“ This is so nice of you, Alex. — Alec. — Alec! Yes, yes, sorry. So nice of you to bring your notes to Mafie... and you said you were a second year Law student? — Yes ma'am. But you know Mafie. She's insanely smart! She just wants to be ahead of everyone so she's already picking up on second year stuff... — She's something, our Mafie. — Yes ma'am. Now, I'm sorry but I must go... urgent business. But thanks for helping. I just can't reach her! She's always with her POW- I mean her phone in her hand, this one, and yet... — Oh, don't tell me about it. And it's quite alright, Alec. Just make sure she's alright for me, will you? — Yes. Thank you, ma'am. — Have a nice day, Alec. Take care. ” Les mamans l'adorent sauf peut-être la sienne, de maman, ce qui est plutôt tragique quand on y pense. Il se sent presque coupable pendant un instant, saluant une dernière fois Niamh Buckley avant de s'éloigner un peu pour transplaner dans un coin tranquille, dans le quartier que vient de lui indiquer Ms Buckley, la mère de Mafalda. Toujours accrochée à son POW et à son MSN, Mafalda, ça en devient presque lassant à vrai dire; il a hacké (enfin, a demandé à quelque qu'il connait d'hacker pour lui, pour une coquette somme en plus) le compte de Mafie, pour pouvoir l'observer même si elle l'a bloqué, et son POW n'arrête pas de vibrer dans sa poche depuis la veille au soir, apparemment elle a passé une sacré soirée, Mafie, et bien arrosée et puis il déteste les memes qu'elle poste, ils sont stupides.
Lui, il veut se la jouer cool. Genre je m'en fous qu'on parle pas depuis un mois, genre je m'en fous qu'on soit plus amis, genre je m'en fous de toi. Sauf que cette nuit il s'est réveillé avec plus d'énergie qu'il en a eu ces cinq dernières semaines. C'est un jour avec. Ou plutôt, le commencement d'une période avec.

Et c'est la pire chose au monde. Il a commencé trois cent lettres, sans exagérer, chacune adressée à la Weasley, a écrit cinq essays, a regardé trois documentaires, tout ça en dix heures, avant de décider qu'il valait presque mieux d'aller directement la visiter chez elle pour tout lui dire et lui donner. Il vibre d'énergie, une énergie rare. Kala lui a donné une paire de jours, depuis qu'il lui a trouvé des acheteurs pour ses foutus occamys, et aussi parce qu'il le lui a demandé. Ça fait cinq semaines qu'il se traîne une carcasse insupportablement lente et dépressive et comme par hasard, ses deux jours de congé, il buzze littéralement d'énergie, est incapable de s'arrêter de penser, siffloter, compter, écrire, réfléchir, il traverse les rues sans regarder, a envie d'aller à l'autre bout du monde, de voir sa mère, de retourner à la maison, de chercher Lisa, d'aller voir Appleton et de lui foutre ses doigts dans les yeux, il a envie d'aller trouver Nott et Clearwater lui-même, il a envie qu'on le regarde, il a envie de boire en sachant pertinemment que c'est une mauvaise idée et surtout, surtout il a envie de voir Mafie.
Depuis l'explosion du secret, Alec a quasiment eu un crash course en matière monde moldu, et il arrive à peu près à naviguer dans le Londres moldu sans mal, surtout depuis qu'il y vit à vrai dire. C'est devenu un pro de l'automobile et du convenience store. Mais bon, il est un peu angoissé, même si il sait que ça a rien à voir avec l'autre monde.

Bon allez, dans trois minutes, il frappe à la porte. Cinq minutes. Non, sept. ET OH PUTAIN IL Y VA, ses jointures frappant le battant à quatre reprises, toc toc toc TOC, parce qu'il en a marre d'attendre, parce qu'il a les yeux grands ouverts et qu'il ressemble à quelqu'un qui a pris de la drogue alors qu'il est simplement excité, il a envie de bouffer la vie toute crue, de rire comme un dingue, d'aller sur un de ses grands bus rouge tout en haut, là où c'est ouvert, et laisser le vent fouetter son visage. On ouvre la porte et puis y'a Mafie, qui a pas l'air trop réveillée. Il a vu que Neville Longbottom (ew) (bon, pas vraiment ew, mais par principe: ew) avait posté une photo d'elle, plutôt alcoolisée apparemment. Disgusting. Bon après tout, il est neuf heures du matin donc ça se comprend. Il est debout depuis presque quinze heures, à réfléchir trop vite et à faire des trucs trop stupides dans sa tête. “ Hello, ” qu'il dit juste, comme si ils s'étaient pas jetés des trucs horribles à la gueule la dernière fois qu'ils se sont vus. “ You look like shit. Anyway. Here's an itemized list of everything you ever did wrong in my presence, including singing the Irish Quidditch team's anthem two octaves too low, and that one time you called a phoenix an augurey, which, I guess was the right word since augurey is the word for the irish phoenix except that it was not an irish phoenix we just happened to see it in Ireland, anyway, dit-il en plaquant sur sa poitrine une première feuille. Here's an essay on the bien-fondé, the validity if you will, of the justice system as we know it today, and a counter-essay on its biggest flaws, most of all in times of both war and post-war golden age. Here's two essays on the morality of helping prisoners to escape from a high-security prison where they were theoretically rightfully contained. Here's an apology letter (elle faisait le quart de la longueur du reste) because I've been an ass to you. Here's a short essay on moral law v. human law, with lots of interesting references. Can I come in and get coffee? I don't smell coffee. I can make you coffee if you want. Maybe I shouldn't get coffee, I'm buzzing. I'm not drunk. I'm just. Yeah. You still look like shit? Been going out? ” demande-t-il innocemment, continuant de sortir des papiers de sa sacoche qu'il dépose dans ses mains, des essais mais aussi des brouillons, des pistes de réflexion, des brainstorms.
Bref.
Il a beaucoup pensé à elle.

Mafalda a vraiment beaucoup ri avec Neville au karaoké-bar. Elle a beaucoup chanté et comme elle adore ça c’était vraiment la soirée parfaite pour elle, quoique les gens alentours eurent probablement  été d’un avis différent. Elle croit bien s’être fait filmer pendant son duo avec Neville sur une chanson des Wand Direction (mais ils ont aussi chanté des trucs moldus, le bar est assez avant-gardiste sur la question) et doute pas que ça finisse sur MSN, ce qui ne l'embête pas le moins du monde. Elle aime étaler ses sorties. Elle a aussi bien bu, sauf que cette fois c’est chez elle que Neville l’a ramenée à quatre heures du matin, trébuchante, mais ayant suffisamment beuglé pour la semaine et donc relativement silencieuse. Elle aime bien Neville Mafalda et comme elle n’arrête pas de sortir ces derniers temps, elle lui propose souvent de se voir. Faut bien qu’elle alterne. Et puis, faut bien qu’elle soit vue avec des garçons. Le truc aussi c’est que la hoe-life à laquelle elle est censée être retournée depuis un mois ne se passe pas exactement comme prévue. Elle pensait rattraper le temps perdu à se languir d’une certaines paires de fossettes - et Merlin sait qu’elle en a perdu du temps. Vraiment, des années même. Elle pensait enfin faire ce que toutes ses amies ont déjà fait et, mettre le dernier clou au cercueil de son innocence. Sauf que, ce n’est pas aussi facile que ça en fait. Elle ne sait pas ce qu’elle veut et elle ne sait pas si n’importe qui fera l’affaire et puis, est-ce qu’elle ne veut pas les connaître un peu avant et puis, elle a même jamais embrassé personne pour de vrai (sauf Poonima à Poudlard pour s’entraîner, mais ça ne compte pas) alors elle se dit que ça serait bien de commencer par là peut-être. Sauf qu’elle a beau sortir et s’amuser avec des très jolies filles et de très beaux garçons et elle a beau s’arroser de whisky-pur-feu tous les weekends, il n’en reste pas moins que ses lèvres ne touchent rien d’autre que les goulots des bouteilles, et parfois les joues de ses camarades. Elle n’arrête pas de se défiler. Parce que c’est vrai qu’elle l’aimait vraiment bien la paire de fossettes et que dans les moments cruciaux, bas, elle lui manque un peu. Mais Scarface l’a déçue et blessée et elle a pleuré des heures dans son lit en rentrant chez elle ce soir-là, si bien qu’elle a raté l’école le jour suivant et que Talia est venue lui apporter les devoirs (seule bonne chose qui en est d’ailleurs ressortie). Elle a fini toute la glace entreposée dans sa cuisine avant d’aller dévaliser le glacier du chemin de traverse. Et puis, elle est sortie, encore et encore et parfois Neville aussi est venu et finalement rendue courageuse par l’entrechoque des verres, elle a laissé ses lèvres se poser sur les siennes sans prévenir et puis elle a regretté parce qu’elle s’est dit qu’il allait la repousser, sauf que finalement il le lui a rendu et puis ça s’est reproduit encore et encore, mais finalement elle n’a eu ce qu’elle voulait que dans les toilettes du Centuries avec un joueur de quidditch qu’elle connaissait à peine. Ça ne lui a pas fait oublié les fossettes de Scarface, mais elle s’est senti plus adulte…vaguement.

La veille Neville et elle ont juste chanté. Et c’était génial, et Mafalda est vraiment contente quand il l’a dépose dans son lit et s’en va. Elle s’endort avec un sourire aux lèvres. Mais son sourire elle ne l’a pas quand elle se réveille parce qu’on toque à sa porte et qu'elle a mal à la tête. Le soleil passe sous ses rideaux fermés et elle passe une main sur ses yeux pour les protéger alors qu’elle se tire difficilement de son lit. Elle ne sait pas trop ce qu’il se passe, ni l’heure qu’il est, ni qui peut venir la voir comme ça de si bon matin. Elle prend tout juste le temps de jeter une chemise de nuit sur les sous-vêtements avec lesquels elle a dormi et se frotte un peu les yeux en ouvrant la porte sans regarder par le judas. Peut-être que si elle l’avait fait elle n'aurait pas ouvert.

Elle est trop choquée pour refermer la porte sur le champ. “Hello” Il a de la chance qu’elle ne soit pas bien réveillée, il a de la chance qu’elle ne comprenne pas trop ce qu’il se passe, il a de la chance qu’elle soit encore un peu saoule de la veille. Il a de la chance qu’elle lui claque pas la porte au nez sans attendre, parce que c’est pas avec un hello qu’il va se rattraper. “ You look like shit.” La poigne de Mafalda sur la porte se resserre et heureusement pour lui qu'il parle suffisamment vite pour qu’elle n’ait pas le temps de refermer la porte (ou de le frapper) avant qu’il ait repris “Anyway. Here's an itemized list of everything you ever did wrong in my presence, including singing the Irish Quidditch team's anthem two octaves too low, and that one time you called a phoenix an augurey, which, I guess was the right word since augurey is the word for the irish phoenix except that it was not an irish phoenix we just happened to see it in Ireland, anyway. Here's an essay on the bien-fondé, the validity if you will, of the justice system as we know it today, and a counter-essay on its biggest flaws, most of all in times of both war and post-war golden age. Here's two essays on the morality of helping prisoners to escape from a high-security prison where they were theoretically rightfully contained. Here's an apology letter because I've been an ass to you. Here's a short essay on moral law v. human law, with lots of interesting references. Can I come in and get coffee? I don't smell coffee. I can make you coffee if you want. Maybe I shouldn't get coffee, I'm buzzing. I'm not drunk. I'm just. Yeah. You still look like shit? Been going out? ” Tout va beaucoup, beaucoup, trop vite pour que, d’aussi bon matin, elle y comprenne quoique ce soit. Elle se retrouve juste avec un tas de feuilles volantes dans les bras et elle le regarde en clignant des yeux avec insistance, en se demandant si elle n’est pas juste en train d’halluciner. “What the fuck are you doing here?” Comment sait-il même où elle habite ? Pourquoi est-il venu (les essays sont sûrement une bonne piste, mais elle a à peine compris de quoi ils traitaient) ? Pourquoi veut-il entrer chez elle alors qu’il l’a virée de chez lui y a… un mois qu’elle songe. Un peu plus d’un mois pile. Elle se retire quand même un peu pour le laisser passer, mais vraiment juste parce que: “Coffee’s good, I need coffee.” Et le sien à elle n’est pas très bon. Elle pourrait aussi le virer et se rendormir (elle a encore très sommeil), mais elle sait qu’elle n’arrivera pas à dormir alors qu’il est venu et qu’un milliard de questions sont déjà en train de réveiller son cerveau. Il ne peut pas choisir une heure plus décente pour lui faire la liste de tout ce qu’elle a jamais fait ou dit de faux devant lui (une des rares choses qu’elle a compris, avec le café et le fait qu’il a admis avoir été an ass et le fait qu’il lui a dit deux fois qu’elle avait une gueule de merde) ? Elle dépose les papiers sur le comptoir du coin cuisine qui donne sur le petit salon, la porte de sa chambre encore grande ouverte un peu plus loin. Son appartement n’est pas très bien rangé, parce que la veille elle est sortie et quand elle sort elle fout le bordel. Mais elle ne va pas s’excuser. Il ne manquerait plus que ça. “ Which one’s the apology again? ” fait-elle en réprimant un bâillement et en tâtant du doigt la pile de feuilles presque craintive. Combien de temps a-t-il passé là-dessus ? “ Hope you included the part where you say I look like shit twice in it, I’d say it’s a pretty douchey move.” Ce n’est pas qu’elle est vexée, mais un peu quand même. Elle sait qu’elle n’a pas l’air d’une déesse au réveil, mais, justement, nul besoin de le lui rappeler. Complexée, elle tire sur sa chemise de nuit, un peu courte avant de décider qu’elle s’en fiche il n’avait qu’à pas venir le matin.

Le fait qu'elle ne ferme pas la porte et, il le sait, une chance et une bénédiction (surtout qu'elle risquerait de lui péter le pied parce qu'il l'a discrètement glissé entre le battant et l'encadrement de la porte, au cas où et qu'il value un peu ses doigts de pied mine de rien). “ What the fuck are you doing here? ” Il ne répond pas tout de suite, s'assurant d'abord qu'elle a tout ce qu'il voulait lui donner dans les mains. Elle a l'air vraiment pas réveillée et même si il lui a dit qu'elle ressemblait à rien, c'est faux, elle est toute lovely et à moitié encore endormie. C'est possible qu'il vienne de la réveiller mais cet Alec-là n'a pas trop de regret, ou juste en passant, voilà, comme ça. Elle se retire pour le laisser passer et Alec ne lui laisse pas la chance de revenir sur sa décision et s'immisce presqu'aussitôt dans l'appartement, Dude — jusque là silencieusement assis près de la porte, aussi blasé que tout le monde par la soudaine énergie de son maître qui n'a pas arrêté de s'agiter toute la nuit — sur ses talons, se frottant aux jambes de Mafie avant de partir explorer le studio sans aucune forme de pression; un peu comme son maître qui adresse un grand sourire à Mafie. “ Coffee’s good, I need coffee. ” Il est vraiment nul pour faire le café mais il ne va pas lui dire ça alors qu'ils partent sur de si bonne base! “ I make a killer coffee, ” dit-il sur le ton de la conversation, ignorant sciemment sa première question, s'approchant du coin cuisine après avoir déposé veste et sac dans un coin dans un mouvement brusque, retroussant ses manches l'instant suivant.

“ Which one’s the apology again? ” Il est déjà en train de fouiller les placards à la recherche du café et se retourne presqu'aussitôt en l'entendant, revenant vers elle, le comptoir, et les papiers. Il ne l'a toujours pas regardée dans les yeux. “ Hope you included the part where you say I look like shit twice in it, I’d say it’s a pretty douchey move. ” Douchey. C'est un mot plutôt drôle, ça, douchey. Mais elle a raison, il aurait sans doute dû l'inclure. Il feuillette rapidement les essays — la plupart agrafés, avec une title page et un word count et tout, il ne fait jamais les choses à moitié quand il est dans cet état-là Alec — et les autres documents-annexes avant de mettre la seule page unique en couverture de la pile. “ I can add it if you want so you can hear it from me: I'm sorry, you don't look like shit, you look quite lovely actually, and it's funny to see you with puffed eyes. ” Il hausse les épaules, avec un sourire en coin, avant de retenir fouiller les placards, agitant sa baguette qui vient de glisser de sa manche pour mettre de l'eau à bouillir. Il ne prend même pas la peine de le faire à la main comme il le fait quand il a l'humeur dans les chaussettes; à la place, les sortilèges silencieux se multiplient et, en plus de se mettre machinalement à faire la vaisselle du bout de la baguette, il y a même quelques vêtements et éléments de maquillage qui retrouvent leur place dans l'appartement, alors qu'il se laisse aller contre un plan de travail, ses yeux sombres vrillés sur elle. Son léger sourire en coin ne l'a pas quitté, mais ses yeux fouillent toujours son visage sans s'arrêter dans les siens, se baissant plus volontiers sur la pile de pages écrites à la main qu'elle a toujours près d'elle.

Il a beaucoup pensé à elle. Il a pas mal regretté aussi, plus de ne pas avoir eu la force ni le courage d'aller après elle qu'autre chose. Il remarque qu'elle s'est emparée de la lettre d'excuses. “ Waif, ” il l'a apprise par coeur, “ I am really sorry that things went south the last time we spoke, and I am really sorry if I hurt your feelings. I didn't mean to. I don't know if I was right but I had no right to scream like that and I've been unfair to you. I was in a bad place, which doesn't really justify anything but, I hope, makes understandable some other things. I don't think you're a reckless child with no brains or whatever thing I've said. I think you're great even if I don't understand why you did what you did. I'm just glad that you're okay and that you're not in jail, because you still need to fill me up on The Godfather or whatever. And I'd miss you. Hope you will agree to see my face again one day, Scarface. ” Il fronce les sourcils. “ Sorry for the typos it was two hours ago and I haven't slept in a day or so. I wanted to mail it but I'd figured it'd be too expensive to send all of this. And I'm a cheap bitch. ” Et bien entendu, le café est fini et il a une bonne raison de se détourner pour en servir deux grandes tasses, donnant l'une à Mafie et pourtant l'autre à ses lèvres — trop amer et trop chaud, il se force à avaler la première gorgée pour se donner une bonne raison de grimacer, en l'attente du coup qui ne va pas tarder à tomber.

Mafalda n’a même pas remarqué la présence de Dude jusqu’à ce qu’il se frotte à ses jambes avant d’aller explorer son appartement sans la moindre gêne. Au fond elle s’en fiche, même si elle si dit que par principe tout de même c’est mieux de demander la permission (qu’Alec la lui demande hein, pas Dude). Elle s’en fiche un peu debout, elle veut juste savoir ce qu’il fout là (il a pas répondu à sa question), c’est pourquoi elle ne prend même pas la peine de répondre quand il annonce faire un café du tonnerre. Tant qu’il y a de la caféine dedans elle est preneuse. La pile de papiers la rend curieuse et nerveuse à la fois, elle sait déjà qu’elle lira tout même si ça doit lui prendre un temps fou, même si tout ne doit pas être très intéressant, même si elle devrait tout jeter à la poubelle. Elle va tout lire, mais elle se demande ce qui lui est passé par la tête pour qu’il écrive autant. Elle lui demande de lui trouver le plus important, la lettre d’excuse qui est aussi, elle le remarque quand il trie un peu les papiers est la chose la plus courte de la pile.  “ I can add it if you want so you can hear it from me: I'm sorry, you don't look like shit, you look quite lovely actually, and it's funny to see you with puffed eyes. ” Il  à peine le temps d’hausser les épaules et de sourire et de s’éloigner (avec un sourire en coin, qu’elle déteste) qu’elle prend une couleur écarlate jusqu’à la pointe des oreilles, moins pour la légère moquerie de la fin que parce qu’il a dit qu’elle est lovely. Et aussitôt elle s’insurge contre elle-même d’avoir une réaction aussi vive, alors qu’elle devrait s’en ficher totalement de ce qu’il pense, c’était ça le but du mois passé à sortir. C’était ça le but de Neville et Greg (qui en plus la saoule maintenant sur MSN) et les autres. Alec est occupé à faire bouillir l’eau pour le café et elle a le temps de se reprendre en main, de forcer ses traitresses de joues à reprendre une couleur normale et de foutre ses cheveux blonds sur ses oreilles pour masquer les dégâts. Et puis, elle attrape presque timidement la lettre d’excuse et se dit que, puisque lui n’a pas l’air décidé à les lui présenter de vive-voix, elle peut au moins la lire pendant qu’il est là, pour pouvoir les accepter ou non.

Elle n’en lit que trois mots avant qu’il la fasse sursauter: “ Waif” Elle relève des yeux surpris vers lui; il se donne la peine d’écrire autant pour finalement le lui dire à voix haute ? Elle ne va pas se plaindre.  “ I am really sorry that things went south the last time we spoke, and I am really sorry if I hurt your feelings. I didn't mean to. I don't know if I was right but I had no right to scream like that and I've been unfair to you. I was in a bad place, which doesn't really justify anything but, I hope, makes understandable some other things. I don't think you're a reckless child with no brains or whatever thing I've said. I think you're great even if I don't understand why you did what you did. I'm just glad that you're okay and that you're not in jail, because you still need to fill me up on The Godfather or whatever. And I'd miss you. Hope you will agree to see my face again one day, Scarface. ” Malgré elle, et elle a beau essayer de le retenir, l’ombre d’un sourire étire ses lèvres, quelque part - probablement à I think you’re great - et elle a baissé les yeux vers ses mains qui tiennent encore le script d’Alec et, elle garde son regard vissé dessus, pour ne pas avoir à tout de suite affronter son regard à lui. “ Sorry for the typos it was two hours ago and I haven't slept in a day or so. I wanted to mail it but I'd figured it'd be too expensive to send all of this. And I'm a cheap bitch. ” Quand elle relève les yeux, les sourcils froncés, le café est déjà prêt et il lui tourne le dos, ce qui lui laisse en théorie le temps de décider de sa réaction et de sa réponse à tout ça. En théorie seulement, parce qu’en pratique, elle est très confuse et y a tant de choses qu’elle veut lui dire, mais elle est incapable de trouver un ordre cohérent pour les dire et voilà qu’il lui tend déjà sa tasse fumante et trempe ses propres lèvres dans la sienne. “You shouldn’t be drinking coffee.” Ce n’est pas le meilleur début qui soit. Elle y consent bien, surtout qu’elle ressorti sa “voix de médicomage” chose qu’elle n’a jamais été, mais auquel elle a joué avec certains, lui surtout, quand elle l’a soigné avant qu’on le mette à la porte de l'insurrection. Sa voix de médicomage, mauvaise imitation de Susan, un peu trop formelle et qui rappellerait à ceux qui la connaissaient à l’époque, sa voix de miss je-sais-tout en classe. “ Why haven’t you slept in so long? ” Elle devrait vraiment parler de la lettre, mais elle ne peut pas s’empêcher de conserver ses sourcils un peu froncés et d’étudier son visage avec attention, et de s’inquiéter. Et puis, ça lui permet de gagner un peu de temps. “Sleep is important you know.” Elle elle sait que son lit lui manque un peu (beaucoup). Elle sait aussi qu’elle n’est pas la mère d’Alec et qu’il est peut-être temps d’abandonner les leçons. Il est temps qu’elle s’arrête surtout avant de lui proposer de dormir sur son canapé pendant qu'elle retourne dans son lit (ou pire). “ You can’t just barge in here you know.” Elle commence sur le même ton factuel que le reste pour pas qu'il comprenne que ce qu'elle veut dire c'est tu m'as beaucoup blessée tu sais. “Where even did you get my address?” Ce n’est pas qu’elle est fondamentalement dérangée, mais ça l’intéresse. Elle souffle un peu sur sa tasse, mais la repose finalement - peut-être qu’elle non plus, il ne vaudrait mieux pas qu’elle boive de café. “ I’m okay seeing your face again.” fait-elle sur un ton un peu trop bourru qu’elle n’abandonne pourtant pas tout de suite. Elle est agacée par sa propre faculté à lui pardonner si facilement, elle agacée d'être contente qu'il soit là avec ses essays et son sourire. “ I’d miss you too if you went to jail…” Un peu comme il lui a manqué tout le mois, même si ils n’ont jamais eu l’habitude de se voir tous les jours, de parler tout le temps, il était au moins là disponible pour un quicky et une proposition de se voir, il représentait une possibilité. Et ça lui a fait un vrai vide quand cette possibilité a disparu. “…Like I’ve missed you…’till now.” Elle ne sait pas où est passé son embarras et son instinct de préservation et elle sait que c’est pas la fatigue et que c’est juste elle qui a eu envie de le dire et qu’elle s’en fiche parce qu’il lui a avoué plein de choses et qu’elle peut bien lui dire ça. “ I guess…what I’m trying to say is apology accepted.” elle marmonne un peu et regrette la tasse de café qu’elle a reposé comme pour montrer l’exemple à Alec. “ But you did one thing wrong. You didn’t call me MILF.” sourit-elle en tapotant la lettre du bout du doigt. Même si elle a toujours prétendu détester ce surnom (et c’est vrai qu’elle ne l’aimait pas au début), c’est celui d’Alec et pendant un court temps, ça a pu lui donner l’impression que son cœur était pas le seul à battre plus vite en sa présence et même si depuis elle a compris que c’était pas le cas, elle préfère qu’il l’appelle comme ça, avec cette complicité qui est la leur. “ Anyways,” toussote-t-elle malgré tout assez vite pour diffuser la tension qui n'existe pourtant sûrement que dans sa tête,  “ sit on the couch, m'mum's got a great remedy for insomnia.” Et déjà elle prend sa place près des étagères et sort les pousses de plantes nécessaires à la réalisation de la tisane de Maman Bulstrode.

Il aime bien Mafie quand elle est surprise. Il oublie, parfois, surtout qu'il aime encore mieux quand c'est lui qui la surprend, ça lui fait tout chaud à l'intérieur de la poitrine et puis ça le fait rire, quand elle essaie de masquer son embarras. Alec n'essaie même pas de lire trop dans la petite rougeur qui s'est emparée de ses joues pendant qu'elle gardait ses yeux sur la lettre tandis qu'il la récitait; n'importe qui serait mal à l'aise de recevoir une lettre comme ça, ou du moins s'en persuade-t-il. À un moment... à Dublin, notamment, Alec pensait vraiment que quelque chose... aurait pu se passer entre eux. Mais peut-être qu'il n'a fait qu'imaginer ses regards et ses sourires. Ce serait pas nouveau. Et il l'estime trop, l'apprécie trop, pour laisser tout ce mauvais sang entre eux; il préfère la garder dans sa vie, la Mafie qui le fait sourire, plutôt qu'en-dehors. Même si c'est un peu douloureux et désagréable; ça ne durera qu'un temps, essaie-t-il de se convaincre. Il a pas l'air d'avoir trop manqué à Mafie, de toutes façons, avec ses photos sur MSN... “ You shouldn’t be drinking coffee. — It's killer, though. ” C'est un mensonge, il est dégueulasse mais Alec avale quand même la gorgée qu'il a prise, avant d'en ajouter une autre.

“ Why haven’t you slept in so long? ” Because I'm being manic. Elle a les sourcils froncés et l'observe. Alec n'aime pas trop ce regard, mais il le soutient tout de même, enfin. Elle a peur qu'elle lise l'insomnie et la manie et l'énergie qui l'anime et les regrets et ce crush bizarre qui dure depuis des mois, des années quasiment, et qui sert à rien sauf à lui tordre le coeur en sa présence. “ Sleep is important you know. — It's quite overrated, IMO. ” Il sourit toujours en coin, les lèvres autour de sa tasse. Il aimerait bien dormir, pourtant. Il sait juste qu'il en est tout à fait incapable. “ You can’t just barge in here you know. ” Alec ne répond pas. Il détourne même un peu le regard, malgré lui, parce qu'il sait qu'il agit bizarrement et si, la plupart du temps, il parvient à se distraire de ses envies folles avec d'autres envies encore plus folles (notamment: acheter un balai, postuler pour la énième fois à l'université, être à deux doigts d'envoyer un quicky annonçant sa démission à Kala, entre autres), cette fois, il n'a consiemment pas pu se retenir d'aller voir Mafie. Il fallait qu'il la voit. Qu'il s'excuse. Qu'il la voit, tout simplement. “ Where even did you get my address? — Your mum. She's lovely, ” répond-t-il par automatisme.

“ I’m okay seeing your face again. ”

Il a l'impression qu'un poids immense se soulève de ses épaules et de sa poitrine, qu'il peut enfin respirer depuis qu'il a fini de réciter la lettre et elle de la lire. Il est soulagé et ça se voit, il a trop d'énergie mais pas assez de volonté pour retenir l'expression de satisfaction qui s'inscrit sur son visage, le soulagement presque enfantin, le boyish smile qui envahit ses traits alors qu'il repose enfin la tasse de café, toute oubliée. Il pourrait la prendre dans ses bras. Mais il ne peut pas faire ça. Il en a envie, son cerveau manique et prêt à tout en a envie mais il enfonce ses ongles dans la paume de sa main pour se retenir, parce qu'il ne veut pas ruiner ce qu'il a failli ruiner il y a un mois. “ I’d miss you too if you went to jail …Like I’ve missed you…’till now. ” Le poids est de retour, et encore plus lourd qu'avant. Alec a la gorge nouée, et le coeur qui bat trop vite. Il est vraiment stupide. “ I guess…what I’m trying to say is apology accepted. ” Alec se détend un peu, se concentrant sur ça plutôt que sur le reste. “ Good. — But you did one thing wrong. ” Il arque un sourcil. Une seule? “ You didn’t call me MILF. — Thought you didn't like that nickname. ” Mais il semble plus satisfait et amusé qu'autre chose. Il préfère l'appeler MILF que Waif (il pensait sincèrement qu'elle détestait ce premier surnom) parce que c'est un peu leur truc à tous les deux. “ But alright, duly noted. MILF. ”

C'est presque... c'est presque comme avant, sauf que ça l'est pas réellement, n'est-ce pas? Il a jamais trop vécu comme le mois dernier, dans un monde où Mafie est pas là à chaque instant, au bout d'un POW ou d'un hibou ou à l'autre bout du camp d'Insurgés. Il a jamais trop écu en s'en voulant à mort comme ça, en ne voulant pas s'excuser mais en le devant, parce qu'il peut pas la perdre, pas comme ça en tout cas, pas sans avoir- “ Anyways, ” Alec cligne des yeux, sourit de nouveau, alors qu'elle continue: “ sit on the couch, m'mum's got a great remedy for insomnia. ” Il agite aussitôt la main, se détachant d'une poussée du plan de travail contre lequel il est appuyé pour lui laisser la possibilité et la place de circuler dans sa cuisine, faisant bien attention à orbiter autour d'elle sans la toucher ou être trop près. “ Don't worry about me, I'll be on my way, I woke you up after all. ” Il ne sait pas trop à quoi il s'attendait, il voulait juste lui donner ses essays et le reste, il comptait pas rester, encore moins dormir sur son canapé. “ I didn't mean to disturb and of course you're right, I can't just barge in in people's houses, I just feel so-- ” manic, mais bien entendu il ne le dit pas. Il sourit, machinalement, pour pas que l'abrupte fin de sa phrase soit trop inquiétant. “ I'm sorry. I might have lied to your mum too. But. Yeah. Good. Okay. I- I missed you too, Mafie. Greatly. I mean I- ” il détourne les yeux, parce qu'elle a de nouveau tourné ses yeux vers lui et il se sent si vulnérable et stupide en cet instant précis. “ -you've been an amazing friend to me and I haven't been really supportive. And you-- yeah. Whatever. Just read all this stuff but keep an open mind? ” fait-il avec un petit sourire sheepish, avant de siffler Dude qui revient en trottinant de la chambre de Mafalda (Alec peut pas s'empêcher de penser qu'il est même pas foutu de ramener un sous-vêtement avant de se dire what the fuck Alec, il se déteste quand il est dans cet état-là, surtout qu'il peut pas non plus s'empêcher de tendre le cou pour apercevoir un coin du lit et si il restait et si il-). “ Also stay out of jail, MILF. When did you become such a rebel? And here I thought you were such a goody two shoes... ”

Ce que Mafalda déteste le plus chez Alec, c'est son sourire. Qu'il soit en coin, ou un vrai sourire de gamin qui montre ses dents, il creuse toujours au moins une profonde fossette sur sa joue et elle la déteste cette fossette (et doublement quand elles sont deux) parce que ça lui fait bizarre dans l'estomac quand elle apparaît et elle a l'impression que pendant quelques instants il existe rien d'autre au monde que Alec et sa fossette. Elle déteste son sourire, parce qu'elle l'aime un peu trop, parce qu'elle a l'impression de l'avoir toujours un peu trop aimé, alors que c'est qu'un sourire finalement, qu'un garçon et que y en a plein d'autres et des plus intéressés. Et puis ça l'embête vraiment, qu'après un mois de moving on, les deux creux aux coins de ses lèvres lui fassent toujours autant d'effet. Elle se demande combien de temps il lui faudrait pour que ça lui fasse plus rien du tout de les voir, de le voir, elle se demande si elle aurait le courage d'essayer. “ Thought you didn't like that nickname. ”  Elle ne devrait pas, mais comme à peu près tout ce qui vient de lui elle l'aime bien ce surnom.  “ But alright, duly noted. MILF. ” Ça lui arrache un sourire trop grand de l'entendre de nouveau dans sa bouche, d'avoir l'impression que les choses sont redevenues comme avant, même si pas vraiment, même si elle sait qu'elle oubliera pas à quel point elle s'est sentie mal quand il l'a mise à la porte. Elle change bien vite de sujet, s'affairant aussitôt à faire la tisane miracle, renouant avec une autre de leurs habitudes, un peu moins drôle que leurs surnoms; la manie de Mafalda de le soigner par tous moyens.

“ Don't worry about me, I'll be on my way, I woke you up after all. ” Elle devrait être contente qu'il propose de partir et de la laisser se rendormir, d'autant que, n'ayant pas touché au café, elle a des chances d'y parvenir. Sauf qu'elle n'est pas contente du tout, maintenant qu'il est là, elle n'a pas envie qu'il parte. Mafalda ne s'arrête même pas dans son geste, remplissant une casserole d'un peu d'eau et jetant les pousses de plantes dedans. “ I didn't mean to disturb and of course you're right, I can't just barge in in people's houses, I just feel so-- ” elle se retourne juste à temps pour capter son sourire, qui ne la distrait pourtant pas suffisamment pour qu'elle ne fronce pas les sourcils. Elle ne sait pas exactement ce qu'il s'est retenu de dire, mais elle a l'impression de comprendre un peu quand même. Elle remarque ses périodes de haut comme ses périodes de bas, même si elle ne sait pas pourquoi il est comme ça, même si elle ne sait pas si elle peut l'aider, s'il y a quelque chose à faire, si elle a le droit de lui en parler. Et si elle l'aime dans tous les cas, ça ne l'empêche pas de s'inquiéter, surtout pendant les périodes de bas. “ I'm sorry. I might have lied to your mum too. But. Yeah. Good. Okay. I- I missed you too, Mafie. Greatly. I mean I- ” Il est allé voir sa mère, c'est vrai qu'il le lui a dit, mais elle a zappé, avec tout le reste. Il est allé voir sa mère, juste pour avoir son adresse, c'est un peu creepy, mais aussi un peu mignon et puis elle lui a beaucoup manqué donc elle s'en fiche un peu qu'il ait menti à sa mère, elle a juste envie de le prendre dans ses bras et de -“ -you've been an amazing friend to me and I haven't been really supportive. And you-- yeah. Whatever. Just read all this stuff but keep an open mind? ” Elle ne se renfrogne pas quand il utilise le mot friend que parce qu'elle sait depuis longtemps que c'est tout ce à quoi elle peut aspirer avec lui et que même quelque part c'est déjà beaucoup puisque parfois elle a des doutes quant au fait qu'ils soient vraiment amis. Elle arrive même à sourire un peu, avant de se rendre compte quand il siffle Dude qu'il compte vraiment partir et ce n'est juste pas acceptable du tout. “ Also stay out of jail, MILF. When did you become such a rebel? And here I thought you were such a goody two shoes... — Excuse me? I can be bad. Super bad. ” Elle lève un peu le menton et hausse les sourcils en même temps pour se rendre plus convaincante, ce qui la rend surtout plus con. Pourtant depuis qu'il l'a connaît Mafalda est techniquement une rebelle, puisqu'elle se battait contre le gouvernement en place du haut de ses quinze ans, même si c'est vrai qu'alors être une rebelle n'était pas équivalent à être bad, mais bon ce ne sont, pour elle, que des détails. Elle peut être et même elle est badass. “Also, you're not leaving…sit your ass down Scarface. ” Et elle retourne à sa préparation, cherchant machinalement sa baguette pour faire chauffer l'eau plus vite, sauf qu'elle ne la trouve pas, elle ne sait plus du tout où elle l'a mise en rentrant la veille  “Actually, can you go in my room and get me my wand please? I think it's under the pillow on the left side of my bed. ” Les pas d'Alec s'éloignent déjà quand elle réalise qu'elle vient de l'envoyer dans sa chambre - sa chambre mal rangée, avec des vêtements partout et son tiroir à sous-vêtements grand ouvert et son vieux journal intime et ses livres à la con (beaucoup de romans à l'eau de rose en ce moment) et les goodies des Wand Direction et sa décoration nulle et - “Don't ” touche à rien, lis rien, regarde rien, sauf que c'est trop tard et que de toute façon elle n'a fait que murmurer son avertissement. Y a rien de vraiment embarrassant, essaye-t-elle de se rassurer, sauf qu'elle y arrive pas et ses doigts tremblent un peu quand elle ajoute trois gouttes d'essence de seigle. Elle sait que la recette marche pour l'avoir utilisée plus d'une fois en rentrant de la guerre. “So which of my mums did you see and lie to anyways? Bulstrode or Buckley? ” fait-elle quand elle entend les pas revenir. Elle ne sait plus si elle a déjà raconté sa vie à Alec - sûrement, mais peut-être pas en s'étalant trop sur sa vie familiale qui n'était pas exactement heureuse quand ils se sont rencontrés. Elle a du mal à s'imaginer qu'il soit allé voir  sa vraie maman à Dublin, ça fait une trotte juste pour récupérer son adresse quand même.

“ Excuse me? I can be bad. Super bad. ” Alec ne peut pas s'empêcher d'arquer un sourcil à ça, son petit sourire devenant à la fois sarcastique et moqueur sur ses lèvres. “ Oh can you, now? ” qu'il demande d'une voix légèrement lubrique (c'est-à-dire beaucoup) avant de lever les yeux au ciel parce que stop, non, c'est weird, c'est Mafie et si il continue comme ça, il va la gêner pour de bon, elle va se rendre compte qu'il ne la considère pas que comme une amie et it's much better if we stay friends, Alec :) (il imagine le pixie dans sa tête sur le visage de Mafie et ça l'agace) et il faut qu'il arrête de penser en emphases mais il ne peut pas s'en empêcher, il a l'impression qu'il va exploser. “ Also, you're not leaving…sit your ass down Scarface. ” Le sourire moqueur devient une petite moue maladroite, alors qu'il sait qu'il devrait insister et partir, sauf qu'il n'en a aucune envie alors à la place, il hausse les épaules, soupire et lève les yeux au ciel en même temps genre: fine, mais je te fais une fleur en faisant ça alors qu'il n'y a aucune description pour la joie qui l'étreint brutalement, le fait qu'elle lui pardonne et qu'elle accepte de le voir et qu'elle veuille qu'il reste. Ils ne sont qu'amis mais elle est une amie précieuse pour Alec, qui n'a jamais été bon pour garder ses amis autour de lui. “ Actually, can you go in my room and get me my wand please? I think it's under the pillow on the left side of my bed. —Sure. ” Sa chambre??? Si Alec n'était pas toujours en train de se torturer la paume de la main pour ne pas se mettre à faire des choses gênantes qu'il regretterait (genre la prendre dans ses bras pour la remercier genre l'embrasser genre la regarder intensément genre faire le con avec ses puppy eyes et son coeur qui déborde), il serait déjà en train de courir.

Dude l'accompagne, apparemment heureux lui aussi de ne pas quitter l'appartement, mais leurs chemins se séparent un peu avant la chambre, quand le chien décide de se poser au pied du canapé alors qu'Alec, le coeur au bord des lèvres tant l'impatience est grande, pénètre dans la chambre de Mafalda. C'est une chambre de fille, et si il ignorait qu'elle était sortie la nuit précédente il le devinerait maintenant: y'a des vêtements partout (et des sous-vêtements), y'a le regard d'Haroon qui lui fait l'amour mais aussi ceux du reste du groupe (y'a même le p'tit gars, Leo, qui lui fait un clin d'oeil quand il se penche vers la table de nuit pour vérifier que la baguette n'y est pas par automatisme), y'a les draps défaits et froissés, y'a l'oreiller qu'il retourne et la baguette de laquelle il s'empare avec un petit sourire. Love Me Always, son livre de table de chevet; intéressant. Impossible cette fois de réprimer le sourire amusé et moqueur sur ses lèvres quand il revient vers Mafie avec l'air de quelqu'un à deux doigts de vous faire du chantage, même si il ne se permettrait pas, bien entendu. “ So which of my mums did you see and lie to anyways? Bulstrode or Buckley? — Buckley. I didn't exactly lie to her. ” Il lui avait complètement menti, de son nom de famille à ses études; il avait fait des études de droit, mais ça faisait bien longtemps qu'il avait abandonné, depuis la mort de Kat en fait.

Kat.
Il tend la baguette à Mafie, soudainement maussade, comme à chaque fois qu'il pense à sa cousine; qu'il soit manique ou dépressif, l'évocation de celle qui a été sa première amie est toujours douloureuse et amère. “ I told her I was a second year Law student at the SAWL Center and that you were oh so smart and already prepping to join the course in advance. ” Il attrape sa tasse de café délaissée (comme un défi; il ne s'endormira pas!!!) en s'appuyant contre l'encadrement de la porte de la cuisine, observant Mafie naviguer avec aise dans son espace. Il déteste les tisanes, ça lui rappelle sa mère, sa mère qui refusait de l'amener chez un psychomage et lui servait des tisanes à la place pour le calmer quand il devait être calmé, plutôt que de penser que le problème allait plus profondément encore. Une solution simple pour un simple problème d'énergie; la simplicité était la normalité, après tout.
Mais ça lui fait penser à sa mère, et il serait hypocrite de dire que sa mère ne lui manque pas, alors il observe chacun des gestes de Mafie avec un rien de nostalgie. “ She's really nice. Your mum, I mean. But she's worried about you, you should visit her more. ” Sourire ironique, parce que he's one to talk. Ses parents le pensent littéralement mort, et c'est très bien ainsi. “ Also... she might think I'm your boyfriend. Talking about that... ” Talking about that, ils ont jamais eu l'occasion de parler de la dernière utilisation en date de ce mot quasi-honni, mais Alec n'a aucune envie de revenir à cette journée/nuit de malheur parce que même si elle lui a pardonné et qu'il est revenu vers elle... le poids de la décision de Mafie n'est pas exactement léger, et elle a tout de même remis deux Mangemorts en liberté. Mais bon. PASSONS.

Il dégaine son POW, le fait tourner une fois dans sa main avant de le déverrouiller, soupirant rapidement d'un air défaitiste en consultant ses messages. “ I asked Haroon if he could help me get some tickets, ” il abuse vraiment de leur amitié mais honnête, manic!Alec n'en a rien à faire, “ but he hasn't answered me, nor has he seen the message so here's that. ” Il remet son POW dans sa poche, apporte la tasse de café à ses lèvres. Son contenu disparait à une vitesse folle dans son estomac. “ Tickets for you, of course. I wanted to staple them to the apology letter but oh well. ” Sans aucune doute que ça aurait mieux fonctionné que n'importe quelle lettre... “ Nice posters, by the way, ” qu'il lâche d'une voix dégoulinant d'une gentille moquerie, le genre qu'ils utilisaient constamment avant pour s'emmerder l'un l'autre, MILF et Scarface.

“ Buckley. I didn't exactly lie to her. ” Il est allé en Ireland. Juste pour récupérer son adresse. À Dublin, là où il s’est fait tabasser et a failli se faire écraser par une voiture. Là où ils se sont tenus la main pour la première fois aussi et même qu’ils se sont enlacés pour se dire au revoir. Il est allé jusqu’à Dublin pour elle, et bien sûr qu’il a du utiliser la magie et que ce n’est pas difficile d’y aller finalement en transplanant ou avec un portoloin. Elle est si distraite par l’idée pourtant, que quand il lui tend sa baguette elle manque de la faire tomber sur le carrelage de la cuisine. “ I told her I was a second year Law student at the SAWL Center and that you were oh so smart and already prepping to join the course in advance. ” Elle hoche la tête pour montrer qu’elle écoute et qu’elle n’est toujours pas choquée (et touchée) par l’ampleur de l’effort déployé pour elle. C’est peut-être rien, après tout elle sait pas comment il est avec ses autres amis, elle ne connaît pas ses autres amis, mais elle a l’impression que c’est beaucoup. “ Yeah so not really a lie considering I really am ‘oh so smart’” tente-t-elle de plaisanter même si elle a toujours des papillons dans le ventre. Quand elle jette un coup d’œil par-dessus son épaule pour voir l’effet de sa remarque, elle voit Alec, sa tasse de café à la main et s’arrête net dans son geste.  “ Put that coffee mug down or I swear to God I’ll murder you.” Et maintenant qu’elle a sa baguette dans les mains elle gagne - elle espère - un peu de crédibilité. Il va dormir, si c’est la dernière chose qu’elle doit faire dans sa vie. D’un mouvement sec du poignet elle allume le feu sous la casserole et se retourne vers lui les bras croisés. “ She's really nice. Your mum, I mean. But she's worried about you, you should visit her more. ” Une petite moue ennuyée vient étirer les lèvres de Mafalda, c’est vrai qu’elle ne voit pas souvent sa mère, elle n’en a pas beaucoup l’occasion et puis, elle ne voit pas beaucoup son père non plus, ni son autre maman, y a que sa petite sœur qu’elle voit et encore ça c’est grâce à CEPAS uniquement. Techniquement elle pourrait juste sortir moins souvent et passer un weekend à Dublin. Techniquement. “ Also... she might think I'm your boyfriend. Talking about that... ” Brusquement elle semble se souvenir qu’elle a oublié un ingrédient et se retourne pour chercher frénétiquement quelque chose dans les tiroirs et les étagères, tout pour ne pas regarder Alec qui, elle croit, va parler de la dernière fois, de la première fois qu’elle l’a appelé boyfriend. Elle ne se sent définitivement pas prête à s’expliquer, ça fait un mois que toutes les bonnes raisons auxquelles elle avait pu pensé ont disparu de son cerveau et puis, on s’en fout, c'est du passé, non ?

“ I asked Haroon if he could help me get some tickets,” Wait what? Boyfriend il assimile ça à Haroon ? I wish, ne peut-elle s’empêcher de songer avec un vague sourire sur les lèvres. Elle est surtout très rassurée qu’il ne s’agisse pas de reparler de leur dernière entrevue, en réalité là tout de suite Hazza elle s’en fiche. “ but he hasn't answered me, nor has he seen the message so here's that. ” L’eau a fini de bouillir et Mafie sort donc une tasse pour Alec, lui jetant un regard rapide, remarquant le café qu’il porte de nouveau à ses lèvres. “ ALEC SERIOUSLY.” elle écrase son poing contre le plan de travail. Il se fout littéralement de sa gueule.  Elle ne l’appelle pas Alec d’habitude, ce n’est pas normal entre eux, c’est la preuve qu’elle est vraiment remontée. Elle se casse la tête à lui faire une tisane pour le faire dormir et lui il continue de boire du café. “ Tickets for you, of course. I wanted to staple them to the apology letter but oh well. ” Bon plan en soi, elle aurait jamais pu résister et elle le sait. “ Told you the other day I don’t need tickets…” Ce qui ne veut pas dire qu’elle n’en veut pas. “But if you really do get some and insist on giving them to me, fair warning I’ll be taking you to the concert. ” Elle dit ça comme si c'était vraiment un fardeau pour l'un comme pour l'autre, alors qu'elle pour sa part, il n'y a rien qu'elle ne souhaite de plus que de l'emmener avec elle au concert. “ Nice posters, by the way — I know ” parvient-elle à faire comme si elle n’était pas embarrassée, comme si elle n’avait pas remarqué qu’il se moquait allègrement d’elle. Franchement, elle n’a que trois posters d’eux (certes près de son lit) et elle a essayé de prendre les moins “gamins” d’entre eux donc elle estime que ça va, c’est pas trop la honte et puis aussi, elle s’en fiche c’est sa chambre elle fait ce qu’elle veut. Elle verse le contenu filtré de la casserole dans la tasse et la tend à Alec. “ Here, don’t drink it too fast it’s hot. ” Elle en profite pour lui piquer des mains la tasse de café et vider le peu qu’il en reste dans l’évier. Il a presque tout bu, elle le hait. “ Come with me. ” Mais elle n'attend pas vraiment qu’il la suive - elle lui fait pas trop confiance pour ces choses-là il faut croire - et lui prend la main pour le traîner dans sa chambre. Elle ouvre un placard puis un autre et finit par sortir une couette et de la balancer sur le côté droit du lit. Mafalda a l’habitude de s’étaler quand elle dort, mais elle s’endort toujours du côté gauche. “ Take your shoes off and get in. ” Elle se trouve un peu sèche alors elle rajoute finalement un “please”, avant de ramasser un des coussins qui traînent par terre et de le jeter au milieu du lit en guise de frontière. Elle n'a pas besoin de ça quand c’est Ines, Wendy ou Neville avec elle, mais l’un comme les autres elle a tendance à les prendre pour des ours en peluche géants et les serrer jusqu’à leur en couper la circulation, elle aurait peur de faire la même chose avec Alec et que son corps trahisse…autre chose. “ I won’t sleep ‘till you’ve drifted off and I REALLY need to finish my night, so think of it that way: you’re doing me a favour by accepting to get in and fucking sleep. ” Elle a repris la couverture en plus dans ses bras (en fait c’est pour pas qu’ils partagent la même, ça aussi c’est risqué) et est déjà prête à le border.

“ Told you the other day I don’t need tickets… But if you really do get some and insist on giving them to me, fair warning I’ll be taking you to the concert. ” Alec essaie vraiment de cacher sa surprise mêlée de satisfaction mêlée de joie qu'il ressent brutalement. Il a l'impression qu'on a allumé un feu de joie dans sa poitrine et c'est stupide, tout comme cette histoire de papillons dans l'estomac est stupide sauf que c'est exactement ce qu'il ressent en cet instant précis, ça et l'impression qu'on lui a foutu les veines en feu et qu'elle doit lire sur tout son visage comment elle le rend heureux, souriant et heureux, au-delà de la manie et de sa maladie. Elle le rend juste heureux parce qu'elle le fait rire, parce qu'elle est oh so smart, parce qu'elle a toujours quelque chose à dire et que parfois elle se comporte comme une adolescente mais il sait que c'est quelqu'un de bien Mafalda au fond, et il l'aime bien, il l'aime beaucoup, il l'aime trop, il a l'impression qu'il va exploser à cause de tout ce qu'elle lui fait ressentir, entre l'angoisse qu'elle se rende compte combien il est nul, et le pur bonheur simple qu'il ressent à chaque marque d'affection de la part de la Weasley.
Stupid dorky crush.

“ It'd be my pleasure, ” qu'il dit, délaissant la moquerie pendant un instant au profit d'une petite tendresse dégoulinante et insupportable, qu'il ne peut pas contrôler. Elle le fait rire avec son “ I know, ” même si il se doute qu'elle est un petit peu embarrassée... non? Il comprend pas trop son obsession et son admiration pour les WD mais c'est un détail qui le fait bien rire, quand même, parce qu'il les connait backstage, que c'est des nerds, un peu comme tout le monde, et pas les Apollon que Mafie s'imagine. Alec a un sourire triomphal quand Mafie s'approche et lui prend sa tasse de café des mains, lui donnant la tisane à la place. Il va la boire, bien entendu, sans aucun problème, mais il aime bien l'air excédé que Mafie a en lui prenant le café des mains. Il aime bien la surprendre; il aime encore plus l'agacer. Elle l'a appelée Alec, ce qu'il a bien évidemment noté. Il a l'impression d'être un peu fasciné par tout ce qu'elle fait, les mots qu'elle utilise pour lui parler, les regards qu'elle lui jette. Chaque interaction qu'ils ont mène à une private joke, des sourires complices, un understanding muet. “ Here, don’t drink it too fast it’s hot. — Yes mum. ” Il lève les yeux au ciel, souffle pointedly sur sa tasse de tisane avec un regard insistant, pour bien lui montrer qu'il ne va pas se brûler. “ Come with me. ” Il s'apprête à la suivre mais elle lui prend la main et il peut pas s'empêcher d'avoir un petit coup au coeur qu'il ne contrôle pas du tout, qui le fait se sentir complètement stupide... jusqu'à ce qu'il voit qu'elle l'emmène vers sa chAMBRE. “ Don't you want me to take you out first? ” qu'il demande dans un murmure, avant d'éclater de rire en se laissant conduire, Dude sur les talons quand il se rend compte que son maître l'abandonne à sa solitude.

Il reste silencieux en la regardant chercher dans un placard, debout dans l'encadrement de la pièce, bloquant avec ses jambes l'accès à Dude qui veut désormais absolument monter sur le lit vu que tout le monde s'apprête à s'y coucher. “ Take your shoes off and get in. ” Il arque un sourcil, soufflant toujours sur sa tisane, arquant un sourcil amusé qui va finir par se transformer en petite remarque pour la faire chier... mais le sérieux de son “ please, ”  le fait laisser silencieux et il retire habilement ses chaussures, l'une puis l'autre, en gardant l'équilibre pour ne pas renverser la tisane. “ I won’t sleep ‘till you’ve drifted off and I REALLY need to finish my night, so think of it that way: you’re doing me a favour by accepting to get in and fucking sleep. ” Il ne peut s'empêcher de rire légèrement, s'approchant (ils sont si proches, la chambre semble si petite, le matelas aussi) et la contournant (à regret) pour déposer sa tasse sur la table de chevet le temps de retirer sa veste, qu'il jette négligemment au sol. Dude saute sur le matelas, il le remet par terre, il resaute sur le matelas et Alec le remet parterre avant de le conduire dans le salon et de fermer la porte de la chambre.
Quand il se retourne vers Mafie, il se rend compte que la situation est un peu bizarre. La caféine fait déjà effet mais la tisane a eu l'air forte, quand il y a trempé les lèvres pour défier l'avertissement de Mafie (il s'est brûlé) quelques instants plus tôt. Elle compte réellement... à ce qu'ils... dorment dans le même lit. Il devrait s'enfuir en courant parce qu'il sait que ça va être awkward pour tout le monde. Il est manique, il n'a pas fermé de ces dernières vingt-quatre heures, il vient de down une tasse entière de café trop fort et amer... et pourtant il n'a qu'une envie: dormir, si ça veut dire se réveiller avant Mafie et l'observer au repos.

“ Alright, ” qu'il lâche au bout d'un moment qui semble interminable, relâchant enfin la poignée de la porte comme si il hésitait à l'ouvrir pour s'enfuir. Il ramasse ses chaussures qu'il dépose à côté de sa veste, retire son pull, vide les poches de son pantalon sur la table de nuit — baguette, clés, POW, chewing-gum, ticket de caisse et quelques mornilles et noises — avant de s'asseoir sur le côté qui va apparemment être le sien, s'adossant à la tête de lit et s'emparant de la tisane parce qu'il n'y a pas moyen de prétendre qu'il va s'endormir ici et maintenant. “ Will you tell me a bedtime story to help me sleep? ” qu'il ironise, non sans tendresse, avec un petit sourire en coin, avant de tapoter d'une main le côté du lit séparé du sien par le coussin qu'elle a jeté sur le matelas, apportant la tisane à ses lèvres et se permettant une petite gorgée, puis une seconde, avant d'en boire le plus possible le plus rapidement possible pour qu'ils en finissent. Il doute qu'il va s'endormir si facilement, mais bon. “ Please tell me you sleep better when you're naked so it'll be more fun, ” qu'il susurre, avec une danse suggestive des sourcils, avant d'éclater d'un franc rire face à son ridicule. “ So... I'm doing you a favour right? So you officially owe me, ” qu'il tease ensuite, rendu bavard par l'étrange joie qui s'est emparée de lui, la manie, le café... et son regard sur lui, qu'il n'a jamais su lire, mais duquel il ne pourra jamais se passer.

“ Don't you want me to take you out first? ” Elle fait mine de n’avoir rien entendu parce que si elle s’arrête sur ça elle est bonne pour bégayer pendant une heure, et elle fait bien de ne pas se retourner le visage en feu, parce qu’il éclate de rire et que comme toujours ce genre de banter ne veut rien dire. Ça finira par rentrer dans sa cervelle un jour, elle y croit. Alec la surprend un peu en ne se défilant pas et en essayant pas de débattre, c’est bien la première fois qu’il lui “obéit” et même si elle est plutôt contente, elle se méfie aussi beaucoup. Dude aussi les a suivi dans la chambre, ce qui sur le principe ne dérange pas Mafalda même si elle n’insistera pas non plus pour qu’il reste dans le lit avec eux. Elle sent le rouge lui monter au joue à cette pensée et est contente que la couverture qu’elle a dans les bras cache un peu son visage, mais aussi qu’Alec soit parti ramener Dude au salon, ça lui laisse le temps de lancer un petit coup de baguette sur ses fringues qui se rangent un peu et de cacher quelques livres embarrassants sous son lit. Ça lui semblait logique, de lui dire de venir dans sa chambre dans la mesure où, elle ne peut pas lui faire confiance pour ne pas boire sa tasse de café, elle ne lui fait donc pas plus confiance pour dormir sans surveillance. Et elle a pris la décision et lui a attrapé la main suffisamment vite pour ne pas avoir le temps de trop y réfléchir et de regretter et de changer d’avis. Sauf que maintenant elle réalise qu’elle va vraiment devoir partager son lit avec Alec et elle hait la joie et l’impatience que ça crée en elle et elle déteste cette chaleur dans son bas ventre  et le sourire idiot qu’elle doit activement retenir de s’étaler sur ses lèvres. “ Alright ” il a refermé la porte derrière lui remarque-t-elle, it’s actually happening. Elle attend qu’il s’installe enfin, avant de jeter la couverture sur lui, s’attardant un peu pour s’assurer qu’il est bien recouvert, et de rejoindre son côté du lit. “ Will you tell me a bedtime story to help me sleep? ” elle s’agace de pas pouvoir totalement lire son ton, mais hausse automatiquement les sourcils. “ Drink your tea then we’ll see. ” Au moins il a repris la tasse dans ses mains ce qui est déjà un bon début et laisse à penser qu’il compte la boire. Il tapote son côté à elle du lit juste alors qu’elle se glisse sous sa couverture. Il boit sa tisane à un bon rythme (un peu trop rapidement même) donc elle lui pardonne son bavassage. “ Please tell me you sleep better when you're naked so it'll be more fun” Elle hait ses joues en feu, mais elle a l’habitude, de ce genre de remarques et de son rire qui les suit presque aussitôt et elle ronchonne sa réplique usuelle: “ In your dreams.” Même si elle sait qu’il s’en fout, même si y a qu’elle que ça mettrait follement mal à l’aise d’enlever sa chemise de nuit pour dormir pas vraiment nue, mais en sous-vêtements, comme à son habitude. “ So... I'm doing you a favour right? So you officially owe me ” Elle essaye d’être agacée, mais y a quelque chose, dans le fait de le voir assis dans son lit qui lui tiraille un peu le coin de la lèvre et empêche ses sourcils de se froncer. Elle parvient quand même à rouler des yeux et secouer la tête. “ Yeah but like a small favour so don’t go and ask me to do something too crazy ‘kay? ” Elle essaye de trouver une position confortable ce qui s’avère être face à Alec, une main contre sa joue, l’autre sur l’oreiller-frontière, en attendant qu’il finisse sa boisson et repose la tasse vide sur la table de nuit. Elle est bien plus efficace qu’il se l’imagine sa tisane et même s’il continue de parler un peu, il finit par avoir les paupières lourdes et elle le suit de très près.

Quelque part pendant leur sieste, elle a du attraper les doigts d’Alec, ou peut-être qu’elle s’est endormie comme ça, elle ne sait plus, toujours est-il que quand elle se réveille c’est la première chose qu’elle remarque, des doigts entremêlés aux siens, qu’elle sent avant d’ouvrir les yeux et de comprendre à qui ils appartiennent. “ Hm come closer.” marmonne-t-elle, encore groggy, elle veut juste spoon quelqu’un, au fond peu importe qui. Et quand elle ouvre les paupières et tombe sur le visage apparemment endormi d’Alec, elle pense vraiment rêver, parce que dans quel monde un truc pareil pourrait-il lui arriver. Et puis elle rêvait de lui justement donc ça ne doit être que la suite au goût un peu trop réel de ses songes. Elle approche doucement son visage de l’oreiller sur lequel reposent leurs mains et presse un peu le dos de celle d’Alec contre sa joue, les yeux rivés sur ses paupières closes, il est si mignon quand il dort. Et elle a envie de pleurer un peu parce que c’est injuste ce sourire idiot sur ses lèvres et c'est injuste qu’elle ait une image aussi réelle de ce que ça pourrait être, si seulement il la prenait un peu plus au sérieux, si seulement elle avait quelques années de plus, si seulement elle était un peu plus intéressante, parce que ça la dégoûte, la joie dont elle est remplie en le voyant si calme, la tête reposant sur son oreiller, ses draps maintenant imbibés de son odeur. The way it should be, elle se hait pour ce genre de pensées complètement fausses. Et puis, petit à petit, elle émerge véritablement de son sommeil, se rappelle de comment ils en sont arrivés là, réalise que c’est vraiment lui et écarte sa joue vivement et défait doucement et à contrecœur leurs doigts avant de se laisse tomber, dos contre le matelas. “ Fuck me.” murmure-t-elle pour elle-même, une main blasée plaquée contre son front, persuadée qu’Alec dort encore. Dans quel monde est-ce qu’elle a pu penser que c’était une bonne idée ?