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sujet; die Mutter, die mich nie geboren - maman

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???
hab ich heute Nacht geschworen ich werd ihr eine Krankheit schenken und sie danach im Fluss versenken In ihren Lungen wohnt ein Aal auf meiner Stirn ein Muttermal entferne es mit Messers Kuss auch wenn ich daran sterben muss
Comme tous les enfants, tu as aimé chanter. Quand tu étais tout petit, tu chantais à tue-tête, sans te préoccuper de si c’était juste ou non. Parfois même, c’était à celui qui chanterait le plus faux, avec maman. Ça cassait les oreilles de papa, jusqu’à ce qu’il s’y mette aussi, parce que vous saviez à quelle chanson kitsch il ne pouvait résister. C’était toujours lui qui se mettait à se dandiner le premier ; et les clients de son salon rebroussaient chemin, en se demandant sur quelle famille de fous ils étaient tombés.
Quelle famille de fous.

Et puis, comme tous les enfants qui ont un peu grandis, tu as détesté chanter. Parce qu’à l’école, personne ne connaissait les chansons exclusivement connus des Heidelberg. Et que quand il s’agissait de réciter l’hymne sorcier, et que pour t’amuser, tu le chantais faux, tu finissais puni dans un coin. Il n’y a que les fous qui ont de l’humour.
Alors tu as arrêté de chanter faux. Jusqu’à ce que ta voix mue et que tu chantes faux même sans le vouloir et qu’on te jugeait du coin de l’oeil en haussant un peu la voix pour couvrir la tienne.
Alors tu as arrêté de chanter. Papa et maman ont un peu continué.
Maman continuait de chanter quand vous étiez en fuite ; pour te rassurer ou se donner à elle-même du courage. Tu t’es remis à chanter, très rarement, à Paris, tout bas et tout petit, pour te redonner du courage.

Et ça te demande présentement beaucoup de courage pour chanter avec cette mère qui ne te reconnaît plus. Oh, tu y as cru pourtant, à la fin de la chanson, à cause du regard qu’elle a posé sur toi. T’y as cru, le temps d’une seconde, qu’elle allait se souvenir, grâce à cette comptine.
Mais non ; rien ne s’allume, comme le feu qu’elle échoue à faire éclore par magie.
Tu la regardes faire à la façon moldue, intrigué. Déjà tout à l’heure, elle n’avait pas eu l’air de savoir en quoi consistait l’usage de ta baguette.
Commençons par ça, alors, histoire de ne pas avoir à commencer par « salut, je suis ton fils unique lol ». Tu t’accroupis en face d’elle, le feu reflétant la même couleur sur vos deux visages.

« Disons que c’est pas si facile. » Tu sors la baguette de ta manche, fais jaillir une petite gerbe d’eau qui éteint le feu. « Il faut aussi que tu saches qu’ici, on fait de la magie. » tu rallumes le feu, t’appliquant à bien formuler tes sortilèges. « Grâce à ça. » Tu lui tends ta baguette. « Tu devais en avoir une aussi, certainement ; mais c’est pas très grave, ça se rachète. » C’est ce que tu lui avais dit, quand tu avais manqué de briser la tienne en t’en servant comme baguette de batterie. « Ça sert à plein de choses, la magie ; à faire des trucs simples, ou des trucs terribles. » Il s’agirait de ne pas l’effrayer non plus. « Cette forêt, par exemple, elle est magique. » Comment amener ça… Papa était définitivement le plus diplomate de vous trois. « Et le fait que tu ne te rappelles que de ça, ce que tu m’as énuméré, c’est certainement dû à la magie aussi. » Et certainement du fait de sorciers malfaisants, ça ne faisait aucun doute. Tu ne pouvais pas la guérir, mais tu pourrais la venger. « Mais c’est pas très grave, avec la magie, on pourra peut-être faire revenir plus de choses que tu sais… et faire revenir Morrigan. » Ce nom t’arrache la gorge comme une mauvaise quinte de toux. Tout, tu aurais tout donné pour ne pas avoir à faire face à Morrigan. Tu savais pertinemment que, si elle existait, c’était dans le cerveau tout troué de Sasha ; et pourtant, le regard que tu lances autour de toi craint de la voir percer des bosquets.
« Ça fait déjà beaucoup à avaler ; tu as faim ? »
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WIZARD • always the first casuality
Adidja Zabini
Adidja Zabini
‹ disponibilité : always.
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‹ âge : vingt-et-un ans.
‹ occupation : chanteur, compositeur, producteur, étudiant au sawl center (musicomagie).
‹ maison : gryffondor.
‹ scolarité : sept. 1994 - jun. 2002.
‹ baguette : 25,4 cm, crin de licorne, bois de chêne.
‹ gallions (ʛ) : 3074
‹ réputation : (trop) gentil et doux, to be protected at all costs, talentueux, bitchasse, maniéré, cinammon roll too good for this world, too pure.
‹ particularité : un peu de magie sans baguette, héritage de sa mère.
‹ résidence : dans un petit appartement de whitehorn, qu'il utilise aussi comme studio.
‹ patronus : n'a jamais su en faire.
‹ épouvantard : le cadavre de sa soeur jumelle nina.
‹ risèd : sa famille réunie; sa mère fière de lui.
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« Disons que c’est pas si facile. » Ça semble facile, pourtant. Il y a les choses qu'elle sait, et les choses qu'elle n'a pas besoin de questionner: Morrigan lui dit toujours ça quand elle doute.
Mais c'est vrai, aussi, que Morrigan n'est pas là en cet instant précis. Donc peut-êter qu'Arnie n'a pas tort. Elle l'observe sortir une branche de sa manche et éteINDRE SON FEU. “ Hé, qu'est-ce que tu f- Il faut aussi que tu saches qu’ici, on fait de la magie. » Et il rallume le feu.
D'accord.
Aussitôt, son cerveau s'adapte, la magie, d'accord, oui bien sûr, créer du feu, repousser les Épouvantards, invoquer des Patronus, tu sais tout ça, la magie. Elle hoche la tête énergiquement. « Grâce à ça. » Elle prend la baguette, la fait tourner entre ses doigts, hoche toujours la tête d'un air très sérieux et très intelligent, ou du moins l'idée qu'elle se fait d'un visage très sérieux et très intelligent, observant l'outil sous toutes ses coutures. Oui, l'objet est familier, et elle voit bien que ce n'est pas une branche comme les autres, comme celles qui sont en flammes désormais. « Tu devais en avoir une aussi, certainement ; mais c’est pas très grave, ça se rachète. » Arnie lui raconte une histoire plutôt plaisante, la forêt et le reste, et Sasha comprend! Elle comprend vraiment. Il parle clairement, comme le fait Morrigan quand elle oublie (elle oublie toujours, Morrigan lui dit qu'elle est un peu tête-en-l'air, même si Sasha ne comprend pas vraiment ce que ça veut dire, la mesquinerie sur ses lèvres et la tendresse cruelle dans ses yeux) (Morrigan est un peu étrange, parfois), et puis ça fait du sens, tout ça, et ça active des choses dans son cerveau qui lui font penser: oui. Oui, je comprends. Oui, ça, c'est vrai. Oui, c'est la réalité. C'est la vie. Ma vie. Notre vie.

« Et le fait que tu ne te rappelles que de ça, ce que tu m’as énuméré, c’est certainement dû à la magie aussi. »

Elle fronce les sourcils. Il y a quelque chose dans cette phrase qui n'est pas comme les autres.
Elle met ça de côté. Elle hausse les sourcils. Elle est un peu tête-en-l'air, elle oublie parfois des choses, mais Arnie semble dire que c'est plus grave que ça... bah! C'est un petit homme, il ne doit sûrement pas savoir autant de choses que Morrigan. « Mais c’est pas très grave, avec la magie, on pourra peut-être faire revenir plus de choses que tu sais… et faire revenir Morrigan. » La mention du sacro-saint nom la fait se redresser brusquement, elle tapote ses genoux comme le ferait un enfant à qui on vient d'annoncer que le Père Noël arrive en avance cette année, juste pour ses beaux yeux. “ Morrigan, ” répète-t-elle en écho, apparemment ravie, faisant danser le nom dans sa bouche avec amour et tendresse, dévotion et loyauté extrême. Morrigan. Elle est inquiète sans elle. Mais Arnie va l'aider à la chercher, il l'a dit. Elle n'a pas de souci à se faire: elle la reverra bien assez tôt.

« Ça fait déjà beaucoup à avaler ; tu as faim ? » Elle fronce les sourcils. Elle ne s'est jamais vraiment posée la question. Morrigan sait toujours quand elle a faim, sans lui demander, et lui apporte de quoi passer la journée. Pas grand chose mais... “ oui, beaucoup, ” c'est vrai qu'elle a faim, et qu'elle est fatiguée aussi. “ Je suis fatiguée, ” rajoute-t-elle, comme si elle découvrait ça: elle dit ça avec surprise. “ Tellement fatiguée.
Elle a l'impression que sa vie vient de recommencer.

Il a un peu de nourriture, il partage, elle le remercie. Ils ne parlent pas de choses importantes, elle renomme les étoiles pour lui et lui dit qu'elle sait faire de la magie, promis! Mais elle a perdu sa brindille. Morrigan la retrouvera peut-être.
Il est gentil, Arnie.
Il va l'aider à trouver Morrigan.
Il va la ramener à Morrigan.
Elle s'endort près du feu avec un sourire sur son visage.

Elle a l'impression qu'elle oublie quelque chose, pourtant.
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hab ich heute Nacht geschworen ich werd ihr eine Krankheit schenken und sie danach im Fluss versenken In ihren Lungen wohnt ein Aal auf meiner Stirn ein Muttermal entferne es mit Messers Kuss auch wenn ich daran sterben muss
Dans ta prime enfance, Morrigan a toujours été présentée comme la méchante marâtre de l’histoire. Un dragon qui gardait prisonnier le prince, que maman le chevalier avait aidé à se libérer. C’est pas évident à avaler pour un petit enfant, tout ça ; alors il a fallu y mettre la forme, aussi rocambolesque soit-elle. Je n’ai pas tout compris, au départ. Je pensais qu’il s’agissait là d’une fadaise comme on en faisait plus. Sauf que le conte n’en était pas totalement resté un ; et qu’à plusieurs reprises, ton récit s’était avéré plus proche de la réalité, une fois les princesses et les dragons envolés.

Ce qui n’avait pas disparu, cependant, c’était la terreur, voire le dégoût, que t’inspirait Morrigan. A l’époque, tu ne faisais que copier les réactions même infimes que tes parents affichaient en te la racontant. De fait, je n’ose pas imaginer l’horreur que suscite en toi la dévotion avec laquelle Sasha répète ce prénom autrefois honnis. Tu aurais préféré qu’elle oublie deux fois plus que ça, si ça avait pu lui épargner le souvenir de Morrigan. Il ne te restait plus qu’à espérer qu’il s’agisse là d’un équivalent de souvenir déformé de papa.

Comme elle était elle-même une version un peu déformée de maman. Maman qui ne montrait jamais qu’elle était fatiguée si ce n’est en poussant une gueulante. Maman qui veillait tard la nuit, qui prenait toujours trente milles tours de garde quand vous étiez en fuite. Maman qui, malgré la fatigue extrême, tendait une oreille attentive les rares fois où tu en avais suffisamment gros sur le coeur pour ne plus pouvoir le contenir.
Tu en avais si gros. Et elle ne pensait qu’à dormir.
Si elle savait ; c’était déjà beaucoup, et pourtant, il en restait encore tant à venir qu’à ce rythme-là, elle passerait le restant de ses jours à dormir.
Peut-être qu’avec papa… si tu retrouvais papa, il saurait lui dire tout ça. Tout ce que tu dis pas, et qui reste cloîtré, claquemuré comme des fugitifs du sentiment. C’est pas bon, tout ça, Arnie, c’est pas recommandé à ton âge. D’un autre côté, dans pareil siècle, les gens de ton âge n’étaient tout simplement pas recommandé. A vrai dire, je crains un peu pour les adultes responsables que vous alliez devenir. Les responsabilités, ça n’avait jamais été trop ton truc, et pourtant, on t’en avait balancées d’un coup, et sans prévenir. Faute de choix, t’avais encaissé, mais rien ne garantissait l’état du produit au moment venu de rendre la monnaie.

Ils allaient le regretter.
Mais qui ça ?

Tu fourrages dans ton sac pour en sortir un peu en vrac tout ce que tu avais gardé en réserve. Tant pis pour ça aussi, tu retournerais en ville dans les jours à venir ; ça constitueras une bonne excuse pour quitter cette forêt, trop magique à ton goût, à croire que c’était à cause de ça que Sasha baignait dans l’illusion de retrouver Morrigan.
Tu manges peu, jusqu’à ce qu’elle le remarque et te forces timidement à avaler quelque chose. Mais ça reste coincé dans ta gorge, ça fait gonfler ta gorge. Tu vas pas pleurer, il fait trop froid.
Il fait toujours plus froid quand on pleure ; c’est pour ça que maman te frictionnait toujours les épaules.

Comme elle est polie, et un peu intimidée, malgré la fatigue, elle reste un peu éveillée pour parler avec toi. Parler de rien, parler de tout, sauf de ce qui importait réellement. Une autre fois, un autre jour, peut-être. Ça allait durer combien de temps ce bousier ?
Elle s’arrête seulement de parler quand elle s’endort. Tu restes éveillé comme pour un tour de garde, comme elle avait pu le faire auparavant. Tu gardes une coquille vide que tu désespères de voir se remplir un jour.
Le pire, je crois, c’est qu’elle sourit, comme satisfaite de tout ça. De tout pas ça.
« Tu veux en parler, Arn- »
« Pas maintenant. »

T’as l’impression que tu pourras jamais oublier tout ça.
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