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sujet; AURENE x Have you no idea that you're in deep?

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Eirene était une jeune femme fascinante pour les yeux d'Augustus. Il l'avait remarquée depuis longtemps, cette métamorphomage dévouée, impliquée, désespérée de puissance, de reconnaissance, d'une place, rien qu'à elle, d'un endroit où on elle se sentirait nécessaire. Il avait regardé, avec un sourire distrait, s'enchaîner les mentors, les guides, tous ces gens qui avaient exploité la femme jusqu'à l'os sans jamais relever son potentiel, comprendre tout ce que l'on pouvait faire d'une telle soif de pouvoir.
Il aimait Eirene comme on aime son plat préféré, celui que l'on sait parfaitement cuisiner mais qui, toujours différent, reste complexe à terminer. Il sentait, à chacun de ses regards, à chacune des choses qu'elle dissimulait sous cet air sévère, tout son potentiel et tout ce qu'il pouvait faire, si on le laissait faire. Augustus n'était pas un homme pressé, il ne l'avait jamais été. Il avait donc attendu doucement son heure, l'observant de loin, lui parlant parfois, poliment, calmement, respectueusement. Sans s'en mêler. Ce n'était pas son rôle. Elle n'était ni son employée, ni sa disciple, il n'avait pas sa place ici.

Et finalement, son temps était venu. Pourquoi exactement ? Aucune idée. Avery avait du se lasser, comme on se lasse d'un jouet après l'avoir cogné répétitivement contre le mur et qu'on regarde, surpris, parce qu'il ne fonctionne plus comme avant. Alors on lui avait filé la métamorphomage comme on refile un vieux dossier, et il avait souri, cachant sa joie, son contentement, voire même une nuance d'impatience. Il allait prendre Eirene sous son aile, enfin découvrir les méandres de son esprit tortueux, s'adonner au charme de cet adorable être malmené et la ramener, d'une manière ou un autre, jusqu'à la marque et sa puissance.
Il songeait à cela avec une certaine joie tout en s'activant devant ses fourneaux. A un moment Adelaïde était passée, lui avait lancé un regard sidéré, avait lancé un « T'es glauque quand tu souris comme ça. » et s'en était allé, le laissant amusé de son comportement, dans cette étrange bonne humeur qui lui était si rare. Il avait même réussi à dormir trois heures la veille, comme un signe d'une excellente journée.

Il devait dix-huit heures en cette magnifique journée de mai lorsqu'il quitta le manoir, petit sac à la main, se dirigeant tranquillement vers le domicile de la cible. Il s'appliqua cependant, sur le chemin, à reprendre cet air poli, cordial, calme qui lui était ordinaire et pas cette étrange malice qui brillait dans ses yeux lorsqu'il était de bonne humeur. Cela avait le don d'inquiéter les gens plus que de les rassurer. Et il était hors de question d'inquiéter la petite Mayfair.

Devant la porte, Augustus s'arrêta un instant, les yeux fermés, se remémorant l'être qu'il allait aborder, ses défauts, ses qualités, toutes ces informations qu'il avait glané de loin, depuis son lieu d'observatoire distant. Finalement, il toque, d'une main légère, jusqu'à ce qu'on vienne lui ouvrir. Il la découvre, épuisée, crevée, lessivée, il voit dans ses yeux qu'il n'est pas forcément la personne qu'elle attendait. Qu'importe, il sourit tranquillement : « Bonjour Mlle Mayfair, excusez-moi de vous déranger. J'aurais besoin de vous parler, avez-vous un peu de temps à me consacrer ? »
Pas un instant il ne supposa qu'elle puisse lui dire non. Les personnes dans la position de Mlle Mayfair n'avait pas véritablement la possibilité de lui dire non.
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PRISONERS • bloodstains on the carpet
Eirene Mayfair
Eirene Mayfair
‹ inscription : 16/04/2016
‹ messages : 392
‹ crédits : AILAHOZ
‹ dialogues : #rosybrown
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‹ liens utiles :

‹ âge : 30
‹ occupation : enfermée à azkaban pour 50 ans, elle est persuadée qu'elle n'en sortira pas vivante
‹ maison : serdaigle
‹ scolarité : 1984 et 1991.
‹ baguette : est en bois d'acajou ; elle mesure vingt-six centimètres et possède en son coeur un ventricule de dragon.
‹ gallions (ʛ) : 3394
‹ réputation : je suis un simple objet à la merci des mangemorts, prête à tout pour atteindre ses objectifs. A cela s'ajoute nouvellement l'appellation de criminelle de guerre; vivement recherchée par le gouvernement, je me suis rendue aux autorités début mars 2004
‹ particularité : métamorphomage.
‹ faits : que je suis devenue mangemort peu de temps avant la bataille finale mais que je ne soutiens pas les idéologies du Lord. C'est seulement une étape -indispensable- de plus pour faire mes preuves. L'utilisation de mon don m'épuise et il m'est impossible d'oublier les horreurs commises. Avec les blessures de l'attaque de Sainte-Mangouste et les dérèglements magiques qui s'ajoutent, garder le contrôle devient plus compliqué. L'orviétan (fabuleo) a été le seul moyen efficace pour supporter la douleur et reprendre vite le travail, une absence longue mettant en péril ma place dans le système et toutes les années de dur labeur qui vont avec.
‹ résidence : auparavant dans un minuscule appartement à Canterbury, du côté moldu, cachée de tous sous une fausse identité (Susie Marshall) avec Elizabeth Atkins (Leanne Marshall), je réside désormais dans l'une des nombreuses cellules d'Azkaban, toujours en compagnie d'Elizabeth
‹ patronus : une hirondelle, mais impossible d'en produire un depuis l'apposition de la Marque sur son avant-bras.
‹ épouvantard : mon corps vieilli par l'utilisation excessive de mon don. Plus récemment, il prendrait plutôt la forme de Matteo ensanglanté, allongé au sol et laissé pour mort.
‹ risèd : la liberté, un monde où je pourrais rester moi-même sans mettre ma vie en danger ou celle des personnes que j'aime. Matteo vivant, pas uniquement dans ses souvenirs.
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Eirene tournait en rond dans cet appartement depuis plusieurs heures déjà. Par on ne sait quel miracle, un hibou lui était parvenu la veille au soir, peu de temps avant qu’elle ne rentre du travail, indiquant que l’on lui accordait sa journée. Même si elle trouvait ça étrange, la jeune femme avait clairement besoin de se reposer. Comme toujours, son quotidien l’épuisait et elle regagnait son domicile un peu plus tard chaque nuit. Alors qu’elle espérait pouvoir récupérer quelques forces avec ce jour de repos inattendu, son esprit n’avait pas l’air d’être du même avis. Il suffisait qu’elle ferme les yeux ne serait-ce que quelques secondes pour revoir des images qu’elle aimerait pourtant oublier. Les couloirs du Ministère, les visages de ces victimes qui devenaient beaucoup trop nombreuses et cette détermination que l’on pouvait lire dans leurs yeux malgré la peur, la panique ou la colère. Et puis dernièrement, c’était Matteo qui revenait, sans cesse, le souvenir de l’être aimé lui torturant l’esprit. Elle se demandait comment il allait, s’il était en danger – il devait très certainement l'être – ou s’il pensait à elle. Son cœur se tordait de douleur à l’imaginer loin, beaucoup trop loin d’elle, dans un monde où tout était contre lui. Parfois, les larmes qui coulaient le long de ses joues devenaient incontrôlables, sans qu’elle n’ait vraiment envie de les arrêter. Qu’importe, il ne restait plus personne pour en être témoin. Autour d’elle, tout semblait désespérément vide, froid et dénué de sens depuis son départ. Le moindre petit détail lui rappelait cette vie qu’ils avaient pu partager pendant si longtemps et ces moments – aussi bien heureux que douloureux – qui avaient rythmé leur quotidien. Jamais Eirene ne s’était sentie aussi seule et perdue, privée de tous ses repères, alors qu’elle leur avait elle-même imposé cette situation. Chaque jour, elle craignait qu’il ne se fasse arrêter. Mais l’idée de devoir lui faire face lors d’une mission, ou l’imaginer entre les mains des mangemorts l’effrayait davantage. Elle s’était même mise à lire le journal, vérifiant sur chaque page que son nom n’y figurait pas. Sans nouvelles depuis plus d’un mois, elle espérait bêtement qu’il lui donne un signe de vie. Même après ce qu’il s’était passé. Un petit indice, un message, n’importe quoi qui lui permettrait de comprendre qu'il est en sécurité, convaincue qu'à sa place elle le ferait. Mais Matteo ne lui devait absolument rien, pas après ce qu’elle avait fait. Alors elle comprenait ce silence, qu’elle s’obstinait pourtant à interpréter comme une mesure de sécurité plutôt que du résultat de leur rupture. Finalement, travailler lui permettait de ne plus trop y penser, de s’occuper l’esprit en oubliant le temps de quelques heures que tout était bel et bien terminé. Que plus jamais elle ne le verrait sourire, ne lirait à travers ses yeux bleus l’affection qu’il lui portait ou bien se sentirait réconfortée par sa simple présence. La tristesse mêlée à la colère et l’incompréhension l’envahissaient de nouveau lorsqu’elle se retrouvait dans cet appartement sans vie ou qu’elle rejoignait leur chambre, tout en sachant qu’elle y resterait désormais toujours seule. Plus personne ne pouvait la rassurer dans ses moments de doute. Pas même ses parents – qui devait certainement être déçus par ses choix – ou alors Anna, qu’elle croisait trop rarement au Ministère et qui refuserait de lui accorder une seule seconde si elle venait à apprendre la vérité. Avant, il y avait Matteo, toujours prêt à la rattraper dans ses moments de faiblesse, lorsque ses ambitions ne suffisaient plus à supporter le poids du quotidien. Aujourd’hui, elle ne pouvait plus que compter sur elle-même, parce qu’elle l’avait perdu. Pour toujours.

Les coups frappés contre sa porte l’arrachèrent de ses pensées et elle s’empressa de rejoindre l’entrée pour découvrir qui pouvait bien être cet invité surprise. Elle ne savait pas qui venait lui rendre visite mais elle remerciait cet inconnu de mettre fin à la torture qu’elle s’infligeait encore une fois. « Bonjour Mlle Mayfair, excusez-moi de vous déranger. J'aurais besoin de vous parler, avez-vous un peu de temps à me consacrer ? » L’étonnement pouvait se lire sur le visage de la sorcière, les traits pourtant bien marqués par la fatigue. Evidemment, elle reconnut immédiatement le mangemort, dont la réputation s’étendait à l’ensemble de l’Angleterre sorcière. Que pouvait donc faire Augustus Rookwood chez elle, à cette heure-là ? Ils ne travaillaient pas au même département et ne s’étaient jamais adressés la parole. Le sorcier lui faisait froid dans le dos et la terrifiait presque autant qu’elle ne l’admirait, ce qui était tout aussi effrayant et perturbant. Le temps de regagner ses esprits, elle s’écarta de la porte avant de prendre la parole. « Bonjour Monsieur. Veuillez m’excuser, je ne pensais pas recevoir ce soir. Entrez donc. » Pour une fois, elle mit à profit ses dons de métamorphomage pour un fait totalement anodin. En quelques secondes seulement, le temps d’attraper un gilet qu’elle avait laissé sur le côté et l’enfiler rapidement, elle effaça tout ce qui s’apparentait aux sentiments trop personnels qu’elle peinait tant à cacher depuis sa trahison. Eirene n’avait pas le cœur à faire semblant et malgré ses efforts pour se montrer neutre, on le voyait bien.

« Que me vaut l’honneur de votre visite ? » reprit-elle d’un air faussement enjoué tout en esquissant un sourire beaucoup trop forcé pour être naturel. Pourtant, elle essayait d’être un minimum crédible mais cette journée à ne rien faire, coincée avec elle-même, semblait l’avoir beaucoup plus épuisée qu’une mission du Ministère. Eirene l’invita à la suivre pour rejoindre le salon, où discuter serait bien plus agréable. Rien ne l’était réellement avec les personnes de son genre. Rencontrer le chemin d’un mangemort ne présageait jamais rien de bon et nécessitait d’être constamment sur ses gardes. Même s’il leur arrivait d’apporter de bonnes nouvelles – à leur manière – il fallait s’attendre à en payer le prix tôt ou tard. Elle le savait bien. Paradoxalement, c’est de ces personnes-là qu’Eirene espérait s’entourer. « Voulez-vous quelque chose à boire ? » C’était bien le minimum qu’elle pouvait lui offrir.
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Augustus remarqua tout de suite la fatigue sur le visage de la jeune femme. Il se demanda, distraitement, quelles horreurs Avery avait bien pu lui faire faire, à quel point il avait dépassé les bornes et à quel point il n'avait pas pris en compte la logique et la psychologie de la jeune femme. Cela était très déplaisant, et il la plaignait, mais en même temps cela servait sa position. Son enseignement ne pouvait être que positif après le fiasco qu'avait du être Avery.
Il apprécia sa contenue. Il apprécia sa contenance, et il remarqua bien la petite tricherie sur les cernes, sur la fatigue de son visage. C'était signe de professionnalisme. Il ne voulait pas avoir à se poser de questions sur la vie privée de sa disciple. Bien sûr, Augustus ne fit aucune remarque sur le sujet. Il sourit juste, aimable, poli, presque gêné de l'interrompre ainsi. Et il la suivit à l'intérieur, évitant la première question, prétendument absorbé par l'admiration de son appartement. Il se laissa guider jusqu'au salon, où il s'installa gracieusement. « Je prendrais une tasse de thé avec grand plaisir, si vous en avez. Sinon je saurais me contenter de ce que vous avez, bien entendu. » Il s'était, après tout, à moitié invité tout seul.

Il attendit le retour de la jeune femme devant lui pour commencer à véritablement parler, au delà de mondaines futilités. Il prit d'abord le temps de goûter le thé, de faire semblant de le savourer, puis de reposer la tasse avec un doux sourire. Enfin, il parla. Parce qu'Augustus Rookwood n'était pas le genre d'homme que l'on pressait, surtout lorsqu'il s'agissait de s'introduire auprès d'une jeune femme aussi précieuse que Mlle Mayfair. « Je viens vers vous avec ce qui, je le crains, sera pour vous une terrible nouvelle. » Il laissa un petit temps de pause, s'installant un peu mieux sur le siège, simulant une sorte de gêne, ou d'inconfort, à l'idée de dire ce qu'il s'apprêtait à dire. Ce fut avec un air très sérieux qu'il poursuivit : « Je suis malheureusement ici pour vous annoncer que M. Avery ne sera plus en charge de votre formation en tant que mangemort. Il s'est retiré de son rôle, pour des raisons complexes et personnelles que je ne peux cependant pas vous divulguer. » Là, il s'éclaircit un peu la gorge, repris une gorgée de thé. Il laissait visiblement le temps à la jeune femme d'encaisser la terrible nouvelle. En tout cas, c'est ce qu'il voulait laisser croire. Car si elle regrettait un seul instant le tutorat d'Avery, alors elle n'était certainement pas le millième de ce qu'il espérait qu'elle soit. Qui voudrait volontairement passer du temps avec ce clown ? Enfin, en dehors d'Adèle qui en tirait visiblement un profit sexuel adéquat, ou Rabastan qui était son sosie un tout petit peu plus digne. Bref. Pas le genre d'ami que l'on espérait pour une demoiselle telle qu'Eirene.

Ce fut avec un doux sourire, même tendre, qu'il se permit de poursuivre son discours. « Comme vous pouvez sûrement le deviner, j'ai été choisi comme remplaçant de M. Avery. Je peux comprendre que vous jugiez la situation assez arbitraire, mais soyez persuadée que vos meilleurs intérêts ont été pris en compte dans ce choix. Et si vous n'y trouvez pas contentement, soyez assurée que je ferai tout en mon pouvoir pour garantir le meilleur tutorat possible. » Il commençait enfin à être dans un domaine où il pouvait être véritablement honnête, et il se pencha un peu, les mains jointes sur ses genoux, pour lui exprimer avec une sincérité appuyée sa motivation : « Si je suis ici aujourd'hui, Mlle Mayfair, c'est pour vous rencontrer et apprendre à connaître vos motivations, vos attentes. Je voudrais pouvoir vous prodiguer un apprentissage qui corresponde à vos besoins et capacités. » Et aux siens aussi, par la même occasion. « Je vous enjoins donc à me faire part de tout cela, afin de fonder entre nous les bases d'une relation saine et efficace. »

Il retint la profondeur de ses attentes, de ses espoirs. Il devait d'abord chercher à comprendre véritablement la jeune femme et étudier si elle en valait bien la peine. Si cela n'était pas le cas, elle rejoindrait la multitude des disciples qui avaient déçu le mangemort et qu'il avait fait monter au rang supérieur assez rapidement, pour ne plus avoir à les considérer. Ou pire, qu'il avait saboté pour avoir du temps libre à consacrer à des choses qui méritaient bien plus son attention.
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‹ maison : serdaigle
‹ scolarité : 1984 et 1991.
‹ baguette : est en bois d'acajou ; elle mesure vingt-six centimètres et possède en son coeur un ventricule de dragon.
‹ gallions (ʛ) : 3394
‹ réputation : je suis un simple objet à la merci des mangemorts, prête à tout pour atteindre ses objectifs. A cela s'ajoute nouvellement l'appellation de criminelle de guerre; vivement recherchée par le gouvernement, je me suis rendue aux autorités début mars 2004
‹ particularité : métamorphomage.
‹ faits : que je suis devenue mangemort peu de temps avant la bataille finale mais que je ne soutiens pas les idéologies du Lord. C'est seulement une étape -indispensable- de plus pour faire mes preuves. L'utilisation de mon don m'épuise et il m'est impossible d'oublier les horreurs commises. Avec les blessures de l'attaque de Sainte-Mangouste et les dérèglements magiques qui s'ajoutent, garder le contrôle devient plus compliqué. L'orviétan (fabuleo) a été le seul moyen efficace pour supporter la douleur et reprendre vite le travail, une absence longue mettant en péril ma place dans le système et toutes les années de dur labeur qui vont avec.
‹ résidence : auparavant dans un minuscule appartement à Canterbury, du côté moldu, cachée de tous sous une fausse identité (Susie Marshall) avec Elizabeth Atkins (Leanne Marshall), je réside désormais dans l'une des nombreuses cellules d'Azkaban, toujours en compagnie d'Elizabeth
‹ patronus : une hirondelle, mais impossible d'en produire un depuis l'apposition de la Marque sur son avant-bras.
‹ épouvantard : mon corps vieilli par l'utilisation excessive de mon don. Plus récemment, il prendrait plutôt la forme de Matteo ensanglanté, allongé au sol et laissé pour mort.
‹ risèd : la liberté, un monde où je pourrais rester moi-même sans mettre ma vie en danger ou celle des personnes que j'aime. Matteo vivant, pas uniquement dans ses souvenirs.
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Sans faire attendre le mangemort plus longtemps, Eirene se dirigea vers la cuisine pour ramener à peine quelques minutes plus tard deux tasses de thé et des biscuits pour accompagner le tout. Toujours utile si la conversation devient un plus… calme, le distraire un peu et combler les blancs. Après quelques secondes de silence, Augustus Rookwood reprit la parole. Elle remarqua rapidement que ce dernier savait user des paroles avec précision tout en maintenant un certain suspens. Alors elle se contentait de se taire et d’attendre l’annonce de cette nouvelle si terrible. L’apprentissage de son don de métamorphomage lui avait appris à accorder beaucoup plus d’attention au monde qui l’entourait. Observer, comprendre les comportements de chacun et retenir des détails sans intérêts pour les uns mais d’une importance capitale pour elle. Alors face à ce spectacle que Monsieur Rookwood semblait vouloir lui offrir, Eirene comprit bien rapidement que tout ceci faisait partie intégrante de son jeu. Un jeu auquel elle allait se joindre également. Elle écoutait ses paroles attentivement, gardant le silence jusqu’à ce qu’il n’eût terminé et ne retint que l’idée principale : elle n’était plus sous la responsabilité d’Avery. C’était plus qu’un soulagement, une sorte de libération. Elle sourit poliment, essayant par la même occasion d’adopter une attitude professionnelle sans se laisser submerger par la joie que cette annonce suscitait en elle. « Rien de grave, j’espère ? » demanda-t-elle d’un air faussement concerné. Elle se fichait bien de ses problèmes personnels. Il devait sûrement les avoir mérités. « Il semblerait que la perte de Monsieur Avery ne soit plus si malheureuse maintenant que vous êtes là. C'est plutôt une bonne nouvelle, même. » qu’elle ajouta, tout en pesant chacun de ses mots. Même si la réputation de Rookwood suffisait à lui faire froid dans le dos, elle serait certainement bien mieux avec quelqu’un de son genre plutôt qu’une brute comme Avery. « Je suis persuadée que nous saurons trouver un terrain d’entente dans lequel chacun pourra y trouver son avantage. » Elle avait compris depuis bien longtemps que ce genre de personnes faisaient plutôt en sorte de tourner la situation à leur avantage plutôt que de réellement se soucier des intérêts d’une sorcière comme Eirene. Tant qu’elle mettait ses dons au profit de leur cause, elle serait plus ou moins en sécurité. Même si la notion de sécurité reste une notion assez floue par les temps qui courent.

Ses motivations et ses attentes ? Elles sont nombreuses, aucun doute là-dessus. Mais pouvait-elle pour autant exposer ses idées avec sincérité sans craindre des représailles en retour ? Sûrement pas. Pourtant, prendre ce risque en valait peut-être la peine. « Disons que les méthodes de Monsieur Avery ne correspondaient pas tellement à l’idée que je me faisais de cet apprentissage. » qu’elle commença avant de marquer une courte pause. « J’espère donc que votre approche sera bien plus intéressante et instructive que la sienne sans pour autant avoir recourt à un surmenage inutile. » Avery l’avait exploitée, épuisée jusqu’à ce qu’il ne finisse par la détruire intérieurement. « La métamorphomagie est un don qui se travaille, c’est une forme de magie précise qui nécessite beaucoup d’investissement personnel. Elle demande bien plus d’effort que l’utilisation d’une simple baguette magique par exemple. Lorsque l’on s’en sert de manière à ce qu’elle soit la plus efficace possible, les possibilités sont presque infinies. » Contrairement à d’autres, Eirene n’avait pas besoin d’ingurgiter du polynectar pour adopter une nouvelle apparence. Ce n’est pas aussi simple qu’il n’y paraît, mais ça reste un avantage considérable. Et Augustus Rookwood semblait l’avoir compris, contrairement à son collègue. « Je suis capable de choses dont l'Elite sorcière ne se douterait même pas. Avoir le sang-pur est un avantage non négligeable pour se créer un nom sans grande difficulté dans la société qu'est la nôtre. Mais le respect, lui, il se gagne. » Eirene était bien loin de l’obtenir, ce respect. Elle prit le temps de boire une petite gorgée de son thé, sourit et reprit. « Je suis en mesure de prouver, malgré mon ascendance mêlée et cette ‘tare génétique’, que le sang ne fait pas tout. Nos capacités et la manière dont nous les usons valent bien plus. Voilà ce que je veux montrer. » C’est ce qu’elle cherche à prouver au reste du monde sorcier britannique depuis beaucoup trop longtemps. Elle en avait assez de devoir constamment faire ses preuves à cause de simples préjugés. Le travail qu’elle avait fourni jusque-là méritait un peu de reconnaissance. Et c’était sa chance d’atteindre enfin ses objectifs. « Vous êtes l'exemple parfait de la réussite à laquelle je fais allusion, Monsieur Rookwood. » ajouta-t-elle d’une voix étonnamment sûre et contrôlée alors qu’elle avait hésité de longues secondes avant de se lancer. « Et vous, qu’attendez-vous de moi ? » Il devait probablement avoir un plan en tête, quelques projets dans lesquels elle semblait avoir sa place.

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Toute dépréciation d'Avery était de la musique aux oreilles du mangemort. Il n'arrivait toujours pas à comprendre comment un être aussi bas et vulgaire avait pu recevoir un jour la marque. Qu'il sache, il n'avait même jamais eu de véritable travail, ou avait du être particulièrement incompétent à celui-ci pour qu'il ne soit pas connu. Il avait trouvé absurde de confier une perle aussi rare que la jeune Mayfair. Et il était aujourd'hui enchanté qu'on lui offre la possibilité d'avoir un impact dans son éducation. « Il semblerait que la perte de Monsieur Avery ne soit plus si malheureuse maintenant que vous êtes là. C'est plutôt une bonne nouvelle, même.  » Il afficha un sourire enchanté à ses mots, et un signe de tête. Elle était bien trop subtile et intelligente pour ne pas lui faire comprendre exactement ce qu'elle entendait par cela.
Il l'écouta ainsi, en silence, respectueux, attentif aux nuances de son discours. Elle était fatiguée, épuisée, moralement et physiquement, et il ne le savait que trop bien. Il avait effectué une intrusion chez elle, à une heure et un jour non conventionnel, et pourtant elle gérait tout cela avec un calme olympien et un professionnalisme frisant le sien. Il était charmé, intimement charmé, et regretterait presque de ne point être hétérosexuel, ou de ne pas avoir l'âge d'être son père, et d'utiliser pleinement toutes les possibilités d'une alliance avec elle. Ah, qu'il pouvait regretter les facilités de la jeunesse.

Il l'écouta parler de son don avec une douce attention, hochant la tête, prenant la posture de l'homme attentif et attentionné. Il souriait, en se disant qu'après quelqu'un comme Avery, elle allait réussir à le trouver indulgent. Merci bien, camarade, en soit il lui sera utile, en quelque sorte. Augustus n'était pas du genre à ménager ses poulains, encore moins à être indulgents avec eux. Cependant, s'il y avait bien quelque chose qu'il maitrisait, c'était la reconnaissance, les félicitations, et même les récompenses pour toutes ces choses. Et il avait devant elle une jeune femme qui vibrait, qui hurlait à tout cela. Elle était parfaite, d'abord pour ses capacités et ensuite parce qu'elle était à deux doigts de finir entre ses doigts. Il sentait dans son regard qu'elle n'attendait qu'une figure paternelle pour la féliciter, la respecter, la faire monter les échelons et lui faire obtenir plus de pouvoir. Il voulait lui offrir tout le pouvoir du monde, et qu'elle lui soit éternellement reconnaissance et qu'il vive, toujours, de ce lien qu'elle construirait. Il allait faire en sorte qu'elle ne puisse vivre sans chercher son appréciation. Il allait l'intoxiquer de reconnaissance et, un jour, il la posséderait entièrement, tout comme il en avait possédé tant d'autres, et ce jour-là il aura gagné la meilleure des alliées.
Et puis, soudain, la jeune femme déplaça légèrement le propos. « Avoir le sang-pur est un avantage non négligeable pour se créer un nom sans grande difficulté dans la société qu'est la nôtre. Mais le respect, lui, il se gagne.  » Elle marqua une pause, durant laquelle Augustus se redressa, les yeux fixés sur elle avec un intérêt moins tendre, et bien plus attentif. Dans quel chemin se dirigeait-elle ? Ils étaient tous deux sang pur, ils le savaient tous deux, en avaient souffert tous deux. Il avait voulu, bien entendu, aborder ce sujet avec elle. Il comptait, bien entendu, marquer au fil du temps qu'il y avait les autres et qu'il y avait nous et qu'il serait, inévitablement, son seul véritable allié parmi les mangemorts. Il comptait, bien entendu, la féliciter d'arriver jusque là malgré tout cela, se montrer en exemple, et toutes ces choses naturelles pour le boa doucereux qu'il était. Dans son tendre plan d'étouffement, il fallait bien sûr utiliser la culpabilité du sang mêlé, et la satisfaction d'autant plus supérieure de réussir tout de même. « Je suis en mesure de prouver, malgré mon ascendance mêlée et cette ‘tare génétique’, que le sang ne fait pas tout. Nos capacités et la manière dont nous les usons valent bien plus. Voilà ce que je veux montrer.  » Un autre qu'Augustus, dans sa situation, aurait sûrement pu être ému d'avoir une camarade de sang mêlée avoir un discours aussi inspirant. Bien entendu, le mangemort apprécia surtout la tournure de sa phrase, la façon particulièrement posée et convaincante qu'elle avait de parler. Il faudrait qu'il l'utilise en tant que porte-parole quelque part. Elle avait le pouvoir de convaincre les foules, voire même les lettrés. Il eu un sourire appréciateur, et lui intima d'un regard à poursuivre et finir sa pensée. On ne lui avait pas chanté d'aussi beaux mots doux depuis quelques temps. « Vous êtes l'exemple parfait de la réussite à laquelle je fais allusion, Monsieur Rookwood.  » Ses yeux s'ouvrirent légèrement de surprise, simulant parfaitement une espèce de surprise flattée. Il se racla même la gorge, eu un sourire charmé mais gêné, et reprit un peu de thé, finissant sa tasse au passage.
Qu'elle était intelligente, de se mettre ainsi volontairement entre ses anneaux. Elle savait qu'il l'étoufferait, elle connait le danger qu'il représentait mais elle était, visiblement, décidée à traverser tout cela si cela signifiait qu'elle accèderait le pouvoir et le respect. C'était un marché qu'il était ravi d'accepter. Ce genre de chose, le pouvoir, le respect, n'était que des breloques comparées au marché de son âme. Ô qu'il appréciait l'audace et la douceur avec laquelle, subtilement, elle lui demandait d'abuser d'elle.
« Et vous, qu’attendez-vous de moi ?  »
Si seulement elle savait, si seulement elle se doutait du piège dans lequel elle se glissait lentement.

Augustus était charmant, lorsqu'il était de bonne humeur. Ce fut d'une voix tendre et chaude qu'il lui répondit, ronronnant des douceurs avec une particulière délicatesse : « J'attends de vous, avant tout, que vous preniez soin de vous un instant. Je voulais surtout me présenter, vous assurer que vous n'êtes pas seule, et que je peux attendre patiemment votre rétablissement complet. » Même si les congés maladies avaient tendance à l'exaspérer, n'en ayant plus l'utilité depuis quelques temps, et attendant instinctivement la même chose des autres. « Vous êtes intelligente, Mlle Mayfair, et je pense que vous vous doutez de ce qui vous attend pour la suite. Je ne vais pas vous mentir, je ne sais pas si je serai véritablement plus reposant que mon collègue... J'ai tendance à demander toujours plus aux personnes particulièrement talentueuses. » Il sourit, laissant glisser le compliment sur elle comme une façon de lui montrer sa reconnaissance. « Surtout, je voudrai vous apprendre à comment vous intégrer dans notre univers et ne plus être un simple outil, mais une actrice de votre réussite et, par conséquent, de la mienne. » Doucement, il se mettait déjà à lier leurs deux destins car, de la même façon, il ferait en sorte que toute mise à mal de son pouvoir à lui impacterait directement la jeune femme. « J'espère que vous êtes prête à vous investir pleinement, ce dont je ne doute aucunement. Dès que vous vous en sentirez capable, passez par mon bureau, je serai ravi de discuter avec vous de quelques choses qui mériteraient votre attention. » Elle buvait ses paroles, et il pouvait la sentir se détendre alors que ses anneaux s'enroulaient doucement autour d'elle, prêts à l'étouffer dès qu'elle serait définitivement offerte et dédiée à ses services. S'estimant satisfait, il commença à se lever, se rhabillant rapidement. « Mais je ne voudrais pas vous retenir plus longtemps, vous avez de l'énergie à récupérer et j'ai du travail à reprendre. »

Ramené à la porte, il fit mine de se souvenir quelque chose, se saisit de sa sacoche et, d'un mouvement ample, en sorti une petite boîte. « Je vous ai fait quelques biscuits, vous apprendrez bien vite que je suis un adepte de cuisine. » Il eu un petit rire et laissa la boîte entre ses doigts, la retenant cependant encore quelque seconde, pour lui dire doucement : « Quant à toutes ces histoires concernant la pureté du sang... Je vous fais confiance pour ne pas ébruiter ce genre de réflexion. Nous ne voudrions pas qu'ils se sentent menacés. » Et avec un petit air amusé, et même malicieux, il prit son congé, définitivement d'excellente humeur.
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