silhouettes + In a cold night. There will be no fair fight. There will be no goodbye. To turn and walk away. So burn me with fire. Drown me with rain. I'm gonna wake up
Screaming your name ~ MONSTER.

Hannah est seule. Lysander n'est pas là. Elle ne sait si ele doit s'en réjouir. Ellle n'a jamais été connu comme une fille solitaire mais la présence de son maître lui est de plus en plus oppressante. Où est-t-il? Que fait-il? Sans doute à son travail de mangemort qui consiste à torturer et tuer des innocents. Il la dégoutte. Pendant qu'elle est cloîtrée dans le manoir Selwyn - retenue par cette marque en forme de lys - Lysander s'en prend à ceux qui ont été les amis de son esclave, avant qu'on le lui arrache à sa liberté. Une liberté qu'elle finira par retrouver. Face à Lysander Selwyn, seul cet espoir de liberté auquel elle continue tout de même de s'accrocher continue à la faire vivre. Un bruit! On a frappé à la porte. Un raisonnent dans tout le manoir. Elle n'est pas d'humeur. Elle ne l'est peut-être jamais, ni à découvrir les collègues mangemorts de son maître, ni à revoir ceux qui lui ont tourné le dos et qu'elle a un jour appelé amis. Elle veut frapper sur quelque chose, ou quelqu'un, en faisant sortir sa colère contre ce monde autrement qu'en crachant des mots de rébellion et de haine à son maître qui n'amènent jamais à rien. C'est tout ce qu'elle peut faire contre ce nouveau monde, contre ceux qui se réjouissent de sa condition. Elle s'approche de la porte. Elle a envie d'hurler. Un visiteur qui ne sait pas que le mangemort est à la chasse. Un visiteur qui aura à subir la colère de l'esclave. A moins qu'elle se rappelle à temps que ces mains frêles n'ont pas le moindre pouvoir contre une baguette. Un sortilège sera peut-être nécessaire pour qu'elle puisse s'en souvenir. Hannah se baisse, regarde à travers la serrure qui se place de l'autre côté de la porte. Son coeur fait un bond dans sa poitrine avant de s'arrêter de battre. Presque littéralement. Elle le connait. Après tout  ce temps, elle reste capable de le reconnaître, rongée par une peur et une haine qui ne l'a pas quitté depuis leur dernière terrible rencontre. Elle voit son visage chaque nuit, chaque jour, à chaque moment de sa pathétique existence. C'est sa faute. Sa faute! Elle ne lui pardonnera jamais ce qu'il lui a fait. Elle se faufile rapidement dans la cuisine du manoir et attrape un grand couteau. Elle va le tuer! Peu importe quelles en seront les conséquences, elle ne peut pas faire autrement, pas maintenant qu'une confrontation va de nouveau avoir lieu. Elle pose sa main sur la poignée de la porte, la tourne, la tire et la porte s'ouvre aussitôt. Il est là, tel un souvenir flou qu'elle désirerait oublier mais qu'elle ne pourra jamais oublier. Il a les mêmes yeux bleus et cheveux blonds qu'auparavant. Rien ne semble avoir changé. Pourtant, tout a changé. Son visage n'inspire plus que de la haine à la rebute. Il est mort! Mort! Elle essaiera d'en garder un bon souvenir, quand elle l'aura tué. Elle l'attrape vite par le col, le fait rentrer dans le manoir et fait cogner l'arrière de sa tête dans l'un des murs de sa prison puis elle glisse la pointe du couteau contre sa gorge. Elle n'est qu'une esclave et lui un rafleur - un véritable monstre - mais elle reste l'aînée, elle est plus grande et sa rage peut la rendre plus grande que lui. « Ca faisait longtemps, petit frère. » Sa voix se brise. Ca fait du mal de le revoir ainsi, sans son masque. A-t-il toujours ainsi? A-t-il toujours méprisé les sorciers à l'ascendance moldu? L'a-t-il toujours méprisé, elle, sa propre-soeur?  Auparavant, elle ne voyait en lui qu'un petit garçon merveilleux qu'elle aimait plus que tout au monde. Aujourd'hui, elle ne reconnait plus cet adorable petit garçon, elle ne voit qu'un homme maléfique qui prend plaisir à détruire des vies, qui a pris plaisir à détruire la vie de sa soeur bien-aimée. Peu importe la haine, la crainte, le dégoût, la répugnance que Lysander peut inspirer à Hannah. Ils ne sont rien comparés à son ressentiment pour son petit frère. Elle ne supporte pas de le savoir heureux et en liberté alors qu'elle doit payer le prix fort pour son erreur. L'avoir aimé a fait d'elle une esclave. Que fait-il de ses journées? Il prend en chasse les insurgés. Peut-être s’intéresse-t-il en particulier aux insurgés qui ont été les amis d'Hannah. Il sait tout d'eux. Son amour pour Neville, son amitié indestructible pour Ernie, la proximité qu'elle avait avec Sam. Il sait tout d'elle. Elle ne lui a jamais rien caché, elle n'a jamais pensé que ça pourrait jouer préjudice à ses amis. C'est sa faute, à elle. La confiance qu'elle a pu apporter à Thomas peut amener tous ses amis à la perte. Elle ne se le pardonnera jamais. Elle n'aurait jamais imaginé se faire trahir par le petit Thomas. L'ancienne Hannah aurait accepté qu'il choisisse le camp du seigneur des ténèbres avec sincérité même si elle l'aurait regretté mais elle n'a pas survécu à son piège. Il l'a tuée, cette ancienne Hannah à la douceur sans limite et il risque sérieusement de le regretter. Il n'a pas la moindre idée de ce qu'elle et devenue. Elle ne se montrera plus jamais douce et sans le montrer, elle le regrette amèrement. Elle aime ce qu'elle était. Il a effacé ce qu'elle aimait le plus chez elle et ça ne reviendra plus jamais. « Tu te rappelles de moi, Tommy? TU TE RAPPELLES DE MOI, TOMMY! Tu te rappelles de ta soeur, de celle qui aurait tout fait pour toi? Tu te rappelles, Tommy? De la joie que j'ai ressenti, de comment je t'aimais, de quand je t'ai serré dans mes bras, jusqu'à ce que tu m'enfonces un couteau dans le dos. Comme je vais t'enfoncer celui-là dans la gorge! » Hannah a déjà rêvé du jour où elle devrait de nouveau avoir à confronter son frère, après ce qu'il lui a fait, en tant que rebute. Jamais elle n'a pensé que ça la soulagerait, qu'elle trouverait la paix en mettant les choses à plat ou en le massacrant. La paix n'est même plus envisageable. Elle ne se sent ni plus, ni moins mal. Rien a changé. Il gagne. Elle perd. Que lui fera-t-on quand on trouvera le corps d'un rafleur dans la demeure de son maître, durant l’absence de ce dernier? Peut-être qu'on  l'a tuera. Peut-être qu'on la renverra à Azkaban. Peu importe, elle va le tuer, avec son couteau. Une part d'elle aimerait peut-être l'entendre dire qu'il est désolé, qu'il a subi la pression familiale - elle sait ce que c'est - qu'il était trop jeune, qu'il n'a jamais voulu lui faire du mal et que s'il le pouvait il la ferait sortir de là. Ce serait un mensonge. Elle ne croit plus en son frère. C'était peut-être rattrapable au début de son esclavagisme mais il n'est jamais venu à elle pour s'expliquer. Il n'y a aucune bonne explication. Il y a juste son frère qui a perdu tout ce qui pourrait ressembler à une humanité.

we remain + In a cold night. There will be no fair fight. There will be no goodbye. To turn and walk away. So burn me with fire. Drown me with rain. I'm gonna wake up
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Pourquoi pas? Pourquoi ne le tuerait-elle pas? Il le mériterait, sans le moindre doute, pour l'avoir vendue. Pourquoi ne le ferait-elle pas? Si Hannah a planifié des milliers de fois le meurtres de Lysander, elle avait - surement - espéré ne jamais recroiser le chemin de son frère. C'est douloureux, douloureux de s’apercevoir qu'il n'est plus un petit garçon, douloureux de s'apercevoir qu'elle n'est pus une jeune fille innocente - même si ça, ce n'est plus un secret. Lui enfoncer le couteau dans la gorge et le laisser se vider sur le carrelage propre de Lysander. Ensuite, elle nettoiera le sang, jouissant de sa victoire. Même si rien ne changera, elle restera l'esclave mais le savoir mort lui apportera lune satisfaction qui ne pourra - sans doute - pas lui faire du mal et l'encouragera à continuer à avancer, ce qui n'est pas facile tous les jours. Tout est de sa faute? Bien sûr, c'est elle qui a abandonné leur famille, non le contraire. Tellement facile, même pour Thomas. A croire qu'il n'arrêtera jamais d'agir avec lâcheté. « J'imagine que c'est le moment où je dois fondre en larmes et te supplier de me pardonner pour tout ce que je t'ai fait, mon pauvre frère. » Un sourire se courbe sur le visage d'Hannah, un sourire dénué de tout la douceur et l'innocente que Thomas a eu l'habitude de voir sur le visage de sa soeur, un sourire qu'il n'a jamais vu, un sourire effrayant, un sourire qu'elle prend l’habitude de servir à Lysander Selwyn, un sourire presque supérieur qui lui donne l’impression d’être au-dessus de tous même si elle n'a jamais été autant en-dessous. Jouer les rebelles. Égoïste. Il lui a sauvé la vie. Quelle blague! Il faut bien admettre que Thomas sait toucher là où ça fait mal, mieux que personne, même mieux que le maître qui lui a été donnée et qui est pourtant fort à ce jeu-là. Sauvé de quoi? Quand il la regarde, voit-il une jeune fille saine et sauve? Il se fait des illusions, il se voit comme un héro alors qu'il est le méchant de cette histoire et de toutes les histoires dont il fait parti, mais il ne fera plus parti d'aucune histoire. La dernière histoire qu'on racontera à son propos est comment une esclave aura réussi à la tuer. A la moldu. La manière importe peu à Hannah, les moldus n'ont jamais été ses ennemis, bien eu contraire et n'ayant pas de baguette, le couteau fera l'affaire. « Toi, regarde moi! Regarde-moi! Sauvée? Tu m'as sauvée? Eclaire moi, Tommy, car je ne vois vraiment pas ce que tu as sauvé. J'ai plutôt l'impression que tu m'as détruite mais j'imagine que je ne peux pas comprendre le point de vue de ce monstre que tu as toujours été. » Elle tente de garder un semblant de calme mais la haine et l'envie de lui enfoncer ce couteau dans sa gorge doit s'entendre dans sa voix. Tu m'as détruite! Elle a dévoilé sa faiblesse. Peu importe, elle est détruite, il n'y a aucun moyen de le cacher et il est inutile de s'inquieter de ce que peut penser un garçon qui est destiné mort. « C'est ce que tu te dis le soir pour avoir bonne conscience, Tommy? Que tu m'as sauvée? Entre nous, oui, entre les frère et soeur aimant que nous sommes, il faut bien admettre que c'est un mensonge plutôt lamentable. Ma faute, hein? Lequel de nous deux a offert à l'autre une vie d’esclavage? Je t'aimais et j'avais accepté ton choix, ton camp. Ca aurait été trop dur de me laisser vivre, j'imagine? Sois gentil, laisse-moi te rendre la pareille. » Meurs! Meurs! Meurs! Elle veut qu'il meurt, qu'il devienne cendre. Elle aimerait qu'il n'ait jamais existé, elle aimerait ne jamais lui avoir dit des je t'aime. Elle tique quand ce nom passe les lèvres de Thomas. Neville! Il n'a pas le droit de dire son nom, de supposer qu'elle a causé sa perte, ni de faire de même avec Ernie, son petit poufsouffle qui ne devaient pas prendre la fuite, qui devaient passer sa vie avec ses parents mais qui s'est finalement enfui pour Hannah et pour Susan dont l'image brûlant vive ne quittera plus jamais Hannah. Elle y a pensé, des centaines de fois, à eux, à s'ils la cherchaient, à si elle leur avait causé ennuis, à si Thomas les cherchait à cause de ce qu'Hannah avait pu représenter pour eux. Elle le frappe, en plein au visage. Pas de quoi le faire saigner. Peut-être ressent-il une douleur, cependant? Elle ne l'a jamais frappé, elle n'a jamais frappé personne, il ne peut en être que surpris. Elle l'est, elle-aussi. Elle l'est de tout ce qu'elle peut faire en sa présence. Elle s'est imaginé un nombre innombrable de fois tuer Lysander - des rêves sanguinaires qui ne devraient pas être pour une jeune fille de vingt-et-un - mais elle n'est jamais passé à l'action. L'acte la plus violente qu'elle ait fait subir à Lysander est de renverser sa tasse. Elle le déteste mais ne tient pas à ce qu'il la tue, même si elle ignore elle-même pourquoi elle tient tant à la vie alors qu'il ne lui reste plus rien, elle a tout perdu en aimant Thomas. « Lysander? Vous parlez souvent de moi? » Elle esquisse un sourire en imaginant son maître dessiner le comportement d'Hannah à Thomas, il n'aurait jamais dû l'acheter, elle a l'intention de continuer à la lui faire regretter son achat. « Il faut bien que je sois en liberté quelque part. Tu t'attendais à quoi? A ce que je sois enchaînée dans une pièce? C'est ce que tu m'aurais fait? A quoi bon, ce n'est pas comme si je pouvais m'enfuir? » Elle pointe un doigt sur la fleur de Lys tatouée sur son cou, cette marque qui fait d'elle la prisonnière de Lysander puis continue: « Je suis certaine qu'il ne t'a dit que de gentilles choses sur moi. Il m'adore. Devoir supporter sa présence toute ma vie me semble plus agréable que supporter la tienne cinq minutes de plus. » C'est presque une déclaration d'amour. Une déclaration d'Hannah détestant moins Lysander que Thomas. Elle ne le répétera jamais devant son très cher maître. Elle le déteste et le voir mort lui serait agréable - mais elle aimerait autant pouvoir le tuer elle-même - mais Lysander ne semble pas arriver à la cheville de Thomas. Parce que même si Lysander est un monstre, il n'est pas son frère. Parce que même s'il est un monstre, elle n'a jamais mis de couteau sous sa gorge. Parce que même si c'est un monstre et qu'elle souhaite le voir mourir, ce n'est pas allé plus loin que la dimension su rêve alors qu'avec Thomas, ça dépasse tout ce qu'elle a pu faire ou dire à Lysander. Elle va l’égorger, maintenant.