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Tag recyclage sur EXCIDIUM DgxnSujet: (Alastar) everybody wants to rule the world
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Rechercher dans: Fiches poussiéreuses   Tag recyclage sur EXCIDIUM Nonew12Sujet: (Alastar) everybody wants to rule the world    Tag recyclage sur EXCIDIUM EmptyJeu 5 Mai 2016 - 14:12
alcool irlandais sorcier très puissant consommé dans récipient en forme de chaudron miniature, à la surface duquel flotte une fumée dessinant un paysage onirique envoûtant, un échappatoire ensorcelé pour captiver et détendre les esprits tracassés. pour autant, Alastar n'est pas un homme d'excès. il goûte avec délice, respecte scrupuleusement les traditions quant aux façons de déguster chaque breuvage, mais sa consommation n'est jamais démesurée, alors même qu'il éprouve un plaisir tout particulier à pousser les autres à dépasser leurs propres limites. s'il lui arrive de sembler trop imbibé, c'est qu'il feint pour une raison ou pour une autre. on le voit rarement sans pipe ou cigarettes sorcières à portée de main. il a d'ailleurs évité la faillite au Tobacconist d'Horizont Alley il y a trois ans. excessivement soucieux de sa santé en dehors de cet écart, il s'exerce, entretient sa forme physique et mentale avec un acharnement qui frise l'excès. il ne touche pas à l'Orviétan, évidemment. attrayants en apparence, les psychotropes passent parfois entre ses mains mais jamais pour un usage personnel. mais il ne sous-estime pas leur pouvoir addictif et a vu tomber trop de cobayes pour se soumettre à leurs effets dévastateurs. • DEMESURE : gamin, il a été réduit au statut de cobaye après avoir été repéré par le gouvernement moldu. aux mains des scientifiques, il s'est vu soumettre à toutes sortes d'expériences qui ont laissé leurs traces. un côté aseptisé, désagréablement maniaque : tout a une place attitrée et mal replacer un élément peut entrainer une brusque éclat de rage. des changements d'humeur brutaux : Alastar ne passe pas par des étapes, il valse d'un extrême à l'autre. très calme, très en colère, extatique, brutal, très ennuyé, passionné, tout cela sans phase de transition. il ressent difficilement, éternel anesthésié, en particulier la douleur physique. alors il force les situations, pousse les autres au-delà de leurs limites, pour provoquer les émotions qui ne lui viennent pas naturellement. prend des risques, se met en péril, joue avec la vie pour en soutirer de force les délices. et puis il y a les conséquences physiques. un dos et un torse couturés de cicatrices, délicates ; fines traces plus pâles que l'épiderme laissées par l'abus de scalpel les multiples fois où on l'a charcuté en quête de la source de sa magie. et enfin, un main droite qui tremble parfois, sans crier gare, ou qui le lâche, en proie à une faiblesse que nulle potion n'a su pallier. • HERITIER : détenteur des biens d'une branche Ó Seachnasaigh, il a fait fructifier les biens reçus à la mort de son prétendu oncle. le château ancestral et les terres dont il a hérité sont allées, officiellement, à un descendant moldu. ce dernier assume les coûts de la demeure, mais classée monument historique et régulièrement visitée, elle rapporte en parallèle des sommes qu'Alastar ne se gêne pas pour récupérer. • GREEDY : Alastar ne partage pas ce qui touche ses lèvres. il est résolument contre les échanges de salive sur les rebords des verres et les couverts pour deux. en plus d'être cul-cul, ces manies outrepassent à ses yeux le degré limite d'intimité. il se moque bien que sa vision des choses semble incompréhensible, mais le meilleur moyen de lui couper l'appétit est bien de piquer une, deux, trois bouchées à même son assiette. Alastar n'a que l'apparence de l'invétéré dépensier ; au fond, il est plutôt l'avare cupide qui pèse chaque noise versée, et les dépenses imprévues le mettent dans une rage noire. • OPPORTUNISTE : Alastar met toujours un point d'honneur à tirer son épingle du jeu et a, ainsi, développé une capacité d'adaptation assez impressionnante. les questions d'éthique et de conscience ne sont clairement pas un frein à ses yeux, et il ne craint pas de se salir les mains pour protéger ou étendre son empire — il l'a déjà fait. il n'y a rien qu'Alastar déteste plus que les mauvais payeurs ou partenaires en affaires incapables de s'en tenir aux closes de leurs ententes. son instinct de survie, boosté par sa clairvoyance, lui permet cependant de discerner les risques qu'une situation tourne en sa défaveur ; et il s'applique dès lors à prévoir des portes de sortie. c'est le cas en ce moment même : titillé par la certitude que la dictature glisse peu à peu entre les doigts du tyran, Alastar élabore dans l'ombre des projets de départ. ce qui le freine, c'est la frustration induite par l'idée de devoir laisser derrière lui tout ce qu'il a construit pour tout recommencer ailleurs. la perspective a quelque chose d'alléchant, mais il préférerait étendre son commerce au-delà des frontières du Royaume-Unis sans pour autant devoir renoncer à la base relativement stable qu'il a construite sur place.

❝ Nothing compares to you ❞Deux mots sur l'IRL

Appelez-moi heresy. (lydie). J'ai 23 ans, je viens de france et j'ai connu le forum via une intuition rougit . Si tout va bien vous me verrez connecté(e) 7 jours sur 7. Un dernier mot ? mot (comment ça j'ai d'jà fait c'te blague à la con ? {#}recyclage{/#} Arrow ).




from the bottom to the top
So you know I'm rollin fast, all about my cash
Empire state of mind ❞2003 & Londres

1er JUIN 03. « Je vous garantis une discrétion à toute épreuve. Les termes de notre contrat sont entre vous et moi – personne n’aura la moindre raison de soupçonner quoi que ce soit. » Il est penché en avant en signe de bonne foi, affublé d’un air concerné allant de pair avec ses mots rassurants. Face à lui, Mrs. Twilfitt – 3ème du nom, héritière dépouillée de la boutique familiale – se contente d’un hochement de tête. Elle est un peu, voire très pâle, et sa main tremble au moment d’apposer sa signature ; de céder son patrimoine familial. Tandis que l’encre sèche et que son regard parcourt le parchemin, encore hébété par l’offre qu’elle a dû se résigner à accepter, La paume d’Alastar recouvre ses phalanges glacées en un geste bienveillant. « C’est une décision difficile, mais vous avez fait le bon choix. Ne vous inquiétez plus de rien, les questions financières ne menaceront plus jamais votre charmante boutique. » Et charmant, le rictus complice qu’il lui offre l’est aussi. Elle secoue la tête de droite à gauche, tentant de chasser bravement les larmes qui lui font briller les yeux. « C’est un soulagement, vraiment. » Ce n’est qu’à moitié sincère, victoire amère pour elle, et Alastar se fend d’un soupire grave, empreint de compassion. Lorsqu’elle se relève finalement, mettant terme au rendez-vous, il suit obligeamment le mouvement, conscient qu’elle aura besoin d’un instant de solitude. « Je ne sais comment vous remercier pour cette main tendue, Mr Doherty. Notre enseigne est très réputée et aucun sorcier n’a jamais eu à se plaindre de notre travail. Je ne sais vraiment ce qui- oh, peu importe. Laissons le passé au passé. » Elle déblatère nerveusement et il ne l’interrompt pas, modèle de patience. Il ne la contredit pas non plus lorsque, arrivée à portée d’oreilles, elle se redresse et déclare d’un ton professionnel : « Vous serez comblé par ce partenariat avec Twilfitt and Tatting's. » La pauvre femme a, après tout, traversé une passe terriblement difficile ces derniers mois. Son frère et partenaire d’affaires – notamment responsable des comptes et des étapes des commandes visant à renflouer les stocks – paralysé pour avoir été renversé par une calèche après une agression l’ayant laissé groggy et blindé de séquelles, les sommes astronomiques exigées par Sainte-Mangouste pour les différents soins que nécessitait son état, la boutique négligée de force du fait de complications administratives à l’hôpital, des impayés surgis de nulle part et des taxes imposées en guise de compensation, les problèmes se sont brusquement amoncelés, dévorant ses économies personnelles avant d’attaquer les fonds de la boutique alors même qu’elle venait d’effectuer de nouvelles embauches et devait donc gérer des salaires supplémentaires. Les pertes dues à une montagne de commandes restée intraitée – non par la faute des petites mains, mais parce qu’elle avait oublié de les attribuer à des couturières, trop préoccupée par ses tracas pour être aussi efficace qu’à l’accoutumée…

Alastar se rengorge d’avoir su masquer son amusement tandis qu’elle revenait encore et encore sur ce fait, incrédule et coupable. J’aurais pu jurer n’avoir jamais eu vent de ces commandes, et pourtant les clientes ne cessaient de défiler, vertes de rage, et de jurer que ce manque de sérieux de ma part était inadmissible… mais enfin, jamais je n’aurais oublié des tenues de mariage jusqu’à une semaine avant la date butoir ! Enfin, je ne suis plus certaine de rien… et une insupportable petite gourde s’est fait un plaisir de me faire savoir que toutes ces commandes ont été récupérées par Mrs Malkin. Cette gamine, je l’ai formée, et voilà qu’à la première occasion elle me trahit en rejoignant la concurrence. Une honte, vraiment ! La petite Ollivander-Lestrange est l’une de mes clientes favorites depuis tant d’années, et voilà que de tous les mariages, je me retrouve à lui faire défaut en négligeant ses invités… Et lui de la tranquilliser tout en s’assurant avec tact que ce genre d’erreurs ne se produiraient plus.

Comment pourrait-elle se douter que sous le masque de son bienfaiteur se cache le principal responsable de ses malheurs ? Enfin, il n’a filé qu’un coup de pouce au destin : l’agression était certes de son fait, mais elle ne visait qu’à confondre le vieux comptable suffisamment longtemps pour que se glissent des erreurs de calculs dans son travail. L’homme ne peut s’en prendre qu’à lui-même pour s’être bêtement retrouvé sous les roues d’une calèche. Quant au mystère des commandes, eh bien, peut-être y a-t-il mis la patte par le biais d’une complice en effet – celle-là même qui s’est empressée de narguer la Twilfitt une fois le plan achevé. La loyauté est une notion surfaite, seuls comptent l’argent – et le fait d’être apte à satisfaire les désirs des pions qu’il dissémine sur l’échiquier.

Pion qui se manifeste aussitôt que Twilfitt délaisse Alastar. L’ancienne patronne partie à la recherche d’une employée aux mains de laquelle le laisser, l’investisseur se laisse entraîner derrière un rack de vêtements récemment boycottés par la clientèle et se hisse sur la pointe des pieds pour poser sur ses lèvres un baiser gourmand. « N’ai-je pas été brillante ? », qu’elle roucoule en enroulant ses bras autour de son cou. Après s’être assuré d’être bien à l’abri des regards, Alastar s’autorise un sourire amusé et une inspection en bonne et due forme du décolleté qu’elle lui sert. « Tu as excellé », qu’il acquiesce. « Le contrat est signé – Twilfitt and Tatting's est désormais ma propriété et les anciens patrons ne s’en remettront pas de si tôt. » « On s’était entendus pour la dépouiller, oui. Mais corrige-moi si je me trompe, j’ai cru l’entendre parler de partenariat. » « Simple souci de préserver son orgueil blessé, Pumpkin. » Le pli désapprobateur qui ornait son front disparaît aussitôt. « Parfait. Cette vieille mule ne cesse de réclamer la gratitude de ses employés, alors qu’elle nous vole notre temps et notre talent. Je lui a concédé des années de ma vie, mais à ses côtés je ne serai jamais plus que de la main d’œuvre. Sous-payée et tenue à l’écart quand vient le temps de récolter les lauriers pour mon dur labeur. Bien sûr, tout revient toujours à la propriétaire de la boutique et de la marque. » Elle lève le menton avec hargne et rancœur, mue par la fougue de la jeunesse et la certitude de sortir du lot, d’être incomprise, abusée. Alastar adore. Il se repait de la discorde et des mésententes, autant qu’il aime être celui auprès duquel les poupées rancunières courent chercher vengeance et réconfort. Lorsqu’il a déniché celle-ci et s’est appliqué à l’attirer dans ses filets, à exploiter son mal être et à la monter contre la patronne à laquelle elle était dévouée, il ne s’attendait pas à la voir s’enorgueillir à ce point. « Et comment es-tu traitée par Mrs Malkin ? » Ses lèvres esquissent une moue un peu boudeuse. « ¬Assez bien. Elle m’a remonté les bretelles la semaine dernière. Twilfitt s’est présentée à l’arrière-boutique et a fait un scandale, en affirmant que la collection que j’ai dessinée et que vous venions de sortir était la sienne. Mais j’ai versé des larmes de Kappa en affirmant qu’elle avait tenté de s’approprier mon travail et Malkin a préféré me croire. Elle l’a chassée comme une malpropre, mais m’a ensuite interdit de réutiliser quoi que ce soit qui ait trait à mon ancien travail. » « Hm. Fais-moi savoir si elle dépasse les bornes. Tu ne t’es pas libérée de l’emprise d’une patronne abusive pour écoper des caprices d’une autre, et cette collection, Twilfitt te la devait bien. » Elle hoche énergiquement la tête et Alastar s’écarte, presque à regret, s’assurant d’être parfaitement présentable à présent qu’il a placé ses cartes pour une potentielle future acquisition. « Bien. Tu ferais mieux de partir à présent, avant que quelqu’un ne te surprenne. »

Elle est à l’entrée quand des éclats de voix lui apprennent que l’altercation n’a pas été évitée. Ça tempête à propos d’espionnage et de trahison et il y prête une oreille distraite, amusé – tant qu’il n’est pas vu en sa compagnie, l’arnaque est sauve. Quoique à vrai dire, même s’il est partiellement démasqué à présent, le contrat est signé et comme à son habitude, il les lie par l’encre, la magie et le sang : impossible de faire marche-arrière. « Mr Doherty ? » La voix claire qui s’élève derrière lui le détourne de la dispute autant que des tenues qu’il inspectait, mains dans le dos ; et lorsqu’il jette un coup d’œil par-dessus son épaule, son visage interrogateur se détend à la vue d’une connaissance. « Miss Greengrass », salue-t-il en la détaillant – pas assez pour sembler impoli et déplacé, mais suffisamment pour qu’elle reconnaisse une pointe d’intérêt. « Ou devrais-je dire Astoria ? Bien que j’aie un peu de mal à concilier la ravissante jeune femme qui se tient devant moi et l’enfant terrible qui me grimpait sur le dos il y a quelques années. » « Restons professionnels, Alastar », fustige-t-elle, rougissant un peu à ce souvenir et riant derrière sa paume pour cacher sa gêne. Les sourcils haussés de l’homme témoignent de sa surprise et elle ajoute : « Je suis employée ici. Mrs Twilfitt m’a chargée de faire faire un tour du propriétaire à notre nouvel investisseur. Et au vue de l’état de la boutique… je suppose qu’il ne peut s’agir que de toi. » La boutique, vidée depuis des semaines. En effet, il n’y a pas âme qui vive aux alentours, si ce n’est lui-même. « Je ne me plains pas d’avoir l’occasion de te monopoliser un instant. A vrai dire je dois avouer être curieux de découvrir ce que tu es devenue après toutes ces années… » Intéressé, hm. Entre ses déboires avec des kidnappeurs insurgés, sa silhouette appétissante et son air ingénu, un peu femme-enfant, en dépit des épreuves, il est en effet très intéressé.

23 MAI 03. « RA belongs to the past. » « Hello to you too », crache la petite Shafiq en le fusillant du regard, tandis qu’elle se redresse contre ses oreillers, visiblement aussi mécontente d’avoir été surprise dans un instant de vulnérabilité que de l’entendre énoncer la vérité crue. « This isn't the end of us, we can- » « You’re finished. Don’t act like you don’t know, even you can’t be that dense. » Il attire un siège d’un mouvement de baguette, verrouille la porte de la chambre d’hôpital et s’installe, jambe écartées, coude sur une cuisse, tentant d’allumer une pipe malgré son bras en écharpe. C’est ultra-sensible – il a mis la main aux fesses d’une infirmière et si cette dernière aurait assurément rampé pour lui fournir tout ce qu’il pouvait bien réclamer, sa supérieure a nettement moins goûté le flirt éhonté d’Alastar. De fait, il s’est vu privé de potions antidouleur (nous avons des centaines de blessés sur les bras Mr Doherty. Si vous êtes en état de vous montrer indécent, j’estime pouvoir économiser mes potions pour des malades qui en ont plus besoin que vous !) Vieille peau. Pour la peine, il s’est tapé la petite infirmière, et la sensation de l’os qui repousse et qui se replace est encore plus mordante à présent, mais il se sent plus détendu. Il a la tête froide et n’est pas douillet – bien au contraire : il a vu pire. Ce n’est donc clairement pas assez pour l’empêcher de penser business à chaque instant, à chaque seconde, et s’empresser de s’y consacrer à présent qu’il a retrouvé l’usage de ses jambes (ah, ces charmantes vélanes ; pleines de ressources, vraiment). « I can’t believe you. » Nephtys a placé un bras sur ses yeux. Elle a l’air exténuée, plus ébranlée par la situation de ses âmes-sœurs que par ses propres blessures. C’est un bel euphémisme que de dire qu’Alastar ne comprend pas. Il parait qu’il a fallu la mettre sous sédatif pour la clouer dans un lit d’hôpital et qu’elle a fait un scandale à son réveil, en quête de ses partenaires, avant de sombrer dans une inquiétante apathie entrecoupée de crises de colère en entendant ce qu’il était advenu d’eux. Et clairement, l’indifférence d’Alastar l’écœure. Mais lui, c'est cet état larvaire dans lequel il la trouve qui l’insupporte – cette loque n’est pas sa Shafiq, sa batteuse, sa battante, et il ne veut pas dealer avec elle dans cet état. Sa lèvre supérieure s’orne d’une moue dédaigneuse. « Ok, I get it, you're in no state of mind to talk. I’ll give you space to mourn the loss of your band. » Il se relève, distant et détaché, et elle détourne les yeux vers la fenêtre, pour ne plus le voir. « But the time is running out and I won’t wait for you forever. » Le sous-entendu est clair. Il est plus que temps de faire le point et de prendre des mesures drastiques, et si elle ne prend pas la calèche en marche, elle coulera avec Prendahl – Lilith, elle, est déjà prisonnière du don qui l’a engloutie, déconnectée du monde qui l’entoure du fait d’une overdose d’émotions négatives dont il n’est pas certain qu’elle se remettra de si tôt. C’est comme un poison dans son système déjà fragile – Alastar s’est renseigné avant de lui tourner le dos.

13 MAI 03. Le regard d’Esther Ollivander est chargé de reproches tandis qu’il prend son temps pour lui faire un baisemain – qu’elle n’accepte que pour éviter un scandale. « C’est toujours un plaisir que de partager un peu de votre temps », offre-t-il gracieusement, et elle pince un peu plus les lèvres, révulsée par le contact. « J’aimerais pouvoir en dire autant. » Le regard appuyé qu’elle lance à Hestia n’émeut pas cette dernière, qui se contente de pencher la tête de côté, un sourire joueur au bout des lèvres. Esther, elle, est polie, mais ses épaules restent crispées ; de loin, on pourrait croire qu’ils ne font que discuter en toute cordialité. « Vous avez un talent remarquable pour vous immiscer là où votre présence n’est pas désirée, à ce que je vois. Mais vous repoussez les limites de l’effronterie en vous présentant aux côtés d’un témoin. » Qu’il grappille une place d’honneur jusqu’à se retrouver attablé non loin des mariés ne pouvait bien sûr que lui déplaire. « A vrai dire cette chère Hestia n’est pas à blâmer pour ma présence », rétorque-t-il d’un ton léger avant de se pencher pour poser un baiser au coin des lèvres de la jeune femme. Elle n’est pas de celles qui nécessitent d’être défendues – mais il sait qu’elle lui laisse le plaisir de gérer cet échange, puisqu’ils ont tous les deux le goût de la polémique et qu’Esther est une… vieille rivale. La mère Ollivander lui plait énormément. Il n’y a pas grand-monde qu’Alastar déteste, à vrai dire ; c’est son affection qui revêt différents degrés et qui se manifeste de façon douteuse. En l’occurrence, sa vis-à-vis entre dans la catégorie de ceux qu’il adore tourmenter de par sa seule présence. Sang-mêlé adopté par quelques membres de l’Elite dont elle ne pardonne pas le laxisme. Elle semble à Alastar à la fois forte et faible ; main de fer quand elle le veut, mais modulée par la matriarche (dragonne) Ollivander et un besoin dévorant d’être acceptée. Beaucoup se laissent berner par sa prestance, à présent qu’elle est celle qui détermine qui est fréquentable ou non, mais Doherty aime à percer la barrière de ses prétentions et des intuitions lui ont fait remarquer à quel point Esther reste taraudée par une subtile insécurité nerveuse, même aujourd’hui. « J’ai le souvenir d’avoir passé des mois à préparer cet évènement et de connaître les lieux, le programme et la liste des convives dans les moindres détails », reprend-il, faussement pensif. « Et durant tout ce temps, je ne crois pas vous avoir croisée lorsque des avis étaient requis pour les prises de décision. Curieux n'est-ce pas ? » Oh, il goûte avec délice les relents d’agacement qu’elle exhale à son égard. Mais moins le détachement cruel dont elle use en présence de sa fille. Alastar s’attache à peu de monde, c’est un fait ; il est d’ailleurs encore dérouté de l’intérêt que lui inspire Nyssandra – un intérêt platonique, une hérésie. « Les critères douteux d’Eudoxie en termes de fréquentations ont toujours été un sujet délicat. » Bien sûr qu’elle n’admettrait pas être un monstre de critiques et de reproches injustifiés ; bien sûr qu’elle se contente, tout en délicatesse, de balayer le sujet d’un ton négligeant en mentionnant un vague désaccord entre mère et fille. Le sourire qu’il lui adresse, cette fois, est froid. « Si vous voulez bien m’excuser, ma présence est requise ailleurs. Les salariés se chargent d’envoyer les cartons, et la famille de gratifier les invités de présences dignes de leur rang. » Et juste comme ça, elle le balaye hors de son cercle prestigieux, le renvoie au statut de plébéien dont il s’est si difficilement défait. Relevant d’une main sa longue robe sirène, elle le contourne, s’arrête brièvement aux côtés d’Hestia le temps d’asséner – « Ta tante n’aurait pas apprécié cette provocation », puis s’éclipse la tête haute. Alastar éclate d’un rire presque silencieux. « Mais de quel mauvais goût vous faites montre, miss Carrow », prétend-il gronder d’un ton bas en nouant ses doigts un peu bas derrière la taille d’Hestia. « Je suppose que tes critères douteux en termes de fréquentations sont aussi un sujet… délicat. Esther vient de se trouver deux commères avec lesquels tempêter à propos de ton cavalier. » Elle est dans sa vision périphérique, et il ne se gêne pas pour lui donner de quoi rager. Surtout qu’Hestia, l’innocente Hestia qui lève à cet instant les yeux au ciel, est inconsciente de ce qui s’approche de près ou de loin au flirt et ne s’offusque donc pas des mains baladeuses, curieuses, qu’il laisse de temps à autres déraper sur elle. « On ne peut pas vraiment me blâmer de donner un semblant d’occupation à ces pauvres femmes désœuvrées. »

10 MAI 03. « Was it really necessary ? » Une cigarette sorcière entre l’index et le majeur, le pouce de la même main appuyé contre sa tempe, l’autre occupée par une verre de Swott Malt Whisky, Alastar esquisse un demi-sourire à la fois las et amusé. « It was worth it. » « Don’t. I'm getting sick of your nonsense. » Ce qui n’empêche pas son interlocuteur de persister de signer, étendant ses longues jambes devant lui en s’enfonçant un peu plus dans son confortable fauteuil. « You got rid of that whiny brat who was turning you into a sugar daddy and now you’re back to be the ruthless businessman that I missed so much. You should thank me. » Maksim lui sert une œillade assassine qui ne l'impressionne pas : il est certain que son homologue regrette plus la perte de son enfant que cette Svetlana qui quémandait sans arrêt son attention. « You're Lucky i don't know every swear words in the English language because you'd deserve them all. » « Oh, take advices from Nepthys then, she’s such an inspiration. » Le silence s’installe un instant, chacun d’eux plongé dans ses propres préoccupations. Le ruskov est, sans surprise, occupé à réparer les pertes causées par la désertion de Nastya et l’apparition de « Loki », mais l’irlandais n’est pas tout à fait en mesure de rire de ses malheurs. Plongé pour sa part dans l’édition spéciale de l’Evening Prophet, il mesure les proportions ridicules que prend le scandale concernant Rotten Apple. D’une manière ou d’une autre, la collaboration avec le gouvernement a filtré – et les avis sont mitigés. Bien sûr, rares sont ceux qui se risqueraient à blâmer officiellement le Label de Doherty pour s’être mis au service du Magister, mais les répercussions sont évidentes. La chute drastique des ventes est un premier indice, et des reproches éclatent pour tout et pour rien, pour compenser l’impossibilité de parler franchement de ce qui dérange pour de bon. Tout à coup, le groupe est en disgrâce. Lilith blâmée de toutes parts, jugée trop provocante, trop perchée, trop étrange ; elle écrit et compose, est sur le devant de la scène, alors sans surprise, les retombées la percutent de plein fouet. Le comportement impulsif et les tendances violentes d’Absolem ne font plus de lui un bad wizard adulé mais un mauvais exemple, un type infréquentable qui ne devrait pas faire office de modèle pour la jeune génération. Nepthys passe plus ou moins entre les mailles du filet, pour avoir été vue récemment à tenter de séparer Aspen et Abso en pleine rixe dans un bar sorcier d’Ellis Moor, le lendemain d’un spectacle et au terme d’une soirée arrosée. Ces gamins ne savent pas se tenir – Alastar les étriperait volontiers à cet instant.

Tout ça n’est pas bon pour les affaires, mais Alastar n’est pas aveuglé par le présent. Il est soucieux de l’avenir. Le gouvernement essuie trop de défaites, depuis quelques temps, et la prudence (et la mort de Judah) poussent le trafiquant à prendre ses précautions. C’est le moment ou jamais pour quiconque se soucie de surveiller ses arrières de faire un pas en arrière pour gommer ses implications les plus évidentes, faire passer sur d’autres la responsabilité de ses actes répréhensibles, afin de passer entre les mailles en cas de renversement inattendu de la situation. Or cette histoire de collaboration le plonge en plein cœur de la tyrannie. Il a bien de la chance que les Bizarr' Sisters soient intemporels, parce que la perte de Tracey Davis et maintenant de RA sont de sacrés coups durs. Mais BS est majoritairement indépendant, groupe de fortes têtes qui refusent tout contrat trop long – ils font donc appel à lui de façon ponctuelle et ne lui rapportent pas grand-chose comparés aux talents perdus.

Une main lui prend le journal et cette fois, c’est au tour de Maksim de se marrer. « Trouble in paradise ? » « Oh sod off », qu’il réplique en levant les yeux au ciel, mais le ricanement de son comparse le suit quand il quitte le bureau de ce dernier en prétendant avoir à faire. Retraite stratégique, en réalité : Alastar prend bien soin de s’éclipser à chaque fois qu’ils effleurent le sujet de la politique et de la situation actuelle. Parce qu’il place ses pions en vue d’une fuite. Et qu’il sait que Maksim sait. Ou s’en doute. Loin de lui l’envie de jouer cartes sur table.
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