――――――-―• S'il me faut croire à un ordre divin, c'est celui-ci : préserver l'espèce.•――――-――― 2 septembre 1997Amycus se tient bien droit sur l'estrade et fixe les étudiants qui le regardent avec crainte. Il repère déjà le respect dans un ou deux regards et le sourire au coin de ceux qui portent les couleurs qu'il avait un jour porté : celles de Serpentard.
"-Bienvenue à votre première leçon d'Art de la Magie Noire. Oubliez tous vos cours idiots de Défense contre les Forces du Mal. Ici, plus besoin de savoir se défendre... tant que vous savez attaquer."Il savoura le petit silence attentif devant lui avant de reprendre la parole.
"-
Mon principal objectif pour cette année est de vous voir maitriser le sortilège Doloris. Ne vous inquiétez pas, vous aurez de véritables cobayes."
Là, un petit sourire sadique se dessina sur ses lèvres en observant ses étudiants perplexes.
Vous verrez mes moutons. Vous verrez que je ne pronnonce jamais des paroles en l'air. Vos cobbayes, vous les aurez.16 novembre 1999La nouvelle est tombée dans l'après-midi : l'Ordre du Phoenix n'est plus. Le rire sadique d'Amycus résonne dans la salle déserte. Cette victoire est historique. Privé de structure, les Insurgés ne pourront plus jamais lancer contre eux des attaques d'envergure ce qui est...plutôt réjouissant. Mais ce n'est pas tout à fait la raison du bonheur qui irradie le corps du Mangemort. Non, ce qui le rend si jouissif c'est l'idée de ces idiots à présent désamparés et donc, tellement plus facile à trouver. Tellement plus facile à tuer.
Amycus se souvenait comme si c'était hier de sa première victime : un ado de quoi, quinze, seize ans. C'était lors de la première guerre, au tout début alors qu'il venait juste de rejoindre les rangs du Seigneur des Ténèbres. Il faut dire que le contexte avait été idylique : une course poursuite dans la nuit, les cris de terreur de sa proie, ses chutes qui le faisaient rire derrière lui et puis, cette clairière qui l'avait coincé... Abjecte né-moldu au regard suppliant, Amycus l'avait terrassé sous la lueur de la pleine lune.
Mais pour arriver où ils étaient arrivés, les partisans du Lord en avaient bien bavé. Oui, il n'y avait pas que des victoires dans le palmarès de l'ainé Carrow. Il y avait eut des cicatrices, du sang, des fuites mais des retours aussi lorsque le Seigneur réapparu dans ce petit cimetière...
Alors oui, cette réjouissance, il fallait la fêter ; depuis combien de temps ils se battaient pour les idéaux d'une race pure ? Depuis combien de temps ces crétins leur mettaient des batons dans les roues ?
En se versant un verre de whisky, Amycus souriait : un jour ces idiots verront. Un jour, ils comprendront. Les sorciers doivent régner en maitre. Leur race est pure. Mélanger le sang moldu et sorcier est un sacrilège. Un sacrilège impardonnable dont la punition s'abat bien souvent sur la créature immonde qu'ils ont créé : un sang-mêlé. Amycus avait du mal à pardonner à ces derniers leur ascendance moldue, même s'ils étaient prêt à renier leur famille. Même s'ils étaient prêt à les livrer. Oui, l'ennemi restait et resterait toujours les nés moldus. Eux, il fallait les éradiquer de la surface terrestre. Cependant le Mangemort avait toujours beaucoup de mal à accepter les Sang-Mêlés.
Son point de vue était partagé par beaucoup. Son but ultime aussi qui était de rendre la prochaine génération de sorciers plus pure qu'elle ne l'était en interdisant les mariages indignes entre sorciers et moldus. La dissolution de l'Ordre prouvait bien une chose : il n'y a que les sangs purs capable de tenir entre les mains le pouvoir.
――――――-―• Les vertus devraient être soeurs - Ainsi que les vices sont frères. •――――-――― Son premier véritable souvenir date de ses cinq ans. Assis face à son père, ce dernier lui disait avec véhémence les quelques règles familiales. La plus importante de toutes :
Protège toujours ta famille. Nos liens de sang sont indestructibles, n'oublie jamais ca Le petit garçon devenu un homme n'avait jamais oublié.
D'ailleurs sa petite soeur était déjà tout pour lui. Il aimait l'aider en la tenant par la main quand ils couraient tous les deux, dévalant les marches du domaine pour aller manger. Il aimait son rire qui, même si elle venait de lui jouer une mauvaise farce, le faisait toujours sourire à son tour.
Et puis, comment oublier ce jour où, de la table des Serpentards, il l'avait observé s'avancer parmi les premières années...
Il lui avait fait un sourire encourageant et lui avait déjà tout raconter sur la répartition pendant l'été, préférant lui éviter les craintes qu'il avait eu l'année dernière. Les parents leur avaient raconté tous les détails mais ca pouvait avoir changé non ?
Lorsqu'elle avait couru à sa table, il l'avait serré dans ses bras, heureux et si fier d'elle.
Fier, il l'était resté. Ses choix toujours audacieux, ses nouveaux sorts qu'elle créait et qu'elle lui demandait de tester...
La petite fille était devenue une vraie femme dont il ne pouvait se passer. Ils sont un duo tout simplement inséparable. Un simple regard et ils se comprennent. Ils connaissent les forces et les faiblesses de l'autre et il ne suffisait qu'un d'une étincelle dans ses yeux pour qu'Amycus passe à l'acte et ne terrasse la personne devant elle.
Ils étaient presque des jumeaux. C'est ce que leur mère ne cessait de répéter lors de diners entouré de vieux amis de la famille "Enfants, ils pouvaient finir la phrase de l'autre, c'était incroyable !"
Lorsque le Seigneur des Ténèbres avait récompensé sa soeur en lui offrant ce poste au gouvernement, Amycus, malgré ce début de passion pour l'enseignement, avait demandé pour la suivre.
Il n'aurait supporté de rester trop longtemps loin d'elle.