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Personne d’important... pourtant elle avait choisi ce prénom comme nom de code pour cette mission. J’avais beau faire le tour des insurgés je ne retrouvais aucune Melisande ni aucun Philip d’ailleurs. J’allais devoir faire quelques recherches pour en apprendre plus. Blair ne semblait pas vouloir “coopérer” sur ce point. Ces deux personnes n’étaient pas importantes mais elles lui avait volé son premier baiser et la première question qui me venait était “comment”. Comment trois personnes peuvent voler le premier baiser d’une jeune fille... Mieux valait que je n’imagine pas trop la scène sous peine de ne plus jamais l’oublier par la suite. Dans un an tu seras majeure... déjà. Déjà... Une toute petite année et elle sera “une grande fille” mais au fond cela ne change pas grand chose n’est ce pas? Du moins c’est ce que je préfère penser et j’imagine mon ami, son frère, dans le même état d’esprit. 16 ou 17 ans, elle restait trop jeune pour tout cela, la guerre... et le reste.   ça te tombera dessus quand tu t’y attendra le moins ! Voilà du conseil n’est ce pas ! Un conseil que personne ne suivrait jamais, comme tout bon conseil d’ailleurs. Mais n’étant pas une demoiselle je ne connaissais pas réellement ni ne comprenais toutes ces histoires de planning, d’horloge biologique etc. J’avais eu la chance d’avoir quelques petites amies mais je n’avais rien prévu, jamais. Fleur y compris. Nous nous étions croisé lors du tournoi mais le temps avait passé avant que nous nous retrouvions. Le hasard faisait souvent bien les choses, du moins c’était mon point de vue mais quelque chose me disait que je ne devais pas dire ça à Blair qui semblait vouloir planifier sa vie de façon plus.... chronométré? Sans doute tout bêtement de façon plus féminine. J’étais décidément trop poilus pour toutes ces histoires ! La tête qu’elle faisait me prouvait bien qu’elle n’était pas entièrement satisfaite par mes réponses. N’étant pas en mesure de faire d’avantage je préférais faire court dans mes réponses... me noyer ne l’aiderait pas. Oui, certain. Je n’allais tout de même pas lui raconter toute ma vie sentimentale... Fleur avait eut le droit à cette discussion mais pas Blair... jamais! Oui, des câlins.. je vois... c’est bien les câlins. Qu’est ce qu’elle entendait par des câlins? Non je ne rentrerais pas la dedans, pas cette fois, pas de détails pitié. Mes yeux s’arrondissent en l’entendant parler des exigences masculines et de Miss Eris. Ah cette chère Eris, je me souvenais avec nostalgie et amusement du duo qu’elle avait toujours formé avec Nyssandra. Miss Eris est souvent de bons conseils. Souvent, mais elle n’était pas infaillible mais une fois encore je préférais me taire plutôt que d’ajouter de l’eau au moulin de la jeune fille qui semblait bien sûre d’elle concernant toute la complexité d’être en couple. Je laissais échapper un rire en l’entendant s’engouffrer dans ma propre faille. Tu ne perds pas le nord, toi. Ca veut dire que je songerai sérieusement à t’emmener plus souvent, oui. Mais pas à chaque fois, bien sûr. Les missions ravitaillement était une chose, pour d’autres plus complexe, plus dangereuse je n’emmènerai pas la demoiselle, pas avant de l’avoir sérieusement entrainé avec des sorts de protection et d’attaque. On va en prendre plus alors... plus de chocolat plus de gâteau ! Logique implacable! Bien sûr personne ne répond à mon bonsoir... décidément les moldus et la politesse... ça m’étonnera toujours mais ça a l’air d’amusé la demoiselle qui m’accompagne... c’est toujours ça! Bref les courses. J’enchaine rapidement les boites de conserves, les conserves c’est pratique, on ouvre on réchauffe et on avale... rapide et efficace. Je continu jusqu’à ce que Blair ne pose LA question. Je me stoppe, un peu gêné, je me frotte l’arrière de la tête tout en lui expliquant à voix basse. Non je ne prend pas au hasard, je prends ce qui est nourrissant et facile à préparer. voilà voilà... ce n’était pas un mensonge, non mais pas la vérité la plus complète non plus d’ailleurs j’ajoutais rapidement afin d’en finir.Alors concernant la liste... oui j’en avais une. Bien sûr que Fleur m’avait préparé une liste, elle me l’avait même lue deux fois, pas une, non DEUX, comme si moi, Bill Weasley n’était pas capable de lire une liste... ... mais j’ai pris l’habitude de brûler tous les messages que je reçois et... la liste y est passée...   Oui... d’accord j’étais incapable de lire une liste que j’avais brûlé. Donc je prends ce dont je me souviens mais si tu as la moindre idée je suis ouvert à tout ! Par contre faut qu’on avance assez vite. Parce que même si ce supermarché fermait tard il ne faisait pas nocturne non plus et plus nous passions de temps ici plus la nuit s’installait dehors. Je pousse ce truc et tu remplis? Blair étant une fille elle devait avoir l’habitude de prendre ce qu’il fallait, non? J’allais avoir une cage remplie de trucs inutiles? mais non... j’avais confiance.
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06 JUIN 2002 ; Bill & Blair (mission)







« Dans un an tu seras majeure... déjà. » Dans beaucoup moins qu'un an ! Dans 9 mois et 25 jours. 24 jours, même, si on ne compte pas aujourd'hui parce que la journée est déjà presque finie. Blair est consciencieuse, elle compte tous les jours qui la séparent de la majorité et de l'âge adulte (aka le moment où elle pourra faire ce qu'elle veut sans que son frère et sa soeur ne puissent mettre leurs gros nez dedans). « C'est chouette, pas vrai ? » C'est qu'elle a vraiment hâte, vous n'imaginez pas, vous, ce que c'est de vivre sous la houlette de Finley (et ses médicaments dégoûtants) et de Cameron (et sa prudence à deux noises). Bon, elle a vraiment hâte, mais en même temps ... tic tac tic tac, l'horloge tourne et bientôt elle sera vieille et célibataire. « Ca te tombera dessus quand tu t’y attendra le moins ! » Autant le dire, l'idée l'horrifie. « C'est vrai ? » Couine-t-elle dans un son étranglé et trop aigu. « Mais mais mais ! Et si je ne suis pas prête ? Et si je n'ai pas le temps d'être préparée ? » En vérité, combler son manque d'expérience est beaucoup plus urgent qu'elle ne le croyait ! Comment est-ce qu'elle va faire pour caser cette nouvelle urgence entre les missions, les entraînements et les corvées ? En plus, n'en parlons même pas, de trouver quelqu'un pour l'entraîner ? (non pas à la magie, aux bisous, bande d'idiots !) Comment est-ce qu'elle va avoir le temps de s'entraîner à devenir une femme et une sorcière ? Et au milieu de toute cette panique inattendue, une pointe de jalousie lui tord l'estomac quand elle songe qu'en effet, les autres filles ont eu le temps de faire tout ça parce qu'elles ont eu sept ans alors qu'elle n'aura qu'un an et demi pour rattraper tout son retard. La vie, c'est de la merde. « Comment je vais faire ? se lamente-t-elle en cachant son visage entre ses mains : Il me faut une DeLorean pour remonter le temps »

(Mais tu pourrais profiter de toute mon expérience avec P-)
(LALALALALALALA, JE NE T'ECOUTE PAS, MELIMOCHE !)

Et bien sûr, Bill ne comprend pas de quoi elle parle alors elle doit tout lui expliquer. Du timing pour les bisous, aux rendez-vous en passant par les recommandations de Miss Eris et des exigences saugrenues de la gente masculine. (ah les garçons) (je ne te le fais pas dire, Ph-) (LALALALALA-) « Miss Eris est souvent de bons conseils. » « Toi aussi, tu lis sa rubrique ? » Son respect qu'elle a pour Bill semble soudain rehaussé de bien nombreux crans rien qu'avec cette hypothèse. Peut-être que le grand frère des roux parviendra bientôt au niveau d'idole sur le Blair-o-mètre ? (s'il continue de la compliquer sur ses compétences en mission et l'amène avec lui pour les ravitaillements, définitivement !) « Tu ne perds pas le nord, toi. Ca veut dire que je songerai sérieusement à t’emmener plus souvent, oui. » « Pour des missions en forêt par exemple ? Murphy dit qu'on l'amène faire des missions pour trouver des plantes pour soigner. Je suis bonne pour ça aussi, j'ai bonne mémoire et je sais les reconnaître parce que Finley m'oblige à couper les plantes pour ses potions dégoûtantes. ... Et puis, j'ai des doigts délicats comme ceux d'un vio- » -loniste. L'hésitation dure à peine une seconde pendant laquelle son pas s'interrompt, ses doigts se serrent sur le caddie et son cerveau cherche à toute vitesse une alternative avant qu'elle se mette à pleurer sans raison devant Bill (Blair ne veut plus être une violoniste - plus jamais) « -comme une botaniste ! Blair respire à nouveau et elle sourit de toutes ses dents à Bill en revenant à sa hauteur : Le professeur Chourave disait que j'avais des bonnes mains avec les plantes. » Voilà. Ne pas parler de ça. C'est important : elle doit se taire et parler seulement de ce qui est nécessaire (c'est lui qui lui a appris).

Et le chocolat, par exemple, c'est même essentiel ! « On va en prendre plus alors... plus de chocolat plus de gâteau ! » Surtout quand on parle des gâteaux de Fleur, n'est-ce pas ? « Les gâteaux de Fleur sont presque aussi bons que ceux de Maman, tu sais ? C'est parce qu'elle va bientôt être maman, elle aussi, tu crois ? D'ailleurs, vous avez déjà une idée de nom ? Ce sera une fille ou un garçon à ton avis ? » L'idée que Bill devienne Papa l'enthousiasme et la réjouit. Blair a promis à Fleur d'aider à s'occuper de l'enfant à venir et la rouquine, en plus d'adorer les bébés, adore la Française. Qui est belle (blonde comme sa propre Maman en plus, ça ne gâche rien), douce (comme Maman aussi), intelligente (comme Maman, toujours) ... même si elle a oublié de faire une liste de courses pour Bill.  « Non je ne prend pas au hasard, je prends ce qui est nourrissant et facile à préparer. » D'accord mais la liste ? Elle est la liste ? « Alors concernant la liste... oui j’en avais une. » Ah ! Elle savait bien que Fleur était très intelligente ! (c'est-à-dire qu'elle ne faisait pas confiance à un homme pour faire les courses correctement. « ... mais j’ai pris l’habitude de brûler tous les messages que je reçois et... la liste y est passée... Donc je prends ce dont je me souviens mais si tu as la moindre idée je suis ouvert à tout ! Par contre faut qu’on avance assez vite. » Et le regard, encore perdu trois secondes plus tôt, s'indigne tout bas (elle a peur que Fleur l'entende si elle hurle & que la révélation blesse la charmante femme de Bill l'Indigne) : « Ca veut dire que tu brûles aussi ses mots d'amour ! » Oui, chacun ses priorités. « Je pousse ce truc et tu remplis? » Blair s'accorde le luxe de lever les yeux au plafond et de soupirer tout haut. Ah les garçons, il faut vraiment toujours les sortir du pétrin, pas vrai ? Sans les filles, ils seraient probablement tous morts avec leurs bêtises. « D'accord, mais c'est vraiment parce que je ne veux pas que Fleur découvre que tu brûles les messages qu'elle t'écrit avec amour. » Oui, elle insiste sur ce point, mais il faut que Bill comprenne la gravité de son geste irréfléchi. « Nourrissant et facile à préparer alors. » Répète-t-elle en sortant les conserves de pommes de terre du caddie pour les remplacer par des pots de verre pleins de légumes : « On va prendre des patates fraîches parce que ça se garde longtemps et c'est plus meilleur qu'en conserve. Et les pots en verre, ça se referme pour ne pas gâcher et on peut les réutiliser. » Offre-t-elle en explication à son choix avant de faire plusieurs allers & retours pour déposer des conserves de poisson, de corned beef et de pâtés de viande soigneusement choisis. « On prend des sauces aussi, et après on ira aux pâtes, d'accord ? »


Dernière édition par Blair Hughes le Lun 12 Sep 2016 - 22:20, édité 1 fois
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Majeure… au fond qu’est-ce que ça signifiait dans le monde actuel ? La pauvre avait été privée de cours de magie et je doutais qu’elle soit capable d’obtenir son permis de transplanage si facilement. En tout cas de mon point de vue elle resterait cette petite aux joues gonflés qui fait une moue à laquelle personne ne peut résister. La petite sœur de Finley et Cameron… presque comme ma petite sœur. En tout cas qu’elle atteigne l’âge respectable de 17 ans ne changerait jamais rien à mon besoin de la protéger, de la savoir en sécurité, en bonne santé et j’étais certain qu’il en était de même pour son frère. Elle devait sans doute nourrir de grands espoirs et je n’allais pas tout balayer d’un revers de la main aujourd’hui. Qu’elle conserve un peu d’innocence le plus longtemps possible ! Très chouette, je demanderai à Fleur de faire un gros gâteau si tu veux !   Je tentais de me montrer optimiste, après tout un peu de normalité ne ferait de mal à personne. En revanche j’avais l’impression d’avoir déclenché la pénultième révolte des gobelins ! Un cataclysme impressionnant qui ébranlait ma jeune amie. La prochaine fois… je devais me taire, prétexter une extinction de voix ou prévoir d’avoir toujours la bouche pleine, quelque chose en tout cas qui m’empêche de déclencher ce genre d’événements… fâcheux. Mais, tu es déjà fin prête… j’en suis sûr. Oui enfin… prête à faire quelques bisous et quelques câlins… hein de ce côté-là je restais sur mes positions. Tu…   Non Bill ne t’aventures pas sur ce terrain glissant… non non tu ne veux pas savoir comment elle compte faire ni avec qui, le loup en toi ne le supporterait pas ! J’haussais un sourcil en l’entendant bredouiller dans ses mains. C’est quoi une Dolorean ? Un truc pour remonter le temps, d’accord merci elle venait de le dire. Les moldus ont inventé une technologie qui fonctionne pour remonter dans le temps ?   Pourquoi avais-je soudain le plus grand doute de ma vie ? Se fichait-elle de moi ? Je connaissais les moldus, j’en avais côtoyé beaucoup mais la Dolorean ne me disait rien. Et puis les voyages dans le temps étaient aussi hasardeux que dangereux comment les moldus avaient-ils pu inventer pareil procédés ? Etais-ce seulement possible sans magie ? Heureusement que concernant le sujet « Miss Eris » je m’y connaissais d’avantage. Il y a bien longtemps que je n’en ai pas lu une, Eris était une camarade, un peu plus jeune que moi mais toujours très souriante et agréable.   Eris et Nyssandra… un duo fort sympathique, des amitiés qui s’éloignaient un peu plus de jour en jour malheureusement. Je l’écoutais parler mission avec un sourire aux lèvres. Même si j’avais entendu son hésitation je préférais ne pas la relever de peur de soulever un autre lièvre ou pire encore la faire souffrir. Elle s’était raidit, même si ça n’avait duré qu’une seconde, elle avait cherché un échappatoire à ses propres paroles. Je me contentais donc de sourire tout en répondant par l’affirmative. C’est noté ma petite botaniste ! A la prochaine cueillette tu seras des nôtres !   Voilà c’était dit et je ne reprenais jamais ma parole. C’est possible pour les gâteaux, ma maman aussi en fait de délicieux. Pour le sexe nous ne voulons pas savoir quant au prénom ça sera une surprise ! Tu as une préférence toi ? Une petite fille peut être ? Je crois que c’est ce que Fleur souhaiterait aussi même si elle ne m’avait toujours dit qu’elle souhaitait simplement que l’enfant soit en bonne santé. Ce que tout parent souhaite d’ailleurs, rien de plus naturel. Les courses continues, la cage se remplie tranquillement. Nous ne sommes pas pressés mais je n’avais pas l’intention de passer la nuit ici non plus. Je suis surpris qu’elle s’indigne de ma petite, toute petite erreur, puis amusé de voir qu’en fin de compte ça n’a rien à voir ! Ce genre de mot c’est différent… Très différents et… personnel TRES personnel. Je ferai plus attention, promis.   Oui fin’ ce n’était qu’une liste de course tout de même ! Et au pas de course . Ajoutais-je avec le sourire. Ou tu veux. Il faut prendre quelques vêtements il n’y a pas grand choix mais l’hiver va arriver vite.   Un peu de tout et de toutes les tailles pour combler le plus grand nombre. Nous faisions chaque allée afin de ne rien oublier. C’est bon pour toi ? On peut aller payer ?   La cage était remplie, ça dépassait même… heureusement que la magie allait nous aider à rendre tout ceci aussi lourd et encombrant que deux grimoires d’histoire de la magie ! Les sens aux aguets nous étions toujours les seuls clients de la boutique, une chance. Dans ma poche, je serrais ma baguette entre mes doigts, elle allait m’être des plus utiles afin de ne pas sortir une somme d’argent que je n’avais pas pour payer tout cela.
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06 JUIN 2002 ; Bill & Blair (mission)







« Ce genre de mot c’est différent… » Soupir soulagé. Pfiiiiiou~ Blair est rassurée. Vraiment, vraiment rassurée. L'espace d'un instant, elle a cru qu'elle aurait à être complice d'un crime de négligence (gravissime en amour, bien évidemment) et savoir que Bill garde ces mots de Fleur est un soulagement immense. C'est que la rouquine ne tient ni à briser le coeur de Fleur en lui racontant la vérité, ni à abuser sa confiance en lui mentant. Cependant, elle ajoute, plus doucement, et principalement pour faire bonne mesure : « Tu devrais chérir tout ce qu'elle te donne. » De l'enfant à venir jusqu'aux listes de courses. TOUT. Heureusement, le Weasley semble comprendre ce qu'elle lui dit car il répond un « Je ferai plus attention, promis. » qui la satisfait assez pour effacer les plis de contrariété et les remplacer par la courbe d'un sourire. « Une bonne chose parce que c'est pas tous les jours que tu verras une fille aussi jolie et intelligente, tu sais ! » Fleur est une perle rare, et elle espère bien que Bill sait qu'il a réussi à épouser une femme remarquable ! (outre son sang de vélane, bien sûr)

Rapidement et sûrement, le chariot se remplit de victuailles, bientôt surmontées d'un tas de vêtements (très moches d'ailleurs et Blair en signale même à Bill qu'elle préfère encore porter le vieux pull à la Weasley qu'il lui a donné la dernière fois qu'elle est venue à la Chaumière). De temps en temps, les yeux couleur chocolat glissent vers la gauche, puis vers la droite avant qu'une main leste vienne s'emparer d'un paquet dans une poche. Des élastiques de couleur dans la poche arrière du jean, elle sait que ça fera plaisir à une des petites filles du camp. Un sachet de cookies dans la poche kangourou du sweater, comme elle a promis à Lancelot. Un eyeliner pour Lila parce qu'elle a trouvé que la couleur est jolie et ira bien à la brune (sur les conseils de Miss Eris, bien sûr). Et aussi un fond de teint pour elle parce que celui qu'elle a volé est presque fini. Sans oublier les tablettes de chocolat qu'elle fourre dans les poches de jean de Bill (puisque le roux s'est porté volontaire pour en rapporter à Fleur).

« C’est bon pour toi ? On peut aller payer ? » Blair prend un instant pour réfléchir, puis elle s'empare du paquet de bonbons préférés de Finley et d'un carnet de feuilles et d'un stylo bille pour Cameron qui râle toujours qu'elle déteste les plumes. Elle ne regarde pas Bill, elle prend un air dégagé comme si les objets volés n'allaient pas être offerts en guise de calumets de la paix au reste de la fratrie Hughes. Même pas triste d'abord. (mais un peu, quand même) « On peut y aller Teddy ! »

Se plaçant devant le caddie, c'est elle qui prend la direction des opérations de chargement et déchargement, plaçant soigneusement les articles sous l’œil vide du caissier. Pas un instant elle ne se doute des intentions de Bill et ce n'est qu'au « Merci, passez une bonne soirée » de l'employé du soir qu'elle réalise qu'ils n'ont pas payé mais surtout que la petite brise qu'elle a sentie était de la magie. Et l'idée d'avoir ensorcelé un moldu la dérange un peu - d'accord, elle n'en est pas à son premier vol ... Bien sûr, elle ne comprend que trop bien la nécessité absolue de ce qu'ils font mais un sort sur un moldu, ça gratte un peu aux entournures de sa conscience. Le trajet du retour se fait en silence, Blair marche d'un bon pas aux côtés de Bill et ses mains restent résolument enroulées autour des lanières du sac à dos enchanté. Un drôle de silence jusqu'à qu'ils passent de nouveau devant le salon de thé et qu'elle se décide à le briser avec une question timide : « On n'avait pas le choix, pas vrai ? » C'est mieux que de taper ou blesse (ou, pire, tuer). La rouquine cherche à s'en persuader. Elle n'aime pas trop l'idée qu'ils lancent des sorts aux Sans-Magie sans raison, ça ressemble un peu trop à une activité de mangemorts, ça, non ? « Je n'aime pas vraiment ce qu'on est obligés de faire. » Et pas uniquement aujourd'hui. Mais tout le temps. A cause de cette fichue guerre. « Tu crois qu'on peut oublier ce que ça fait de vivre normalement ? » Sans la guerre et tout le reste ? Parce que Blair a peur de ne pas se rappeler comme faire.


Dernière édition par Blair Hughes le Lun 12 Sep 2016 - 22:20, édité 1 fois
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C’est marrant, attendrissant de la voir réagir de la sorte. Elle protège Fleur comme le fait parfois sa jeune sœur. Parce que pour un frère ou une sœur rien n’est jamais assez bien, personne ne sera jamais à la hauteur de l’être aimé. C’est ainsi, c’est comme ça. Mes frères et Ginny avaient tous eu du mal avec Fleur au début et pour diverses raisons. Mais l’inquiétude de Blair, bien visible sur son charmant petit minois comptait beaucoup pour moi. Je répondais à ses paroles avec un sourire chaleureux qui se voulait rassurant. C’est ce que je m’efforce de faire chaque jour. A chaque heure, chaque minute chaque seconde… Parce que Fleur était mon épouse, la mère de mon futur enfant, elle faisait partie de moi, de mon être, sans doute la plus belle partie de mon cœur aussi la demoiselle n’avait-elle vraiment pas à s’en faire. Crois-moi, tu prêches un convaincu. Il n’y avait pas plus sûr que moi quand à la valeur de ma femme. Il me paraissait évident que je ne pourrais retrouver personne qui lui arriverait ne serait-ce qu’à la cheville. Et avant qu’elle ne reparte en quête pour remplir la cage je dépose un baiser sur le haut de sa tête, par habitude, sans y prendre garde. La remerciant par ce geste de s’inquiéter pour Fleur mais aussi par ricochet, pour moi. L’arrivée au rayon vêtement sonne la fin de l’enthousiasme de la demoiselle, il faut dire qu’il n’y a pas vraiment un choix très large mais peu m’importe, il faut avant tout que les vêtements soient chaud pour supporter l’hiver. Une fois fait je la vois hésiter puis voler trois petits objets qui n’ont l’air de rien si on ne connait pas les Hughes mais je fais mine de ne rien avoir vu. Les relations de la fratrie ne sont pas toujours évidentes et je n’ai pas à immiscer dans leurs histoires. Nous arrivons au tapis roulant que j’observe quelques secondes avant d’aider Blair à décharger la cage puis la recharger après un petit sort de confusion bien placé afin de régler sans avoir à débourser la moindre livre, un « merci », un « au revoir » et nous quittons l’endroit. Une fois dehors, quelques sortilèges pour rendre le tout transportable et léger on enfourne le tout dans nos sacs à dos et reprenons le chemin en sens inverse. Le silence est bien plus parlant qu’un flot ininterrompu de paroles. Je sens bien que quelque chose la dérange, la titille sans parvenir à mettre le doigt dessus. J’attends qu’elle parle qu’elle me dise ce qui ne va pas. Je patiente sans la forcer à s’exprimer, sans la brusquer, elle n’avait pas besoin de ça. Je suis un peu surpris mais tente de ne pas le montrer. La guerre a rendu certains actes obligatoires… j’use moi-même de sorts de magie noire ce que j’avais toujours refusé. Mais, oui, ça n’était ni la première, ni la dernière fois que j’usais d’un sortilège de confusion sur un moldu. Je secoue légèrement la tête d’un air un peu confus. Oui, on n’avait pas le choix, aucun de nous n’a les moyens de nourrir tout le monde… Elle le sait bien, elle a sans doute besoin de l’entendre de ma voix. J’imagine sans mal ce qu’elle pense, son père aurait pu être à la place de cet homme... Mais nous n’avions pas d’autres choix, plus aucun et nous tentions, au mieux, de ne pas nous “servir” à chaque fois dans le même magasin. Je n’aime pas non plus tu sais.   Je passe mon bras autour de son épaule et la rapproche de moi. Non je n’aime pas ça. Mes parents ne m’ont jamais élevé de la sorte et je n’aimerai pas savoir mon enfant voler pour survivre... Un constat amer qui m’essorait l’estomac. Mais regarde... Je fouille dans le fond de la poche de mon jean, en sort un carnet de la taille d’un ongle que j’agrandi d’un coup de baguette.  Je compte sur toi, je ne l’ai montré à personne. Sauf Fleur, bien sûr. J’ouvre une page, n’importe laquelle et lui laisse découvrir mes lignes. Quelques lettres et des chiffres sur chacune d’entre elle. Les premières lettres c’est le lieu ensuite la somme dû et enfin le nom du magasin. Un code relativement simple. Je me dis qu’un jour, je rembourserai... petit à petit. Un moyen comme un autre de se faire pardonner peut-être, certains diraient sans doute que je me donnais bonne conscience mais j’étais parfaitement sincère dans ma démarche, j’espérais pouvoir réparer un jour le “mal” que j’avais pu faire à toutes ces personnes et à leurs commerces.Tu n’oublieras pas. Parce que ce n’est pas ainsi que tes parents t’ont élevés. Tu n’oublieras pas parce qu’on sera tous là pour te le rappeler et que tu feras pareil avec nous. La vie, la vraie tu y a le droit comme n’importe quelle jeune fille et c’est ça qui nous pousse à agir. Même si, pour le moment cela signifie parfois transgresser les lois, blesser, voler... demain on pourra faire en sorte de réparer nos erreurs et retrouver une vie plus normale, plus saine. C’est tout ce que j’espère pour toi, pour ma famille, nos proches... Pour tout le monde en réalité mais alors que nous nous éloignions des habitations des cris déchirèrent le calme apparent de la nuit. La baguette, qui n’a pas quitté ma main agit presque seule en créant un bouclier, pur réflexe. Ma seconde main fourre rapidement le carnet dans ma poche avant de trouver celle de Blair. Restes près de moi. Prends ta baguette. Je n’avais pas le choix, je devais aller voir ce qui pouvait se passer, d’ou provenait ces cris même si je refusais de laisser Blair sans surveillance... sans protection. Un hurlement puis le silence... plus lourd encore. La maison est un peu éloignée des autres... il semble y avoir de la lumière au rez de chaussée. Tous mes sens sont aux aguets et j’entend le son caractéristique d’un transplanage, un second puis plus rien. Je vais m’approcher ça va aller, tu m’entends... ça va aller. La rassurer, l’obscurité et le bosquet derrière lequel nous étions la protégerait... Mais je ne pouvais pas filer, pas sans être certain qu’il n’y avait plus rien à faire pour aucun habitant de cette petite maison. Si tu entends le moindre bruit, n’importe quoi, tu fuis et je te retrouverai à notre point de départ, d’accord? J’attendais un oui, un hochement de tête n’importe quoi afin de partir au plus vite en direction de la maison ou la porte avait été fracturée. Le plus silencieusement possible je pénétrais à l’intérieur découvrant rapidement un salon dévasté, du verre éparpillé sur le sol, quelques traces de sang, jusqu’à arriver à la cuisine et découvrir un corps, celui d’un petit garçon... à peine 8 ans le bras tendu vers la porte arrière de la maison. Sans doute touché dans le dos alors qu’il tentait de fuir. Une vision horrible, mon coeur se serre alors que mes doigts s’approchent, vérifient son pouls... Il est mort, d’un geste calme bien qu’un peu tremblant je ferme ses yeux. Le temps m’est compté et je n’ai pas le luxe de m’appesantir sur mes propres émotions.
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06 JUIN 2002 ; Bill & Blair (mission)







« Oui, on n’avait pas le choix, aucun de nous n’a les moyens de nourrir tout le monde… » Bien sûr, elle sait. Bien sûr, elle en a bien conscience. Même en volant le nécessaire chez les moldus, ils ont froid en hiver, faim trop souvent. Peur tout le temps. Mais ça ne veut pas dire que la nécessité est une excuse qui suffit à sa conscience. « Je n’aime pas non plus tu sais. » Alors Blair acquiesce, un peu à contrecœur – mais rassurée de voir que ça ne plaît pas à Bill non plus. Doucement, elle marmonne que « je déteste les autres ». Ceux qui ont chaud, qui sont repus, rassasiés et reposés. Elle envie tellement tellement leur vie confortable, les certitudes qui bercent leurs existences (un amour d’adolescence, peut-être deux ; la possibilité d’apprendre à devenir un sorcier, d’avoir un travail, puis une maison et de construire une famille – la certitude de ne pas être moins que rien). Elle voudrait qu’ils les aident à gagner la guerre, à retrouver la normalité qui lui manque tant. Ou elle voudrait être des leurs, ne pas être traquée pour rien. « Les premières lettres c’est le lieu ensuite la somme dû et enfin le nom du magasin.  Je me dis qu’un jour, je rembourserai... petit à petit. » Le hochement est plus ferme, plus confiant cette fois. Parce qu’elle a entièrement confiance dans le bon cœur du Weasley. Et quand il promet de l’aider à se souvenir comment c’est la normalité, quand il jure que tout ira mieux pour tout le monde, elle sent sa confiance gonfler, son optimisme se raviver. « Et je t’aiderai, d’accord ? A rembourser les moldus ! propose-t-elle, le regard déterminé, enflammé d’un objectif qui lui plaît : Après tout, tu vas m’amener avec toi pour les ravitaillements à partir de maintenant, pas vr- »

Mais un cri déchire l’air, et fauche la fin de sa question en même temps que son optimisme. Le regard qu’elle pose sur Bill est angoissé, effrayé. C’est à peine si la main de Bill autour de la sienne la rassure, l’empêche de s’enfuir pour aller se cacher. « Restes près de moi. Prends ta baguette. » Tremblante, elle acquiesce et ses doigts s’enroulent nerveusement autour de la baguette qui s’échauffe. Son souffle est bloqué dans sa gorge nouée, et chaque inspiration doit être forcée, poussée. Comme ses pas qui se calquent sur ceux de Bill, marchant très exactement dans ses traces comme si elle craignait de déclencher un piège qui elle posait le pied à côté. C’est presque collée à lui qu’elle s’agenouille derrière un bosquet soigneusement entretenu, comme Maman le faisait avec le lilas du jardin. « Je vais m’approcher ça va aller, tu m’entends... ça va aller. » Blair veut lui dire de ne pas partir, de ne pas la laisser ici. Seulement, les mots sont bloqués, gardés captifs derrière ses dents trop serrées par la honte d’avoir tellement peur. Mais c’est peut-être encore douloureux de le voir partir. Nerveuse, elle enroule un bras autour d’elle-même, la baguette aussi tendue et tremblante que ses muscles trop crispés. Biche aux aguets, ses grands yeux surveillent les alentours, et c’est difficile de retenir le Lumos rassurant qui lui chatouille la langue.

Puis une minute s’écoule, deux. Peut-être trois et Blair a déjà l’impression que ça fait une éternité que Bill est parti regarder. Et s’il lui était arrivé quelque chose ? La rouquine n’a vu personne entrer par la porte, mais une voix désagréable, inquiétante, lui susurre qu’un ennemi est peut-être à l’intérieur à tendre une embuscade à son ami. Alors, poussée par la voix et tous les scénarios catastrophes qu’elle s’amuse à lui décrire, la jeune fille s’aplatit le plus sur le sol et décide de s’approcher de l’entrée en passant par les larges buissons qui bordent l’allée. Elle ignore la branche qui lui égratine profondément le front, la boue qui salit les vêtements empruntés (volés) à Cam’ et les cookies qu’elle écrase sous son poids. Quand elle arrive près de la porte, elle jette un regard en arrière avant de se jeter à l’intérieur et de refermer la porte derrière dans un clac sonore. Un regard dans le salon, Blair est presque soulagée de le trouver vide, malgré les traces de sang qu’elle a vues dans l’entrée. Le verre brisé lui fait espérer que les habitants ont pu s’enfuir, que ça n’était qu’une fausse alerte et lui redonne un peu de courage pour rejoindre la cuisine.  

Quand son regard tombe sur le cadavre de la femme, Blair ose à peine regarde, à peine s’approcher pour attraper la baguette et l’observer rapidement. Sorcière. Alors que, suivant les conseils de Kid sur le sujet (on n'a jamais trop de baguettes), elle glisse, fébrile, l’objet dans sa poche, elle fait l’erreur de baisser les yeux et son regard tombe pile sur celui, vide, de la femme qui semble la fixer jusque dans la morte. Brusquement paniquée, la rousse en a les jambes qui vacillent quand elle veut se relever brusquement. Sa main attrape le premier appui solide qu’elle trouve, envoyant à ses pieds une casserole vide. Et c’est à ce moment qu’elle voit le petit garçon étendu par terre, Bill penché au-dessus. « Il … il est … » L’angoisse est si forte que la rousse déglutit, essayant de ravaler la panique qui lui compresse le cœur à un rythme impitoyable. « Blessé ? » Déni alors qu’elle voit bien le teinte mortellement pâle du garçon. (il est blessé, juste blessé et assommé – il n’est pas mort, il n’est pas mort, il n’est pas mort) « Il faut le ramener, décide Blair d’une voix soudainement bien trop ferme alors qu’elle s’approche, bousculant presque Bill quand elle tombe à genoux devant le cadavre, commence à déchirer un pan du sweater à l’aide d’une paire de ciseaux tombée par terre et s’applique à faire un pansement de fortune sur une plaie qui ne saigne plus – puis elle cherche à convaincre Bill dans un couinement trop aigu cette fois  : c’est un sorcier, il faut le ramener – on ne peut pas le laisser, s’il te plaît. » Ils ne peuvent pas l’abandonner ici, ils ne peuvent pas le laisser tout seul. (Comme elle a été laissée toute seule dans les geôles de Poudlard) « S’il te plaît, Bill – et jamais son regard n’a été plus suppliant depuis sa libération, elle en pleurerait presque : Je m’en occuperai, je promets. Mais on peut pas l’abandonner comme ça. »
Toute occupée à convaincre Bill qu’ils peuvent encore sauver le gosse, elle n’entend pas les sanglots à l’étage.


Dernière édition par Blair Hughes le Lun 12 Sep 2016 - 22:21, édité 1 fois
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J’hoche la tête simplement. Elle m’aiderait, je n’en doute pas une seconde, Blair a de bonnes intentions à revendre, dans d’autres circonstances elle aurait été une enfant plus souriante, plus lumineuse qu’elle ne l’était déjà. J’aurai aimé faire plus, lui promettre d’avantage mais je ne veux pas lui mentir, rien n’est simple, rien n’est évident et elle mérite qu’on lui donne les bonnes informations pas les faux espoirs. Difficile de trouver le juste équilibre entre la préserver, la protéger et lui dire la vérité mais je devais faire cet effort, pour elle. Je la quitte à regret, avec angoisse mais sans d’autres possibilités. Les sens en éveil je n’avais d’autres choix que de constater qu’ici, dans cette maison, le travail des raffleurs ou des mangemorts avait été parfaitement executé. Plus de pouls, aucune respiration, la vie avait quitté cet enfant dont j’avais bien du mal à défaire mon regard malgré l’écœurement et la colère qui luttait en moi. Ils tuaient les nés-moldus , les sang-mêlé avant même qu’ils n’aient pu toucher à une baguette. Des bruits de pas attirèrent mon attention, occupant momentanément mon esprit furieux d’assister à pareil spectacle. Blair venait d’entrer. Blair ne m’avait pas écouté et je n’en étais guère surpris. La demoiselle venait de tomber nez à nez avec la mère du jeune garçon, morte elle aussi. Les paroles de Blair me brisèrent le cœur, tout comme l’expression de son visage, la peur dans son regard. Je délaissais le corps de l’enfant et m’approchais d’elle d’un pas rapide. Chut… calme toi…   Je la prenais dans mes bras, l’étreignais comme je le ferai avec ma fille ou Ginny, callant sa tête contre mon torse pour que son regard ne soit plus attiré par un corps sans vie de cette famille. On ne peut plus rien pour lui… Nous étions arrivés trop tard, après la bataille. Je caressais doucement ses cheveux. Il est mort Blair. Parce que le mot devait être prononcé a haute voix afin qu’elle comprenne, je ne pouvais pas me permettre de rester trop longtemps  ici, le risque qu’ils reviennent était bien trop présent et Blair en avait vu déjà bien assez. Je respire, tentant de la calmer au mieux et me concentre sur des bruits, presque imperceptible pour le commun des sorciers. Des sanglots étouffés. Tu entends ça ? Peu de chance que ça soit le cas mais je n’étais pas fou. Je prends la main de Blair dans la mienne et l’attire à l’étage ou le son devient de plus en plus audible. La plaçant derrière moi, j’ouvre une première porte donnant sur une salle de bain vide. Hominium revelio. Pas de temps à perdre nous devons le ou la retrouver rapidement. Un halo de lumière nous indique la présence d’une personne et nous mène dans une chambre d’enfant. Sous le lit personne, j’ouvre le placard et découvre un petit garçon à peine âgé de trois ou quatre ans pleurant à chaude larmes, replié sur lui-même, prostré. Je m’agenouille, me met à sa hauteur tentant de ne pas lui faire peur par des gestes trop brusque, une voix trop forte. Hey… je ne te veux aucune mal. Viens ça va aller. Je tentais de lui offrir le sourire le plus rassurant que je possédais mais qu’est ce qui pouvait aller ? Sa mère et son frère était morts… N’ai pas peur, regarde je m’appelle Teddy et voici Mélisande, elle est super gentille. Et toi tu t’appelles comment ? Je tendais ma main vers lui. Il reniflait et tentait d’essuyer maladroitement ses larmes. Jamie. ça va aller Jamie. Comme si le répéter pouvait apaiser ses maux. Pourtant il semble y croire, il relève la tête et attrape ma main. Rapidement il se love contre moi et étouffe ses sanglots dans mon cou. On doit partir maintenant. Je ne vois pas le regard de l’enfant vers sa peluche, je m’efforce d’analyser la situation afin de faire prendre le moins de risque possible à Blair et Jamie.  Les escaliers sont vites descendus mais déjà des sons me parviennent de l’entrée principale. Arrivé dans le salon je place l’enfant dans les bras de Blair, j’attrape un manteau qui doit être celui de son aîné mais je le camouffle au mieux avec, lui évitant ainsi de voir sa famille étendue sur le sol. Blair, j’ai besoin de toi ? Ecoutes-moi bien. Tu vas le prendre et courir aussi vite que tu pourras vers notre point de rencontre. Vous vous cacherez dans les fourrés. Certains insurgés savent ou on est, ils viendront, si je ne reviens pas, eux viendront vous chercher tu m’entends ?   Parce que j’ignore combien ils sont et qui ils sont je dois penser au pire scenario. Je n’ai pas le choix, ils doivent se sauver, ils doivent rester en vie, tous les deux. Je la pousse vers la porte de derrière, m’assure que le chemin est « libre » Je dois gagner du temps pour qu’ils puissent arriver sans encombre. Tu peux y arriver. J’ai confiance en toi. Elle était peut-être jeune mais elle avait perdu depuis bien longtemps l’insouciance qu’elle aurait dû avoir. Elle savait que tout ceci n’était pas un jeu. Je la regarde partir, avancer, s’éloigner avant d’engager de mon côté les hostilités. Ils approchent, leurs rires me font froid dans le dos. Un dernier regard vers la porte de derrière puis sur les corps sans vie avant que je n’embrase la cuisine et le salon, créant ainsi une barrière de feu, efficace entre nous et Blair. J’ouvre la porte envoie le premier sort faisant exploser la fenêtre devant laquelle ils se trouvaient. Par « chance » les raffleurs ne sont que deux et j’espère qu’ils n’étaient bien que deux… que personne ne poursuit les enfants.
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when will my life begin
Look at the world - so close, and I'm halfway to it! Look at it all - so big - do I even dare? Look at me - there at last! - I just have to do it
06 JUIN 2002 ; Bill & Blair (mission)







« N’aies pas peur, regarde je m’appelle Teddy et voici Mélisande, elle est super gentille. » Face au petit garçon, Blair cligne des yeux, encore choquée par les corps morts en bas, encore anxieuse à l'idée de revoir ces yeux morts qui la fixent. Ces yeux de la même couleur que ceux de Teddy ... alors, se raccrochant à ce qu'elle a appris, aux réflexes ancrés dans son éducation, la rouquine ouvre la bouche, prête à se présenter (Bonjour, je suis Blair, que voulez-vous écouter ?) comme lorsque Louis lui disait de se présenter - quand elle réalise que cette Mélisande super gentille, c'est elle. Et la pacifiste n'en veut même pas à « Jamie » qui renifle en la fixant comme si elle était une débile arriérée, une sorcière handicapée qui ne comprend rien à la situation. (Elle ne comprend rien à la situation, elle ne veut pas comprendre, elle n'a pas envie) « Ca va aller Jamie. On doit partir maintenant. »

Poupée mécanique sur pilote automatique, Blair suit Bill, évitant de peu de se prendre les pieds en bas des marches quand la peur et les bruits dans l'entrée la font sursauter. « Blair, j’ai besoin de toi ? » Elle acquiesce par réflexe. Qu'on ait besoin d'elle, c'est tout ce qu'elle demande, c'est tout ce qu'elle veut. Mais, dans son ventre, la panique explose à nouveau. Ca, ça, elle ne sait pas. Ceci ne devrait jamais arriver dans sa nouvelle vie de sorcière adolescente rebelle (les magazines n'en parlent pas, elle ne sait pas comment faire, quoi faire) « Ecoutes-moi bien. » Il y a son coeur qui bat dans ses oreilles ; la rouquine comprend tout juste qu'elle doit prendre l'enfant avec elle, puis s'enfuit et le cacher dans les fourrés de leur point d'arrivée (ou se cacher ? elle ne sait pas) « Certains insurgés savent ou on est, ils viendront, si je ne reviens pas - » Elle n'écoute même pas la fin de la phrase et les yeux écarquillés par la panique, elle couine le plus bas possible : « Mais tu vas revenir ... » Il doit revenir, Fleur l'attend avec leur bébé dans le ventre, et il doit crier sur Fred, s'occuper de Molly, il a aussi promis de lui apprendre le sort pour nettoyer et plein d'autres sorts. Et il doit aussi revenir parce qu'il va manquer à Finley, aussi, et à Cameron, même si sa soeur est amoureuse de Quinn maintenant. « Tu peux y arriver. J’ai confiance en toi. » Cette fois, elle secoue la tête, envoie des cheveux roux partout devant ses yeux en recalant Jamie dans ses bras. « Je ne vais pas y arriver toute seule, proteste-t-elle - et elle ne parle pas de revenir au campement, elle parle de tout le reste : alors tu dois revenir, tu promets, hein ? »

Quand elle détale, Jamie pèse lourd dans ses bras, et le souffle siffle vite dans sa poitrine. Par chance, elle évite l'éclair brûlant qui va s'écraser contre un arbre. Tombant au sol, c'est de justesse qu'elle épargne le sol dur à l'enfant et se reculant derrière un muret, elle serre trop fort sa baguette entre ses doigts. Quand elle sort de sa cachette, Jamie à ses pieds, elle crache un « Diffindo » paniqué et maladroit qui loupe ... « Tammy ? » Le nom s'échappe, incertain. Est-ce que c'est vraiment Tamara, son ancienne préfète et la soeur de Juni, qui est devant elle, à vouloir la tuer ? « C'est Blair. Blair Hughes ... s'il te plaît ... » Aide-moi. En face d'elle, la brune a l'air d'hésiter, la baguette s'abaisse un peu, à peine. « Je dois t'arrêter, Hughes, ce sont les ordres. » Tammy a toujours aimé l'ordre, les lois sont confortables pour elle. « Tu es une hors-la-loi, pas vrai ? » Mais il y a de la peur dans sa voix, dans ses yeux. « ... mais ... on n'a rien fait ... » on essaie juste de vivre. « On n'a jamais rien fait. » Ni Juni, ni moi. « Et lui, Blair baisse sa baguette, lève les deux mains (Tammy est meilleure qu'elle en duel, Tammy a toujours été une élève brillante) avant de sortir le petit garçon : Lui non plus. C'est juste un petit garçon. Ils ont tué sa famille. » Ils ont tué ses parents comme ils ont tué Juni. Tammy n'est pas comme eux, pas vrai ? « Pourquoi tu restes avec eux ? » Tu n'es pas comme eux. Tammy a toujours été gentille, à préparer des potions et des tisanes pour soulager les douleurs des plus petits après les punitions des professeurs. C'est juste qu'elle a toujours eu trop peur (comme eux tous) pour s'élever ouvertement contre l'injustice. « Tu devrais venir avec nous ... » Et Tammy regarde à droite, puis à gauche. Sa baguette pointe sur le sol maintenant, et elle fait signe à Blair de partir, de s'enfuir loin d'ici. « Va-t-en, Blair. » Mais la rouquine insiste. Encore. « Ils vont tuer Bill ... » L'apprentie rafleuse secoue la tête : elle ne peut rien faire pour Bill. « Occupe-toi de lui, d'accord ? Protège-le, d'accord ? » Reste avec nous, d'accord ? Tamara semble hésiter, et finalement, elle accepte de prendre Jamie dans ses bras, sans trop réaliser tout ce que ça veut dire (et Blair non plus, en vérité). « Je vais aider Bill et si tu croises des insurgés, tu leur donneras ça, et retirant le sweater de Cameron, elle le fourre dans les bras de Tamara : et tu diras que c'est Blair et Bill qui t'ont dit d'attendre, d'accord ? »

Elle n'attend même pas d'avoir la réponse de Tamara parce qu'elle connait Tamara par coeur comme elle connaissait Juni.
Et rapidement, elle rejoint la maison où résonnent des bruits de duel. Dans sa main, la baguette tremble, mais il y a Bill dans cette bâtisse qui prend feu (et il y a trop de personnes qui aiment Bill et qui seront tristes s'il ne revient pas) alors elle ne peut pas le laisser tout seul.
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