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Athenais Berenice Kiyomizu
feat Kim Seuk Hye  • crédit Crazy B.

   
ENSLAVED •
Inventée toute neuve, toute refaite

• nom complet ; Ton patronyme n'est qu'une blague de mauvais goût, une succession d'ironies toutes plus blessantes les unes que les autres en ces temps obscurs ; et pour les remarquer, il faut adorer décortiquer l'éthymologie des prénoms grecs, à l'image de ta mère.
D'abord, il y a eu Athenais, « l'immortelle » aux poignets tailladés par le désespoir. Tu as failli quitter la vie à de nombreuses reprises mais tu y es toujours revenue, encore, toujours, inlassablement. Ils ont juste voulu garder leur jouet, mais tu persistes à dire que tu n'as jamais voulu suivre la lumière. Mais tu le sais, Nais, que tu n'es pas une immortelle. Juste une survivante.
Puis, vint le tour de Berenice, issu de l'adoration maternelle pour cette pièce de théâtre écrite par Racine. Celle qui porte la victoire de ses bras minces et alourdis par les chaînes. Tu ne peux plus brandir l'étendard comme la Marianne, alors tu maudis tes geôliers et rumine ta vengeance dans la crasse des limites infligées par ton statut.
Enfin, Kiyomizu, « l'eau fraîche » qui panse les maux et rafraîchit les mémoires arides. C'est de ça dont tu as manqué dans la froideur de ta cellule. Tu n'avais plus d'identité, tu subissais les coups. Mais les femmes n'oublient pas, et tu t'es souvenue.

• surnom(s) ; Quand notre prénom dépasse deux syllabes, on a tendance à vouloir le raccourcir. Ainsi, ton Athenais a presque toujours été raccourci en Nais et pour les plus audacieux, en Nana. D'ailleurs, chez les Hébreux, Nais veut dire gracieux. Encore une signification qui ne te sied pas, en fait. La guerre t'a tellement changée que tu préfères, désormais, répondre au nom de Berenice, au lieu d'espérer le retour du passé à travers ton premier prénom. Mais les sobriquets restent, et ceux t'ayant connu en habit noir et blason rouge et or continuent à penser C'est Nais que j'ai face à moi.
Sinon, la voix maternelle fredonnait des comptines à sa puce, les soirs où tes petits poings se refermaient doucement sur les couvertures de ton berceau. Pour tes camarades de Poudlard, tu étais un dérivé violent de Loufoca, Nais la Harpie ou la Justicière botteuse de cul Serpentardesques. Mais depuis ta capture, tous ces mots ont été balayés pour ne plus former que l'esclave (ou Bridobby ou Mulan hors RP, c'est comme vous voulez hehe ).

• naissance ;  Au cœur de l'automne, dans une clinique moldue qui bordait le port de Manchester. C'était un 20 novembre 1978. Tu racontes à qui veut l'entendre que tes hurlements ont brisé les vitres et que les médecins s'en sont sortis avec des dents cassées et le nez tordu.

• ascendance ; Un sang maculé de boue, ou plutôt, la bourbe maculée de perfection. Un Sang-Mêlé lointain puisque ta mère est moldue et ton père est lui-même impur sur de nombreuses générations. La famille Kiyomizu n'a jamais contrôlé la pureté de son sang car pour elle, l'honneur ne peut être forgé que sur des faits et non pas sur les origines. Tu restes donc un être magique issu de la crasse, un phénix né de cendres diverses, pas assez sombres pour le Lord.

• camp ; Eh bien, tu as toujours eu un problème avec l'autorité, qu'elle soit parentale ou gouvernementale. En fait, si ton sang avait été plus pur et ta famille haut-placée, tu aurais quand même rejoint les rangs meurtris des Insurgés tant tu es dévouée à faire chier le monde, et encore plus le pouvoir en place. Une vraie thuglife. Cependant, tu es aussi sensible aux changements politiques qui se sont opérés avec le temps, et tu te battras jusqu'au bout pour retrouver un semblant de dignité, retourner auprès de ta famille et récupérer ta baguette.

• métier ; « ET TA MÈRE ? » Éternelle révoltée soumise à l'autorité gouvernementale, bonniche scarifiée parce que tu es l'ancienne grande gueule d'Azkaban, chieuse d'une puissance égale aux caprices de Voldemort. Tu espères toujours porter la victoire aux premières lignes du front et ainsi, être digne du patronyme que tu te traînes. En attendant, tu portes surtout des sacs de patates et tu n'es même pas digne du surnom de cordon bleu.

• réputation ; On murmurait bien des choses à ton égard, dans les couloirs de l'école. Déjà, ton Empathie n'a pas été facile à soustraire aux autres, alors, tu as abandonné vers ta seconde année ; les nerfs qui lâchaient à l'approche d'une dispute, les larmes versées, souvent à cause d'un chagrin d'amour qui n'était pas le tien, le changement perpétuel d'humeur... Quelle aberration. Dire qu'on enviait ton don. Mais quand tu devenais la Tarée, quand tu sentais que tes poings étaient la seule solution pour remédier à ton problème, ils ont compris quelle malédiction se cachait sous le masque plaisant de l'Empathie. La violence, les insultes, les mots acerbes qui coûtent des amitiés et forgent le respect des plus impressionnables... La Coupe des Quatre Maisons a souvent glissé des mains des Gryffondor à cause du duo explosif de Fred et George, mais tu y es aussi, parfois, pour quelque chose. Que les Serpentards se souviennent du Pin à culs de Serpies, là où tu accrochais les plus vils par le caleçon. Une place privilégiée pour alimenter l'éternelle guéguerre entre ta maison et la leur.
Quand tu as rejoint l'Ordre du Phénix, les rumeurs ont changé. Bien entendu, chez les Gryffondor, tu es restée un petit soldat de choix, mais ton inimitié pour le vert et l'argent s'est renforcée. Alors, une fois les fers à tes poignets, on s'est délecté de ta captivité dans le camp adverse. Une Empathe, une guerrière qui aboie rageusement, une éternelle insoumise. Quel plaisir à torturer... Et quand on t'a menée aux Enchères pour te faire comprendre ton nouveau statut d'objet, les prix se sont envolés haut, la première fois, juste pour récupérer le fruit des meurtrissures et des entrailles de l'impureté, mais surtout le fameux don fauteur de troubles.

• état civil ; « Non mais j't'en pose des questions... »

• rang social ; Tes trois marquages au fer murmurent bien l'ignominie de ta condition. Tu as été esclave de tes bourreaux, et tu y es retourné, comme la fange retourne à la fange. Une ancienne Insurgée enchaînée par ses ennemis, et qui se traîne dans la poussière et dans ses loques de Rebut.

• particularité(s) ; À tes yeux, l'Empathie est plus une malédiction qu'un don mais tu as droit à un certain respect grâce à elle. À un certain intérêt. Les prix s'envolent juste pour elle. Envie d'un accessoire à la mode avec option liseuse de sentiments ? Ou juste future arme entre les mains d'un Mangemort ? Tu ne connais pas la raison de cet engouement, et en fait, tu t'en fous complètement. Si les Occlumens peuvent faire des barrières aux Legilimens pour protéger leurs pensées, ils ne peuvent te cacher leurs sentiments. Tout le monde y passe, peu importe l'âge, la magie, le sang, et c'est un véritable feu d'artifices qui explosent dans ton crâne quand ta forteresse mentale s'affaiblit. Des migraines, des crises de nerf et d'angoisse. L'affinement de tes capacités d'analyse, grâce à ce flot continu d'informations sur les gens qui t'entourent ; il y a, par exemple, ceux qui feignent l'effroi devant l'Horreur mais qui jubile de voir couler le sang, au fond. Et ceux-là, tu les détestes encore plus que ceux qui assument leur monstruosité et s'en vante. Être ainsi ballottée entre joie et tristesse te faisait perdre autrefois la valeur de tes vrais sentiments. Aujourd'hui, tu arrives à discerner lesquels sont les tiens, mais tu exploses souvent pour te les rappeler. Tu songes parfois avec amertume que recevoir le Baiser serait ton salut. Ferait de toi une coquille vide... L'Empathie est une souffrance et une arme quotidiennes...

• patronus ; Un lama. Le représentant du pouvoir souverain, chez les Incas. Tu ignores si cette forme de patronus vient de ton envie de scalper Voldemort ou si c'est parce que tu crachais sur tes geôliers. En tout cas, tu trouves qu'il a une sale tronche – comme Voldemort – et tu le détestes – comme Voldemort. « Non mais c'est vrai, quoi, t'as vu à quoi ça ressemble, un lama ? Ça veut dire, genre, que ma personnalité est aussi ridicule ? Non mais sérieux, quoi... » De toute façon, tu ne le vois plus depuis longtemps. Tu ne peux désormais produire qu'un pâle volute de fumée d'argent, et tu n'as même plus de baguette pour le faire.

• épouvantard ; La foule est ton ennemie tant tu as peur de finir folle, noyée sous les sentiments... Mais ta crainte la plus vive, celle qui te paralyse d'effroi, reste ton retour à Azkaban.

• risèd ; Tu n'as jamais pu contempler ce genre de miroir, mais ton reflet changerait certainement en fonction de tes humeurs. Peut être que tu te contemplerais la peau immaculée de tout tatouage, mais exhibant fièrement tes cicatrices de guerrière. Aucune chaîne qui te retient loin de ta famille. Ou alors, toi, tirant une bastos dans le crâne de Voldemort, abattu par le moyen le plus moldu qui soit. Ou ouvrir une boutique de lingerie ? Dans tous les cas, tu réclamerais vengeance pour enfin glaner la vie paisible dont tu rêves.

• animaux ; Tu adores les animaux. Aussi loin que tu te souviennes, la maison familiale a toujours été peuplée de chats, et une fois, d'un chien. D'ailleurs, tu les aimais tant que tu portes toujours le deuil de leur mort. Tu les respectes presque plus que les humains. Eux, tu ne les as jamais frappés ou insultés. À Poudlard, tu avais jeté ton dévolu sur un petit hibou faiblard que tu surnommais affectueusement L'Avorton. Depuis le temps, tu imagines qu'il est resté à la volière, et qu'il porte le courrier des adorables mioches de Sang-Purs.

• baguette ; Un bois de noisetier aux courbes élégantes, long de vingt-sept centimètres et aux reflets chauds, veiné de brun, de rouge et d'or. À l'image de ton caractère impétueux. En réalité, ce bois t'a surtout été attribué à cause de sa sensibilité, de sa capacité à montrer les sentiments de son possesseur qui, lui, les comprend et les maîtrise parfaitement. Ton Empathie a donc été la main mise sur cette baguette aux humeurs et aux reflets changeants, même si elle t'était entièrement dévouée. Tellement dévouée que le crin de licorne en son cœur s'est vidé de toute magie et ne répond plus à aucun sorcier depuis qu'on te l'a arrachée.


   
The stars have faded away
► Avis sur la situation actuelle :
« Le régime politique ? Non mais c'est pas un régime politique, ça... C'est une tyrannie. Du despotisme, messieurs dames. Ouais, ouais. Il faut arrêter de se voiler la face franchement, et je dis pas ça seulement parce que je suis Rebut, hein. Regardez le peuple ; même les précieux Sang-Mêlés de tout ce bourbier crèvent la dalle et c'est l'Élite qui prend tout – encore que je les comprends, si je pouvais tout avoir et m'essuyer les pieds sur la tronche de ceux que j'aime pas, je le ferais. Voilà, en fait, le "régime politique" – et admirez les guillemets – est naze. Y'a eu plein de morts, trop de morts, pour mettre ça en place et la plupart était que des gens que j'aimais bien – enfin, à part cette pétasse d'Andy ; j'irais bien pisser sur sa tombe mais ça, c'est une autre histoire.
Je crois que ce qui m'emmerde le plus, c'est d'être ainsi éloignée de ma famille et qu'on ait été obligée de lancer un sortilège sur notre mère pour qu'elle oublie notre existence, à mon frère et à moi. Qu'elle essaie pas de nous retrouver. On n'existe plus pour elle. C'est triste, mais ça serait encore plus triste qu'elle meure parce qu'elle est notre mère, non ? Je me dis qu'elle est en vie, qu'elle ne souffre pas de notre absence et que tout va pour le mieux dans son monde. Par contre, dans le nôtre, c'est sûr que c'est la galère. La torture, les assassinats, les traques, les ventes... Je suis née dans un pays riche, dans un pays libre, où je pensais n'avoir jamais à supporter des guerres aussi violentes que celle-ci. Et pourtant, regardez où j'en suis ? Un truc qu'on passe de mains en mains après avoir été découpé par le boucher, et qu'on entrepose fièrement. Super green.
»
   ► Infos en vrac :  
(Bon, j'me suis lâchée, y'en a quand même pas mal, alors j'me suis permise de faire un p'tit tri Arrow Quand l'inspiration est là, je me contrôle plus, excusez-moi...)

Poudlard / Passé :

Famille :

Manies / Talents :

Personnalité / Trivia :


   
Nothing compares to you
• pseudo & âge ; Toujours au rapport avec mes cadeaux et mon habit rouge yeah • comment as-tu trouvé le forum ? J'ai pris un pendule, une carte, maté les deux premières saisons de Charmed, et j'vous ai trouvé ! • ton avis, tes suggestions ; Au début, j'avais mis des conneries en mode kikoo mais avec la MAJ, j'dois dire que le forum est plus que canon. • connexion ; Arf, je serai souvent là, à flooder, sur la CB, à harceler Draco de questions et de compliments et à baver sur Vaughn. roll • quelque chose à ajouter ? Vous savez à quel point je vous aime ? yeux kr Ce forum est ma maison, j'squatterai toujours. iiih

   


Dernière édition par A. Berenice Kiyomizu le Mar 24 Mar 2015 - 17:08, édité 4 fois
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Here comes the hurricane
PENSINE

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I
Berenice. C'est ainsi qu'on te nomme depuis que les fers t'entaillent les poignets. Tu ne trouves rien d'intéressant à dire sur toi, rien de palpitant qui soit apte à être lu avec attention, mais je tâcherai d'étoffer le passé que tu trouves si déplaisant à te rappeler.

En commençant par Athenais.
Autrefois, on t'appelait ainsi et tu portais ce nom avec une fierté insouciante, une dignité propre au sang Kiyomizu. Père aimait retracer l'arbre généalogique et t'en conter chaque branche, les soirs où tu logeais à Loutry Ste Chaspoule. Tu te souviens de tout. De tous les mythes entourant votre famille ; la légende du grand Iwao Kiyomizu et de ses promesses brisées t'a appris l'honneur tandis que le Jigai de Kirara t'a fait comprendre les limites imposées par ton sexe. D'ailleurs, Père aurait préféré voir le prénom de cette illustre ancêtre compléter ton nom, mais son absence a permis à ta mère de t'immortaliser... Puisque la Corée et le Japon sont toujours deux ennemis que l'Histoire se plaît à monter l'un contre l'autre, on a greffé la grande Grèce Antique à ton patronyme, comme pour jurer avec tes racines discordantes. C'était avant tout une passion de ta mère. Un doigt d'honneur au joug Kiyomizu, aussi.
Mais si ton identité a été un conflit interminable entre eux deux, le gène sorcier est la source du fossé qui les sépare. Ta moldue de mère, à force d'être écartée par les affaires magiques, préféra claquer la porte et retourner à l'ignorance. C'est là que se complexifient les rameaux de l'arbre. Comme on t'a éloignée de la situation familiale, tu as longtemps ignoré les dessous de ces histoires d'adultes. Mais moi, je sais que ton Père a souffert de cette séparation et espère toujours le retour de son âme sœur, bien qu'elle soit tombée dans les bras d'un coréen pur souche et qu'elle lui ait même donné un enfant, seulement deux ans après ta naissance. Tu as été éduquée par les deux faces de la pièce, enrichissant tes connaissances moldues et sorcières à la fois, sans souffrir des positions parentales. Ton frère et toi avez eu une enfance stable, en fait, bien loin de l'agitation que peuvent avoir connu certains rejetons de divorcés.

Le seul poids dont tu as souffert est ton Empathie.
Je sais que tu n'aimes pas parler de tes premiers pas avec ce don – plutôt dévastateur pour la santé mentale – mais il faut savoir que du côté moldu de ta famille, on a souvent hésité à te cloîtrer entre quatre murs de carrelage blanc pour te découper le cerveau. Une erreur. Une grossière erreur. Heureusement, ton père a tout de suite su de quoi il en retournait, et peut être que l'attention qu'il t'a porté, et qu'il te porte toujours, est due à ce fardeau qui te leste depuis toutes ces années. Il s'est souvent contenu pour ne pas t'engloutir sous ses émotions. Il a souvent ravalé sa colère – même quand tu as décidé que les tapisseries du salon, bien trop mornes à ton goût, nécessitaient d'être décorées par des canards bleus. L'Empathie a été une difficulté surmontable au fil du temps, de ton apprentissage à te contrôler, mais encore aujourd'hui, tu ne peux t'empêcher d'exploser quand tu ne comprends plus ce que tu ressens ou ce que tu perçois.

Puis, tu as fini par abandonner Athenais. Une décision prise aux portes de la Mort. Entre les murs crasseux de ta cellule. L'esprit drogué par la torture. Tu t'es mise soudainement à maudire l'ironie de ce prénom. Tu as toujours su la signification de Berenice et à cet instant précis, tu t'es demandé pourquoi tu ne l'avais jamais utilisée. Alors pourquoi ? Pourquoi ne pas l'utiliser maintenant ? C'était comme une prise de conscience, comme quand on sort la tête de l'eau et qu'on remplit d'air froid nos poumons atrophiés, douloureux. C'était aussi une manière de se libérer du passé. Athenais ne méritait pas d'être écrit dans les registres si elle n'était pas vraiment immortelle, mais Berenice avait une symbolique tout autre, plus plaisante à ton âme écorchée.
La souffrance mentale, la souffrance physique... Azkaban et ses reflets ternes t'avaient montré la voie à suivre, et tu estimes aujourd'hui que rien ne peut être pire que cet endroit. Alors, ainsi armée par le chaos, rien ne peut t'arrêter.
 

II
Cette scène se passe au mois d'août 1998.

Si on avait patrouillé jusqu'à l'aurore, on t'aurait peut être vu gratter à cette grande porte rouge de tes ongles noirs de terre, comme un chaton perdu dans le noir de la nuit, mais les ténèbres t'ont soustrait à la vue des autres. Un mois avait passé depuis ton départ et rien n'avait changé dans la petite maison de Loutry Ste Chaspoule. Les pierres étaient toujours bouffées par le lierre et la porte fermement close aux étrangers, et derrière les rideaux de mousseline, tu avais aperçu la silhouette grisâtre d'un homme esseulé. Il errait dans le salon comme tu avais erré dans la forêt, mais tous les chemins t'avaient menée à lui. Puisqu'il semblait t'ignorer, tes grattements s'étaient intensifiés, tu avais tenté de forcer la poignée, mais le verrou était fermé et la clé bloquait la serrure. Alors, tu avais tambouriné le panneau avec toute la force de tes poings, jusqu'à ce qu'il daigne ouvrir.
« Nais ?, avait-il murmuré d'effroi. Entre ! Entre, dépêche-toi, ma chérie... »
Tandis que tu te glissais dans le couloir partiellement éclairé, tu avais senti son regard lourd sur ta peau maculée de boue, tes cheveux emmêlés et ébouriffés par le vent. De larges trous ouvraient une fenêtre sur tes jambes écorchées. Tu avais eu un pauvre sourire en contemplant son visage émacié, les cernes violines causées par les insomnies. Il avait été inquiet. Et cette vision était presque un cadeau. On avait été inquiet pour toi, jusqu'à en être marqué physiquement. Sur le coup, tu avais eu envie de reposer tes valises dans la chambre à l'étage, surtout en sentant le fumet délicat qui parvenait de la cuisine, mais tu avais serré les mâchoires et tenté de faire taire les gargouillis de ton ventre. Il était hors de question que tu reviennes.
« J'étais sûr que tu reviendrais... La vie en cambrousse, ce n'est pas pour toi, Nana.
Je ne reviens pas ! Je n'ai déjà pas pu me battre à Poudlard à cause de vous, alors je continuerai à... à... Bon, d'accord, je fais pas grand chose pour les Insurgés en ce moment, mais quand j'aurais trouvé Potter ou une bande, eh bien, je ferais des attentats et... et on reprendra le pouvoir. Voilà.»
Un discours d'une naïveté risible. Tu t'étais mordue la lèvre de nervosité en attendant sa colère. Tu l'avais sentie bouillonner sous le soulagement infîme de voir le mouton noir rentrer au bercail. Mais ton père avait secoué la tête en ricanant, certain de ne pouvoir ôter ces idées de ton esprit retors. Il avait senti l'orgueil et la fierté Kiyomizu sous les traits coréens. Impossible de te faire prendre une autre voie.
« Qu'est-ce que tu veux, Nana ?
Je veux ta promesse.
Ma promesse ?
Un Serment Inviolable. »
Ses traits durs s'étaient figés brièvement puis, soucieux de n'avoir aucun témoin, ton père avait regardé à droite, à gauche, avant de t'entraîner dans l'obscurité de la cuisine. L'odeur de viande rôtie devenait plus vive, comme la douleur qui tordait ton estomac.
« C'est à propos de ton frère, hein ? (Tu avais hoché la tête, satisfaite de ne pas avoir à t'expliquer.) Qui sera l'Enchaîneur ?
... Ben. J'y avais pas pensé, avais-tu avoué en baissant la tête, les joues rouges.
Ouais... Ça ne m'étonne pas vraiment. Écoute, reviens demain soir, et j'aurais trouvé quelqu'un. Quelqu'un qui ne dira rien.
Alors, tu es d'accord ? Merde alors, je m'étais préparée à pleurer et à supplier...
Moi, je refuse que tu t'inquiètes au point de pas pouvoir dormir de la nuit. »
Diatribe à peine camouflée. Un soupir de tristesse avait gonflé ta poitrine mais tu avais soutenu son regard, un éclat insolent dans les yeux. Toi, tu refusais que des sorciers meurent, et c'était tout ce qu'il fallait retenir. Peu importe ce qu'on pense de toi.

▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬

« 22 ou 23 février 2000, près d'un lac moche et vaseux. J'ai COMPLÈTEMENT perdu la notion du temps. Peut être qu'on est le 25, peut être qu'on est le 27 ? J'en sais rien du tout.

En tout cas, ce matin, le ciel est gris et l'air est glacé. Je me les pèle, putain... J'ai attrapé un rhume depuis déjà quelques jours et mon dos est en compote à force de dormir n'importe où. (J'irai bien arracher quelques vertèbres pour le venger, tiens...). Bref. Autant en venir à ce qui me perturbe, sinon, je vais encore oublier pourquoi j'écris. (Je crois que la vie d'Insurgée me rend dingue). (Non, en fait, c'est sûr, la vie d'Insurgée me rend dingue). Depuis qu'on s'est revu, je rêve de notre rencontre en boucle. Limite si ça me poursuit pas plus qu'une bande de Rafleurs... Puis, j'ai la cervelle douloureuse à force de me demander :  « non mais qu'est-ce qu'il foutait dans les bois ? »
En réalité, ce qui me fait le plus peur, c'est d'avoir découvert qu'après tous mes efforts, ma famille ne sera jamais en sécurité.  J'étais certaine que l'envoyer en Corée suffirait, mais le Ministère et son putain de décret l'ont ramené en Angleterre. Et voilà qu'il traîne avec des Rafleurs pour faire son service... (J'ai entendu une branche craquer, cette forêt est trop flippante... ) Je vais devenir DINGUE. Si c'est pas l'Empathie, c'est le Gouvernement. D'ailleurs, je ressens encore sa colère quand il m'a avoué qu'ils ont été réquisitionnés. Il m'impute la ruine de notre famille... Ouais. Peut être. Sûrement. Et alors ? On doit se battre pour retrouver la Liberté ! V. nous aurait saigné à blanc même si j'étais restée avec eux, alors qu'il cesse ses jérémiades et surtout de traîner avec cette bande de petits cons. De toute façon, vu la raclée que je lui ai mise, il ne deviendra jamais Adhérant. J'ai même brisé sa baguette. J'étais tellement en colère. Et déçue, ouais. Voir mon petit frère se laissait embobiner ainsi, ça me fait chier, c'est vrai, et vu ce qu'il est vraiment, c'est pas une bonne idée qu'il traîne auprès de V. En fait, à cause de son avidité, tous mes efforts pour que la famille reste en vie malgré ma fuite seront vains. Super. Merci. J'apprécie beaucoup...
J'ai déjà assisté au massacre de la famille qui m'a hébergée à Godric's Hollow, alors j'ai pas besoin de voir ma mère, mon père, mon frère et mon beau-père pendus au bout d'une corde. Ou devenir fous à cause du Doloris. Putain, j'en ai marre de penser à tout ça ! Est-ce vraiment de ma faute ? J'entends encore sa voix qui m'accuse, et moi, qui me défend piteusement. À bout d'arguments, je l'ai même stupefixé...
Peu importe. J'assumerai tout ce qu'on colporte dans mon dos.
»



III
Crac. Tu relèves la tête des feuillets déchirés, mouillés de pluie, sur lesquels tu barbouilles depuis ton départ. C'est peut être une manière peu originale de te rappeler d'où tu viens et ce que tu as vécu, mais tu ressens toujours le besoin de coucher tes pensées sur un pauvre morceau de papier.
Depuis que tu rampes dans la boue et que tu grelottes dans le froid, tu sais maintenant décrypter les sons et faire la différence entre un duel de branches et des pas peu discrets ; et si la forêt a parlé pour rien tout à l'heure, là, elle semble te prévenir d'un danger proche.
Crac. Un frisson dévale ton échine tandis que tu fourres tes affaires dans ton vieux sac à dos. Tu ne traînes pas. La peur t'éventre. L'odeur du loup est lourde, ambrée, dans l'air froid de l'hiver. Alors, tu fuis, te retournant sans cesse pour effacer les traces de pas laissées à chaque foulée. Pour pouvoir jauger la distance qui vous sépare. Le froid engourdit tes doigts crispés sur ta baguette et te brûle la gorge alors que tu t'enfonces dans les bois, cachée par l'ombre des branches et les troncs alignés. Un vrai labyrinthe végétal. Tu as presque peur de ne pas en retrouver la sortie. Mais tu les vois, les silhouettes massives parmi les arbres frêles du bosquet. Tu as peut être tourné en rond ? Si soucieuse de t'éloigner que tu ne fais pas attention où tu vas. Ridicule... L'entaille de la peur s'étire, tu as l'impression que tes intestins glissent de cette ouverture béante, qu'ils se nécrosent à l'air libre et glacé. Tu recules, espérant qu'ils ne t'aient pas vu, mais la forêt te trahit.
Crac. Tu te figes. Ils se sont tournés vers toi. Trois d'entre eux se détachent du petit cénacle formé autour des prisonniers et s'avance dans les ténèbres, là où tu te caches, en vain. Tu essaies de reculer le plus silencieusement possible, mais c'est inutile ; leur vue perçante semble distinguer tes mouvements. Le premier a dégainé sa baguette. Un tremblement violent te secoue, puis, tu aperçois une cigarette de Navitas qui se consume entre ses doigts gourds. Tu souris malgré toi de cette rencontre fortuite, avant de pointer ta baguette vers eux dans un geste vif, ample, assuré. Tu n'as pas peur... Ils sont dopés, de tout façon.
« Si j'étais toi, ma belle, je ne tenterai rien, lance-t-il en écrasant son mégot contre un tronc. »
Apparemment, il n'a pas eu le temps de prendre sa dose, et il est même parfaitement lucide. Putain. C'est toujours comme ça, avec toi. Un espoir puis la chute. Rude. Ton bras tremble tandis que tu te répètes, inlassablement, que tu n'as pas peur, que tu vas lui maraver la gueule, que tu vas envoyer sa tête à Voldemort avec un cœur dessiné sur le front et lui tailler les oreilles en pointe. Mais ta vessie semble décidée à te contredire ; tu as l'impression que tu vas te pisser dessus et c'est une sensation absolument atroce, qui te fige d'effroi. Tu n'arrives même pas à prononcer Stupéfix correctement, alors ils rient. Des rires tonitruants qui font s'envoler les oiseaux.
« Alors, c'est ça, l'Ordre du Phénix ? Une bande de guignols même pas foutus de lancer un sort ? ricane-t-il en se tournant vers les deux autres
Blablabla... Putain... »
Tu te maudis. À toujours se croire intouchable et capable d'ôter la vie, on finit par se heurter à l'impensable. Voilà pourquoi tu n'étais pas là, lors de la Bataille de Poudlard. Comme ton père, les Parques ne voulaient pas abandonner ton canevas avant qu'il ne soit totalement brodé. Mais tu détestes les broderies qui l'ornent. Qu'est-ce que tu peux faire ? Si tu attaques, les deux autres vont répliquer. Tu es foutue...
Alors il s'avance et toi, tu recules. La lumière du jour te montre petit à petit ses traits, te fait froncer les sourcils, mordiller les lèvres. Quelque chose titille ta mémoire. Son visage te dit quelque chose, mais votre rencontre remonte à loin, puis, un flot de souvenirs te submerge. C'était la nuit et les réverbères projetaient une lueur rougeâtre sur les avis de recherche. Tu les avais arrachés avec un rire froid. C'était un acte de sédition censé rester anonyme, mais Il était au bout de la rue. Un sort avait frôlé ta tête alors que tu fuyais – comme toujours – et avait mis le feu à ton bonnet. Cette fois, tu lui avais échappé. Et maintenant, tu sens à quel point il est déterminé à te faire payer tes affronts, tandis qu'il marche vers toi en s'enfonçant dans les feuilles mortes, noires de boue et bouffées par la putréfaction. Ainsi remuées par ses pas, elles dégagent une forte odeur de terre qui te retournent le ventre.
« Stu...
Expelliarmus ! »
Tu observes avec effroi ta baguette s'envoler de tes mains tremblantes. Merde. La terreur te fait ployer les genoux. Qu'est-ce que tu peux faire maintenant, sinon t'enfoncer dans les feuilles, creuser ta propre tombe dans la terre grasse et t'y enterrer pour rejoindre les Enfers ? Un nouveau rire secoue ton assaillant tandis qu'il jette ton arme vers le lac. Tu amorces un geste vers les eaux noires, avant de te raviser... C'est inutile. Tu as envie de pleurer. Mais tu n'y arrives pas. Tu es désarmée. À leur merci. Seulement, tu refuses de leur donner satisfaction en fuyant et suppliant : ce serait comme tourner le dos au lion.
« C'est drôle, hein, de traquer, piéger, tuer ? siffles-tu en enfonçant les doigts dans la terre, comme si ne faire qu'un avec le sol pouvait te protéger de leurs assauts »
Quand le premier te rejoint, tu ne bouges pas, tu ne lèves même pas la tête. Tu sens sa baguette tracer le trait de ta mâchoire, glisser sur ta gorge palpitante. Une grimace de dégoût te tord les lèvres.
« Tu oublies torturer...
Alors, allez-y ! »
Ton air de défi le fige un court instant. Tu fais ce que tu sais faire de mieux : la grande gueule insouciante, celle qui feint le courage. Mais il n'est pas dupe. Sa poigne se referme sur ton col, et toi, par réflex, tu agrippes fermement ses bras, tes ongles s'enfonçant dans sa peau et lui laissant de longues griffures rosâtres tandis qu'il tente de te tirer vers leur camp. C'est tout ce que tu peux faire. Te débattre comme un diable. Griffer. Mordre. Feuler. Leur mettre des brindilles dans les roues. Il parvient à te traîner un ou deux mètres, puis, il abandonne, la respiration sifflante. Tu le scrutes calmement, un rictus méprisant sur les lèvres, avachie dans les feuilles. Les mâchoires serrées.
« Je bougerai pas d'ici... »
Non, tu ne bougeras pas de là, à moins qu'ils t'achèvent... Ses yeux sombres te sondent un long moment ; son regard, lourd, te ferait trembler si tu n'étais pas déjà aussi terrifiée.
« Dégagez ! aboie-t-il pour ses deux acolytes. »
Étonnée, tu fronces les sourcils et te redresses pour les voir hocher la tête en signe d'obéissance. Ils s'éloignent sans un regard pour vous. Tu as l'espoir soudain, et surtout naïf, qu'il veut juste te laisser partir sans avoir de témoins, mais il attrape soudainement ton visage et te cloue au sol comme une poupée de chiffon. Tu écarquilles les yeux de stupeur. Un souffle rauque t'échappe. Tu n'es pas Legilimens mais tu pressens la suite en scrutant les éclats de folie dans ses iris noirs, et lorsqu'il t'accule contre terre et arrache l'insignifiante protection de ta veste, tu comprends qu'il n'y a plus à espérer. Tu serres les dents, tentes de le repousser avec toute la force de tes bras minces en gémissant de rage. Est-ce que c'est pire, le Doloris ? Tu le sauras plus tard. Là, le bruit du tissu déchiré t'arrache quelques soubresauts et t'engloutit dans le néant. Tes doigts se crispent sur son visage tordu. Tu abandonnes. C'est inutile de crier à l'aide ; tu sais qu'ils ne viendront que pour regarder, que pour mieux t'humilier et amplifier ta solitude. Le summum de l'horreur ; tu ressens son amusement fébrile, son plaisir malsain, et cela te file la nausée. Ta vision se trouble, et tu tentes en vain d'ignorer la douleur perçante de ton corps aux abois, libérant les sanglots si longtemps coincés dans ta gorge à vif. Tu ne brailleras pas comme les autres. Seules tes larmes couleront. Tu ne brailleras pas comme les autres... Alors, tu te tais, et tu esquisses un pauvre sourire... La première ébauche de ce qui sera ton insolence quotidienne à Azkaban.





Dernière édition par A. Berenice Kiyomizu le Mar 24 Mar 2015 - 19:44, édité 21 fois
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IV
La lumière, vive et soudaine, manque de t'aveugler alors que tu avances vers cette mer de visages troubles et mouvants. Tu clignes des yeux de nombreuses fois, tu fronces les sourcils puis, tu fronces le nez, et distingue enfin la foule de futurs acheteurs. Des vieux, des jeunes, des petits, des grands. Tu t'adonnes à la même analyse que celle qu'ils ont effectué sur toi, ou que certains sont en train de faire. Tu aimerais leur adresser un doigt d'honneur, à ces connards, mais les lourdes chaînes à tes poignets t'astreignent au seul regard noir, mauvais, colérique. Tu aimerais les étrangler avec tes liens, laisser leur carcasse pourrir au soleil et à la merci des corbeaux. Le monde est injuste. Terriblement injuste. Les cicatrices dans ton dos te brûlent encore, tiraillent ta peau à vif, comme pour te rappeler ta position dans cette société si égalitaire. Un gloussement gonfle dans ta poitrine tandis que le commissaire-priseur présente chacune de tes petites particularités. Tu ressens toute leur convoitise à l'annonce de ton Empathie, et cela manque à nouveau de te faire éclater de rire
Puis, tu aperçois deux visages familiers dans cette étendue d'inconnus. Ton souffle se coupe. Ils ont dû être avertis de ta mise en vente, s'ils ont fait le voyage jusqu'à Londres. Le visage de ton père est las, encadrés de cheveux gris qui étaient encore noirs au moment de ton départ. Ses cernes se sont assombries, ses joues se sont creusées et dans ses yeux sombres, aussi sombres que les tiens, tu aperçois l'éclat du deuil, de la souffrance, de la déception. La minuscule pointe de désespoir au milieu de cette foule émane de lui. Tu baisses la tête, mal à l'aise. Tu lui avais promis que tout irait bien. Si tu avais été digne de Kirara, tu aurais pratiqué le jigai au lieu de te laisser prendre ainsi, tu te serais jetée dans le lac pour rejoindre ta baguette et garder ton honneur intact. Mais tu n'étais pas Kirara.
Le temps te paraît long face à son regard lourd de reproches ; tu ne fais même pas attention aux zéro qui s'ajoutent au fil du temps, jusqu'à ce que la porte de la salle s'ouvre toute grande, qu'une voix que tu connais trop bien s'élève et t'arrache un tremblement.
« Dix mille gallions ! »
Non, pas lui... Un goût de terre s’immisce lentement sur ta langue alors que tu te remémores la forêt, et surtout ta cellule d'Azkaban. Il était encore là, dans l'ombre des salles de torture, jouant avec sa baguette et t'arrachant les secrets à peine murmurés dans ton journal. Il t'avait soumise au veritaserum, et si tu l'avais au départ contré en te répétant sans cesse de faire attention, tu avais fini aliénée par le Doloris et les coups, incapable de lui mentir. Il sait pour ton frère. Il sait tout.
Ses yeux cruels s'arrêtent un instant sur le visage impassible de ta famille puis, il glisse un mot à ton père, avant de renchérir pour les prix. Tu vois la face paternelle rougir, puis pâlir. Tu sens de la rage, de l'effroi, une douleur si vive que tu ne peux retenir un râle. Qu'est-ce qu'il lui a dit...? Non, en fait, tu ne veux pas savoir. Tu préfères vivre dans l'ignorance totale à l'image de ta mère.
Cette fois, tu suis le duel de fortune qui s'est amorcé entre une vieille sorcière à l'air revêche et ton bourreau. Les prix s'envolent. Tu ne savais même pas que les coffres de Gringotts pouvaient être remplis à ce point. Puis, la main si crainte ne se lève plus. Tu restes ébahie, entre la joie et l'incrédulité. Quarante mille gallions une fois... Il ne bouge pas.  Quarante mille deux fois... Il crispe les mâchoires, jette à la vieille un regard furieux. Ton sang bourdonne à tes oreilles. Adjugé à Mrs. Hodge. Un hurlement de joie t'échappe alors que tu rejoins la vieille femme replète. Profitant de la proximité avec ton bourreau, tu lui glisses :
« Je vous ai échappé une deuxième fois, na na na nanèreuh ! »
Puis, tu disparais dans la pièce adjointe aux Enchères en lui tirant la langue.

▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬

La vieille t'a cédée au bout de quelques semaines, après une énième crise de nerfs, ne supportant plus de voir ses sucriers de porcelaine brisés et ton étonnante tyrannie : « Non, VOUS nettoyez la vaisselle, j'en ai rien à péter, moi ! Vous avez cru quoi, là ? Que c'est parce que vous soutenez Palpatine que vous pouvez me parler comme ça ? »
Aux deuxièmes Enchères, les prix n'ont pas dépassé dix mille gallions.
Aux troisièmes, ils ont à peine atteint cinq mille.
Et cette fois, il a pu enfin mettre la main sur toi.
Tu lui as alors souris et demandé en ricanant : « Je vous ai manqué ? »


▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬
« Berenice ?
Ouais ? »

La voix douce de ta maîtresse t'arrache à la contemplation du jardin. Tu as hérité d'une place confortable au grenier, bien loin de l'humidité de la forêt et des ténèbres d'Azkaban. Si la vieille te logeait dans une petite chambre attenante à la sienne, bien meublée et décorée avec goût, il arrivait que tu l'entende ronfler. Ici, tu es tranquille et tu as la sensation d'être la reine de ce domaine. C'est un peu plus sommaire, un peu plus sombre, peu décoré, mais tu t'y sens bien. Tu croises les bras, jetant un regard par dessus ton épaule frêle. Tu t'es un peu étoffée depuis ta sortie d'Azkaban, mais tu restes fine ; les privations sont à la mode chez l'Élite pour punir l'insolence.
« Qu'est-ce qu'y a ? Je dois retourner faire le dîner ? Ça lui a pas suffit de bouffer de la terre ?
Non, non, non, non ! Je peux te parler ? demande-t-elle timidement en joignant ses mains sur sa bouche  »

Tu hoches la tête. Évidemment qu'elle peut te parler. C'est une jeune femme charmante quoiqu'un peu pâlotte et souvent muette. Elle ne bouge jamais lorsqu'il te torture pendant les repas, se contentant de te couler un regard triste pour marquer son soutien et désapprouver les méthodes de son mari. Tu l'apprécies, en fait. Elle te fait pitié, à ne pas oser s'élever contre lui et à pleurnicher, à supplier, quand il menace de falsifier l'arbre généalogique de sa famille et d'enfermer ses sœurs à Azkaban. C'est souvent là où tu lèves la voix pour l'encourager à l'ouvrir et dire à ton maître d'aller se faire foutre avec ses intimidations à la con.
« C'est à propos de mon mari, Berenice. Je sais que tu ne le portes pas dans ton cœur...
Faut pas être un génie pour le remarquer, commentes-tu dans un marmonnement.
... et moi-même je ne cautionne la façon dont il te traite. Je veux dire...
Mon sang fait trop de tâches sur vos beaux tapis ?
Quoi ? demande-t-elle en fronçant les sourcils.
Rien, rien. Continuez.
Je veux dire que j'essaie de faire au mieux pour qu'il te traite un peu plus convenablement, mais, comme tu peux t'en douter, il est un peu...
C'est un monstre, lances-tu en haussant les épaules »

Tu lèves les yeux au ciel en voyant son front pâlir d'effroi. Ses mains tremblantes se pressent contre ses lèvres, et ses yeux se tournent vers l'ouverture de la porte, comme si elle tendait l'oreille. Puis, ne percevant que le silence, elle ferme la porte de ta chambre et vient te presser les épaules, l'air désolé.
« S'il te plaît. Je ne sais pas ce que cela fait d'être devenue... (Tu lèves un sourcil, attendant l'euphémisme pour l'accueillir avec un rictus.) D'être devenue une servante – et ne souris pas comme ça – mais si tu tiens à la vie, il faudra arrêter de le provoquer comme ça.
Qu'est-ce que ça peut me foutre de crever ou de vivre ? Vous avez vu où j'en suis ? répliques-tu avec un rire froid et cassant
Je sais tout ce qui se passe sous mon toit, Berenice... »
Tu lui lances un regard morne, sans te départir de ton rictus sournois. Tu as compris où elle voulait en venir.
« Ouais. Enfin, ce n'est pas comme s'il s'en cachait vraiment.
Berenice...
Super. Vous savez, alors faites ce que vous pouvez pour arrêter ça, non ? Comme me donner votre baguette ? Si vous n'avez jamais osé l'abattre d'un Avada Kedavra, moi, je le ferais. Ce n'est pas ce que vous voulez ? Vous débarrassez de votre mari ? Je n'en ai pas été capable la première fois, la seconde, je le serais. J'ai changé, madame.
Je...
Vous ? Vous quoi ? Si vous ne voulez pas me donner votre aide, je ne vous donnerai pas la mienne. Faites votre choix. »
Quand elle est en face de toi, tu as l'impression de te revoir, incapable de te défendre. Mais tu as changé. Tout ceci est ridicule et il faut y mettre fin, peu importe l'issue.

V
La porte du bureau claque, des pas lourds et précipités font grincer le plancher. Tu es rarement entrée dans cette pièce depuis ton achat, mais tu as réussi à en imprimer chaque détail lors de tes rares visites ; les délicates tapisseries florales, les sombres boiseries vernies, l'odeur des vieux grimoires et la lumière terne filtrée par les lourds rideaux verts, rien n'a de secret pour toi au sein de cette demeure. Alors, quand il te pousse violemment au sol, tu ne t'étonnes pas que ta chute soit amortie par l'épais tapis ocre et, au contraire, tâtonne à la recherche du pied du fauteuil pour t'aider à te redresser. Sous tes doigts, tu finis par en découvrir la courbe lisse et harmonieuse et t'y accroches fermement, à genoux face à lui. Tu n'aimes pas être en dessous. Tu n'as jamais aimé ça.
« Tu n'es qu'une petite salope ! Incapable de tenir ta langue ! fulmine-t-il en rejoignant la fenêtre. »
Sa fébrilité t'amuse ; un rictus cynique apparaît sur tes lèvres barbouillées de sang tandis que tu lui fais face en te tenant le nez. Ce n'est pas la première fois qu'il te frappe ainsi, mais tu lui en veux toujours autant. Certaines personnes finissent par s'habituer aux coups, par s'adoucir au contact de leur geôlier. Pas toi. Plus tôt dans la semaine, tu avais déjà tenté de lui voler sa baguette après une séance de tortures particulièrement éprouvante. Il avait fanfaronné, s'était délecté en te voyant brisée. Et tu avais presque réussi. L'effet de surprise avait joué. Au lieu de te décourager, cette tentative t'avait encouragée à faire mieux. Cette fois-là, tu l'avais frôlée, la prochaine fois, tu la lui arracheras...
« Episkey, marmonne-t-il en pointant sa baguette vers toi. »
Ton nez se replace dans un craquement léger, et tu sens une vague de chaleur intense qui l'envahit, suivie d'un froid glacial. Tu ne peux t'empêcher de le palper, de renifler le temps qu'il reprenne une température normale, puis d'essuyer ta bouche du dos de la main. D'habitude, il te roue de coups jusqu'à ce que tu te taises. C'est étrange... D'un regard morne, blasé, tu scrutes sa silhouette noire découpée sur la clarté matinale ; il est toujours en colère, bien plus agité qu'habituellement, alors tu lui avoues :
« Elle le savait depuis longtemps...
Tu lui as dit, gronde-t-il en posant les mains sur le bureau.
Mais vous la prenez vraiment pour une conne ! C'est sûr qu'avec le grincement du lit, c'était dur à comprendre ! tu ripostes d'un ton sec.  »
Il te jette un regard noir, mauvais, auquel tu réponds par le même biais. Qu'il continue à faire les cent pas. Tout est de sa faute, pas de la tienne. Son visage s'assombrit au fur et à mesure qu'il marmonne de choses que tu n'arrives pas à entendre. Sûrement un complot pour faire assassiner sa femme, des jurons, des choses dont tu te fous complètement, en fait, tant que ça ne t'atteint pas...
« Même si elle le savait, tu n'avais pas à faire cette remarque. »
Un gloussement t'échappe. Tu secoues la tête et croises les bras, les yeux brillants d'une colère froide.
« Je vous rappelle que je ne sais plus vivre en société, maître. Azkaban m'a rendue folle. Complètement tarée, même. Et puis, après, il y a eu le Doloris, et vo...
Je supporte assez tes crises pour le savoir...
Bla ! Bla ! Bla ! Si vous savez, alors pourquoi vous attendez de moi un comportement irréprochable ? craches-tu en perdant ton éternel sourire perfide. Ouais, des fois, je ris pour rien, je pleure pour rien, il y a des secrets qui m'échappent et d'autres fois, je ne sais même plus qui je suis, ni ce que je suis ! Et la faute à qui, hein ?  » ajoutes-tu dans un murmure de dégoût.
Tu le jauges avec mépris, les yeux plissés, la bouche tordue dans une grimace haineuse. Ce n'est pas la première fois que vous vous disputez aussi violemment. Ni la dernière. Tu lui lances un regard mauvais lorsqu'il s'avance vers toi d'un pas lent et mesuré pour t'attraper le visage et le rapprocher du sien.
« Tu veux savoir ce que tu es ? souffle-t-il avec un rictus cruel. Une pauvre petite Insurgée trop stupide et trop faible pour s'élever contre nous. Non. Je suis bête... C'était à notre première rencontre, ça. Maintenant, tu n'es qu'une petite Elfe de Maison râleuse, farouche, qui mord, qui griffe et que je materai bien assez tôt.
Ah ? Et qu'est-ce que c'est aux yeux de la loi de se taper son Elfe de Maison ? De la zoophilie ? le railles-tu avec un ricanement. »
L'étau de ses doigts se resserre sur ta mâchoire  mais tu serres les dents, continuant à le fusiller du regard jusqu'à ce qu'il te lâche. Il s'éloigne à nouveau, laisse courir ses doigts sur les couvertures de cuir sombre des manuscrits qui tapissent les murs. Tu masses alors tes joues endolories avec une grimace de douleur.
« Continuez ainsi, maître. Dans tous les cas, je fais ce que je veux, je dis ce que je veux, que ce soit devant vous, votre femme ou vos invités ! C'est comme ça, et puis c'est tout, tu conclues en tapant du pied. Vous ne me contrôlerez jamais ; foutez-vous ça dans le crâne ! C'est pas parce que j'ai un truc moche dans le dos que si j'ai envie de dire que vous êtes répugnant et monstrueux, que j'aimerai bien vous voir crever et que j'irai danser sur votre tombe, je le dirai pas ! Les choses marchent comme ça avec moi, maître.
C'est bon ? Tu as fini ta petite rébellion ? Tu vas enfin la boucler, maintenant ? »

Il se tourne vers toi, un sourire de joie et de déception mêlées fendant son visage, et observe ton air déterminé un long moment, avant de ricaner.
« Ma pauvre petite Athenais. J'ai été bien patient avec toi. Mais ce ne sera plus le cas, maintenant. Alors, comme ça, nos petites séances à Azkaban ne t'ont pas suffies ?
Rien ne me suffit. Je suis insatiable, maître.
Doloris. »



▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬

Des pas précipités claquent dans les escaliers, les portes s'ouvrent à la volée dans le couloir. On hurle ton prénom au second étage, jusqu'à en faire trembler les murs, alors tu te dépêches de fourrer les lettres dans les enveloppes et d'attacher celles-ci à la patte du hibou. Tu ouvres la fenêtre. Il ouvre la porte. Vous vous figez. Un long moment, vous restez immobiles, lui, la baguette au poing et toi, maintenant le hibou par la patte alors qu'il tente de s'envoler vers des cieux plus calmes.
« Bonjour ? tentes-tu pour briser le silence
Je sais ce que tu as pris. Je sais ce que tu comptes en faire, murmure-t-il, les yeux ronds, brillant d'une folie meurtrière. Et si tu veux bien être une gentille fille au moins une fois dans ta vie, tu vas me redonner ces lettres...
Ah, mais c'est bête, c'est vraiment très bête, maître, parce que, voyez-vous, je ne suis pas une gentille fille. En fait, je suis même très vilaine – c'est d'ailleurs pour ça que vous me punissiez, non ? Non, vraiment, ça me désole mais... (Il pointe sa baguette vers toi, un sourire dément sur les lèvres. La patte du hibou glisse entre tes doigts légèrement écartés.) Mais si vous ne baissez pas cette baguette, je crains que votre vie ne s'envole avec ce hibou...
Misérable petite garce... Tu ne sais pas ce que tu fais...
Bien sûr que si. Je me venge. Tuez-moi maintenant, j'aurais quand même la sensation d'avoir accompli mon devoir. De toute façon, tout est de votre faute. Vous m'auriez bien traité, j'aurais été une gentille fille. Vous n'auriez pas projeté de trahir votre Magister, ces lettres n'existeraient pas. Vous respecteriez votre épouse, elle ne me les aurait pas données... C'est si triste d'être trop ambitieux mais haï... Et c'est si facile de rejeter ça sur l'esclave qui ne fait que son devoir envers le Magister... En fait, maître, j'ai toujours eu le dessus. Que ce soit ici, ou à Azkaban. Parce que je sais ce qui vous fait peur. Je le sens. Là, par exemple, vous êtes terrifié, car vous savez qu'aucun sort m'empêchera de lâcher l'oiseau. Alors ? Qu'est-ce que vous faites ?  
Ton frère...
Quoi, mon frère ? Vous allez le balancer ? Mais allez-y, maître, vous pourrez vous entraider à Azkaban, à décorer les murs en les grattant avec les ongles. J'aurais une pensée émue pour vous deux. »
En pillant aussi peu discrètement son bureau, tu t'attendais au retour de flamme. Alors, un sourire monstrueux sur les lèvres, tu lâches le hibou et te recules en le voyant se jeter vers la fenêtre. Il t'attrape soudainement par le col, te plaque contre le mur en t'injuriant. Ton cœur semble exploser dans ta poitrine. Peu importe l'issue, hein...
Mais tu ne te préoccupes plus de lui et de ses mains brûlantes. Il te laissera en vie. Il le faut. Alors, tu t'interroges. Qui sera le prochain à tomber ?



Dernière édition par A. Berenice Kiyomizu le Mar 24 Mar 2015 - 19:52, édité 7 fois
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HERO • we saved the world
June Winchester
June Winchester
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‹ crédits : moi et ma signature à crackle bones.
‹ dialogues : lightblue
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‹ liens utiles : présentation - reaghan - ronald - daphne - mood - lyanna - lorcàn - remus
‹ âge : trente ans. (01/06/1974)
‹ occupation : à la renaissance du phénix, je n'ai pas de métier (la faute au gouvernement qui estime que les loups-garous sont trop dangereux pour avoir un métier).
‹ maison : gryffondor
‹ scolarité : septembre 1984 et juin 1991.
‹ baguette : Elle est en bois d'ébène avec une plume de phénix à l'intérieur et mesurant vingt-quatre centimètres.
‹ gallions (ʛ) : 7797
‹ réputation : À Poudlard et jusqu'à sa morsure, on la connaissait parce qu'elle ne ressentait pas la douleur et qu'elle passait plus de temps à l'infirmerie pour vérifier qu'elle ne s'était pas fait mal qu'en cours. Elle a été joueuse de Quidditch aussi et pas une mauvaise. C'est un sport qu'elle a toujours adoré et qu'elle aurait bien continué par la suite. Puis après sa morsure, sa maladie s'est guérie grâce (ou à cause du) au gène loup-garou et on a fini par l'oublier. Puis après elle a été recherchée parce qu'elle a fait partie de l'Ordre du Phénix puis des insurgés. On l'a connu comme étant le rebut de Severus Snape. Puis de nouveau une insurgée. Puis héros de guerre, mais un héros qu'on remercie par un simple sourire et une petite somme d'argent, pas un héros qui mérite l'Ordre de Merlin. Vous comprenez, elle n'est pas normale. L'Ordre de Merlin, June s'en moque, mais elle ne supporte pas le snobisme de ce gouvernement qui se veut tolérant. Depuis la fin de la guerre, June se renfonce dans l'anonymat et ça lui va très bien.
‹ particularité : Loup-garou. Totalement. Elle a été mordue par Claevis, un membre de la meute de Thurisaz en 1995. La cicatrice est toujours visible et bien brillante sur son flanc gauche. Le gène lui a permis de guérir de sa maladie d'insensibilité congénitale à la douleur, mais il lui a fait perdre son boulot d'Auror aussi.
‹ faits : uc
‹ résidence : à storm's end.
‹ patronus : un renard roux
‹ épouvantard : le feu.
‹ risèd : Teddy avec Dora et Remus. Et puis elle avec Elijah et leurs enfants. Des enfants qui ne souffrent pas du gène du loup-garou.
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Uesh bon remaniement de personnage :russe:
(et toujours des choix d'ava de ouf trognon)
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PRISONERS • bloodstains on the carpet
Draco Malfoy
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‹ liens utiles : draco malfoy w/ lucky blue smith ; ginevra weasley w/ holland roden ; calixe davis w/ audreyana michelle ; uc w/ uc ; indiana alderton w/ nicola peltz ; heath ravka w/ im jaebum ; even li w/ jeon jungkook ; jelena kuodzevikiute w/ ariana grande.

‹ âge : 23 yo (05.06.80).
‹ occupation : ancien langue de plomb (spécialisé dans les expérimentations magiques) ; fugitif et informateur de la RDP entre le 26.05.03 et le 08.12.03 ; condamné à 22 ans à Azkaban pour terrorisme, au terme d'une assignation à résidence et d'un procès bâclé, tenu à huis-clos.
‹ maison : Slytherin — “ you need a little bit of insanity to do great things ”.
‹ scolarité : entre 1991 et 1997.
‹ baguette : un emprunt, depuis qu'il est en fuite. elle n'est que temporaire et il ne souhaite pas s'y intéresser ou s'y attacher, puisque la compatibilité est manquante.
‹ gallions (ʛ) : 14295
‹ réputation : sale mangemort, assassin méritant de croupir à vie en prison pour expier ses crimes et ceux de ses ancètres.
‹ particularité : il est occlumens depuis ses 16 ans.
‹ faits : Famille.
Narcissa (mère) en convalescence. sortie de son silence depuis peu pour réfuter l'annonce de son décès ; reconnue martyr. lutte pour que le jugement de son fils soit révisé.
Lucius (père) mort durant la tempête du 03.03.2004.
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Spoiler:

‹ résidence : emprisonné à Azkaban depuis le 06.01.04. en fuite depuis le 08.05.04.
‹ patronus : inexistant.
‹ épouvantard : l'éxécution de juillet 02, ses proches en guise de victimes: leurs regards vidés par l'Imperium, la baguette de Draco dressée, les étincelles vertes des AK et leurs cadavres empilés comme de vulgaires déchets.
‹ risèd : un portrait de famille idéal, utopique.
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couraaaaaage pour la préparation de ta v2 iiih hâte de voir la suite :oué:
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WIZARD • always the first casuality
Pansy Parkinson
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‹ messages : 4640
‹ crédits : prométhée
‹ dialogues : 'lightcoral'
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‹ liens utiles :
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‹ âge : vingt-quatre ans (née le 5 mars 1980)
‹ occupation : rentière déchue, mondaine destituée.
‹ maison : le choixpeau s'est a peine attardé sur sa tignasse brune avant de l'envoyer à Serpentard, dont elle est devenue préfète en 5ème année.
‹ scolarité : de 1991 à 1998.
‹ baguette : Elle faisait 19 centimètres, en merisier et cheveux de vélane, capricieuse et imprévisible, sensible aux sentiments négatifs. Cette baguette a cependant été volée par le Limier et aujourd'hui, elle en utilise une autre, bien moins adaptée à sa main.
‹ gallions (ʛ) : 9020
‹ réputation : Rien qu'une sorcière de salon, une bonne à pas grand-chose en dehors des ragots et commérages, une peste se régalant du malheur des autres, une idiote aveuglée par ses sentiments, moralisatrice en dépit de son propre penchant pour les écarts et les erreurs. Le roquet de Malfoy, puis celle que Blaise Zabini a cocufié, abandonné puis engrossé avant de partir à nouveau. Une garce qui mérite tout ce qui lui arrive. Une enfant gâtée, malgré l’aide donnée aux insurgés dans l’infirmerie de fortune de Poudlard.
‹ particularité : Complètement à la dérive depuis la fin de la guerre, on la croise souvent alcoolisée et cruelle, prête à se greffer à la moindre rixe, au moindre esclandre.
‹ faits : Elle a perdu la garde de ses filles, les jumelles Violet et Briar-Rose (née en Aout 2002) à la fin des combats, car on a jugé son sang pur comme inapte à les élever et ce même si leur père, Blaise Zabini, est considéré comme un héros de guerre. Elle a également perdu sa fortune et son statut et n’a plus aucune influence. Personne n'est tendre avec elle car les anciens rebelles la voient comme une garce à abattre et les sorciers lambda n'ont l'image que d'une gamine pourrie gâtée qui vivait dans une tour d'ivoire alors qu'ils crevaient de faim. Condamnée à vivre dans une demeure autrefois grandiose mais maintenant totalement insalubre, elle ère coincée entre sa mère tyrannique et sa tante furieuse, désœuvrée et désabusée.
‹ résidence : Dans l'hôtel particulier Parkinson, situé dans le quartier de Barkwith, sur le Chemin de Traverse. Ancien symbole d'une grandeur aujourd'hui étiolée, la demeure tombe en ruine et menace de s'écrouler depuis les émeutes de janvier 2002. Ses parents possédaient un manoir à Herpo Creek, il n'en reste qu'un tas de cendres et elle n'a plus accès à son bel appartement de la Bran Tower depuis la désertion de Draco durant laquelle elle a également pris la fuite.
‹ patronus : Une hirondelle à peine corporelle
‹ épouvantard : Les corps inanimés de Briar-Rose et de Violet.
‹ risèd : Simplement un matin ordinaire, des draps clairs et propres, une chambre lumineuse, des rires d'enfant emplissant le couloir avant que les deux têtes brunes ne sautent sur l'épais duvet. Un avenir pour elles, aussi, surtout.
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Oh mon dieu le titre de ta fiche gaah
Bon courage pour la V2 poupette jule
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JUNE — Merci yeux Je me répète, encoooore, mais elle est tellement rousse belle, hein, Karen bave hug

DRACO — Cette fiche m'obsède tellement que la suite risque d'arriver bientôôôt hehe Merci mon canard vert rougit I love you

PANSY — J'aime tellement ce sketch, et il allait tellement bien à Nana du coup... mg Merci à toi aussi, copine de ragots jule calin
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Tu m'intrigues, avec ce remaniement mg
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J'intrigue dans tous les sens du terme :russe: Arrow
J'espère que ta curiosité sera assouvie et que la suite ne te décevra pas alors perv
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*embrasse fougueusement et repart*
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