sujet; ARAPHTYS ⊹ down with the sickness
MessageSujet: ARAPHTYS ⊹ down with the sickness   ARAPHTYS ⊹ down with the sickness EmptyVen 5 Juin 2015 - 2:14

WIZARD • always the first casuality
Nephtys Shafiq
Nephtys Shafiq
‹ disponibilité : dispo bitches
‹ inscription : 01/02/2015
‹ messages : 2013
‹ crédits : avatar : freesia / signature : whorecrux
‹ dialogues : #8FBC8B
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‹ liens utiles :
pansy parkinson ft. adelaide kane, nephtys shafiq ft. phoebe tonkin, kid o'faolain ft. richard harmon, maksim dolohov ft. tom hiddleston, amara bataglia ft. rowan blanchard

‹ âge : vingt-six
‹ occupation : musicienne, batteuse des Rotten Apple avant que le groupe ne se disloque. Autrefois elle était également une des boules de cristal ambulantes du gouvernement. Aujourd'hui, elle tente encore de créer mais passe surtout son temps à jouer pour les patients de Ste Mangouste.
‹ maison : serpentard
‹ scolarité : 1987 et 1994.
‹ baguette : fait 21 cm, elle est en saule et contient de la poudre de griffe de sphinge.
‹ gallions (ʛ) : 5443
‹ réputation : Traîtresse, lâche, infâme catin du gouvernement de Voldemort. Parce qu'elle a aidé en toute connaissance de cause le Lord et ses sbires, par ses visions et par sa musique, et parce qu'elle est longtemps restée fiancée à un mangemort même lorsqu'elle était libre de se défaire de la promesse, Nephtys est regardée de travers la plupart du temps. Son sang pur n'aide en rien.
‹ particularité : voyante, affublée à sa naissance d'un don lui provoquant dans son sommeil des visions sporadiques et imprévisibles mais particulièrement violentes.
‹ faits : Orpheline de mère, il lui reste son père, Aswad Shafiq, devenu fou après l'attaque d'Herpo Creek.
‹ résidence : dans un appartement miteux sous les toits, quelque part dans un immeuble peu rutilant de l'allée des embrumes.
‹ patronus : un chacal, symbole de clairvoyance dans l’Égypte ancienne. Elle n'arrive que rarement à en conjurer une forme corporelle.
‹ épouvantard : Tantôt, elle craint que l'on abrège les souffrances d'Aswad et panique. Parfois, elle se dit que ça serait pour le mieux, moins égoïste. A ce moment là, sa véritable peur prend le dessus. Elle voit les gros titres, "Mangemort appréhendé et abattu" et l'avis de décès de Nott quelques lignes plus bas.
‹ risèd : Theodore en sécurité, avec ou sans elle. Des nuits calmes. Du silence. Ne plus rien sentir, à défaut de l'avoir lui.
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Les basses faisaient trembler l'intégralité du Core et dans ses entrailles, elle pouvait sentir la musique pulser de façon régulière et pourtant si chaotique.

Portée par le rythme, portée par ce qu'elle avait ingurgité, tenant encore un verre à la main, Nepthys tournoyait comme si elle venait de retrouver sa liberté, comme si elle pouvait à nouveau voler. Comme une ballerine de boite à musique, dépendant entièrement des accords s'échappant des parois l’entourant, Si elle n'aimait pas servir le gouvernement, si elle exécrait chaque instant passé aux prises de Rabastan Lestrange, elle avait appris à aimer les quelques privilèges que c'était octroyée l’Élite, y comprit la débauche que la jeunesse savait si bien trouver pour oublier la grisaille extérieure.

C'était une fuite organisée, massive. Personne ne le mentionnait mais elle était convaincue qu'ils étaient tous là pour la même chose. De la même façon qu'ils venaient aux concerts en espérant ne plus avoir à penser, ils se réfugiaient au Centuries pour boire et boire encore, pour laisser la musique annihiler leurs sens et pour ne devenir qu'une foule compacte, vile, transpirante, poisseuse mais libre. Ou presque libre, s'accrochant à l'illusion, au glamour mental balancé sans vergogne sur eux. Se posaient-ils des questions ? Avaient-ils le moindre cas de conscience ? Nephtys n'était pas fichue de le dire, ayant tantôt besoin de cet enfer que représentaient les autres, bataillant avec une envie de tous les envoyer paître d'un regard dédaigneux le reste du temps et oscillant, encore et encore et encore entre les deux, lorsqu'elle ne se tordait pas de douleurs ou d'angoisse. Déglutissant brutalement, elle leva le regard et balança sa tête en arrière dans l'espoir de capter un peu d'air frais. Ses cheveux bruns, noirs comme la nuit qu'on associait bien souvent à elle, Night Fury, collaient à sa peau, à sa nuque, à son dos partiellement dénudé. Elle sautillait dans tous les sens, dansant comme si elle s'était avérée seule, des bracelets gigotant à ses poignets. Trop sensible au rythme, tic de batteuse, elle préférait ignorer les gens autour d'elle, ayant déjà eut envie de frapper un idiot qui remuait à contre-mesure sans s'en rendre compte. Alors elle offrait son visage fatigué au plafond enchanté, ignorant le monde. Alors elle fermait les yeux, dissimulant ses pupilles dilatées, les cachant derrière ses paupières trop lourdement maquillées, pour s'enfuir un peu dans la félicité qu'apportait ce chaos organisé.


Elle n'était pas assez ivre, pourtant. Les substances oublieuses qui emplissaient ses veines commençaient à perdre de leurs effets. Elle pouvait le sentir. Son cœur battait moins vite, les synapses autrefois presque bruyantes ne faisaient plus de bruit dans son crâne... Bientôt elle se retrouverait absolument consciente de tout ce qu'il se passait et ça, c'était inacceptable. Quelques semaines plus tôt, elle aurait attendu de retrouver Prendhal pour toucher à tout ça mais à présent, le mal était fait. Il lui avait offert une délivrance sous forme d'addiction et comme toute dépendance, même inavouée, même à peine développée, il fallait que Nepthys la nourrisse, apaise les démons, chasse les trauma et les cicatrices. C'était lâche mais c'était simple et efficace, décédant. Cessant de danser, elle joua des coudes pour rejoindre le bout de la pièce, esquivant quelques corps perdus dans le bruit et pensant déjà à la dose d'Excess qu'elle trimbalait dans la poche de son jean savamment déchiré. Il fallait juste qu'elle trouve un endroit tranquille.

Bien vite, elle parvint à s'échapper et bien vite, elle pu assouvir son envie de voler, l'orvétian prenant le pas sur sa conscience pour la renvoyer dans cet état d'inconscience exacerbée. Elle était ailleurs mais les lumières, les sons, les gens, tout semblait ressortir. Elle pouvait entendre les couleurs et voir les odeurs, elle pouvait toucher les âmes et se faufilant dans un passage étroit, elle tenta de retourner jusqu'au Core qu'elle avait quitté pour se camer, décidée à retourner s'amuser jusqu'à ce que le soleil lève, jusqu'à s'épuiser pour pouvoir congédier le jour de son appartement et s'écrouler dans les draps froissés portant encore l'odeur du batteur des Rotten Apple. L'Excess avait tendances à la foutre en l'air, à la rendre malade mais elle s'en moquait bien...

Et puis subitement, elle bloqua.

Nepthys venait de passer l'embrasure de la porte et son regard s'était posé sur une silhouette qu'elle venait à peine de remarquer. Avait-il était là depuis le début ? Presque paranoïaque, elle se demanda un instant s'il la suivait, s'il avait su à l'avance qu'elle allait être là. Elle serra les dents à s'en péter les mâchoires, automatiquement. C'était l'effet qu'il avait. Se tenait dans un coin non pas son pire cauchemar mais la progéniture de ce dernier et c'était, au final, assez pour qu'elle tressaille en le toisant, dardant sur lui un regard sombre, mauvais au possible. Toute la haine et toute la colère qu'elle pouvait ressentir à l'égard du patriarche Lestrange suintait, émanant de son corps, à cause de la simple présence d'un de ses rejetons. Aramis, elle l'avait croisé, gamin portant la même tare qu'elle, merdeux plus vieux qu'elle mais qu'elle observait avec tout le dédain et la haine du monde. Il la rendait nerveuse, il la foutait mal à l'aise mais par-dessus tout, il la rendait stupide. Elle voulait le heurter, se venger. Consciente qu'elle n'avait pas la force de briser son bourreau, elle pouvait rêver à s'en prendre à son fils qui, ironiquement, partageait son don.

Elle ne pouvait pas imaginer Lestrange-père en train de torturer son précieux fils, les héritiers coûtaient trop chers dans ce monde d'apparences et d'influences. Non, elle ne pouvait même pas fabriquer les images collant à une telle mascarade et pourtant, ce n'était pas faute d'essayer. Combien de fois avait-elle voulu le voir souffrir, simplement pour ne pas être seule ? Pour le faire payer d'avoir toutes les cartes en main pour savoir ce qu'elle subissait mais ne pas en être victime pour autant. Elle lui en voulait d'être épargné, d'être le fils d'un monstre, de lui glacer le sang de sa simple présence, d'exister, de respirer sans peine quand elle luttait à garder la tête hors de l'eau.

Comme une harpie, comme un chat sauvage, elle hésita une seconde et puis les substances et l'effet nocif qu'il pouvait avoir prirent le dessus, la poussant à foncer vers lui en faisant mine de danser, se souciant peu de la bretelle de son débardeur noir qui tombait de son épaule ou des mèches brunes barrant son visage parce qu'elle avait bougé trop vite. Décidée à être insupportable, elle poussa le premier idiot dans sa direction pour provoquer une collision douloureuse et puis elle se planta devant lui, bras croisés. D'une voix sirupeuse, hachée par la musique, elle cracha : « Alors, daddy's boy, on cherche un jouet à ramener pour déchiqueter, ou c'est juste un privilège du pater', ça ? » en le toisant, ses mots cognant contre ses dents, sa diction rendue laborieuse par l'orvétian.

Si elle devait subir cette foutue famille, si c'était le destin des Shafiq, elle comptait rendre les coups, peu importe la façon puérile. S'en prendre à Aramis était plus facile que de se rebeller face à Rabastan, ça ne regardait qu'elle, ça ne mettait pas ses parents en danger et enfin, enfin elle pouvait contrôler, foncer au combat d'elle-même, choisir d'aller s'exploser contre lui sans délicatesse aucune. Dans son état provoqué par les psychotropes, cette logique était implacable et dans ce cauchemar qu'elle cherchait à fuir, se heurter à lui, qu'elle haïssait tant, semblait nécessaire.

Sans lâcher le brun du regard, elle recommença à danser, impudente comme seule Cersei pouvait l'être, un sourire carnassier retroussant ses lèvres. Ce soir, elle était trop fière et trop perchée pour simplement baisser les yeux, peu importe la gêne qu'il provoquait, avec son aura pire que la sienne.
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j'vais te faire l'enfer, tu vas manquer d'air
à moins qu'il nous faille,
renoncer aux batailles
(play)

Fou. Tu es fou.
Tu n'aurais pas dû. Tu ne te laisses pas entraîner, d'habitude. La fuite est pourtant facile, indocile dans tes pupilles trop claires. Tu évites les contacts, les endroits étroits où l'on te frôle, où l'on s'emporte contre toi, contre les droits qu'ils ont sur toi. Tu luttes contre les proximités, les amitiés, refusant tout risque, toutes peurs. Les mots sont dérisoires, rasoirs. Tu esquives comme une maladie sourde, une maladie mortelle. Toutes ses fêtes sans queue ni tête ne t'attirent qu'un mal de mer. Tu crois pas vraiment à toutes ses conneries d'une jeunesse dorée, désabusée. Tu crois pas à ses excès qui ne t'attirent que du dégoût. Tu ne crois pas aux mensonges, aux songes dévastateurs, ravageurs. Tu nies l’irresponsabilité, agacé par la légèreté de ce monde. Ils ont tout. Ils ont trop.

Traîné, tiré par d'autres collègues sans loi, ni morales, tu te saoules de la musique trop forte, t'agace de ses corps qui s’enlacent, te dépassent. L'horreur des contacts presse sur la détente de ton cœur, donne le coup de grâce, le coup fatal. Ça appuie. Ça t'épuise. La foule te rebute, t'ampute de ta raison, de tes obligations. « Hey Lestrange. », un de tes collègues au regard lubrique, imbécile, s'accoude au seul coin vide de danse pour t'acculer, te piéger. Tu détestes leur mode aux jeux stupides. Tu roules des yeux, t'extirpant du coin calme, sans larmes, résistant à les pulvériser de tes armes. La foule te presse, t’oppresse. Tu sens les agressions sans raisons, drapés de ses pulsions gourmandes, dérangeantes. « Pars pas, mec ! », un rire résonne à tes oreilles. Il se dilapide sous la musique trop forte, les gorgées d'alcools assassines, divines. La baguette te démange, ils te dérangent. Tu te volatilises, t’électrises. Tu vas tous les brûler dans tes enfers, faisant vaciller la terre.

Les boums & les bangs de la musique explosive agitent ton cœur blessé, saigné. Tu ne devrais pas être ici. Tu ne devrais pas courir à ta perte. Tu penses respirer dans l'ombre d'un coin tranquille, te laissant épier la fête sans y être convié, invité. Tu suis les déboires, esquissant les cauchemars sans fin. Tu dardes de tes yeux clairs l'amertume, l'écume salée du mépris, de tes interdits. Tu leur en veux à cette génération désabusée, dépassée. Tu leur en veux de se glisser sous tes paupières au moindre drame, au moindre scandale. Tu les détestes tous. Digne fils, tu es l'enfant d'un monstre adoré, aimé, sans cesse admiré.  Tu ne chasses pas la passion étrange, sans patience pour ton père. Tu pardonnes tous les excès, toutes les horreurs, toutes les douleurs. Tu refuses de voir les conséquences, les évidences. Il est ton père, l'unique repère. Alors, encore & toujours, tu pardonnes, tu donnes.

Tu ne la vois.
Tu ne la sens pas.
Grain de poussière dans ton univers, tu balayes ses yeux haineux, désireux de violence, de brasier insolent. Elle n'est rien. Elle n'est personne. Juste la petite conne brisée, essoufflée par ton père. Tu as des enfers qui courent sous ta peau, sous les mots. Tu la détestes, la délaisses, la laisses sur le bas côté. Tu en as rien à foutre de son sort, hein ? Mépris & sournoiseries se glissent, s'apprivoisent & s'entrecroisent. D'une blessure à l'autre, tu sens la collision, grogne contre les gestes sur ta peau, sur les mots. Tu repousses sans subtilité, sans douceur, l'importun dénué de la candeur de ton innocence. « 'Scusez-moi. », l'imbécile heureux bouge, dans une expression de profonde perplexité. Il danse, décampe. Et tu scrutes la brune débraillée, dansant d'une manière aguicheuse, sulfureuse. Dommage que les garces aux jupes frôlant la lune se soient pas tellement ta came, tes armes. Elle se plante de ses petits bras, de sa petite taille. « Alors, daddy's boy, on cherche un jouet à ramener pour déchiqueter, ou c'est juste un privilège du pater', ça ? » , la langue lèche tes oreilles, sifflant des vérités qui ne sont que des vanités.  « Et c'est à croire qu'il ne t'a pas cogné trop fort cette fois vu que tu tiens encore debout. », tu n'as aucune honte, tu n'écornes pas le père. Tu refuses de le descendre de son pied d'estale. Il est tout. Elle n'est rien. Et tu ne pardonnes pas l'acidité dans sa bouche, crachant son poison, ses raisons. Toi, t'as jamais rien demandé à cette fille. T'es intouchable, inébranlable. Et tu t'en fous d'elle.

« Ou alors tu es déjà trop stone ? », tu provoques, asticotes, laissant la tension vous avaler, t'échapper. Elle t'agace cette princesse de pacotille, certaine de son don. Elle n'imagine pas l'esquisse de tes faiblesses, sans caresses, sans promesses. Elle n'imagine pas que toi aussi, tu le vis, le sent, le ressent. La rage est primaire, animal, brutale. Elle s'imprime sur ton cœur & tes douleurs. Tu la détestes cette peste égoïste & stupide. Elle ne réfléchit pas, ne pense pas, ne voyant que ses petits problèmes ridicules. « Quand on a gâché sa vie après tout. », tu claques, tu désarmes. Elle est ridicule au milieu de cette foule désireuse d'oubli, de braver tous les interdits. Elle n'assumera jamais. Jamais.

Tu refuses qu'elle te pulvérise, qu'elle te diabolise. Alors tu bouges, tu t'agites, crevant la foule, refusant de danser avec toutes celles qui s'accrochent, t'écorchent. Héritier trop pure, elles désirent toutes ce que tu es & n'es pas. Tu n'as pas peur, tu roules simplement en frissons de dégoûts, noyant tes rancœurs, tes amertumes, les cœurs en bandoulière. Dévoreur de pleurs, tu maudis. Tu la maudis, cette princesse de pacotille.
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‹ résidence : dans un appartement miteux sous les toits, quelque part dans un immeuble peu rutilant de l'allée des embrumes.
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‹ épouvantard : Tantôt, elle craint que l'on abrège les souffrances d'Aswad et panique. Parfois, elle se dit que ça serait pour le mieux, moins égoïste. A ce moment là, sa véritable peur prend le dessus. Elle voit les gros titres, "Mangemort appréhendé et abattu" et l'avis de décès de Nott quelques lignes plus bas.
‹ risèd : Theodore en sécurité, avec ou sans elle. Des nuits calmes. Du silence. Ne plus rien sentir, à défaut de l'avoir lui.
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« Et c'est à croire qu'il ne t'a pas cogné trop fort cette fois vu que tu tiens encore debout. » Elle se tordait encore, suivant le rythme de la musique, se laissant porter par le tempo, ayant l'impression de sentir chaque note résonner jusque dans les tréfonds de son âme. Se mordant l'intérieur de la joue, elle fit mine de retenir un sourire mais ses mains se fermèrent aussitôt en poings belliqueux, les articulations blanchissant sous la pression. Lui sauter à la gorge semblait être une bonne idée à vrai dire mais alors qu'elle allait se jeter en avant, il siffla, perfide monstre fait de la même matière que ses cauchemars les plus réalistes : « Ou alors tu es déjà trop stone ? » et elle se souvint, momentanément, éclair de lucidité, qu'elle n'était qu'une frêle silhouette animée de haine, certainement pas assez pour le maîtriser. Il devait être sobre, lui, incapable de s'amuser, d'oublier... quoi qu'oubliait-elle réellement ? Absolument pas. C'était juste une excuse. Il était juste là pour juger, l'enflure, crachant à sa gueule : « Quand on a gâché sa vie après tout. »

Aussitôt, elle pu sentir son ventre se serrer, se nouer, son estomac ne faisant qu'un tour alors qu'elle le dévisageait d'un air dégoûté. Il y avait de la vérité dans les insultes déguisées qu'il lui balançait cependant mais pouvait-elle l'accepter ? Certainement pas. Elle gâchait sa vie mais c'était son libre arbitre, le peu qu'il lui restait. A nouveau, l'envie de lui faire bouffer ses dents se fit sentir mais à la place, elle chercha à le tourmenter, odieuse et puérile, tourmentée mais refusant d'écraser devant l'oppresseur... Oppresseur dont le seul crime était de ne pas avoir pu choisir sa famille et de se ranger, par loyauté, du côté des bourreaux... Oh cette même loyauté que l'hypocrite batteuse des Rotten Apple tenait comme une luciole dans la tempête pour justifier sa souffrance. Ravalant sa hargne une seconde, elle se contenta d'articuler dans le boom boom ineffable : « Il a beau cogner, il a pas l'droit d'me casser » et son visage se retrouva fugacement peint d'une expression dont la suffisance était presque laide. « Après tout, il n'est qu'un clébard là où je suis un jouet, un roquet qui doit obéir à son maître et se faire tuer s'il mord trop fort quand ce n'était pas nécessaire » Elle tiqua. Elle détestait ce genre de réalisation. L'impression de ne rien être, de ne tenir à rien. Cependant, cela risquait de faire chier Aramis et elle pouvait tout encaisser, si ça signifiait tirer une réaction négative au jeune homme. Par Merlin, ce qu'elle pouvait le haïr, ce qu'elle pouvait détester son attitude, ce flegme pourtant stricte, cette aura de dandy névrosé. Il était guindé là où elle titubait à cause de tout ce qu'elle avait ingurgité. Il était tout le temps guindé, en fait, trop tendu, trop à cheval sur l'ordre des choses. Un sourire vénéneux se peignant sur les lèvres de la jeune femme, elle le toisa à nouveau, une certaine avidité dans le regard. Ce n'était pas du désir, ce n'était pas de l'envie. Non, elle cherchait une aspérité, de quoi verser son poison, de quoi lui faire péter les plombs. Elle voulait l'humilier, plus que tout elle voulait le savoir vulnérable, qu'il comprenne ce que ça pouvait faire. Nepthys restait persuadée qu'il n'était qu'un enfant gâté, un incapable et pourtant... Pourtant il y avait une injustice ironique dans la tâche qui incombait à Rabastan Lestrange. Ce qu'il cherchait à arracher à la jeune femme, il aurait pu le trouver chez son précieux fils.

Rageuse, toujours, la brune refusait d'admettre qu'elle cherchait malgré elle la compagnie du jeune Mangemort. Comment admettre, comment reconnaître pareille faille dans le système. Il était cependant le plus proche d'un homologue qu'elle puisse trouver. Il comprenait, ou du moins il était à même de comprendre s'il daignait se donner la peine. Agacée par cette idée, elle attrapa le premier vers qui passa et le porta à ses lèvres, descendant une longue gorgée d'alcool avant d'afficher un rictus mauvais. Quelques secondes plus tard, se remettant à danser, elle fit mine de trébucher, le contenu du récipient qu'elle tenait dans sa main abîmée par les heures à jouer, à tenir ses baguettes, se déversant partiellement sur Aramis tandis que déjà, elle ricanait. « Oh, tu l'as pas vu venir ça, pas vrai ? C'est peut-être pour ça que papa se sert pas de toi, daddy's boy »

Déjà, un rire chimique, ivre, lui échappait. Inconsciente enfant jouant les emmerdeuses, vicieuse gosse blessée et torturée s'accrochant à l'orgueil qu'elle pouvait encore dénicher. Elle prenait toutes les victoires, quitte à crever au combat, bataille la plus vaine au monde dans ce no man's land surpeuplé de corps suants, de rêves brisés.
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Touché, coulé.
La violence picore, dévore. La haine se tend, se répand en poison mortel, cruel. Elle coule à t'en faire vomir, gémir. Serpent ondulant sur les rives de ton âme, elle se noue à ton ventre, t'éventre. De Nephtys, tu ne connais que les rides, le vide d'une même malédiction, d'une même sentence, ne laissant qu'une vieille absence. Passé & futur se mêlent dans vos yeux. Passé & futur vous fracturent au travers des blessures & des murs. En millier d'éclats, les clés se croisent & s'entrecroisent. La guerre bascule entre tes doigts, sous toi. Arrogant, tu es conscient que toi, comme elle, vous faites les jeux.

Et pourtant, la haine frappe, animale précis, exquis. Elle te fait la détester, tu ne vois qu'une rivalité, une infinité d'impossibilité. Elle le déteste alors elle te déteste. C'est simple, c'est stupide, c'est imbécile. C'est elle & toi.

« Il a beau cogner, il a pas l'droit d'me casser » . Elle est juste encore utile, l'inutile. Elle danse de son dégoût, des remous de ses douleurs. Tu n'as pas choisi de la comprendre, de l'entendre. Jouet utile, tu n'en as que faire de ses misères, de ses guerres. Ce n'est pas ton problème. L'égoïsme roule, s'écoule dans tes veines en poison mortel, cruel. « Bientôt tu seras inutile. Et tu sais ce qu'on fait aux inutiles, Nephtys ? », les yeux clairs s'enfoncent dans le vert, la froideur s'installe, brutale & fatale. Il n'y a pas de caresses, pas de tendresses, juste une vérité qui pourrait la tétaniser, la voir s'effondrer. Le demi-sourire flotte, crevassant le masque de politesse, de bienséance d'un soupçon de malveillance. « Ils disparaissent. ».

« Après tout, il n'est qu'un clébard là où je suis un jouet, un roquet qui doit obéir à son maître et se faire tuer s'il mord trop fort quand ce n'était pas nécessaire ». Tu hausses un sourcil. Se croit-elle aussi importante ? Elle n'est qu'un pantin sans fil, trop fragile & trop imbécile. Elle tombe au travers les mains qui l'abattent, qui s'abattent. Le chien n'a jamais été ton père. Le chien c'est elle. « Tu n'as toujours pas compris ? », l'expression est mauvaise, sévère. « Tu es pourtant celle qui revient toujours aux pieds de son maître pour sa raclée quotidienne. ». Un souffle & tu vacilles. « C'est que tu dois aimer ça, n'est-ce pas ? Lécher les bottes jusqu'à ce qu'il n'y ait plus aucune trace de boue. », un rire. Croit-elle t'effleurer, écailler le vernis parfait des tes manières, de tes guerres ? Tu joues au travers des masques, au travers des glaces. Monstre, personne ne peut percer l'armure, deviner l'étendu des blessures. Personne ne peut te toucher, t'apprivoiser. Personne.

« Tu crois que tu pourrais aussi laver les miennes ? ».
Rancœur & manque de cœur s'entremêlent.
Entre lui & elle, tu as déjà choisi, trahi.

Vénéneuse, orageuse, Nephtys danse encore, sur tous les accords, les désaccords. Les cheveux s'envolent au rythme de la musique incendiaire, guerrière. Tu t'es déjà désintéressé, de nouveau glacée. Et le verre n'accroche, n'écorche pas ton regard, tes égards. Le liquide roule entre ses lèvres avant de finir sur tes affaires. Un grognement & l'alcool poisseux & peu coûteux colle tes cils, glissant dans ton cou, faisant ressortir le grain ambré de ta peau. La chemise colle. Et tu soupires, cette fille est une gamine. « Oh, tu l'as pas vu venir ça, pas vrai ? C'est peut-être pour ça que papa se sert pas de toi, daddy's boy » , tu roules des yeux. C'était bien son problème à cette enfant sans parents pour l'éduquer, la recadrer. Tu voudrais la saigner à blanc, répandre son sang sur le carrelage, au milieu des ivresses. Et le rire de la hyène ne t'accorde qu'un long soupir dénué d'intérêts. « C'est qu'elle contente, la petite Nephtys avec ses petits jeux de gamine. C'est comme ça que tu essayes d'atteindre mon père ? Tu m'étonnes qu'il n'ait même pas une griffure vu ta démonstration de puissance. », cynique, tu glisses dans une cruauté sans nom, qui n'a que son prénom sur la bouche.

Tu défais ta veste, remontant tes manches, exposant la marque. « Nephtys, il est temps que tu apprennes où se trouve tes intérêts. », les ténèbres se mouvent sur ta peau, vomissent, trahissent ton appartenance à ce lord jamais content, jamais satisfait. Et le rouge vénéneux de la baguette est tirée, pressée contre sa gorge. « Je pense que tu devrais vomir ce que tu as avalé ou ce que tu as dit. ». Et d'un mouvement sec, tu attrapes sa chevelure la détournant de toi, tirant sèchement dans un frisson de dégoût. La toucher te révolte, t'agace & espace déjà le temps, saccadant le présent. Tu jettes le « vomitas » sans trembler, sans t’inquiéter, la voyant déjà se courber en deux, vomissant le contenu de son estomac. « Pardonnez-la, elle a trop consommé de psychotropes sorciers. Ça a du mal à passer. Mais oui, prenez une photo. Oui, il s’agit bien de la célèbre batteuse des Rotten Apple. Night Kitty, je crois. ».

Et tu la pousses sans ménagement, tirant brutalement sur ses cheveux. La réserve s'ouvre & tu la suis, refermant la porte derrière toi. Tu observes ta chemise souillée, tes chaussures bonnes jeter. Tu la libères d'un murmure. « Tu vas être dans tous las tabloïds, demain. Quelle chance. », ironises-tu, alors que tu tends une bouteille d'eau. Tu n'es pas vraiment son bourreau, pas tellement le mauvais numéro sur lequel parier, tricher. « Bois & tais-toi. ». Ou pas.
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WIZARD • always the first casuality
Nephtys Shafiq
Nephtys Shafiq
‹ disponibilité : dispo bitches
‹ inscription : 01/02/2015
‹ messages : 2013
‹ crédits : avatar : freesia / signature : whorecrux
‹ dialogues : #8FBC8B
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‹ liens utiles :
pansy parkinson ft. adelaide kane, nephtys shafiq ft. phoebe tonkin, kid o'faolain ft. richard harmon, maksim dolohov ft. tom hiddleston, amara bataglia ft. rowan blanchard

‹ âge : vingt-six
‹ occupation : musicienne, batteuse des Rotten Apple avant que le groupe ne se disloque. Autrefois elle était également une des boules de cristal ambulantes du gouvernement. Aujourd'hui, elle tente encore de créer mais passe surtout son temps à jouer pour les patients de Ste Mangouste.
‹ maison : serpentard
‹ scolarité : 1987 et 1994.
‹ baguette : fait 21 cm, elle est en saule et contient de la poudre de griffe de sphinge.
‹ gallions (ʛ) : 5443
‹ réputation : Traîtresse, lâche, infâme catin du gouvernement de Voldemort. Parce qu'elle a aidé en toute connaissance de cause le Lord et ses sbires, par ses visions et par sa musique, et parce qu'elle est longtemps restée fiancée à un mangemort même lorsqu'elle était libre de se défaire de la promesse, Nephtys est regardée de travers la plupart du temps. Son sang pur n'aide en rien.
‹ particularité : voyante, affublée à sa naissance d'un don lui provoquant dans son sommeil des visions sporadiques et imprévisibles mais particulièrement violentes.
‹ faits : Orpheline de mère, il lui reste son père, Aswad Shafiq, devenu fou après l'attaque d'Herpo Creek.
‹ résidence : dans un appartement miteux sous les toits, quelque part dans un immeuble peu rutilant de l'allée des embrumes.
‹ patronus : un chacal, symbole de clairvoyance dans l’Égypte ancienne. Elle n'arrive que rarement à en conjurer une forme corporelle.
‹ épouvantard : Tantôt, elle craint que l'on abrège les souffrances d'Aswad et panique. Parfois, elle se dit que ça serait pour le mieux, moins égoïste. A ce moment là, sa véritable peur prend le dessus. Elle voit les gros titres, "Mangemort appréhendé et abattu" et l'avis de décès de Nott quelques lignes plus bas.
‹ risèd : Theodore en sécurité, avec ou sans elle. Des nuits calmes. Du silence. Ne plus rien sentir, à défaut de l'avoir lui.
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A défaut de réellement l'atteindre, elle l'agaçait au moins et c'était déjà beaucoup. C'était une prise, un trou dans la carapace, une atteinte sur laquelle répéter les coups jusqu'à ce que la muraille casse, jusqu'à avoir ce qu'elle voulait : le dessus. C'était absolument puéril, parfaitement inutile, mais maintenant qu'elle s'était foutue dans le crâne d'avoir le dernier mot, il était tout bonnement impossible d'imaginer que la brune allait reculer. Reculer face à Aramis, c'était fuir, c'était s'avouer vaincue et il était hors de question qu'elle accepte ça, pas quand elle avait dans le sang une vendetta contre cette foutue famille. Elle ricanait encore lorsqu'il siffla, plein d'un cynisme qu'il voulait calme mais qui ne faisait pas marcher la brune : « C'est qu'elle contente, la petite Nephtys avec ses petits jeux de gamine. C'est comme ça que tu essayes d'atteindre mon père ? Tu m'étonnes qu'il n'ait même pas une griffure vu ta démonstration de puissance. » Il était trop calme, en apparence, mais elle avait pu entrevoir un sursaut, fébrile, fugace, fragile, de réaction et c'était assez pour avoir envie de lui sauter à la gorge, assez pour vouloir sortir les crocs et lui prouver qu'il se trompait à son sujet. Elle voulait le déchiqueter, furie folle, folle furieuse. Elle voulait lui faire ravaler son flegme, son ton, chacun de ses gestes, jusqu'à celui souple pour remonter ses manches et exposer cette marque sur son avant-bras. Elle avait conscience du nombre de gens qui, ici bas, considéraient la trace sur sa peau comme une marque de puissance, de loyauté, un passe-droit même. Pour elle, ce n'était rien d'autre qu'une bonne excuse, un masque pour cacher lâcheté et convictions branlantes. Ils n'avaient rien de légitime, à peine une violence exacerbée et si longtemps sa famille avait redouté les moldus, les horreurs commises au nom du sang-pur n'avaient aucun sens. Elles s'enchaînaient sans logiques, assez pour qu'ils ne soient plus que des automates idiots et dénués de réflexion, aux cervelles lavées  par la soif de brutalité. Il suffisait d'une dictature pour que le monde montre sa pourriture et les Lestrange, tous autant qu'ils l'étaient, représentaient cette horrible réalité. Elle était hypocrite, faible et asservie en dépit de son statut de sang, ce sang qui selon leur logique, faisant d'elle une égale à Aramis, mais au moins... Elle n'eut pas le temps de finir sa pensée, d'arriver à la conclusion logique qu'en réalité, elle ne valait pas mieux. D'une voix qu'elle trouvait traînante, il avait sifflé : « Nephtys, il est temps que tu apprennes où se trouve tes intérêts. » et il la menaçait à présent, baguette tendue, ajoutant. « Je pense que tu devrais vomir ce que tu as avalé ou ce que tu as dit. »

En dépit de l'imminent contact, elle n'eut pas la présence d'esprit de reculer et bientôt, il se retrouva avec une large poignée de cheveux entre les doigts, la tenant en joug. Dans la foulée, il lança un sortilège, la formule résonant entre eux, la consonne finale perfide comme une vipère : « vomitas » et aussitôt, oubliant la main qui la tenait comme une marionnette, elle fut pliée en deux, bile et alcool se mêlant pour remonter dans son œsophage, la faisant vomir comme aucune substance n'aurait pu le faire. Acide, la concoction passa ses lèvres comme un réflexe, la pression à ses tempes formée par la réaction physique lui donnant l'impression d'être sur le point d'exploser. Dans ce bordel, elle ne pu même pas l'entendre se moquer, ratant la tentative du jeune homme pour l'humilier, en dépit d'un flash qu'elle pu apercevoir entre deux relents immondes.

Rapidement pourtant, il décida de bouger et au lieu de l'abandonner à son sort et au grand dam de la brune, il l'entraîna avec lui. Sa tête tournait, son estomac tanguait et par-dessus tout, son sang bouillonnait. Le peu de contrôle qu'elle possédait encore à cet instant n'avait qu'une utilité : faire en sorte de le salir autant que possible, qu'il se retrouve à payer encore et encore pour sa décision. Si elle devait cracher ses tripes à cause de lui, qu'il en garde la trace jusqu'à rentrer chez lui, qu'il s'agace de ses chaussures ruinées, de sa chemise tachée... Elle était assez familière avec les séances ô combien désagréable de Rabastan pour savoir que, de toute façon, elle n'avait présentement pas la force de se dépêtrer de l'étau qu'il maintenait sur elle, pas tant qu'il n'avait pas décidé qu'ils étaient assez loin.

Il fallut qu'il la lâche pour qu'elle passe un revers de main tremblant sur sa bouche, essuyant temporairement les dégâts... Et dans la petite pièce sombre et étriquée qu'il avait décidé d'investir, elle ne réalisa même pas le danger potentiel. Être seule avec lui alors que le boom-boom de la musique était assez brutal pour couvrir n'importe quel hurlement de douleur, cela ne semblait pas si grave, non. Il l'avait lâché mais avant tout, il avait craqué, s'emportant contre elle. Elle pouvait encore sentir le contact de ses doigts sur son scalp, de sa baguette contre sa nuque. Pendant un instant elle aurait pu jurer qu'en plus d’exacerber sa haine, il exacerbait sa magie, la rendant volatile, inflammable... « Tu vas être dans tous les tabloïds, demain. Quelle chance. » lança-t-il, alors qu'elle le regardait comme une chat sauvage venant de prendre un coup de pied et cherchant par où attaquer pour se venger. Dans l'étroitesse des lieux, les mots allèrent ricocher contre chaque mur et à nouveau, son ton lui donna des envies de meurtre. Lorsqu'il lui donna une bouteille d'eau, ordonnant : « Bois & tais-toi. » Nephtys se retrouva à froncer les sourcils, hésitant un instant avant que le goût pâteux dans sa bouche ne la fasse céder. Elle attrapa le récipient pour boire une première rasade, qu'elle cracha au sol, puis une seconde qu'elle avala cette fois, longue lampée qui pourtant ne vida pas considérablement la bouteille, ce qu'il pu remarquer lorsqu'elle l'attaqua subitement avec, versant le contenu aussi vite que possible et murmurant, frénétique « T'as une tâche, connard » et envoyant ensuite le tout avec autant de force que possible pour briser le verre sur lui. De sa main rendue faible par le maléfice, elle lâcha le tesson formé cependant, fonçant quand même à mains nues. Se rapprocher à nouveau ne lui plaisait guerre et à vrai dire, le sortilège était loin de perdre réellement de l'intensité, lui donnant encore envie de se tordre et de rendre son estomac... Son seul salut venait peut-être du fait qu'à ce point, elle n'avait plus rien à vomir, en dehors de sa rage.

« Tu te prends pour qui, foutu merdeux, enflure absolue, tu te prends pour qui putain ? » lâcha-t-elle, ses poings commençant à partir dans tous les sens. Blessée dans son orgueil, dans cette fierté froissée depuis des mois, des années à présent, elle voulait juste le bousiller. Peut-être était-ce du au fait que si près, il faisait ressortir le pire en elle. Elle balança une gifle, cinglante, mais jugeant qu'elle n'avait pas frappé assez fort, elle voulu se mettre à le griffer, à le mordre. Furibonde, Nephtys aurait pourtant pu jurer qu'elle avait des étincelles sous les doigts tant sa présence l'agaçait. Pourquoi elle et pas lui ? Pourquoi n'y avait-il pas de cernes épuisées sous les yeux d'Aramis, pourquoi n'était-il pas celui à qui on provoquait des cauchemars dans l'espoir de trouver un semblant de vision ? Pourquoi, par Merlin, si elle valait autant que lui, si son sang était aussi pur, souffrait-elle quand lui profitait du système. Pourquoi ne comprenait-il pas, ne faisait-il rien, quand bien même il ne connaissait d'elle que le statut, la réputation, le tempérament ? « Tu te prends pour qui, bordel, avec ton autorité volée et ta marque dégueulasse, fils à papa qu'on laisse tranquille juste parce qu'on a peur du daron, juste parce qu'il est trop fragile pour encaisser... t'as idée de c'qu'ils me font tes potes, t'as idée de ce qu'il fait, papa adoré ? » continuait-elle à cracher, ne reculant que lorsqu'un relent nouveau la secoua. Deux pas en arrière, une main contre le mur pour se tenir, à vouloir lui jeter à la gueule tous les produits de la réserve, à vouloir lui casser sur la tête toutes les bouteilles... Elle tremblait juste, de colère, de magie aussi, le trop-plein étrange lui donnant l'impression d'être à bout de souffle. Sa gorge brûlait mais elle refusait de pleurer. Elle avait connu pire, vécu pire, de la main d'un autre Lestrange, d'un autre connard n'ayant engendré qu'une pale copie. Il ne méritait pas son chaos, son écroulement, même coincé dans un cagibi miteux.
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j'vais te faire l'enfer, tu vas manquer d'air
à moins qu'il nous faille,
renoncer aux batailles
(play)

A la violence des coups, tu préfères les mots insidieux & fougueux, frappant avec douleur & rancœur. Tu préfères le sel fumant, brûlant versé à même les plaies. Empoisonneur, voleur, tu préfères haïr que d'aimer, que de te dévoiler. Et dans tes silences fuyants, tu laisses tout se bloquer, te braquer. Tu ne diras jamais que tu la comprends, que tu apprends les fissures sous vos dorures. Tu ne sais sans doute pas que tu connais les blessures, les brûlures. La magie vous éprend, vous prend sans bienveillance, ni chance. Et dans une vague, vous vous échouez, vous échouez.

Alors dans un geste, tu te délestes, tu la détestes.

Et sans vraiment percuter, attraper sa détresse, tu lui renvoies tes privilèges, les pièges. Toi, tu as choisis. Toi, tu as conquis les pouvoirs, tes devoirs. Certain, assassin, tu assènes, martèles ; « Bois & tais-toi. » . D'un froncement de sourcils, elle vacille, hésitante, changeante. Avant de goûter au breuvage & tu observes d'un œil son comportement. Un « très classe » t'échappe lorsqu'elle crache à même le sol pour noyer le goût du vomi, de ses tripes retournés & détournés. Et puis une nouvelle rasade alors que le vacarme roule, s'écoule. Tu te détournes. Et tu ne devrais pas. C'est elle. C'est toujours elle, la fautive, la coupable, l'indésirable. C'est toujours elle l'inutile, la futile.

Et irrémédiablement, brutalement, le verre se brise en mille éclat pas si loin de toi, éraflant ton oreille & ta trempe. Blessé, le sang trop bleu coule dévalant le cou, dans une inspiration sensible, précise, exquise. Et la colère te brouille, s'embrouille. Sale garce. Cette fois, tu vas vraiment la tuer, la déchirer, la déchiqueter. « T'as une tâche, connard »  , trempée, tes yeux se tournent lentement, prudemment. Les éclairs se transforment en tourments, en serments. Tu vas la saigner & l'enterrer. « Tu te prends pour qui, foutu merdeux, enflure absolue, tu te prends pour qui putain ? » . Et la gifle fuse, morsure indélébile rougeoyante sur ta peau basané. Elle est trop proche, la sale peste, le choléra ambiant, puissant. La violence gronde, brutale fronde dans le fond de ton cœur, ivre de tes douleurs. A n'en plus pouvoir, la mer de tes colères te noie, amère, grégaire. Et Nephtys devient une proie dans le feu de tes yeux bleus. Nephtys devient la reine d'une sensibilité sublimée, intoxiquant ton sang, tes pressentiments. Et la magie se darde sur le bord de tes lèvres, sur la fin de tes rêves ; « Pour Aramis Lestrange. ». Et dans la fausse froideur, le masque tombe en morceaux, en lambeaux.


« Tu te prends pour qui, bordel, avec ton autorité volée et ta marque dégueulasse, fils à papa qu'on laisse tranquille juste parce qu'on a peur du daron, juste parce qu'il est trop fragile pour encaisser... t'as idée de c'qu'ils me font tes potes, t'as idée de ce qu'il fait, papa adoré ? » . La langue claque, se dégrade & du tac au tac, tu lui craches à la gueule ; « Je m'en fous de ton pitoyable sort, Shafiq. Tu es bonne qu'à crever comme une petite chose futile que tu es, comme ta famille sans cesse traquée & chassée. ». Et au fond, non, tu ne t'en fous pas. Au fond, non, tu mens, tu la ressens. Sous chaque veines, elle ébranle tout un système, tout un modèle. Elle bouleverse, renverse une vie bien rangée, bien cherché. Tu étais si certain, tellement assassin. Tu ne peux pas avoir tord, n'est-ce pas ? Il ne peut pas avoir tord, rugissent tes entrailles, pour chaque entaille subie, conquise. «  Tu n'es même pas foutue de te démerder, de te sauver. ». De se protéger. D'être un peu aimé. Et tu entends ses S.O.S jetés dans le feu de ses peines, brûlants sur tes lèvres.

Et tu ne veux pas. Tu ne peux pas.
Comprendre ? A quoi bon ? Tu as choisi ton destin. Tu as choisi tes matins, tes lendemains. « Alors chiales », puisque tu n'es bonne qu'à ça. Mais tu ne l'entendras pas. Tu ne veux plus l'entendre. Tu ne veux plus comprendre. Et la main se décale, la désarme, attrapant son poignet, le tordant, la mordant de ta peau trop chaude. Électricité. Et quand elle fuit, tu la suis. « Vomis. Hurles. Sois conne, sois stupide, continue à te débattre mais ce n'est pas comme ça que tu n- », et le cœur loupe un battement. Tu scilles, tu vacilles. « Bordel. Nephtys, qu'est-ce que tu as encore foutu ? », un filet de voix alors que tes ongles se plantent dans sa peau, que l'autre main attrape sa hanche, perdu, abattu. Et la réalité s'évade, errante, brûlante. Sous les doigts, l'apocalypse se tisse, s'esquisse. Et il y a un couinement, un gémissement. Pas maintenant. Pas encore.

Le paysage se creuse. Les peurs sont là, à deux pas. Le vent hurle, balayant une traînée de cendres, traçant les vestiges d'une civilisation. Tu clignes des yeux et dans le bleu trop pâle se meurt tous tes espoirs, tous tes déboires. Tu le vois. Perché sur un cheval squelettique, il te regarde. La tendresse l'a déserté, l'a quitté remplacé par un visage émincée de soucis, de dénis. Il est le premier. Drapé dans la destruction, il sème dans la cacophonie des drames la mort. Et le cheval hénit, il vous traverse. D'autres le précédent dans le soleil couchant, désespérant. Ton père est là. Et il vient tuer, ravager, brutaliser ce monde. Il est l'un des quatre cavaliers de l'Apocalypse. Et le glas sonne, résonne. Il approche.

Et tu comprends, tu ressens cette peur vorace, tenace. Elle mord dans le cœur, elle fait remonter toutes les douleurs. Et comme un petit garçon, tu attises de vieux cauchemars, des mémoires enterrées, oubliées. « Qu'est-ce que tu m'as fait ? », les yeux sont écarquillés, entrelacés de drames. Les tremblements s'égarent sur ton épiderme sombres & incertains. La crainte te dévore, te tord. Tu vas crever. Tu veux oublier. Et comme si elle brûlait, comme si elle te tuait, tu te détaches, dégoûté, blessé. « Qu'est-ce que tu as fait, sombre idiote ? », lâches-tu les dents serrés, et tu recules, tu percutes le mur. « Cen'estpaspossible. Ce n'est pas lui. ». Elle ment, n'est-ce pas ? « Ça ne peut pas être lui. Tu ne veux pas, tu ne crois pas alors tu te débats, tu te bats. Tu mens. Silence. Dis-moi que tu mens, putain. ». Et tu sais, n'est-ce pas?

Ce n'est que la vérité.
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Nephtys Shafiq
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‹ particularité : voyante, affublée à sa naissance d'un don lui provoquant dans son sommeil des visions sporadiques et imprévisibles mais particulièrement violentes.
‹ faits : Orpheline de mère, il lui reste son père, Aswad Shafiq, devenu fou après l'attaque d'Herpo Creek.
‹ résidence : dans un appartement miteux sous les toits, quelque part dans un immeuble peu rutilant de l'allée des embrumes.
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‹ épouvantard : Tantôt, elle craint que l'on abrège les souffrances d'Aswad et panique. Parfois, elle se dit que ça serait pour le mieux, moins égoïste. A ce moment là, sa véritable peur prend le dessus. Elle voit les gros titres, "Mangemort appréhendé et abattu" et l'avis de décès de Nott quelques lignes plus bas.
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Son monde se limitait à cette pièce oubliée, cette réserve mal éclairée et une chose était sûre, elle tournait avec, perdant pied, ses yeux plein d’orage incapable de faire la moindre mise au point, de chasser le flou, le trouble, l’incertitude, l’océan de larmes amères bordant la tonnelle de ses cils courbés et menaçant de détruire, comme les vagues inlassable contre la digue, toutes les murailles et tous les lambeaux de dignité qu’elle voulait encore brandir comme on fait flotter un étendard abîmé. Elle voulait l’anéantir, parce que c’était trouver une faille jusqu’à Rabastan. Elle voulait lui faire mal, pour qu’il se retrouve enfin à payer, pour qu’il encaisse cette grande injustice, qu’il ravale cette orgueilleuse assurance, cette suffisance qui venait en bonus avec la marque bardant son avant-bras. Elle voulait lui arracher des hoquets, l’entendre supplier, lui faire courber l’échine afin de n’être plus la seule chose pathétique au cœur de cet enfer personnel qu’était devenue le cagibi où il l’avait balancé. Ici-bas, personne ne pourrait l’entendre appeler à l’aide, aussi terrifiante que pouvait être la réciproque et l’idée d’être seule avec un Lestrange… Trop loin, déjà, pourtant, elle refusait d’avoir peur de lui, laissant sa hargne la guider, sa verve se déverser. Ce même poison qu’il avait encore à lui cracher à la gueule, parce qu’à trop se ressembler sans le vouloir, ils se retrouvaient dans l’intensité colérique d’une incartade sans gloire puisque sans audience. « Je m'en fous de ton pitoyable sort, Shafiq. Tu es bonne qu'à crever comme une petite chose futile que tu es, comme ta famille sans cesse traquée & chassée.  Tu n'es même pas foutue de te démerder, de te sauver. » cracha-t-il, lui donnant envie de plonger jusqu’à sa gorge pour le tenir d’une main tandis que l’autre irait arracher ses yeux, les faisant sortir de leurs orbites dans un –plop– absolument grotesque, aussi pathétique que le spectacle qu’elle devait offrir, ainsi défaite, ainsi échouée. « Alors chiales » éructa-t-il, se saisissant d’elle, la secouant encore d’avantage, comme si le sortilège et les provocations n’avaient pas été assez, comme si elle n’était pas déjà prête à s’écrouler sans gloire, sans honneur. Il continuait à l’agresser, vicieux, serpent à la langue insidieuse dégueulant sa rage grandiloquente : « Vomis. Hurles. Sois conne, sois stupide, continue à te débattre mais ce n'est pas comme ça que tu n- » jusqu’à se faire faucher en plein vol, heurté par un cognard métaphorique, une force invisible et immonde d’intensité. « Bordel. Nephtys, qu'est-ce que tu as encore foutu ? »

Elle avait à peine entendu la question, pourtant, le regardant d’un air ahuri, yeux écarquillés dans un sursaut d’effroi la glaçant jusqu’à l’os, cette vague hivernale la couvrant de l’âme à l’épiderme en chassant la sueur maladive qui couvrait sa peau jusqu’alors. Quelque chose venait de se produire, quelque chose de fort, de sale, de honteux, un relent dégueulasse digne des caniveaux où le jeune homme l’imaginait surement trainé et où elle voyait facilement la morale des Lestrange joncher le pavé souillé. Comme la foudre heurtant la plaine, comme la tempête s’écrasant d’un coup d’un seul après avoir trop longtemps tenté le badaud apeuré, déchirant le ciel avec violence et brutalité, quelque chose venait de se manifester entre eux, quittant le corps fatigué de la brune et se précipitant vers lui. C’était à la fois horrifique et magnétique, assez pour le faire reculer dans un gémissement. Elle était pourtant trop désorientée pour le juger, trop secouée aussi pour le blâmer, s’étonnant presque de ne pas avoir été la première à laisser filer pareille manifestation. « Qu'est-ce que tu m'as fait ? » demanda-t-il, et les images s’entremêlèrent, les instants se mélangeants sans plus de distinctions aucunes. Etait-il à l’autre bout de la pièce ou contre elle ? Etait-il en train de japper comme un chien heurté d’un coup de pied ou se contentait-il d’inspirer ses souffles saccadés ? Le front entravé par des mèches aussi sombres que la nuit qui s’étirait dehors, loin d’eux et du carnage qu’ils avaient su créer sans même le réaliser, elle l’observait en pensant garder le menton haut et l’air mauvais, mais des larmes ravageaient ses joues, tant ses yeux brulaient, tant sa peau la démangeait. Peut-être que la gêne venait du fait qu’il l’avait touché, après tout elle avait pu sentir sa main sur sa hanche, ses ongles dans sa chair… ou bien était-ce parce qu’il l’avait lâché, brisant le lien incertain, balbutiant et dévastateur pourtant. Plus rien n’avait de sens, le temps était relatif, tout comme l’enchainement des gestes. « Qu'est-ce que tu as fait, sombre idiote ? » cracha-t-il et elle aurait pu jurer qu’il avait déjà demandé ça, à moins qu’il ne s’agisse d’un déjà-vu, d’un mauvais présage croisé des lunes auparavant. Elle voulait à nouveau le frapper, lui faire mal et lorsqu’elle pu entendre ses omoplates claquer sans délicatesse aucune contre la paroi derrière lui, elle se demanda un instant si elle était derrière le mouvement brusque ou s’il avait fait exprès d’ainsi s’éloigner, parce qu’il valait mieux se faire mal que de rester près d’elle, que de subir ce qu’elle lui montrait.

Parce qu’elle pouvait le sentir. C’était peut-être la seule chose ayant un sens à cet instant. Il puisait dans ses cauchemars, dans ses souvenirs, dans la réalité se mêlant aux angoisses pour créer un potentiel avenir, une représentation imagée du passé. Il encaissait ce qu’elle cachait à grand renfort de stupéfiants, de débauche, ce chaos, ce capharnaüm qu’elle espérait couvrir en jouant des rythmes diaboliques sur sa batterie, en se perdant sans espoir de retour au cœur du Centuries. « Cen'estpaspossible. Ce n'est pas lui.  Ça ne peut pas être lui. » sifflait-il à présent et elle l’observait, le voyant trop net, trop détouré en dépit de ses larmes. Il brillait, explosait, implosait. Immense et phosphorescent, comme le pire bad trip jamais encaissé soudain personnifié. Le jeune Lestrange comprenait enfin, en dépit de son déni, parce qu’elle avait projeté Merlin sait comment ses visions dans les siennes, son enfer dans le crâne du fils de son bourreau. « Dis-moi que tu mens, putain. » exigeait-il à présent, mauvais, hargneux, la vérité ne lui plaisant guère alors qu’il se chamaillait pour ne pas sombrer, alors qu’elle pouvait ressentir chaque once de peur et d’horreur et de colère et de perdition, chaque relent pollué de violence et d’angoisse, de vice, de tares en tout genre provoquées par trop d’années à garder leur putain de sang pur…

La pièce tournait encore, mais ils tournaient ensemble, dans le même songe horrifique, dans les mêmes images de guerre, dans un désordre évident peuplé de cavaliers encapuchonnés et de douleurs incroyables, dans la noirceur, dans les ténèbres qui ne cessaient de naître à chaque fois que Nephtys posait les yeux sur la marque du Lord. Enfin, il pouvait le sentir, comprendre ce qu’elle n’arrivait pas à exprimer, enfin il savait… Et elle voulait le frapper à présent qu’il était à terre, elle voulait le secouer, lui faire d’avantage mal afin de rétablir un semblant de justice, dans ce monde où elle n’était qu’une expérience et où lui se présentait comme un autre cobaye auquel pourtant on ne touchait pas, jamais, trop précieux sans doute. Elle voulait se briser contre lui quitte à ne pas s’en relever et à vrai dire, lorsqu’elle bougea, trébuchant à moitié, elle se retrouva brusquement contre lui, son épaule s’enfonçant alors dans le sternum de l’ennemi méprisé, jalousé. « Shhhh » se retrouva-t-elle à dire, pourtant, sans que cela ne réussisse à les apaiser, à faire cesser la guerre soudaine. Vicieuse, sournoise, elle alla poser ses doigts contre sa jugulaire, lorgnant les traits du brun pour noter chaque once de mal être se distillant sous la peau d’olive, cherchant quelconque preuve tangible des dégâts provoqués par le contact, par leurs énergies trop proches et se répondant soudain. Elle débordait et se déversait chez Aramis, souffrant de la marée au passage, soudain honteuse de prendre tant de plaisir à partager son agonie de la sorte.

Lorsqu’elle parla à nouveau, pourtant, elle se retrouva à le provoquer. Elle pouvait sentir sa propre frustration, sa propre peine venir la bousiller jusqu’à l’échine, ne laissant qu’une coquille vide, vide d’empathie, d’émotions, de courage, vide d’espoir aussi et pourtant, tout ce qu’elle se retrouva fichue de faire à cet instant, ce fut de le provoquer d’avantage. « Ca fait mal, pas vrai ? » siffla-t-elle, perfide. « Qui te dit qu’ils ne te réservent pas ça, une fois qu’ils m’auront tué ? T’as une raison de me garder en vie, t’as vu… » sa voix était rauque, elle chuchotait, s’entendant raconter des conneries. A la place d’Aramis, elle aurait voulu tuer la pauvre créature pathétique provoquant le carnage. A la place d’Aramis, elle aurait voulu enrouler ses doigts autour de la gorge tremblante de la merdeuse qu’elle était, afin de faire taire tout ça une bonne fois pour toute. Elle avala sa salive, difficilement, sentant le goût de ses larmes se mêler au reste. Sanglotait-elle ? Elle ne le sentait même pas et pourtant, chaque centimètre de sa peau semblait plus alerte, comme si l’énergie filant entre eux la rendait plus vivante au lieu de simplement l’achever. Il finirait cependant par lui balancer le même genre de choses, s’il ne se calmait pas, si elle n’arrêtait pas et Nephtys n’était pas certaine de pouvoir encaisser les démons d’Aramis Lestrange, pas lorsqu’elle tenait à peine en vie face aux siens. Elle voulait le pousser à bout, pourtant, c’était si tentant, c’était plus fort qu’elle, une flamme vers laquelle elle rêvait de filer, leurs souffles se mêlant parce qu’elle était trop prêt, parce qu’elle se pressait contre lui pour tout faire empirer. Instinctivement, elle filait vers la falaise, l’entrainant avec elle, à moins qu’il n’ait été celui courant vers le vide, vers sa fin. Alors, sans retirer ses doigts qui pressaient contre la carotide du jeune homme, elle alla trouver ses phalanges, de sa main libre, s’en saisissant et répétant un « Shhh » destiné à faire cesser le combat de titan qu’ils se livraient sans le savoir. Qu’il pose les armes. Qu’il assume. Qu’il s’écroule et qu’elle tombe avec, qu’ils se vautrent dans les conséquences atroces de jeux qui n’étaient pas vraiment les leurs. Assurément, il avait déjà du sombrer dans des transes horribles, cela allait avec le don, elle en était persuadée parce que c’était sa réalité, son quotidien. Assurément, s’ils partageaient ça, ils pourraient trouver un certain répit dans les méandres de ce cloaque putride. Serrant les doigts du Lestrange, les tordant entre les siens, elle enfonça un peu plus son corps contre le sien, plantant son coude au niveau de ses côtes, qu’il reste ancré, qu’il ne se perde pas, qu’il ne puisse pas se défiler.

Elle n’était pas foutue de savoir si elle était en train de le torturer pour enfin se venger de crimes qu’il n’avait pas vraiment commis ou si elle rattrapait le mal qu’elle avait provoqué sans trop savoir comment. Peut-être un peu des deux. Elle hoqueta, incapable d’admettre qu’il y avait là comme un confort vicié et sordide, le soulagement d’avoir quelqu’un pour voir le massacre, pour en sentir les nuances et en comprendre la violence. « Il peut pas te faire de mal » cracha-t-elle finalement, presque maternelle, refusant d’admettre que son ton était autre chose que dédaigneux, que les mots rassurants étaient autre chose que vengeurs et condescendant. « Il peut pas, c’est mon sort, pas le tien » ajouta Nephtys avant de souffler, encore plus bas : « je finirais par le tuer » oubliant sans doute que le bourreau bien réel de ces visions étranges qu'ils partageaient soudain était également le géniteur tout à fait vrai, patriarche de la précieuse famille du jeune homme.
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j'vais te faire l'enfer, tu vas manquer d'air
à moins qu'il nous faille,
renoncer aux batailles
(play)

Tu connais bien les guerres.
Celles toujours dégueulasses & tenaces qui s'accrochent au cœur, qui se collent au pire douleur. Celles qui bousillent. Celles qui détruisent & reconstruisent. Les coups, tu connais. Tu as vu Gwen se casser, se briser. Tu as connu l'abandon. Tu n'y as laissé que des questions, des intentions loupées, ratées. Tu es lassé des enfers, de tes enfers personnels. Tu es lassé de ses éternelles ritournelles de violences. Et pourtant, elle revient, elle t'appartient, s'accrochant à tes poignets, à ses horribles vérités.

Ton père est un monstre.
Ton père va encore tuer.
Ton père va encore t'abandonner.

Mais tu ne peux pas.
Tu ne veux pas.
Alors, tu n'y crois pas. Alors tu décides de ne pas y croire, de ne pas la croire. Et elle s'accroche, t'écorche, de sa présence envahissante, brutalisant. La magie s'ébranle, t'éventre. Et de ses ongles, elle te lacère, elle te déteste en te forçant à sentir, à ressentir. « Arrête, c'est juste un mot murmuré, à peine susurré. Comme si tout ça ne t'ébranlait pas vraiment, pas tellement. Comme si elle ne t'avait pas assez piétiné. Comme si ils ne t'avaient pas déjà assez piétinés, eux tous. Shhhh  , souffle-t-elle pour t'apaiser, te calmer, tout contre toi, tout contre vous deux. Et pourtant, la douleur enfle, monstre d'horreur & de peur. Il te dévore, il te mord. Shhhh, comme lui qui doucement te berce dans ses bras. Tu entends encore la pluie taper aux fenêtres, tu entends encore sa respiration te dire de ne plus avoir de frayeur, d'horreur. Il est là, Papa est là. Shhhh, et tu as envie de la fracasser contre le mur, de l'étrangler de te grandes mains. Elle t'a volé papa elle aussi. Ils te l'ont tous volés. Arrête ! ». Un cri. Tu veux qu'elle arrête. Tu ne veux plus de contact. Et elle n'en a que faire en mêlant son haleine à la tienne. Elle pue encore le vomi, l'alcool recraché  à tes pieds. Ses doigts courent, sourd, brutal sur tes yeux bordés de larmes, de drames. Soudain, tu comprends, elle aussi, elle veut te tuer.

 « Ca fait mal, pas vrai ? »  serpent distillant son venin à chaque pas, Nephtys mord, dévore tout sur son passage, dans son sillage. Nephtys n'en a rien à foutre de toi, de tes sentiments. Monstre de vengeance, elle t'achève & te blesse, remuant le couteau entre tes cotes, te bloquant le souffle. Et tu as mal, hein ? Les relans de haine entrelacés aux chutes de chagrin t'enlacent, s'entrelacent en te bousillant, en te blessant. Et enfant trop gâtée, trop abîmée, elle plonge ses doigts dans ton cœur pour l'écrabouiller, pour le pulvériser. « Qui te dit qu’ils ne te réservent pas ça, une fois qu’ils m’auront tué ? T’as une raison de me garder en vie, t’as vu… » . Et la brune avale l'air à la recherche d'autres mensonges pour te réduire en bouillie, en charpie. Elle n'a toujours été qu'une voleuse de père, qu'une fichue menteuse. Et tu veux vraiment la frapper, la taper pour qu'elle ne se relève plus, pour qu'elle s'effondre, pour que la folie cesse. Tu sais que tu ne peux pas tellement, pas vraiment. Sous ta peau, Shafiq se glisse, s'immisce déjà en douce faiblesse, en irrépressible & incompréhensible tendresse. On dit, dans les livres, que tous les enfants du troisième œil partagent le même sang, la même magie tordue, disparue. On dit qu'ils sont incapables de se tuer, de se blesser. On dit que tu es incapable de tuer une presque sœur.

Conneries.
Pures conneries.
Tu veux juste la casser, la briser en myriade de morceaux sur le sol souillé de sa laideur, de sa candeur. Tu veux juste te venger. Tu veux juste respirer. Juste un peu. Mais déjà, la haine dégueulasse tes traits, formant un masque indigeste de colère amère. Enrouler tes doigts fins, assassins autour de sa gorge ; Tellement facile. Tout serait si vite fini. Faire craquer sa jolie gorge d'un geste sec & précis, exquis. La tuer pour ne plus rien sentir, pour de nouveau t'appartenir. Tu détailles les cils bruns & longs bordés de larmes, papillonnant pour laisser s'échapper des ruisseaux de pleurs. Et il y a quelque chose qui cogne en toi. Il y a quelque chose qui fait tellement mal. Il y a quelque chose qui t'attire dans la pénombre, dans les ombres de vos démons. Il y a quelque chose de funeste qui te met en alerte dans sa souffrance, dans ta méfiance. Du bout de tes doigts tremblants, tu frôles ses joues pour tenter d'effacer ce qu'elle a enduré, ce qu'elle continuera d'endurer. Monstre de lâcheté, soudain, tu veux presque la protéger pour mieux la tuer. Soudain, tu veux presque l'aimer, l'adorer dans les vagues destructrices, inhalatrices de colère. « Shhh » , collée à toi, tentant de fusionner contre ton long corps sec & anguleux, elle presse tes doigts. Peut-être essaie-t-elle de te traîner vers ta fin, ou vers un autre lendemain. Tu en as rien à  foutre. Tu sens juste la magie grossir, t'abrutir. Tu sens juste que tu perds, tu te perds. Le contrôle s'est tiré, a filé. Et tu sais que tu vas te détruire, tu sais que tu continues à trop sentir, à trop ressentir. L'équilibre est cassée, brisée. Et tu pourrais jurer que ça l'amuse. Tu pourrais jurer que vous allez vous écrouler ensemble.

Tu veux céder ? Tu veux cesser de lutter ? Non. Tu ne veux pas ? Oui. Puéril, tu refuses de lui accorder la moindre victoire, la moindre gloire.

Alors, tu résistes.
« Arrête ! », craches-tu, clames-tu, réclames-tu. Et le bleu assassin, glacial, infernal souffle ce qui ne peut pas sortir, ce que tu refuses de laisser sortir : Arrête de me toucher, s'explose sur tes cordes vocale. Arrête de me torturer, s'égare sur tes yeux. Arrête sinon je vais te tuer. Et Nephtys dépasse toutes les limites. Ton corps se raidit alors qu'elle s'enfonce contre toi, alors qu'une part de toi la réclame plus proche, plus encore. Elle se désole de ne pas lui appartenir, de ne pas lui revenir. Le picotement d'une nouvelle vision te saisit, se blottit contre ton ventre. Et tu ne veux pas. Tu ne peux pas. « Shafiq. Dégage. », c'est une menace dans son oreille, un  ultime avertissement dans ses cheveux bruns. « Il peut pas te faire de mal »  , et quelque chose bruisse en toi, s'ébruite ; Oui, mais elle ? Elle, elle continuera à subir, à se détruire. Elle, elle se tuera sous les coups des visions, au bord de la perdition. Quelque chose craque, se froisse. « Il peut pas, c’est mon sort, pas le tien »  . Princesse du trash, la furie nocturne renifle dédaigneuse, orageuse.  « je finirais par le tuer »  . Non.

Les mains se  referment brutalement autour de son cou. Tu la tires en arrière, les yeux bleus injectés de sang, quelque chose de fou, d'horrible, de nuisible dans le regard. Les barrières ont craqués, se sont brisés. Ni elle, ni personne ne touchera à ton père. Tu ne le permets pas, tu ne l'autorises pas. Bruissement de tissu, la violence est toxique, allergique sous tes mains tremblantes. Et tu serres, putain qu'est-ce que tu serres. Tu veux juste lui faire ravaler ses mots dans la haine de tes yeux clairs. Tu veux juste lui faire comprendre, elle ne te le volera pas. Personne ne te le prendra. Plus jamais.

« Je t'avais prévenu. Le calme est trompeur, songeur. La tempête s'agite, crépite. Et le visage se déforme, se reforme, manquant d'air. Je t'ai dit d'arrêter, ronronnes-tu dans un regard détaché. Tu la détestes. Tu dois la détester. Tu veux la détester, merde. Et puis tu sais, hein ? Tu ne peux pas. Tu ne peux juste pas. Et les yeux papillonnent, s'illusionnent & tu la relâches, sombre & sobre. Comme un automate, tu te dresses, te redresses, c'est fini. C'est moi qui t'en ferait. », lâches-tu presque désolé, navré. C'est toi qui la tuera. Et la porte claque, tu quittes les lieux trop bondés, affamé d'air. D'un geste tremblant, tu allumes une cigarette. Ou c'est elle qui te tuera.
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