easy to say, hard to do.
JUIN 2003 ; {#}ARASIA{/#}
La pensée fugitive te traverse durant une poignée de secondes ;
Tu aurais dû rester à la maison. Tu aurais dû prolonger tes vacances. La langue glisse, pâteuse & douloureuse, dans ta bouche. «
Pouvez-vous la bouger, Monsieur Lestrange ? », la jambe est encore un peu difficile & tu tends en douceur les muscles raides & abimés, égratignés. «
Vous arrivez à marcher sans ? », questionne le médicomage et aussitôt, tu le vois avancer ses mains pour te toucher. La baguette se rive sur sa gorge offerte, le stoppant en pleine course ; «
N'approchez pas vos sales mains de moi. » L'éclat de peur agresse ses yeux, le médicomage recule, réalisant à
qui il fait face. «
Je dois pouvoir vous soigner, Aramis. Le mépris explose dans tes yeux devant sa tentative pitoyable de familiarité imposée.
Mademoiselle Carrow y arrive très bien sans me toucher. Si vous n'êtes pas capable de ça, appelez la. » L'homme bat en retraite & appelle sa collègue. «
Hestia, un souffle, la brune a des airs d'enfant boudeuse, comme si ton passe-temps préféré n'était pas de l'embêter ou de la déranger.
Un jour, Lestrange, je prendrai tes organes en compensation. ». Un sourire devant son air sérieux, douteux ; Tu ne la crois
pas vraiment, pas tellement.
Tracey a toujours eu cette grâce mordante, cette élégance cinglante dans l'art du duel, dans cet art cruel. Tu l'as longtemps sous-estimé, tu voulais la condamner à des travaux de bureau en princesse trop fragile, trop futile,
en amie de Greengarce. Maladroitement, entre tes dents, tu admets que tu t'es trompé. Meurtrière, Tracey a entre ses doigts vie & mort. Elle salue, civilisée, pas divisée pour une mornille. Et la magie fuse, mortelle & cruelle, clouant ses adversaires, tuant les doutes.
Elle est faite pour ça, la princesse un peu trop belle. Elle a
toujours été faite pour ça.
Et elle attaque, elle se détraque. Puissance & violence se mêlent & s'entremêlent, explosant, fuyant, fusionnant. Coups après coups, elle rend tout. Coups après coups, comment ne pas tout rendre, comment ne pas se défendre ? Tu l'as entendu comme une rumeur, une tranquille clameur dans l'air ;
Madame Davis est morte. Tracey n'a plus vraiment de Maman. Et la réalité te cloue au sol tout comme sa gravité. Tes vacances t'ont éloignées, écartées de ses drames. “
Ca suffit, Davis, et Tracey est rejeté en arrière d'un sort, gémissant, couinant. Tu te tends doucement & lentement prêt à te jeter sur l’entraîneur. Tu n'as jamais été de ceux à humilier, rabaisser tes subordonnées, tu sais, au contraire, qu'il en va de ton devoir de les protéger.
le duel est fini. ” . Et les yeux courent, en question, en pulsions, les mains sur les baguettes pour savoir si elle va le tuer, le pulvériser. Elle se redresse sur ses petites jambes, saluant doucement, lentement. Elle aide l'autre à se relever et puis part de l'autre côté.
Tu sais qu'elle ne va pas très bien.
Personne ne va bien.Tu la suis doucement, lentement, la dominant de ta haute taille. “
Lestrange, elle étire son épaule, t'observant calmement.
Davis, rétorques-tu, sobre et sombre. La canne n'est plus là, la jambe est un peu raide mais obéissante, pas tellement récalcitrante.
tu es venu pour un duel ? ” Les yeux clignent & tu étires un sourire, un rire. «
J'aimerai bien. »,
c'est toujours un plaisir de jouer de la baguette contre toi, Davis, sembles-tu glisser, énoncer dans le bleu abyssale de tes yeux. «
Mais pas cette fois, je le crains. », tu hausses les épaules, observant la jeune femme. «
Nous sommes chargés d'une mission. ».
Voldemort l'exige. «
Prenez vos affaires & venez. ». Il n'attend jamais comme les insurgés n'attendent jamais pour blesser, tuer. Comme Draco ne t'a pas attendu, ne t'a pas prévenu. Tu te détournes, et d'une démarche lente, traînante, tu la laisses te suivre. «
Tu as fait un beau duel. », souffles-tu d'une voix plus basse, avec un peu plus de familiarité dans la voix, peut-être aussi un peu plus de timidité.
Si tu avais tes gants, tu lui caresserai les cheveux. Tu lui apporterai le seul réconfort que tu peux offrir, quérir. Un souffle ; «
Ils ont capturés un insurgé. Durant l'attaque. ». Selon le dossier, il est très jeune,
trop jeune pour cette guerre, cet enfer. Trop jeune pour toutes ces conneries.
«
Il a déjà été interrogé »,
torturé, «
Il prétend ne pas avoir été un collaborateur sur l'attentat, cependant, on doit être certain. Et les traceurs sont certains qu'il y a participé. Le Maitre veut ses aveux pour pardonner. ». Tu ouvres la porte devant elle, offrant une ouverture assez large pour lui permettre d'entrer dans une salle assez petite, sombre. Le jeune homme est recroquevillé dans un coin, il y a une odeur de sang & de saleté dans l'air. Il y a une odeur d'horreur, de rancoeur. D'un sort, les chaises se posent lourdement dans la pièce. Tu t'assois ; «
Monsieur Perkins, nous sommes venus vous parler de vos actions. Et une petite voix fleurit de la masse informe.
Je n'ai rien fait. ». Ils ont
tout faits. Ils ont
tout tués.
Et tu n'es pas sûr de la réaction de Tracey.
Tu n'es pas sûr de vouloir offrir un quelconque pardon.