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« Nan j’vous assure, vous êtes pas dans mes registres… Vous aviez pris rendez-vous ? » Tu feuillettes pour la énième fois le grimoire dans lequel tu gribouillais les dates et les horaires de visite. « Bah écoutez, aujourd’hui, j’ai un Bones, mais pas de- vous avez dit qu’vous vous appeliez comment ? B- aaaaah, Jones ! » Le client lève les yeux au ciel, sa patience très certainement laissée sur le pas de la porte. Pas de bol, tu avais abandonné la tienne pour les affaires sociales depuis longtemps.
En effet, de ton côté, c’est pas que tu commençais à avoir l’habitude de te tromper, mais disons que ça n’était pas le premier nom que tu écorchais. « Ouais, bah ouais, du coup, Bones, c’était ce matin, quoi ; mais ce matin, vous étiez pas là… d’un autre côté, Bones non plus n’était pas là… » Tu avais clairement baissé les bras pour le coup, alors quitte à se prendre un savon, autant en profiter pour le faire un peu tourner en bourrique ; ça lui apprendra à te traiter comme un bon à rien. On faisait ce qu’on pouvait pour s’amuser un peu, dans ce trou !

Les premières semaines après votre retour à Londres avaient servi à te réadapter au monde des hommes. Après toutes ces années passées dans la nature, tu avais pas mal à réapprendre de la vie en société. Il y a des réflexes qui ne se perdent pas si facilement ; de fait, ton allure s’en était retrouvée un peu transformée, ta démarche courbée et ton regard trop vif pour tout ce qui ne se passait pas autour de toi.
Cela dit, d’après ton père, il n’y avait pas mieux pour recommencer à côtoyer des gens que d’en voir défiler. De fait, il t’avait refourgué la charge de la caisse et des rendez-vous. Tu l’avais vu venir, hein, ‘faut pas croire ; c’était toujours un employé de moins à payer. A l’époque, c’était maman qui s’en occupait. Les débuts ont été rudes, parce que tu n’arrivais pas à t’y faire, même s’il s’agissait seulement d’enregistrer des gestes simples. C’était à maman de se charger de ça.

Et, bien entendu, comme tu n’y arrivais pas, tu t’engouffrais dans un cercle vicieux. Tu t’énervais, te lassais et mettais de moins en moins de coeur à l’ouvrage. De fait, Viktor n’en pouvait plus non plus de ta mauvaise foi. Lui-même avait besoin de beaucoup de concentration pour réaliser ses premiers modèles, à jongler entre la boutique et l’hôpital pour aller voir Sasha. Disons que du coup, tu ne l’aidais pas, à te lever à pas d’heure, cherchant le sommeil en roulant dans tes draps et à me faire la conversation jusqu’au petit matin. Juré que si j’avais été davantage palpable, j’aurais mis la main à la pâte, parce que rien au monde ne me désolait plus qu’un père et son fils faisant naufrage.

« Ch’uis l’premier désolé, hein ; mon père peut pas vous r’cevoir, il est occupé là. Nan, ça sert à rien d’insister, vous allez pas l’déranger ! Tenez, on va prendre un nouveau rendez-vous, ok ? » Tu secoues le livret sous son nez pour détourner son attention du fond du cabinet. « Mais si, mais si, on va trouver ; tenez, là, sur l’heure de midi, on vous dénichera bien une petite place. » Tu te penches excessivement sur l’agenda et trempes ta plume. « Vous avez dit que vous vous appelez comment déj- ? » La porte claque, tu rentres la tête dans tes épaules. Tu le salues d’un signe de main, pour la forme, toujours garder le sourire qu’il avait conseillé, papa. Tes lèvres s’affaissent dans un soupir aussitôt qu’il disparaît de ton champ de vision. Tu refermes violemment le bouquin et descends de ton tabouret, jetant un oeil au passage à la gazette du sorcier que tu avais dissimulé sous le grimoire. Depuis les arrestations de masse et les interminables procès, tu compulsais sans relâche les retranscriptions des témoignages mangemorts, espérant en vain y trouver celui qui se pâmerait d’avoir effacé la mémoire à tour de bras de pauvres innocents… Seulement, il se trouve qu’ils préféraient se plaindre d’avoir été eux-mêmes victimes de perte de mémoire plutôt que l’inverse ; tous des langues de bois ! Si ça ne tenait qu’à toi, les interrogatoires seraient bien plus musclés que ce qu’ils n’étaient déjà.

Tu prends une inspiration et te décides à aller parler à ton père. En effet, avant qu’un client importun te dérange pour un rendez-vous de dernière minute, tu avais remarqué, enchaînant boulette sur boulette, que tu avais prévu une séance de tatouages sur une heure de visite de Sasha. A la limite, tu aurais pu y aller à sa place, mais disons que pour l’instant, tu n’aurais pas supporté de t’y rendre tout seul, n’en déplaise à mon ectoplasme présence. Si ça n’avait tenu qu’à toi, tu ne t’y rendrais pas du tout, attendant patiemment qu’elle ne déboule un jour à la maison pour venir t’attraper à bras le corps comme elle avait la fâcheuse habitude de le faire, il fut un temps.
« Arnie, je suppose que ça ne serve à rien que je te demande de faire un effort ? » « Gaspille pas ta salive, Vince ; Viktor se chargera de le faire… » « J’aurais espéré que tu sois moins hermétique à mes conseils, puisque je ne suis pas censé avoir à souffrir de ta crise d’ado tardive… vu que je ne suis pas ton père. » « Ouais bah moi j’aurais espéré ne pas avoir à souffrir de ton honnêteté maladive… Pas b’soin d’un second papa-poule… »
Tu glisses le registre sous ton bras et te décides à toquer doucement à la porte de la salle de tatouage de ton père, le nez baissé, plus pour dissimuler l’énervement qui fronce tes narines que par humilité.
« P’pa, j’peux entrer ? J’crois qu’j’me suis encore trompé pour les visites de Sash- m’man… »


Dernière édition par Arnold Heidelberg le Mar 17 Jan 2017 - 9:43, édité 1 fois
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Relinking x 07.01.2004
Have you got colour in your cheeks? Do you ever get that fear that you can't shift The type that sticks around like something in your teeth? Are there some aces up your sleeve? Have you no idea that you're in deep?
How many secrets can you keep?
Viktor a envie de dormir avec sa femme. C'est ridicule, comme des choses aussi simples peuvent autant te manquer. Cela fait des années que sa femme lui manque, que Sasha lui manque, et concrètement cela passe par beaucoup de choses. Le fait qu'elle soit la seule à le comprendre vraiment, à le gérer vraiment, qu'il veuille être de nouveau être aimé d'elle. Son rire lui manque, ses lèvres lui manquent, ses sales manies, sa cuisine, ses cris, sa force. Pourtant, ce qui lui manque le plus, c'est de pouvoir dormir avec elle. Ce n'est ni rationnel ni volontaire. Comme si son cerveau, noyé par tout ce que son absence entraîne, se focalise une seule et unique chose.
Il ne se sent donc pas sexuellement en manque. Il peut gérer son quotidien, et toute sa vie, sans elle. Il a fait pire. Il peut gérer sans elle. Mais chaque matin, il se réveille le souffle coupé, la gorge enrouée et il doit s'enfouir le visage dans l'oreille pour que son fils ne l'entende pas pleurer. Il dort peu, quand il dort, et ce n'est pas rare que son fils le retrouve au petit matin encore dans son bureau, endormi sur ses croquis. Il se noie dans le travail.

Pas comme s'il avait vraiment le choix.

Il a embauché Arnold pour s'occuper des rendez-vous. La décision lui a semblé évidente : c'était auparavant le travail de Sasha, il revient donc à son fils. En plus cela permet à Arnold d'être un peu cadré, d'avoir un travail (certes mal payé), et Viktor a ainsi l'occasion de croiser son gosse sans avoir à déplacer des montagnes. Il est toujours absurde de partager de nouveau la même maison. Viktor a vécu seul si longtemps... Il a encore, parfois, le souffle coupé en se souvenant que Sasha et Arnold sont de nouveau avec lui, même s'ils ne sont tous les deux que des épaves d'eux mêmes.
Ce n'est pas grave. Viktor va s'occuper d'eux. C'est aussi pour ça qu'il a offert le poste à Arnold. En plus du fait que le tatoueur soit quasiment incapable de gérer l'accueil des clients. Il n'est juste pas doué pour ça. Arnold, heureusement, a la parlotte bien plus facile que son père... Le reste, par contre, c'est une autre histoire. Arnold n'écoute rien. Arnold ne comprend rien. Il écrit mal, il oublie des trucs, il blinde un emploi du temps déjà extrêmement restreint et ne comprend pas les règles les plus simples du processus de tatouage.
Viktor n'en peut plus, de son fils. De toute manière, il n'arrive pas à lui parler. La dernière fois qu'il était à sa charge il avait douze ans, turbulent mais obéissant, et ne répondait vraiment qu'à Sasha, qui n'avait jamais réussi à le gérer. Jusque là, ça a toujours été à Viktor de le faire, gérer Arnold. Et aujourd'hui, il ne sait juste plus comment il est censé faire.

Quelqu'un toque à la porte, faisant sursauter Viktor, manquant de peu de lui faire détruire plusieurs heures de travail d'une simple tache d'encre malheureuse. Il grimace et repose sa plume, en reconnaissant rapidement la voix d'Arnold. « P'pa, j'peux entrer ? » Olah, cette intonation de voix annonçait une autre discussion houleuse... « Oui bien sûr, » répond-il, calmement, tant qu'il le peut. La tête brune de son fils passe la porte alors que, déjà, les choses se gâtent. « J’crois qu’j’me suis encore trompé pour les visites de Sash- m’man…  »
Viktor n'a jamais été un père extrêmement tendre. Si l'amour a toujours été évident, cela avait toujours été le rôle de Sasha de faire les câlins, de s'extasier sur les dessins, de lui ébouriffer les cheveux et de le faire rire. Viktor, c'était les punitions, les sourcils froncés, les discussions sérieuses mais, aussi, celui vers qui on se dirige quand ça ne va pas. C'est celui qui s'occupe d'Arnold quand il est malade, qui gère les papiers d'inscriptions, qui organise ses emplois du temps et qui le surveille quand on sait qu'il a fait une connerie. C'est celui qui, finalement, du bout des lèvres, lui pardonne ses conneries. Il fait tout cela, mais la tendresse, elle a toujours été apportée par Sasha, derrière ses airs de grosse dure à cuire.
Viktor soupire, retire ses lunettes de travail, les pose sur la table et regarde son fils avec calme, juste une pointe d'irritation. « Tu crois ou tu sais ? Qui est-ce que tu y as mis, et est-ce qu'on peut le déplacer ? » La voix de Viktor claque sèchement. Il ne sait pas depuis quand toutes ses discussions avec son fils ressemblent à cet étalage absurde d'accusations et d'excuses. Il ne sait pas ce qu'il doit faire pour que tout aille mieux. Il a peur que, s'il devient soudain doux, s'il lui laisse du mou, s'il lui donne l'occasion, l'enfant lui glisse entre les doigts et ne le quitte pour de bon. Tant qu'il a autorité sur lui, il peut le faire rester, se répète-t-il. « Et qu'est-ce que je t'ai déjà dit à ce propos ? Maman est prioritaire. Donc tu me prépares une lettre d'excuse, que je signerai. » Après l'avoir corrigée et réécrite parce qu'Arnold écrit bien mal maintenant, comme s'il avait passé les dernières années de sa vie à désapprendre tout ce que son père lui avait enseigné. « Et ramène-moi le calendrier des rendez-vous, que je vérifie les autres jours... » Il faudrait qu'il le fasse tous les jours. Il faudrait qu'il vérifie systématiquement tout ce que fait Arnold. Cependant, il passe déjà tellement de temps à réparer ses conneries, travailler quand même, voir Sasha, essayer de vivre malgré tout, qu'il y a forcément des choses qui lui échappent.
Comme à peu près tout ce qui constitue son fils, dernièrement.
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Le voilà qui chipote sur les mots. Parce que papa a toujours été un bon élève, papa il parle bien, c’est maman qui se mélange dans les mots de temps en temps. C’est papa qui écrivait les mots d’excuse à l’école et qui signait aussi. Il a une belle écriture papa, c’est comme s’il faisait des tatouages sur les feuilles. Tu aurais pu hériter de lui, si tu avais fini ta scolarité à Poudlard. Si tu n’avais pas été interrompu pendant plusieurs années, et contraint de recommencer, par correspondance. L’enseignement par correspondance représentait un véritable cauchemar pour toi, puisqu’il présentait tous les désavantages de l’école sans les bons côtés. Tu n’avais pas tes camarades de classe, pas de professeurs à enchanter d’un sourire ou d’une participation, même si ce n’était que du vent. Tu n’étais pas une tête, mais plutôt une présence. Si les notes n’étaient pas brillantes, tu les faisais reluire par les commentaires positifs et encourageants de tes professeurs.
Sauf qu’il n’y avait plus de professeurs, plus de camarades, plus de maman pour s’extasier devant tes notes. Seulement ton père qui semblerait pouvoir se détendre une fois seulement que tu aurais un diplôme digne de ce nom en poche. Comme si pour le moment, tu n’étais qu’un sauvageon, un illettré à qui il ne savait pas s’adresser.
Tu vas un peu loin, Arnold. Et ça, je ne saurais dire de qui tu le tiens.

Tu lèves les yeux au ciel mais ravales ta réponse -peut-être parce que tu n’en as pas. Tu fais demi-tour pour ramener agenda, parchemin et plume que tu manques de poser sur son travail, le frisson que cause mon coude au travers de tes côtes lui sauvant la mise. Brouillon, tu trempes la plume et hésites avant de la poser sur le feuillet. Finalement, dans une moue, tu la tends à ton père.
« Tu voudrais pas l’écrire direct vu que de toute façon, tu reprends tout à chaque fois ? J’sais pas, j’ai l’impression que ce que j’fais, ça sert à rien, vu que tu repasses tout le temps derrière ? »

T’as la désagréable impression d’être revenu à tes huit ans. Quand tout était normal, que tu vivais chez tes parents en Allemagne, que tu ramenais des mauvais bulletins ou que tu faisais une bêtise. Comme si rien ne s’était passé. Comme si Viktor, sous prétexte de n’avoir pris part à la guerre que comme soigneur, éludait tout ce que toi et maman aviez pu endurer. Il avait pas le droit de faire ça. « C’est vrai ça, à quoi je sers au final ? » La pointe de la plume s’écrase malencontreusement sur le parchemin, le troue, la tache s’étend à mesure que le papier la boit. Elle s’étend inlassablement, comme ton désarroi qui déborde. « Avoue, que tu fais seulement ça pour garder un oeil sur moi, c’est ça ? » On ne t’arrête plus, tu n’as plus huit ans, et tu avais appris de tes loubards de camarades, en France, l’insolence de l’enfant terrorisé qui gonfle les plumes pour impressionner son aîné. « C’est comme pour les cours par correspondance, hein ? c’est pour me garder à la maison ? »

Tu ne pouvais pas vivre comme ça, faire comme si rien ne s’était passé, comme si tu avais toujours huit ans, quand papa te tapait sur les doigts et que t’allais chouiner dans les jupons de maman qui t’attrapait par le col pour te sommer d’arrêter de morver sur son genou. C’était pas ça, la vérité. Tu ne pouvais pas oublier tout ça. Tu n’avais plus huit ans, maman n’était plus là.
Mais t’as quel âge, Arnold ? C’est pas très mature de ta part de faire culpabiliser ton propre père. Je vais m’gêner.
« C’est dur, tu sais. Passer d’un coup d’une vie en pleine nature, sans parent ni responsabilité, à… ça » tu désignes d’un mouvement vague l’accueil par-dessus ton épaule et le livret de rendez-vous. Tu ne t’étendais même pas davantage sur les études du Vitmagic que tu suivais laborieusement. Quand tu ne trouvais pas le sommeil, ça avait le mérite de te faire très vite piquer du nez. Tu ne garantissais pas le nombre de fois que tu allais devoir le passer et le repasser, sachant que ça coûtait son pesant de gallions. D’un autre côté, ça lui apprendra, il te payait une misère pour ton job et- « Ecoute, Arnold, la situation est compliquée pour vous tr- » « La ferme, par Merlin, Vince, LA FERME ! T’es pas mon père ! Un c’est d’jà assez t’sais ! »

Et ben, à croire qu’on a passé un nouveau cap. Sans un mot de plus, je m’éclipse par le mur. Etrangement, tu fais moins le malin ; je ne suis plus le fantôme qui te hante et qui effraye les passants, mais plutôt un père de trop. C’est pour toi que je suis là, Arnold. Et c’est peut-être précisément ce que tu essayes de me reprocher en m’envoyant balader.
D’un autre côté, tu as raison, c’est une histoire entre toi et ton père. J’espère simplement que vous allez la régler, cette histoire.
J’espère simplement que tu veux la régler, cette histoire.
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