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sujet; hide yourself ♕ Octavia |
| Octavien ∞ Hestia La brise sur son visage permettait d’atténuer le feu qui était monté sur ses joues et peu à peu le calme revenait. Il fallait juste faire le tri dans les images, dans les souvenirs douloureux et inutilement nostalgiques. Il suffisait de les jeter du haut du toit. « Cette partie de l’établissement est interdite au public » Décréta Hestia en entendant des pas s’approcher de l’endroit où elle s’était réfugiée. Détachant son regard de l’horizon maussade elle tourne la tête vers l’intrus. Il ne lui faut pas longtemps pour le reconnaitre, il n’était pas rare qu’elle croise le visage paisible de l’héritier Grimaldi au détour de soirées mondaines ou même dans les locaux du ministère lorsqu’elle rendait visite à son paternel. « Même pour vous Monsieur Grimaldi. » Ajoute-t-elle en indiquant d’un léger mouvement de tête la porte qui menait à l’intérieur du bâtiment. Elle n’était pas d’humeur serviable, même si elle restait plus agréable qu’avec un sorcier lambda qui se serait perdu dans les couloirs. Le toit de Sainte Mangouste, c’était son sanctuaire, cela lui permettait de s’échapper. Mais ce n’était pas en raison de gardes un peu trop éprouvantes.
Quelques dizaines de minutes avant, les mains tremblantes, elle tente de recouvrer son calme. Pourtant autour d’elle, rien ne permet de refléter la tempête qui se joue dans son esprit. Les couloirs de Sainte Mangouste étaient étrangement plus que silencieux, surtout quand on s’imagine ce qui se trouvait de l’autre côté de ces murs. L’asile, bien qu’il ait subi une purge quelques années auparavant avec la descente des mangemorts pour des missions de nettoyage abjectes, avait retrouvé son affluence et son animation d’antan avec l’arrivée de nombreux traumatisés de guerre et autres âmes brisées par le conflit. Si elle n’avait guère apprécié cette série d’assassinats, et ce, même si elle ne travaillait pas encore dans les murs de l’hôpital pour sorciers, elle avait longtemps redouté que les sbires du Magister ait, plus par accident que par réelle punition, supprimé en même temps que d’autres, sa mère. C’était par ailleurs sa visite à cette dernière qui la mettait dans cet état plus que second. Parfois, elle regrettait ses prières pour qu’elle soit encore en vie durant de longues soirées de l’année 2000, ses prières pour que leur père, Amycus et Alecto pèsent assez dans la balance pour sauver la vie, décadente, de celle qui lui avait donné la vie. Mais, désormais, son état s’était tellement dégradé que son sort n’était guère plus enviable que la mort. Toutes ses journées, elle les passait plongée dans des visions hallucinatoires et plus le temps filait, plus la violence était son seul exutoire. Ce jour-là, c’est attachée à son lit qu’elle l’a découverte, au milieu d’un épisode psychotique essayant, avec rage, de se libérer de ses liens. Au fond de son regard exorbité, elle pouvait lire la trace de Satan puisqu’il n’y avait que lui qui avait ainsi pu détruire une femme, une mère, comme il l’avait fait. Elle titubait dans les couloirs, la gorge serrée essayant de faire la part des choses. Et, sans même s’en rendre compte, elle avait rejoint sa forteresse, sa tour d’ivoire, le seul endroit qui lui permettait de se remettre de ces visites de plus en plus difficiles. Elle qui habituellement était si cartésienne, terre à terre, et rationnelle ne pouvait s’empêcher de souffrir, malgré les années de cette situation. L’aile psychomagique du quatrième étage était loin désormais et pourtant il lui semblait encore entendre les cris de sa mère, son souffle saccadé, le crissement de ses ongles contre l’acier du lit, que le don de voyance pouvait être vil et cruel.
Elle aurait voulu que sa sœur accepte de l’accompagner, mais elle savait aussi à quel point cette dernière était, peut-être même plus qu’elle, affectée par l’état de leur mère. Et il ne fallait même pas espérer voir leur père sortir de son bureau pour aller rendre visite à la femme de sa vie si tant ait été qu’il l’ait considéré un jour comme telle. Elle ne voulait pas en vouloir à son père, elle se doutait bien que cela devait être bien dur pour lui aussi mais il avait préféré les abandonner plutôt que de prendre en main son rôle de père et de chef de famille. Heureusement, les Malfoy avaient pris cette place et ce, même si Lucius n’a jamais été du genre affectueux, les tendres attentions de Narcissa suffisaient à combler les carences. Perdant une mère, elle en a retrouvé une autre, mais, cette dernière aussi lui avait été arrachée, ce n’était pas juste. Cette guerre n’était pas juste et ce, même pour les plus loyaux, ou du moins, fervents serviteurs. Les dents grinçantes elle garde pour elle ces pensées qui pourraient la mener à l’échafaud ou à un glorieux avenir de rebut avant de tourner la tête, à nouveau vers l’entrée du toit : « Vous avez besoin de quelque chose ? » Demanda-t-elle en remarquant que le jeune homme n’avait absolument pas bougé. Elle laissa échapper un léger sourire, histoire de rester aimable, autant pour l'héritier Grimaldi que pour elle, les apparences étaient importantes, et parfois bien trompeuses. code by Silver Lungs |
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Hide Yourself. Hestia Carrow & Octavien Grimaldi
« Le public n’inclut certainement pas la bouche du ministère, Hestia Carrow ». Il frissonna un peu à cause de la brise, renfermant son épais manteau de velours lilas sur une tenue noire. Octavien n’avait pas posé son regard sur la jeune femme. L’horizon le fascinait et les toits ajoutaient à sa vue la touche de charme qui lui manquait. Le fils Grimaldi n’avait jamais apprécié à leur juste valeur les hôpitaux. Son sourire courtois cachait à chaque fois le dégoût face à des êtres en position de faiblesse. Les pires n’étaient pas les contagieux ni les grands brulés mais plutôt les patients des ailes psychiatriques, rendus fous et esclaves de leurs délires. Il n’existait chez eux plus aucun contrôle, plus aucun sens des réalités si bien qu’ils n’auraient pu apprécier le panorama qu’en se jetant par dessus la rambarde. Notre sorcier, lui, avait toute sa tête et rien ne pouvait le distraire de la beauté qu’il contemplait. Cela me ravissait les sens alors que Londres s’étendait à mes pieds. Sainte Mangouste s’effaçait de mon esprit aussi vite que la brise qui balayait les toitures alentours, rendant à l’air la pureté et le parfum oublié de la paix. La moiteur des rues violées par les marques de la contestation me rendait tellement malade. Je vivais caché, moi, Octavien Grimaldi, puisque la voix du ministère s’attirait les quolibets les plus infamant. Qu’aurais-je du faire pour soigner cette blessure infligée par un clochard contestataire ? Il m’avait reconnu le résidu de strangulot. Dans la plus grande discrétion, plus aucune trace de cette attaque. La présentation devait être impeccable et les médias étaient sur les crocs pour avoir le moindre scoop qui modifierait l’organigramme de la communication du Magister. Chassé ou être chassé, annoncé ou être dénoncé…
Octavien s’avança lentement pour ne pas être intrusif, gardant le visage tourné vers la ville en contrebas. Il connaissait Hestia Carrow sans être un de ses proches. Après tout, voilà qui était aisé pour un jeune homme dont le travail était de tout savoir pour modifier la vérité, la retourner et en faire un communiqué qui satisfaisait les intérêts du régime. « Je pensais que vous auriez besoin d’un peu de compagnie et, à vrai dire, je n’aime pas contempler le ciel tout seul. Cela donnerait l’impression que je suis rêveur. » Il s’appuya contre le muret de pierre qui cernait le toit afin d’empêcher quelques téméraires de tomber dans le vide. L’héritier inspira une grande de bouffée d’air qu’il sentit s’infiltrer au plus profond de ses poumons. Cela gela un court instant ses narines délicates alors qu’un sourire sincère étira davantage ses traits courtois. Octavien Grimaldi était coutumier des poses de charme tant et si bien que les réflexes paraissaient désormais naturels. La lumière mettait en valeur sa peau lisse qu’il devait à des heures d’intense préparation. Son slim noir allongeait une silhouette impériale et soulignait son port de tête altier. Hestia Carrow avait une mère folle à lier. L’idée même ne me semblait pas étonnante. Les Carrow avaient une fameuse tendance à être too much dans leurs pratiques. Ce n’était pas les êtres les plus coutumiers de la retenue et de la bienséance selon moi. Ma famille n’avait jamais pensée qu’il était de bon ton de les fréquenter seuls. Pourtant, Hestia échappait à cette règle. C’était une proche des Malefoy, des gens bien si l’on oubliait la lâcheté résiduelle de la consanguinité anglaise. Moi, mauvaise langue ? Bien sur que non ! On ne change pas de point de vue devant une exception telle que la fille Carrow. Le tout est de s’adapter et de comprendre qu’une exception n’est en fait qu’une anomalie plus intéressante que la règle dont elle provient. crackle bones |
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| Octavien ∞ Hestia Ravalant les pensées que lui inspiraient l’idée du gouvernement elle laissa échapper un léger sourire : « Le public concerne même plus haut des dignitaires du Magister très cher, mais soit, restez si l’envie vous en prend, prenez juste garde à ne pas tomber, je ne tiens pas à être accusée de votre trépas. » Déblatéra la jeune femme en haussant les épaules, le regard toujours plongé dans la rue en contre-bas. Elle voyait les gens d’en bas, des centaines, des milliers de fourmis engluées dans une vie sur laquelle elles n’ont aucun contrôle, obligées de se cacher, ou de courber l’échine pour survivre en ces temps sombres. Octavien Grimaldi faisait partie de tous ceux-là, et ce, même s’il ne l’admettrait pas et ne s’en rendait même pas compte. Il travaillait à la gloire du Magister, servait les intérêts de l’homme au sang souillé, pensait être totalement maitre de son destin mais, ce n’était pas le cas. Même le Grand Maitre, le Magister lui-même était esclave du destin. Hestia ne se considérait pas au-dessus de la mêlée, au contraire, elle se sentait d’autant plus esclave du cette entité supérieure que cette dernière l’avait condamnée avant même sa naissance. Ce pied de nez de mauvais augure avait arraché sa santé mentale à sa pauvre mère et de ce fait, peut-être pouvait-elle s’estimer responsable de l'état de sa génitrice. Mais elle n’avait pas l’intention de se laisser entrainer par ses démons, la culpabilité n’était pas maitre mot de sa personnalité, cela ferait bien longtemps qu’elle aurait rejoint sa mère dans l’enceinte de l’asile si elle avait ruminé toutes les actions qui avaient pu causer du tort et qui l’incluaient. « Ne tentez donc pas de me faire croire que vous vous intéressez à mon bien-être mon cher, nous savons tous deux que ce n’est pas le cas.» Répondit-elle en jaugeant le jeune homme avec un léger sourire au coin des lèvres. Octavien Grimaldi n’était pas connu pour être attentionné, et, personne ignorait que les Grimaldi ne portait pas les Carrow dans leur cœur ces derniers étaient bien moins portés sur les apparences qu’eux. Hestia n’en avait que faire, ce n’était pas réellement dans ses objectifs de devenir la sorcière la plus adulée de sa génération. Sa famille était respectée malgré tout pour ce qu’elle était et, Hestia ne se rabaisserait pas en flagorneries et courbettes pour les beaux yeux de l’élite, friande des apparences et de l’hypocrisie. Elle ne se sentait pas lésée par le manque d’affection que lui accordait le jeune homme, elle ne lui en aurait pas accordé plus si les rôles étaient inversés.
Laissant échapper un léger soupir elle pense soudain à toutes les âmes en peine qui se trouvaient aux étages inférieurs, les malades, les condamnés, les fous, et les autres qui traversaient les lieux sans penser que, quoi qu’il arrive, ils finiraient six pieds sous terre dans un laps de temps plus ou moins long. « Et puis, si vous vous sentez d’âme charitable, il doit y avoir une centaine d’âme, bien plus dans le besoin que je ne le suis, dans les étages de l’hôpital. » Elle n’estimait pas avoir besoin d’aide, c’était ordinaire pour elle, les rencontres avec sa mère à l’asile. C’était devenu le quotidien, surtout depuis qu’elle travaillait dans l’hôpital. Son médicomage référant avait cru bon de l’affecter dans le service de la psychomagie, pas qu’elle n’appréciait pas ce service, se sentant plus utile au milieu des fous qu’au milieu des petits blessés quotidiens, mais, elle ne supportait pas cette proximité avec les démons qui hantaient sa mère. Parfois, elle se demandait ce qu’aurait été sa vie si sa mère avait été présente, d’un certain côté, elle aurait été plus agréable, mais de l’autre, elle n’aurait pas eu le bonheur de se sentir appartenir à une véritable famille, à la vie à la mort, celle des Malfoy. Ils l’avaient accueillie et considérée comme leur propre fille, jamais elle n’oublierait cela et elle s’estimait plutôt heureuse d’avoir pu bénéficier des enseignements de cette vie. « Vous pouvez cacher votre jeu si vous le voulez, mais tout le monde est rêveur à sa manière et il y a bien plus honteux qu’apprécier le calme des hauteurs. » Reprit-elle en resserrant légèrement son foulard autour de son cou, elle se sentait plus paisible malgré le froid et le vent glacial qui régnait sur le toit. Malgré les cris et les pleurs qui régnaient au sol, le jeu ne faisait que commencer et elle comptait bien être la dernière pièce sur l’échiquier.
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