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sujet; It's not me, it's you (but it mights be me, cause me decided to date you) [Hazel]

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C'était une après midi tranquille, le week end était posé et j'avais décidé de m'accorder une pause ukulélé au lieu de travailler comme je l'avais promis à Hazel, me disant que je pourrais m'y remettre l'air de rien juste avant qu'elle arrive. Novembre était un sale mois par ici, toujours plein de flotte, de pluie et de mélancolie, comme si les nuages grisâtres se comportaient de la même façon que ces immondes bestioles qu'étaient les détraqueurs, aspirant toute forme de gaité dans les cœurs des anglais qui n'en avaient déjà que peu à proposer.

C'était bien sûr sans compter sur la formidable bande qui partageait ma vie et mon temps libre depuis nos débuts communs à Poudlard. Ils étaient tous comme des Patronus écartant de mon chemin la grisaille et la mélancolie que toute cette pluie m'apportait. C'était aussi sans compter sur Hazel, qui était elle-même son propre détraqueur, une sorte de personnification du climat anglais que je ne pouvais m'empêcher d'adorer sans avoir besoin de la comprendre. Comme une dose de nuages que je cherchais à chasser par mon soleil intérieur. Comme la face opposée de la pièce de monnaie que nous formons tous les deux. Personne ne comprenait vraiment comment nous arrivions à nous entendre, mais je n'avais qu'une raison à leur proposer. Je l'aimais. Elle m'aimait. Nous n'avions vraiment pas besoin de quoi que ce soit d'autre.

Cependant, ni mes amis ni ma chère et tendre n'étaient présents pour le moment, tous occupés à vaquer à leurs propres occupations dans leurs propres coins, aussi il avait fallu que je sorte mon arme absolue contre tout sentiment négatifs, le seul instrument de musique qui avait autant de chaleur en lui qu'un bon feu de plage des soirs d'été Floridien. Comment hésiter entre l'appel du ukulélé et le devoir écrasant que représentait les études ? Je ne l'avais pas fait. Je n'hésitais plus. Je ne résistais plus, tout simplement. Si elle le savait, Hazel me tuerait sans doute, croyant que je suis un gentil petit étudiant qui fait bien ses devoirs, mais j'avais de la marge avant qu'elle revienne, du coup je m'étais tout simplement installé près de la cheminée, le seul endroit du château où je ne risquais pas d'avoir les doigts gelés et je m'étais mis à gratter quelques cordes pour m'échauffer.

Au bout d'un long moment, les mélodies avaient attiré l'attention d'une des rares personnes qui se trouvaient dans la salle commune à cette heure si, une fille d'environs seize ans, sans doute une sixième année qui vint s'installer sur le fauteuil à côté du mien pour me regarder jouer comme si elle n'avait jamais vu ce genre d'instrument. Ou plutôt comme si elle l'entendait depuis cinq ans par ma faut mais n'avait jamais osé venir l'observer de plus près parce qu'il était toujours entouré de tout ses amis qui lui demandait la plupart du temps de bien vouloir ranger son jouet. En tout cas, elle n'avait pas l'air d'avoir envie que je le range, mon jouet.

Puis, alors que je gratte mes cordes dans une mélodie que j'ai l'habitude de jouer, j'entends sa voix qui s'élève, remarquablement juste comparée à celle d'une amie du groupe qui a l'habitude de chanter par dessus ma musique. Je fais durer un peu le plaisir et le morceau jusqu'à finalement gratter le dernier accord avec un grand sourire.

-Woh, tu chantes bien ! Est-ce que t'as appris cette chanson en nous écoutant ?

Son air légèrement amusé fait plaisir à voir et j'imagine déjà dix-huit façons de la présenter au groupe, elle a l'air remarquablement sympathique et observatrice, totalement sur les bonnes ondes. Les bonnes ondes, c'est important, j'ai besoin de bonnes ondes pour tenir pendant les cours de potion, les explosions de chaudron intempestives et l'attitude de cachot vivant du prof me fait bader quand j'ai pas ma dose de sourire quotidien avant d'aller le voir.

-Je crois que tout le monde ici a fini par apprendre le répertoire complet de ce que vous faites. Pas que ça soit mauvais, au contraire, c'est assez... rafraîchissant ? rajouta-t-elle précipitamment.

Elle met devant sa main pour cacher un rire provoqué par sa propre maladresse, totalement dans la distinction anglaise et moi-même je souris en me penchant légèrement en avant, ce que j'ai l'habitude de faire lorsque je parle au gens, prenant malgré tout un léger ton de confidence.

-Ne me dit pas que tu penses ça, moi qui fait ça justement pour apporter un peu de chaleur à ceux qui écoutent...

Un leçon que j'aurais apprise à la dure, avant même de passer par l'école de police. Toujours regarder derrière soi avant de dire ou faire quelque chose qui pourrait éventuellement prêter à confusion. Pas que j'ai eu une quelconque idée en tête en disant ça, mais en tournant la tête j'aurais sans doute pu m'apercevoir que quelqu'un ici risquait de mal interpréter ce que je venais de dire.
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Le pas est rapide sur le béton glacé, le sac cognant contre sa hanche, et elle souffle une fois sur ses mains encore glacées : elle avait passé deux heures dans le parc, bravant le froid pour ne pas rester enfermée – elle détestait ça, ces journées passées à ne rien faire d’autre que squatter la salle commune. Le temps ne l’avait jamais empêchée de profiter d’une journée à l’extérieur, en compagnie de quelques autres courageux, jusqu’à ce que les averses éparses se transforment en grêlons glacés et surtout, coupants. Elle avait couru entre chaque goutte, ou en tout cas elle en avait eu l’impression. Elle est trempée, maintenant, et seule, en direction de son dortoir pour enfiler des vêtements secs.
Jessie devrait y être, et elle s’attend déjà à le voir affalé à faire tout sauf bosser, ce qui la fait rouler des yeux alors qu’elle arrive au portrait de la Grande Dame. Insupportable. Elle s’engouffre à l’intérieur, repère son dos et s’approche avant de se figer à moins d’un mètre de la scène, le voyant se pencher pour parler pratiquement à l’oreille (si, à l’oreille) d’une blonde d’un an leur aînée. « Ne me dit pas que tu penses ça, moi qui fait ça justement pour apporter un peu de chaleur à ceux qui écoutent... » Sérieusement ? Elle éclate d’un rire incrédule, sans joie, et la jeune fille l’aperçoit. Rougit un peu, reculant par réflexe, apparemment bien consciente d’être en train de jouer sur ses plates-bandes. « Bien installée ? » Peut-être que la distinction anglaise, c’est pas trop son truc, à elle, et pourtant c’est pas faute d’avoir essayé, tenter de répondre aux exigences des parents traîtres, qui l’ont laissée tomber. Ses rires ne sont pas contenus sous une main timide, et ses colères ne sont ni froides ni maîtrisées. Elles sont physiques, la prenant par les tripes pour mieux les retourner, lui donnant la nausée ; violence au fond du ventre, explosion sous-cutanée, la gueule qu’elle ouvre et qui déverse la haine pour partager. Sans doute que la vieille le sait, elle sait la rage et les éclats de Hazel Fitzalan-Howard et mieux vaut ne pas rester dans le sillage quand le compte à rebours est lancé. Elle ne doit même pas se répéter, la sixième comprend et son gros cul se soulève directement du canapé où il était posé. Disparaît sans demander son reste, un marmonnement incompréhensible et elle ne la voit plus déjà, enfin, c’est ça fuis, connasse ; la colère trouve une nouvelle cible, deux yeux noirs qu’elle darde sur son copain, le coupable principal.  « Je te dérange pas ? » Elle baisse les yeux sur le foutu ukulélé qu’elle rêve de balancer par la fenêtre de son dortoir depuis des mois (des années, depuis qu’il a commencé à jouer, l’imbécile), les lèvres pincées.
« Je pensais que t’allais réviser. » Elle savait qu’il ne réviserait pas, ce n’est pas le problème. Elle savait parce que c’est à chaque fois la même chose, à chaque fois chaque fois chaque fois, les mêmes problèmes qui tournent en boucle dans son crâne et peut-être qu’elle est seule à les voir parce qu’il semble toujours tout oublier, tout reléguer au rang de divergences d’opinion de ses épaules qui se haussent et de sa manière de ne rien, absolument rien prendre au sérieux. Les devoirs sa scolarité en général sa manière de la faire passer après les autres tout le temps tous les jours de se pencher un peu trop près et de ne pas faire assez attention. Elle fait partie des meubles, un peu, pour lui, c’est comme ça qu’elle le voit et elle ne le supporte pas, à ravaler ses larmes une fois blottie dans le lit trop grand pour elle, et elle le cache même à Athe, cette blessure-là, parce que bien sûr qu’elle fait partie du problème. Elle n’arrive pas à mettre le doigt dessus, exactement, ça bouillonne et ça s’accumule, ça lui semble énorme et il ne voit rien du tout, elle hurle et il s’excuse et pour lui c’est terminé, fini, on passe à autre chose, il l’attire contre lui et elle se débat, c’est toujours comme ça. Alors cette fois-ci elle reste bien droite, les deux pieds bien ancrés sur le sol, les bras croisés sur la poitrine à une distance prudente pour ne pas qu’il s’approche et elle sent, elle sent tous les regards tournés vers eux, un samedi après-midi pluvieux évidemment qu’ils sont tous là à la regarder, attendant de la voir exploser. Elle n’explose pas. Elle pourrait, elle avait commencé, la sensation familière du ventre en vrac de la bouche sèche et le besoin de dégueuler ses sentiments qu’elle ne supporte pas mais ça retombe d’un coup d’un seul elle n’a plus envie, elle est fatiguée elle en a marre et ça se voit. « Mais t’avais mieux à faire. Comme d’habitude. » Sa voix se fait basse, un peu tremblante, elle la maîtrise mal et elle ne sait même pas où elle va comme ça. Ce n’était qu’une autre fille, même pas jolie, peut-être même qu’il n’a rien fait de mal, vraiment, sans doute qu’elle le sait au fond mais le cœur est quand même en lambeaux et merde « Tu sais quoi, laisse tomber. » Elle s’affale en un coup dans le canapé que l’autre vient de quitter, pour une fois elle ne veut pas hurler elle ne veut même pas parler, encore moins le regarder. Elle frissonne un peu, ses cheveux humides se rappelant à son bon souvenir, et elle espère tomber malade pour lui refiler plus tard. De son sac, elle sort l’ouvrage d’Histoire de la Magie qu’elle est censée consulter pour son devoir. Les mots dansent devant ses yeux, ne veulent rien dire mais elle s’obstine (hors de question de leur donner le spectacle qu’ils attendent, hors de question de gâcher encore sa salive, Athenaïs va arriver et ça ira, ça va aller).
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Un rire que je ne connaissais que trop bien éclata derrière moi, dénué de joie et sans doute partiellement sarcastique, déversant sur moi et ma nouvelle amie qui semble bondir aussi haut que moi par la surprise. L'aura d'Hazel était absolument ténébreuse en cet instant et seul le bon esprit de camaraderie qui planait dans la pièce avait bloqué sa présence à mon don de moyenne envergure. Une remarque acide fuse vers cette fille dont je n'ai même pas eu le temps d'apprendre le prénom et celle-ci s'esquive si rapidement du champ de vision de ma bien aimée que j'eus l'impression qu'elle avait transplané. Quant à moi, j'essayai de calmer les battements désordonnés de mon cœur, pris comme je l'étais en flagrant délit de glandouille. Elle n'avait pas l'air prête à me pardonner de ne pas être effectivement en train de travailler. Aucune excuse satisfaisante ne me vint à l'esprit, aussi je baissais les bras pour simplement lui annoncer la vérité.

-Ben j'en avais l'intention, je te jure, mais j'ai vraiment pas réussi à m'y mettre.

Son humeur était vraiment incroyablement sombre, ou bien était-ce simplement son aspect trempé en plus de son regard noir qui me donnait cette impression de danger imminent ? Je n'en savais rien, mais dans le doute je me suis levé en posant prudemment mon ukulélé sur le fauteuil que je venais de quitter pour ne pas qu'il soit entre nous. Je savais qu'elle plaisantait la plupart du temps quand elle menaçait de le jeter par le fenêtre, ou de le briser sur ma tête, ou de le jeter dans le feu (ou du moins je l'espérais) mais je ne pouvais pas m'empêcher d'avoir tout de même légèrement peur qu'un jour elle s'en prenne vraiment à cet innocent morceau de moi désolidarisé de ma personne.

Je m'étais donc redressé, certain d'avoir à affronter une tempête, un ouragan tel que la Floride n'en avait jamais connu, peut-être même ras-de-marée de reproches, prêt à la sentir s'écraser contre mes murailles de culpabilité et de tendresse que j'aurais à lui opposé, mais debout quoi qu'il arrivait. Cependant, au lieu de tout ça, rien ne vint. Pas d'ouragan. Pas de débordement. Pas de cris. Pas d'insultes. Pas même un souffle de dédain. Seulement un « laisse tomber » qui me glaça jusqu'à l'os tant il me semblait inhabituel avant qu'elle ne se laisse tomber sur le canapé.

Aussitôt, je m'inquiétais. Elle n'avait même pas fait l'effort d'élever la voix et était trempée. Est-ce qu'elle était malade ? Ses mains ne tremblaient-elles pas sur son livre d'histoire de la magie pendant qu'elle le tenait ? D'un bond je fus sur le canapé, à côté d'elle, ma cuisse touchant la sienne, glissant un bras autour de ses épaules sans faire attention à l'humidité qui imprégnerait désormais mon pull. Je lui fermais son livre pour qu'elle reporte son attention sur moi, peu importe si elle m'en voulait pour ça, je voulais juste être sûr qu'elle allait bien.

-Hazel ? Princesse, tout va bien ?

Est-ce qu'elle n'était pas plus chaude que d'habitude ? Ou plus froide plutôt ? Qui aurait pu penser que je m'inquiéterais qu'elle ne me crie pas dessus ? Je la dévisage avec inquiétude en me mordant la lèvre, certain qu'elle m'en voulait décidément trop de ne pas m'être avancé dans mes devoirs, puisque tel semblait être le problème entre nous pour le moment.

-Je suis désolé de ne pas m'être avancé, je ne pensais pas que ça te tenait autant à cœur.

Ma voix était légèrement hésitante, pas certain de ce qu'elle voulait entendre exactement. Pas même certain qu'elle voulait entendre quoi que ce soit, mais je ne pouvais pas vraiment me lever et la laisser en l'état, j'avais besoin de savoir ce qui la mettait véritablement dans cet état. J'étais perdu de ne pas avoir la réaction que j'attendais face à la faute que j'avais commise.
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Il jure qu’il a essayé de s’y mettre, mais elle ne l’écoute pas. Ce n’est pas le problème, elle s’en fout, les promesses ridicules et son attitude affable, tout le temps. Elle s’en fout, complètement. À force. Après s’en être persuadée, des mois à le répéter. Tendance à vouloir avoir le contrôle de tout, de lui surtout, a bien compris, depuis le temps, que ça ne fonctionnait pas. Abandonné l’idée, passée à autre chose, elle a su évoluer. Lui pas. Le corps de Jessie s’affale à côté du sien et elle se crispe instinctivement, se mordant les lèvres pour ne pas gueuler. Ça vaut pas la peine, ça vaut pas la peine, mantra répété jusqu’à ce qu’elle en soit convaincue. Un bras autour de ses épaules et son corps se raidit davantage, ses doigts se serrent sur le livre d’Histoire de la Magie. Qu’il lui ferme. Il lui prend le bouquin des mains, et il le referme. « Hazel ? Princesse, tout va bien ? » Son putain de livre. Lui glissant un coup d’œil acéré, elle récupère son bien et fait mine de reprendre sa lecture, bien décidée à ne pas lui accorder davantage de son attention. « Super. J’ai un devoir énorme à rendre lundi, so… » Si tu voulais bien me foutre la paix. Elle ne le dit pas, ça, la fin de la phrase qui se perd quelque part entre la lassitude et l’agacement. Il ne comprend pas. Il ne comprend jamais. Il ne veut pas comprendre, à ses yeux. Trop fatiguée pour lui expliquer, Hazel, à bout d’arguments et de pédagogie, plus de voix pour hurler, certainement pas de larmes pour chialer. Pas pour lui, en tout cas, elle l’a décidé. Qu’il lui foute la paix. Elle se perd à l’intérieur, peu à peu, émotions contradictoires qui l’épuisent, les pensées en pagaille qui bourdonnent dans son crâne et elle voudrait juste qu’il ferme sa gueule et s’éloigne pour se concentrer sur autre chose que sa cuisse qui frôle la sienne, présence entêtante, chaleureuse en général, insupportable à l’heure actuelle. Les regards sont toujours posés sur eux, un peu à la dérobée, suffisamment pour qu’elle ne s’en rende pas compte, par-dessus le parchemin qu’elle tient encore plus serré, histoire qu’il ne s’avise plus de l’en priver. Son rempart, son seul foutu rempart pour ne pas craquer. Peut-être qu’elle tremble un peu, le self control qu’elle s’efforce de maintenir, tant bien que mal, plus mal que bien, elle n’a jamais été terriblement douée. Il le sait. Il ne devrait même pas lui parler, après si longtemps, il devrait savoir que la meilleure tactique est d’opérer un repli stratégique au lieu de venir la faire chier. Encore une des nombreuses choses qui prouvent qu’il s’en fout de ce qu’elle ressent, n’est-ce pas ? « Je suis désolé de ne pas m'être avancé, je ne pensais pas que ça te tenait autant à cœur. » La colère la reprend violemment, comme si elle ne l’avait jamais quittée, et c’est un nouveau rire, glacial, qui s’échappe des lèvres qu’elle tentait pourtant de garder closes. Tais-toi, elle s’intime, c’est déjà trop tard. Il ne comprend rien. Rien du tout. Qu’est-ce que ça peut lui foutre, qu’il travaille ou non ? C’est son avenir à lui, pas le sien. Elle a le sien bien en main, cap sur la prochaine étape, qu’il se ramasse pendant qu’elle avance ne lui fait ni chaud ni froid. Pas la peine de répondre. Une seconde, deux secondes, et elle voit flou, à force de se concentrer sur la même phrase qui ne veut plus rien dire, plus rien dire du tout, trois secondes ça y est, elle craque.
« Tu crois qu’il s’agit de tes putains de devoirs ? Tu crois que tes devoirs me tiennent à cœur ? » Cette fois-ci, c’est elle qui referme l’ouvrage d’un mouvement sec, et un nuage de poussière s’en échappe. Peut-être que ça a commencé comme ça, mais ce n’est pas que ça et s’il était moins con, il s’en rendrait compte. « Tu penses franchement qu’on en est encore là ? » D’un coup d’épaule, elle se déloge de son étreinte et s’éloigne, se mettant le plus loin possible de lui, à l’autre bout du canapé, les yeux brillants, la bouche tordue en une moue dédaigneuse. La Princesse ressurgit, le dévisage, son cœur s’affole et lui échappe, le volume de sa voix montant déjà d’un cran et les regards se sont moins discrets. Bien sûr, qu’ils vont savourer un autre de ses éclats, montagnes russes incroyables l’amazone qui a du mal à se contenir ; ça l’enrage encore plus, d’être un putain de spectacle pour ces abrutis-là. Elle aurait voulu rester calme, c’était le plan, mais sa naïveté était trop à supporter, trop tard, tout s’est précipité. Qu’ils s’amusent donc, elle va leur donner ce qu’ils veulent, après tout. « Tu n’entends rien, Jessie. Tu ne m’écoutes pas, et putain, tu ne me comprends pas. » Une part d’elle veut faire marche arrière, se lever et s’éloigner pour rejoindre son dortoir, le temps que la tornade passe, le temps de reconsidérer ses priorités, de dresser une liste de ses défauts et de ses qualités, probablement, pour faire la part des choses. L’autre est trop fatiguée, trop lasse, convaincue qu’elle ne peut plus rien supporter. « Qu’est-ce qu’on fout ensemble, sérieusement ? T’as manifestement des gens plus intéressants à fréquenter, et j’ai carrément mieux à faire que de continuer à supporter tes conneries plus longtemps. » Ses mains tremblent pour de bon, maintenant, sur le livre qu’elle tient toujours fermement, posé sur ses genoux à présent. Les phalanges blanchissent, agrippent, pourraient lui lancer à la gueule à tout moment. Elle ne voulait pas dire ça. Pas vraiment. Elle ne sait pas. La salle se vide peu à peu, une dispute pas comme les autres, ils le sentent, eux aussi. Elle prend une grande inspiration, jette un coup d’œil à la cheminée, se concentre sur les flammes. Tout plutôt que de le regarder. Et c’est les yeux toujours vissés aux lueurs rougeoyantes qu’elle achève dans un souffle : « j’en ai marre. »
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Elle reprend le livre pour l'ouvrir à nouveau en une tentative pour esquiver la conversation, je peux le sentir d'ici. La pression monte alors que le silence s'éternise entre nous, elle qui fixe son livre sans que ces yeux ne bougent d'un pouce, moi sans bouger, essayant de ne pas provoquer la tempête que je sentais couvrir sous ses sourcils trop froncés pour que son attitude soit reconnue comme de l'honnête décontraction. Puis soudain, alors que j'allais une fois de plus démontrer que j'étais incapable de rester silencieux plus de deux minutes, elle ferma le manuel avec un bruit sec qui n'était pas sans rappeler le bruit d'un coup de tonnerre annonçant que cette fois-ci, l'orage était là. J'en étais presque soulagé à vrai dire. Tout allait bien.

Sa voix augmente en volume tandis que continue de ne surtout pas bouger. Hazel était un peu comme un hippogriffe furieux, si elle voyait des mouvements brusques, elle risquait de réagir d'une manière douloureuse pour tout le monde, mais surtout pour moi. En vérité, les seuls mouvements que je ne peux réprimer sont les changement qui s'opèrent sur mon visage lorsqu'elle nie que sa colère ai quoi que ce soit à voir avec mes devoirs. Ah bon ? Dans ce cas quoi ? J'avais oublié quelques chose ?

Elle s'extirpe de mes bras en me laissant seul, légèrement humide à cause de l'eau qu'elle avait partagé avec moi lorsque j'avais cherché sa chaleur, en plus d'être perdu devant la suite de son discours. Mes yeux s'écarquillent alors de plus en plus et je me lève pour m'écarter du canapé. Elle soulève des questions dont la portée philosophique est bien trop haute pour mon entendement du moment. Qu'est-ce qu'on fait ensemble ? Des gens plus intéressants à voir ? Supporter mes conneries ?

Aurais-je fais la connerie de lui laisser croire que j'avais des gens plus intéressant à voir ? À quel moment ? À quel moment l'avais-je fais passer après qui que ce soit ? À quel moment avait-elle commencé à penser à ce genre de chose ? Je n'aime pas ces accusations. Je ne les aime pas parce qu'elles n'ont pas de fondement, pas de base. Elles sont comme un château fait de cartes explosives, instables, potentiellement dangereuses si mal utilisées.

-Dans ce cas explique moi les choses de façon à ce que je te comprenne ! Et profites en pour m'expliquer ce que j'ai fait de mal et qui sont ces fameux gens plus intéressants qui passent avant toi, parce que pour le moment je t'avoue que je capte pas bien s'qui s'passe.

Qu'est-ce qu'on fout ensemble ? Je ne relève même pas, c'est une question que j'ai déjà entendu, à plusieurs reprises, mais de sa bouche ? Jamais. Ses colères étaient explosives, souvent violentes, mais les remises en question étaient une autre paire de manche. Des menaces pourquoi pas, mes des questions de ce genre, c'est bizarre et je ne suis pas sûr d'aimer le tour que prend cette conversation.

Personnellement cette question ne m'a jamais effleuré l'esprit. Qui se soucie de la raison pour laquelle nous étions ensemble ? Et d'ailleurs, pourquoi avoir besoin de raison ? Je connais Hazel depuis des années à présent et lorsque je suis tombé amoureux, je n'ai pas eu besoin de chercher des raisons ou des sources pour l'expliquer. Tout ce dont j'avais besoin, c'était de partager cet amour avec elle et j'ai été assez chanceux pour qu'elle me le rende. Ma mère m'a dit un jour que c'était les questions que l'on posait à l'amour qui le tuait à petit feu, aussi elle n'avait jamais demandé à mon père pourquoi il l'aimait et lui-même n'avait jamais ressentit le besoin de recevoir des explications sur les sentiments qu'elle éprouvait pour lui. De la même façon que je ne demanderais jamais à quelqu'un la raison de sa présence sur cette terre, je ne comprenais pas le besoin qu'avait certains de me demander pourquoi je restais avec Hazel. Je profite, mon frère, voilà tout !
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