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Tag troyella sur EXCIDIUM DgxnSujet: carglass#2 † i hope you never forget the wind that carried you home.
Édouard Douglas

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Rechercher dans: Trésors rpgiques   Tag troyella sur EXCIDIUM Nonew12Sujet: carglass#2 † i hope you never forget the wind that carried you home.    Tag troyella sur EXCIDIUM EmptySam 27 Aoû 2016 - 1:12
Il n'a pas pensé à elle, il n'a pas pensé à elle, il n'a pas pu penser à elle parce que sinon? Sinon, Édouard se serait noyé. Il aurait éclaté en mille morceaux et il n'y aurait eu aucun moyen de la réparer parce que même quand il ne pense pas à elle, il pense à elle. Il imagine sa main autour de la baguette du Rafleur devant lui et il imagine son visage derrière le masque d'un Mangemort et il imagine son air soulagé quand elle arrivera dans la salle de réunion des Belliqueux parce qu'on lui a annoncé, à lui, qu'un nouvel Insurgé voulait rejoindre la cause...
Sauf que ce n'était jamais Amelia. Amelia était morte et enterrée et Édouard l'avait tuée et enterrée dans son souvenir. Enfin, il le pensait. Sauf qu'on ne peut pas tuer et enterrer Amelia Cartwright: même partie, elle occupait chaque pièce et chaque émotion et chaque pensée. Certaines personnes vous touchent comme ça, peut-être. Elles vous touchent et elles teintent toute votre existence avec la leur.
Il n'a pas pensé à elle, promis juré, mais là toutes ses pensées explosent en éclats de doute et d'espoir et de soulagement et d'affection et de besoin. De besoin. Il a toujours eu besoin d'elle, Édouard, depuis le moment où ils ont commencé à être amis. Depuis le moment où ils se sont serrés la main et qu'ils ont décidé qu'ils seraient les deux meilleurs Aurors que la Terre ait jamais porté.

Sauf qu'ils sont là, maintenant, face à face, et Édouard a envie de pleurer et de la regarder à nouveau mais il ne peut pas il n'a pas le droit, et Amelia reste immobile et silencieuse et peut-être qu'elle n'a pas envie de le voir et il ne lui en veut pas: lui-même ne se pardonnerait pas de son comportement odieux d'il y a quatre ans.
Quatre ans.
Autant dire une éternité. Tellement de choses sont arrivées en quatre ans. Édouard a envie de tout lui dire mais encore une fois, il a l'impression qu'il va se briser en un million de morceaux et que personne ne va réussir à tous les récupérer et les coller de nouveau ensemble. Sauf peut-être Amelia. Elle a toujours été forte à ça, Amelia: à le recentrer, à reconstituer le puzzle, à le reconstruire. En fait, ils ont toujours été tous les deux forts pour ça. S'aider et se refaire et se reconstruire. Ils ont toujours été nuls pour se déchirer.
« I thought you hated me. » Il tourne de nouveau le regard vers elle.
Il y a des larmes dans ses yeux mais surtout, il y a des larmes sur ses joues.
Amelia ne pleure pas. L'idée semble complètement irréaliste pour Édouard qui la connait mieux que personne pourtant. Elle ne pleure pas, jamais. Lui il est du genre à verser sa larme devant un film ou en lisant un passage particulièrement émotionnellement compromettant d'un livre; il est du genre à pleurer de rage à son grand désespoir et du genre à étouffer des sanglots dans son oreiller après une journée particulièrement éprouvante.
Amelia ne pleure pas.

Pourtant, là, elle pleure.
« I was so angry at you for leaving me behind, Eddie. » Édouard a l'impression qu'on vient de lui déverser cinq litres d'eau froide dans le dos. Il a l'impression qu'on lui a enfoncé trois cents couteaux dans le coeur. Il a l'impression que sa tête va exploser et que ses yeux vont sauter de leurs orbites. Il a mal partout et son coeur bat trop vite et pourtant, il est incapable de faire le moindre geste, de formuler le moindre son. Oui. Il l'a abandonnée. Il l'a abandonnée, lui qui s'est toujours promis de ne jamais abandonner personne. Il l'a abandonnée et il s'est forcé à ne pas la chercher et à ne pas penser à elle.
Lui vient tout d'un coup la pensée que si il avait débarqué chez elle, quatre ans plus tôt, après avoir commencé sa vie de hors-la-loi... elle l'aurait suivi. Il n'a même pas besoin de lui demander, il le sait. Elle aurait fait ses affaires, mis son sac sur son épaule et elle aurait fui avec lui.
Sauf qu'il l'a abandonnée. « I was so angry. » Il l'a abandonnée entre les griffes du Ministère et du Magister et des Mangemorts et des Rafleurs et Édouard a envie de tomber à genou parterre dans cette cuisine qu'ils ont quasiment construit tous les deux à partir de rien et il a envie de lui dire combien il est désolé et combien il regrette et il a envie de pleurer aussi, surtout, parce que quand on est un grand frère on n'a pas le droit de pleurer alors pendant quatre ans il n'a presque pas pleuré mais quand on est l'Eddie d'Amelia et qu'on l'a abandonnée, et qu'on a refusé de penser à elle et qu'on n'a pas pensé à elle, on est obligé de le faire. « I don't want to feel that way anymore. » Il est tellement en colère, lui aussi. Contre lui-même. « I don't want to feel that way, ever again. » Lui non plus n'a pas envie de ressentir ça, tout ça. Il a tout perdu et maintenant Amelia est là. Il ne sait même pas ce qu'il ressent, juste que c'est douloureux et qu'il ne sait pas pourquoi c'est douloureux.

« Ever again. » Ils font le même mouvement en même temps: elle fonce vers lui et il fonce vers elle et il la serre encore plus fort qu'avant, comme une promesse ou un Serment plus inviolable encore que celui du phénix. Il ne l'abandonnera plus, il ne peut pas, il n'abandonnera plus, il pensera à elle et il ne l'abandonnera plus. « I'm sorry for the things I told you that night. I hope you know I didn't mean them. Please tell me you know I didn't mean them. I-I-- ” Mais il est incapable de finir, de formuler autre chose; alors il se tait en enfouissant son nez dans les cheveux d'Amelia, sans cesser de la serrer contre son coeur comme si sa vie en dépendait.
Et il sait, évidemment, il sait que ce n'est pas sain, ce genre de relation. Qu'on ne peut pas se mettre à pleurer juste parce qu'on retrouve quelqu'un, qu'on ne peut pas promettre à quelqu'un qu'on ne l'abandonnera jamais et qu'on ne peut pas se construire un monde chez quelqu'un, dans ses yeux et dans son coeur. Qu'il est tout à fait possible d'avoir une relation avec quelqu'un qui ne soit pas aveuglante, assourdissante, affolante, stimulante, renversante. Sauf qu'il n'en voulait pas. Il voulait Amelia, et les larmes, et les promesses, et ses yeux, et le reste. Il voulait Amelia.
Il ne l'abandonnerait pas.

« I'm sorry. » Moi aussi. Moi aussi. « I missed you. » Moi aussi. Tellement. Je ne le savais même pas mais, tellement. « I- I missed you so much. » Alors il dit la seule chose qui est réelle en cet instant précis: “ I'm right here.
Elle lui manque encore maintenant. Elle est juste là mais elle lui manque, la Amelia qui ne pleurait pas, qui souriait et qui hurlait et qui chantait et qui dansait avec lui en lui envoyant des confiseries sur le visage pour qu'il les attrape avec les dents. Elle lui manque, la Amelia qui lui jetait un coussin dessus quand il se mettait à pleurer devant un film et la Amelia qui arquait toujours un sourcil dubitatif quand il lui annonçait qu'il avait acheté un nouveau modèle d'avion de guerre très onéreux avec toute sa paye du mois.
Mais, quand il y pense, Édouard lui manque aussi. Celui d'Amelia.
Elle est si proche, Édouard la regarde comme si c'était la première fois. Elle a vieilli — hell, ils ont tous les deux vieilli. Elle sera tellement belle quand elle sera vieille. Il reprend son visage entre deux mains tremblantes, parce qu'il a envie de bien l'observer, de se souvenir de chaque détail. Il efface ses larmes des pouces. “ I'm right here, répète-t-il dans un murmure. Right here.
Il ne l'abandonnera pas: il se le répète comme un mantra. Sinon il sait qu'il va se briser et il n'a pas envie de ça, pas maintenant, plus jamais.

Soudainement, une pensée désagréable semble le prendre; il fronce les sourcils, branle du chef comme pour se débarrasser d'un insecte. Il lâche son visage, se recule et se soustrait à son étreinte. Ses yeux sont troublés, fouillent ceux d'Amelia avant de se détourner douloureusement et difficilement. “ So many things happened. So many things... lâche-t-il d'une petite voix un peu brisée, un peu maladroite. I- Amelia, I don't know how to put this, I-- ” Il veut lui parler de ses parents, de Peter, de Penny surtout et de Saint-Mangouste, de Malfoy et de Susan et de Franck Hudson et de ces quatre dernières années. Il doit lui dire. Il ne veut pas qu'elle l'apprenne de quiconque d'autre. Il veut juste... qu'elle comprenne mais lui-même ne comprend pas. “ St Mungo's... I don't want you to hear it from anyone else. I-I don't know how to say this. ” Il se détourne, se passe une main dans les cheveux, lui tourne le dos. “ Penny died.
C'est un coup au coeur à chaque fois. Il se souvient de sa petite soeur comme une petite gamine silencieuse et solitaire, sévère parfois dans l'ombre de son frère solaire. Il se souvient d'elle lui courant après pour se venger de l'herbe qu'il lui avait envoyé à la tête. Il se souvient d'elle lui sautant sur le dos en essayant de le plaquer au sol sans jamais y arriver. Il se souvient d'elle sur un balai et il se souvient d'elle en train de rire et c'est un coup au coeur à chaque fois, à chaque instant, à chaque respiration parce qu'elle est morte à cause de lui avec une expression sanguinaire et déterminée sur le visage. Parce qu'elle est morte comme le soldat qu'il a façonné.
Il n'arrive pas à continuer. À lui expliquer la colère, le désespoir et puis l'odeur de poudre et de mort près de Saint-Mangouste après qu'il ait fait exploser l'hôpital. Il se détourne et ses doigts nerveux reposent la fiole, et l'autre main s'écrase sur son visage pour effacer les larmes; les doigts se rassemblent et le poing s'abat violemment sur l'îlot de la cuisine. “ St Mungo's. It was me, ” dit-il finalement parce que peut-être qu'après ça, elle ne voudra plus jamais le voir. Elle ne serait pas la première.

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