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sujet; (elphaba & davius, #1) 30 mars 2002; i thought you were dead |
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w/Elphaba Duchannes tales from another world La réponse est longue. Trop longue. Peut-être a-t-elle décidé de cesser là cette correspondance illicite ? Peut-être que la personne qui la surveille a pris les devants ? Il sort sa flasque d'alcool de son manteau et en prend une courte rasade, comme pour se forcer à patienter. Il doit la remplir, d'ailleurs. L'encre forme de nouveaux mots. « Je suis tombée contre l'angle du piano. » Foutaises. Le mot, il ne l'écrit pas, mais il le pense, il le murmure, même, un « Foutaises » grogné entre ses dents, dégoûté. De Reid, il sait peut de chose, mais bon sang, elle en avait peur. Elle n'a jamais rien avoué clairement, mais elle le craignait. Et soudain, surprise. « Pourquoi vous faites ça ? Pourquoi vous communiquez avec quelqu’un qui ne partage pas vos idées ? » La question est frontale - la révélation totale. Il en est presque blessé. Davius se mord la langue jusqu'au sang, d'une fureur qui a le même goût ferreux que le liquide carmin. Il laisse le temps s'écouler, la question tout à fait dispatraître de la page. Comme si elle avait brûlé ses yeux. Il se force à rester poli, posé. Clair. « Cela ne me semblait pas être le cas avant aujourd'hui. » C'est un danger immense. Il hurlerait sur quiconque ferait la même chose que lui. Il est un idiot. N'empêche. Elle n'a rien dit quand elle savait tout; elle ne peut rien dire, maintenant qu'elle ne sait plus rien. « Peut-être suis-je simplement timide. » Il la nargue. Ce n'est pas juste. Il sait qui elle est. « Nous n'en parlions pas. Une hésitation. Voulez-vous recommencer ? » C'est osé, c'est risqué, c'est débile. C'est le danger. Il le souhaite pourtant. Il l'espère. Ô, pauvre fou...
Dernière édition par Davius Llewellyn le Mer 1 Avr 2015 - 16:18, édité 1 fois |
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w/Correspondant mystère Tales from another world « Cela ne me semblait pas être le cas avant aujourd'hui. » Elphaba se doute bien qu’elle a changé, on le lui a dit, répété, mais elle ne comprend pas pourquoi il fallait sans cesse s’en justifier : être dans l’erreur arrivait à tout le monde. Elle était de sang-mêlé, elle était rachetée et elle devait donc tenir ce rang, en plus de célébrité littéraire. Elle ne pouvait pas pousser la population à se révolter plus encore alors que le Magister ne voulait qu’améliorer le monde. Les français ne se plaignaient pas tant de roi, après tout. « Peut-être suis-je simplement timide. » Il la nargue mais la réponse se fait sérieuse : « Je n’ai rien qui pourrait vous impressionner. » Non pas qu’elle doute foncièrement d’avoir du charme ou du talent, simplement.. elle n’était qu’une sorcière comme tant d’autres qui avaient réussi. Si on oubliait son mariage désastreux. « Nous n'en parlions pas. » Bien. Mais les conversations devaient être bien vides pour qu’aucun ne sache vraiment quelque chose de l’autre. « Voulez-vous recommencer ? » La question reste longtemps, sur le papier, ou du moins c’est son impression tant elle se grave sur sa rétine. Pourquoi cet homme s’accroche-t-il à cette correspondance. « Vous êtes seul. » C’est sa conclusion. C’est ce qu’elle lit entre les lignes. « La personne la plus importante.. » Elle n’est pas sûre. Mais elle continue. « .. une française m’a appris à me méfier des inconnus. » Et même des proches, en fait. Lire, dans un regard, le danger. Mais comment faire, avec des mots couchés sur un livre ensorcelé ? Il pouvait lui vouloir du mal. « Qu’est-ce que vous attendez de moi ? » |
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w/Elphaba Duchannes tales from another world Rien qui puisse l'impressionner. Ces mots, il n'y a pas répondu, parce qu'il ne sait pas quoi répondre surtout. Parce qu'il ne doit pas, ne peut pas, avouer qu'il est quelque peu sous le charme de cette jeune sorcière. Était, à tout le moins. Le passé semble s'être effacé et avec lui, peut-être la jeune femme avec laquelle Davius échangeait depuis ces derniers mois. « Vous êtes seul. » Comment en douter ? Sa langue mordue lui fait mal, mais il continue de la mordiller, dans ce même réflexe pensif, ce tic infâme dont il doit se défaire. « La personne la plus importante... une Française m’a appris à me méfier des inconnus. » De qui parle-t-elle ? Elphaba lui a parlé de la France, peut-être de cette personne, mais aucun nom n'a été nommé. Par précaution. Pour la protéger. Jamais il ne pense que cette personne est proche, si proche, de lui. « C'est tout à son honneur. » Il est fatigué. Il doit bientôt bouger. Il a promis d'être présent pour une réunion informelle avec Franck, un truc débile où il n'a pas envie de se pointer. Surtout pas depuis qu'il a vu la licorne ailée dans son livre. « Qu’est-ce que vous attendez de moi ? » Bonne question. « Faites-moi confiance. Il semble lui demander la lune. Et parlez-moi. Et parlez de vous. Racontez-moi. Rappelez-vous. Le goût de sang est prégnant dans sa bouche. Et soyez pru soyez là, tout simplement. C'est le plus important. » Soyez prudente, quel idiot. Il n'est pas son père. Il n'est même pas, même plus, son allié. Le sorcier gronde pour lui-même. « Nous saurons bien retrouver des terrains d'entente. Nous avons déjà réussi. J'ai bes » Besoin de vous. Faux. Il ne faut pas. Il ne veut pas. Il ne doit pas. (vulnérable, soudainement, déstabilisé comme cela ne lui est pas arrivé depuis longtemps, pris au dépourvu et sans rien à quoi se rattacher)(peut-être ferait-il mieux de brûler ce livre, comme il aurait dû le faire depuis longtemps) |
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w/Correspondant mystère Tales from another world « Et soyez pru soyez là, tout simplement. C'est le plus important. » Aïe. Elle masse ses tempes du bout des doigts. « J'ai bes » Elle est auteur. Elle sait lire le sous-texte, les ratures, elle sait ce que veulent dire les mots, surtout ceux qu’on désire effacer, retirer, qui nous échappe. Elle fixe la page. « Il faut croire que je fais de l’effet à votre plume. » C’est audacieux. Elle a repris l’écriture, momentanément échappée des carcans de la maîtrise, de la falsification. Rien ne pourrait effacer la profondeur de son côté rebelle, rien ne saurait supprimer l’aspect charmeur de sa personnalité. Elle ne serait plus rien, Une ombre incapable d’écrire, une ombre sans talent. « A moins que ce soit la photo. Elle a toujours été trompeuse. » Taquine, surtout. Le sourire mutin accroché aux lèvres de son visage officiel, dans les bouquins, comme si une image de l’écrivaine reflétait foncièrement quelque chose du livre. Et les yeux si bleus qu’ils étaient surréalistes. C’était amusant, comme teinte, lui avait-on dit ce jour-là. « Vous savez, je ne suis pas une fille bien. J’ai été élevée par une folle furieuse. Si ça se trouve, j’ai juste envie de vous faire tourner en bourrique. » Vincianne. Elle s’impose à son esprit comme une maladie, comme un fichu virus, une violente piqûre de rappel. Ca n’est pas prudent, Elphaba. Cela dit, c’était une recherchée, elle n’avait qu’à se plier aux autorités, si elle voulait de la sécurité. Ca se brouille. A côté des mots, un merle. La silhouette, du moins, à l’encre noire. Ca n’a rien d’un dessin d’enfant. C’est elle. Message de liberté contradictoire. Une cage, autour de l’oiseau. L’encre ne s’efface pas, elle ne s’estompe qu’une fois les formes déterminées, l’image complétée. « J’ai mal à la tête. » « Dites, vous avez un prénom ? » Finalement, mieux vaut annuler la question. |
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w/Elphaba Duchannes tales from another world « Il faut croire que je fais de l’effet à votre plume. » Il ricane. Un ricanement qui ressemble à un gloussement, qu'il fait taire brusquement en plaquant sa main sur sa bouche pour étouffer le son incriminant, gênant. « A moins que ce soit la photo. Elle a toujours été trompeuse. » Davius retourne voir la photo, si souvent regardée, et comme pour corroborer les propos d'Elphaba, la photographie aux irréels yeux bleus lui envoie un clin d’œil amusé. Elle est de mèche avec elle-même, apparemment. « Votre sourire ne nuit pas, mais vos mots ont bien plus d'effet. » , miss, qu'il a retenu, avec tout de même ce sourire aux lèvres, qu'il ne maîtrise pas, ne perçoit même pas. (à quoi joues-tu, Davius) « Vous savez, je ne suis pas une fille bien. J’ai été élevée par une folle furieuse. Si ça se trouve, j’ai juste envie de vous faire tourner en bourrique. » C'est bien déjà ce qui se passe. Pas une fille bien. Il ne sait pas s'il doit rire de ce commentaire. « Qui donc a prétendu que vous n'étiez pas une fille bien ? Elle-même, évidemment. Vous êtes agréable ainsi. Puis, je ne pense pas non plus être un homme très bien à certains égards. » Il a mille défauts. Des ombres qui l'entourent et l'enserrent. Des secrets et des vices. Et pourtant encore ce sourire joueur. Un merle à peine esquissé, dans une cage emprisonné. Le dessin s'efface doucement. « J'ai mal à la tête. » Allez dormir. Il doit partir. « Dites, vous avez un prénom ? » « Oui. Je ne peux pas vous le dire. » Il est de toute façon affiché sur tous les murs de Londres, de Pré-au-Lard, il est scandé à la radio, écrit dans les journaux. « Appelez-moi comme il vous plaira. » C'est plus sécuritaire pour tout le monde. « Je dois partir. » Immédiatement. Franck déteste attendre. Lui doit s'éloigner de ce livre qui semble lui brûler les mains. Sa langue lui fait mal. « Y aura-t-il une prochaine fois ? » |
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w/Correspondant mystère Tales from another world « Je dois partir. » Elle n’a pas eu le temps de répondre à toutes ses phrases. Elle est restée en suspend devant la feuille. Est-ce qu’elle lisait bien ce qu’elle lisait ? Est-ce que c’était une sorte de drague des temps sombres ? De ces flirts sans conséquences qu’on devrait avoir avant que le monde ne nous tombe sur la tête ? Elle en avait tant, des flirts sans conséquences. Qui en avaient toujours, d’ailleurs. C’était comme jouer avec la flamme d’une bouger, pousser les limites jusqu’à se brûler. Lui, il n’avait pas d’identité, c’était encore mieux, pour faire flamber le papier fin de sa raison. « Vous fuyez ? Ou vous jouez le justicier masqué ? » Celui qui s’envole au secours de la veuve et l’orphelin. Ahaha, ironie quand tu nous tiens. « Y aura-t-il une prochaine fois ? » « Trouvez moi. » Ce qui, en soi, n’était pas un réel défi. Elphaba Duchannes n’était pas l’être le plus complexe à localiser. Seulement, le défi était tentant. Comme une invitation à franchir la limite. Une invitation à la trouver elle, celle qu’il disait avoir connu différente. « A moins que vous n’ayez pas le courage. » Etait-il un homme fier ? Un homme irréfléchi ? Il semblait pourtant bien savoir tenir sa langue. Assez pour ne pas être démasqué. Encore le motif du masque. Ca méritait peut-être d’écrire une histoire. « A bientôt.. » |
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