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HERO • we saved the world
Blaise Zabini
Blaise Zabini
‹ inscription : 29/08/2016
‹ messages : 463
‹ crédits : BALACLAVA.
‹ dialogues : #brown.
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‹ liens utiles :
‹ âge : 24 (né le 04/11/1979)
‹ occupation : fugitif.
‹ maison : serpentard.
‹ scolarité : 1991 et 1997.
‹ baguette : mesure vingt-cinq centimètres, en bois de pin, avec un poil de rougarou en son cœur.
‹ gallions (ʛ) : 3284
‹ patronus : corbeau
‹ épouvantard : une petite boîte en bois, je suis claustrophobe.
‹ risèd : moi-même, avec du succès dans mon métier, devenant enfin quelqu'un.
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« …mais j’ai reçu l’ordre de la part de monsieur – » « Je m’en fous de l’ordre ou du pignouf qui te l’a donné. Donne-moi le plateau. Maintenant. » L’elfe de maison gigote, secouant le plateau de nourriture dont le jus de citrouille dégouline légèrement. Blaise ne peut détacher ses yeux du plateau, tant le gigotement de l’elfe le dérange, à deux doigts de perdre sa patience. Mais plus il se montre menaçant, plus l’elfe gigote. Il lâche un soupir, de dépit, détourne même les yeux pour ne pas l’effrayer davantage et tente de gommer la menace de ses yeux avant de les reporter sur l’elfe. « Écoute, j’aiderai pour faire la vaisselle pendant une semaine. Okay ? » Le dégoût, par contre, il ne le masque pas, anticipant déjà l’emmerde que ça va être de devoir faire la vaisselle – mama le renierait, si elle savait. « Pendant deux semaines alors. » Là, par contre, la menace revient en force et ses sourcils se froncent, tandis qu’il fait un autre pas en avant, le plateau collant à ses genoux tant l’elfe est petit par rapport à lui. À force de regarder en bas, Blaise commence à avoir mal au cou. Mais la tentative de négociation de l’elfe ne l’enchante pas et ça l’agace de devoir continuer la mascarade qu’est cette négociation – putain de Draco Malfoy. « D’accord, d’accord, tenez. Mais je veux vous voir dans les cuisines pendant une semaine. » Se corrige l’elfe en se rendant probablement compte que sa négociation ne mènera qu’à une seule issue : balancé contre le mur du fond. En grognant une quelconque réponse, Blaise attrape le plateau et tourne les talons en direction de la piaule de Malfoy.



07/03. Blaise se laisse mener dans une multitude de couloirs comptant le nombre de fois qu’ils ont tourné à gauche et à droite, les mètres parcourus dans un lieu aussi mal-éclairé. Simple habitude de belliqueux mais une habitude qui lui a sauvé la vie à plusieurs reprises ; il observe les voies de sortie et toutes les ouvertures aussi, une autre habitude de chien galeux prêt à sauver sa peau à tout moment. La prison de fortune est aussi malsaine que l’idéologie des belliqueux mais Blaise se garde toute remarque, on lui a accordé le droit de visiter Malfoy – il ne va pas perdre le privilège de le voir dans une cellule pour tout le sarcasme du monde. Ses bottines grincent sur le sol mais il ne s’y focalise pas, son attention étant rivée sur le mélange d’émotions étranges qui le traversent. C’est déroutant de ressentir l’amertume de Malfoy et de vouloir la remplacer par la sienne. Quand on l’arrête devant sa cellule, Blaise attend qu’on les laisse seuls avant de reporter son attention sur son ancien meilleur ami. Il sent le regard de Malfoy sur lui mais il fixe les anfractuosités du mur. Les pas s’éloignent et lorsqu’il n’entend plus que la respiration légèrement sifflante de Draco, Blaise le regarde à son tour. Malfoy est méconnaissable. Il ignore si c’est du dégoût ou un soulagement qu’il ressent en le voyant dans cet état ; probablement un mélange perfide des deux pour le simple plaisir de voir Malfoy plus bas que terre. Peut-être. Il y a quelque chose qui le dérange, dans ses propres émotions. Il y a quelque chose qui s’offusque lorsqu’il lance un regard satisfait dans la direction de son ancien ami et qu’il le nargue. Il y a quelque chose, en lui, qui a envie d’arracher ce sourire plein de satisfaction et de frapper sa propre tête contre le mur. Mais sa rancune dicte ses mots. « On t’a transformé en une jolie œuvre d’art. » Il l’examine de nouveau, de la tête aux pieds cette fois-ci, faisant semblant de chercher ses mots alors que toute sa haine est déjà prête à être crachée. « Je sais pas ce que je préfère. Te voir derrière les barreaux ou complètement défiguré. »



Arrivé devant la porte de Draco, Blaise ne tarde pas avant de toquer. Pas de réponse. Il toque de nouveau mais toujours rien. Pourtant il sait que Draco est assigné dans sa chambre, durant l’examen de son cas après la mort de Potter – soit il l’ignore délibérément, soit il pionce. Dans les deux cas, Blaise n’est pas prêt à repartir sans lui avoir donné son plateau de nourriture. Il toque de nouveau mais beaucoup plus agressivement cette fois-ci, y mettant même les pieds. Il se met même à chanter dans le couloir, toquant sur la porte de Malfoy comme un fou furieux, l’une des mains chargée de tenir de la bouffe d’un condamné : « With a rue-rum-ray, fol-the-diddle-ay, whack-fol-lare-diddle-I – » « What ? » Beugle Draco après avoir ouvert sa porte, le fixant comme si une seconde tête avait poussé dans son cou. Blaise ne répond rien et le bouscule pour entrer dans sa chambre, déposant le plateau délicatement sur le lit pour ne pas renverser les plats. Il sort également une flasque d’alcool de l’intérieur de sa veste pour la déposer sur le plateau. « T’as l’air d’en avoir besoin. »

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PRISONERS • bloodstains on the carpet
Draco Malfoy
Draco Malfoy
‹ inscription : 13/09/2013
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‹ crédits : faust.
‹ dialogues : seagreen.
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‹ liens utiles : draco malfoy w/ lucky blue smith ; ginevra weasley w/ holland roden ; calixe davis w/ audreyana michelle ; uc w/ uc ; indiana alderton w/ nicola peltz ; heath ravka w/ im jaebum ; even li w/ jeon jungkook ; jelena kuodzevikiute w/ ariana grande.

‹ âge : 23 yo (05.06.80).
‹ occupation : ancien langue de plomb (spécialisé dans les expérimentations magiques) ; fugitif et informateur de la RDP entre le 26.05.03 et le 08.12.03 ; condamné à 22 ans à Azkaban pour terrorisme, au terme d'une assignation à résidence et d'un procès bâclé, tenu à huis-clos.
‹ maison : Slytherin — “ you need a little bit of insanity to do great things ”.
‹ scolarité : entre 1991 et 1997.
‹ baguette : un emprunt, depuis qu'il est en fuite. elle n'est que temporaire et il ne souhaite pas s'y intéresser ou s'y attacher, puisque la compatibilité est manquante.
‹ gallions (ʛ) : 14091
‹ réputation : sale mangemort, assassin méritant de croupir à vie en prison pour expier ses crimes et ceux de ses ancètres.
‹ particularité : il est occlumens depuis ses 16 ans.
‹ faits : Famille.
Narcissa (mère) en convalescence. sortie de son silence depuis peu pour réfuter l'annonce de son décès ; reconnue martyr. lutte pour que le jugement de son fils soit révisé.
Lucius (père) mort durant la tempête du 03.03.2004.
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Spoiler:

‹ résidence : emprisonné à Azkaban depuis le 06.01.04. en fuite depuis le 08.05.04.
‹ patronus : inexistant.
‹ épouvantard : l'éxécution de juillet 02, ses proches en guise de victimes: leurs regards vidés par l'Imperium, la baguette de Draco dressée, les étincelles vertes des AK et leurs cadavres empilés comme de vulgaires déchets.
‹ risèd : un portrait de famille idéal, utopique.
http://www.smoking-ruins.com/t4710-draco-there-s-a-hole-in-my-so
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8 août au ... & BLACO


22 JUILLET 2003. Sa peau diaphane est marquée par les stigmates de la fureur de ses geoliers, colorations rouges et mauves parsemées sur ses traits, et ses mèches pâles ont terni d’avoir côtoyé de trop près leurs semelles. Draco est vautré sur un bout de sol, réfugié dans le coin le moins souillé de la cellule que lui a constitué la Salle sur Demande depuis que Douglas l'a livré à Poudlard et qu'on l'a cloîtré comme prisonnier de guerre ; un genou relevé et l’autre affalé à terre, à chercher son souffle à travers les sifflements de ses côtes douloureuses, quand quelque chose l’agite.

Ça approche, sensation aisément reconnaissable car familière : ce sont les palpitations d’un second cœur juste à côté du sien. C’est presque bouleversant. Il a progressivement perdu l’habitude de le sentir de loin, donc de sentir tout court, séparation oblige, et lorsqu’il resurgit Draco n’est pas prêt. Frôle le malaise, serre les dents. Des bruits de pas s’ajoutent au reste, puis se dessine la silhouette qu’il s’attendait à reconnaître. Blaise. Il traine dans son sillage, dans son aura, une armada d’émotions négatives tel un nuage lourd de frustration et d’amertume, saupoudré d’une satisfaction malsaine. « On t’a transformé en une jolie œuvre d’art. » Les lèvres de Malfoy frémissent et il souffle sur sa frange pour l'écarter, arborant ses plaies de guerre comme si le dégoût ne le rongeait pas de la plus écœurante des façons. « Je sais pas ce que je préfère. Te voir derrière les barreaux ou complètement défiguré. » « Satisfait ? » qu'il susurre en retour, s'obligeant à rester stoïque alors qu'une double dose de colère malmène sa maîtrise. Il ne bouge pas, de peur de s'effondrer misérablement s'il se lève sur ses deux jambes. Mais de son pouce et de son index il encadre ses joues et son menton, sur lesquels traîne un duvet souple de barbe blonde seulement visible lorsque contrastée par des écchymoses, et frotte légèrement, l'air pensif. « Je comprends soudain mieux ton plaidoyer de l'époque — tu sais, la guerre est jouée d'avance, c'est le camp gagnant, ils ont de véritables valeurs... » Il s'interrompt, mine un air confus. « Hm non, non en fait, ça m'échappe toujours autant. Ce que je vois par contre, c'est combien j'avais raison. » Il prend appui sur une main ancrée au sol et s'arrache à la pierre pour se relever, quitte à tanguer, pour le seul plaisir de le dominer de sa hauteur et de tout son mépris de friennemy brisé. « Ils ont révélé le raté que tu étais réellement. Tes beaux idéaux ? Bullshit. Et visiblement tu n'as jamais eu ta rouquine, tu as aussi perdu Pansy. Pour ma part — » Il écarte les bras, mais plie le torse sous la douleur et l'inconfort de leurs ressentiments mêlés, le mirant en lui adressant un sourire plein de sang. « j'étais plutôt bien sans le sale traître que tu es. » Ses bras retombent, le sourire fond, les commissures plient en sens inverse. « Pourquoi t'es là enfoiré ? » persiffle-t-il agressivement. Parce que la meilleure défense, la seule qu'il connaisse, a toujours été l'attaque. « Je sais ce que je préfère, moi. » ça déborde, ça bout en lui, ça le ronge, ça veut sortir. « C'est avoir vu tes gosses naître et être celui qu'elles cherchent alors que tu n'existes pas pour elles. » Il nargue, mais sans ébauche de sourire, sans amusement narquois, parce que ça ne le fait pas rire, non. S'il en avait la force il le prendrait à la gorge, s'il avait une baguette, il éclaterait sa face de rat contre un mur et lui hurlerait qu'il foire tout. Il y a des traces de déception dans son agitation, les non-dits du désabusement derrière le dégoût agacé. « Tu les as vues, tes filles, Zabini ? » qu'il murmure. « TU LES AS VUES ? » qu'il hurle, avec l'impression atroce de se déchirer quelque chose. Il y avait une tempête sous ses côtes, un orage qui n'attendait que d'exploser, une tension accumulée depuis une éternité, tues de force par la promesse faite à Pansy. Mais le secret a volé en éclat et il ne reste qu'un goût âcre et une acidité qui ne demande qu'à être dégueulée. « Ladies and gentlemen, Blaise. Brave auto-proclamé, héros douteux, pas assez valeureux en tout cas pour assumer ses conneries, quelle ironie. » Et il devrait se tenir à carreau, son sort n'est pas encore fixé, un rien pourrait tout faire basculer dans le négatif, le rouge, et il n'a physiquement aucune chance de tenir la route, mais —
Il cède. Ses mains trouvent à travers les barreaux le col de son homologue, de son vieil ami, s'y agrippent alors même qu'il se rend vulnérable à la prise qui l'enserre douloureusement en retour. « Jubile tant que ça dure et fais ton possible pour qu'on ne me sorte pas d'ici », prévient-il, « parce que je reprendrai des forces rien que pour toi. Baguette au poing je te ferai ramper aux pieds de Pansy. You can fuck with me, Zab — but not with her. » Parce que des coups bas ils s'en font, plus souvent que rarement, dynamique étrange, sans doute un peu malsaine, mais bien à eux. Parce qu'ils peuvent se haïr de toute leur force brute mais tout reconstruire, tout traverser, tout vaincre. Et parce qu'il y a un manque lancinant, là, sous la surface ; qu'ils n'auront de cesse de se chercher jusqu'à ce que d'une manière ou d'une autre leurs palpitants s'agitent en symbiose. Mais parce que que certains paramètres sont des écueils qui font péricliter ce cycle sans fin qui les déchire puis les réconcilie, les lie, et que le plus capital de tous a toujours été Pansy.


Dernière édition par Draco Malfoy le Dim 25 Sep 2016 - 16:52, édité 3 fois
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Sa mâchoire se contracte, il met tout l’effort du monde pour ignorer ce cœur-jumeau battre, cette chaleur qui se dégage, ce sang vicié qui coule dans les veines de Malfoy. Il ignore la bulle de soulagement qui grossit au profit de la rage jamais assouvie. Il ignore les palpitations et la précipitation de son propre cœur, garde le dos bien droit en fixant cet ami devenu ennemi.

« Je comprends soudain mieux ton plaidoyer de l'époque — tu sais, la guerre est jouée d'avance, c'est le camp gagnant, ils ont de véritables valeurs... » Quelque chose jubile en lui, anticipant la verve acide d’un Malfoy qui a autant de rancune que lui a de haine. « Hm non, non en fait, ça m'échappe toujours autant. Ce que je vois par contre, c'est combien j'avais raison. » Malfoy est debout, maintenant, finalement pas si amoché qu’il n’y paraît. Probablement juste la gueule fracassée mais le reste doit être en bon état. Good. « Ils ont révélé le raté que tu étais réellement. Tes beaux idéaux ? Bullshit. Et visiblement tu n'as jamais eu ta rouquine, tu as aussi perdu Pansy. Pour ma part — » Il l’interrompt aussi à la mention de Pansy : « Je n’ai jamais perdu Pansy. Simplement parce que je ne l’ai jamais eu. » Contrairement à toi, Draco. « J'étais plutôt bien sans le sale traître que tu es. » Parce que t’as toujours été au milieu. Parce qu’il a transformé l’amour qu’il nourrissait pour Pansy en poison, parce qu’il a transformé quelque chose de bien en mal, parce qu’elle a toujours choisi Draco et pas lui. « Pourquoi t'es là enfoiré ? » Il hausse les épaules, a même un moment de faiblesse en détournant les yeux quelques secondes avant de les reporter sur Malfoy. « J’étais curieux. Je voulais voir de mes yeux ce qu’ils avaient fait de toi. » Pour voir si quelque chose en vaut la peine, de lui. D’eux. Pour voir s’ils peuvent se sauver, de cette gangrène rageuse, de cette haine maladive qui boue en lui. Parce qu’ils ont beau se haïr, ce foutu lien les réunit toujours malgré eux. C’est comme une boucle sans fin, une malédiction interminable, une foutue ironie pour eux qui n’hésiteraient pas à la moindre occasion de se trancher la gorge.

Et puis Malfoy finit par lui asséner le premier coup, les mots ont un effet beaucoup plus percutant, lui coupant sa respiration l’espace d’une fraction de seconde. « Je sais ce que je préfère, moi. » S’il était prêt à tout encaisser, il ne s’était pas paré à encaisser ça. « C'est avoir vu tes gosses naître et être celui qu'elles cherchent alors que tu n'existes pas pour elles. »

Tu n’existes pas pour elles.
Tu n’existes pas pour elles.
Tu n’existes pas pour elles.

Et la vérité est encore plus dure. Il a l’impression qu’un immeuble lui est tombé dessus. Il a l’impression qu’on lui a arraché la chair pour la faire bouillir et remettre sur son amas d’ossements, pour le transformer en une carcasse abjecte et ignoble et inutile et profondément fade et sans saveur et incroyablement stupide. Il n’existe pas pour elles.

Il est devenu exactement comme son père.

Juste un nom.

« Tu les as vues, tes filles, Zabini ? » Il aimerait dire oui mais il sait que c’est un mensonge : il n’en a vu qu’une seule. Qu’une seule. You’re a pathetic piece of shit. « TU LES AS VUES ? » Hurle Malfoy, sortant sans le vouloir Blaise de sa léthargie, annihilant l’auto-apitoiement dans lequel il était tombé quelques secondes plus tôt.

Il emmerde le monde.

Il emmerde aussi l’humanité. L’avenir. Les mangemorts. Les parents irresponsables. Les beaux-pères prédateurs sexuels. Les gamins désabusés. Les mots accusateurs. Les fils des putes snobs. La vérité. Le mensonge. La trouille. La mort. L’inconnu.

Il emmerde Draco Malfoy et tout ce qu’il représente. Cette présence dans un moment pareil, cette impression de tout posséder, alors que lui, ne possède rien, qu’il n’est plus rien, qu’il n’existe pas pour elles – putain qu’il a envie de continuer le travail sur son visage, le réduire à néant, le détruire, tout détruire, pour ne plus jamais entendre ses mots. Mais c’est trop tard, ils tournent quand même en boucle dans sa tête.

Tu n’existes pas pour elles.

« Ladies and gentlemen, Blaise. Brave auto-proclamé, héros douteux, pas assez valeureux en tout cas pour assumer ses conneries, quelle ironie. » Il grogne, les doigts pâles s’agrippent à son col et il saisit immédiatement son poignet qu’il enserre. « Jubile tant que ça dure et fais ton possible pour qu'on ne me sorte pas d'ici parce que je reprendrai des forces rien que pour toi. Baguette au poing je te ferai ramper aux pieds de Pansy. You can fuck with me, Zab — but not with her. » Il continue de serrer son poignet, la rage dans ses yeux, la haine dans son cœur. « Ça m’étonne même pas que tu la protèges autant, après tout, entre nids à maladies, vous vous comprenez, non ? » Parce que Pansy a toujours été le sujet fâcheux, parce que Blaise a toujours été jaloux. De cette jalousie alimentée pendant des années, scellée quelque part pour ne pas envenimer les choses et qui a finalement tout détruit quand les choses sont devenues difficiles. Crac. Sous sa poigne, le poignet se brise. Son autre main s’enroule immédiatement autour du cou de Malfoy, qu’il enserre mais pas au point de lui prendre la vie, non, pas tant qu’il aura craché sa merde. « J’ai jamais voulu de mômes. J’ai jamais voulu d’elles. Tu peux t’en occuper, j’en ai rien à foutre. » Crac. Il ignore si le bruit vient de nouveau du poignet ou de quelque chose à l’intérieur, quelque chose qui crie à l’agonie, quelque chose qui pointe l’absurdité de ses mots en contradiction avec ses émotions. Putain. Il ajoute plus de pression sur le cou, parce que Blaise est exactement ce qu’on dit de lui : une pourriture capable d’achever un homme déjà à terre. Parce qu’il est ignoble, capable de trahir ses proches, capable d’insulter son premier amour, capable de tourner le dos à ses enfants… sans même un battement de cils. « Your mother shoulda swallowed you. » Parce que Blaise est le confident de Draco depuis qu’ils sont petits et qu’il sait où frapper pour toucher juste.

Il était venu parce que…
Parce qu’il en avait marre de penser qu’en guise d’amie, son ombre suffit.
Parce que le dépit d’être seul flingue complètement ses pensées et annihile tout bon sens. Parce qu'il n'est plus rien et qu'il n'existe pas, pour elles, pour personne.

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Il crache sur l'insurrection, sur eux deux, tout. Elans de rage, élans de haine, coeur constellé d'éclats de rancœur, troué de toutes parts, comme un vulgaire condiment attaqué et transpercé par la vermine. C'est Blaise, la vermine. Sa présence, le poison. Ou peut-être sa trop longue absence, la trahison ? Voilà des mois, années, des lustres que l'étau se resserre autour d'eux, guerre meurtrière qui ruine et qui brise et qui malmène ; mais les obus et les sorts offensifs ne sont que la partie émergée d'un iceberg masquant bien d'autres séquelles. Des plaies profondes, purulentes, qui entre eux prennent des proportions immondes. Perdre Blaise est comme une mutilation ; et il n'en finit pas de maudire le rituel, Draco. Il voudrait stopper à mains nues les battements qui résonnent dans la poitrine de ce faux-frères, pour annihiler leur répercussion fantôme au creux de sa propre cage thoracique, achever le calvaire.

Ses lèvres déciment, déversent leur bile, acidifient les stigmates d'un passé encore à vif, de fautes qui définissent le chaos qui constitue leur existence. Et en face, Zabini répond avec la même hargne, agrippe son poignet et son cou d'un prise vicieuse, fait claquer son bras contre un barreau et clac. L'articulation morfle, fléchit, les phalanges qui la prolongent perdent leur prise, privées de force, la seconde main reste accrochée mais mollement, et Malfoy encaisse le coup avec un grondement de fureur étouffée et de douleur mêlée. ça se répercute le long de son bras, désagréablement, ça l'oblige à serrer les dents. « J’ai jamais voulu de mômes. J’ai jamais voulu d’elles. Tu peux t’en occuper, j’en ai rien à foutre », crache l'autre après l'avoir réduit au silence. Les poings lumineux qui dansent devant ses yeux se tâchent de rouge. Rouge courroux rouge frénésie rouge démesure, et quand il crache « Your mother shoulda swallowed you », Malfoy cale son pied et son genou contre le barreau en guise d'appui, en use en guise d'essor. Sa main toujours en place sur le col se resserre brusquement pour pousser puis tirer en un mouvement sec et rapide — la tête de Blaise fait une brève embardée, restreinte par le tonus de sa nuque crispée, avant d'être ramenée en travers des barreaux de métal qui retentissent sourdement lorsque le front les percute. Une fois, deux fois pour sonner, désarçonner, forcer la main qui l'étrangle à faillir. Draco trébuche de deux pas en arrière, le souffle court. Le sang rugissant à ses oreilles étouffe les exclamations du gardien du jour, qui d'un timbre railleur les prie de bien vouloir s'entretuer pour débarrasser la résistance de leurs cas.

Et ils sont deux imbéciles esseulés dans une marée d'ennemis, serpents paumés déterminés à s'entretuer alors qu'une fois l'un tombé, l'autre n'aura plus grand-chose à quoi se raccrocher.

Mais Draco ne peut pas penser clairement, il ne peut pas. Pas quand les blasphèmes de Zabini se répercutent en lui en un écho inacceptable, tiraillant et blessant, bafouant ce qu'il aurait dû chérir et estimer précieux.

Je n’ai jamais perdu Pansy // je ne l’ai jamais eu ? Foutaises, foutaises. « Cesse de débiter des conneries plus conséquentes que le cimetière d'hommes de ta mère », harangue-t-il. « Peut-être qu'elle y a enterré ton paternel pour qu'il n'ait pas à voir le déchet qu'il a produit en te donnant la vie ? Ou peut-être qu'elle l'a laissé vivre et qu'il est une ordure de ta trempe. Qu'il n'a jamais voulu de toi », singe-t-il, en s'étouffant à moitié sur les mots, les joues empourprées par le manque d'oxygène, les poumons sifflants, les yeux fous. « Qu'il n'en avait rien à foutre de toi, des désaxés qui défilaient dans ta chienne de vie, et dans le lit de ta chienne de mère. » Il y a une pensée saugrenue qui lui traverse l'esprit, la certitude que Mrs Zabini, si elle était présente, lui arracherait les entrailles et le laisserait crever éventré ; les conserverait pour y lire à l'occasion de sombres présages ou exercer sa magie terrifiante. C'est vite balayé. Les souvenirs, le respect, tout est soufflé par l'irritation qui tonne en lui. « Tu n'as jamais— eu Pansy ? » Sa voix est de plus en plus hachée, entrecoupée, d'avoir trop tiré sur la corde et il vacille, s'appuie sur un barreau, sur le côté de sa cage, pour ne pas chanceler. Sa tempe fiévreuse se cale contre le métal froid qui rafraichit vaguement la tourmente de ses pensées, et il rit. Un rire amer, un rire jaune, un rire écœuré. « C'est l'excuse qui te tient chaud la nuit ? » La tête lui tourne tellement qu'il en a la nausée, les mots s'emmêlent, à moitié mangés. « T'as encore 15 ans, tu séduis les filles et tu t'en laves les mains ? Sois-en fier alors. Dis-le haut et fort, j'ai brisé le cœur de ma plus proche amie, j'ai l'ai mis en pièce pour me prouver que j'étais un homme ou peu importe ton excuse. T'as l'air encore plus minable quand t'essayes de minimiser. » Les piètres illusions dont il se berce ne peuvent pas suffire, pas après les larmes et les drames qu'il a provoqués, pas après tout ce que Draco a dû vivre à sa place, pas après Pansy dans un bain de sang sur le tapis de son salon, à frôler la mort pour mettre au monde non pas une mais deux gamines dont Blaise a le cran, le culot de se foutre. Il ferme les paupières, fort, et sa voix n'est plus la moitié d'un cri, mais un murmure oppressé. « Je voudrais te léguer le souvenir de Violet littéralement bleue, à peine née et déjà à moitié morte. Que tu la regardes suffoquer, que tu te voies briller par ton absence. Et ensuite, j'aimerais que tu me regardes en face, comme le moins que rien que tu es, pour me redire à quel point tu t'en fous. »
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HERO • we saved the world
Blaise Zabini
Blaise Zabini
‹ inscription : 29/08/2016
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‹ crédits : BALACLAVA.
‹ dialogues : #brown.
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‹ liens utiles :
‹ âge : 24 (né le 04/11/1979)
‹ occupation : fugitif.
‹ maison : serpentard.
‹ scolarité : 1991 et 1997.
‹ baguette : mesure vingt-cinq centimètres, en bois de pin, avec un poil de rougarou en son cœur.
‹ gallions (ʛ) : 3284
‹ patronus : corbeau
‹ épouvantard : une petite boîte en bois, je suis claustrophobe.
‹ risèd : moi-même, avec du succès dans mon métier, devenant enfin quelqu'un.
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Il suffirait d’un rien pour qu’il tue Draco, là, dans cette cage. Il suffirait d’un rien pour qu’il lui prenne la vie, aussi vite qu’il a balancé les cendres de leur amitié dans le néant.

Il a juste à serrer, serrer, serrer et mettre un terme à cette voix qui l’accuse dans sa propre tête. Mettre un terme à cette misère, à cet apitoiement dérisoire depuis qu’il a tout balancé, de ce qu’ils étaient, de ce qu’ils allaient devenir côte à côte et de ce qu’ils sont devenus loin l’un de l’autre.

T’en es capable, Blaise ? Est-ce que t’es aussi pourri qu’on le dit ? T’as les couilles de buter ton frère de cœur ? Pourquoi t’es là ? Pourquoi t’es venu ? Pourquoi tu restes ?

Frère de cœur, ça le faisait rire quand sa mère soulignait leur complicité, il n'était plus Blaise mais il était une moitié de Draco et Blaise. À quel point ils étaient déjà frères avant même de commettre ce foutu rituel qui les a véritablement et éternellement transformés en frères de cœur tombés dans le faux maladif, dans un entre-deux acide de leur idiosyncrasie satirique. C’est cyclothymique, leur lien est trop incohérent, c’est tout un va te faire, enfoiré qui cache des non-dits et un sale problème de communication. Les insultes qui tombent juste, toujours juste, parce qu’ils se connaissent tellement – tellement qu’ils sont capables du pire coup pour se mettre à terre, suffisamment pour avoir du mal à se relever. And now you know true friends stab you in the front.

Parce qu’il pourrait.
…L’étrangler et en finir.
Mais il a peur.

Parce qu’il est une sale bête, une vermine des égouts, un produit de la guerre devenu aussi putride et pourri que les mangemorts mais Blaise a peur. Parce que c’est pas une question de bien ou de mal, c’est une question de cœur, parce que son propre cœur n’y survivrait pas. Et parce qu’il a pas envie. Parce que Draco est pourri, Draco est foutu, Draco est comme lui mais Draco a toujours été là, pour lui, avant quand ils étaient décents et n’avaient pas la rancune pour les rendre haineux.

Son moment d’égarement, de conscience qui l’assassine, il le paye par quelques coups de sa propre tête sur les barreaux. Des coups violents qui le font lâcher sa prise sur le cou, là, où il avait senti la vie si chère d’un ami si loin. « Cesse de débiter des conneries plus conséquentes que le cimetière d'hommes de ta mère. Peut-être qu'elle y a enterré ton paternel pour qu'il n'ait pas à voir le déchet qu'il a produit en te donnant la vie ? Ou peut-être qu'elle l'a laissé vivre et qu'il est une ordure de ta trempe. Qu'il n'a jamais voulu de toi. Qu'il n'en avait rien à foutre de toi, des désaxés qui défilaient dans ta chienne de vie, et dans le lit de ta chienne de mère. » Pendant la diatribe acide, Blaise regrette de ne pas avoir appuyé un peu plus fort. Mais il rit, il rit tellement les insultes sur son géniteur lui passent au dessus – ah, bientôt vingt-quatre ans à se ruminer les questions sans réponses, ça lui a foutu une immunité presque malsaine. Mais sa mère, c’est précieux, c’est quelque chose qui le pousse à s’accrocher aux barreaux, le plus près possible de Draco parce que sa mère… parce qu’il pourrait crever pour elle. Mais il a lancé les hostilités sur les mamans le premier, il en est conscient. « Au moins, ma mère n’est pas invalide. Je suis sûr que la tienne ne souhaite que ça, qu’on abrège ses souffrances, qu’on l’achève devant son petit-fils même, réunion de famille, tiens ! Je peux même m’en charger, pauvre con, envoyer sa tête à ton vieux con de père qui lèche tous les orifices de Voldemort ! » Il a fait des choses, dit des choses, qu’il regrette, qu’il regrettera toute sa vie mais tant pis, il aura toute une vie pour porter la culpabilité de ses mots. Pour panser les plaies et demander pardon. « Qui es-tu pour me faire la morale, alors que t’as fait un bâtard à cette pute de Greengrass ? Et après, quand t’as pris un ticket pour attendre ton tour et pouvoir sauter cette salope de Susanna ? »

Ça lui prend tellement à la gorge, toute cette rancune, cette colère sourde qui le fait dire des choses qui lui coûterait des claques de la part de sa mère si elle était présente. Elle aurait honte, de ce qu’il est devenu. Son géniteur disparaîtrait également, s’il le voyait, là, il aurait honte aussi. Sa sœur et son frère cracheraient à ses pieds. Ses filles… « Tu n'as jamais— eu Pansy ? » Malfoy s’accroche aux barreaux mais c’est Blaise qui s’en éloigne, les mains plaquées à ses tempes, l’envie pressante de coller ses poings dans le mur le plus proche – ou la face de Malfoy. « T'as encore 15 ans, tu séduis les filles et tu t'en laves les mains ? Sois-en fier alors. Dis-le haut et fort, j'ai brisé le cœur de ma plus proche amie, j'ai l'ai mis en pièce pour me prouver que j'étais un homme ou peu importe ton excuse. T'as l'air encore plus minable quand t'essayes de minimiser. » Ça revient à Pansy. Toujours Pansy. Il se rappelle leurs jeunes années à Poudlard, toutes les nuits qu’il a passées à se demander où elle était, si elle était avec Malfoy, dans son lit, sur ses genoux, contre ses lèvres. Masochisme qu’il s’infligeait tous les jours, tellement la jalousie le consumait, consumait, consumait silencieusement parce qu’il n’avait pas les couilles pour s’interposer entre Pansy et Draco. « Je voudrais te léguer le souvenir de Violet littéralement bleue, à peine née et déjà à moitié morte. Que tu la regardes suffoquer, que tu te voies briller par ton absence. Et ensuite, j'aimerais que tu me regardes en face, comme le moins que rien que tu es, pour me redire à quel point tu t'en fous. » Il a envie de protester, de dire qu’il aurait été présent dans d’autres circonstances, parce qu’il ne savait pas, pour Pansy, pour les filles, parce qu’on l’avait tenu à l’écart et on avait nourri sa rancune. Parce qu'il a vu, Violet, littéralement bleue pendant que Frank détaillait de façon précise sa mort. Devant lui. « Tu sais rien… tu sais pas, bordel ! Tu sais absolument rien, Pansy… Je l’aimais putain – je l’aime, je l’ai aimée quand j’étais gosse ! hurle-t-il à son tour, incapable de rendre ses paroles cohérente, le désarroi le fait cracher cette logorrhée de choses qu’il a gardées pour lui depuis douze ans. Je l’ai aimée quand elle m'a demandé de me dégager parce que j’avais pris la place près de la fenêtre dans le Poudlard Express. Je l’aimais bordel, je l’aimais avec ses défauts, avec ses complexes, je l’ai aimée dès le premier jour, depuis que je suis petit, il a envie de révéler ce secret, des choses qu'il n'avait même jamais dit à Pansy, il ignore même s'il parle du passé ou du présent, j’étais fier d’être son ami, fier de pouvoir compter sur elle mais elle ne voyait que toi, connard, que toi. Même quand j'étais avec elle, j'étais son deuxième choix et j'étais ton faire-valoir. Et le pire ? Tu sais c’est quoi le pire ? C’est que ça n’a pas changé, elle te choisira toujours en premier. » Peut-être qu’il n’y a pas de véritable choix à faire, peut-être que ce n’est pas l’un ou l’autre mais les deux ensemble. Mais il est incapable de produire des pensées claires, incapable de calmer sa colère, incapable de mettre son ressentiment de côté. Il en veut à Pansy, à Draco, à tout le monde. Et il en veut surtout à lui-même.

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PRISONERS • bloodstains on the carpet
Draco Malfoy
Draco Malfoy
‹ inscription : 13/09/2013
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‹ dialogues : seagreen.
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‹ liens utiles : draco malfoy w/ lucky blue smith ; ginevra weasley w/ holland roden ; calixe davis w/ audreyana michelle ; uc w/ uc ; indiana alderton w/ nicola peltz ; heath ravka w/ im jaebum ; even li w/ jeon jungkook ; jelena kuodzevikiute w/ ariana grande.

‹ âge : 23 yo (05.06.80).
‹ occupation : ancien langue de plomb (spécialisé dans les expérimentations magiques) ; fugitif et informateur de la RDP entre le 26.05.03 et le 08.12.03 ; condamné à 22 ans à Azkaban pour terrorisme, au terme d'une assignation à résidence et d'un procès bâclé, tenu à huis-clos.
‹ maison : Slytherin — “ you need a little bit of insanity to do great things ”.
‹ scolarité : entre 1991 et 1997.
‹ baguette : un emprunt, depuis qu'il est en fuite. elle n'est que temporaire et il ne souhaite pas s'y intéresser ou s'y attacher, puisque la compatibilité est manquante.
‹ gallions (ʛ) : 14091
‹ réputation : sale mangemort, assassin méritant de croupir à vie en prison pour expier ses crimes et ceux de ses ancètres.
‹ particularité : il est occlumens depuis ses 16 ans.
‹ faits : Famille.
Narcissa (mère) en convalescence. sortie de son silence depuis peu pour réfuter l'annonce de son décès ; reconnue martyr. lutte pour que le jugement de son fils soit révisé.
Lucius (père) mort durant la tempête du 03.03.2004.
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Spoiler:

‹ résidence : emprisonné à Azkaban depuis le 06.01.04. en fuite depuis le 08.05.04.
‹ patronus : inexistant.
‹ épouvantard : l'éxécution de juillet 02, ses proches en guise de victimes: leurs regards vidés par l'Imperium, la baguette de Draco dressée, les étincelles vertes des AK et leurs cadavres empilés comme de vulgaires déchets.
‹ risèd : un portrait de famille idéal, utopique.
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Blaco

Cut me open and tell me what's inside. Diagnose me cause I can't keep wondering why, and no it's not a phase cause it happens all the time. Start over, check again, now tell me what you find, cause I'm going out of frequency.
8 août au ... & BLACO


Ses lèvres s'ourlent de haine tandis que Blaise déverse son venin à son tour, frappant fort, frappant bas. Qu'il crache sur Lucius est une chose, mais sur l'état de Narcissa — sur la mort qu'elle a frôlée, non. C'est sans doute ce qui refroidi l'esprit échauffé de Draco, douche glaciale qui lui gèle le sang, et il cesse d'aller et venir comme une bête en cage, de feuler et de batailler, pour simplement regarder cet inconnu outrager ce qu'il a de plus sacré. Il n'insulte pas une tendance, des habitudes, il s'en prend à sa vie et c'est beaucoup plus que ce que Draco peut accepter, plus qu'il ne peut envisager de digérer un jour au nom de leur lien, du passé, d'un potentiel avenir. Zabini a définitivement franchi la limite en parlant de tuer sa mère, en envisageant de l'achever sous les yeux de son fils. ça s'inscrit dans ses pensées en lettres de feu, indélébiles, et il lui souhaite de tout son être de connaître un jour ce calvaire — de perdre un membre, sa superbe, l'enveloppe charnelle qui constitue actuellement tout ce qu'il a de potable, puisque l'intérieur n'est que pourriture. « Amputée, mutilée et à moitié morte, elle aura toujours plus de valeur que tu n'en auras jamais, elle méritera toujours plus de vivre que toi. Bon sang, mais que quelqu'un t'euthanasie, tu as la rage ? » La remarque sur Susanna glisse — il a effacé, gommé les souvenirs positifs qu'il avait d'elle, usé de magie pour les étouffer et ne garder que la trahison et la rancune —, celle sur Astoria le fait tiquer, et il ne sait pas exactement où il trouve la force de ne pas se jeter en avant pour tenter de fracasser définitivement ce crâne tout juste bon à contenir des abominations, mais il y parvient. Il serre les dents si fort qu'il craint un fugace instant de se les briser, et de nouveau les barreaux l'horripilent, le limitent, mais lui confèrent un appui nécessaire, parce que son corps cède là il le voudrait fort. De nouveau ils se focalisent sur Pansy, sur Violet, et Draco a sur la langue un goût de bile, de ce suprême mépris qu'il manifeste pour sa chair et son sang. ça le dépasse, ça l'insupporte, c'est contraire à ses croyances les plus profondes : rien ne compte plus que la famille et Zabini ne mérite pas d'en avoir une.

Crève seul, voudrait-il lui souhaiter, cordialement, comme on paraphe une lettre, une fin, avant de lui ordonner de dégager de sa vue ; mais c'est l'instant que choisit Zabini pour exploser. « Tu sais rien… tu sais pas, bordel ! Tu sais absolument rien, Pansy… Je l’aimais putain – je l’aime, je l’ai aimée quand j’étais gosse ! » Il ne réagit pas immédiatement, le dévisage seulement comme s'il le voyait pour la première fois, l'air de dire what the hell are you talking about, loser ? Et la surprise encaissée il souhaite brièvement l'envoyer se faire voir, parce que le temps, l'histoire a montré qu'être aimé de lui n'est définitivement pas un cadeau. Mais la suite lui cloue le bec, parce que Zabini lui conte une histoire qu'il ne connaît pas, un pan de leur vie qu'il n'a jamais ni su ni vu.

Et il ne peut pas le traiter d'affabulateur, il ne peut pas ; il ne peut pas rire et dédaigner, comme le ferait n'importe qui d'autre en prétendant qu'à l'époque elle n'était pas même belle, moins encore agréable — il ne peut pas parce que ce serait le plus odieux des mensonges. Parce qu'il n'a jamais vraiment compris, Draco, ce que Potter trouvait à son rat de bibliothèque aux dents démesurées et à la tignasse improbable, tout en se permettant de dénigrer Pansy, Pansy qui n'était certainement pas un idéal au premier regard mais qui était tellement plus que ça. She’s beauty, she’s grace, she’ll punch you in the face. Il n'a jamais pu la voir d'un oeil détaché, critique, parce qu'elle a toujours été dans sa vie, âme-sœur, parce qu'elle était son tout, de son faciès à son caractère, parce qu'elle était sa reine, parce qu'elle était sienne, et parce que bien après qu'on la lui ait découpée, recréée, c'est cette image d'elle qu'il a préféré conserver : l'originale, la véritable. He's seen the best of her, the worst of her, and he chooses both.

Alors il peut croire Blaise, Draco, quand il se laisse aller à un cri du cœur comme on se couperait les veines, comme si toutes les vérités se résumaient à ça. Il peut croire qu'il soit tombé sous le charme de cette langue acide, de cet esprit affuté, de ce regard pétillant de malice, des montagnes de complexes irréalistes masqués derrière ses airs hautains. « Même quand j'étais avec elle, j'étais son deuxième choix et j'étais ton faire-valoir. Et le pire ? Tu sais c’est quoi le pire ? C’est que ça n’a pas changé, elle te choisira toujours en premier. » « Parce que Pansy fucking Parkinson se rabat sur du second choix ? » qu'il demande d'une voix placide, tranchant avec les horreurs qu'ils se sont balancées à corps et à cris. « Pansy Parkinson accorde l'amitié de ses cuisses au premier venu, par dépit ? » Et c'est un non. C'est un non en lettres majuscules mais ce n'est pas à lui de l'affirmer, de défendre cette certitude, même s'il voudrait faire rentrer à coup de sorts dans ce crâne dur que c'est définitivement un non. Toute cette histoire a comme un mauvais goût de déjà vu ; il se revoit face à Greg, tant de fois, à encaisser toute la colère accumulée pour les années passées à l'utiliser, l'abuser, comme un sous-fifre, un outil de moins de valeur que lui-même. Et il a assumé ses erreurs, Draco, il apprend à se comporter autrement pour ne pas le perdre, mais écoper du même type de reproches de la part d'une moitié de lui, c'est encore autre chose.

Il est à cours de mots, entre incrédulité et perplexité et outrage, et il jure à voix basse parce qu'il n'est pas doué pour— pour rassurer ? « Tu n'as jamais été mon faire-valoir, Zabini. Tu ne l'as jamais été. » Il ne peut que marteler les mots, ne connait même pas d'argument, car comment défend-on des évidences ? On peut douter de beaucoup, douter de la décence de son attitude vis-à-vis de Crabbe (et il le portera jusqu'à la tombe), mais certaines choses ne peuvent pas être remises en question. Malgré les écueils, malgré l'éloignement, malgré les fautes impardonnables et les torts causés, malgré les blessures, malgré tout, on ne peut pas plus douter de Zabini et Malfoy que de Pansy et Malfoy, ou Nott et Malfoy. Ce serait aussi fou que prétendre qu'il ne donnerait pas sa vie pour ses parents, son enfant, pour Aramis, pour Nyssandra, pour— pour ses proches, pour ceux qu'il ne pourrait jamais souffrir qu'on lui arrache. « Damn, I don't even know— I don't know what to say, I had no idea. » Et il n'y a pas de pitié, seulement de la frustration, beaucoup, mais il ne demande pas pourquoi il n'a rien dit auparavant. Il fourrage encore ses cheveux blonds, ouvre la bouche la referme, cherche ses mots, le claquet rabattu pour la première fois depuis... depuis longtemps. « Mais tu n'es définitivement pas— tu n'étais pas ça, c'est impossible sombre idiot, tu es... Tu n'étais pas plus ou moins que moi, tu étais moi et j'étais toi et tous les trois on. On formait quelque chose, un était un tout, right ? Je ne sais pas, putain, pourquoi tu me forces à le dire, pourquoi ça ne te semble pas évident ? » Il s'emporte vaguement, insulté, blessé, parce que cette plaie purulente s'est infestée entre eux sans même qu'il ne le sache. Un mal de tête infernal l'élance, les pensées ne sont pas claires. « J'crois même pas en un amour unique, définitif, exclusif, irremplaçable. Je ressentirai toujours quelque chose de spécial pour Pan et vice versa, j'espère, mais on fera nos vies, elle s'attachera à un autre homme, est-ce que tu— est-ce que tu as seulement pensé au fait que cet autre homme, pendant un temps, ça a bel et bien été toi ? Parce que la douleur que tu lui as infligée en partant, Zabini, cette douleur-là, elle ne mentait pas. Bon sang, elle t'est retombé dans les bras le soir même ou tu es réapparu ! » Sa nuque se relaxe vers l'arrière, son regard paumé s'égare un instant sur le plafond, comme s'il y a cherchait les mots justes, et puis ses épaules s'affaissent. « Ecoute, dégage tu veux ? » Il ne le regarde pas, il ne peut pas. Faire-valoir, ça lui tourne en boucle dans les pensées et ça le heurte à chaque fois. « Que de telles conneries te polluent l'esprit depuis des lustres, ça me sidère, mais je peux comprendre. » Non, non il ne comprend pas, parce que c'est trop faux, parce que ça ternit et que ça salit tout, il ne peut pas comprendre. « Mais même si une part de moi voudrait te les sortir violemment de la tête jusqu'à ce que tu oublies y avoir même cru— même si tu t'intoxiques avec des aberrations et que ça me rend littéralement dingue, que tu puisses penser... Peu importe. Peu importe, putain, tu viens de parler d'égorger ma mère alors juste— juste, dégage. » La main qu'il se passe sur le visage tremble, les nerfs lâchent. Il ne peut pas le voir, il ne peut pas lui parler clairement, c'est juste trop.
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