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sujet; DRABLAISE + like the dead rising from an open grave

PRISONERS • bloodstains on the carpet
Draco Malfoy
Draco Malfoy
‹ inscription : 13/09/2013
‹ messages : 8775
‹ crédits : faust.
‹ dialogues : seagreen.
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‹ liens utiles : draco malfoy w/ lucky blue smith ; ginevra weasley w/ holland roden ; calixe davis w/ audreyana michelle ; uc w/ uc ; indiana alderton w/ nicola peltz ; heath ravka w/ im jaebum ; even li w/ jeon jungkook ; jelena kuodzevikiute w/ ariana grande.

‹ âge : 23 yo (05.06.80).
‹ occupation : ancien langue de plomb (spécialisé dans les expérimentations magiques) ; fugitif et informateur de la RDP entre le 26.05.03 et le 08.12.03 ; condamné à 22 ans à Azkaban pour terrorisme, au terme d'une assignation à résidence et d'un procès bâclé, tenu à huis-clos.
‹ maison : Slytherin — “ you need a little bit of insanity to do great things ”.
‹ scolarité : entre 1991 et 1997.
‹ baguette : un emprunt, depuis qu'il est en fuite. elle n'est que temporaire et il ne souhaite pas s'y intéresser ou s'y attacher, puisque la compatibilité est manquante.
‹ gallions (ʛ) : 14294
‹ réputation : sale mangemort, assassin méritant de croupir à vie en prison pour expier ses crimes et ceux de ses ancètres.
‹ particularité : il est occlumens depuis ses 16 ans.
‹ faits : Famille.
Narcissa (mère) en convalescence. sortie de son silence depuis peu pour réfuter l'annonce de son décès ; reconnue martyr. lutte pour que le jugement de son fils soit révisé.
Lucius (père) mort durant la tempête du 03.03.2004.
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Spoiler:

‹ résidence : emprisonné à Azkaban depuis le 06.01.04. en fuite depuis le 08.05.04.
‹ patronus : inexistant.
‹ épouvantard : l'éxécution de juillet 02, ses proches en guise de victimes: leurs regards vidés par l'Imperium, la baguette de Draco dressée, les étincelles vertes des AK et leurs cadavres empilés comme de vulgaires déchets.
‹ risèd : un portrait de famille idéal, utopique.
http://www.smoking-ruins.com/t4710-draco-there-s-a-hole-in-my-so
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dead rising from an open grave,

We're in a life where it's kill or lose and we're broken from the start, built from broken parts
29 DEC. 2002 & Drablaise
 




L’indignation pulsait dans les veines de Draco, se muant en une adrénaline dont il usait pour forcer ses muscles crispés à agir. Par Morgane, cette vague impulsion l’aurait en temps normal mené à courir en sens inverse, et ce en dépit des efforts qu’il avait mis ces dernières années à s’extirper des serres acérées de son tempérament froussard. En l’occurrence pourtant, il n’était pas question de courage — seulement de s’enfoncer un peu plus dans les relents putrides de la paranoïa ambiante. De nouveau, une sensation déplaisante le taraudait. Elle faisait surface alors qu’il s’obligeait à rester concentré sur le parchemin qu’il annotait, mimant le calme Olympien là où son palpitant s’emportait sous le poids de l’anxiété… : l'impression de n’avoir qu’un statut de Pion. Difficile à digérer, après tant d’années passées à s’entendre louer pour son sang pur, à être convaincu de son importance capitale et du fait que le monde n’aurait aucun sens, aucune valeur sans des sorciers de son acabit. En quoi cette thèse entrait-elle en adéquation avec le fait qu’on les sacrifie si aisément ? La menace pesait déjà au-dessus de lui lorsqu’il portait son Masque de Mangemort et désormais, elle était présente en permanence, tapie dans les ombres et à chaque coin de couloir, tant à son travail qu’à l’extérieur. Il blâmait les Insurgés pour cela. S’ils étaient si tolérants qu’ils le disaient à l’égard des moldus et des impurs, pourquoi ne migraient-ils pas dans la communauté sœur, quitte à révéler leur existence et à tenter de cohabiter paisiblement avec ceux qu’ils considéraient à tort comme leurs égo ? Ils cesseraient ainsi de mettre le monde sorcier à feu et à sang au nom de leur démence et de leur acharnement à changer un ordre et des traditions établis bien longtemps avant qu’ils ne viennent au monde ; de leur volonté de bousculer les mesures de sécurité et de prudence pour le bien desquelles leurs ancêtres avaient choisi de couper tout lien avec les moldus.

L’ambiance au Ministère n’était plus la même depuis leur attaque, ce qui n'avait été que renforcé par la note de service du 28 octobre qui avait annoncé un futur renforcement des mesures de sécurité du Département des Mystères. Mesures qui prenaient finalement effet aujourd’hui même, bien que les employés n’en aient été informés qu’une fois arrivés sur leur lieu de travail… sans doute pour éviter que les ceux n'ayant pas l'esprit tranquille s'empressent de disparaître. Personne ne s’était attendu à ce que les changements impliquent des interrogatoires individuels et, après que l’information ait été clairement énoncée, il avait été interdit à quiconque de quitter son poste. Ils étaient séquestrés. Trois personnes avaient tenté de contourner l’ordre à cause de dossiers à remettre d’urgence à différents service, mais cela ne leur avait rien apporté d’autre que la suspicion de leurs supérieurs et des deux gardes postés à la porte. « Dawlish, Demsey », retentit une voix claire ; Draco vit du coin de l’œil un collègue chercheur se redresser en tentant de maintenir une apparence calme. C’était une partie du rôle des Langue de Plomb que de ne rien laisser transparaître de leurs tourments intérieurs ; plus ils paraissaient agités, plus l’on se questionnait sur leurs tâches, alors même que l’objectif était de parvenir à les garder secrètes. Mais le sang-froid était plus difficile à conserver dans certaines situations et celle-ci en faisait partie. Les appels ne suivaient même pas l’ordre alphabétique. La façon dont ils étaient organisés demeurait un mystère, mais Malfoy supposait que les malheureux appelés aujourd’hui, et privés de toute possibilité de fuite, seraient sans doute ceux en qui le Comité des Directeurs du Départements avaient le moins confiance.

Il n’y avait pas de raison pour qu’il se retrouve dans cette liste. Aucune, vraiment. Si ce n’était peut-être ces obligations condamnables qui l’unissaient à Hermione Granger et Luna Lovegood… Et qui, selon les termes du Décret 01-I-01, risquaient de lui valoir rien de moins qu’une condamnation pour trahison. Un frisson lui parcourut l’échine et il dut s’efforcer de relâcher la pression qu’il exerçait sur sa plume pour éviter de la briser.

Les murmures s’élevaient de part et d’autre du Niveau 9, les regards intrigués coulaient sans cesse en direction du bureau du Directeur en Chef du Département. Dawlish y était entré trois bonnes heures plus tôt et n’en était pas sorti. Les allées et venues, par contre, s’étaient multipliées : deux agents de sécurité avaient été appelés et une série de notes de service sous forme d’origamis ensorcelés avaient été expédiés et reçus. A chaque réouverture et à chaque fermeture du battant de bois, la tension montait d’un cran. Finalement Rookwood lui-même s’extirpa de la pièce, se tenant droit et menaçant devant la porte affublée de son nom. Sa voix amplifiée par un Sonorus, il déclara simplement : « Vous êtes tous congédiés pour le reste de la journée. » Rien de plus, pas un détail, pas une explication, mais son timbre était suffisamment lourd pour leur laisser comprendre qu’ils avaient intérêt à disparaître au plus tôt. Draco n’en attendit pas plus pour rassembler ses affaires — sans précipitation évidente toutefois.

« Un autre. » Le fond du verre claqua contre la surface polie du bar et Draco promena son regard anthracite autour de lui. Décor chic, clientèle racée – le Cloth of Gold n’était certes pas situé à Londres, mais il n’en était pas moins particulièrement réputé. Et pour cause : outre la richesse évidente du club et la qualité des alcools qui y étaient servis (dont les prix des bouteilles multipliaient les zéros), il était de notoriété publique qu’il accueillait exclusivement des sang-purs. Vraiment, son unique défaut était son éloignement vis-à-vis de la capitale. Il n’était d’ailleurs pas particulièrement sage de traîner tard dans un coin si reculé, au vu du climat violent de l’Angleterre en ce début d’année, et Draco se fit la remarque qu’il devrait sans doute s’en tenir à ce dernier verre s’il voulait pouvoir transplaner pour éviter de parcourir les rues en attendant le Magicobus.  

Ce fut à l’instant où les gallions lâchés pour payer sa consommation roulèrent sur le bar que tout bascula. Sensation de malaise — à peine fut-il sur ses pieds que la terre tourna sur ses fondations, le laissant pantelant et nauséeux, trébuchant à la recherche d’une prise à laquelle se raccrocher. Il porta une paume frémissante à son cœur, dont les battements s’étaient soudain faits lents et sourds, douloureux. « Monsieur Malfoy ? » La voix du serveur raisonna à son oreille comme un roulement de vagues au loin ; les mots suivant s’entrechoquèrent sans que son esprit ne les assimile. Il avait les yeux grands ouverts, mais l’espace d’une minute il ne perçut rien d’autre que d’absolus ténèbres… Voix inaudibles, incompréhensibles, brodées d’inquiétude. Mains étrangères repoussées par ses gestes brutaux et incontrôlés. Sensation d’étouffement. Et tout à coup, les palpitations ralenties se précipitèrent, adoptant un rythme fou tandis que ses sens lui revenaient. Quelque chose de froid lui passa sur le visage et, par réflexe, Malfoy bondit en arrière, baguette dressée, provoquant quelques éclats de voix choqués. La panique se lut brièvement sur ses traits, avant d’être remplacée par la consternation lorsqu’il se souvint d’où il se trouvait et rangea son arme. Ses phalanges tremblaient encore, son souffle n’était pas moins court... il savait à quoi était dû cet étrange état. Il le savait au plus profond de lui-même, aussi tourna-t-il brusquement sur ses talons à la recherche du seul être à pouvoir le faire se sentir au plus bas sans qu’un mot ne soit prononcé ni un geste esquissé, du fait d’un vieux rituel échoué du temps de leur adolescence. Comme de fait, son regard se figea instinctivement sur un visage étranger. Il en était certain : sous ce masque de chair ne se cachait nul autre que Zabini, et Draco n’attendit guère plus longtemps pour se diriger à pas vif vers le nouvel arrivant. Comme pour signaler son accord, son corps s’apaisa au fur et à mesure qu’il l’approchait ; à croire que son organisme s’ajustait aux circonstances, réapprenait ce que signifiait le fait de se sentir entier après ces longs mois passés à se convaincre que n’être qu’une moitié d’homme était parfaitement acceptable. Mais son esprit, lui, était au supplice, et son regard se fit de braises. Leurs épaules s’entrechoquèrent brutalement lorsque Draco dépassa l’homme, les lèvres tordues en un rictus haineux qui était évidemment une invitation à le rejoindre à l’extérieur.

Dans son dos, des bruits de pas firent crisser la fine poudreuse parsemant le sol glacé et Draco ne tarda pas à se retourner pour faire face à l’ennemi. La confiance n’était plus de mise, Blaise s’était spécialisé dans les coups dans le dos à son encontre. « Quelle surprise de te voir ici, mon vieil ami. Je croyais pourtant que tu avais pleinement embrassé ton statut de renégat et que tu dédaignais tout ce qui touche à l’idéologie pro sang-pur… Mais tu te lasse peut-être de crapahuter dans la forêt à la recherche d’un terrier où passer la nuit ? » Ses doigts étaient si crispés sur sa baguette que le sang n’y circulait plus. Il battait par contre à ses tempes avec une vigueur nouvelle, au point de l’aveugler presque — oui, il se sentait horriblement vivant.
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Il n'aurait pas du sortir ce soir là, pas avec les mouvements de foule et les murmures de révolution à chaque coin de rue, mais Blaise avait besoin de prendre l'air, de marcher, pour ne pas devenir fou dans la maison qu'ils avaient envahis. Tout le monde était sur les nerfs, se parlant d'un ton sec, attendant les maigres informations qu'ils pouvaient récolter avec une anticipation virant au malsain. À force de voir la pluie tomber à travers les fenêtres et les moldus passer sous ses yeux sans jamais rien savoir, Blaise avait donc profité d'un moment d'inattention de ses camarades pour se faufiler dehors, une fiole de polynectar au goût infect engloutie. Il ne savait même pas à quoi il ressemblait, à quel moldu on avait volé une poignée de cheveux pour lui assurer une couverture, l'important n'était pas aujourd'hui l'apparence mais au contraire de paraître le plus neutre possible, le moins reconnaissable.
Se faufiler dans le monde sorcier se fit sans le moindre problème. Les mangemorts avaient beau dire, avaient beau faire pour terroriser tout le pays, ils étaient les premières victimes de leur système de sécurité qui était trop écartelé par le nombre de personnes à surveiller. En quelques minutes, Blaise s'était frayé un chemin dans la partie la moins abimée par la guerre, dans le monde des sang purs. Un visage ne servait ici à rien, tout se jouait par l'allure et l'arrogance naturelle qu'ils avaient tous acquis par la naissance. Une personne nerveuse se faisait tout de suite remarqué, une personne ne connaissant pas les codes ne tenait pas cinq minutes ici avant de se faire renvoyer ou arrêter. Mais Blaise pouvait encore voyager ici, en relative sécurité. Bien sur, un contrôle suffirait à découvrir le pot aux roses, mais ici, une fois de plus, la sécurité était moins élevée, parce que personne n'osait venir déranger ces vieilles familles riches et puissantes. À moins de l'être encore plus.

La guerre n'avait pourtant pas épargné la rue pour autant, et l'insurgé ne prit pas le temps de faire du shopping ou de se balader. Le soir était tombé et il amenait avec lui d'autres personnages moins enclins à laisser les inconnus passer. Poussant la porte du bar pour lequel il était venu, il alla s’asseoir dans un coin et se fit servir un verre, le vidant d'une traite avec un soupir de soulagement. Le brandy lui chauffa directement la gorge et l'estomac, lui permettant de se détendre et de jeter un coup d'oeil au reste des consommateurs, notant quelques personnes à éviter mais une salle dans l'ensemble vide. Dans ses meilleurs temps, ce bar pouvait réunir plus de cent jeunes et moins jeunes sang purs, tous venus chercher un réconfort après une longue journée de travail avec des sang de bourbes, mais même ici, ils ne se sentaient plus à l'abri.
Cela n’empêchait toutefois pas les quelques clients déjà bien avancés dans leurs consommations à se confier les uns aux autres, parlant entre eux sans se soucier d'être entendus. Ici, tout le monde avait les mêmes idéaux, ou du moins, ceux qui pouvaient encore venir avaient les mêmes idéaux. Alors Blaise captait des bribes de conversation, prenait des nouvelles indirectes d'anciens camarades de classe ou adultes reconnus de son monde, cherchant à démêler le tout pour des informations réellement importantes. Il continuait à se faire servir, buvant sans trop se presser mais sans pour autant rejeter son brandy ou ne faire que le tourner dans son verre. L'alcool lui montait à la tête petit à petit mais il ne pouvait pas prendre le risque qu'on voit en lui autre chose qu'un solitaire venu se prendre une cuite. De plus, il n'avait que rarement la possibilité de boire autre chose que de l'eau à l'arrière goût de chlore ou des sodas de couleurs flashy que ses compagnons d'infortune ramenaient du monde moldu, alors il profitait de l'occasion.

Mais au fur et à mesure qu'il buvait, c'était une autre sensation que celle des yeux tombeurs, de la soudaine euphorie, qui l'envahissait. Une sorte de bouffée de chaleur le prit d'un coup, l'obligeant à fermer les yeux et à se recentrer sur le grain de la table contre ses doigts, le fauteuil derrière lui. Des sensations étrangères cherchaient à lui faire voir autre chose que son verre quand il ouvrit les paupières, comme si sa vue était soudainement dédoublée, et il ne mit qu'un battement de cœur avant de jurer dans sa barbe. Bien sur. Bien sur que Draco était là. Lui aussi connaissait l'adresse d'élite, le bar où ils s'étaient même déjà faufilés étant adolescents, buvant sans licence. Quelle était l'une des plus basiques règles de la survie ? Ne jamais retourner dans des lieux où il pouvait être reconnu. Et même avec son polynectar et son visage d'étranger, le Zabini était totalement à découvert ici, sans personne à qui se raccrocher, juste une table pour ne pas se noyer dans des sensations qui le faisaient frissonner. Mordred, il avait oublié à quel point ils étaient liés, à quel point sa proximité le faisait lui même changer. Et s'il était déjà dans un état pareil, alors sa moitié n'allait pas tarder à... le charger avec la mâchoire clenchée, les yeux agités, dérangés. Oui, il était définitvement au courant qu'il se trouvait face à Blaise.

Le suivant dehors sans vraiment se soucier de savoir s'il courait à sa mort, cherchant à maintenir le cordon à sa distance minimum pour autant de temps qu'il le pourrait, s'en abreuvant comme une plante de soleil, le jeune homme resta sans rien dire, se contentant de regarder son meilleur ami sous toutes les coutures ; si la vie en cavale lui allait bien, celle d'un homme influent et supposé vainqueur n'était vraiment pas faite pour Draco. Il n'avait pas porté les mains à sa manche, là où ils savaient tous les deux qu'il gardait sa baguette, il se contentait de le regarder.
Que dire ? Il n'avait pas vraiment envie de lui parler, savait qu'au moindre mot de travers, le mangemort attaquerait et il n'était pas prêt à toutes les conséquences que cela pourrait engendrer. Depuis qu'ils s'étaient tenus face à face à Poudlard, ils n'avaient jamais été confrontés sur un champ de bataille, pas directement, pas assez pour se faire du mal, mais ici, Blaise ne voyait pas d'autre alternative et il n'avait pas envie de la précipiter.

Et puis, même s'il avait parlé, rien ne pouvait être plus fort et plus blessant que ce qu'ils étaient tous les deux en train de ressentir. Difficile d'avoir des secrets quand on doit constamment partager une moitié d'âme, mais pourtant ils avaient tous les deux eu leurs petites intrigues, leurs affaires personnelles dont l'autre avait fini par payer le prix.

Sentant le froid commencer à pénétrer sa carapace d'indécision, d'alcool et de sentiments, l'ancien serpentard fit ce qu'il faisait de mieux : changer le sujet, de tactique, déstabiliser et se montrer indifférent. Ce serait plus dur avec Draco qu'avec tout autre parce qu'à chaque mot qui quittait sa bouche, le blond pouvait deviner ce qu'il signifiait derrière, mais il n'avait pas d'autre choix. Son seul regret était de le faire à visage caché. Tant qu'à faire, il aurait aimé pouvoir l'affronter dans sa propre peau et plonger ses yeux noirs dans les siens.
« J'ai appris que tu avais un fils. » L'accusation était à peine voilée, celle de le lui avoir caché, comme s'il était une maitresse à qui Draco rendait des comptes. « Félicitations, je suppose ? Je pensais que tu attendrais un peu, mais c'est l'arrogance Malfoy, de se croire capable d'élever un enfant dans un monde en ruines. » Ca et une bonne dose d'improvisation, s'il avait compris les quelques bribes d'informations qui lui étaient parvenues.
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‹ liens utiles : draco malfoy w/ lucky blue smith ; ginevra weasley w/ holland roden ; calixe davis w/ audreyana michelle ; uc w/ uc ; indiana alderton w/ nicola peltz ; heath ravka w/ im jaebum ; even li w/ jeon jungkook ; jelena kuodzevikiute w/ ariana grande.

‹ âge : 23 yo (05.06.80).
‹ occupation : ancien langue de plomb (spécialisé dans les expérimentations magiques) ; fugitif et informateur de la RDP entre le 26.05.03 et le 08.12.03 ; condamné à 22 ans à Azkaban pour terrorisme, au terme d'une assignation à résidence et d'un procès bâclé, tenu à huis-clos.
‹ maison : Slytherin — “ you need a little bit of insanity to do great things ”.
‹ scolarité : entre 1991 et 1997.
‹ baguette : un emprunt, depuis qu'il est en fuite. elle n'est que temporaire et il ne souhaite pas s'y intéresser ou s'y attacher, puisque la compatibilité est manquante.
‹ gallions (ʛ) : 14294
‹ réputation : sale mangemort, assassin méritant de croupir à vie en prison pour expier ses crimes et ceux de ses ancètres.
‹ particularité : il est occlumens depuis ses 16 ans.
‹ faits : Famille.
Narcissa (mère) en convalescence. sortie de son silence depuis peu pour réfuter l'annonce de son décès ; reconnue martyr. lutte pour que le jugement de son fils soit révisé.
Lucius (père) mort durant la tempête du 03.03.2004.
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‹ patronus : inexistant.
‹ épouvantard : l'éxécution de juillet 02, ses proches en guise de victimes: leurs regards vidés par l'Imperium, la baguette de Draco dressée, les étincelles vertes des AK et leurs cadavres empilés comme de vulgaires déchets.
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29 DEC. 2002 & Drablaise
 




Il cherchait clairement le duel — son attitude le criait, il avait attendu des mois durant l’occasion d’en découdre avec Blaise. Pas dans un contexte de guerre, cependant : le champ de bataille conférerait au face à face un aspect trop définitif, il marquerait une fin qu'aucun d’eux n’était probablement prêt à affronter. Mais en révélant son statut de traître quelques instants seulement avant que n’éclate le conflit à Poudlard, trois ans plus tôt, celui que Draco avait considéré comme un frère ne lui avait guère laissé l’opportunité de réagir. Sidéré par la révélation qu’il avait refusé de voir venir des mois durant, comme il avait inconsciemment opté pour laisser se creuser entre eux le gouffre d’une ignorance volontaire, Malfoy avait été confronté à deux chocs : il avait d’abord dû encaisser le fait que l’une des rares personnes auxquelles il aurait été prêt à confier sa vie avait accepté de l’espionner pour le compte de l’ennemi, avant que le concerné n’ait l’audace de lui offrir de le suivre. Il était conscient, pourtant, de ce que Draco avait à perdre. Ses parents, dont la survie dépendaient de sa servitude, de son dévouement, de son efficacité. N’écoutant que d’une oreille au départ, il avait écarté les mots de Blaise d’un geste de main négligeant au départ, un rire absent aux lèvres. Le regard fixé ailleurs, aux aguets, parce que l’heure n’était pas aux vannes. Pansy, Blaise et lui, c’était à la vie à la mort, n’est-ce pas ? La félonie n’avait pas sa place entre eux, ils dupaient autrui mais luttaient pour les intérêts les uns des autres. Peu importait l’aspect vache de leur amitié, les embuches qu’ils se plaisaient parfois à semer sur le chemin de l’autre, leur manie de se délecter des embrouilles dans lesquelles leurs comparses se retrouvaient embourbés ; lorsqu’une situation se faisait sérieuse, qu’une menace ou un affront prenait des proportions dérangeantes, ils faisaient front commun. C’était l’évidence même, une assertion aussi indéniable que la nécessité pour un sorcier d’être armé d’une baguette. Mais il n’y avait pas trace d’humour dans la voix du Serpentard. Juste un sérieux mortel que Draco ne pouvait que sentir se répercuter dans tout son être, acide destructeur qui avait eu tôt fait de ronger sa confiance ; d’instiller en lui le doute que le regard de Blaise avait solidifié lorsqu’il avait accepté de le croiser. Le choix impliqué par la proposition d’un changement de camp avait pourtant été trop brutal pour s’avérer cornélien — au lieu d'y réfléchir à deux fois le blond s’était braqué, sans surprise, et son refus avait été catégorique, couplé d’injures et de menaces nullement voilées. De la scène Draco ne conservait qu’un brouillard de souvenirs, flash rendus flous par les effets du lien qui les tiraillait ce soir-là : malgré l’absence de sorts échangés, regarder Zabini tourner le dos à tout ce en quoi ils avaient toujours cru avait été aussi intolérable que s’arracher à mains nues un organe vital.

Et il était là ce soir, le faux frère, le parjure, dressé devant lui sans même daigner sortir sa baguette, comme si Malfoy n’aurait pas le cran de lui asséner un maléfice sous prétexte qu’il n’était pas en position de défense ou d’attaque. Masqué, qui plus est, derrière des traits étrangers qui donnaient au blond la nausée et faisaient naître en lui le besoin de dépecer l’épiderme trompeur, pour mettre à jour l’identité réelle de son vis-à-vis. Mais le polynectar ne se combattait pas ainsi ; seul le temps pouvait en annuler les effets. Zabini était trop calme, trop composé, comme s’il se délectait de l’effet curatif de leur proximité. A contrario, Draco s’y opposait avec tant de hargne qu’il en était fébrile, état que l’alcool ingurgité plus tôt n’aidait en rien. Il avait misé sur des substituts pour tout encaisser — l’orviétan d’abord, et dernièrement la boisson, de plus en plus souvent, même s’il répugnait à se l’avouer. Il s’en servait comme d’une béquille pour supporter son quotidien, alors même que, d'eux deux, il était celui qui appartenait au camp des vainqueurs. Blaise avait vu s’effondrer ses rêves de fin de guerre trois ans plus tôt, avait été forcé à la fuite, s'était retrouvé traqué avec en tout et pour tout une bande de sauvageons de basse engeance pour seule compagnie ; des arriérés à peine capables de fomenter un plan efficace, ou de sauver le monde sorcier sans sacrifier des dizaines et des dizaines de civiles à chaque intervention — que de glorieux exploits pour ces défenseurs de la justice. Mais il ne semblait pas diminué outre mesure. C’était proprement rageant. Dédaignant sa question, son homologue s’attaqua à un tout autre sujet : Scorpius. Y avait-il là une menace sous-jacente ? La phrase sèche aurait pu le laisser penser, mais l’accès indésirable de Malfoy aux émotions du jeune homme soufflait autre chose. Crispé malgré tout par le sujet sensible, le blond arqua un sourcil, affichant un amusement factice : « Si tu cherches comme au bon vieux temps des détails sensibles à transmettre à l’ennemi sur mon compte, c’est une mauvaise pioche : son existence est déjà de notoriété publique. » Et surtout, il préférait penser que les Insurgés avaient des préoccupations autrement plus importantes que lui. Voir leur attention se tourner sur son fils était sa pire crainte. Draco n’avait pas la moindre idée de la façon dont il réagirait si l’on s’attaquait directement à sa famille, les atrocités auxquelles il consentait à participer n’avaient plus pour unique but que de préserver ses proches et de leur assurer un avenir. « Félicitations, je suppose ? Je pensais que tu attendrais un peu, mais c'est l'arrogance Malfoy, de se croire capable d'élever un enfant dans un monde en ruines. » C’était presque drôle, Zabini arrivait juste trois ans trop tard pour jouer la carte de l'indignation. Il aurait peut-être eu voix au chapitre s’il n’était pas devenu persona non grata des années plus tôt. A l’époque, la situation avait été trop oppressante pour que le blond parvienne lui-même à se confier à ce sujet, mais il s'était attendu à ce que Blaise comprenne que quelque chose ne tournait pas rond et le confronte jusqu'à ce qu'il crache le morceau. C'était ce qu'avait fait Pansy, et elle n'avait pas eu besoin d'un lien surnaturel pour l'aiguiller. Juste de sa loyauté et de son intérêt sincère — mais après tout, c'était de termes dont Blaise ne connaissait pas le sens. Malfoy afficha un étonnement un poil surfait au moment de répliquer : « Je ne t’avais pas annoncé personnellement la nouvelle ? Non bien sûr, ça me revient. Tu étais trop occupé à planifier ma perte avec tes nouveaux compagnons de l’AD pour prétendre me soutenir lorsque je devais trancher entre tuer l’enfant à naître ou en assumer la naissance. » Sa main libre se crispa en un poing furieux qu’il fourra au fond de sa poche, mais son sourire faux ne se décrochait pas de ses lèvres. C'était ça le plus indigeste : que Blaise ait accepté de l'espionner. Ce n'était dès lors plus une « bête » question d'idéaux, mais une atteinte personnelle. « Je n’ai pas eu l’humilité de l’achever, en effet. Mais ne t’en fais pas, mon arrogance ne se mettra pas en travers de mon chemin ce soir, si je dois épargner à une bonne âme le malheur d’évoluer plus longtemps dans ce monde en ruines. » Zabini n’avait nullement besoin de savoir qu’il était encore foutrement incapable d'ôter la vie.

Toujours pas de baguette ennemie en vue. Malfoy ne se retint pas de soupirer avec impatience ni de lever les yeux au ciel, tandis qu'il abaissait son bras armé le long de son corps, prétendument désinvolte alors qu'il se tenait encore prêt à charger à tout moment. Blaise voulait d’un échange houleux plutôt que violent ? Soit, ils pouvaient bien discuter quelques secondes avant de se démonter mutuellement de façon plus franche. « Alors quoi, on est supposés échanger des nouvelles à présent, comme de vieilles connaissances qui se sont perdues de vue depuis trop longtemps ? Si c’est le cas, je suis confus. » Il afficha une mine pensive, la tête légèrement penchée de côté, tandis qu’il le scrutait de bas en haut. « Visiblement tu t’es tenu informé à mon sujet, mais j’avoue ne pas m’être donné cette peine. J’imagine que tu n’as pas fondé de famille et je sais de source sûre que tu n’as pas de fréquentations valables, alors… » « Valables » à ses yeux, du moins. Peut-être Zabini avait-il trouvé tout ce qu’il lui fallait parmi les rebelles ? Peut-être était-il amplement satisfait d’avoir craché sur leur amitié pour rejoindre les fanatiques de Saint-Potter et lutter pour une cause perdue d’avance. D'avoir manqué détruire Pansy en se jouant de ses sentiments alors qu'il en pinçait pour une rouquine insipide, qui moisissait à présent là où était sa place : sous les semelles des braves (pseudo) vainqueurs de cette guerre écœurante. « Oh, je sais. Félicitations, je suppose, pour avoir trouvé ta voie. Je ne peux pas être entièrement certain au vu de ton apparence, mais la trahison et l’errance semblent être tout ce dont tu as besoin pour t’épanouir. »
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