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sujet; unhealthy faith (insomnia)
MessageSujet: unhealthy faith (insomnia)   unhealthy faith (insomnia) EmptyLun 2 Jan 2017 - 11:05

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Insomnia Thérèse Monellyin the land of gods and monsters, i was an angel
❝ We're running in circles again ❞WIZARDS ; INVENTE

☇ pseudo complet & surnom(s) ; Mes parents firent de moi l'aube d'une ère nouvelle. En imposant sur mon épiderme un prénom que nul autre ne porte, je ne puis qu'être unique, à leurs yeux comme à ceux des autres. Insomnia, identité étrange pour une enfant qui se cherchera finalement toujours. Mère disait qu'il rappelait combien les hommes se laissent choir dans les bras de Morphée, et Père précisait qu'ainsi je me rappellerai toujours que nul Dieu ne régirait ma vie. Que personne ne le pourrait. Ce fut Père, d'ailleurs, qui m'offrit le digne nom de Thérèse. Un nom qui lui venait de sa mère, qui, elle-même, le portait encore sur sa tombe. A croire que je fus toujours destinée à n'être qu'une épitaphe dans un cimetière vivant.

Mes parents, les Monelly. Un nom que je ne suis plus fière de porter, désormais. Si mon Frère n'était pas mort des mains de mon géniteur, peut-être, alors, aurais-je encore quelques espoirs d'obtenir quelques fiertés. Mais cette famille n'est désormais qu'une ombre sur un tableau poussiéreux. On ne prend pas la peine d'en enlever la saleté. Nous ne sommes qu'un nom parmi des noms. Il n'est rien que sept lettres collées ensembles, formant une indication sur mon front.

☇ naissance ; Mère me donna le jour un dimanche après-midi, à même le sol de sa chambrée. C'était un certain 11 janvier. Un mois trop froid pour accueillir une vie si infime qu'était la mienne. Dès le premier souffle, on me crut malade, et ni la cheminée, ni le sein de Mère, ne parvinrent à me réchauffer. Durant toute l'année 1967, Père pensa me jeter aux loups. Pauvre agneau trop fragile, le temps abattit sa laine sur moi, et me sauva la vie. Miracle, disait Mère. Damnation, disait Père. Grays, aux abois, m'avait simplement donné ma chance.
☇ ascendance; Père n'était qu'une imposture. Il se proclamait sorcier depuis trop longtemps pour que l'on cherche réellement ce qu'était son sang. Enfant, il se proclamait déjà sang-pur. Mais ce n'était que douce illusion. Son mariage avec Mère ne lui offrit pas la grâce qu'il souhaitait. Malgré le sang qu'il possédait, on ne l'appela jamais pur, car il ne l'était pas. Sang-mêlé, terme exact, car il était le fruit de moldus passés, de moldus enterrés. Ils les haïssait, ses parents. Ils les haïssait tous, les moldus. Il aurait aimé être une vraie pureté. Mais il n'était qu'hérésie dans un monde de flammes. Il était destiné à brûler.
☇ métier ; Lorsque Mère s'allongea parmi les tombes, elle m'offrit les clés d'une vie nouvelle. Celle d'une commerciale étrange que l'on venait visiter tard le soir. Mère était fière du Monellys. Je fus fière d'en devenir la propriétaire. Longtemps le marché fut florissant. Mes petits trafics quotidiens n'avaient plus réellement de sens, alors je les mis entre parenthèses. Mais les affaires ne sont bonnes qu'un temps, et les événements m'apprirent ce qu'était la véritable existence. Lorsque mon bien fut saccagé, et que l'argent vint à manquer, je fus résolue à le sauver. Cependant, on ne sauve pas ce genre de chose, sans avoir de quoi le sauver.

Dans l'ombre de mes murs, j'ai recontacté mes anciennes relations. Celles que l'on ne peut trouver que par-delà les frontières. Le Marché Noir en a réquisitionné. Mais d'autres, petits commerçants sous le manteau, se souviennent encore de moi, et de ce que je parvenais à leur offrir autrefois. Dans les ruines du Monellys, désormais, l'on peut s'offrir des choses uniques que l'on ne peut trouver ailleurs. Les quelques clients dans la confidence connaissent bien la Receleuse que je suis devenue. Mais il est dangereux de ne pas passer par le grand réseau de nos jours. Et je sais qu'il sera temps, bientôt, de régler mes comptes...

☇ camp ; Père m'éduqua les traditions. Mère m'offrit un regard plus vaste. Leur étrange fusion ne fit de moi qu'une incertitude. Je ne sais plus réellement quoi prêcher en ces bas-fonds. Les bancs se déplacent dans les abysses sans qu'on ne puisse en dire quoi que ce soit. Je ne pourrais me catégoriser. Je suppose que certaines traditions sont idéales. Et d'autres ne sont qu'inepties. Je ne suis ni l'un ni l'autre. Je suis au centre, je suis ce que le monde appelle une modérée.
☇ réputation ; Père disait que je ne suis qu'une poupée de chiffon dans les serres d'une foule de vautours. Tous ceux qui posent un regard sur moi me jugent, puis me malmènent. C'est ainsi. Beaucoup pensent que je me suis effondrée, face à l'assaut du Monellys. D'autres me voient réellement, femme forte, cherchant sans cesse la renaissance. Et enfin, d'autres, encore, ont la preuve de mon combat, et me regardent comme le requin parmi les poissons. Mais tous ne voient là qu'un apparat, un mirage créé pour les berner tous. Si j'ai bien retenu une leçon de mon Père, c'est bien celle de toujours rester cachée. De toujours annihiler le vrai.
☇ état civil ; Père voulait à tout prix m'offrir en tribut. Je me souviens de dizaine de garçons, se pressant derrière la porte pour m'offrir leur main. Mais j'étais las de tant d'attentions. A l'époque, je ne souhaitais que la liberté. Je me souviens de Père, hurlant à plein poumons, pour me ramener à la raison. Il disait que je n'étais qu'une petite sotte, ne comprenant pas l'importance d'une union sorcière. Il n'avait pas tord.

Aujourd'hui, je ne suis qu'une femme parmi un lot de femmes. Si je parviens encore à trouver quelques relations éphémères, je ne puis qu'entrevoir le temps qui passe, sous les barreaux de ma prison. Je n'ai ni mari, ni enfant. Ma maison est vide de rires, et mon lit vide de sens. Je n'ai qu'un long monologue à piailler quand vient l'hiver. La nuit est la seule véritable amante que j'ai désormais.

☇ rang social ; Pauvre petit squelette dans le caniveau. Je suis une civile. Je ne change pas les choses. Je ne suis ni une alliée, ni une ennemie. Je suis une petite fourmi qui fait tourner le monde en s'adaptant à celui que l'on m'offre. Un jour grandiose, un jour médiocre.
☇ baguette ; Ma baguette n'est qu'un morceau de bois récupéré en Afrique, lors d'un séjour prolongé destiné à remplir mes stocks. J'eus pour projet de la vendre. Mais, finalement, elle tomba au bon moment. Celle qui m'eut choisie autrefois termina sous les ruines du Monellys, et celle qui est désormais mienne, fut un sauvetage considérable. De ses tente centimètres de longueur, Madame est sculptée dans le bois incroyable du Gingko Biloba. Un arbre aux milles senteurs qui ne pousse pas dans nos contrées. En son sein, de la poudre d'argent, venue tout droit des mines du Moyen-Orient. Une baguette à mon effigie, qui a trotté dans le monde entier, avant de finalement tomber ici.
☇ épouvantard ; L'angoisse est ce qui fait mon quotidien. Si je ne puis affirmer que ma plus grande peur est celle de mourir, je dois bien réfléchir, avant de trouver ce qui me fait davantage frissonner. Ma réelle terreur, vient davantage de ce que me font les autres. A l'effigie de mon père, mon épouvantard est une poupée de chiffon, aux mains d'une silhouette obscure. L'image-même d'une manipulation ouverte et sans failles, que je ne pourrais stopper.
☇ risèd ; Une famille, tout simplement. Retrouver cette époque chantante, où Mère me bordait, où Père criait. Une époque révolue, qui m'offre désormais des conséquences funestes.
☇ patronus ; Je n'ai jamais réussi à produire un patronus assez puissant pour qu'il prenne une forme animale.
☇ particularités ; Aucune.
☇ animaux ; Je n'en ai aucun.
☇ Avis sur la situation actuelle :
C'était mieux avant, aurait dit Mère. C'est bien mieux maintenant, aurait dit Père. Je ne suis qu'une anomalie dans un organisme sain. Je ne trouve pas d'accroche, aucune veine n'est assez confortable pour m'y installer. Et aucune cellule ne me ressemble. Rien n'est pareil à ce corps que j'arpentais autrefois.

Je me souviens, étant petite, de cette ère si différente, où monstres étaient muets, et beautés étaient resplendissantes. On piaillait partout, on piaffait sans censure. On vendait des baguettes, chez Ollivander. On vendait des chats blancs à l'animalerie. On trouvait des bonbons, dans les magasins. A Poudlard, Dumbledore nous mettait une main sur l'épaule. Les professeurs tentaient de nous aider. On cherchait sa voie, sans avoir peur de celle que l'on prendra finalement.

Mais les choses ont bien changé, désormais. Ollivander est mort. Dumbledore est mort. Les bonbons sont morts. Les chats blancs sont morts. Poudlard est mort. La mort est partout. Le règne du Lord a créé un nuage de cendres épais au-dessus de Londres. On ne peut plus se cacher. On ne peut plus être joyeux. L'ère est à la morosité, au deuil et au chagrin. On ne voit plus d'enfant courir, dans les rues, petit chaudron à la main. Ils courent pour fuir les mages noirs qui les ont pris à faire une bêtise futile. Ils seront punis ci-tôt rentrés  chez eux.

Je n'aime pas ce nouveau monde. J'aimais celui d'avant. Mais les choses sont comme elles sont. Ceux qui possèdent un bâtiment, ici, et qui gagnent leur vie avec lui, ne peuvent fermer la porte et fuir aisément. J'ai quelque chose, là, sous mes pieds, une responsabilité, un souvenir, un rêve enfoui. Ce n'est que depuis sa destruction totale que j'ai décidé d'être égoïste, d'être imprudente, de ne penser qu'à ce que je suis ici. Bien entendu, j'ai bien conscience que j'en paierai le prix. J'ose espérer que, d'ici là, les choses auront changé.

☇ Infos complémentaires ; Je suis à l'aube de devenir une alcoolique. Je suis bisexuelle. Je fuis les relations durables, et particulièrement les sentiments. Le magasin, Monellys, n'ouvre ses portes que le week-end. Je me serais trouvée un futur mari, selon les rumeurs. J'ai eu un chat, mais depuis qu'il a essayé de dévorer mon manteau à fourrure, je l'ai mis dehors. J'ai un humour noir et sarcastique. ça ne plaît pas à tout le monde. Je ne bois que de la tequila. Je fume beaucoup, surtout lorsque je suis en voyage d'affaires. Je n'aime pas transplaner. Je préfère prendre l'avion. J'évite avec précaution les quartiers à risques. Encore plus ceux réputés pour héberger la Main Noire. J'ai déjà dit à mes employées que leur salaire en dansant serait moins élevé que si elles vendaient leur corps dans la rue. Au départ, je voulais trafiquer des animaux magiques. Ma première expérience avec un petit basilic m'a valu une semaine à Sainte-Mangouste. Depuis, j'ai donc changé d'avis. Je n'ai jamais aimé monter sur un balais. Je séchais toujours les cours de Quidditch en première année. J'aime prendre soin de mon apparence. J'aime beaucoup les parfums, j'en fais la collection. On me sous-estime souvent, je suis plus forte que ce que les rumeurs veulent bien dire. Je suis une manipulatrice hors-pair. J'ai tendance à me croire tout permis, lorsqu'il s'agit de mon petit commerce. Je me surnomme moi-même la Reine de mon business. J'ai toujours admiré Bellatrix Lestrange, en secret. Je suis très bonne actrice, et je peux aisément vous faire croire ce que je veux. Je déteste les enfants, quand ils font irruption dans mon établissement. Je suis colérique. Certains disent même que je suis hystérique. Je crie très fort. Je suis douce, dans l'intimité, même si je n'avouerai jamais ce que je ressens. Je garde ce genre de choses pour moi. Je vais sur la tombe de mes parents une fois par mois. Noël est très important pour moi, mais très triste depuis que je le fête seule. De ce fait, je suis très souvent en voyage à l'étranger dans ce genre de circonstances. Lorsque le Monellys était encore à son apogée, je n'hésitais pas à embaucher des femmes d'autres pays, que je ramenais de mes voyages. Je n'ai pas de bras droit. J'en avais un, avant, pour tenir l'établissement en mon absence. Je hais par-dessus tout les infidélités, les jugements, ainsi que les trahisons.

❝ Nothing compares to you ❞Deux mots sur l'IRL

Appelez-moi Woods. J'ai 23, je viens de France et j'ai connu le forum via un Partenariat. Si tout va bien vous me verrez connectée 5 jours sur 7. Un dernier mot ? Caca.

Approuvé par le Ministère de la Magie


Dernière édition par Insomnia T. Monelly le Dim 8 Jan 2017 - 11:55, édité 8 fois
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MessageSujet: Re: unhealthy faith (insomnia)   unhealthy faith (insomnia) EmptyLun 2 Jan 2017 - 11:05

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Angel by the WingsI know you have never felt so alone. You can't do anything.
❝ Brother, Remember Me ❞Matin du 30 Août 1978
Grays, Sud-Est de l'Angleterre





La lune... Astre blafard aux yeux mélancoliques. Unique lumière dans un immense jeu d'ombres. L'échiquier géant fait jaillir ses innombrables pions, alors que le ciel se gorge d'encre, et que la nuit s'abat sur l'horizon. L'obscurité inspire le peintre et le poète, les ténèbres inspirent le loup et la chouette. Et si les Nocturnes ne dormaient alors que l'espace d'une journée, la nuit venue, ils s'éveillaient pour emplir les gorges de frissons. Cent compagnons arpentaient les rues sombres, en quête d'une adrénaline bizarre, maître impérial de leur existence funeste. Ils n'étaient alors que petits mulots sous les serres de quelques aigles : une image illusoire et parodique de ce que représentait les plus Grands. De leur hauteur minuscule, ils n'étaient conscients que de la simple image qu'on leur offrait. Fourmis de la fourmilière, jamais ils n'avaient franchi la porte secrète qu'on leur interdisait trop souvent. « Aurais-je un jour le droit d'y aller avec vous ? » demandait l'un d'entre eux, naïf innocent dont le rêve semblait palpitant. « Non, mon garçon. Pas aujourd'hui.  » lui répondait-on. Le mulot regagnait l’abîme de laquelle il venait. Il réessaierait le lendemain, puis le surlendemain, et tous les autres jours. Mais jamais, jamais, il ne franchissait le seuil.

Ils s'appelaient les Nocturnes, parce qu'ils jouaient la nuit. Les rues, c'étaient ces couloirs sombres qui faisaient leur quotidien. Et la grande place, c'était leur chambre, leur antre, leur endroit à eux. Il n'y avait rien d'autre. Par la fenêtre, parfois, ils imaginaient ce qu'il y avait dehors. Les arbres, les rivières, les montagnes, les villes, et même les gens. Une symphonie de couleurs et de sons qu'ils ne connaissaient pas. Elle se prenait pour Esméralda, et lui pour Dracula. Ils lisaient beaucoup de livres, pour comprendre comment tournait le monde. Mais ce que les livres ne disaient pas, c'est que le monde n'est pas vraiment comme ce qu'ils dépeignent.

Insomnia ne franchissait jamais la porte. Elle demeurait souvent devant, à l'observer, la contempler. Elle essayait d'en comprendre le fonctionnement, mais avait cessé de vouloir l'ouvrir. Ils avaient essayé, avant... Jusqu'à ce que Père ne leur signifie le mal que cela inspirait. Son frère le faisait encore, parfois. Il ne se laissait jamais aller aux souhaits de Père, il se rebellait. Insomnia l'admirait pour son courage, car, elle, ne le possédait pas. Ainsi, même lorsque la Porte baillait, elle ne se jetait pas dans sa gorge. Peut-être y avait-il, au fond d'elle, une peur secrète de ce que présenterait l'extérieur après sa sortie. Elle pensait souvent aux conséquences de cet acte, à comment ils, elle et son frère, pourraient survivre, subvenir à leurs besoins, du haut de leurs onze ans. Elle s'était depuis longtemps résolue au fait que cet acte était fou, et qu'ils les mèneraient à une vie médiocre.

Ils n'étaient pas si mal, ici, entre ces quatre murs. Même s'ils n'avaient pas le droit de descendre, et qu'ils ne voyaient rien de ce qu'il y avait au-delà de la Porte, ils étaient nourris allègrement. Mère venait souvent les bercer, au pied de leurs lits, ou leur lire une histoire. Elle semblait plus triste que Père, de ce fardeau qu'ils vivaient depuis toujours. De le leur infliger. Velkan lui demandait souvent pourquoi ils étaient ici, et pas dehors, comme les autres enfants. Elle ne répondait jamais vraiment. Insomnia avait cessé d'espérer une quelconque explication. Elle s'était résigné à cette vie. Alors, ici, elle expérimentait ce chakra étrange qui naissait en elle, cette magie inexplicable qui lui faisait parfois faire des choses. Elle n'en disait rien. Seul Velkan savait. Et Velkan ne disait rien non plus.

Insomnia ne parvenait plus à entrevoir la fenêtre, ni la Porte. Elle ne sortirait jamais d'ici. Elle était une prisonnière qui avait accepté sa cage, à force de temps. Aujourd'hui, elle ignore qu'elle en sort. A son réveil, Velkan n'est plus là. Père est venu le chercher dans la nuit, sans qu'elle ne s'en aperçoive. Et c'est Père qui est penché près d'elle, la mine grave, comme toujours. « As-tu rassemblé tes affaires, comme je te l'ai demandé ? » la questionne-t-il, à peine a-t-elle ouvert les paupières. Encore couchée, confortablement installée sur son oreiller, elle hoche doucement la tête. Père lui a longuement appris que nul ne brise le silence, si ceci n'est pas nécessaire. Lorsqu'il se lève, elle observe un instant la couchette de son frère, défaite, vestige de son sommeil innocent. Elle papillonne des cils, et se relève pour balayer la pièce du regard. « Il n'est pas là. Il a rangé ses affaires plus vite que toi. » lui soumet son géniteur en cadenassant ses bagages. Elle reste immobile, ne comprend pas. Elle n'a jamais fait une valise, avant. Elle ignorait ce qu'était que cet objet, jusqu'à le voir la veille, dans les mains de Père. « Lève-toi, mon enfant. Habille-toi. Je reviens dans une minute. » Il passe la Porte.

Insomnia s'observe dans le miroir. Son reflet n'est qu'un pâle oasis dans un désert de glace. Sa peau blafarde crie la famine qui gît en son coeur enneigé. Elle brosse les ténèbres qui se couchent sur ses épaules, et inspire profondément. Elle n'a pas peur. Elle n'a pas envie. Elle n'est qu'une enveloppe dénuée de vibrations. Son âme est toujours bien en place, bien immobile, bien silencieuse. C'est ce qu'il faut. Père pose une main sur son épaule, geste qu'elle a perdu l'habitude d'apprécier. « Allons-y. » La Porte est un obstacle qu'elle se doit d'observer un instant. Lorsqu'elle s'ouvre, il n'y a que quelques marches assombries par le temps. « Une voie en cache toujours une autre. Souviens-toi de cela. » lui murmure Père. Elle n'hoche pas la tête, car il sait qu'elle l'écoute, et qu'elle s'en souviendra.

Insomnia ne tourne pas la tête. Les pièces qu'elle ne traverse pas restent secrètes à ses yeux. Seul le couloir qui s'étend devant elle s'éveille en son cervelet. Chaque meuble, chaque couleur, chaque odeur, devient une empreinte passive, en son inconscient déconnecté. L'enfant suit les pas de son Père, comme une danseuse suivrait sans hésitation son cavalier dans un ballet écrit pour elle. Insomnia aperçoit le jardin, ce même jardin qu'elle a toujours vu par la fenêtre. Elle se surprend à penser qu'il n'est qu'une pâle copie de ce qu'elle a toujours observé. Elle le juge fade. Au milieu du chemin, un carrosse l'attend patiemment. Les chevaux piaffent. Elle les dessine dans ses pensées, les assimile comme des créatures enchanteresses. La grande porte qui mène dehors passe derrière elle. Le vent embroche ses cheveux, sa peau nue. Elle frissonne, incontrôlable sentiment qu'elle exècre, pour sa nature venimeuse et rebelle. Un lourd manteau de fourrure s'étale sur ses épaules, et enveloppe sa silhouette. Mère s'agenouille devant elle, et lui saisit les deux mains. Un sourire, aux allures mélancoliques, se loge entre ses lèvres charnues.

« Quand donc es-tu devenue si belle.. ? » La voix de Mère s'égosille au coeur de la brise. Ses mots n'ont d'impact que sa propre entité. Ils ne parviennent pas aux tympans de la petite qui se tient désormais face à elle. Père, derrière elle, s'enfuit vers le véhicule. « Te voilà grande, mon enfant... Quel chagrin de te laisser vivre ta propre existence, désormais. » Insomnia ne bouge pas. Elle ne répond pas non plus. Elle ne comprend toujours pas tout ce que ceci veut dire. Elle le comprendra, lorsque le jour viendra. Elle regarde les yeux de Mère, ce bleu entêtant, et se demande si elle aurait pu en hériter. « J'imagine qu'il est des choses que nous ne pouvons contrôler. » Mère tourne la tête vers le ciel. Elle cherche quelque chose qu'elle ne trouve pas. Père ouvre l'arrière du carrosse, et y place la valise précieuse qui contient les seuls biens de la petite. « Ecoutes-moi bien, Insomnia. » Mère attire son attention la plus totale. L'enfant écoute donc avec toute la concentration qu'elle puisse lui offrir. « Lorsque tu arriveras, n'oublies pas d'être polie, courtoise, et bien entendue, très obéissante. Je ne veux pas que Madame Helsey aie mauvais oeil à ton sujet. Toutes tes fournitures sont déjà chez elle, mais il te faudra encore aller choisir ta baguette. » Mère se penche doucement vers elle, et, à son oreille, lui susurre quelques mots. « Et, si tu le souhaites, le chat que tu désires tant. » Insomnia sourit légèrement. Et, pour la première fois depuis le début de la conversation, elle ose lui répondre dans un chuchotement. « Merci, Mère. »

Tout ceci était prévu depuis bien longtemps. A la réception de sa lettre, Insomnia avait immédiatement su qu'elle était destinée à devenir une sorcière aussi intrépide que ses parents. Cela faisait quelques mois que tout ceci se tramait. Mère était inquiète. Père était fier. Ils lui avaient expliqué ce qu'elle était, ce qu'elle serait. Ils lui avaient dit, de nombreuses fois, que cela était un grand honneur, et qu'elle ne devait pas les décevoir. Insomnia s'était préparée pendant des semaines. Elle n'avait pas compris que ce jour viendrait si vite. Elle ne l'avait pas attendu. Elle ne l'avait pas souhaité.

Père revient, et, par l'épaule, l'arrache à Mère. « Il est temps. Il serait regrettable qu'elle soit en retard. » Mère hoche doucement la tête, et se relève. Sans un mot, elle lui offre tout l'amour qu'elle lui porte, d'un simple regard. Et Insomnia comprend. Quand Père lui ouvre la porte, la petite se fait violence pour ne pas se retourner. Elle ne le doit pas. Alors, elle monte les marches et s'installe dans le siège qu'on a prévu pour elle. Père la regarde un instant. « Ne me déçois pas, mon enfant. » Elle hoche la tête, une fois de plus. Elle ne le doit pas. Elle ne le fera pas. Lorsqu'il ferme la porte, elle tourne la tête vers l'homme qui se doit de la mener à bon port. Un homme au visage entretenu, portant un uniforme noir, et un chapeau de la même couleur. « N'attendons-nous pas votre frère, Mademoiselle Monelly ? Votre père m'avait bien fait part de deux enfants. » Insomnia avale sa salive et détourne les yeux. Elle observe, par la fenêtre, le cabanon au fond du jardin, celui-là même qu'elle observait depuis sa chambre, depuis des mois. Celui-là même où tout s'était terminé, cette nuit. « Je n'ai pas de frère. »

❝ Father, Remember Me ❞Soir du 24 Décembre 1983
Grays, Sud-Est de l'Angleterre








Petite brise chaotique qui souffle et qui pique. Le vent tourne au mauvais, on l'a cru bon toute la journée, mais il n'en est rien, il suffit d'écouter. Quelque chose gît ici et fait claquer des dents. « Ce n'est pas le froid qui vient pour toi, Papa. C'est moi. » crie-t-elle en chuchotant, comme s'il fut plus simple de calmer sa fureur. Voilà trop d'année qu'elle se tait, pauvre enfant silencieuse, vouée à faire tourner la clé dans la serrure. La boîte de Pandore ne s'ouvre jamais. Aucun son, aucune odeur ne s'en échappe. C'est une barrière à toute épreuve. Elle-même fut incapable de se débarrasser d'elle, ou de simplement donner la clé. Comment céder à la simplicité, lorsqu'on a appris ceci à l'aube de sa vie. Elle est la poupée que son Père a créé. Elle a marché dans ses pas, elle a fait tout ce qu'il fallait pour le rendre fier. Mais ce ne fut jamais assez. Jamais.

Son admission à Serpentard fut le premier pas de la réussite. Père était fier, mais il disait qu'il fallait honorer cette maison, avant de triompher, et de le proclamer haut et fort. Elle suivit des cours supplémentaires, pour que Père soit encore plus fier. Elle ramena bon nombres d'excellents résultats. Mais ce furent les moins bons qui furent pris en compte. Il lui disait sans cesse d'être parfaite. Mais il ignorait qu'elle ne pouvait l'être. La perfection n'existe pas, lui avait un jour dit Mère. Elle avait arboré un visage ensanglanté, le soir-même, au dîner. Insomnia sut alors qu'il fallait être plus que parfaite. Mais il ne le pouvait, même en s'exténuant au travail. Même en étant la meilleure.

« C'est ici, Mademoiselle. » lui indique le chauffeur. Poudlard fut son refuge pendant toute sa scolarité. Là-bas, elle oubliait Père. Là-bas, elle oubliait Mère. Elle oubliait tout. Si elle rentrait aux vacances, c'était pour Mère, car elle savait qu'elle avait besoin d'elle. Alors, elle l'aidait à la boutique, elle l'aidait à la maison, elle l'aidait même devant Père. Lorsqu'elle devint plus âgée, ce fut son tour d'essuyer les coups. Mais elle endurait, pour Mère. Et Mère la soignait d'un sort, après le repas, entre les murs silencieux de sa chambre.

En entrant, elle pose sa valise, et laisse entrer Salem, son chat, honoré d'un nom loin d'être original. Quand on est enfant, cela paraît magnifique. Aujourd'hui, rien ne l'est plus. Les murs tombent en lambeaux. Les tableaux prennent la poussière, tout comme les vases et autres décorations inutiles et dégarnies. Les cheveux de Mère moisissent, sur son front glacial. Un baiser d'Insomnia ne suffit pas à apaiser le froid qui réside en elle. Parfois, Insomnia pense que toutes les familles sont ainsi, pareilles, et qu'elle n'est qu'un pion parmi milles échiquiers. ça la rassure, dans un sens. Mais ça ne devrait pas. C'est un mensonge qu'elle sait profondément faux, mais qu'elle n'ose pas encore dévoiler. Ainsi, peut-être, évite-t-elle le pire.

« Tu es en retard. » lui dit Père, penché au-dessus de son scotch. Ce verre, elle le connaît. Il est toujours là, un rappel à l'ordre. Une image trop fréquente ici, qu'elle espère voir disparaître au plus vite. Au début, elle croyait que c'était occasionnel. Le temps lui fit part de sa méprise. Insomnia se contente de déposer son manteau à sa place. Père, elle ne l'embrasse jamais. « Helsey a pris soin de me préparer une douceur, avant mon départ. » justifie-t-elle, comme toujours. Un tableau répétitif qui devrait être peint, tant la situation se trouve habituelle. Mais on ne montre jamais ce genre de choses au monde. On a peur qu'il nous juge. Ce qui n'est pas nécessairement faux. « Elle ne nous importunera plus, voilà nouvelle qui me réjouit. » et il disparaît dans la cuisine. Un regard de Mère fait comprendre à l'adolescente qu'il n'est pas bon de répondre. Alors elle ne répond pas. « Tu as fait bon voyage, je l'espère ? » Insomnia hoche doucement la tête. « Il fut long, comme à l'accoutumée. Mais me voilà maintenant ici. »

Père pose son verre sur la table. Il continuera de boire jusqu'à l'aurore. Et encore après. La bouteille trône, maître impeccable, sur la table à manger. Le repas, brûlant, que Mère a préparé, n'est qu'un prétexte pour la famille de se retrouver. Seul instant où tous trois discutent, ou, plus souvent, se disputent. Mère ne prend plus part aux conversations, ou fait en sorte de satisfaire Monsieur le Père. Ainsi, elle évite toute confrontation. Mais Insomnia, elle, n'a pas fini de l'ennuyer. Même si elle tente de cacher sa frustration de ne pouvoir être elle-même, elle fait en sorte de ne pas faire entrer la colère parmi les convives. Bien que cela soit, en général, difficile. « Ta Mère m'a fait part de ton désir de stopper tes études ? » Ou comment Père ne demande pas son avis, et fait venir en elle l'agacement dès la première syllabe prononcée. Mais Insomnia a un entraînement hors-pair pour éviter tant de paroles inutiles. « En effet. Il m'était, à mon sens, plus judicieux de rejoindre Mère dans son étale. Ainsi, peut-être, pourrais-je la soulager de ce fardeau, et  participer activement aux revenus de cette famille. »

Père la regarde fixement, de ce regard empli, cruellement, de colère. Celui-là même qu'elle ne regarde pas, afin d'éviter d'attiser son emportement. « Quelle sottise. Voilà que ma fille unique souhaiterait devenir aussi pathétique que sa génitrice. Non, tu ne reprendras pas le magasin. Tu feras de grandes études, et tu iras rendre fier ton Père comme il se doit. » il reprend son dîner, comme si de rien était. Insomnia serre les dents. Ainsi appelée, sa fille unique, elle sent en elle un sentiment de rage l'incendier. Mais elle le calme, d'une sifflement rauque qui demeure silencieux. Comme toujours, Père souhaite la faire dévier du chemin qu'elle s'est destinée à prendre. Ce choix, le sien, n'est qu'une épouvante, pour cet homme qui désire régir son existence. « C'est mon souhait, Père. » Mais il n'écoute pas. « Si tes souhaits étaient pris en compte, ma fille, tu finirais comme Miss Helsey. » il fait référence à sa position dans la société : une moins que rien à son sens, car sans emploi, sans mari, sans enfant. « Et en conversant de cela, je me dois de te souligner que tu n'as retenu aucun prétendant adéquat aux yeux de ton Père chéri. Tu me déçois beaucoup, voilà que tu me mets dans une position fort incommodante. J'ai, bien entendu, signalé ta paresse quant à un mariage prochain, à toutes les familles désespérées que tu laisses derrière toi. » Insomnia aurait pu sourire, mais elle tient encore à garde sa tête. Ainsi, elle ne répond pas.

Beaucoup de jeunes hommes sont déjà venus lui demander sa main. Aucun ne repartit avec elle. Trop préoccupée par sa propre existence, disait son Père, elle les avait renvoyé aisément. En prétendant rendez-vous oublié, ou non prévu, maladie étrange et inexpliquée, ou en étant simplement exécrable avec eux. Elle avait même renversé une boisson sur le costume excessivement cher de l'un d'eux, afin de prouver sa maladresse légendaire. De quoi tous les décourager après quelques rencarts mal bouclés.

« Si tu tiens tant à subvenir aux besoins de ta chère famille, je te prierai de te marier dans l'année. Tu ne me laisses pas le choix de prendre les plus mauvais partis, mais ainsi soit-il, si tu es incapable de faire le choix toi-même, je te l'imposerai moi-même. » Son poil s'hérisse, dans son dos. Elle sait ce dont Père est capable. Elle n'est pas sotte, loin de là. « Vous savez qu'il me sied davantage de choisir mon futur mari. Ce n'est pas mince affaire, il s'agit bien là de rechercher un partenaire idéal. Je ne voudrais pas qu'ils héritent du physique de certains. » Mais Père n'a pas dit son dernier mot. Il veut toujours l'avoir, et ainsi, il se l'octroie de droit. « Et tu souhaiterais davantage leur offrir une situation médiocre ? Voilà enfant ingrate, moi qui t'es pourtant offert vie admirable. » Elle siffle, mais cette fois, il entend. Alors il s'immobilise. Mère s'immobilise. Le monde entier s'immobilise et retient son souffle. « Dois-je comprendre que tu n'es pas d'accord ? » Un long silence s'écoule, durant lequel Mère sent ses muscles la tirailler. « Ce n'est pas ce qu'elle voulait dire... » tente-t-elle maladroitement. « Tais-toi, elle m'a de nombreuses fois fait comprendre qu'elle préfère avoir mal à ta place. »

Insomnia sent l'orage gronder. Elle s'y attendait, il en est toujours ainsi lorsqu'elle est présente à la maison. Mère se tait, de peur de prendre une claque. Les yeux de Père semblent exorbités, tant ils tendent à sortir de leurs gonds. « Qu'attends-tu donc pour répondre ? As-tu peur de finir comme ton cracmol de frère ? » Le coeur d'Insomnia cesse de battre. Ou bat-il si fort qu'elle ne le sent plus. Elle n'a plus notion de sécurité. Elle n'a plus notion de rien, tant ses synapses se déconnectent. « Qu'avez-vous dit ? » demande-t-elle. Un réflexe, car elle sait qu'il va le faire. « Je te demande, si tu veux finir comme ton frère, enterré, dans le jardin. » Mère se redresse sur son dossier. Père se lève pour dominer l'assemblée. Insomnia pose les doigts sur sa baguette. « Je vais vous tuer. »

Mère est propulsée, tant le sortilège est puissant. Elle heurte la commode derrière elle, et n'en bouge plus, étourdie par le choc. Insomnia sent sa baguette luire d'une volonté écrasante de meurtre. La rage est si grande qu'elle semble la ressentir, au-delà de sa nature d'objet magique. Père se protège, puis tente de percer sa carapace. Mais il est trop lent, l'alcool l'a abruti pendant des années. Elle n'a pas de mal à l'achever, lorsqu'il laisse tomber ses minces barrières.

C'est le chaos. Le silence est pesant, et à la fois, rafraîchissant. Insomnia l'observe, de sa hauteur, et ne prend pas la peine de lui fermer les yeux. Elle est sûre que, de son point de vue, il voit toute son existence misérable, et se rend peut-être compte de toutes les abominations qu'il a commises. Néanmoins, elle est persuadée qu'il en sourit, et qu'il n'en regrette aucune. Sur son visage, une larme coule, traîtresse. Une sursaut de rage lui fait lancer la bouteille de scotch contre le mur. « N'auriez-vous pu être un véritable Père ? »
❝ Mother, Remember Me ❞Après-Midi du 22 Juin 1994
Grays, Sud-Est de l'Angleterre







Quelques feuilles, vestiges d'une vie écrasée, virevoltent sur la tombe. Leur couleur orangé inspire l'automne à venir. Leur éclat dissipe un instant l'attention portée au chagrin. Mais il revient au galop dès leur seconde envolée. La pierre s'étend vers le ciel, et pourtant, c'est à la terre que ses pensées vont. Insomnia imagine, sous ses pieds, le corps de sa défunte Mère, celle qu'elle a tant aimée, au-delà des idées reçues de certains. Beaucoup de gens disaient d'elle qu'elle était folle, en partie pour son mariage soudain avec Père, en contrepartie, pour avoir vu son propre fils disparaître. Les rumeurs allaient et venaient, murmures intangibles, et laissaient entendre qu'elle avait enterré Velkan, sans rien en dire à Père. Sans rébellion. Ils ignorent tout de ce qu'était Mère, de ce qu'était Père. Ils ont bien caché le tableau qu'ils formaient, au coeur de leur maison. Ils ont bien joué. Ils ont bien agi.

Au magasin, les marchandises ont perdu de la valeur. Mère avait baissé les prix, pour attirer davantage d'acheteurs. Cela n'avait marché qu'un temps. Les gens disent que c'est la pauvreté qui l'a achevée. Insomnia sait qu'elle tomba dans les escaliers, suite à un cauchemar de Père. Le médecin avait parlé d'une mort subite, sans douleur. Elle ne le croyait pas. Mais tant pis, elle accepte. C'est mieux de se le dire, que de savoir qu'elle a souffert jusqu'au dernier souffle, alors que la jeune femme dormait paisiblement.

« Je regrette pour vous avoir fait subir tant de souffrances. » Insomnia pleure, des torrents, des marées, des océans. Comme une fille pleure sa mère. Comme tout enfant pleure son parent. Elle n'a pas pleuré Père lorsqu'ils l'ont enterré. Mais ce n'était pas pareil, elle l'avait tué de sa main. L'histoire n'avait pas fait beaucoup de bruit. Les autorités magiques ne s'étaient même pas intéressés à l'affaire, trop minime pour alerter qui que ce soit. Quand les rumeurs étaient devenues trop fortes, les deux femmes avaient brûlé la maison, prétendant un incendie accidentel. Et ce fut terminé, plus personne ne parla. Elles s'étaient installées à Londres, toutes les deux. Elles avaient commencé à vivre cette vie qu'elles avaient espéré vivre pendant des années, en secret, en rêve. Elles étaient heureuses. A se demander si cela ne cachait pas leur mal-être. Mais elles n'en parlaient jamais.

« Je regrette d'avoir tué Père, sous vos yeux. Je sais que cela vous fut profitable, mais tel souvenir ne devrait exister aux yeux d'une Mère. » Insomnia s'était agenouillée près du cercueil, avant qu'ils ne soient mis en terre. Elle n'avait pas bougé. Seule personne à être venue à l'enterrement, car seule personne aimant assez sa mère pour mériter tel privilège, le prêtre l'avait laissé là, après avoir demandé si elle ne voulait pas qu'il reste. Elle avait dit non, d'un mouvement de tête. C'était son deuil, son chagrin, son fardeau. Elle ne voulait pas le partager, comme elle n'avait pas souhaité partager sa Mère avec un autre homme. « Je suis désolée de vous avoir déçue en faisant quelques trafics pour subvenir à nos besoins. » Elle se souvient de cette pitoyable soirée, où Mère avait retrouvé dans ses affaires, quelques oeufs d'une espèce inconnue. Insomnia n'avait eu le choix que de lui révéler la vérité. Honte et désinvolture.

« Mère, que vais-je devenir sans vous ? Je ne suis pas prête ! » le désespoir la fait sangloter davantage. Insomnia n'a jamais vécu sans sa Mère. Tout ce qu'elle faisait, c'était pour elle. Même si Mère disait que ce n'était pas bon. Mais tant pis, se disait-elle. Et elle comprend enfin qu'elle avait raison. Comme toujours. « Je ne sais même pas pour quoi vivre... » Jusqu'à lors, elle vivait pour elle. Et elle vivait pour la rendre fière. Qui rendrait-elle fière, désormais ? Personne. Car elle n'avait personne. Pendant ces longues années durant lesquelles elle s'occupait de Mère, elle ne se voyait même plus. Elle n'avait pas pris la peine de se faire quelques amis. Elle ne s'était pas laissée aller dans les bras de quelques hommes. Parce qu'elle n'avait pas le temps, pas l'envie. ça ne servait à rien, à l'époque, d'avoir quelqu'un d'autre. Elle avait Mère. Elle avait le magasin. C'était tout.

Aujourd'hui, nouvelle propriétaire des lieux, elle fait finalement le constat de sa vie. Elle n'est rien de plus qu'une commerciale, allant se repaître de quelques rumeurs, se racontant la vie des autres, pour ne plus voir la sienne. Quand était-elle donc devenue cela ? Elle ne se souvient plus. Et elle pleure cette piètre image d'elle. Seule devant l'horizon, elle comprend qu'elle aurait du voir au-delà de sa Mère. Elle n'est qu'une enfant... Une adolescente perdue dans un monde de grands. Quand elle avait un problème, Mère la conseillait. Quand elle n'était pas assez forte, Mère la relevait. Quand elle était triste et dépassée, Mère lui faisait un chocolat chaud. Qui la conseillerait ? Qui la relèverait ? Qui lui ferait un chocolat ? « Je n'ai plus personne, maintenant... » elle pose ses mains sur ses yeux, tente de retenir l'eau qui dégouline entre ses doigts. Mais aucun mouchoir ne lui sera tendu, et aucune épaule ne lui sera offerte. Au milieu du cimetière, il n'y a qu'elle. Elle est comme tous les autres avant elle, agenouillée, sanglotante, sur la tombe, avec pour seule louange, une épitaphe.

❝ Partner, Remember Me ❞Matin du 06 Février 1996
Paris, Centre de la France








Les vagues forment une mélodie apaisante, et surfent sur l'horizon de leur douce danse funèbre. Chant aux noyés qui errent encore en mer, les voyageurs s'arrêtent pour écouter, sans comprendre, incapables d'entendre la véritable histoire de l'océan. Puis ils repartent, sourire aux lèvres, heureux d'avoir pu écouter une dernière fois l'immensité marine. Insomnia est restée très longtemps sur la plage, aujourd'hui. Ses pieds profondément enfouis dans le sable, elle atteint l'apogée de la symbiose qui la lie aux abysses. Le regard perdu sur le lointain, les synapses errantes dans son cerveau, ni elle ne réfléchit, ni elle ne pense. Elle se sent fantôme, âme perdue entre deux mondes, une partie ici, une autre ailleurs. Son épaisse crinière flirte avec la brise salée. Et dans ses poumons, l'iode germe en un parfum singulier, dont elle s'imprégnera toute sa vie. Ainsi est son rituel. A chaque voyage en ces lieux, elle contemple ce tableau, inlassablement, d'une humeur impeccable, imperturbable.

Ses mains, élégamment dissimulées sous de magnifiques gants de soie, portent en secret un message qu'elle se doit de remettre avant son départ. L'enveloppe renfermant le trésor précieux a été scellée pas plus tard qu'hier, juste avant le commencement de la nouvelle journée. Insomnia s'était surprise, près de la cheminée de sa chambre, à s'emparer délicatement d'une plume, pour mieux écrire. Si l'habitude l'avait gagnée, elle aurait dicté à sa plume quelques mots qui s'imposaient en son esprit ahuri. Mais elle avait préféré écrire avec sa propre écriture, son propre cachet. Elle ne s'en étonne que le lendemain. A l'abri des crépitements, elle avait longuement pensé à ce qu'elle remettrait ce matin. Ce n'étaient là que quelques phrases, mais elle était persuadée qu'elles seraient impératives en ce dernier jour de voyage.

Mais un ange approche. Ses immenses ailes balayent sa parfaite illusion d'un battement, et Insomnia est dans l'obligation de revenir à la réalité. A son côté, le sable étouffe des pas qui se dirigent vers elle. Elle ne bronche pas. Elle ne bouge pas. Ce bruit très particulier, elle le connait par coeur. Depuis quelques années déjà, il hante ses pensées, durant chacun de ses voyages. A chaque fois qu'elle vient ici, à Paris. Cela fait peu de temps, désormais, que son commerce existe, et elle en vit principalement, lorsqu'elle voit le chiffre d'affaire du magasin de Mère. Elle le faisait déjà auparavant, afin de subvenir aux besoins, et d'offrir quelques instruments rares à sa précieuse génitrice. Cela avait rapporté gros, au début, car elle avait déniché grand nombre de fournisseurs indépendants, dont elle était l'unique acheteuse. Elle avait rassemblé de grandes sommes, qu'elle avait réinvesties ensuite pour quelques exclusivités. Ainsi, elle avait des contacts très intéressants, dont un en France, ici-même. Son tout premier contact au sein de son réseau.

Amélia était vraisemblablement une femme au fort caractère. Lorsqu'elle rencontra Insomnia pour la première fois, elle l'envoya paître, face à des propositions si farfelues. Elle ne faisait pas dans le recel, avait-elle dit, à l'époque. Cette phrase, qui fait aujourd'hui rire Insomnia, fut un prétexte pour se revoir plusieurs fois. Ce fut sans conteste l'obstination qui permit à la jeune fille d'obtenir l'attention qu'elle désirait. Un petit mensonge, selon lequel elle était démunie, et complètement désespérée, avait attiré l'attention d'Amélia. Elle avait finalement accepté ses contrats, les uns après les autres, et ce, pendant près de six ans. Six années durant lesquelles Insomnia se permit d'emporter avec elle quelques bibelots, certes sans valeur à ses yeux, qui avait de l'importance en Angleterre, pour leur rareté. Ce n'était pas difficile, au début. Quelques ruses stupides et très simples lui offraient la sécurité à la frontière. L'entente entre les deux pays furent également d'un grand secours, et Insomnia prenait bien garde à prendre le bateau ou le train. Des moyens de transport trop peu surveillés à ce moment de l'Histoire. Mais le futur lui réservait alors quelques surprises, qu'elle dut apprendre, et mettre à mal.

Ainsi, lorsque les frontières furent davantage gardées, et qu'elle perçut la prison non loin de sa propre existence, Insomnia décida de se procurer autres mirages imparables. Se faisant d'abords passer pour une femme riche, que l'on ne pouvait atteindre, la couverture était trop complexe, et trop bancale, pour se permettre de l'utiliser encore davantage. Ce ne fut qu'après le décès de Mère qu'elle eut l'idée, la véritable, celle qui lui vaudrait grand nombre de passages.

Joane.

« Quand reviendras-tu, cette fois ? » lui demande-t-elle en s'arrêtant à ses côtés. Insomnia ne prévenait jamais à l'avance. Elle arrivait, retrouvait sa cible parmi la foule, et l'emprisonnait entre ses serres. Comme la toute première fois qu'elles s'étaient entrevues. Elle avait choisi une boîte de nuit parisienne lambda, et était entrée sans entrave. En s'asseyant au bar, elle avait observé chaque personnage se trouvant dans la pièce. Hommes, femmes, adolescents... Et ses yeux s'étaient arrêtés sur elle. Pauvre enfant, pauvre innocente, pauvre idiote. Insomnia n'avait pas mis très longtemps a attiré son attention. Elle l'avait simplement regardée, un court instant où leurs regards s'étaient croisés. Elle lui avait souri, très légèrement, et s'était détournée. Cela avait suffit à appâter sa proie. Joane lui avait offert un verre, la complimentant, lui souriant, la faisant rire. Oh, elle avait ri, exprès. « Je ne reviendrai pas. » lui dit-elle. Un long silence s'étend au-delà de la marée. Deux ans auparavant, Insomnia l'avait hypnotisée. Une semaine après leur rencontre, elles partageaient petits déjeuners, déjeuners et dîners. Insomnia l'emmenait dans de magnifiques chambrées. Elle ne parlait jamais de leur relation, ni même du futur. Elle la promena à Versailles et à La Rochelle. Elle lui fit visiter le Louvre et les Orfèvres. Elle la fit dormir sur les sofas de Lyon et Genève. Jamais elle ne l'embrassa, jamais elle ne lui offrit davantage qu'une tendre caresse.

« Tu es sérieuse ? » Elle l'est. Mais elle ne veut s'y résoudre. Lorsqu'elles avaient emprunté le quai d'embarquement pour la première fois, Joane ignorait tout de ce que représentait la traversée, l'image qu'elles donnaient, ou l'intérieur atypique de leurs bagages. Jusqu'à leur arrivée, elle n'avait pas compris que quelque chose clochait. Ce ne fut qu'à l'hôtel de Londres qu'elle avait entrevu dans une poche bien dissimulée de sa valise, quelques secrets qui ne lui appartenaient pas. Insomnia avait pu tout expliquer : son enfance au sein d'une famille démunie, la mort de ses parents, son abandon pur et simple dans les rues, sa famine, sa misère, puis son sauvetage. Elle lui conta comment son mari, humble marchand, lui avait tendu une main sauveuse, et l'avait mené au bout du monde. Elle lui souffla comment elle était devenue son ombre, son double, son disciple, et comment elle participait aux affaires de son charmant mari, depuis des années. Elle fit apparaître, non sans mal, sa peur panique de ce qu'il pourrait lui infliger. Et surtout, surtout, elle lui avoua qu'elle n'avait eu le choix, et qu'elle ne souhaitait pas la mettre en danger. Elle tenait trop à elle... « Il a des soupçons, Joane. Il sait que je ne voyage pas seule. »

Elle se veut cassante, mais il le faut. Elle doit la mettre à l'abri de ce qu'elle est, de ce qu'il pourrait faire. C'est ce qu'elle lui sous-entend, c'est ce que Joane n'entend pas. La blonde se révolte dans sa charogne. « Mais... Mais tu avais dit que... » Insomnia avait dit beaucoup de choses. Elle lui disait qu'elles pourraient partir ensembles, un jour, lorsqu'elles auraient l'opportunité de disparaître. Elle disait qu'elles partageraient tout, qu'elles seraient heureuses. Peut-être... Elle lui avait dit trop de choses, après avoir été pardonnée. Ce ne fut pas toujours ainsi. Au début, Joane lui en voulut. Elle était si furieuse, qu'Insomnia crut ne jamais la revoir. Elle se voyait déjà chercher nouvelle couverture, dans l'obscurité de la ville lumière. Joane lui en voulait, elle avait raison, de lui avoir ôté celle qu'elle aimait à l'époque, sa fiancée, celle avec qui elle construisait quelque chose, celle qu'Insomnia avait écarté d'un regard, d'un sourire, d'un court baiser. La receleuse lui avait du chantage, pendant quelques mois, avant d'obtenir, enfin, gain de cause. Triomphante, Insomnia, elle l'était depuis toujours. « Je sais, je suis navrée. C'est trop dangereux. »

Elle se retourne vers elle et la regarde. Elle ne peut dire qu'elle apprécie, finalement, cet enfant perdu qu'elle a recueilli. Elle ne peut dire non plus qu'elle la voudrait à jamais effacée de sa vie. Mais aujourd'hui, le Marché Noir prend une nouvelle ampleur. Aujourd'hui, le magasin marche bien. Et quelques informations ont fuitées. Des informations qui peuvent, grand mal lui fasse, la mettre dans l'embarras. Elle ne voudrait décevoir Mère, de là où elle la regarde désormais. « Je ne veux pas qu'il te fasse du mal. » Joane fronce les sourcils et se rebelle. Comportement qu'elle possède depuis quelques mois déjà, et qui met parfois Insomnia dans une colère silencieuse. Si tout ceci était vrai, peut-être ceci serait plus confortable. « Il ne tient qu'à toi de rester ici, de rester avec moi. C'est aussi ta décision, Insomnia ! » Bien sûr, que ça l'est. La brune fait mine de se décomposer, soudainement, et elle se détourne une fois de plus, fuyant son regard inquisiteur. « Tu ne comprends pas. Tu ignores tout de lui. Il est le Roi, je suis sa Reine. Il ne me laissera jamais partir. Il me retrouvera, et il me tuera. » Joane met les mains sur ses épaules, geste qui tend instantanément Insomnia. Elle a perdu l'habitude de se laisser approcher par qui que ce soit, même par cet être qui désire tant devenir son amante. « Je te protégerai. » Elle éclate d'un rire cristallin. « Et comment comptes-tu t'y prendre ? Sortiras-tu ta baguette pour simplement lui érafler le visage ? » Elle fait là référence à la quasi-absence de magie chez cet être qu'elle se surprend à parfois aimer. « Ne sois pas si blessante, j'essaie de trouver des solutions. »

A cet instant, Insomnia se retourne, et telle une actrice jouerait son rôle à la perfection, elle secoue la tête et s'ébroue. « Mais il n'y en a pas, Joane ! Il n'y a rien pour nous, au-delà de cette plage. Tout ceci est voué à être détruit, et je préfère le faire moi-même, avant qu'il ne le fasse. » Le drame de la scène aurait pu être écrit dans un film. Si théâtral qu'on en verrait facilement l'absurdité. Mais Joane, elle, ne voit rien de cela. Elle ne voit qu'un coeur qui volte en éclats. « Pourquoi retourner là-bas, dans ce cas ? Pourquoi retourner dans les bras d'un homme que tu hais ? Nous pourrions fuir ensembles. Et tant pis s'il nous retrouve ! Tu auras au moins vécu pour toi et toi seule, tu auras vécu au-delà de son emprise ! » Insomnia baisse les yeux et sourit tristement. « Et nous mourrons toutes deux pour cela. Voilà merveilleuse tragédie que tu m'offres. » Joane secoue la tête, inébranlable entêtement qui fait ce qu'elle est. « Pourquoi ne vois-tu que le pire ?! » Insomnia rit nerveusement, cette fois, et fait un pas en arrière. « Parce que je sais ce qui nous attend, et toi, tu n'en as aucune idée. Tu te fourvoie dans ton propre rêve. Car, oui, ce n'est qu'un rêve. Tout ce que nous avons partagé n'était qu'une parenthèse, une illusion destinée à l'échec. Nous étions vouées à nous séparer un jour, et ce jour est venu. »

Les yeux de Joane reflètent l'océan, et soudain, se noient dans ses vagues. Elle reste choquée par les dires d'Insomnia. Terrassée, plutôt. « Alors voilà ce que je suis à tes yeux.. ? Une parenthèse ? » Insomnia joue la honte, joue le doute. Elle semble chercher des mots qui ne viennent pas. « Ce n'est pas ce que j'ai dit. » Joane hausse le ton, et sa voie se brise. « Oh si, c'est bien ce que tu viens de me dire, que je ne suis qu'une... Une putain d'illusion ! » Insomnia passe une main tremblante sur son front. « S'il te plaît, ne rends pas cela plus difficile. » Elle lui tend l'enveloppe. « Laisses-moi m'en aller. Il en va de ta sécurité. » Joane saisit l'enveloppe. « Je ne veux pas de ton argent. » Et la déchire sous ses yeux. Elle ignore qu'à l'intérieur, entre quelques billets, se trouvait une lettre lui étant adressée. Insomnia se dit qu'il doit finalement en être ainsi, et que cela n'a désormais plus d'importance. « Je suis désolée. » lui murmure-t-elle. Joane grimace et ferme les yeux pour essorer ses larmes. « Je dois m'en aller, je vais rater mon avion. » Elle se détourne. Elle doit partir, au plus vite. Joane s'agite, lève ses bras contre son front, ne sait plus quoi faire de sa carcasse désormais vide de sens. Insomnia sait ce d'autant plus ce qu'elle souhaiterait tant lui dire. Elle l'a compris depuis bien longtemps. Elle n'est pas stupide... Mais elle fait la sourde. Elle préfère fuir. C'est bien mieux ainsi. C'est toujours mieux comme ça.




Dernière édition par Insomnia T. Monelly le Sam 7 Jan 2017 - 13:03, édité 9 fois
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MessageSujet: Re: unhealthy faith (insomnia)   unhealthy faith (insomnia) EmptyLun 2 Jan 2017 - 12:14

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Hey bienvenue !
Bon courage pour ta fiche, j'adore ton choix d'avatar !
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MessageSujet: Re: unhealthy faith (insomnia)   unhealthy faith (insomnia) EmptyMar 3 Jan 2017 - 13:37

OUTCAST • all hail the underdogs
Seán Dunegan
Seán Dunegan
‹ inscription : 05/12/2016
‹ messages : 424
‹ crédits : moony et crackle bones pour la signature.
‹ dialogues : chocolate
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‹ liens utiles :
‹ âge : vingt-quatre ans.
‹ occupation : chef des Shadow Moses.
‹ maison : serdaigle
‹ scolarité : septembre 1991 et juin 1993.
‹ baguette : bois de vigne, ventricule de dragon et elle mesure vingt-cinq centimètres.
‹ gallions (ʛ) : 3315
‹ réputation : je suis un meurtrier, un monstre.
‹ particularité : il a le Bole disorder. La maladie s'apparente à un trouble de la personnalité borderline couplé à de la magie. Mood ressent tout beaucoup plus intensément que les autres et sa magie déborde énormément à cause de ça. C'est généralement sans danger pour les autres, il faut faire attention à ne pas se prendre un éclair de magie quand il fait une crise. Le bout de ses doigts brûle pendant une crise, sa chair se consumme et ça devient noir une fois fini.
‹ résidence : comme toutes les personnes du gang, il loge au Wuthering Heights Cemetery.
‹ patronus : inconnu.
‹ épouvantard : l'obscurité.
‹ risèd : Mylan et lui, de nouveau ami, de nouveau complice.
http://www.smoking-ruins.com/t6942-mood-emperor-s-new-clothes
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QUEEN EVAAAAA I love you I love you bienvenuuuuue sur exci, si tu as des questions n'hésite pas à nous mp et/ou te rendre dans le flood d'intégration pour apprendre à faire connaissance trognon bon courage pour ta fiche et j'espère que tu te plairas parmi nous kr
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MessageSujet: Re: unhealthy faith (insomnia)   unhealthy faith (insomnia) EmptyMer 4 Jan 2017 - 18:41

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Citation :
Je suis chrétienne.

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/referme Rod dans sa cage.

Bienvenue parmi nous, avec l'hypnotisante Green et ce divin prénom. minikr Courage pour la suite de la rédaction, ça m'a l'air fort prometteur tout ça ! jule
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MessageSujet: Re: unhealthy faith (insomnia)   unhealthy faith (insomnia) EmptyJeu 5 Jan 2017 - 12:57

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Merci à vous trois, z'êtes choupinooooux ! :D

Et Rachel Weisz... I LIKE IT. :russe:
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MessageSujet: Re: unhealthy faith (insomnia)   unhealthy faith (insomnia) EmptyJeu 5 Jan 2017 - 13:01

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Insomnia a écrit:
J'ai toujours admiré Bellatrix Lestrange, en secret.
Y en a une qui va être contente jule

Bienvenue parmi nous et quelle rapidité pour la fiche iiih Hâte de voir ce que tu vas nous faire subir avec cette dame bien badass :-^:
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MessageSujet: Re: unhealthy faith (insomnia)   unhealthy faith (insomnia) EmptySam 7 Jan 2017 - 0:03

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Ludovic Fudge a écrit:
Insomnia a écrit:
J'ai toujours admiré Bellatrix Lestrange, en secret.
Y en a une qui va être contente jule

Roh, voyons.  chou

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Arrow Arrow Arrow

Avec du retard, bienvenue. minikr
Du même avis que msdd, ce minois, han.
Je te souhaite bon courage pour la fin de la rédaction. trognon
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MessageSujet: Re: unhealthy faith (insomnia)   unhealthy faith (insomnia) EmptySam 7 Jan 2017 - 10:41

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En même temps, @Bellatrix Lestrange quoi. BELLATRIX AVEC ANGELINA QUOI.

*lui fait des bébés gratuits* style
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MessageSujet: Re: unhealthy faith (insomnia)   unhealthy faith (insomnia) EmptyLun 9 Jan 2017 - 15:44

HERO • we saved the world
Neelam Rosier
Neelam Rosier
‹ inscription : 24/11/2016
‹ messages : 536
‹ crédits : siren charms + casseurs flowters, le mal est fait
‹ dialogues : #teal.
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‹ liens utiles :
fiche ☾ quiet is violent
liens ☾ stolen youth
pow ☾ msn

dc ☾ anthea moriarty
tc ☾ rin saïto

‹ âge : 22
‹ occupation : propriétaire du centuries, qui appartenait auparavant à mon cousin simon rosier et que je tente de reprendre en main.
‹ maison : serdaigle, j'suis une serpentard manquée.
‹ baguette : est faite de chêne rouge et possède un crin de sombral en guise de coeur.
‹ gallions (ʛ) : 3480
‹ réputation : je suis plus créature qu'humaine et que je me revendique comme telle ; que j'ai toujours manqué de self control, été trop extrême dans mes idéaux ; qu'ainsi il n'est pas étonnant qu'à présent le nouveau gouvernement doute de moi et souhaite me mettre en cage (tout comme l'ancien).
‹ particularité : une demie vélane avec des bribes d'avenir.
‹ faits : j'ai longtemps été une Belliqueuse extrême connue sous le nom de Fauve et que je n'ai jamais intégré la renaissance du phénix. J'ai été capturée peu avant la bataille finale par le gouvernement, qui m'a gardée pour mes (très incertaines) visions de l'avenir et pour des expériences en rapport avec ma qualité de demie vélane. J'ai ensuite été libérée par le nouveau gouvernement, mais uniquement pour être de nouveau placée sous surveillance, à l'hôpital, en attente de mon procès.
‹ résidence : je sais pas encore où lol help.
‹ patronus : une forme indistincte
‹ épouvantard : la communauté vélane décimée.
‹ risèd : un sommeil sans prémonitions, accompagné d'un irlandais encore plus revêche au réveil qu'en temps normal (jtm kid).
http://www.smoking-ruins.com/t6013-neelam-stolen-youth
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j'étais pas passée gaah bienvenue sur exci trognon trognon
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