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sujet; druna (20.01.2002) |
PRISONERS • bloodstains on the carpet Draco Malfoy   | There's no light without darkness
w/luna lovegood Malfoy fit tourner entre ses doigts pâles le morceau de miroir brisé, le fixant avec méfiance. Les bords coupants avaient été recouverts d'une substance jaune qui avait durci, supposément pour éviter qu'une mystérieuse créature (tout droit sortie de l'imaginaire de Loufoca) ne crée des interférences ; en lui confiant l'objet qu'il supposait trafiqué par ses soins, la concernée avait seulement oublié de lui indiquer comment l'activer. C'était Granger qui lui en avait expliqué le fonctionnement quelques semaines plus tôt, informations qu'il n'avait jamais daigné exploiter... jusqu'à ce jour. « Looony », formula-t-il, sceptique, pour atteindre celle qu'était supposé joindre l'objet — comme de fait, la surface se troubla et laissa apparaître un reflet étranger, qui le prit de court, avant qu'il ne comprenne : « Merlin. Pendant un instant j'ai douté d'avoir joint la bonne personne. C'est le visage que tu adoptes désormais en permanence ? » Curieux, il scruta l'apparence ; simples secondes de glanées avant de devoir attaquer des sujets plus complexes.
Dernière édition par Draco Malfoy le Jeu 5 Fév 2015 - 22:32, édité 2 fois |
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w/draco malfoy Sanity and happiness are an impossible combination « Draco. » Un sourire simple mais heureux se forma sur ses lèvres, tandis que ses yeux se mettaient pétiller. Son regard interloqué lui rappela son apparence, et elle passa la main dans les cheveux bruns et bouclés qui étaient désormais les siens. « Tu ne trouves pas qu’elle ressemble à une médicomage ? Enfin, si elle était sorcière. Une médicomage sévère qui n’est pas très agréable avec ses patients, regarde. » Elle prit un air pincé afin d’illustrer ses propos, puis gloussa. « En permanence ? Non. Enfin si, pour le moment. On verra plus tard » répondit-elle avec insouciance. Puis elle fronça brusquement les sourcils, réalisant que c’était la première fois qu’il la contactait – et, bien qu’elle en soit heureuse, elle doutait que le jeune homme veuille simplement discuter. « Qu’est-ce qu’il se passe ? Tout va bien ? » Sa voix s’était faite anxieuse, et elle se pencha davantage vers le miroir, comme pour analyser son ami à la loupe. |
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w/luna lovegood Elle le refaisait — elle s'adressait à lui comme à un ami, comme si le fait qu'ils communiquent était tout à fait normal. Il brûlait d'envie de lui dire que non, ça ne l'était pas, et qu'elle ne devrait pas l'apprécier, que lui-même n'avait aucune considération pour elle en dehors de l'aide qu'il avait été forcé de lui apporter, mais les mots lui restèrent bêtement coincés dans la gorge et il fronça seulement les sourcils en signe de désapprobation. « C'est un peu strict. Pas vraiment un rôle pour toi », grommela-t-il, mal à l'aise. Ce n'était pas si mal cela dit : face à ce visage inconnu, il lui semblait être moins enclin à se laisser engloutir par la culpabilité qu'elle savait ranimer en lui comme personne. Et son regard était moins difficile à soutenir, à présent qu'il n'avait pas l'impression qu'elle puisse déchiffrer son âme en le regardant dans les yeux. « La situation est supportable ? » Il grinça des dents en s'apercevant que la question pouvait sonner comme s'il s'inquiétait de savoir si l'usage du polynectar lui pesait ; aussi ajouta-t-il précipitamment : « Histoire que je sache à quoi m'attendre. Si tu souhaites mettre fin à la supercherie je risque gros. » Et de grimacer parce qu'il avait maintenant l'air de se chercher des excuses. Argh. « Côté gouvernement le bilan est plutôt positif, c'est bien le problème », répondit-il à son interrogation. Dire qu'il s'était réjoui des informations récoltées à l'encontre de Potter, avant de comprendre qu'elles risquaient de lui coûter gros... |
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w/draco malfoy Sanity and happiness are an impossible combination Malgré son attitude guillerette, Luna n'appréciait guère son apparence. Ne plus se reconnaître dans un miroir n'était somme toute pas très agréable ; pire encore, elle ne cessait de se cogner, de se trébucher, ne maîtrisant pas encore ce corps inconnu. Ainsi, la réflexion de Draco toucha juste, et elle perdit un peu de son sourire. « Je sais. » fut sa seule réponse, d'une voix quelque peu mélancolique. Remarquant son inquétude, elle se reprit cependant rapidement pour le rassurer. « Oh ! Non, tu n'as pas à t'en faire, c'est supportable. » Touchée par cette attention, elle lui adressa un large sourire, requinquée, sans même faire attention aux justifications qui suivirent. « Et puis, qui n'a jamais rêvé d'être quelqu'un d'autre ? » ajouta-t-elle d'une voix songeuse, comme si elle lui posait honnêtement la question. Elle était prête à parier que beaucoup de gens donneraient tout pour changer d'identité, actuellement, alors qui était-elle pour se plaindre de cette seconde chance ? « Oh, répondit-elle d'une voix anxieuse. Si c'est bon pour eux, ce n'est pas bon pour nous. » Sans même y réfléchir, elle incluait Draco dans ce nous, feignant d'ignorer sa position. Elle lui jeta un coup d'oeil angoissé, attendant des explications. |
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w/luna lovegood Touché. Il esquissa un demi-sourire qui n'illumina pas son regard : atteindre Loufoca n'était pas simple, bien que les périodes qu'elle avait passées cloîtrée au Manoir aient appris à Draco que c'était possible — sauf qu'il n'en tirait pas de joie particulière. Constat toujours aussi perturbant : il n'avait jamais déprécié l'opportunité de frapper une cible à taire, bien au contraire. L'instant ne dura pas, elle s'illumina comme pour le rassurer, négligeant complètement son alibi. Il aurait voulu pouvoir répondre qu' il n'avait jamais rêvé d'être un autre, mais se mordit le bout de la langue pour s'inciter au silence : elle en savait trop pour ne pas lui rire au nez. Ou le regarder avec pitié. Ou... allez savoir, Draco ne parvenait jamais à anticiper ses réaction. « Si ça t'amuse... », grommela-t-il seulement avant qu'elle ne touche du doigt la raison de son appel. Pas bon pour nous ? Sa foi en lui était... exaspérante ? Ou plutôt consternante, compte tenu de tout ce qu'elle avait vécu sous son toit. Mais il ravala ces sentiments ; après tout, s'il l'avait contactée elle, c'était précisément parce qu'il pouvait espérer une telle réaction. « Ce que je vais te dire devra rester entre nous, une fuite me coûterait cher. » Sous-entendu : Narcissa. « Tu fais partie du groupe que mène Potter n'est-ce pas ? » Logique, puisqu'elle et Granger œuvraient en paire. Mais avec ça, Lovegood serait probablement sur ses gardes, l'organisation des Insurgés et l'identité de leurs leaders n'était pas supposées être connues. « L'un de vos hommes nous a fourni des informations sur votre camp, ce n'est qu'une question de temps avant qu'il soit localisé. Les environs sont déjà surveillés. » Il négligeait seulement de préciser que lesdites infos avaient été arrachées par la torture. |
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w/draco malfoy Sanity and happiness are an impossible combination Rester entre nous. En doutait-il ? Ce n'était pas le premier secret qu'elle gardait pour lui. Elle n'eut cependant pas le temps d'être vexée : déjà il enchaînait, mentionnant Harry. Il n'avait pas l'air d'attendre une réponse, pas vraiment. Aussi hocha-t-elle simplement la tête, se demandant vaguement pourquoi il semblait si sûr de lui. L'explication ne tarda pas à arriver, et elle se crispa. Un instant, elle manqua d'air, alors que son coeur se mettait à battre la chamade. Ils allaient arriver. Luna n'avait vécu qu'une seule attaque, depuis qu'elle était fugitive. Une attaque qui lui avait tout pris, ou presque. Son père, et sa liberté. Elle se mordit la lèvre, et sa voix se fit précipitée. « Qui... » Elle s'interrompit, sachant soudainement de qui il parlait. Rufford. Rufford qui avait perdu pied, récemment, Rufford qui provoquait encore et encore. Une bouffée de colère la submergea et ses doigts se resserrent sur le miroir, qui trembla un peu. « Il n'aurait pas donné notre localisation comme ça » affirma-t-elle pourtant, la tête soudain haute. Rufford était rongé par la vengeance, il n'aurait jamais aidé l'ennemi. « Comment as-tu fait pour qu'il... » Deuxième interruption, et ses yeux s'agrandirent. Comment avaient-ils fait pour qu'il crache le morceau ? Son regard se voila, et elle eut la nausée. L'image de Lucius Malfoy refit surface, insidieusement. « Oh, lâcha-t-elle d'une voix douce, comme vidée de toute émotion. Je vois. » Elle le fixait d'un air calme, silencieuse à présent. Elle en oubliait presque la menace planant sur les siens, secouée par ces informations. Torture. Bien trop réel, bien trop proche d'elle. Malgré ses excès, il ne méritait pas ça. Personne ne méritait ça. « Il vaut mieux qu'on s'en aille, alors. » Phrase ajoutée d'un ton détaché, le corps en retrait, seul son regard fiévreux traduisait ses sentiments. Détachée, elle l'était ; comme à chaque fois que la réalité lui paraissait trop cruelle. Elle se retirait, d'elle-même, et de ce monde fou. Elle s'en allait. « Tu penses qu'il nous reste combien de temps ? » |
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w/luna lovegood Elle ne pesait pas encore la portée de sa requête — pour preuve, elle ne broncha même pas lorsqu'il annonça que ce qu'il s'apprêtait à lui révéler devrait rester entre eux. Par contre, elle comprit plus vite qu'il ne l'aurait voulu l'identité de celui qui avait parlé... et les méthodes employées pour lui arracher ce qu'il avait daigné céder. Malfoy eut le réflexe de dresser le menton et de clamer haut et fort que là était son devoir, mais il se retint : la situation était déjà délicate. Il y avait dans la voix éthérée de Lovegood une déception qu'il encaissait mal. Tout serait plus simple si elle n'avait aucune attente, pourquoi s'échinait-elle à nourrir un quelconque espoir à propos de lui ? Voix creuse, regard hanté... pincement au cœur. Il ne fit aucun commentaire, mais détourna le regard, daignant lui montrer que ses tourments ne le laissaient pas indifférent, dans l'espoir que ce bref élan d'humanité avoué rende la suite moins mal aisée. « Seulement toi. » Calme mais ferme malgré tout. « Ce n'est pas négociable : si le camp est vidé à l'arrivée des mangemorts, la trahison sera évidente. » Les faits étaient véridiques, mais la façon de les exprimer était calculée. Eux plutôt nous, trahison là où il ne qualifiait que rarement leur entente comme une véritable alliance, le tout glissé d'un ton bas et caressant évoquant sincérité et regrets. « Je te fais confiance pour préserver ma vie autant que je m'efforce de protéger la tienne. Je te l'ai dit : l'information doit rester entre nous. » Le dilemme n'était guère aisé, il le savait, et si elle lui choisissait les Insurgés, les conséquences promettaient d'être lourdes. Draco s'obstinait à penser qu'il ne la tenait au courant que par pure nécessité et certainement pas par loyauté, car le fait qu'elle tombe aux mains des mangemorts alors qu'elle était supposée être morte lui serait tout aussi préjudiciable, sinon plus, qu'un camp retrouvé vidé. « Tu peux t'arranger pour éloigner Granger et les deux autres, mais seulement eux. » Il ne tenait pas outre mesure à préserver les deux autres, mais tenait absolument à croiser la route du Balafré le plus tard possible et, de préférence, pas durant un combat ; si cet ahuri arriéré finissait par percuter qu'une dette de vie existait entre eux, tous ces sacrifices s'avéreraient vains. Et surtout, si Draco cédait à un réflexe le poussant à régler cette dette sous les yeux d'un ou de plusieurs mangemorts, il était fini. |
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w/draco malfoy Sanity and happiness are an impossible combination Il détournait le regard, refusant peut-être de voir son trouble. Elle regretta soudainement qu'il l'ait contactée, et dut se faire violence pour ne pas couper la communication, tout de suite. Elle ne lui en voulait pas vraiment, en partie parce qu'elle ne réalisait pas encore tout ce que cette discussion déplaisante impliquait, mais elle ressentait le besoin pressant d'appuyer sur pause. Assez de mauvaises nouvelles. Comme elle aurait dû s'en douter, il ne s'en tint pas à sa révélation, et abattit sa dernière carte d'une voix calme. « Non. » Non, non, non. Il était hors de question qu'elle laisse son camp dans le noir. Hors de question qu'elle s'enfuie sans eux. Elle l'avait déjà fait une fois, et cela lui avait coûté son père. « Non, répéta-t-elle d'une voix où pointait la colère. Tu ne peux pas me demander de faire ça. Je ne peux pas... » Et déjà pourtant, elle réfléchissait à ce qu'il lui avait dit. Si le camp est désert à leur arrivée, ils soupçonneront Draco. Cela ne faisait aucun doute, et elle le savait. Ça non plus, elle ne pouvait pas l'accepter. Coincée. Un sourire amer se dessina sur ses lèvres, comprenant à présent pleinement ce qu'il avait voulu dire par ce fameux entre nous. Trahir les siens pour le protéger. Fuir comme une voleuse avec Hermione, Ron et Harry. L'accepteraient-ils seulement ? Sans s'en rendre compte, elle songeait rapidement à comment les convaincre de s'éloigner sans qu'ils ne comprennent d'où venait l'information. Hermione pourrait peut-être l'y aider. Elle ferma les yeux, quelques secondes. Elle allait le faire, et cette idée la répugnait. Avait-elle le choix ? Il lui avait sauvé la vie, n'est-ce pas ? « Bien. Nous quatre, alors. Les autres ne seront pas au courant. » Et ils mourront, ou seront capturés. Et sans leur liberté, que valait leur vie ? Rien. Elle était bien placée pour le savoir. « Au moins, ça se passera bien, pour toi. » murmura-t-elle, comme pour se réconforter. Un vague sourire illumina brièvement son visage, et elle replaça d'un geste nerveux une mèche derrière son oreille, tout en jetant de brefs coups d'oeil à gauche et à droite - ce qui était totalement inutile : elle était seule. « Il y a quelqu'un qui t'attend, ici. » Sa voix s'était faite encore plus basse, et ses yeux s'étaient agrandis, comme lorsqu'elle racontait l'un de ces mythes qu'elle aimait tant. Si un peu de bien pouvait ressortir de toute cette horreur, elle n'était pas contre lui donner un petit coup de pouce. Elle espérait ainsi laver son âme meurtrie, noircie par ce qu'elle s'apprêtait à faire. |
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w/luna lovegood Son refus catégorique ne fut pas une surprise, mais comme il l'avait escompté, elle se fit plus hésitante à mesure que les faits s'imposaient et qu'elle percevait les raisons de sa requête. « Ne leur dis pas de quoi il retourne. Trouve juste un moyen de les éloigner », prit-il toutefois soin de préciser, sourcils froncés, alors qu'elle s'abîmait dans des réflexions muettes. Il ne pouvait courir le risque que le Golden Trio découvre ce qui se tramait : ils n'accepteraient jamais de partir en laissant quiconque derrière eux. Soit ils resteraient tous, soit ils partiraient tous ; raison pour laquelle Malfoy avait évité de contacter directement Granger. « Ils ne doivent savoir sous aucun prétexte. » Sinon tout serait perdu. Seulement eux quatre, abdiqua-t-elle, et il eut envie de lui faire remarquer que c'était déjà beaucoup. Il serait délicat d'expliquer pourquoi le leader du camp ne se trouvait pas sur place, flanqué des deux bêtes de somme qui le talonnait en permanence... mais il se retint. L'instant d'après, la conversation prenait un tour étrange tandis que Lovegood se laissait aller à ces manies qui le laissaient perplexe. Déclaration mystérieuse, regard vitreux, ses cousines — Flora et Hestia — lui faisaient aussi parfois le coup, et il était souvent impossible de déterminer le sens réel de ces manifestations de clairvoyance. « Qui donc ? » Sourcil gauche haussé en signe clair de son incompréhension, il attendit patiemment qu'elle lui en dise plus. |
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w/draco malfoy Sanity and happiness are an impossible combination Mille et une recommandations. Pour toute autre personne, cela aurait pu en devenir insultant, mais Luna ne se vexait pas facilement, et se contentait de hocher la tête – ce qu’il lui suggérait allait de soi. Elle prenait note, restant toutefois silencieuse, réfléchissant rapidement. Hermione aurait été fière d’elle : il y a deux ans, elle aurait été incapable de se concentrer pendant si longtemps. Incapable de mettre de côté ses sentiments. Et pourtant, elle le faisait aujourd’hui, avec plus ou moins d’aisance, oubliant ce qui se cachait derrière le plan qu’ils mettaient au point. Sa culpabilité ressurgirait plus tard ; pour l’heure, elle devait se montrer efficace. Luna Lovegood, pratique, réfléchie et efficace. C’en était presque drôle. Oui, définitivement, son amie serait fière d’elle. Jusqu’à ce qu’elle apprenne de quoi il en retournait réellement, bien sûr. L’ancienne Gryffondor ne voyait pas d’un bon œil la confiance que Luna plaçait entre les mains de Draco, et n’accepterait sans doute pas de sacrifier les siens pour protéger le jeune homme. Retour en arrière, pause : non, elle ne lui dévoilerait pas la vérité. À cette idée, elle eut un nouveau pincement au cœur, qu’elle chassa rapidement. Plus tard. « Fais-moi confiance. » souffla-t-elle simplement d’une voix douce, plongeant son regard dans le sien. Comme pour couper court à ses inquiétudes. Elle trouverait quelque chose. Mettre les conséquences de côté ; mettre sa conscience sur off. Aviser plus tard, quand ses amis seraient tous sains et saufs, ou presque. En trahir certains pour en protéger la plupart, était-ce vraiment si répréhensible ? Elle préféra ne pas répondre à sa propre question, et songea que lorsque la culpabilité viendrait frapper à sa porte, au moins, ce ne serait pas son propre reflet qu’elle aurait à confronter dans le miroir. Étrange réconfort. Qui ça ? C’était la meilleure chose à faire. Il l’avait prévenue des dangers, l’avait sauvée. À son tour de le prévenir – Hermione, bien que liée par la promesse qu’elle avait faite à sa sœur, serait d’accord. Pas de dilemme. Elle préférait ça. Elle eut un sourire vague, tremblant. « J’aurais peut-être dû te le dire un peu plus tôt. » admit-elle. Un instant, elle eut l’air de chercher ses mots, et vérifia une deuxième fois que personne ne se trouvait dans les parages. Un instant seulement ; la seconde d’après, ces mêmes mots se bousculaient à l’entrée de ses lèvres. « Astoria. Elle est ici. » Elle n’avait jamais été douée de l’art de la parole, elle disait les choses telles quelles, et sa révélation n’échappa pas à la règle. Elle guetta la réaction de son ami, mais, nerveuse, les phrases s’échappèrent une nouvelle fois de sa bouche, une à une, comme si elle les avait retenues trop longtemps déjà – à peine quelques secondes, pourtant. « Si notre camp… Si ils viennent. Elle sera là. Cela ne fait pas si longtemps, mais… Ce n'est pas juste, être prisonnière, c'est... Au moins, c’est une bonne nouvelle pour toi. » répéta-t-elle, les yeux grands ouverts, en attente de sa confirmation. Son monologue était décousu, mais elle espérait qu’il la comprenne. « C’est une bonne nouvelle, hein ? » Question rajoutée d’une voix songeuse, n’appelant pas forcément à une réponse : déjà l’excitation ressentie retombait, et elle sourit doucement, comme apaisée d’une information trop lourde à porter. |
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Susanna, il y a eu la passion, les tensions, la séparation, la fureur, le manque. L'étape suivante aurait dû être la réconciliation - j'étais prêt à l'épouser. C'était avant qu'on ne la découvre coupable de trahison, avant qu'une vision d'Aramis ne révèle sa relation, avant que la dénonciation à laquelle j'ai consenti ne lui coûte la vie. Déchiré entre colère et regrets, j'ai fait le choix d'effacer les sentiments qui perduraient pour ne conserver que la haine. Rien d'autre que la haine.