deux donc. C’était amplement suffisant pour expliquer cette attitude radicale.

Mais il y avait évidemment une troisième explication. Quant à savoir si Rabastan la privilégiait par instinct, par paranoïa (n’était-ce pas une forme d’instinct ?) ou simplement par logique pure… c’était bien difficile. Parce qu’il n’avait pas besoin de legilimancie en cet instant, pas plus qu’il n’avait besoin d’empathie, pour voir que la jeune femme avait envie de frapper quelque chose, pour voir qu’elle était véritablement énervée. Or Rabastan était conscient que ce qu’il venait de dire en aurait au moins choqué plus d’un. C’était pas la chose la plus glorieuse ou délicate que de se servir de l’identité d’un homme qu’on ne s’est même pas donné la peine de tuer. Ça, ça pouvait énerver. Mais il y avait deux conditions à remplir pour que cette fausse identité ait mis en rage un individu. Premièrement, que cet individu soit un sorcier. Deuxièmement, que ce même individu puisse le reconnaître et le resituer par rapport aux Longbottom. Une fois la première condition remplie, la deuxième n’était presqu’une formalité. Même si sa modestie devait en souffrit il fallait admettre que tous les sorciers adultes savaient qui il était.

Alors ? Si elle était si énervée, était-ce parce qu’elle savait, parce qu’elle était une sorcière ? Évidemment il n’y avait rien qui les différenciaient physiquement de leur… compères moldus et Rabastan aurait beau jeu de la reluquer de haut en bas, ça ne l’aiderait pas à déterminer si oui ou non cette femme était de sa communauté. Et quand bien même elle l’était ? … dans ce cas là pourquoi jouer les innocentes ? Pourquoi faire semblant de ne pas le connaître ? Pourquoi traîner un dans le Londres moldus ? Pourquoi ce rôle de vierge effarouchée (ça le perturbait vraiment) ? Il ne pouvait pas lui poser directement la question, parce que si elle était tout ce qu’il y a de plus banale il se retrouverait dans une situation fort gênante. En réalité il sait ce qu’il doit faire. C’est toujours la meilleure solution. Mais encore faudrait-il qu’elle le regarde dans les y-

Aah… ceci pourrait expliquer cela. Ce ne serait donc pas une coutume moldue que d’éviter de toujours croiser le regard de son interlocuteur, ce serait plutôt une technique de petite sorcière paumée qui sait très bien ce qui risque de lui arriver si elle soutient trop le regard d’un legilimens. Ça avait du sens. Ses yeux se plissent, il sent sa baguette dans la manche de son avant bras droit. Alors ? « Eh bien ravie de vous avoir rencontré… .Frank » C’était donc bien ça qui lui avait posé problème et pas de soudaines aigreurs d’estomac, ça se sentait à comment elle le prononçait, comme si elle le vomissait. Et la voilà qui se met à ranger ses affaires, et Rabastan ne savait pas si c’était un effet de son imagination qui tentait de tout raccrocher à sa théorie mais il avait l’impression que ses geste était bien trop mesurés, bien trop peu naturel. « Désolée de pas avoir pu vous aider avec votre affaire. Merci pour le verre… et pour les mecs de tout à l’heure. » Il ne la lâche absolument pas maintenant, comme s’il attendait qu’elle se lève pour finalement lui sauter dessus. Rabastan ne demandait qu’une chose avant de peut être éventuellement passer à l’action. Une confirmation alors… regarde moi dans les yeux petite conne. Elle devait en crever d’envie non ? C’était presque toujours comme ça : soit parce qu’elle le haïssait soit parce qu’il était jugé menaçant. C’était instinctif, on regarde toujours la menace, on juge toujours des yeuxx celui qu’on hait. Allez, allez… Tu en crève d’envie. Et finalement alors qu’elle avait jeté son sac sur son épaule et que Rabastan d’un très sec et court geste du bras avait fait redescendre sa baguette jusqu’à sa paume, elle finit par craquer.

Et elle le regarde.
Elle a les yeux vert, brillants : comme un putain de panneau d’invitation. Entrez c’est boisson à volonté.
Il ne va pas se faire prier.

C’était fou ; Rabastan ne s’en lasserait jamais. De voir combien les gens pensaient avec le plus de force possible à ce qu’ils souhaitaient avant tout dissimuler. Ça simplifiait tellement les interrogatoires. Et ça simplifiait aussi les petites excursions de legilimancie au hasard, tranquille dans un café. Avant — à l’école, quand il était encore en phase d’apprentissage, il avait toujours de gros problèmes à circuler dans l’amas des pensées et des souvenirs, à comprendre les images qu’il voyait défiler et les bruits qu’il entendait, ne savait jamais faire la différence entre son corps à lui — sa projection mentale, et le corps de l’autre. Mais ça c’était avant. Maintenant il savait enfoncer les portes, fouiller où il fallait pour trouver ce qu’il cherchait. L’image réccurente d’un château qui lui était tout autant familier que sa maison confirma sa pensée : une sorcière. Une sorcière qui jouait l’ingénue : ça ne pouvait pas être par amour de la comédie, il y avait fatalement triton sous gravier.

Quant à savoir s’il lui vrillait le crâne ou bien si elle pouvait à peine s’apercevoir de sa présence… Il n’y allait pas doucement sans volontairement lui retourner la tête. C’était des visages qui passaient, des mots qui se succédaient et quelque chose qui se répétait. Durant ces quelques secondes de condensés d’information. Qui se répétait.
Blackfish.
Holy what ? Défaut de concentration et il cligne des yeux, toujours assis sur sa chaise ; elle toujours dans la sienne. Et mieux valait qu’elle y reste.

Alors c’était ça la réponse au porte-vu rouge sur son bureau ?
C’était ça le nid à information ?
C’était ça l’épine dans le pied ?
Une petite blondinette qui se faisait draguer par des beaufs ? Et qui avait réussi à le mener en bateau pendant tout de même quelques longues minutes. Oh Merlin, il ne savait pas si ça l’avait amusée ou terrorisée de se retrouver brusquement en face de lui en train de faire complètement fausse route — sans doute les deux mais maintenant qu’il avait conscience de qui il avait en face de lui, il n’allait certes plus l’amuser des masses.
Est-ce qu’elle savait qu’il savait ? Est-ce qu’elle l’avait senti dans sa tête ? Sa baguette était dans sa main et il n’avait qu’un bref mouvement à faire pour la dégager complètement de sa manche. Bien, il analyse toutes les possibilités qui s’offrent à lui rapidement : il ne pouvait pas la tuer. OK. Il fallait donc la prendre vivante. OK. L’immobiliser ? Dans un café, mauvaise idée. Et peut être aussi qu’elle n’était pas seule. Il aurait bien voulu se retourner pour observer de nouveau les clients du bar mais lui tourner la nuque était hors de question. Donc… transplaner de force ? Elle était trop loin pour qu’il puisse l’attraper comme il le faudrait. Ça lui rappelait vaguement une autre situation, il n’aimait pas vraiment entre pris en face à face tout en étant entouré de moldus. Il était pas si con, Rabastan, il savait qu’il y en avait qui avait ce genre d’arme, comme des baguettes un peu à usage unique : quand ça tire et que ça vous touche c’est comme un Avada. Vous êtes bon pour la table du légiste. S’il agressait une jeune femme (pourquoi ça devait toujours être des jeunes femmes ?) peut être qu’il y en aurait un ici pour lui démolir la tête avec leurs engins explosifs. Il savait s’y prendre en duel, plutôt bien même mais dans une foule, le nombre de variables était bien plus importants et bien trop difficile à tous prendre en compte. Alors ?

Jouer sur la corde sensible. « Mais de rien pour le verre, Jessica. C’est normal voyons. » nouveau sourire. Sa main droite était posée sur la table, un seul geste suffisait pour qu’il dégaine et la mette au sol. Mais trop spectaculaire. La chose qu’il pouvait faire était de la mettre sous Imperium et ainsi pouvoir la faire sortir sans que personne ne se pose de question. Mais c’était des trois sorts celui qu’il maîtrisait le moins bien, il avait une toute nouvelle baguette à laquelle il s’habituait tout juste et même basiquement ce sort demande une concentration maximale. Bref, ça le mettrait en position de faiblesse jusqu’à ce qu’il puisse l’éxécuter. Impensable donc. « Je serais vraiment déçu de vous voir partir toutefois. Je vous propose de rester encore un peu. » Son rictus ne bouge pas, il pèse ses mots, reste extrêmement poli parce que juste à ce moment il y a le serveur qui passe dans son dos et il ne veut pas lui donner de raison de s’inquiéter. « Je ne vous conseille pas de tenter de sortir maintenant, le temps est orageux. On est bien mieux ici. » de la main gauche, tout en gardant la droite posée en direction de la jeune femme, il décale jusqu’au bord ses deux verres, pour se donner davantage de place. Dans son dos le serveur s’éloigne. Bien, les menaces vont pouvoir être un chouïa plus explicites, parfait. Sa voix change, nettement. « Tu tentes le moindre mouvement vers la sortie, quelqu’un ici meurt. Ne vas pas croire que je ne le ferais pas. » Ne fais pas comme l’autre idiote qui avait pris tout de même le risque, dis moi que tu es plus intelligente que l’autre honey. Il la regarde, ne voit pas sa main, cachée sous la table. Oh, c’était pas bon ça. « Je suppose que ce serait trop te demander de me donner ta baguette et de me suivre sans faire d’histoire ? Tu sais que je peux te promettre d’y aller doucement si tu coopères. » Rabastan et les promesses, Rabastan et le fait d’y aller doucement, tout un concept. « Ou bien j’ai l’impression que nous sommes dans une impasse, Blackfish. » Il fait presque résonner le bois de sa baguette sur la table, pour lui prouver que ses menaces n’étaient pas en l’air.



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Albane Oswell
Albane Oswell
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‹ âge : 25
‹ occupation : héroïne de guerre pour avoir lutté pendant huit ans au sein de l'Ordre du Phénix puis de l'insurrection. On me connait aussi sous le nom de Blackfish, informatrice au coeur d'un réseau particulièrement étendu; co-fondatrice de l'émission Potterwatch et militante active qui n'hésitait pas à dénoncer les manipulations publiques du gouvernement de Voldemort, la collaboration des médias, ainsi que tous ceux qui avaient des choses à se reprocher et dont j'avais déniché les petits secrets. Si j'ai arrêté l'émission, je n'ai cependant pas fini de fouiner dans les affaires des autres et surtout celles du gouvernement. J'ai acquis un statut de journaliste indépendant et le scroll est pour le moment mon seul support, mais ça ne va pas durer, j'y travaille...
‹ maison : Poufsouffle
‹ scolarité : 1989 et 1996
‹ baguette : actuelle n'était à l'origine pas la mienne mais j'ai tué son ancienne propriétaire et quand j'ai ramassé son arme l'utiliser m'a paru la chose la plus logique à faire. Elle mesure aux alentours de 23 cm, il semblerait qu'elle soit en bois de prunellier, probablement contenant du dragon, mais je ne suis pas certaine de sa composition. Elle est bien plus rigide que mon ancienne baguette de cèdre et crin de licorne dont je n'arrive maintenant plus à me servir.
‹ gallions (ʛ) : 4256
‹ réputation : il ne faut pas tenter de me cacher des choses. Que je sais tout et que ce que je ne sais pas encore, je le découvrirai bientôt. Si Blackfish et une figure de la résistance très respectée par la majorité de la population, mes anciens camarade rebelles ont un avis plus mitigés à mon égard... On dit que je serai prête à faire tout ce que je condamne pour arriver à mes fins: mentir, voler, tuer; que j'ai été dévoré par la haine. Après tout je suis une terroriste.
‹ particularité : prête à faire tout ce que je déteste et dénigre pour arriver à mes fins. Au point que j'en viens à me détester moi-même. Voler, mentir, trahir, me servir d'autrui comme un outil, parfois même de mes amis... "La fin justifie les moyens", c'est ce qu'on dit.
‹ faits : je vis avec le poids de mes actes sur la conscience particulièrement ma participation à l'attaque d'Herpo Creek, mais aussi la mort de mon petit frère dont je me considère responsable. Si certain de mais camarades héros de guerre estiment que je ne mérite pas ce titre, qu'ils sachent que je suis bien d'accord avec eux. Mais je suis libre et je travaille d'arrache pied à mes divers enquêtes pour oublier que je ne suis toujours pas capable de marcher sereinement dans la rue.
‹ résidence : dans un appartement pas bien grand sur Diagon Alley, mais il s'agit plus d'une espèce de bureau improvisé, constamment en bordel, que d'un véritable lieu de vie. Le seul endroit que je considère un peu comme chez moi et où je me sens réellement en sécurité c'est chez Tiago.
‹ patronus : Un grand ban de poisson argentés, c'est de la que je tien mon surnom de Black Fish.
‹ épouvantard : Thomas, moldu de dix-huit ans à peine que j'ai envoyé à la mort et qui revient régulièrement me hanter en pensée. Il a le regard vide et me demande constamment pourquoi je l'ai tué lui et pas l'autre.
‹ risèd : Cédric et moi. On boit une bière au beurre sous le porche de la maison de ma mère à Loustry. Mais Cédric est mort, la maison est détruite, ma mère ne reviendra surement jamais, et la Bière-au-Beurre est devenue beaucoup trop cher.
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20 juillet 2003 – Albane O. & Rabastan L.


Toute sa vie, Albane avait été très fière de pouvoir affirmer qu'il était impossible de savoir ce qu'il y avait dans sa tête, à moins qu'elle ne le décide. Elle était bonne menteuse, bonne actrice et possédait un self-contrôle à toute épreuve. Jusqu'à il y avait quelques mois en tout cas. Depuis qu'Albane avait tué quelqu'un, elle avait beaucoup plus de difficultés à se contrôler, que ce soit en actes ou en émotions. Même si cette personne était une ordure de la pire espèce (rien de comparable à Rabastan Lestrange cela dit.), le fait était que cette expérience, l'avait rendu... sensible. Sans parler du fait, qu'elle avait découvert que son frère, né-moldu et ancien rebu de son état, s'était fait attraper par une bande de raffleurs. Quoi qu'il en soit, elle n'acceptait absolument pas le fait de ne plus être en total contrôle d'elle-même, et continuait d'agir comme si elle pouvait se contrôler aussi parfaitement qu'avant. D'ailleurs, si elle avait fait plus attention, elle ne se serait probablement pas retrouvé dans cette situation.

A l'instant où elle avait croisé les iris bleus de Rabastan Lestrange, elle avait compris qu'elle venait de faire une grave erreur. Mais c'était déjà trop tard ; il était déjà entré dans sa tête et elle ne pouvait plus arracher son regard du sien, il avait prit tout le contrôle. C'était comme si quelqu'un était en train de lui ouvrir le crane en sortir la moindre de ses pensées, le moindre souvenir. Et ça faisait mal. Pas une douleur vive, non c'était beaucoup plus subtile... Comme si on était en train de compresser sa tête dans un étaux, renforcent la pression un peu plus, petit à petit. Elle voulut résister. Il ne fallait pas qu'il sache. Il y avait des choses dans sa tête. Des choses trop dangereuses, des choses qu'il ne devait pas savoir. Elle savait qu'il fallait vider son esprit mais c'était ridicule, plus elle essayait et plus elle pensait à toutes ces choses qu'il ne devait pas savoir. Et il fouillait dans ses souvenirs comme on fait ses courses, piochant ce dont il avait besoin avec une facilité qui aurait mis Albane dans une rage phénoménale si elle n'avait pas été aussi terrifiée de ce qui était en train de se passer. Cet homme était en train de disséquer sa mémoire. Il allait tout savoir.

Elle vit le visage de sa mère. Elle vit la petite crique où elle allait en vacance quand elle était gamine. Elle se vit courir dans les couloirs de Poudlard avec son écharpe jaune et noire. Elle vit le corps de Cédric étendu sur le sol devant le labyrinthe. Elle vit une réunion de l'Armée de Dumbledor et les poissons argentés qui flottaient autour d'elle. Elle vit Timothy qui travaillait près de la cheminée, dans la salle commune. Elle vit le visage de Minerva McGonagall qui lui souriait à sa première réunion de l'Ordre du Phénix. Et Lestrange vit aussi. Et puis, elle vit Lee sortir une vieille radio de son sac avec un grand sourire « Prête pour la première de PotterWatch, Blackfish ? »

Et tout d'un coup il cligna des yeux. La pression s'estompa, laissant dans son sillage une douleur persistante, semblable à une grosse migraine. Il était sorti. Instinctivement elle avait fermé les yeux. Elle se rendit alors compte que son cœur battait tellement fort qu'elle avait l'impression qu'il allait s'arracher de sa poitrine. Boum-boum. Sa respiration était un peu saccadée, elle avait chaude et ses mains étaient tremblantes. Alors, c'était ce que ça faisait ? D'être pris pour cible par un legilimens. Pas étonnant que l'autre abrutit ce soit effondré. Elle-même avait du mal à ne pas s'affaler sur sa chaise, en même temps, elle était bien trop fière pour ça. Elle ne lui ferait pas ce plaisir, plutôt crever.

Boum-boum. Elle rouvrit les yeux, les gardant fixés sur la main sur Mangemort posée sur la table. Il tenait sa baguette pas complètement dégagée de sa manche. T'es mal. Bordel t'es vraiment mal. Boum-boum. Elle aurait très bien pu continuer à s'apitoyer intérieurement sur son sort pendant un bon moment, se maudire elle-même et fulminer contre cet enfoiré qui venait de faire son marché dans sa tête. Mais elle n'avait pas le temps. Il fallait qu'elle trouve une solution. Boum-boum. Et sa cognait tellement fort dans sa tête, comme une résonance de ce qu'il venait de lui faire subir, qu'elle n'arrivait pas à se concentrer.

« Mais de rien pour le verre, Jessica. C'est normal voyons. » Repprit-il  sur un ton posé alors que le serveur passait au niveau de leur table, comme si de rien n'était. Elle leva les yeux vers son visage, mais en restant le plus loin possible de son regard. Elle ne lui offrirait sûrement pas un second round. Il avait ressortit son sourire carnassier. Boum-boum.Son cœur battait trop vite. « Je serais vraiment déçu de vous voir partir toutefois. Je vous propose de rester encore un peu. » Boum-boum. Elle resta planté là, le regard baissé, silencieuse. « Je ne vous conseille pas de tenter de sortir maintenant, le temps est orageux. On est bien mieux ici. » Boum-boum. Et en plus cet enfoiré faisait de l'esprit. C'était canicule, bordel ! Elle prit une profonde inspiration et pinça les lèvres pour tenter de se calmer. « Tu tentes le moindre mouvement vers la sortie, quelqu'un ici meurt. Ne vas pas croire que je ne le ferais pas. » Le ton avait changé. Il se fit soudain plus froid et plus menacent. Mais surtout encore plus insupportable. Elle serrait si fort sa baguette dans sa main que ses phalanges avaient blanchies.Boum-boum. Pourquoi ne lui avait-elle pas lancé un sort plutôt, par merlin ?! Pourquoi avait-elle encore eu besoin de poser des questions, de cécer et de chercher la petite bête ? Elle pouvait pas juste la fermer par moment ? « Je suppose que ce serait trop te demander de me donner ta baguette et de me suivre sans faire d'histoire ? Tu sais que je peux te promettre d'y aller doucement si tu coopères. Ou bien j'ai l'impression que nous sommes dans une impasse, Blackfish. »

Coopères ? Vraiment ? Etait-il aussi bête que ça ou faisait-il semblant ? Pensait-il sérieusement qu'elle allait coopérer ? Il avait encore des tas de trucs à apprendre Lestrange. Elle n'était pas Chang. Elle n'allait pas craquer sous la pression d'une famille influente et se laisser laver le cerveau sans rien dire. Plutôt crever. Elle se mordit la lèvre, les yeux toujours rivé assez loin de ses yeux. Elle détestait ça : être obligé de baisser les yeux devant lui. Son égaux en prenait une sacrée claque. Elle était insolente Albane, pas du genre à baisser les yeux. Surtout pas devant un Mangemort. Boum-boum.

Elle prit une profonde inspiration. « Vas te faire foutre... » dit-elle finalement à mie-voix. « Vas te faire foutre Lestrange. » Repetat-elle plus fort cette fois, sur un ton de dégoût, crachant le nom comme on crache un fruit pourrit dans le-quel on a mordu par inadvertance. Boum-boum.  « Si tu crois que je vais te donner ma baguette et te suivre bien gentiment, c'est que t'es encore plus con que ce qu'on dit. » Elle parlait d'une voix étrangement calme, et pourtant il était facile de sentir toute la rage qui s'y dissimulait. Boum-boum.« Alors, ouais, j'pense qu'on est dans une impasse, en effet...  Qu'est-ce que tu vas faire Lestrange ? Tu vas sortir ta jolie marque pour appeler des copains en renfort ? » Elle fit une moue moqueuse. Elle devait trouver quelque chose pour gagner du temps. « Ou tu vas tuer tous ces gens toi-même histoire de pouvoir t'occuper de moi tranquillement ? » Boum-boum. Elle avait besoin d'une diversion. Qu'il la lâche des yeux. Rien qu'une seconde, ça serait suffisant. « Bouge toi de décider. Parce que j'suis attendu. Et que si je vais pas voir mes potes, ces eux qui viendront me chercher. Y en a un paquet qui serait ravis de tomber sur ton. Y en a un qui s'appelle Neville. Longbottom. Ça doit te dire un truc, non ? » Ho oui c'était du bluff. Elle n'était attendu nul-part et elle n'avait pas croisé Neville depuis des semaines. Mais franchement elle n'était plus à ça près. Si ça pouvait lui permettre de gagner du temps. Peut-être l'énerver un peu, histoire qu'il perde son sang froid, qu'il baisse sa garde et qu'elle puisse en profiter... « À moins que tu préfères me tuer tout de suite... Parce que je te jure qu'à moins d'entrer encore dans ma tête, t'obtiendra absolument rien de moi. Vas. Te. Faire. Foutre.»


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