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sujet; The life and lies of ∞ Severus Snape |
| Severus Tobias Snape feat Alan Rickman • crédit doomsday
| Insurgent • Prédéfini
• nom complet ; Severus Tobias Snape. On peut dire beaucoup de chose à ce sujet, on peut se plaindre de la disgrâce que l'amour a porté sur le nom maternel. C'est surtout le fait de porter le prénom de son moldu de père qui pèse sur la conscience de Severus. • surnom(s) ; Snape dans la bouche de certains, comme une insulte dont on aurait négligé le titre de Professeur. En remontant un peu vous auriez pu entendre Snivellus sortir de la bouche de personnes qui reposent aujourd'hui six pieds sous-terre, preuve s'il en fallait que Severus sort toujours la tête haute d'une situation. Le Prince de Sang-Mêlé, un titre qu'il s'est lui même attribué, référence supposée au nom que portait sa mère avant le mariage, la réalité voudrait plutôt que ce soit une forme de sublimation de ses racines pures et... admettons-le une masturbation cérébrale de plus. • naissance ; Né le 9 janvier 1960 à l'impasse du Tisseur. • ascendance ; Sang-mêlé, ne lui déplaise. • camp ; Le monde ne voit que ce qu'on lui donne à voir. Alors Severus agit comme son rôle le demande, en Mangemort dévoué, mais toute façade s'effrite à la nuit tombée, lorsqu'il s'enferme dans le bureau du Directeur, son visage d'insurgé transparaît. • métier ; Directeur de Poudlard, un poste qu'il n'avait finalement jamais réellement convoité mais qui lui est revenu de façon logique, évidente, presque nécessaire. • réputation ; Soyons francs un instant, Severus Snape est réputé pour être l'un des plus grands traîtres de l'Histoire de la Magie. On ne s'étonnera pas si, dans quelques siècles, Curthbert Binns venait à assommer ses élèves d'anecdotes sur l'infâme trahison perpétrée par Severus à l'encontre d'Albus Dumbledore. Mais là ne s'arrête pas la réputation de Snape, brillant sorcier, mage accompli, il est considéré par beaucoup comme l'un des plus grands Maîtres des Potions vivant. • état civil ; Il est marié. Oh ne vous offusquez pas, il est marié à un souvenir. Celui d'un sourire, d'un regard. Et tout ce que l'on peut dire de Severus c'est qu'il prend le voeu de fidélité très au sérieux. Voilà plus de vingt ans que son coeur saigne la mort de son unique amour. Une romance non-partagée mais qui hante encore l'âme -que certains pensent à tort inexistante- du Prince de Sang-Mêlé. • rang social ; Mangemort. Ce n'est pas un choix dont on revient facilement, surtout lorsque reposent sur vos épaules le poids des espoirs et de la confiance d'Albus Dumbledore. • particularité(s) ; Le sorcier accompli qu'il est n'aurait pu survivre sans une parfaite maîtrise de l'occlumancie et de la légilimancie. On peut considérer ses capacités relativement inutiles en dehors des temps de guerre, fait que Severus Snape pourrait lui-même approuver. À la nuance près qu'il n'a jamais vraiment connu de période de paix, alternant période partisane et espionnage. Maître des Potions et des Poisons, il vous est déconseillé de boire dans la coupe qu'il vous sert après que vous l'ayez mis en rogne. Enfin, dernier aspect et non des moindres de l'étendue des pouvoirs en sa possession, Severus Snape est l'un des rares sorciers capables de voler sans balai, un tour qu'il a appris du Magister en personne, rien que ça. • patronus ; Ne lui demandez pas d'en faire apparaître un. Ce n'est pas un sentiment plaisant pour le Maître des Potions que d'aller chercher dans sa mémoire les meilleurs souvenirs de sa vie afin de faire apparaître la biche que représentait Lily. C'est une joie éphémère qui se tait douloureusement lorsque la douleur provoquée par la réalisation de tout ce qu'il a perdu le submerge ensuite. • épouvantard ; La vie semée d'embûches de certains n'est rien lorsque placée en comparaison avec celle que Severus a dû traverser. On pourrait donc croire que les nombreuses morts, les accidents malheureux, ont fini par se retranscrire dans la formation de l'épouvantard... et pourtant non. De même que son coeur a arrêté de vivre il y a de cela une vingtaine d'années, sa capacité à ressentir la peur ne peut plus être supplantée par autre chose que l'image de Lily, morte, au pied du lit de son fils. Un sacrifice qui reste aux yeux de Snape le plus tragique événement qu'il n'ait eu à affronter. • risèd ; Antithèse parfaite à son épouvantard, le reflet du miroir magique montre une vie débordante emplissant les joues de sa Lily d'un rose subtil. Un regard qu'il ne supporte pas chez le fils de cette dernière mais qui l'emplit d'un bonheur incommensurable lorsqu'il lui est adressé, à lui, rien qu'à lui. Une Lily heureuse, sinon amoureuse au moins en vie. • animaux ; Severus a une serre dans laquelle il cultive des plantes rares, les animaux ne lui sont d'aucune utilité, il n'utilise leurs poils et organes que dans le cadre des potions. Quant aux hiboux, il a tous ceux de Poudlard à disposition. Il est également le propriétaire de Fumseck le Phénix de Dumbledore qui est revenu à Poudlard après quelques semaines d'errance pour mourir auprès du plus fidèle serviteur de son maître d'origine. • baguette ; Longue de trente-quatre centimètres, ce morceau de bois est probablement le seul et unique allié sur lequel Severus puisse compter en toute circonstance, et pour cause sa baguette ne l'a jamais trahi. En Aubépine, le bois du paradoxe et de l'affrontement interne qui symbolise de façon ironique et prémonitoire la nature conflictuelle du sorcier qui la possède. Ollivander s'accorde à dire de ces baguettes qu'elles servent de façon égale les mages noirs et les sorciers blancs, un dilemme avec lequel la baguette de Severus doit se débattre. Quant à ce qu'elle contient, on ne fait pas plus évident que la goutte de venin de basilic. Une baguette qui le prédestinait à de grandes choses et qui n'a pas failli à la réputation de son bois. • miroir à double sens; Pauvre idiot. Vous imaginez Fred et Percy Weasley fournir à Snape une babiole susceptible de l'aider à espionner les insurgés ? Le croire sur parole s'il dit vouloir en faire bon usage ? Non. Severus se débrouille sans et c'est probablement plus sûr ainsi, pour lui comme pour les insurgés. |
The stars have faded away ► Avis sur la situation actuelle : Qu'attendez-vous de lui ? Fervent défenseur de la cause, totalement acquis au Magister, Severus ne pourrait être plus en faveur du régime politique mis en place et maintenu par le Seigneur des Ténèbres et les Mangemorts, dont il fait partie. La vente des rebuts ? Il y a pris un plaisir non dissimulé, acquérant même la rouquine Winchester pour un modeste coût, une dépense qu'il ne regrette pas le moins du monde, pensez-vous. Depuis la mort de Dumbledore, dont il est assez fièrement responsable, il n'y a plus personne pour effrayer le Seigneur des Ténèbres, aussi traquer les insurgés s'avèrent être devenu un sport national auquel Severus participe sans rechigner. Voilà. Vous l'avez votre témoignage. Maintenant approchez, passez das les coulisses, écoutez ce qu'il pense vraiment une fois son âme inexistante ravivée par une porte close. Toute cette situation le dégoûte, de façon fondamentale et irrépressible. Le rôle qu'il joue venant couronner une situation déjà difficile. Le gouvernement sous l'emprise du Magister ? Oh il n'est pas vraiment pour, il a toujours eu le sentiment que le Ministère avait des failles, mais la tyrannie si elle apparaissait de prime abord une réponse aux faiblesses de l'ancien régime s'avère toute aussi défaillantes à termes. Irait-il jusqu'à dire « Si seulement Dumbledore était là » ? Probablement, mais il ne l'avouera jamais et ce n'est de toute façon pas une pensée qu'il a formulé un jour. Quant à la vente des Rebuts et la traque des insurgés, ç'a été pour lui une façon de mettre en sécurité, de façon discrète, la marraine du fils de Remus Lupin, un service à la mémoire d'un homme qu'il n'appréciait pourtant guère. La traque est un point d'autant plus sensible qu'il est du côté des traqués sans pour autant pouvoir l'admettre, de telle sorte qu'il doit donner l'apparence d'un Mangemort sanguinaire, ou au moins sadique, sans pour autant réduire les forces du camp qu'il protège dans son cœur. ► Infos en vrac : Severus n'a jamais connu les délices de la chair. Appelez-le obsédé mais n'ayant jamais oublié Lily, l'intimité avec une femme lui semble totalement inacceptable. Cependant la sexualité est bien la seule chose en laquelle il est vierge ; la torture et le meurtre, ça il est vacciné. • Il a chez lui une collection de potions et de poisons, il est de ce fait déconseillé de tenter de se faire un petit plat dans sa cuisine. • Il ne compte plus le nombre de sortilèges et potions qu'il a inventé, un certain nombre sont passés dans le domaine public durant sa scolarité à Poudlard, comme Levicorpus, cependant la grande majorité reste strictement confidentielle. • S'il y a bien une chose qu'on ne peut pas dire de lui, c'est qu'il est inconscient. Tout est chez lui une question de réflexion et d'anticipation. Si Ronald Weasley a jadis été considéré comme un bon joueur d'échec, Severus pourrait s'apparenter au Kasparov du monde magique. • Derrière le masque dur se cache un homme brisé par la vie, doté malgré tout d'un optimisme certain et qui cherche à améliorer les choses de la façon la plus efficiente possible, les Potter et compagnie visant la même fin s'avèrent être autant d'antagonistes qui auraient pourtant pu s'avérer utiles. • Bien que conscient du caractère indélébile de la Marque, il s'entête à la frotter -parfois jusqu'au sang- chaque fois qu'il prend une douche. • Les intrusions dans son esprit de plus en plus poussées sont autant de danger qu'il élimine, emplissant sa pensine de toutes les informations compromettantes avant de rejoindre le Magister. • Une pensine qu'il passe de plus en plus de temps à visiter, revivant les plus beaux souvenirs qu'il a de sa relation avec Lily encore et encore, savourant chaque seconde et dégustant les quelques instants au sortir de la pensine où la réalité ne l'a pas encore rattrapé. • Malgré sa maîtrise parfaite de l'indifférence il ne peut s'empêcher de se sentir mal à l'aise quand il voit Minerva McGonagall, vidée de son âme, à l'entrée de la Grande Salle, leurs rapports n'ont pas toujours été cordiaux et pourtant il avait pour cette femme, amie fidèle de Dumbledore, une affection particulière et une certaine... admiration. • Souvent qualifié de Professeur le plus injuste de Poudlard, Severus doit bien admettre qu'il prenait un plaisir tout particulier à traumatiser les élèves qui n'étaient pas de sa maison. Ajoutez à ça la satisfaction que lui procuraient les regards outrés des autres professeurs en voyant les saphirs, rubis et diamants remonter dans la partie supérieure des sabliers après un cours de potions. Sans oublier la jouissance qu'il retirait de voir pendre aux murs de la Grande Salle l'étendard de Salazar. • Il a obtenu un Effort Exceptionnel à son ASPIC de Potions. Si c'est bien le seul ASPIC dans lequel il n'a pas obtenu la mention Optimal, c'est parce qu'en dehors d'une potion parfaitement préparée, l'examinatrice, Griselda Marchbanks, s'est montrée très critique à l'encontre des méthodes de Snape durant la préparation, jugeant notamment qu'un élève incapable de suivre à la lettre les instructions n'aurait pas dû être accepté en ASPIC. Par mauvaise foi donc, malgré le résultat plus-que-parfait, elle a sanctionné l'élève pour ses libertés. Un affront que Severus ne lui a jamais pardonné et qui explique peut-être qu'aucun Marchbanks passé dans le cours de Potions une fois que Snape a été nommé n'ait jamais eu de notes suffisantes pour arriver jusqu'à l'ASPIC de cette matière. Nothing compares to you • pseudo & âge ; On m'appelle Sixtouchat et j'ai vingt-deux ans. • comment as-tu trouvé le forum ? Demandez à Pansy... Elle vous expliquera comment elle a corrompu mon âme innocente. • ton avis, tes suggestions ; C'est... impressionnant de détails et de complexité, tout ce que j'aime. • connexion ; Minimum une fois par jour, j'ai tendance à être un peu obsessionnel de toute façon. Vous en aurez marre de moi avant que vous ne le réalisiez. • quelque chose à ajouter ? You're going to suffer, but you're going to be happy about it.
Dernière édition par Severus Snape* le Mer 4 Fév 2015 - 18:34, édité 6 fois |
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| Here comes the hurricane The lies and life of Severus Snape : Chapters One to Five
Happiness hit him like a train on a track. L'impatience se faisait sentir dans la voix de la jeune fille, Lily d'ordinaire si posée n'en finissait pas de déblatérer sur les cours qu'ils allaient suivre, les devoirs qu'ils auraient à rendre. Severus répondait avec un sérieux tout confidentiel qui laissait cependant transparaître son amusement et son excitation à l'approche de Poudlard. La conversation s'était orientée vers les quatre maisons, Lily ne pouvant décider laquelle elle aimerait intégrer. Un choix que Severus avait fait il y avait longtemps pour sa part. « Tu es faite pour Serdaigle. » déclara-t-il d'une voix calme, implacable, comme une évidence. Parce qu'elle était née-moldue elle n'avait pas la même appréhension des choses que lui qui connaissait par cœur les histoires qui hantaient les murs de Poudlard pour y avoir été bercé dès sa plus tendre enfance. Elle en revanche... elle n'avait découvert tout ça que récemment et, avide de tout comprendre, s'était lancée dans une chasse aux informations ahurissante qui impressionnait Severus tant elle prouvait la détermination de sa meilleure -et seule- amie. Le regard d'ordinaire légèrement inhabité du sang-mêlé se posait sur les joues rosies par l'enthousiasme de Lily, dessinant sur la bouche habituellement inexpressive un fin sourire bienveillant. « Tu crois ? Je serai contente quelle que soit ma maison. » s'enquit-elle mi-surprise mi-impatiente d'obtenir l'explication derrière cette affirmation. Une affirmation que Severus n'aurait pas crue nécessaire de fournir, Lily se doutait bien qu'elle finirait à Serdaigle il le savait pertinemment, mais qu'il concéda à élaborer pour calmer les nerfs quasiment palpables de la rousse. « T'es douée et intelligente, je ne vois pas comment tu pourrais aller ailleurs, puis le directeur de Serdaigle enseigne la matière pour laquelle tu as le plus de talent. » se contenta-t-il de dire en haussant les épaules en signe de reddition. Parmi les quatre maisons, Serdaigle était sans l'ombre d'un doute celle qui convenait le mieux à son amie. Une déception, somme toute légère, pinça son cœur. Aussi décidé qu'il fût à intégrer la maison dans laquelle sa famille avait une tradition de passage, aussi décidé qu'il fût à s'y distinguer, il ne pouvait s'empêcher de regretter le fait de ne pas passer les sept prochaines années dans le même camp que Lily. Une polarisation qui, il le découvrirait malgré lui, continuerait bien au-delà de leurs années d'études. Cependant c'était un Severus confident qui regardait vers l'avenir, leur amitié résisterait même à la plus féroce des compétitions des quatre maisons. Ils s'étaient jurés de rester inséparables malgré des maisons opposées, ce qui, aux yeux de Severus ne risquait pas d'être un challenge, il n'était pas vraiment sociable en son genre. « Qu'est-ce que ça veut dire ça ? Tu crois que je n'ai pas d'aptitudes pour les autres matières ? » s'exclama une Lily faussement outrée par les insinuations de son ami quant à ses capacités. La réponse ne se fit pas attendre et malgré lui, Severus ne put s'empêcher de laisser glisser dans ses mots une sorte de jugement. « Si. Mais tu aimes les jolies choses, alors les enchantements vont forcément être dans tes cordes. » Pas qu'il y ait une honte à aimer les jolies choses, mais lui visait avant tout l'efficacité, la puissance, une sorte de légitimité dans le statut de tête bien pleine qu'il ne tarderait pas à obtenir. On pouvait le considérer comme un petit génie, un lèche-botte ou tout simplement un asocial n'ayant d'yeux que pour ses livres, il n'en avait que faire. Il serait l'étoile montante de cette promotion, n'en déplaise aux autres élèves ou à Lily qui le bataillerait forcément dans cette course aux meilleures notes. « Si tu le dis... et toi alors ? » demanda-t-elle, arquant un sourcil amusé. Elle connaissait déjà la réponse, elle la devinait du moins, Severus n'avait jamais caché ses désirs de grandeurs, son besoin intrinsèque de prouver sa valeur. C'est donc mollement, sans vraiment faire attention qu'il lui répondit. « Serpentard. C'était la maison de ma mère et puis, Merlin a été un Serpentard. » Comme si la simple présence d'un des plus grands sorciers de l'histoire dans la maison de Salazar était un gage de qualité. En suivant cette logique, Severus aurait pu désirer Gryffondor dont l'actuel directeur était issu, Albus Dumbledore, celui que beaucoup identifiaient comme le plus grand sorcier de tous les temps. Mais l'idée même de se retrouver dans la maison historiquement opposée à celle de sa famille, suffisait à faire parcourir sur son échine un frisson de dégoût. « Ce serait mon dernier choix. » déclara son amie, rompant le silence qui avait pris ses aises dans le petit compartiment l'espace d'un instant. Snape sourit, sincèrement amusé, quoiqu'un peu défait par l'affirmation de leur séparation inévitable. « C'est parce que tu n'as pas le caractère pour. Tu manques d'ambition. » Le regard qu'elle lui adressa eut le don de refroidir l'humeur déjà relativement peu chaleureuse de Severus. Il n'avait pas voulu l'insulter, pas réellement du moins, c'était juste un constat. Malgré leurs différences ils étaient amis et c'était parce que Lily n'était pas une ambitieuse, désespérant pour un peu de reconnaissance, non elle était plus simple que ça. Un « Pardon ? » offusqué vint ponctuer le regard courroucé avec lequel elle le dardait. « C'est pas un reproche, c'est juste que... t'es trop douce pour Serpentard. » tenta-t-il pour se rattraper, visiblement mal à l'aise avec la tournure qu'avait pris la discussion et se passant une main légèrement fébrile dans la masse de ses cheveux geais. Un inconfort que Lily nota sur le champ et qui l'adoucit instantanément. « Tu es doux toi aussi. » risqua-t-elle doucereuse presque mielleuse. Un ton qui aurait fait sortir Snape de ses gonds si ça avait été n'importe qui d'autre qu'elle. Mais c'était Lily et elle savait qu'elle pouvait se le permettre. « Avec toi. » précisa-t-il innocemment quoiqu'étant d'une franchise et d'une concision assez rares pour une conversation entre eux. « Parce que tu ne fais pas d'effort avec les autres. » nota-t-elle, une once de reproche dans la voix. Cette remarque, il l'avait méritée, elle était justifiée et il le savait, mais ce n'était pas de sa faute si contrairement aux autres qui cherchent leurs amis pendant longtemps avant de s'accorder à en garder quelques uns, les meilleurs, il avait trouvé la perfection dès le coup d'essai. Les autres lui paraissant de ce fait très fades. « Parce que tu es la seule qui en vaille la peine. » lâcha-t-il avec un petit sourire. Severus avait conscience qu'ils étaient un duo parfait, mais que si cet état de fait lui suffisait, un jour Lily voudrait élargir le cercle de ses connaissances et il ne pouvait l'en blâmer. « Je suis sûre que tu trouveras d'autres personnes avec qui montrer que tu n'es pas juste... » la phrase resta en suspens, la jeune rousse médusée par le regard que lui lançait Snape et par le ton froid sur lequel il cracha un « Juste quoi ? » la mettant au défi de finir sa phrase comme il soupçonnait qu'elle voulait la terminer. Se ravisant quelques peu, Lily maugréa un « Je cherche le mot adéquat... » interrompu par l'ouverture de la porte du compartiment et l'apparition de deux élèves de première année. Severus pouvait le dire rien qu'à voir leur petite tête blonde passer dans l'encadrement de la porte et le regard désespéré qu'ils portaient sur leur visage, une détresse certainement due à la recherche d'une place depuis une demi-heure au moins. « Ce compartiment est pris, allez vous trouver une autre place. » siffla Snape de mauvais poil et n'ayant aucune envie que son petit tête-à-tête avec Lily ne s'achève à cause de deux inconnus infoutus de se nicher quelque part. « SEV ! » hurla presque une Lily choquée par le comportement de son meilleur ami et lui filant un discret mais douloureux coup de pied dans le tibia. « Quoi ? » rétorqua-t-il bien décidé à ne pas laisser s'incruster les deux parasites. Il avait accepté le fait que Lily veuille rencontrer du monde à Poudlard mais il n'était pas prêt à mettre fin à ce moment privilégié pour deux inconnus. Lily, plus têtue qu'elle n'y paraissait de prime abord, fit de la place sur la banquette avant de s'adresser aux nouveaux arrivants. « Se faire des amis, tu te souviens ? Restez, restez. Moi c'est Lily et lui, c'est Severus. » la réprimande mit Severus encore plus sur les nerfs, ce trajet allait être beaucoup plus long qu'il ne l'avait prévu. « Alice. » se présenta la jeune sorcière avec un petit sourire avant que l'autre gamin « Remus. » n'ajoute dans un souffle. Snape ferma les yeux pour ne pas que Lily les voit rouler dans ses orbites avant de les rouvrir, un masque d'indifférence et de mépris s'étant imposé sur l'ensemble du visage encore un peu poupon du futur Serpentard. « Enchantée. » lança une Lily très à l'aise en insistant du regard pour que Severus joigne ses politesses à celles qu'elle venait de prononcer. Mais rien ne sortit, en fait se furent même les derniers mots que Lily tenta d'extirper de la bouche de Snape avant l'arrivée au château. What seemed like a good idea has turned into a battlefield. S'il y avait bien un professeur dont la notation n'importait pas réellement Severus c'était le fantôme de l'équipe enseignante. Le fantôme au sens propre du terme, Binns. L'histoire de la magie, Severus l'étudiait avec intérêt, comme il étudiait toutes les matières en vérité, seulement il ne voyait pas comment un fantôme pouvait lui apprendre des choses qui sortaient tout droit d'un bouquin qu'il pouvait lire plus rapidement que le professeur ne parlait. La cinquième année avait débuté près de trois mois plus tôt et Snape avait dû se résoudre à se concentrer sur les études plus intensément. Pas que sa vie sociale soit un frein à sa scolarité en général, mais ses talents avaient été remarqués par un groupe d'étudiants de sixième et septième années principalement. Une marque d'intérêt qui flattait l'égo de Severus d'une façon un peu stupide selon lui, mais qui après quelques années à chercher sa place ne pouvait que bien tomber. C'est donc avec une note tout à fait correcte, quoique n'étant pas excellente, que le Serpentard sortait de la classe, pouvant entendre devant lui son pire ennemi fanfaronner. « T'as vu la gueule de Snivellus quand il a vu que j'avais obtenu une meilleure note que lui ? » pouffa Potter comme une jeune fille en fleur qu'un garçon dévore des yeux. Une envie de courir pour pousser ce vantard dans un mur et lui refaire le portrait titilla les entrailles de Severus qui, dans un effort surhumain, se retint de lancer un sortilège de jambencoton pour que la Starlette Potter ne tombe en disgrâce. « Remus ? » intervint la voix de l'acolyte indéfectible du bourreau de Severus, Sirius Black. Cette question n'avait aucun sens à ses oreilles, aucun sens jusqu'à ce que le pot-aux-roses ne soit révélé, et par Potter lui-même qui plus est. « Évidemment, il n'y a qu'en copiant sur lui que j'aurais pu rendre un rouleau de parchemin sur les incidences de la législation des baguettes par rapport aux émeutes des Gobelins au XVIIIème siècle, entre hier soir et aujourd'hui. » Les deux amis se mirent à rire alors que Severus qui passait derrière eux ne put retenir de réagir de façon plus qu'audible. « Je me doutais bien qu'un bon papier ne pouvait pas sortir de ton esprit, Potter. » C'était une remarque délibérée, visant simplement à remettre l'imposteur qu'était James, le tombeur de ces dames, le joueur vedette, à sa place. Mais, Severus le savait parfaitement, les Gryffondors s'ils étaient réputés pour être courageux souffraient surtout d'un excès de confiance et c'était exactement sur ça qu'il comptait pour donner une bonne leçon à ce binoclard sans grande envergure et largement surestimé par l'ensemble de ses congénères. « À l'évidence tu n'as pas été foutu de t'en sortir tout seul Snivellus... je me demande... pourquoi tu n'as pas demandé d'aide à tes amis ? » S'étant arrêté à quatre ou cinq mètres d'eux, les forçant à garder une distance convenable, Severus se tenait prêt. Ils avaient tous les trois depuis longtemps admis que rien ne les réunirait jamais et que, de ce fait, il valait mieux être les premiers à attaquer. Aujourd'hui était son jour de chance, plus égocentrique que jamais, Potter n'avait pas la tête dans la situation. Et Black ne semblait pas plus inquiet de ce que Snape pourrait leur infliger alors qu'ils avaient leur garde totalement baisée et que Severus avait déjà attrapé le long morceau d'aubépine qui reposait dans la poche de sa robe de sorcier. « Voyons James, tu sais pourquoi ! » N'accordant que peu d'importance aux paroles de Black, Snape sourit ironiquement, comme pour donner l'impression qu'il s'amusait, alors que le spectacle allait venir dans quelques secondes, une fois que Potter se serait montré insultant. Une prédiction que n'importe qui aurait pu avoir, après tout n'était-ce pas là un des traits de caractères les plus célèbres de l'héritier de la famille de sang-pur ? « Ah oui ! Snivellus n'a pas d'amis ! Personne ne veut s'approcher de ses cheveux gras et de son nez cro...ah » Le petit cri, que beaucoup s'accorderaient à qualifier « de donzelle » qu'avait poussé James n'était dû qu'à un Levicorpus ayant atteint sa cible et lui ayant fait réaliser un demi-looping et l'ayant laissé la tête en bas. « Expell... » Du coin de l'oeil Snape avait bien vu Black préparer son coup en douce, récupérant sa baguette et s'apprêtant à l'attaquer. Une méthode de combat que le Rouge et Or aurait en général qualifié de digne des Serpentards mais qui, apparemment, était tout à admissible quand son meilleur ami était ridiculisé. Le son ne finit jamais de franchir ses lèvres parce que déjà Snape lui avait décoché un « Bloclang. » magistral. Muet et ayant quelques difficultés à avaler sa salive, Snape était assez satisfait de l'aspect canin, bulldoguesque que se payait son adversaire secondaire. C'est en s'approchant de Potter qui pendait toujours la tête à deux mètres du sol que Severus commença vraiment à tirer une certaine jubilation de la situation. « Ah... voilà, on fait moins le malin quand on a la tête en bas hein Potter ? Et toi Blackgoat, tu as perdu ta langue ? Je dois bien avouer que je trouve ce silence tout à fait délectable. Que ? Quoi ? Désolé Potter je ne comprends pas ? Tu voudrais que j'arrête de te faire valdinguer ? Suffisait de demander. Liberacorpus. » Jouissive position que celle qu'il détenait à ce moment faisant frôler toujours plus le visage de James du mur dans un effet de balancier infernal. Mais les meilleures choses avaient une fin et il laissa retomber le Capitaine de l'équipe de Quidditch qui, probablement grâce à ses réflexes héroïques -ou presque-, réussit à se réceptionner sans trop de dégâts dans une pirouette pratiquement féline. Alors que Severus allait tourner le dos à la scène et remonter à la bibliothèque la voix furibonde et bien connue de Lily se fit entendre. « Finite Incantatem. » Cette intervention rappela à Snape qu'en effet il avait failli partir en laissant muet comme une carpe le traître à son sang. Ce dernier dans une vaine tentative de révérence rendit hommage à la gentillesse de l'amie de Severus. « Ah merci Lily j'commençais à avoir d'mal à 'valer ma salive. » bafouilla-t-il la bouche encore un peu pâteuse, ce qui déclencha petit rire narquois chez Snape, qui trouvait qu'enfin Black parlait comme l'idiot qu'il était réellement. « Salut Evans, merci de nous sauver la mise et de nous tirer des griffes de ce dingue de Snivellus ! Tu voudrais pas qu'on aille bo... » commença James avant que Lily ne l'interrompe sans même lui accorder un regard. « La ferme Potter. Severus, tu peux m'expliquer ? » lâcha-t-elle inquisitrice, ce qui aurait pu déstabiliser le Serpentard s'ils avaient été en bons termes, mais depuis quelques temps leur relation était totalement erratique aussi n'était-il pas vraiment disposé à faire des efforts. « J'ai rien à expliquer. » marmonna-t-il en reculant d'un pas et en s'apprêtant à retourner à sa vie, quand le feu froid de la colère lécha à nouveau ses joues. « Ouuuh Snivellus va se faire passer un savon ! » Ce surnom l'exaspérait autant sinon plus que James et Sirius réunis, mais qu'ils se sentent en plus de ça en sécurité parce que Lily était là... voilà qui le rendait ivre de rage. Une ire que la Préfète de Gryffondor apaisa quelque peu en clouant le bec une deuxième fois à l'ennemi du Serpentard. « Potter ferme-la. Severus, tu peux me suivre s'il te plaît ? » La deuxième partie de la réplique le désarçonna. Pourquoi vouloir lui parler maintenant ? Ce n'est pas comme si elle n'avait pas eu le temps à chaque fois qu'ils étaient assis à des tables voisines à la bibliothèque. Ce n'est pas comme s'il n'avait pas essayé et qu'ils ne s'étaient pas déjà pris le bec à ce sujet. « Est-ce que c'est un ordre Préfète ? » l'appeler par son titre plutôt que par son nom les placer dans un rapport de forces clair, dans lequel Lily était sa supérieure mais dans lequel il n'était pas question d'amitié entre eux. C'était purement administratif. Elle pouvait prendre ça comme un affront, Severus savait qu'au fond c'était plus un moyen de se protéger lui que de l'atteindre elle. « … Oui, considère ça comme un ordre. » dit-elle avant de s'aventurer dans un autre couloir où ils seraient isolés. Cette proximité et cette intimité entre eux, depuis longtemps perdues, firent palpiter le cœur de Snape qui n'aurait rien demandé de mieux que de retrouver en Lily sa seule et unique amie. Cependant elle s'était liée à des gens qu'il ne pouvait pas tolérer, réduisant à néant une amitié vieille de plusieurs années. « Severus qu'est-ce que tu fais ? Attaquer deux élèves dans les couloirs ? Vraiment ? » Le ton était outré, la voix légèrement plus aigüe qu'à l'accoutumée, les yeux écarquillés. Lily se sentait concernée. Une réalisation qui perturba quelque peu le jeune homme parce qu'en réalité ça ne la regardait pas du tout. Ni ce qu'il faisait, ni avec qui il le faisait. Elle avait choisi de mettre fin à leur amitié le jour où elle avait choisi d'être amie avec Remus Lupin, et par extension lorsqu'elle avait choisi d'accepter Black et Potter pour autre chose que les petits cons qu'ils étaient. « Est-ce que j'avais l'air d'être en difficulté ? Non. Alors je te conseille de faire ce que tu as si bien fait ces deux derniers mois et continuer de m'ignorer et je ferais de même. » claqua la voix dénuée d'intonation de Severus alors que ses yeux évitaient le regard de Lily. Ce n'était pas la peine qu'il s'inflige ça, il connaissait parfaitement ces deux orbites qui le fixaient avec un air de démence presque assumée à cet instant précis. « Tu sais très bien pourquoi je ne peux pas rester avec toi. » se défendit-elle, et en son for intérieur Severus dut admettre qu'elle avait raison, mais avouer à voix haute n'était pas une option. « Mademoiselle la Préfète de Gryffondor ne veut pas être vue avec un Serpentard, j'ai compris. » répliqua-t-il un peu hypocrite, c'était lui qui dans leur première année avait eu du mal à accepter qu'elle soit envoyée dans la maison de Godric alors qu'il rejoignait logiquement les rangs de Salazar. « Ce sont tes « amis » Severus... C'est pas des gens bien. » La claque vint sans qu'il ne s'y attende vraiment. Elle avait attaqué les rares personnes qui avaient reconnu sa valeur et son travail ? Ça, il ne pouvait pas le laisser passer. « Tu es amie avec un loup-garou. Ne me fais pas la leçon sur qui est fréquentable ou non. » L'insistance sur la nature de Lupin fit paniquer Lily qui vérifia que personne n'était dans le couloir ou du moins susceptible d'entendre leur conversation. Elle tenait à protéger son ami et il comprenait, mais il désapprouvait cette relation dangereuse. « Tu m'imagines, moi, une née-moldue assise avec tes amis qui ne veulent pas que les gens comme moi aient le droit d'accéder à Poudlard ? » soupirant de façon sonore et faisant un signe de la main signifiant qu'il abandonnait cette conversation, Severus conclut la discussion par un « T'as raison, garde tes amis, je garde les miens. On verra bien assez vite qui a raison. » pas très convaincu et fit demi-tour. Il n'avait pas gagné mais c'était tout comme, au moins il avait eu Lily pour lui pendant quelques instants. « Tu pourras y réfléchir en retenue ce samedi soir. » explosa la voix de Lily, fendant l'air comme une douche froide. Est-ce qu'elle venait bien de lui donner une retenue ? Avait-elle vraiment oser abuser de sa position pour sanctionner son positionnement par rapport à ses amis -parce qu'il était clair qu'elle tolérait les deux sortilèges utilisés sur Potter et Black qu'elle savait être des tortionnaires notoires- au lieu de le régler par la conversation comme ils avaient toujours fait ? « Pardon ? » s'exclama un Snape totalement indigné. « Et estime-toi heureux que je ne reporte pas ton comportement au Professeur Slughorn. » Là elle dépassait les bornes. Menacer de le balancer à Slughorn, dont elle était la petite préférée, revenait à le menacer d'exclusion temporaire ou du moins de retenues jusqu'à la fin de l'année. Une colère sourde grondait dans son corps, accompagnée par le courroux de la déception et de l'humiliation. Elle venait de faire pire que James et Sirius n'auraient jamais réussi à réaliser. Sans s'en rendre réellement compte il s'était rapproché d'elle, maintenant qu'il en prenait conscience, les poings crispés, il lâcha d'une voix frémissante « T'as choisi ton camp, le message est clair. On se croisera sûrement en cours Evans. » avant de faire demi-tour, sachant parfaitement qu'il l'aurait blessée en l'appelant par son nom de famille et non par son prénom, marque de la profondeur de leur relation. « Severus ne le prends pas comme... » supplia-t-elle en attrapant son poignet. Le contact de leur peau le brûla comme une flamme et il rugit sans réfléchir « Ne me touche pas Sang-de-bourbe ! » regrettant immédiatement cette explosion incontrôlée. Ses yeux se posèrent sur Lily qui venait de laisser échapper un « oh... » faible, ténu et tremblant, les larmes aux yeux. L'instant d'après elle avait fait volte-face sans un mot. Courant dans les toilettes les plus proches, sans savoir s'ils étaient destinés aux filles ou aux garçons, Snape sortit sa baguette. Il allait tout exploser ici, tout, du sol au plafond. Il allait laisser cette colère qui venait de lui faire insulter sa seule véritable amie. « CONFRINGO ! » hurla-t-il en pointant sa baguette sur une des vasques qui explosa, ses morceaux fracassant les miroirs autour. Un autre sortilège fendit une porte en deux. Bientôt Severus se retrouva assis par terre, le front sur les genoux, les yeux humides et dans la gorge un goût d'alcool très distinctif. La porte s'ouvrit sans qu'il ne le réalise et quand il entendit la voix de son pire ennemi, il sut que ce jour resterait gravé à jamais dans les annales. « Deux miroirs brisés hein ? Ça marche comment déjà ? 7 ans plus 7 ans ? Ou 7 ans fois 7 ans ? Enfin bon... T'as au minimum quatorze ans de malheur à subir Snivellus. Je vais aller consoler Evans elle a l'air secouée par votre discussion... » lâcha le Potter en riant avant de sortir de la pièce évitant de justesse un sortilège de Snape. No matter what we bleed we still are made of greed, this is my kingdom come. Allongé dans son lit, le silence autour de lui anesthésiait ses sens, le regard durci par l'année passée Snape n'était plus qu'une pâle copie, une coquille abandonnée par le bonheur et qui ne s'en plaignait pas, qui ne s'en plaignait plus. Formaté par un avenir tout tracé, la montée en puissance du Seigneur des Ténèbres et la fascination grandissante que Severus nourrissait à son égard n'était pas pour autant une fin en soi. Se retournant pour la énième fois il laissa échapper un soupir de frustration. Encore une nuit à ne pas dormir, une nuit de plus à anticiper le jour suivant, les attaques de Potter, le visage fermé de Lily. Il faudrait qu'il s'excuse, il avait déconné une fois de plus l'an dernier. Même lui se rendait compte que la patience et la compréhension de Lily avait leurs limites, la traiter de Sang-de-bourbe sous le coup de la colère, parce que c'était ce que ses nouveaux amis disaient des gens comme elle n'était pas la même chose que ce qui s'était produit sur les berges du Lac Noir, là il avait gratuitement insulté les parents de sa meilleure amie, deux moldus qu'il considérait pourtant être des gens biens, qui avaient embrassé la nature exceptionnelle de leur enfant. Se retournant pour faire face au lit d'où s'échappaient les ronflements, d'un geste déterminé il lança un informulé sur son camarade. La sixième année n'avait pas commencé depuis plus de deux semaines qu'il s'ennuyait déjà, il avait lu et étudié tous les livres de cours jusqu'à ceux de la septième année, considérant que prendre de l'avance ne serait pas bête. En fait, il avait passé deux mois d'été le nez plongé dans les potions, les enchantements et autres sortilèges de métamorphose. Une attitude que même sa mère avait trouvé étrange. Lorsqu'elle lui avait demandé pourquoi il n'allait pas voir la jeune fille qui habitait de l'autre côté de la rue, il avait seulement expliqué que leurs chemins s'étaient séparés et qu'elle ne méritait plus vraiment son attention. Maugréant un juron il retourna son oreiller pour avoir un morceau frais et plus fourni en plumes. Il ne put empêcher ses pensées de dériver vers la conversation qu'il avait eu la veille avec ses amis sang-purs de bonnes familles à table. Ce n'était pas une discussion inédite, au contraire, elle revenait systématiquement lorsque la question de l'avenir se formait. « Et toi Severus, tu comptes garder le nom de ton moldu de père ? » imita Snape en revoyant la tête d'une de ses camarades qui trouvait amusant de rappeler à tous que contrairement à eux, Severus n'était qu'un sang-mêlé, un sang-pur du côté de sa mère Eileen Prince, mais un sang-mêlé tout de même, fut-ce un de qualité. Ce père absent sinon en présence au moins en engagement productif, que Snape avait toujours eu du mal à pardonner pour son manque d'intérêt pour la personne de son fils et pour les réprimandes et autres critiques injustes. Peut-être qu'ils avaient raison, peut-être qu'il devrait faire la demande au Ministère pour s'appeler Severus Prince et renier ouvertement la part de moldu en lui. Et pourtant il ne pouvait s'y résoudre, parce que ce serait renier la part de lui qui correspondait à ce qu'était Lily d'abord, mais aussi parce qu'il savait très bien que céder à la pression que ses pairs mettaient sur ses épaules ne ferait que leur donner plus de sujet de conversation. Mais maintenant qu'un Lord avait fait son apparition, qu'il s'était installé comme une force avec laquelle il faudrait composer, Severus pouvait lui aussi se trouver un pseudonyme, une forme d'abstraction de sa personne, un nom qui inspirerait le respect tout en étant symbolique de qui il était. L'utilisation du nom de sa mère en tant que titre de noblesse parut assez évidente, mais que mettre avant ou après ? Qu'est-ce qui ferait frémir celui qui serait face à lui ? La mort. The Prince of Death... non, ce n'était pas concluant, pas du tout. La magie noire, peut-être. The Dark Prince ? Pourquoi pas mais il avait un peu trop peur qu'on s'attende à voir surgir un homme métisse de la cape. Après deux ou trois minutes à se torturer les méninges, Severus se mit à rire bien content que son lit soit insonorisé. L'idiot, il avait failli passer à côté, c'était pourtant tellement évident. Lui qui était un sorcier de la famille Prince mais ayant perdu son sang-pur pour un sang-mêlé, il était The Half-Blood Prince. Tout simplement. C'est fier de sa découverte, et pressé de voir ce qu'il ressentirait lorsqu'il affirmerait ce nom qu'il attrapa son livre de potion tout griffonné et qu'il inscrivit sur la première page. Ce livre appartient au Prince de Sang-Mêlé. How to get away with murder. L'atmosphère était chargée, plus que ça même, elle était saturée. Le silence n'avait pas sa place dans la pièce. Son pouls palpitait, un peu trop vite pour qu'il ne puisse feindre le calme, ses mains crispées reposaient dans l'espace de ses jambes, fermées en un poing à deux mains si hermétiquement clos que les jointures de ses doigts en avaient blanchi. Le bruit ambiant ne l'atteignait pourtant pas, perdu dans un nuage de pensées dramatiques, de réminiscences lointaines ravivées par l'éminence de leur évocation. Ses yeux distraits naviguaient sur les visages, tantôt inquiets, tantôt condamnatoires, sans s'arrêter un instant avant qu'il ne croise le calme. Un calme si absolu qu'il aurait pu emplir la pièce si ses occupants avaient été plus réceptifs. Là, assis sur une chaise fraîchement conjurée, Albus Dumbledore le regardait sans sourciller. Un bruit franc retentit et l'agitation s'estompa, non pas pour laisser place à l'apaisement qui émanait du Directeur de Poudlard, mais pour être remplacée par une tension insoutenable. « Juge dans cette affaire : Bartemius Crouch Senior. Accusé : Severus Tobias Snape. Motifs de condamnation : Activités criminelles en tant que Mangemort, trahison du Ministère, implication dans diverses affaires de tortures. Peine encourue : Enfermement à perpétuité à la prison d'Azkaban. Le Ministère de la Magie se forme comme partie civile. À la défense Albus Percival Wulfric Brian Dumbledore. Accusé, avez-vous une déclaration à faire avant que ne débute le procès ? » Il avait brisé le silence, trônant sur une estrade et le jugeant de son perchoir. Bartemius Crouch Senior. Était-ce la gravité de la situation ou l'impression que rompre le contact visuel avec le Président du Département de la Justice Magique serait accepter la condamnation d'avance ? Il ne le saurait jamais, parce qu'en maintenant ledit contact il avait oublié de répondre à la question posée par le sorcier au-dessus de lui. « Accusé ? Monsieur Snape ? » demanda Crouch d'une voix débilitante, comme si l'absence de réponse signifiait qu'il n'était même pas foutu de s'identifier comme étant l'accusé. Une insulte à son intelligence que Severus ne prit même pas la peine de relever, il aurait pu soulever ses mains et révéler les menottes enchantées qui les enserraient comme pour dire « Je sais que c'est moi, personne d'autre n'a de bracelets. » mais il se retint et n'offrit pour seule réponse qu'un maigre « Oui ? » auquel le Président de la cour sourit. Un rictus que Snape connaissait bien, pour l'arborer quotidiennement, celui qui exprime la suffisance. « Avez-vous une déclaration à faire avant que le procès ne débute ? » répéta-t-il lentement, accentuant une articulation déjà difficilement supportable aux oreilles du Maître des Potions. C'est d'une voix monocorde et vide de toute intonation que Snape répondit, sans jamais rompre le contact visuel. « Non. » Qu'ils en finissent rapidement avec les courtoisies pour en venir à la raison de sa présence ici, songea Severus complètement rationnel quant aux intentions de Barty qui était depuis plusieurs années engagé dans une chasse aux Mangemorts connue de tous. « Avez-vous pris connaissance des charges retenues contre vous ? » demanda la voix sirupeuse et factice à souhait du Président de Département à un Snape désolé d'autant de formes. « Oui. » répondit-il, signalant à son interlocuteur que, malgré son absence de réaction au début de l'entretien, l'accusé pleinement conscience de la gravité de la situation. « Et malgré ça vous maintenez votre désir de ne pas vous exprimer ? » s'enquit son interrogateur réellement surpris. À quoi s'attendait-il ? Pensait-il voir un Snape se jetant à genoux et suppliant pour qu'on lui accorde un acquittement sur gage de sa bonne foi ? Severus n'en avait pas la moindre idée, mais il ne comptait pas satisfaire l'homme qui voulait lui offrir un aller-simple pour Azkaban. « Oui. » se contenta-t-il de répondre en rompant pour la première fois le contact qu'il avait noué avec les yeux de Bartemius Crouch pour laisser vagabonder son regard dans la pièce, sondant la salle et constatant avec un certain désespoir que l'ensemble du Magenmagot répondait de la même manière que le Juge. « Très bien. Dans ce cas, nous pouvons passer à... » entama le Président de la séance avant d'être coupé par Severus qui avait repris la parole, déstabilisant la bienséance d'un procès traditionnel. « J'ai une demande. » Cette déclaration déclencha un murmure de réprobation dans la salle, ce qui aurait pu faire sourire Snape si la situation n'était pas aussi sensible. « Une demande ? Ceci est un tribunal Monsieur Snape, pas une boutique de prêt. » Un ou deux rires se firent entendre, des rires tendus, nerveux qui n'avaient d'autre but que de soulager les plus angoissés l'espace d'un instant pour rendre la situation plus supportable. « J'ai une demande. » répéta Severus à son tour, en articulant clairement, rendant la pareille à Bartemius Crouch, suscitant le passage express d'un sourire sur le visage concentré de Dumbledore. « Très bien, très bien, dites toujours. » concéda mollement un Barty déjà abattu par le grotesque de la situation. Un accusé qui faisait la loi dans sa cour, voilà qui n'allait pas être tolérable longtemps. « Je veux être entendu par un conseil réduit. » La réprobation gronda dans la salle avant qu'un coup de baguette sur la table ne déclenche un second simulacre de coup de marteau. « Un conseil réduit ? » s'étonna le Président du Département de la Justice Magique, ne semblant pas voir exactement où Snape voulait en venir. Une surprise qui perturba un peu Severus qui s'attendait à ce qu'il sache au moins ce qu'était un conseil réduit, peut-être était-ce tout simplement l'incongruité de la situation qui bloquait le système de penser du juge. « Pas de public, seulement les membres du Magenmagot, Dumbledore et vous, et les éventuels témoins à charge. » explicita un Snape dont la tentation à reprendre le ton qu'il aurait utilisé pour parler à un Poufsouffle idiot ne faisait que croire. « Au vu du caractère particulier de la situation, nous allons faire évacuer la salle. » La protestation dans le public, la presse, les badauds, se fit entendre et pendant quelques minutes la foule à l'extérieur de la salle faisait trop de bruit pour qu'ils ne puissent reprendre la séance. Une fois que la porte fut insonorisée par magie, les choses sérieuses purent débuter dans un rythme effréné de questions réponses qui, aux yeux de Snape n'eurent pas le moindre intérêt tant elles étaient convenues. « Bien, maintenant commençons. Vous êtes priez de répondre aux questions le plus clairement possible et ne nous forcez pas à employer le Veritaserum. Severus Tobias Snape, niez-vous avoir été impliqué dans des activités illégales ? » « Non. » lâcha-t-il quoiqu'il aurait préféré pouvoir répondre sincèrement par la positive, ce qui aurait mis fin au supplice et à la menace qui pesait sur sa vie. « Êtes-vous un Mangemort ? » « Non. » Cette fois un murmure se propagea dans la salle, ce n'était pas la réponse qu'ils attendaient de lui et de ce fait Crouch se pencha un peu plus vers lui du haut de son piédestal juridique. « Est-ce que vous voulez une gorgée de Veritaserum pour vous rafraîchir les idées ? » demanda-t-il d'une voix lourde de sous)entendus quant à la crédibilité que Snape avait à ses yeux. Une absence totale de confiance qui fit comprendre au Maître des Potions que, comme beaucoup, il était là pour la représentation théâtrale d'un procès plus que pour avoir une véritable chance de se défendre de ses actions passées. « Je ne suis plus un Mangemort. » corrigea-t-il, relançant l'interrogatoire. Les questions se succédèrent comme deux batteurs se renvoyant un cognard pendant quelques instants. Laissant juste le temps à Bartemius Crouch de clouer sur place les espoirs de Snape qui voyait dans l'assistance les regards convaincus de sa culpabilité pointer vers lui. « Hm. Vous avez donc été au service de Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom ? » « Oui. » lâcha-t-il encore une fois sincère, ne donnant pas de détails puisqu'on n'en attendait pas de lui. Il savait que Dumbledore lui laisserait l'opportunité de parler, il fallait juste qu'il prenne son mal en patience. « Que faisiez-vous pour lui ? » « De l'espionnage principalement. » Une réponse qu'il espérait importante aux yeux des membres du Magenmagot. Sa position, si elle avait été similaire à celle de la plupart des Mangemorts, n'était pas la plus compromettante aux yeux d'un jury. « Avez-vous, durant vos missions agi contre les intérêts du Ministère ? »« Oui. » laissa-t-il échappé contraint et forcé bien que n'ayant jamais eu l'impression que le Ministère était la victime de prédilection du Seigneur des Ténèbres. « Avez-vous torturé des sorciers durant vos années de service ? » « Oui. » convint Snape en secouant la tête légèrement. Il n'avait pas dit en être fier, bien qu'à l'époque il devait bien reconnaître que faire partie d'un groupe, de quelque chose de grand, lui avait permis de se réaliser en tant que sorcier en dehors des voix traditionnelles qu'il avait maîtrisées dès son adolescence. « Fin de l'interrogatoire, je ne vois pas ce qu'il y a à ajouter. » L'écho de ces mots fut suivi d'un léger brouhaha indistinct d'approbation dans l'audience avant que le corps longiligne du Directeur de Poudlard ne s'avance et que sa voix, douce mais puissante, n'emplisse les lieux. « J'aurais moi aussi quelques questions à poser au Professeur Snape. » C'était la première fois qu'on faisait référence à lui en utilisant le titre de Professeur dans le cadre de ce procès, une technique verbale qui, aux yeux de Severus, ne visait qu'à faire naître la confiance en l'homme qui trônait au centre de la pièce, enchaîné comme un animal fou qu'il était. « Dumbledore, l'homme est coupable, il vient de l'admettre lui-même. » s'opposa le Président du Département, niant par là même le principe fondamental de l'idée d'un procès juste et équitable dans lequel l'accusé avait un droit de réponse et de défense. « Sauf votre respect Bartemius, Severus n'a répondu qu'aux questions que vous lui avez posées et qui n'étaient pas d'une grande profondeur. » Un sourire traversa les yeux du futur condamné, Dumbledore avait le don d'imposer son point de vue aux gens, parce qu'il était charismatique et intelligent certes mais aussi parce qu'il se dégageait de lui une aura envoûtante de puissance et de retenue. « Sauf votre respect Albus j'ai... » « Puis-je procéder au contre-interrogatoire ? Je suis sûr que vous le trouverez fascinant et qu'il mettra en lumière les qualités rédemptrices du Professeur Snape. » s'enquit le Directeur de Poudlard sans faire attention une seconde aux protestations de Crouch Senior, comme s'il n'était qu'un enfant faisant un caprice auquel Albus ne cèderait pas. « Hmpf. Allez-y, mais faites vite. » maugréa l'interrogateur ronchon, agacé par la facilité avec laquelle Dumbledore semblait commander l'attention de la pièce, le faisant passer pour un incapable. « Je prendrai le temps qu'il faut, nous jouons la vie d'un homme Bartemius, le temps n'est pas la chose la plus importante ici. Severus Tobias Snape, avez-vous été embrigadé par Lord Voldemort durant vos dernières années à Poudlard ? » Un frisson parcourut l'échine de Snape à l'entente du nom de son ancien maître et à en juger par la sensation de froid qui venait de plomber la pièce, il n'était pas le seul à avoir du mal à supporter qu'on prononce ce nom. « Oui. » S'il n'avait pas connu Dumbledore aussi bien, Severus n'aurait pas vu l'intérêt d'une telle question, à laquelle il avait déjà partiellement répondu plus tôt. Mais voilà, il connaissait Dumbledore et il voyait parfaitement ce qu'il essayait de faire, en mettant l'accent sur la jeunesse du Severus tombé dans les griffes d'un Mage Noir, Dumbledore cherchait à déresponsabiliser l'adolescent aveuglé par un leader charismatique. « Elaborez votre réponse je vous prie. » enjoignit le sorcier qui avait revêtu le rôle d'avocat de la défense. « J'ai passé mes trois dernières années à Poudlard au contact de sympathisants du Seigneur des Ténèbres et c'est durant ma dernière année que j'ai reçu la Marque des Ténèbres, parce que le Seigneur des Ténèbres voyait en moi du potentiel et que d'autres Mangemorts avaient vanté mes qualités auprès de lui. » Une vérité dont il avait été fier jadis, voyant dans cette adhésion extrêmement précoce le signe de la puissance du jeune sorcier qu'il était alors, les regards dans l'assistance étaient dubitatifs mais intrigués, un mieux songea Severus qui ne se sentait plus totalement condamné d'avance. « Aujourd'hui vous ne vous considérez plus comme un de ses serviteurs est-ce exact ? » « Oui. » admit-il non sans une once d'espoir dans la voix. « Pourquoi ? » La question était complexe et il ne voulait pas parler de Lily, il ne voulait pas qu'une cour entière de sorciers respectables voient en lui l'amoureux transi qu'il avait pu être. Qu'il était encore. « Parce que j'ai réalisé que mes idéaux divergeaient de ceux du Seigneur des Ténèbres. » se contenta-t-il de répondre, sous les exclamations d'un- Bartemius Crouch qui semblait perdre la tête et son calme en fonction que le contre-interrogatoire progressait. « Comme c'est facile ! Vous ne vous en tirerez pas avec une pirouette aussi prévisible Monsieur Snape ! » « Quand avez-vous eu cette révélation ? » reprit Dumbledore sans accorder ne fut-ce qu'un regard à l'hystérique juge qui bondissait presque de son siège. « Plusieurs mois avant la chute du Seigneur des Ténèbres. » Plus d'un an en fait, mais l'avouer aurait soulevé d'autres questions auxquelles il n'était pas prêt à fournir de réponses. « Et qu'en avez-vous fait ? » « Je suis venu vous voir. Je vous ai expliqué la situation et le besoin que j'avais de m'éloigner du Seigneur des Ténèbres. » expliqua un Severus Snape déliquescent, se remémorant des périodes plus noirs qu'il n'aurait aimé avoir à en traverser. Dumbledore était malin, il savait ce qu'il faisait, et cette certitude suffisait pour l'instant à Severus pour continuer. « Et que vous ai-je répondu ? » demanda un Albus au regard bienveillant. « Que je ne pouvais pas m'éloigner... Parce que j'étais un sorcier capable et que vous aviez confiance en moi. » La réalité de la situation frappa plusieurs personnes. Pas parce qu'ils prenaient conscience que Severus Snape avait été de leur côté, mais parce qu'Albus Dumbledore lui avait ordonné de rester auprès du Seigneur des Ténèbres, une révélation qui servait de distraction, qui éloignait l'attention de Severus et donc qui éloignait aussi le blâme. Il n'avait fait que suivre les ordres d'un autre sorcier charismatique. « Et ensuite ? » « Vous m'avez demandé si j'étais prêt à me repentir en changeant d'allégeance. » affirma un Snape qui reprenait de sa superbe et qui parlait maintenant avec une voix plus usuelle venant de lui. Pragmatique et allant droit au but. « Quelle a été votre réponse ? » Un frisson parcourut le corps de Severus, Dumbledore cherchait à lui faire cracher qu'il avait fait promettre la protection de Lily Evans en échange de son retournement de cape. « Que si vous teniez votre part du marché, j'acceptais d'être votre espion. Que je prendrais les risques nécessaires pour vous aider à faire échouer les plans du Seigneur des Ténèbres, que je serais un agent double. » rusa Snape, en disant juste assez sans évoquer la partie la plus importante de leur échange. « QUOI ? » s'écria un Bartemius Crouch à la limite de la crise d'apoplexie. Un Crouch que Dumbledore aurait volontiers ignorait s'il n'avait pas été symptomatique de la réaction -et donc de l'incompréhension- de l'ensemble de l'audience. « Expliquez-leur Severus. » encouragea le Directeur en se mettant en retrait le temps que Snape ne leur fasse le récit des événements. « Le Seigneur des Ténèbres avait... il avait confiance en moi, c'est pour ça que je suis venu enseigner à Poudlard, Albus Dumbledore est le seul sorcier dont il avait peur. Parce qu'il connaissait bien Dumbledore, il savait que si je me présentais comme un potentiel repenti Dumbledore ne résisterait pas à l'idée de sauver une brebis égarée, et pendant un temps j'ai simplement surveillé les agissements du Directeur. » « Pas toujours discrètement je dois dire, mais continuez Severus, expliquez comment cette situation a changé. » ajouta un Albus Dumbledore de bonne humeur, ce qui désarçonna non seulement Snape mais aussi l'ensemble du Magenmagot. « J'ai réalisé au cours d'une mission que mes allégeances n'étaient pas celles que je défendais aux côtés du Seigneur des Ténèbres et à partir de là, j'ai commencé à lui fournir des informations de moindre qualité sur Dumbledore et les plans de l'Ordre du Phénix que j'arrivais officiellement à intercepter, mais que Dumbledore me délivrait volontairement. Ce qui permettait à Dumbledore de prévoir les actions du Seigneur des Ténèbres et dans un même temps je confiais tout ce qu'il me disait et toutes les rumeurs probantes circulant au sein des Mangemorts à Dumbledore. » reprit Snape sans fournir de détails quant à la mission qui avait mené à son changement de camp. Un ou deux sorciers échangeaient des regards appréciateurs, ils ne jugeaient plus le Maître des Potions de la même façon, le plan de Dumbledore semblait fonctionner parfaitement. « La dévotion de Severus a été sans faille et d'une grande utilité, elle a notamment aidé à l'arrestation de plusieurs Mangemorts et le démantèlement de plusieurs assassinats programmés par Lord Voldemort. » Si le brouhaha avait repris, chacun allant de son petit commentaire sur ces révélations, le silence retomba immédiatement après que Dumbledore ait prononcé une nouvelle fois le nom du Seigneur des Ténèbres. « Ça ne change rien. » contesta Crouch véhément, avant que Dumbledore ne le coupe une nouvelle fois, visiblement agacé par le manque de clairvoyance du juge. « Au contraire Bartemius, Severus Snape a fait preuve de plus de courage qu'aucun d'entre nous, il a couru plus de danger que les Aurors en trahissant quotidiennement un des plus grands legilimens de notre époque et, si vous voulez mon avis d'ancien Professeur de Lord Voldemort, l'un des sorciers les plus virtuoses de tous les temps. » L'affrontement dans le tribunal s'était déplacé, de même que le centre d'attention. Plus personne n'accordait la moindre importance à ce que Snape faisait, tout le monde, lui compris, était focalisé sur le duel verbal entre Dumbledore et Crouch. « Nous n'avons aucune garantie de sa sincérité. » répliqua un Barty visiblement désemparé devant le changement d'ambiance dans l'assistance. « Je mets ma parole en gage pour Severus. Il a mon absolue confiance et mon soutien indéfectible. Ni lui ni moi ne nions qu'il a commis des erreurs, mais sa repentance a été plus utile que toutes les informations que nous pouvions récolter avant qu'il ne rejoigne notre camp. » Les yeux de Severus crurent capter une sorcière prête à tomber dans les pommes tant les implications du Directeur de Poudlard avaient des conséquences lourdes de sens. Si Dumbledore lui-même faisait une confiance aveugle à Snape, la plupart des gens feraient confiance à Snape par extension. Parce qu'Albus Dumbledore n'était pas réputé pour avoir tort. Jamais. « Vous porteriez vous responsable de ses actions futures ? Avez-vous assez foi en ce Mangemort pour mettre en péril tout ce que vous avez construit ? » cracha un Crouch de plus en plus rouge, cherchant à mettre Dumbledore dans une position délicate. « Cet ancien Mangemort Bartemius. corrigea Dumbledore Aujourd'hui, Severus Snape est probablement plus heureux de la chute de Lord Voldemort que vous et moi, pour la première fois en plusieurs années il peut respirer sans avoir peur de se faire tuer. Mais pour répondre, oui je me porte garant de Severus Snape. » Il y eut des applaudissements dans la salle, des exclamations d'admiration. Dumbledore ne s'était jamais porté garant pour personne. Cette démonstration de confiance, véritable profession de foi, venant du plus grand sorcier de tous les temps, semblait suffire à convaincre les membres du Magenmagot. Après que le silence soit retombé, Crouch dut se rendre à l'évidence que l'heure du verdict était venue. « Ceux en faveur d'une condamnation à perpétuité du dénommé Severus Tobias Snape à la prison d'Azkaban. » dit-il en levant sa main dans les airs, suivi par une quinzaine de sorciers. « Ceux en faveur de l'acquittement pur et simple de toutes les charges. » Le reste des mains se leva. Sur les cinquante membres qui composaient le Magenmagot, plus des trois quarts avaient choisi de suivre Albus Dumbledore, l'humiliation était entière pour Bartemius Crouch qui déclara d'une voix sombre « Acquitté. » avant de sortir de la pièce précipitamment. You've been coolin' baby I'm not coolin, I'm gonna send ya back to schoolin'. La salle de classe commençait à se vider quand la voix glaciale du Maître des Potions et maintenant Directeur de Serpentard trancha le bruit réduisant les élèves au silence. « Et vous me ferez un rouleau de parchemin sur les propriétés et usages du sang de dragon dans les potions pour la semaine prochane. Lestrange je vous attends dans mon bureau. » déclara un Snape presque impérial en tournant les talons et sortant de sa salle de classe laissant le groupe de jeunes adolescents râler à son aise, n'ayant aucune envie de supporter les gamins plus longtemps que nécessaire. La salle connexe au cachot dans lequel Severus dispensait les potions était décorée dans le plus pur esprit minimaliste, un bureau, un chaudron et une étagère à ingrédients. Tout ce dont il avait besoin, aucun artifice. Une salle à l'image de sa personnalité, désincarnée et froide. A la porte on toqua et las, assis sur sa chaise il ouvrit la porte d'un geste de la main, la jeune fille de douze ans qui se trouvait dans l'encadrement referma la porte derrière elle. Severus la jaugea du regard avant de se lever et d'attraper dans son armoire à potions une fiole pleine. « Ta potion. » lâcha un Snape dont la voix était encore celle du professeur le plus détesté de Poudlard alors qu'il la regardait avaler le contenu bleuâtre bien sagement, sans faire d'histoire malgré le goût infect de ce genre de mixture. « Comment te sens-tu ? » s'enquit-il d'une voix qui se voulait déjà plus douce, plus rassurante. Il avait pour la jeune fille une certaine tendresse, faute de meilleur mot, un attachement qui datait de la nuit où il avait participé à l'assassinat de ses parents mais durant laquelle il n'avait pu se résoudre à mettre fin à la vie d'un enfant. Ses yeux noirs se perdaient souvent sur le visage qu'il savait n'être plus qu'une vague esquisse de ce qu'il aurait été s'il avait pu se développer sans altération et il était fier. Fier d'elle et de la façon dont elle habitait sa vie, mais aussi fier du travail accompli au fil des années par ses talents inégalés de Maître des Potions. « On s'habitue au goût à force Severus. » Le regard du Professeur s'assombrit de nouveau. Elle était trop familière et bien qu'elle sembla le comprendre immédiatement à l'air réprobateur qu'il affichait maintenant, il la reprit d'une voix profonde et imposante. « Professeur Snape. » Qu'elle l'appelle Severus quand il lui rendait visite chez sa mère pendant les vacances, que ce soit pour aider à la gérer quand la femme de Rabastan n'en était pas capable, ou pour lui donner sa dose de potion, passait encore. Mais ces visites restaient confidentielles et à Poudlard elle redevenait une élève comme les autres, peut-être une de ses préférées mais une élève tout de même. « On s'habitue au goût à force Professeur Snape. » répéta-t-elle corrigea l'erreur qu'elle avait commise. Severus savait bien qu'à douze ans elle ne pouvait que difficilement comprendre tout ce qu'impliquait ce secret mais c'était pour ça qu'il veillait sur elle tout en lui donnant les moyens de devenir indépendante le plus vite possible. Afin qu'elle soit en sécurité, d'abord, mais aussi pour qu'il n'ait plus l'impression de remplir un rôle qui n'était pas tout à fait le sien. « Il faut que ça devienne un réflexe, si quelque venait à soupçonner que nous nous connaissons, tu pourrais être en danger. » Il ne précisa pas qu'ils seraient tous les deux en danger, la jeune fille en avait bien assez à gérer pour qu'il ne rajoutât pas ses considérations personnels et les enjeux qui reposaient pour lui dans la balance. « Je sais. » répondit-elle le regard baissé, légèrement honteuse lui sembla-t-il. Si Snape avait été un homme comme les autres, avec la fibre paternelle un tant soit peu développée, il aurait cherché à la consoler, à lui dire que ce n'était pas de sa faute, que la situation l'imposait. Mais il ne dit rien, se contentant de dévier la conversation pour éviter d'avoir à s'impliquer d'avantage qu'il ne l'était. « Comment vas-tu ? » questionna-t-il un peu inquisiteur, comme s'il avait un rapport à pondre et que c'était la première d'une longue liste de questions. « Bien, tout va bien. » Il claqua des doigts sévèrement, piqué à vif par le mensonge qu'il discernait dans l'esprit de Guenièvre. Elle était trop jeune pour comprendre ce qu'était la légilimancie et de ce fait ne pouvait protéger son esprit à la lecture sommaire qu'il en faisait sans effort. D'ici un an ou deux il devrait lui apprendre à fermer son esprit pour que personne ne puisse y pénétrer et découvrir la vérité sur son ascendance. « Ne me mens pas. » avertit un Snape légèrement irrité quoiqu'un peu amusé par la réaction défensive de sa protégée. « Je ne mens pas, j'en ai juste assez de ces histoires de chambre des Secrets. Tout le monde devient paranoïaque. » s'entêta la brune, convaincant Severus que ce n'était pas utile d'insister sur la question et qu'il valait mieux faire croire qu'il était convaincu. On aurait pu en douter, mais Snape était bien plus calé en psychologie -féminine ou estudiantine au choix- qu'il n'y paraissait et il savait de ce fait quand abandonner une cause perdue. « Tu n'as pas à t'en faire, les gens comme toi ne semblent pas visés par la menace. Je te suggère plutôt de te concentrer sur les cours et de prendre de l'avance, je ne tiens pas à ce que quelqu'un comme Granger réussisse mieux que toi en fin d'année. » avertit-il alors, piquant probablement l'égo de Guenièvre au passage en la mettant en compétition avec une Gryffondor qui prenait un plaisir insoutenable à montrer à l'ensemble des élèves qu'elle était la plus calée dans tous les domaines. Qui lui rappelait un peu trop Lily dans cette connaissance parfaite des sujets de cours. « D'accord. » répondit une Lestrange mi-soumise mi-décidée qui aurait attendri Severus s'il avait été disposé à manifester une quelconque marque d'affection à l'égard de la jeune fille. « As-tu reçu des nouvelles de ta mère depuis la dernière potion ? » reprit-il à la recherche d'informations. « Non. » répondit Guenièvre la voix vide de sens dans une imitation quasiment parfaite du détachement dont Severus savait faire preuve quatre-vingt-dix pour cent du temps. « Je lui écrirai pour lui rappeler notre accord dans ce cas, allez retourne à ta salle commune gamine. » laissa-t-il échapper alors qu'il la raccompagnée à la porte, sachant que ce petit surnom était pour elle un symbole fort et qu'il ne voulait pas qu'elle se sente totalement aliénée du monde adulte à cause de l'absence de nouvelle de sa mère. Au fond il avait effectivement un attachement pour la jeune fille, parce qu'elle le regardait avec des yeux pleins d'une espèce d'adoration qui lui donnait le sentiment de compter pour quelqu'un pour la première fois depuis Lily, sans pour autant lui donner le sentiment d'exister pleinement.
Dernière édition par Severus Snape* le Mar 3 Fév 2015 - 3:11, édité 13 fois |
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| Here comes the hurricane The lies and life of Severus Snape : Chapters Six to Ten
I'm surrounded by idiots. Circulant silencieux entre les plans de travail, le regard sévère le professeur le plus craint de Poudlard jugeait d'un œil aiguisé les contenus des chaudrons émettant par moments un murmure réprobateur significatif d'une note catastrophique à venir. Cette année encore le niveau dans sa classe d'ASPIC était particulièrement faible à six mois des épreuves théoriques et à quelques semaines du début de l'épreuve pratique de potions. Mais ce fut en passant à côté d'un Gryffondor -un heureux hasard- que la coupe fut pleine et vint à déborder. Il ne pouvait plus supporter l'incompétence ambiante. « Monsieur Pilliwickle... seriez-vous par le plus grand des hasards victime de trouble de la vue endommageant votre perception des couleurs ? » s'enquit-il déclenchant le rire d'un ou deux Serpentards se régalant d'avance de la scène à venir. Sa voix était calme, un peu trop posée pour être bienveillante et le reste de la classe le savait parfaitement. Abraxas Pilliwickle aussi à voir sa tête furibonde mais qui tentait désespérément de rester contenu. « Pas que je sache Professeur. » lâcha le jeune adulte d'une voix dans laquelle perlait une lueur de défi que Snape écrasa d'un petit sourire narquois. Avant de s'éloigner du chaudron criminel et de l'empoté qui s'en servait. Une absence de réponse qui scia l'assistance par son caractère inhabituel. Il était établi comme une vérité générale que Severus Snape, le Maître des Potions et Directeur de Serpentard avait toujours le dernier mot. En toute circonstance. « Hum... Intéressant. N'est-ce pas merveilleux d'être si incapable que sa propre nullité ne nous atteint plus ? » siffla Snape une fois situé à côté du chaudron de Lucrezia Rowle dont les yeux exorbités par la surprise -elle qui était pourtant l'une des élèves que le Maître des Potions tenait clairement en meilleure estime que la plupart des autres- cherchaient déjà le problème avec le contenu de son récipient en cuivre ce qui suscita l'amusement d'un ou deux élèves. « C'est toujours à vous que je m'adresse Pilliwickle. » trancha Severus d'un air victorieux alors que Lucrezia semblait reprendre consistance de façon inversement proportionnelle à ce que le soulagement d'Abraxas se dégonflait. Après cinq secondes à savourer son petit effet l'homme le plus détesté de l'ensemble de la tour de Gryffondor posa une main sur l'épaule de l'élève à sa gauche. « Mademoiselle Rowle auriez-vous l'obligeance de lire l'antépénultième ligne de la préparation. Je vois certains regards plus vitreux que celui d'un triton, alors avant que Mademoiselle Rowle ne nous fasse la lecture elle me fera la joie d'expliquer à ses camarades ce que veut dire le mot « antépénultième » ? » ricana-t-il presque en voyant certains regards déconfits et continuant de déchanter à mesure qu'ils voyaient la scène se dérouler sous leurs yeux. Il ne se passait pas un cours sans qu'un Serpentard ne soit élevé au statut d'assistant alors que le reste d'entre eux était relégué au rang d'enfant en bas-âge à qui même une camarade pouvait faire la leçon. Ce qui relevait selon Snape d'une complaisance de leur part. « L'antépénultième ligne est l'avant-avant-dernière Professeur. » répondit une Lucrezia qui cachait bien sa joie quoiqu'il fût convaincu qu'elle jubilait d'avoir l'occasion de briller et de remuer le nez des Gryffondors dans la bouse de dragon. « Lisez maintenant. » encouragea-t-il avec un certain plaisir à la simple anticipation de la réalisation qui frapperait Pilliwickle mais aussi une bonne partie des autres étudiants. « Après avoir donné à la potion cinq minutes de repos, faites trois tours dans les aiguilles d'une montre et deux dans le sens opposé aux aiguilles d'une montre. Votre concoction prendra une légère teinte orangée et une fumée dorée s'en élèvera. » lut-elle sans sourciller, voyant peut-être maintenant qu'elle avait verbalisé les choses où son directeur de maison voulait en venir. « Mademoiselle Rowle pouvez-vous éclairer Pilliwickle sur ce qui fait principalement défaut à sa préparation ? Qu'on n'y passe pas tout le reste du cours. » L'humiliation ultime, que lui, le Maître des Potions, ne prenne pas la peine de corriger lui-même les erreurs d'un élève mais qu'il laisse quelqu'un de bien moins qualifié évaluer le travail d'un camarade prouvait bien à quel point ledit travail était médiocre. « Elle est trop translucide ce qui veut dire qu'elle n'a pas assez reposé. » Snape tapota sur l'épaule de Lucrezia avec l'once d'un sourire sur ses lèvres alors qu'il retournait vers l'ébauche de potion qu'il jugeait digne d'un première année. « Dix points bien mérités pour Serpentard. Quant à ce... thé à l'asphodèle. Evanesco. » décida-t-il brandissant sa baguette au dessus du chaudron faisant disparaître le lamentable échec et infligeant de ce fait un zéro pointé, qui serait de toute façon revenu à un Troll ou un Piètre s'il avait vraiment dû noter, au Gryffondor encore rouge de colère. Satisfait, Severus estima que le temps qu'avait duré la petite scène avait suffi à ce que les potions finissent de reposer. « Reconcentrez-vous sur vos préparations si vous ne voulez pas suivre l'exemple de Monsieur Pilliwickle. » cracha-t-il en remontant sur son estrade pour les dix dernières minutes de ce cours. Fixant le Gryffondor qu'il venait de sanctionner du regard, le défiant d'oser le regarder de travers, de lui donner une bonne raison de lui asséner le coup de grâce : Points en moins, retenues et travail supplémentaire. Mais rien ne vint et il dût se contenter de cette petite scène. I had a dream so big and loud, I jumped so high I touched the clouds. Depuis le couloir la gargouille menant au bureau du Directeur se trouvait être la témoin privilégiée d'une discussion plutôt agitée, chose assez rare pour être notée les voix s'élevaient jusque dans le couloir celle de Dumbledore d'habitude si calme atteignant des sommets peu communs. La conversation tournait inévitablement autour des décisions que prenaient le Directeur sans tenir compte des avis et conseils que le Professeur de Potions lui fournissaient pourtant de bon cœur et avec les meilleures intentions du monde. « Assez Severus. » claqua la voix de Dumbledore, d'un ton qui s'il n'exprimait pas la colère transmettait parfaitement l'idée que la conversation n'était pas susceptible de lui faire changer d'avis. Un ton que Severus Snape interprétait toujours convenablement et qui le faisait taire. Pas ce soir. Pas quand les enjeux étaient aussi importants, même Dumbledore devait parfois regarder la vérité en face. « Ne soyez pas stupide ! » s'éructa-t-il désemparé de voir pour la première fois de sa vie apparaître un vieillard têtu en face de lui. Sous ses yeux il se tenait droit, marchant en rond dans son bureau, Dumbledore, le grand-père du monde magique. Une sensation étrange pour Severus à qui il avait toujours donné l'impression d'être intouchable, peut-être même plus que le Seigneur des Ténèbres. « Je suis beaucoup de choses, mais stupide n'en est pas une. » rétorqua Dumbledore avec un sourire, sachant parfaitement que les mots avaient dépassé la pensée de son employé. Cette petite remarque eut le don de ralentir le rythme de la conversation et dans le même temps de faire décroître la tension qui régnait dans la pièce. « Laissez-moi le faire la prochaine fois. » supplia un Snape au bord du désespoir, ne pouvant concevoir que Dumbledore prenne autant de risque quand il était aussi crucial à l'opposition. Sans lui l'Ordre du Phénix ne serait qu'un amas de personnes ne s'entendant pas toujours très bien et sans grandes compétences qui chercheraient à faire tomber le plus grand mage noir de tous les temps. Et dont seul lui, Severus, aurait une idée de comment s'y prendre, puisqu'il aurait été le seul à assister Dumbledore dans sa recherche et la destruction de la bague des Gaunt. « Ce n'est pas votre rôle, pas maintenant que Lord Voldemort est de retour, plus que jamais j'ai besoin que vous soyez en pleine possession de vos moyens en permanence et dans les meilleures grâces possibles de Voldemort. De ce fait je ne peux courir le risque quelque chose se passe mal. » dit un Directeur pragmatique quoique d'une humeur tout à fait charmante, comme s'il venait de penser à quelque chose de drôle que Severus n'avait pas pu comprendre. Ce détâchement le fit frémir de colère, il fallait croire que la malédiction qui avait frappé la main de Dumbledore avait finalement progressé jusqu'à son cerveau. « Parce que les choses ne sont pas mal passées la dernière fois ? » demanda-t-il légèrement ironique et incrédule face à autant d'inconséquence. « J'admets que la situation n'est pas idéale, mais une main était un sacrifice nécessaire pour détruire un horcruxe. » Pas idéale ? Severus avait lui aussi sauté sur ses pieds et marchait maintenant en secouant sa tête de façon un peu plus véhémente que Dumbledore. Cette situation était ridicule. Il était le sorcier le plus puissant de Poudlard après Dumbledore, n'en déplût à ceux qui pensaient que McGonagall était plus compétente que lui, il n'en était rien. Si quelqu'un à Poudlard avait la capacité de détruire un horcruxe sans subir de contrecoup c'était bien lui, Severus, qui avait une connaissance parfaite des méthodes du Seigneur des Ténèbres. Dumbledore avait fait l'erreur de sous-estimer une fois le Mage noir et il y avait laissé une main. « Un sacrifice que vous ne pouvez pas vous permettre de reproduire, alors la prochaine fois laissez-moi m'en occuper. » implorait-il presque maintenant. Au fond il était presque frustré qu'Albus ne comprenne pas qu'il y avait en la destruction d'un horcruxe à ses yeux une certaine rédemption. « Non. Severus si vous apparaissiez clairement blessé par un puissant maléfice portant l'empreinte de la magie de Voldemort vous auriez des comptes à rendre et nous ne voulons pas que cela se produise, n'est-ce pas ? » nota le Directeur, marquant des points, comme toujours, mais sous-estimant Severus. Si Potter avait réussi à supprimer au moins un horcruxe sans une égratignure, lui pouvait bien reproduire l'expérience. « Qui vous dit que je... » tenta Snape avant d'être coupé par un Dumbledore qui se voulait apaisant sans réussir réellement à cacher son amusement face à l'entêtement de Severus à vouloir agir plus que nécessaire. « Je ne dis rien de tel. Que vous réussissiez mieux que moi est une possibilité. Cependant on ne pouvait prévoir que je serais pris par surprise par la puissance, l'agressivité et la fulgurance du sortilège résultant de la destruction de la bague des Gaunt, rien ne nous affirme que vous auriez pu vous en tirer avec moins. De toute façon ce n'est pas pour cela que je vous ai fait venir. » Il avait dit ça en levant sa main à l'apparence morte, témoignage de la puissance de la malédiction qu'avait imprimé le Seigneur des Ténèbres à la part de son âme enfermée dans la bague. « … Très bien. Comment va votre main ? » s'enquit-il une fois encore avide d'une réponse qui lui permettrait d'essayer de convaincre Dumbledore de le laisser faire plus qu'une potion. Il avait plusieurs hypothèses sur ce qu'il pouvait faire pour contrer le maléfice. « Bien, bien, il n'y a pas besoin de s'en faire, vos potions font un excellent travail à maintenir la malédiction confinée. » affirma Dumbledore en posant sur sa main un regard presque scientifique, comme si elle était un sujet d'expérience qui avait mal tourné et qu'en conséquence de ça, il s'intéressait à l'impact des différentes potions pour déterminer la plus efficace. « Si seulement vous me laissiez tent... » démarra Severus au quart de tour, mais il fut encore une fois pris de vitesse par un Dumbledore qui avait perdu tout amusement dans la voix. « Assez. J'ai tenté tous les contre-sorts à ma connaissance, y compris certains de nos créations respectives. Faites-moi confiance Severus, il n'y a rien que vous ne puissiez faire que je n'ai essayé. Vos potions sont la seule chose qui enraye la propagation du mal. » Il apprécia un instant du regard la détermination du Directeur avant d'accepter sa réponse contraint et forcé. Il avait noté le « nos créations », qui faisait forcément référence aux sortilèges curatifs, défensifs et autre que Severus avait créé mais aussi à ceux que Dumbledore avait lui même développés de son côté et que Snape ne pouvait pas connaître. « Très bien. » laissa-t-il échappé en totale reddition. « Si je vous ai fait venir c'est pour vous dire que j'ai prévu de vous remplacer cette année au poste de Maître des Potions de Poudlard. » Le choc faillit lui faire cracher un juron avant qu'il ne se reprenne et ne se contente d'un « Pardon ? » complètement ahuri. « Horace Slughorn reprendra son ancien poste, il ne me reste plus qu'à le convaincre de revenir à Poudlard ce qui ne devrait pas être trop compliqué. » Horace Slughorn ? Ce vieux bougre que Severus avait surpassé alors qu'il n'était qu'en début de septième année ? Pourquoi le faire revenir alors qu'ils ne manquaient pas d'un professeur de Potions compétent ? Et qu'est-ce que cela impliquait pour lui ? « Slughorn ? À ma place ? Que vais-je faire ? Je ne pense pas que vous vouliez d'un infirmier à temps complet. » Il y avait malgré lui un peu de dédain dans sa voix et le sourire qui trônait discrètement sur les lèvres de Dumbledore lui fit craindre le pire. « Non, j'ai prévu quelque chose de bien particulier pour vous Severus, quelque chose qui, j'en suis sûr, vous conviendra parfaitement. » minauda Albus, tournant autour du pot comme un enfant qui ne veut pas garder un secret mais qui ménage son effet. « Quoi donc ? » le pressa un Snape pas très à l'aise dans cette zone d'incertitude. « Le poste de Professeur de Défense Contre les Forces du Mal. » Le choc lui fit rater un pas pour se retourner vers Dumbledore et juger du sérieux qu'il y avait dans ses mots. « Vous dites ? » chercha à faire répéter un Snape ayant du mal à contenir un sourire véritablement heureux. « Vous m'avez parfaitement entendu. » sourit un Dumbledore visiblement ravi par son petit effet et qui se délectait de la réaction de son nouveau Professeur. « Souriez Severus, vous l'avez largement mérité. » encouragea-t-il l'homme sinistre qui laissa échapper un sourire et qui faillit partir dans un rire guttural. « Je... pour être honnête Albus je ne pensais pas que ce jour viendrait. » avoua-t-il soulagé en un sens que ses années à voir se succéder tous les incapables de la création aient fini par payer et qu'il ait enfin droit d'enseigner cette matière qui représentait un plus grand challenge que les Potions qu'il avait toujours maîtrisées à la perfection. « Espérons que vous durerez plus que les derniers. Un hydromel ? » plaisanta Dumbledore et attrapant une bouteille de sa main valide pendant que Snape conjurait deux verres à boisson. Ils ne buvaient que rarement, l'un comme l'autre, mais ce soir semblait être une occasion pouvant justifier la recherche d'une légère ivresse. It was a murder but not a crime. Il ne lui faudrait pas hésiter, pas une seconde, ne pas laisser à Bellatrix et aux autres le moindre doute quant au choix de son camp. Severus se malaxait les tempes alors que l'heure approchait de commettre son plus grand crime depuis la mort de Lily. Assis derrière son bureau il soupesait les ressorts du plan, Dumbledore était parti avec Potter à la chasse à l'horcruxe, Draco en profitait pour faire pénétrer dans Poudlard les Mangemorts, tout ça se goupillait plutôt bien, le seul défaut dans ce plan restait l'inconnue. Le fils de Lucius aurait-il ou non la force d'achever Dumbledore ? La totalité des plans fomentés par le Directeur et l'ancien Maître des Potions reposait sur l'incapacité à tuer de l'héritier Malfoy, ils pariaient sur la faiblesse d'un adolescent aux abois, une incertitude qui pouvait à tout moment se retourner contre eux et causer l'échec du plan tout entier. Et puis il y avait Potter, que Severus avait promis de protéger et d'aider de toutes les manières possibles et en travaillant de l'intérieur. Le fils de Lily n'était pas connu pour ses capacités de réflexion mais plutôt pour la spontanéité toute paternelle avec laquelle il fonçait tête la première dans les ennuis. Snape dût se résoudre à l'idée qu'une dernière fois il devrait faire confiance à celui qu'il appelait maintenant son ami et son allié le plus proche. Il devait croire que Dumbledore aurait réussi à mettre Harry hors de danger, certes, mais surtout hors d'état de nuire, parce que si ce n'était pas le cas le jeune homme ferait à coup sûr échouer toutes les prédictions et tout ce pourquoi Albus et Severus avaient travaillé pendant un an. Le plus dur ne serait pas de tuer, ce ne serait pas même de vivre avec les conséquences de cet acte. Non, le plus dur serait de maintenir sa couverture lorsqu'il serait confronté à Potter et à l'inévitable déferlante de sa haine, mais surtout le protéger malgré lui et la scène qu'il causerait de façon certaine. « J'espère que tout ça n'est pas vain. Je sais que tu aurais compris Lily, que tu aurais émis des objections, mais qu'au fond tu aurais trouvé que c'était un bon plan et puis... je le fais pour ton fils. » soupira-t-il épuisé en caressant une photographie prise lors de leur quatrième année dans laquelle il pouvait voir Lily tourner les pages d'un livre regardant dans sa direction de ses grands yeux verts, sourire, repousser une mèche fauve derrière son oreille et reprendre sa lecture. Une considération frappa Severus dans sa chaise, il n'avait jamais été aussi seul. « Incendio. » murmura-t-il la gorge serrée en voyant l'image se consumer à l'intérieur du cadre. Il venait de supprimer l'une des dernières possessions qui lui tenaient vraiment à cœur, par simple crainte qu'un de ses alliés officiels ne tombe dessus. Reprenant ses esprits, éclaircissant sa gorge, Severus se leva. L'attaque n'allait pas tarder à débuter et c'est sous prétexte de faire une ronde que le Directeur de Serpentard sortit de son bureau, baguette au poing et le visage plus inexpressif que jamais. Ce soir il était un Mangemort, uniquement un Mangemort, il ne pouvait pas se permettre de laisser planer une once de doute. Alors il attaquerait ceux pour qui il se battait réellement, sans aucun état d'âme apparent. Ça le rendait malade de jouer la comédie de cette façon quand il aurait pu être d'une aide précieuse à l'Ordre, mais Severus avait toujours pris ses directives de Dumbledore et il avait promis de remplir sa mission quoiqu'il en coûtât. À cet instant il espérait simplement que les membres de l'Ordre ne croiseraient pas son chemin, et que Guenièvre ne sortirait pas de son dortoir. Il n'avait pas besoin de se préoccuper d'elle aussi. Sans qu'il ne s'en rende compte l'agitation dans les couloirs se fit de plus en plus grande et bientôt des sortilèges commencèrent à voler dans tous les sens. Au coin d'un couloir il croisa une Bellatrix Lestrange complètement hystérique, comme à son habitude, en pleine forme et semblant se délecter de la situation. « Bellatrix, la tour. Maintenant ! » ordonna-t-il sa voix marquée par une certitude que même la Lestrange n'eut pas l'intention de défier. « Où sont Fenrir et les Carrow ? » demanda-t-elle en le suivant alors qu'il venait d'infliger un maléfice cuisant à un élève qui s'apprêtait à leur barrer la route bien que l'expression d'horreur sur son visage en voyant le Professeur de Défense Contre les Forces du Mal marcher côte à côte avec une Mangemorte reconnue l'avait comme stupéfixé. « Déjà là-haut. Il faut se dépêcher si on ne veut pas trouver Dumbledore assis sur une pile de Mangemorts enchantés. » lâcha-t-il plein de dédain, ce à quoi Bellatrix acquiesça sans se rendre compte, trop prise dans le moment qu'elle était, que le mépris dans la voix de Snape était dirigé vers les serviteurs du Seigneur des Ténèbres. Le trajet fut plus long qu'il n'aurait dû l'être, chaque seconde rapprochant Snape de l'échec du plan de Dumbledore. Avant qu'ils n'entrent dans la tour d'astronomie, la quadragénaire décérébrée attrapa son bras, appuyant sans y penser sur la Marque des Ténèbres. « N'oublie pas Severus, le serment inv... » commença-t-elle sans pouvoir finir sa phrase parce qu'il l'avait interrompue. « Concentre-toi sur ce que tu as à faire Bella. Je ne compte pas faillir à la parole que j'ai donné à Narcissa. » cracha-t-il froidement avant d'entrer dans la tour. Il n'en sortirait pas les mains propres, du moins il l'espérait. Le cas contraire signifierait que Draco avait dépassé leurs espérances et qu'il avait par là même fait échouer le plan. Quel ne fut pas le soulagement de Severus lorsqu'il découvrit un Draco paralysé par la réalité de ce qu'il s'apprêtait à faire. « Nous avons un problème Snape. Ce garçon ne semble pas capable de... » expliqua Amycus Carrow, visiblement contrarié par l'interruption causée par la voix faiblarde d'un Dumbledore désarmé. « Severus... » Le son le fit frissonner. Ce n'était plus Dumbledore, ce n'était même plus un homme, il voyait sur son visage les ravages que la chasse à l'horcruxe à laquelle il s'était livré avait causés. Un instant les deux amis se jugèrent du regard avant que Dumbledore ne reprenne. « Severus... s'il vous plait... » Une supplication qui se concluait par un souffle d'agonie qui serait le dernier que prendrait le plus grand sorcier de tous les temps. Poussant Draco, c'est le visage contracté par une peine indicible et de toute façon inexprimable, mélange de douleur profonde, de dégoût et de haine, que Severus pointa sa baguette de façon déterminée vers Dumbledore. « Avada Kedavra ! » siffla-t-il avec force, ôtant la vie dans un vif flash vert à son dernier allié. La suite des événements fut prise dans une espèce de brume. Son esprit ayant perdu une partie de son contact avec la réalité alors que l'expression soulagée, presque satisfaite, d'Albus se figeait en une image tandis que son corps tombait de la tour. Une pensée émue frappa Severus. Il n'assisterait pas aux funérailles, comme il n'avait pas assisté à celles de Lily. C'était un schéma. Chaque fois qu'une personne dont il était proche mourrait, cela s'avérait être, directement ou non, de sa main et il ne pouvait rien faire pour changer cet état de fait. I'm a survivor I'm gonna make it I will survive keep on survivin'. D'un mouvement de baguette il sentit le verre devenir duveteux contre sa peau le laissant passer comme s'il n'était pas plus solide que de l'eau avait d'exploser une fois que ses pieds eurent franchi le cadre de la fenêtre, la chute fut rapide, salvatrice, presque agréable. Elle ne dura qu'une poignée de secondes avant que son corps ne s'enrobe d'un nuage noir et ne fende l'air en parallèle au sol. Son ouïe extrêmement fine à cause du danger et de l'éveil des sens que causait le surplus d'adrénaline dans son organisme lui permit d'entendre la voix de Minerva McGonagall hurler depuis la salle de classe dont il s'était jeté. « Lâche ! LÂCHE ! » s'égosillait-elle enragée par la couardise dont Snape avait fait preuve. Une fuite qui n'était pas nécessaire, il aurait pu la tuer, il aurait dû la tuer aux yeux de son Maître, mais seul contre l'ensemble des élèves et du corps enseignant même lui n'aurait rien pu faire. L'air glissait autour de son corps comme s'il avait été sur un balai mais sans qu'il n'ait besoin d'autre chose que de sa baguette pour se diriger. Cette échappée belle n'aurait pas été possible sans les enseignements du Seigneur des Ténèbres et sans les encouragements d'Albus Dumbledore à toujours se rapprocher du mage noir et de le pousser à lui confier ses secrets. Atterrissant comme on se matérialise après un transplanage, en plus silencieux cependant, auprès des Mangemorts qui attendaient à l'orée de la forêt interdite, il ne put que se désoler de voir que, sans surprise, Bellatrix avait pris les commandes, véhémente et irrationnelle qu'elle était. « On doit agir vite pour les mâter ! » piaillait-elle d'une voix surexcitée à l'idée de tuer du Sang-de-Bourbe et du traitre à son sang. Elle lui faisait dos s'agitant sans cesse comme pour galvaniser les foules alors qu'elle ne semait qu'un peu plus de désordre dans son sillage. « Snape ? » demanda un Fenrir Greyback abasourdi à la fois par le mode d'apparition peu usuel de Severus que par sa présence sur les lieux. Lui qui devait être à l'intérieur pour leur faciliter l'entrée dans le château. « Quoi Snape ? Il est déjà sur pl... SNAPE ? » aboya une Bellatrix en grande forme avant de remarquer la présence, forcément intrusive, du seul serviteur que le Maître semblait lui préférer. Elle vira au rouge, ou du moins à ce qui s'en rapprochait le plus, sa peau n'ayant jamais vraiment retrouvé une couleur normale après son séjour -trop court au goût de Severus- à Azkaban. « Ils ont capturé Amycus et Alecto. » se contenta-t-il de dire, révélant la seule information qui lui semblait nécessaire à ce moment-là. À savoir qu'il n'était plus dans le château et que les deux autres Mangemorts qui l'accompagnaient n'étaient plus en état de les aider. Ne voyant pas l'intérêt de perdre du temps à raconter les petits tours de passe passe de McGonagall et Flitwick pour le faire prisonnier ou lui ôter la vie sans autre forme de procès. « Et pas toi ? » nota une Bellatrix dont la voix mutine laissait entendre qu'il avait encore une fois échappé au danger de façon miraculeuse et louche. Elle était peut-être la seule à se méfier de lui, à raison certes, mais cette fois encore il avait à la fois l'alibi et les arguments parfaits pour lui clouer le bec et qu'elle se mette elle-même en position de se faire moucher le satisfaisait bien trop pour qu'il se prive de cette occasion pour la remettre à sa place. « J'ai un peu plus de tours dans mon sac que tu ne veux l'admettre Bellatrix. » nargua-t-il visiblement amusé par la situation ce qui eut pour conséquence prévisible de mettre la Mangemorte encore plus sur la défensive. Tous pouvaient voir dans ses yeux la réflexion s'opérer rapidement, elle mettait bout à bout toutes les pièces à conviction pouvant incriminer Severus, pouvant prouver qu'il n'avait pas mobilisé toutes les ressources possibles pour le succès de leur mission. « Quel genre de tours ? Et comment as-tu transplané depuis Poudlard ? » Ils sourirent tous les deux. Elle parce qu'elle pensait l'avoir coincé, lui parce que le piège ridiculement repérable qu'il avait tendu à Bellatrix se refermait sur elle, trop enthousiaste qu'elle était à le voir tomber, lui qui n'était pas un Sang-Pur et qui n'avait pas purgé de peine à Azkaban. « Je n'ai pas transplané. J'ai volé. Le Maître m'a transmis un peu de ses connaissances. » La beauté de l'évanescence d'un sourire frapperait toujours Snape. Cette transition entre un visage heureux et un visage déconfit était à ses yeux une des plus intéressantes transformations qu'un être humain pouvait exprimer. Le regard de Bellatrix, entre le choc et l'indignation était la cerise sur la patacitrouille. « Le Maître t'a... » bégaya-t-elle incrédule face à une telle révélation. Severus savait ce qui se passait dans la tête de la quadragénaire. Lui ? Un vulgaire sang-mêlé ? Privilégié par le Maître plutôt qu'elle sa plus fidèle suivante ? C'était tout simplement un cauchemar. « Oh. Je vois, tu n'as toujours pas compris en qui le Seigneur des Ténèbres a réellement confiance. » persiffla le Maître des Potions laissant les sous-entendus irriter l'égo démesuré de la Lestrange qui faisait presque des bonds à présent devant les regards effarés, quoique partiellement admiratifs, qu'avait provoqué la nouvelle de la toute récente capacité développée par Snape. « IL A CONFIANCE EN MOI ! » s'époumona une Bellatrix au bord de la crise d'apoplexie, tentant visiblement de faire le tri dans les informations et de retrouver une consistance plus digne du rang qu'elle occupait. Car aussi déplaisante qu'elle parût à Severus, il devait reconnaître qu'elle était talentueuse et que le Seigneur des Ténèbres la tenait en assez haute estime, ce qui avait rapidement convaincu Snape de ne pas tenter de la faire tomber. Une leçon qui avait cependant échappé à l'esprit perdu dans les boucles poivre et sel de la femme de Rabastan. « Et pourtant, ce n'est pas à toi qu'il enseigne sa magie. Fenrir, tu attaqueras par les serres avec un groupe de traqueurs, Rookwood et Yaxley allez avec l.. » nota-t-il avant de délivrer les ordres les plus efficients pour que la mission soit un succès. Il n'était pas encore l'heure de saboter le Maître des Ténèbres, pas tant qu'il restait au fils de Lily des horcruxes à détruire. Pour l'instant il devait tenir position et participer à l'effort de guerre. « Qu'est-ce qui te fait croire que nous allons suivre tes ordres ? » grinça la Mangemorte de plus en plus incohérente. Si elle avait eu les idées claires, elle aurait compris pourquoi l'actuel Directeur de Poudlard était celui à qui faire confiance quand il s'agissait d'attaquer le château était une bonne idée. Mais trop perdue dans sa folie et dans son égo blessé elle n'était plus sensible à la moindre rationalité. « Bella... Tu peux faire ce que tu veux, m'écouter ou n'en faire qu'à ta tête. Mais, réfléchis à ça. Combien de déceptions le Maître va-t-il encore tolérer de la part de ta famille ? Entre Lucius et Draco dont j'ai dû faire le travail, il ne risque pas d'applaudir si dans ton entêtement tu fais échouer ses plans pour Poudlard. » L'affrontement n'était plus propre, il était mesquin et les reproches commençaient à perdre le ton politiquement correct que Snape et Bellatrix maintenaient devant le Seigneur des Ténèbres. Au contraire il y avait fort à parier qu'elle, comme lui, attendait ce moment depuis longtemps, que si elle avait pu, elle aurait dégainé sa baguette et aurait provoqué Snape en duel. Pas qu'elle ait eu une chance de gagner, mais elle aurait tout de même essayé de le tuer. « JE NE L'AI JAMAIS DÉÇU ! » La forêt interdite semblait animée d'une vie lorsque Bellatrix y mettait les pieds. C'était exactement comme si elle appartenait à la forêt, bête féroce et déshumanisée qui ne faisait plus réellement partie de la société civilisée depuis bien longtemps. « Comment crois-tu que le Maître a réagi quand je lui ai expliqué que tu m'avais fait réaliser un Serment Inviolable pour t'assurer que la mission de Draco ne serait pas un lamentable échec ? Il n'était pas satisfait. Comment crois-tu qu'il a pris le fait que tu mettes la vie d'un de ses plus fidèles conseillers en danger parce que tu n'avais pas confiance en son jugement ? » La révélation de cette délation eut l'effet escompté. La Mangemorte après avoir émit un gémissement distinctif se renfrogna et sembla retrouver un certain calme, quoiqu'on pût objecter qu'elle n'était jamais calme et que ce qui passait pour tel n'était que son esprit qui s'égarait dans les tortures futures qu'elle exercerait sur des innocents. « Je... je n'ai jamais dit ça ! » se défendit-elle sans rencontrer de réponse de la part de Severus qui préféra reprendre l'exposition de leur plan d'attaque. « Bella, tu prendras l'entrée principale avec Rabastan, Selwyn, Jugson et Mulciber. Prenez autant de renforts que vous voulez. Attention au géant. » S'il s'était attendu à ce que la Lestrange la ramenât une fois de plus, il n'avait pas envisagé que ce ne soit pas en rapport avec le fait qu'il lui donnât un ordre mais bien qu'il ne s'impliquât pas dans l'attaque. « Et toi ? Laisse-moi deviner tu ne viens pas c'est ça ? » cracha la vipère satisfaite d'avoir enfin exposé au grand jour le lâche qu'elle le soupçonnait d'être. Secouant la tête, à la fois perplexe face à tant de naïveté et amusé par le manque de subtilité de Bellatrix, Severus planta son regard dans les yeux fous de sa collaboratrice. « Tu sais que je préfère agir seul en passant par l'arrière du château, tu n'es pas très discrète et ma mission nécessite que personne ne me repère. » expliqua-t-il mystique, laissant planer le silence une seconde, n'ayant aucun doute quant à la réponse de Bella dont la curiosité causerait la perte. Elle avait tendance à se mêler de ce qui ne la regardait pas et si pour l'heure Snape s'en servait, il savait qu'un jour il devrait lui donner une leçon pour que lui passe l'envie de fouiner dans sa vie privée. « Et peut-on savoir quelle est cette mission ? » minauda une Bellatrix impatiente. « Je dois empêcher Potter et ses petits copains de mettre la main sur un objet que le Maître ne veut pas voir détenu par ses adversaires. Si tu veux plus de détails je te conseille de les demander directement au Maître, et de lui prouver une fois de plus que tu n'as aucune estime pour la façon dont il gère les choses. » répondit-il du tac au tac, la mouchant une dernière fois. Rejoignant Rabastan, Bellatrix continua un instant de marmonner dans ses boucles sans exprimer le désir de communiquer à Snape le contenu de ces mots probablement très antipathiques. N'en ayant cure, Severus se tourna vers les Mangemorts et leurs alliés venus se battre au nom de leur Maître à tous. « Maintenant allons-y, le Seigneur des Ténèbres compte sur nous pour mettre Poudlard à genoux. » les enjoint-t-il regardant avec une appréhension grandissante les groupes se séparer autour du château qu'Albus Dumbledore avait participé à rendre le lieu le plus sûr des endroits. Ce soir mourrait une partie de son héritage, le reste duquel était réparti entre les mains de Granger, Potter, Weasley et les siennes. Les sortilèges de ses alliés de fortune se heurtaient à la barrière fragile qu'avait dû mettre en place Filius et, alors qu'il était seul dans la forêt, Severus sourit. Fier de voir que le combat de Dumbledore continuait malgré sa mort, et puis la barrière tomba, c'était son signal, il n'avait pas de temps à perdre, le plus vite il pénétrait dans la Salle sur Demande, le plus vite il ressortirait de Poudlard et le moins il aurait à s'impliquer dans la bataille. Dans une espèce de flou brumeux de la couleur de sa robe de sorcier il s'envola à toute vitesse et bientôt il atterrit à quelques couloirs du but. C'était sans compter sur la présence d'un duo de sorcières que Severus parvint à identifier comme étant Fleur Delacour-Weasley et Susan Bones. L'échange de politesses n'allait pas durer longtemps. « Severrus rrendez-vous ! » tenta la française sans grande conviction brandissant sa baguette alors que Snape la regardait avec un certain dédain. « Impedimenta ! » lâcha une Susan Bones déterminée et franchement surprenante. La gamine n'avait jamais semblé être ni très compétente, ni très vive d'esprit et pourtant son sortilège était d'une puissante correcte et d'une précision dans la visée tout à fait qualitative. « Ne soyez-pas ridicule Miss Bones... » ironisa Severus qui d'un mouvement de baguette lança un sortilège de son invention sur la Poufsouffle qui s'effondra immédiatement les yeux révulsés dans leur orbite vaguement secouée de spasmes, comme victime d'un empoisonnement. La Championne de Beauxbâtons quant à elle, montrant encore une fois qu'elle n'avait que faire des gens qui l'entouraient, lâcha sur lui un sortilège similaire à celui que Minerva avait utilisé, révélant enfin les qualités qui lui avaient permise de se faire élire par la Coupe de Feu. Les flammes des torches du couloirs attaquaient un Snape qui les transforma sans grande difficulté en un nuage fin qui s'évapora. « Confringo. » cracha-t-il faisant exploser un morceau de mur qui força son adversaire à se protéger des débris ce qui lui laissa le temps de la stupefixer. En passant à côté de Bones il ôta le maléfice qui lui faisait perdre conscience puis pénétra dans la Salle sur Demande où il localisa l'horcruxe qui reposait exactement où les informations du Seigneur des Ténèbres l'avaient indiqué. Il était censé le dissimuler et le protéger, mais ce n'était pas son intention. Il ne pouvait pas aider Potter directement, mais il pouvait le guider jusqu'à l'horcruxe s'il parvenait jusqu'à la conclusion qu'il fallait se diriger vers la Salle sur Demande. Utilisant un sortilège de préservation de la magie, de ceux qui animait les flammes d'un feu de Sempremais, il invoqua un patronus à la simple pensée de Lily. La petite biche qui s'échappa de sa baguette s'attacha un instant au diadème avant de courir dans la pièce. Il ne pouvait pas faire mieux, Potter devrait faire le reste. Hey Severus Snape, you wanna go thrift shopping ? Impassible, se tenant dans un coin de la salle d'enchères aménagée à la vente de rebuts, Severus patientait, presque trop calme. Les Mangemorts s'arrachaient des gens comme du bétail et il n'était là que pour faire bonne figure, il ne souhaitait tout simplement pas prendre part à ce déballage ignoble de mauvais goût. Il venait en partie pour surveiller Guenièvre et lui glisser un mot de temps en temps pour prendre de ses nouvelles, se pliant au théâtre du Mangemort insatisfait par les lots qu'on lui proposait à la vente. Il avait failli enchérir sur Ginevra Weasley, mais s'était finalement ravisé quand Pansy Parkinson avait commencé à s'emballer et à déverser des fontaines de gallions pour pouvoir assouvir une quelconque humiliation à la rousse. Le prochain lot allait être annoncé et Snape s'apprêtait à partir, encore une fois la mine déçue de ne voir aucun article satisfaisant ses exigences draconiennes. Mais ça c'était avant que la voix calme de Guenièvre ne présente le dernoer rebut de la soirée. « Lot suivant. June Winchester. » Relevant la tête avec une vivacité maîtrisée, histoire de ne pas paraître trop intéressé au risque d'attirer l'attention, Severus jeta un œil sur la jeune femme qui venait d'être amenée, sinon traînée, sur l'estrade. Elle avait perdu du poids, son visage d'ordinaire plein était presque famélique et son teint portait les marques qu'un séjour à Azkaban pouvait laisser sur un faciès. Il eut pitié d'elle. « Mademoiselle Winchester, vingt-sept ans, née de parents moldus, ancienne Gryffondor, ancienne Auror, souffrant d'une insensibilité congénitale à la douleur et ayant été mordue par un loup-garou. Mise à prix dix gallions. » reprit Guenièvre détaillant la fiche technique de la marchandise pour faire grimper l'intérêt des potentiels acheteurs. C'était assez étrange de voir ses hommes, pour la plupart des quadragénaires sur le tard, regarder avec envie ce morceau de femme légèrement desséché et dont la vie semblait avoir été retirée de son enveloppe tant elle était faible. «Onze à ma droite. » annonça la commissaire-priseur rapidement alors qu'un homme levait la main pour signifier son désir d'acquérir l'esclave. Severus ne fut pas surpris, Rookwood avait déjà tenté de mettre la main sur plusieurs rebuts qu'il jugeait capables de se battre convenablement dans les affrontements entre leurs achats qu'organisaient les Mangemorts pour leur bon plaisir. Las, Snape regardait la scène se dérouler comme on regarde un mauvais film, désespéré de voir qu'ils avaient atteint les limites du comportement humain et les avaient fièrement franchies devenant des monstres sans aucun état d'âme. «Douze. » articula Guenièvre alors qu'un autre Mangemort manifestait son envie de mettre la main sur la née moldue. Nott. Une surprise lui qui s'était tenu tranquille jusque là. Les secondes passaient lentement et le mouvement discret de Severus pour se rapprocher des deux acolytes ne fut pas remarqué par grand monde. La conversation qui se déroulait entre eux était presque plus intéressante que l'enchère en elle-même. « Je vais la dresser comme il faut cette petite elle va le sentir passer. » s'amusa un Augustus qui ne pouvait être plus à côté de la plaque. Des siècles de consanguinité et un séjour de plusieurs années à Azkaban n'avaient probablement pas aidé son esprit apparemment incapable de former une pensée cohérente. Elle ne le sentirait pas passer, c'était tout l'intérêt d'acheter une rebut insensible à la douleur. « Pas si je puis l'acheter à ta place. » souligna Nott avec dans la voix un ton défiant. Nott était plus riche que Rookwood, mais il était aussi plus proche de son or. C'était une des raisons pour lesquelles il n'avait pas encore de rebut personnel, dès que la somme à verser devenait un peu extravagante il faisait machine arrière. Entre un fou sadique et un sadique radin, la marraine de Ted Lupin et amie proche des Remus et Nymphadora était bonne pour un séjour en enfer. « Treize. Quatorze. Quinze. » récita Guenièvre alors que les hommes levaient la main à tour de rôle faisant sans cesse augmenter la mise à prix. Sur leur visage se lisait une excitation malsaine à laquelle Severus ne pouvait pas accorder de compassion. La somme était dérisoire pour Snape qui accordait une valeur intrinsèque à l'humanité de la jeune femme. Il savait qu'il devait la tirer de là, parce que dans le cas contraire elle serait morte dans la semaine, le mois tout au plus, mais il devait soigner son entrée. « Je la veux et je l'aurai. Je vais la regarder se faire dégommer dans tous les sens sans broncher dans l'arène et je vais rembourser mon investissement en pariant sur elle durant les combats de rebuts. » lâcha Rookwood, confirmant par là même les doutes de Severus, cet homme n'était pas seulement fou, il était un salaud, près à tout pour rentabiliser un investissement avant de racheter un autre rebut pour le plaisir de le voir saigner dans l'arène... C'était à vomir. « Cause toujours Augustus, elle sera à moi. » ricana Nott dont Snape se demandait ce qu'il ferait d'un rebut, il ne gaspillerait pas son argent pour la foutre dans l'arène immédiatement, mais il n'avait pas non plus besoin d'un esclave de plus. Tout ça n'était pas très logique et de ce fait devenait particulièrement inquiétant. « Dans tes rêves Nott. » commenta Rookwood en menaçant du regard son camarade mais néanmoins adversaire du moment alors que celui-ci relevait la main pour surenchérir. « Seize. Dix-sept. Dix-huit. » le ballet auquel se livraient les deux adultes avait quelque chose de comique en cela qu'ils donnaient l'impression de se battre pour un jouet qu'un veut conserver dans une armoire et que l'autre n'a pour but que de le casser. L'ambiance devenait un peu trop enthousiaste et le combat que se livraient les deux Mangemorts ne faisait qu'amplifier l'intérêt de tous les autres pour l'enchère. C'est alors que sa voix grave et sifflante se fit entendre, ramenant dans la pièce un calme presque cérémoniel. « Cinquante gallions. » avait-il dit sobrement. Sautant plusieurs tours d'enchères inutiles pour faire comprendre aux deux autres qu'il n'était pas là pour plaisanter et faire mumuse avec eux. « Snape ? Reste en dehors de ça veux-tu. » lâcha horrifié par la somme qu'était prêt à verser un Nott indigné par cette intrusion dans leur petite joute. Pour être tout à fait honnête, le Maître des Potions pensait avoir gagné l'enchère en passant le cap des trois chiffres, c'était sans compter sur l'incapacité congénitale de Rookwood à reconnaître une cause perdue. « Cinquante-cinq gallions. » proclama-t-il fier comme un dragon de donner du fil à retordre à Snape qu'il ne devait soupçonner que de vouloir faire monter les enchères. Il ne pouvait se tromper plus. « Cent. » marmonna Snape, l'assistance commençant à s'agiter autour d'eux alors qu'ils venaient d'atteindre une somme conséquente, quoique dérisoire en comparaison avec celle que la Parkinson avait versé pour la Weasley. « Cent gallions pour ça ? Vous êtes complètement inconscients. » éructa Nott au bord de la crise d'angoisse. L'argent ne lui manquait pas mais Severus avait visé juste, c'était beaucoup plus qu'il n'était prêt à mettre pour un rebut à moitié mort. Ce qye Severus pouvait tout à fait comprendre, lui qui s'était promis de ne jamais réduire un autre sorcier en esclavage et qui s'y était tenu jusqu'alors. Mais le souvenir du couple que formaient Lupin et Tonks, de leur fils qui grandirait sans parents, le forçait à revenir sur cette promesse. Tout ça pour une Winchester qui ne lui serait jamais reconnaissante. On pouvait parfois en douter, mais il avait le sens du sacrifice. « Cent dix gallions. » s'entêta Rookwood commençant à taper sur le système de Snape qui n'avait pas envie de se donner en spectacle plus longtemps. « Laisse tomber Auguste, tu ne gagneras pas cette enchère. Cent vingt. » L'enchère ne se déroulait pas du tout comme prévu. Snape se retrouvait obligé de se battre alors qu'il pensait vraiment que la folie de Rookwood avait tout de même une limite. Celle de son portefeuille. « C'est ce qu'on va voir. » lâcha le Mangemort haineux, plus en colère qu'il ne l'avait été lorsque Nott avait manifesté lui aussi son souhait de devenir le propriétaire de June. « Cent cinquante gallions. » répondit un Severus déterminé à mettre fin à l'enchère par ce mouvement explicitant clairement qu'il n'avait pas toute la journée et qu'il pouvait continuer de faire grimper les prix sans s'inquiéter. Un message que ne reçut pas son adversaire... « Tu surenchéris sur toi-même maintenant Snape ? Cent soixante. » levant les yeux au ciel, Snape comprit qu'il était peut-être tombé lui-même dans le piège qu'il avait tendu à Nott et qu'Augustus n'avait pour but que de lui faire dépenser le plus d'or possible. C'était un pari risqué de la part de Rookwood qui ne roulait pas sur les gallions mais qui marchait parce que le Directeur de Poudlard avait besoin de gagner et qu'il était prêt à se ruiner pour ça. « Je peux jouer à ce petit jeu toute la journée Augustus, dois-je te rappeler que j'ai les fonds de Poudlard pour soutenir cet achat et que tu n'as aucune chance ? Deux cents. » Un murmure appréciatif emplit la pièce, la somme était coquette quoique certains rebuts étaient partis pour bien plus, elle n'en demeurait pas moins conséquente pour une sang-de-bourbe. « DEUX CENT CINQ. » cria le fou, rappelant vaguement à Snape la façon d'agir de Bellatrix dans son impatience mêlée à de la pure hystérie. Il allait l'achever maintenant. Une bonne fois pour toute. « As-tu seulement une telle somme ? Ou devrais-je te laisser gagner et te faire humilier lorsque tout le monde s'apercevra que tu n'as pas de quoi payer ? Deux cent cinquante. » Dans les yeux de Rookwood il décela l'affront et la colère. Il sut immédiatement qu'il avait gagné et qu'il venait de dépenser une petite fortune pour sauver la vie d'une jeune femme qu'il n'avait jamais vraiment connu et qui devenait avec ça, sa responsabilité. Un souci de plus duquel il s'encombrait volontairement par allégeance à des morts qui n'en auraient pas fait de même pour lui. « Maudit sois-tu Severus ! » gronda le défait en tournant les talons rageur. D'un signe de tête Snape intima à sa protégée de mettre fin rapidement à l'enchère. Il ne voulait pas rester plus longtemps que nécessaire et il avait soudainement une envie de vomir assez prononcée. « Deux cent cinquante une fois, deux fois, trois fois. Adjugé pour deux cent cinquante gallions à Monsieur Severus Snape. Le lot sera livré chez vous d'ici la fin de la vente. » Le coup de marteau frappa le bois et on amena June à l'écart de l'estrade, sans un mot à Guenièvre, le Maître des Potions transplana.
Dernière édition par Severus Snape le Ven 6 Fév 2015 - 1:02, édité 15 fois |
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| Here comes the hurricane The life and lies of Severus Snape : Chapters Eleven to Fifteen
I just can't get you out of my head. Défaillant une fois le pas de la porte passé ce ne fut qu'en s'appuyant sur un meuble que Severus parvint à éviter la chute. Son crâne vrillait étrangement, d'une façon bien particulière qui n'avait rien de commun avec aucune autre forme de trouble cérébral qu'il eut expérimenté. Sa main fouilla dans sa poche alors qu'il restait affalé contre le mobilier et d'un geste ferme il fit venir à lui une potion qu'il avala à grande goulée. L'effet fut immédiat et il réussit à se redresser et se traîner jusqu'à la chaise du bureau. Se laissant tomber sans grâce dans le confort moelleux du siège de Directeur il posa sa tête contre la surface froide du bois d'aubépine qui composait son plan de travail. Les yeux clos, le visage perlé d'une sueur froide, il reprenait son souffle. Le dernier interrogatoire avait été particulièrement douloureux et malgré l'esprit vide qu'il avait présenté au Maître, les défenses qu'il avait depuis longtemps érigées dans sa psyché avaient combattu l'intrusion avec férocité. Un esprit souillé par la présence d'une autre conscience pouvait déjà éprouver des difficultés à se remettre mais lorsqu'on était comme lui un expert en occlumancie soumis à la fouille minutieuse du Seigneur des Ténèbres, le viol de ses pensées était d'autant plus douloureux que l'esprit combattait ardemment l'intrusion. Le mage noir ne faisait pas de quartier et ça même avec les cerveaux de ses serviteurs. Si Severus n'avait pas encore sombré dans la folie c'était uniquement grâce à ses talents d'occlumancie, les conseils de Dumbledore et ses propres moyens de défense. « Accio pensine. » souffla-t-il alors que l'objet contenant la plupart des souvenirs de Dumbledore et des siens volait en sa direction à une vitesse maîtrisée. Appuyant sa baguette contre sa tempe Severus en décrocha un filin argenté, couleur patronus, qu'il vint déposer dans la vasque. A la surface s'afficha la scène qu'il venait de confier à l'objet magique et une grimace traversa son visage alors qu'il assistait à sa torture à nouveau. Les Mangemorts venaient de quitter la table, Bellatrix furibonde que Snape n'ait droit à un entretien en tête à tête avec le Seigneur des Ténèbres mais ne pipant mot, ayant retenu la leçon que lui avait inculqué le nouveau Directeur de Poudlard quant à sa façon de défier le Magister. « Severus, à ton tour. » siffla le Lord en invitant ledit Severus à s'asseoir de nouveau à côté de lui, place qui lui était de toute façon réservé en tant que bras droit. Le visage impassible, caché derrière un masque de froideur implacable, Snape s'assit regardant dans les yeux, chose que peu osaient faire, celui à qui il avait jadis juré allégeance. « Maître ? » interrogea-t-il avec toute la déférence qu'il fallait. Assez pour apaiser le Seigneur des Ténèbres, pas trop pour ne pas l'irriter. Severus savait déjà à quoi il allait avoir droit, ils y avaient tous droit assez régulièrement une fois qu'ils étaient en possession d'informations importantes, ce qui faisait de la place de Snape un poste enviable et pourtant assez peu désiré. « J'ai besoin de vérifier de mes propres yeux l'avancée des Expérimages. » Ce que craignait le Directeur de Poudlard se confirmait et il allait avoir droit à une autre session de torture, espérant éviter ça à tout prix, parce qu'il en sortait chaque fois éreinté et parce que c'était prodigieusement déplaisant et dangereux, Snape tenta une diversion. « Voulez-vous que je les prévienne de votre arrivée ? » Le sourire reptilien du Seigneur des Ténèbres l'avertit qu'il n'avait pas mordu à l'hameçon, ce qui ne surprit pas Severus mais qui le déçut un peu. S'il pouvait éviter de se faire disséquer l'esprit, il était ravi de le faire, ce soir n'était pas un de ses soirs de chance. Peut-être aurait-il dû boire une gorgée de Felix Felicis avant de venir pour augmenter ses chances de s'en tirer sans un énième mal de crâne. « Mon arrivée ? Voyons Severus, ne sois pas si naïf. Lord Voldemort ne se déplace pas pour constater les progrès réalisés. » ricana l'homme serpent le regard profondément amusé par ce qui paraissait être une question sincère de son plus fidèle serviteur. L'appréhension était presque pire que la sensation en elle-même. Il était tellement contre nature d'ouvrir son esprit à un être comme le Seigneur des Ténèbres que malgré toute la bonne volonté du monde la psyché de Severus ne pouvait se résoudre à le laisser tout saccager dans l'enceinte crânienne. « Bien entendu Maître. » approuva Severus après une seconde, sachant que la précipitation aurait été mal perçue et que l'attente trop longue aurait fini par mettre le mage noir dans un état colérique, ce qui lui aurait donné envie de chercher plus profondément et plus violemment l'esprit déjà assez torturé de Snape. « Laisse-moi entrer dans ton esprit Severus. » ordonna-t-il comme si c'était une chose aisée. Le Prince aurait voulu lui rappeler d'à quel point il avait détesté découvrir qu'Harry Potter avait une fenêtre dans son esprit et à quel point il était inapproprié pour lui de faire subir ça à son bras droit, mais à la place il ferma les yeux et inclina la tête. « Oui Maître. » La scène s'arrêtait là, le reste n'était pas visible puisque c'était produit dans la tête du terrible sorcier. Essuyant une goutte de sang qui perlait au bout de son nez, résultat désagréable des tortures psychologiques qu'il avait subi une heure plus tôt, Severus se tourna vers le mur où reposait un cadre vide. Maudits Potter, Granger et Weasley. Maudit Dumbledore pour avoir accepté qu'ils quittent le château avec son tableau. C'était dans l'intérêt de la mission de Snape de les laisser pénétrer son bureau et y prendre ce dont ils avaient besoin, alors il avait fait en sorte de ne pas être présent... La découverte de l'emplacement du cadre, contenant le portrait de l'ancien mentor de Severus, vide avait été une très désagréable surprise. Depuis il travaillait à la reconstruction d'un cadre dans lequel Dumbledore serait chez lui, travail de longue haleine mais qui finirait par payer. Après tout il avait été choisi par Albus pour défaire le Seigneur des Ténèbres de l'intérieur pendant que Potter et sa bande de bras cassés sillonnaient le monde à la recherche des horcruxes, ça voulait bien dire quelque chose. Dumbledore voulait que les deux parties du plan réussissent et pour ça il se doutait qu'ils auraient tous besoin de son aide à un moment où à un autre. When your legs don't work like they used to before and I can't sweep you out of your feet. Le quartier général rappelait sans trop de difficultés les cachots de Poudlard, une ambiance froide, un manque cruel de lumière naturelle et des gens pas très bien intentionnés qui rôdaient dans les couloirs. La réunion avait été houleuse, les Mangemorts avaient dû subir en silence le courroux d'un Maître impatient et qui n'aimait pas qu'on ne remplisse pas toutes ses attentes, aussi faramineuses et irréalistes fussent-elles. A l'angle d'un couloir il tomba nez à nez avec les Malfoy. Un instant il hésita et puis, alors qu'ils s'étaient croisés et se dirigeaient dans des directions opposées. « Draco, un mot. » déclara Severus d'une voix qui ne laissait pas de doute quant à l'aspect important de la conversation qu'il désirait avoir avec l'héritier de la famille de Sang-Pur. Il aurait pu se douter de ce qui se passa ensuite, mais dans un espoir fou il avait négligé le caractère intrusif de l'homme filiforme aux longs cheveux blancs. « Oui ? » demanda un Lucius intrigué par le ton qu'avait employé Snape. Une intervention qui eut le don de mettre le Prince de Sang-Mêlé d'assez mauvaise humeur, il prenait déjà un risque, si en plus de ça le père de famille voulait jouer les gros bras, cette tentative allait se transformer en cataclysme. « En privé, Lucius. » précisa alors le Directeur de Poudlard d'une voix tranchante dont il espérait qu'elle ferait comprendre à Draco que c'était à lui d'intervenir pour mettre son roquet de père au piquet. Un peu lâche sur les bords, les Malfoy n'étaient probablement pas les plus fervents serviteurs du Maître des Ténèbres, Draco faisait de son mieux avec l'aide d'un Severus toujours bienveillant, mais Lucius était à ses yeux un cas désespéré qui n'était même pas capable de feindre correctement. « C'est bon, Père. » laissa échapper le jeune adulte en fixant son ancien Professeur plutôt que son paternel. Il comprenait que quelque chose se tramait et voulait savoir ce qu'il en retournait. « Tu es sûr Draco ? » questionna un Lucius de plus en plus encombrant et qui ne semblait pas décidé à leur laisser un instant de tranquillité. C'est après avoir levé les yeux au ciel de façon prononcée que Snape lâcha un « Puisqu'il te le dit Lucius. » exaspéré. Ce vieux trouillard allait faire capoter tout son plan. « C'est à mon fils que je m'adresse Severus. » enchaîna Lucius apparemment aussi exaspéré sinon plus. Être maintenu à l'écart ne devait pas lui plaire, songea Severus, qui se délecta de cette information. Si Draco avait une conscience, Lucius était le genre à se vendre au plus offrant et c'était un trait de personnalité que Snape ne pouvait supporter. Si le père lui inspirait le plus grand des mépris, il avait en le fils une confiance certaine alimentée par des années à le former et à le voir grandir, à forger sa loyauté toute relative. Mais surtout, il avait déjà pu tester sa détermination. « Je suis sûr. » décréta Draco faisant tourner les talons à son père frustré et visiblement mécontent de la décision de sa progéniture de le maintenir hors du coup. Snape ne dit rien mais il connaissait assez Lucius pour savoir qu'il tenterait de soutirer des informations à Draco une fois qu'il aurait le dos tourné. « Merci Draco. » ponctua-t-il avant que son ancienne élève ne reprenne la parole un ton de reproche dans la voix. « Ça ne pouvait pas attendre ? » s'enquit-il avant de réaliser à la mine sombre de Snape que cette question n'était pas très intelligente. Le sujet de cet entretien était important, il devait le comprendre à l'air secret que Severus avait sur le visage. « Non, à moins que tu n'aies pas envie de voir ta mère. » Le choc qui se plaqua sur le faciès du jeune homme était grand. Après la première visite qui avait duré toute une nuit, Snape avait décrété que jamais plus il ne pourrait infiltrer Draco dans la chambre qui renfermait sa mère. Narcissa avait été désespérée par cette décision mais compréhensive quand il avait expliqué que la sécurité de Draco était en jeu. « Quoi ? Comment ? Vous avez changé d'avis ? » demanda un Malfoy légèrement perturbé quoiqu'excité par cette nouvelle. D'un geste de la tête Severus lui fit comprendre qu'il valait mieux baisser d'un ton. « J'ai supposé qu'il ne servait à rien de chercher à te convaincre de laisser Narcissa seule. Elle a mentionné le désir de te revoir et même si je pense que c'est une mauvaise idée, elle a insisté. » C'était une version des faits assez réaliste. La vérité c'était que Narcissa l'avait pratiquement harcelé pour qu'il amène Draco avec lui, ne serait-ce que pour cinq minutes afin qu'ils aient le temps de se parler et qu'après des semaines à refuser, Severus avait accepté, estimant que la santé de Narcissa passait aussi par l'espoir et le bonheur de voir son fils. « Mais et... » Le Seigneur des Ténèbres ? Bonne question. Severus y avait pensé en long en large et en travers et en était venu à la conclusion que la disparition pendant un quart d'heure de Draco ne serait probablement pas notée. « Il n'en saura rien, mais tu dois me promettre Draco. Pas un mot à personne et surtout pas à ton père. » déclara Severus en regardant par dessus son épaule pour vérifier que personne ne venait dans leur direction. Il était de notoriété publique que lui et Draco avaient un lien un peu privilégié parce qu'il avait été un de ses élèves préférés pendant six ans, mais il ne tenait pas à attirer l'attention sur leur duo maintenant alors qu'ils allaient tous les deux disparaître pendant un quart d'heure ce soir. « Très bien. » « Maintenant retourne à tes occupations, il ne faut pas attirer l'attention outre mesure. Si on te demande tu diras que je t'ai demandé d'aller chercher un livre qui se trouve dans la bibliothèque de ton grand-père Abraxas. Compris ? » enchaîna Severus après que Draco ait accepté sa proposition. « Oui. » acquiesça Draco avant de voir passer son ancien enseignant à côté de lui sans un mot. « Professeur... Merci. » Snape s'était arrêté le temps d'une seconde et avait repris sa marche. Le fait qu'il l'appelât Professeur marquait un retour à la normale, complet opposé à ce jour où il l'avait vulgairement appelé Snape comme un Gryffondor de bas étage. Le soir venu ils se retrouvèrent à l'endroit même où ils avaient pris rendez-vous. Severus lança un sortilège de désillusion sur Malfoy afin qu'il soit cammouflé le plus sommairement possible, juste au cas où. « Suis-moi et tiens toi prêt à jeter un sortilège de confusion informulé si quelqu'un vient vers nous, on ne peut pas prendre le risque d'éveiller les soupçons. » L'invisibilité de Draco lui permettrait d'agir sans être repéré et rendrait le sortilège indétectable et de ce fait insoupçonnable puisque la victime déciderait tout simplement de changer de chemin en cours de marche avant de s'apercevoir qu'elle s'est trompée de route. Le trajet se fit sans mal et une fois devant la porte qui menait au sas d'entrée de la chambre dans laquelle séjournait une Narcissa Malfoy en mauvais état Severus sortit sa baguette de la poche de sa robe. « Partis Temporum. » La barrière magique que le Seigneur des Ténèbres avait placer ne pouvait être défaite que par la magie et nécessitait un sortilège contrôlé et puissant, lentement il vit une espèce de vague translucide quoique visible onduler sous l'impulsion de l'enchantement et puis il ouvrit la porte suivit par Draco, d'un coup de baguette il remit en place la barrière et murmura deux autres sortilèges de protection, qui auraient pour but de leur accorder quelques secondes de réflexion si quelqu'un venait à comprendre leur plan. Ouvrant la porte de la chambre il laissa entrer Draco et s'adressa directement à sa mère. « Vous avez un quart d'heure. Narcissa ? » interpela-t-il, réquisitionnant l'attention de la femme qui n'était plus que l'ombre d'elle-même mais qu'il s'efforçait de maintenir en vie. « Oui ? » répondit-elle relativement alerte tout bien considéré son état de santé. « Tu es consciente que si je vous laisse seuls ce soir, je ne peux pas te soigner comme il le faudrait ? » expliqua-t-il calmement pour qu'elle comprenne bien tous les enjeux, une soirée de potion, d'application de sortilèges curatifs et autres baumes n'était pas un luxe qu'elle pouvait se permettre, mais c'était son choix et si elle préférait passer un quart d'heure avec son fils il accepterait. « Oui Severus. » répondit-elle plus sûre cette fois, avec dans la voix une assurance qu'il ne lui avait pas vue depuis longtemps. Alors il sortit de sa poche trois fioles de potions. Une pour soigner les dégâts réparables, une pour calmer la douleur et la dernière, la goutte du mort vivant pour la faire dormir pendant des heures à chaque gouttes. Elle avait l'habitude d'en prendre maintenant, il lui glissait de temps en temps une fiole ou deux de potions supplémentaires pour l'aider à tenir le coup et en silence ils s'accommodaient de la situation. Mais en voyant le sourire sur son visage il comprit que toutes les potions du monde n'auraient pas été aussi efficaces qu'une visite du fils adoré de Narcissa. « Très bien. Évitez de faire trop de bruit, vous finiriez par nous faire tuer. J'attendrai devant la porte. Un quart d'heure, pas plus. » dit-il en se retirant. Alors qu'il allait fermer la porte, la voix de Narcissa l'appela et il se retourna. « Severus ? Pourquoi fais-tu cela ? » demanda-t-elle presque inquiète de ne pas comprendre. Il était le seul visiteur qu'elle n'ait, à de rares exceptions près, et il ne montrait que rarement de la compassion, refusant parfois que lui donner des nouvelles de Draco et Lucius pour ne pas l'inquiéter, mais au fond, ils savaient qu'ils pouvaient compter l'un sur l'autre. Ils n'avaient pas le choix. « Vous êtes ce que j'ai de plus proche d'une famille tous les deux. » déclara Snape en fermant la porte. C'était vrai, il y avait Guenièvre et eux deux. C'était la seule chose qui ressemblait à une famille qu'il n'avait jamais eu. Il avait considéré Lily comme une sœur, puis comme un amour et avait en son cœur toujours une place particulière pour elle avec qui il savait qu'il aurait fini par se rabibocher. Mais Lily n'était plus là pour faire la moitié du chemin en sa direction. Il n'avait plus que son fils à protéger et à aider à distance, tout en passant pour l'ennemi mortel. Alors il chérissait la maigre sécurité qu'il ressentait quand il était en présence des trois seules personnes qui ne semblaient pas vouloir sa perte. I'd jump in front of a spell for ya. Il aurait adoré participer à la chasse. Voilà ce qu'il avait prétendu lorsque le Magister lui avait offert sa place à sa droite dans la tribune. Un remerciement en bonne et due forme et l'expression d'un véritable regret. Parce qu'il n'était pas tout à fait idiot et qu'il savait que le Seigneur des Ténèbres ne donnait pas ces places sans un but. Alors il avait proposé de distraire le Magister en se soumettant à la chasse, apparemment ce n'était ni une bonne idée, ni une proposition que le Maître voulait envisager, il préférait préserver sa garde rapprochée au plus près de lui. Pas qu'il ait eu peur d'une attaque, Merlin seul savait à quel point disparaître même dans l'enceinte de Poudlard pouvait être facile quand comme eux on pouvait voler. Non, parce qu'il avait fait d'eux des figures du mouvement, des ministres indirects, des visages d'autorité. Severus était une sommité dans tous les domaines, de l'éducation aux sortilèges en passant par les potions qu'il maîtrisait mieux que personne. Assis depuis cinq minutes, il attendait, patiemment que June fasse son entrée dans le labyrinthe. Elle avait mérité de se retrouver en danger, elle le savait et même s'il espérait secrètement qu'elle trouve un moyen de s'en sortir, de se sortir de là complètement et de disparaître dans la nature. Elle ferait une bonne recrue pour les Insurgés, pourrait leur révéler tout ce qu'elle avait pu entendre chez Snape. L'animation de la foule ne se reflétait pas vraiment dans la tribune qu'ils habitaient, un silence -traditionnel en la présence du Maître- religieux planait entre eux. « Ne sois pas trop déçu, Severus, je suis sûr que nous allons beaucoup nous amuser même si nous ne participons pas. » siffla le Magister à son intention. Qu'il crût réellement Snape déçu de ne pas participer à ce festival de médiocrité intellectuelle et de monstruosité humaine, n'était pas réellement étonnant. Le Seigneur des Ténèbres mourrait d'envie que ses serviteurs se fondent dans son moule, qu'ils deviennent exactement comme lui, des répliques plus faibles et mortelles de lui. Severus, en qui le Maître avait placé de grands espoirs, sinon une certaine confiance, était parmi les seuls à pouvoir mentir au Maître sans que celui-ci ne le soupçonne tant son masque de parfait Mangemort lui collait à la peau. À tel point qu'il semblait fixé à la glu perpétuelle et qu'il ne pourrait plus l'enlever, condamné à jamais à prétendre avoir apprécié ces années de servitude à l'encontre de ses idéaux profonds. « Je ne suis pas déçu, Maître. Seulement impatient de voir si mon rebut va tenir ses promesses. » Faire diversion était toujours une façon simple de détourner l'attention du Seigneur des Ténèbres, lui donner une raison suffisamment bonne de changer de sujet. June Winchester était la parfaite transition, sang-de-bourbe réduite en esclavage, mordue par un loup-garou, tout ce qui ferait rêver le Maître à des tueries futures. « Oh. Laquelle est-ce ? » s'intéressa à moitié le Seigneur des Ténèbres, oubliant un instant la question de la participation de Severus et dardant son regard sur les participants. Il les jugeait de leur perchoir parfaitement sûr. « Une rousse, sang-de-bourbe. Mais elle est loup-garou, alors je suppose qu'elle pourrait nous réserver des surprises. » décrivit Snape afin que le Maître puisse identifier la jeune femme avec plus de facilité et ainsi jubiler si la propriété de son serviteur se faisait massacrer dans le labyrinthe. C'était à peu près tout ce qui l'intéressait de toute façon, voir le sang-impur couler. « Ou peut-être va-t-elle mourir. » commenta-t-il avec un sourire réellement amusé, jouissant d'anticipation à l'idée de voir les têtes rouler. Ce à quoi le Mangemort dévoué acquiesça silencieusement. « Je suppose qu'il faudra que je réinvestisse alors. Je trouve que préparer des potions dans un chaudron récuré à la main par une sang-de-bourbe est bien plus agréable que lorsqu'il faut utiliser la magie. » C'était l'affrontement du Lord contre le Prince. La conversation s'acheva, sur un statu quo, pendant que débutaient les hostilités. Severus eut du mal à éprouver un quelconque intérêt pour la scène. Jusqu'à ce que les choses dégénèrent, que les Insurgés se manifestent et que l'ambiance dans la tribune vacille du tout au tout. Un jeune homme lui tomba sur les jambes alors qu'un sort passait sur eux. On s'écria au sauvetage miraculeux et Snape secoua la tête, mollement, dépité. « Ye-he-he à votre service. » plaisanta le garçon en passant un bras autour de ses épaules alors que quelqu'un prenait une photo. « Dégagez avant que je ne vous fasse souffrir. » cracha Snape la baguette dans le dos du sorcier envahissant, ce qui fit rire deux Mangemorts derrière lui. La situation était hors de contrôle, à tel point que les Mangemorts se dispersèrent, le Seigneur des Ténèbres ne gardant auprès de lui qu'un petit groupe, ses plus fidèles et plus puissants serviteurs. Dans les pas du Maître, Severus reconnut Davius Llewellyn, probablement le seul Insurgé qu'il aurait laissé crever en toute circonstance tant la vue de ce gallois peu capable et tellement arrogant le replongeait dans des souvenirs déplaisants. Et pour la première fois depuis longtemps, Severus se surprit à espérer que le Maître tue. Parce qu'il savait que Davius, l'Auror au grand cœur, n'aurait pas sourcillé à l'idée de les tuer tous et lui en particulier, et parce que Davius avait été un disciple de Moody et qu'il avait été un de ceux à l'arrêter -bien qu'il se soit rendu sans faire la moindre utilisation de sa baguette- lors de la première guerre. Sa fuite par le biais d'un portoloin, laissa à Severus un goût amer, il aurait dû le tuer quand il en avait eu l'occasion. Mais le Maître ne lui aurait pas pardonné et les Insurgés non plus... c'était d'un compliqué à force. I got one less problem without you. Un crac sonore se fit entendre et la silhouette longue et noire de Severus Snape se matérialisa sur le pas de la porte du manoir Parkinson. Après quelques secondes d'attentes, qui lui parurent bien plus longues, il put voir l'encadrement s'entrouvrir et apparaître la plus jeune des enfants d'Arthur et Molly. Elle avait l'air fatiguée, éreintée même, un visage marqué par des paupières lourdes et dont les yeux étaient teintés d'un mauve significatif. La jugeant un sourire mauvais aux lèvres, qui pour une fois n'était pas feint, Severus se fit un chemin dans la demeure, bousculant presque la rebut trop lente pour se mouvoir au rythme des gens normaux. « Weasley... je vois que vous avez trouvé votre place après tout. Prévenez Miss Parkinson de mon arrivée voulez-vous. Votre maîtresse attend ma visite. » sa voix coulait de ses lèvres d'un ton lent et délibérément méprisant. Les yeux de Ginny fixés sur lui comme si elle s'apprêtait à lui sauter au cou avant de réaliser qu'elle ne ferait pas le poids, sans baguette et aussi diminuée qu'elle était, contre un Snape en pleine forme. Il attendait sa réponse avec une impatience presque jouissive. « Je vais l'informer. » le son vaincu de la voix éteinte de l'ancienne Gryffondor fut pour Severus une victoire en soi. Oh il n'aimait pas la position dans laquelle se retrouvait la jeune femme, ni le fait qu'elle ne puisse aider à la révolte des Insurgés. Il aurait préféré que ce soit son incompétent de frère aîné qui lui obéisse, mais les Weasley avaient toujours manifesté à son égard une réticence certaine, qui avait fini par le polariser bien malgré lui et malgré sa mission. « Par pitié soyez plus rapide que vos frères à réaliser une potion. » gronda-t-il alors qu'elle s'en allait, lasse dans les escaliers du manoir, le regard qu'elle lui jeta valait mille mots et il sourit une fois de plus. L'humiliation était un art dans lequel Severus était presque aussi capable que le Prince ne l'était en Potions et ce n'était pas peu dire. Après ce qui lui parut une éternité, alors que ça n'avait probablement duré que deux ou trois minutes -le temps pour Pansy d'apprendre sa présence et pour Ginny de trouver un objet tranchant avec lequel lui couper une artère- la rebut revint et annonça mollement. « Miss Parkinson va vous recevoir. » La volonté de la jeune femme semblait brisée et c'était peut-être ce qui fit le plus de peine à Severus. Les Weasley étaient réputés pour bien des choses, peu de positives lorsqu'on était un Mangemort, mais la reddition n'en faisait pas partie, ce changement d'attitude dans le personnage de Ginevra était d'autant plus étonnant qu'elle avait toujours eu tendance à être l'une des plus droites des enfants de Molly. Arrivé devant la porte il fit comprendre d'un regard que l'esclave pouvait disposer. « Assurdiato. Pansy. » déclara-t-il en pointant distraitement sa baguette vers la porte pour éviter que la rebut n'espionne le duo, avant de se tourner vers la Parkinson. Il ne doutait pas que son ancienne Préfète avait protégé sa chambre, mais un peu plus de précaution ne ferait pas de mal. « Professeur. » miaula-t-elle d'une voix qu'il ne connaissait que trop bien. Le titre lui plaisait, il avait toujours aimé qu'on l'appelle ainsi, marque de respect et de sa supériorité et pour beaucoup de ses anciens élèves, il restait l'exigent et parfois injuste Professeur Snape. « Je suis venu dès que j'ai reçu ton message. » expliqua le Prince de Sang-Mêlé pour justifier sa visite peut-être jugée tardive par la vipère. Elle devait comprendre qu'on ne quittait ni Poudlard, ni le Seigneur des Ténèbres quand on le voulait, comme cela nous chantait, sans prévenir. Ce petit voyage était pris sur son temps libre, en secret, pour ne pas attirer l'attention sur l'état de Pansy et surtout pour ne pas alerter les gens sur la situation actuelle de la jeune femme. « Merci. » répondit-elle visiblement soulagée quoiqu'elle ne parût pas spécialement inquiète, ce qui mit la puce à l'oreille d'un Snape déjà méfiant. Il se doutait qu'elle ne l'avait pas attiré dans un piège, elle était trop prudente pour ça et surtout elle ne devait pas avoir envie qu'une armée de Mangemorts débarque au manoir familial. « Je dois te le demander avant de te donner la potion... est-ce que tu es sûre de ta décision ? » s'enquit-il passablement dérangé par l'idée de fournir un poison mortel pour un fœtus à son ancienne élève. Pour tout ce qu'il en savait, elle pouvait même ne pas être enceinte et chercher à éliminer un enfant à naître qui n'était pas le sien. La fourberie dont elle avait toujours su faire preuve, n'était pas pour rassurer Snape quant aux intentions qui animaient l'ancienne Serpentard. « Ça ne vous regarde vraiment pas Severus. » répondit Pansy un sourire narquois sur le visage. En soi elle avait raison de le remballer, il n'avait aucun droit sur l'enfant, aucun pouvoir sur ses décisions. Et pourtant il se sentait légèrement protecteur envers cette jeune femme qu'il avait vu grandir, qu'il avait aidé lorsqu'elle avait subi une opération chirurgicale difficile. Mais Snape, n'étant pas du genre à se laisser marcher sur les pieds, encore moins par une gamine qu'il avait formé et qu'il avait vu prendre son envol. « À partir du moment où mon aide a été requise j'estime que j'ai le droit d'exprimer une opinion et de te mettre en garde. » cracha-t-il presque. C'était un peu facile d'envoyer des signaux de détresse et d'espérer s'en sortir sans la moindre explication. C'était même naïf quand, comme elle, on connaissait un peu la personnalité du bras droit du Seigneur des Ténèbres. « Vous n'êtes plus mon professeur et quand bien même vous le seriez encore c'est une question qui ne regarde que moi. » répondit-elle sur la défensive, un changement de position que Snape interpréta comme une faille à creuser. « Et Draco. » soumit-il, de plus en plus suspicieux à l'égard des plans que la jeune femme nourrissait tant pour cet enfant que pour cette potion. « Il a déjà bien assez de mal à gérer Scorpius, le sort de l'enfant à venir est ma responsabilité. » Ce manque d'investissement dans le personnage de Draco, pourtant central dans la vie de Pansy n'était pas pour rassurer le Directeur de Poudlard. Il le soupçonnait d'être le père de l'enfant que portait l'ancienne Préfète et cette négation de son implication soumettait l'idée d'une autre paternité, une moins glorieuse peut-etre. Une idée qu'il ne creuserait pas, qu'il n'était pas utile de creuser maintenant qu'elle allait tuer l'enfant dans l'oeuf. « Très bien. Dans ce cas, je vous conseille de prendre la potion après une nuit de jeûne et de ne pas manger pendant quatre heures après l'absorption. » décrivit-il en lui donnant la fiole noire contenant le liquide couleur acier. Il préférait ne pas lui expliquer comment le poison agirait, ça la découragerait en une seconde. La potion formerait autour de l'enfant en devenir une sorte de sphère corrosive qui détruirait tout ce qui se trouvait à l'intérieur de la sphère. Un sort terrible qui ne laisserait pas de trace. « Merci Professeur. » reprit-elle, le sortant de ses pensées mortuaires et revenant au titre qui l'avait caractérisé aux yeux de la jeune fille pendant sept ans. Alors qu'il avait la main sur la poignée, prêt à retourner à ses activités, Severus se retourna, un sourire malsain au visage. « Oh, avant que je parte. » siffla-t-il, titillant la curiosité de la jeune femme. « Oui ? » fit une Pansy intriguée. « Félicitations pour ton acquisition, une Weasley... j'espère que tu la traites comme son statut l'exige. » Leurs yeux se croisèrent et tous deux eurent un petit rire avant que la Parkinson n'ajoute « Pire que ça. » et que Severus, visiblement très amusé, émit un franc ricanement en imaginant sans mal la Serpentard en faire voir des vertes et des pas mûres. « Parfait, au revoir. » opina-t-il en refermant la porte derrière lui. Le devoir accompli. I've started talking to the pictures on the walls, hang in there Albus. Debout, devant le tableau, la baguette d'Aubépine chauffant le cadre et y inscrivant des runes, Severus exerçait une magie à la fois ancienne et puissante. Une fois qu'elles étaient gravées il s'empressait de les dissimuler en faisant repousser le bois par dessus, les runes ayant imprimées le matériau. Oh il n'était pas un expert dans cet art tout à fait particulier, mais après six mois à l'étudier il s'estimait suffisamment compétent pour tenter le coup. C'était un peu l'essai de la dernière chance car après plus d'un an sans réussite, Snape n'avait plus aucune ressource à sa disposition. Mais il était relativement confiant, pas à cent pour cent certes, mais les rares failles qu'il avait pu repérer dans ses précédentes tentatives lui avaient servi de leçons. Depuis le vol par Potter et sa bande, il s'était limité à des techniques connues, de la magie puissante, complexe mais dans le terrain du possible. Un terrain qu'Albus Dumbledore avait passé sa vie à repousser et que Severus soupçonnait d'avoir cherché à dépasser jusque dans l'au-delà. Les enseignements de l'ancien Directeur de Poudlard étaient parmi les plus chers aux yeux de Severus et il en comprenait chaque jour un peu plus la profondeur. Pendant plus ou moins un an il avait vécu, survécu diraient certains, sans les conseils de son ancien mentor, mais ce soir ça allait changer. « Fumseck, c'est notre dernière chance et je suis plutôt confiant. » dit Snape en caressant la tête du phénix au regard approbateur. Cette bête attendait l'apparition de Dumbledore avec presque autant d'impatience que lui. Sorcier capable d'innovation, et l'ayant démontré dès sa quatrième année, Severus avait mis au point trois sortilèges pour que le cadre et la toile se remplissent et s'animent devenant un nid susceptible de recevoir la magie conservée dans le portrait originel. La baguette posée sur la toile blanche, vide, il repensa aux six dernières qui avaient fini par se déchirer, prendre feu ou tout simplement s'imbiber de noir, le tissus corrompu par une tentative infructueuse. Vidant ses poumons et son esprit par la même occasion, il murmura la pointe de la baguette déformant un peu l'endroit où elle touchait la surface de la toile. « Impleatare anima. » Comme une pierre qu'on jette dans l'eau et dont l'écho se répand en cercles concentriques, de la peinture pourpre se déversa sur le tissu blanc jusqu'alors. Lorsque la totalité de la surface fut colorée Severus jugea du regard son travail. La première étape n'était pas la plus simple, c'était la seule qui pouvait endommager le tableau cependant. « Aperisemita. » déclara-t-il de sa voix profonde en faisant glisser le bout d'aubépine autour de la monture du cadre le rendant momentanément luisant avant qu'il ne reprenne sa couleur d'origine. Un regard complice échangé avec Fumseck lui donna le courage de lancer le dernier des trois sortilèges. Celui qui devait attitrer ce tableau neuf à Albus, là où le second avait eu pour effet d'ouvrir une voix magique, comme une porte derrière le tableau. « Picturae adtraho Albus. » tenta un Snape plein d'espoir. Il le sentait, il avait réussi, il ne pouvait pas en être autrement, pas après autant de travail. Une seconde passa, une minute, une heure peut-être. Fumseck avait tourné le dos à l'actuel Directeur, visiblement déçu et Snape, assis sur sa chaise étudiait ce qui avait bien pu clocher dans son plan pourtant parfait en théorie. « Severus. » résonna la voix de Dumbledore dans le cadre faisant sursauter celui qui, en pleine réflexion n'avait pas perçu le mouvement dans le tableau enchanté. « Albus ! » s'écria le Prince alors que le phénix s'était déjà posé sur la partie supérieure de la structure en bois, accueillant son ancien propriétaire d'un chant apaisant. « Il t'en a fallu du temps... » commenta un Dumbledore très clairement amusé par la situation mais n'ayant dans sa voix aucun reproche, sinon même un compliment. Le temps pressait, parce qu'aucun d'eux n'avait le luxe de s'attarder en platitudes qu'ils auraient pu échanger s'ils avaient passé leurs soirées ensemble. « Comment vont Potter et ses amis ? » s'inquiéta donc le Maître des Potions déclenchant chez Albus un haussement de sourcil surpris que ce soit la première question que lui adresse son successeur. « Bien, bien, compte tenu des circonstances. » répondit Dumbledore pragmatique, comme toujours, ce qui soulagea la tension qui animait depuis quelques semaines Snape d'être sans aucune nouvelle ni informations. « Avez-vous expliqué à Potter que je travaille à détruire le Seigneur des Ténèbres de l'intérieur ? » Cette fois ce fut un sourire qui trôna sur la peinture. Pas un de ces sourires amusés, non, il était terriblement bienveillant, presque trop. « Non. » déclara sobrement l'image réincarnée de Dumbledore tuant le souffle d'espoir de Snape dans l'oeuf. Non seulement il restait l'ennemi numéro un aux yeux des Insurgés avec cette réponse mais il comprenait que son travail auprès de son Maître n'était pas fini, et au regard de Dumbledore il était même loin de l'être. « Pourquoi ? » s'enquit-il curieux de savoir les raisons ayant motivé cette décision. « Parce que, Severus, c'est à vous de régler vos différends. Harry n'a aucune idée de la personne que tu es vraiment et ce n'est pas mon rôle que de le lui révéler. » Évidemment, les bons sentiments d'Albus, son entêtement à croire qu'il avait toujours raison et à vouloir que les choses se passent selon ses propres termes. Voilà ce qui finirait par coûter sa vie à Snape, parce qu'il finirait par se faire tuer en tentant de satisfaire les attentes de son mentor. « Encore une de vos leçons de morales... » soupira finalement Snape ce qui fit rire son interlocuteur depuis si longtemps attendu. « Je vois que tu n'es plus aussi enthousiasme de me voir. » ironisa Dumbledore qui semblait prendre un plaisir immense à faire tourner son fidèle ami en scroutt à pétards. « Si. Si. J'avais besoin de parler à quelqu'un en qui je peux avoir confiance. » confia Snape décelant dans le visage d'Albus un vague voile de tristesse. On pouvait dire beaucoup de chose de ces deux hommes, mais ils avaient toujours été profondément seuls et avait comblé ces solitudes en les mariant presque. Leur amitié avait été forte et même si elle était mêlée d'une admiration mutuelle, elle reposait avant tout sur l'absolue dévotion que Severus nourrissait à l'égard de Dumbledore qui lui avait épargné la prison en faisant de lui son espion auprès de Voldemort. « Je sens l'autre portrait être tiré du sac, il faut que je me retire. Au revoir Severus, Fumseck. » et il disparut, laissant la pièce comme vide malgré les dizaines de portraits endormis qui reposaient sur les murs. Le phénix retourna sur son perchoir et, en voyant le visage fermé de Snape, se mis à chanter doucement, faisant naître en lui un calme nouvellement acquis. Il avait retrouvé Dumbledore. Il n'était plus totalement seul dans son entreprise folle. L'espoir n'était pas mort, et lui non plus. Pas encore.
Dernière édition par Severus Snape le Jeu 5 Fév 2015 - 22:33, édité 13 fois |
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WIZARD • always the first casuality Pansy Parkinson ‹ disponibilité : dispo bitches
‹ inscription : 25/10/2014
‹ messages : 4640
‹ crédits : prométhée
‹ dialogues : 'lightcoral'
‹ âge : vingt-quatre ans (née le 5 mars 1980)
‹ occupation : rentière déchue, mondaine destituée.
‹ maison : le choixpeau s'est a peine attardé sur sa tignasse brune avant de l'envoyer à Serpentard, dont elle est devenue préfète en 5ème année.
‹ scolarité : de 1991 à 1998.
‹ baguette : Elle faisait 19 centimètres, en merisier et cheveux de vélane, capricieuse et imprévisible, sensible aux sentiments négatifs. Cette baguette a cependant été volée par le Limier et aujourd'hui, elle en utilise une autre, bien moins adaptée à sa main.
‹ gallions (ʛ) : 9020
‹ réputation : Rien qu'une sorcière de salon, une bonne à pas grand-chose en dehors des ragots et commérages, une peste se régalant du malheur des autres, une idiote aveuglée par ses sentiments, moralisatrice en dépit de son propre penchant pour les écarts et les erreurs. Le roquet de Malfoy, puis celle que Blaise Zabini a cocufié, abandonné puis engrossé avant de partir à nouveau. Une garce qui mérite tout ce qui lui arrive. Une enfant gâtée, malgré l’aide donnée aux insurgés dans l’infirmerie de fortune de Poudlard.
‹ particularité : Complètement à la dérive depuis la fin de la guerre, on la croise souvent alcoolisée et cruelle, prête à se greffer à la moindre rixe, au moindre esclandre.
‹ faits : Elle a perdu la garde de ses filles, les jumelles Violet et Briar-Rose (née en Aout 2002) à la fin des combats, car on a jugé son sang pur comme inapte à les élever et ce même si leur père, Blaise Zabini, est considéré comme un héros de guerre. Elle a également perdu sa fortune et son statut et n’a plus aucune influence. Personne n'est tendre avec elle car les anciens rebelles la voient comme une garce à abattre et les sorciers lambda n'ont l'image que d'une gamine pourrie gâtée qui vivait dans une tour d'ivoire alors qu'ils crevaient de faim. Condamnée à vivre dans une demeure autrefois grandiose mais maintenant totalement insalubre, elle ère coincée entre sa mère tyrannique et sa tante furieuse, désœuvrée et désabusée.
‹ résidence : Dans l'hôtel particulier Parkinson, situé dans le quartier de Barkwith, sur le Chemin de Traverse. Ancien symbole d'une grandeur aujourd'hui étiolée, la demeure tombe en ruine et menace de s'écrouler depuis les émeutes de janvier 2002. Ses parents possédaient un manoir à Herpo Creek, il n'en reste qu'un tas de cendres et elle n'a plus accès à son bel appartement de la Bran Tower depuis la désertion de Draco durant laquelle elle a également pris la fuite.
‹ patronus : Une hirondelle à peine corporelle
‹ épouvantard : Les corps inanimés de Briar-Rose et de Violet.
‹ risèd : Simplement un matin ordinaire, des draps clairs et propres, une chambre lumineuse, des rires d'enfant emplissant le couloir avant que les deux têtes brunes ne sautent sur l'épais duvet. Un avenir pour elles, aussi, surtout.
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| Encore un Snape ? Bon, j'la refais parce que j'en suis trop fier : Snape, Snape, Severus Snape *Dumb.. Voldemort* Bienvenue sur excidium, tu as bien fait de céder |
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| Snape bienvenue sur le forum |
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| Pansychoue je t'aime bis Liam j'ai la chanson dans la tête depuis mon inscription Merci quand même pour avoir relancé la machine >.< Merci Dark Va Abraxas |
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HERO • we saved the world June Winchester | Ton début de fiche ton choix de personnage j'adore en tout cas bienvenuuue sur exci et bonne chance pour ta fiche, j'espère que tu t'amuseras bien avec nous (et comme Pansy l'a souligné, si tu as une question, n'hésite pas ) |
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