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LUCREZIA ROWLE & WEASLEY FAMILY #1

I
l n'a pas vraiment envie de venir, mais Bill a insisté que c'était important. Qu'il avait un truc à lui dire. Honnêtement, Fred espère que ce n'est pas une énième remontrance pour son silence radio depuis (merde, quand était la dernière fois qu'il a parlé avec Bill déjà ? il laisse toujours Percy se charger des nouvelles, mais Percy est occupé en mission de repérage depuis Beltane). Peut-être que c'est un peu pour ça qu'il a demandé à Luce si elle voulait venir avec lui. (Avec un peu de chance, Bill réagira comme le reste des insurgés en voyant l'ancienne Mangemorte avec lui et il refusera qu'elle entre, lui donnant le parfait prétexte pour partir et éviter de croiser sa mèr-Molly)

Quand les quatre heures ont sonnés sur l'horloge de l'atelier, il a laissé courir un peu le temps et a continué de travailler sur sa potion, espérant que ses engagements familiaux s'enfuiront s'il les ignore assez longtemps. Jusqu'à ce que Luce lui signale qu'ils ont déjà un bon quart d'heure de retard.

Alors, après avoir rangé l'atelier et levé les protections sur la planque qu'ils partagent (et où Percy doit les rejoindre quand il aura fini sa mission), ils ont transplané ensemble, Luce accrochée à son bras alors qu'il lui sert d'escorte jusqu'à Shell Cottage.
Avec trente minutes de retard. Pas moins.

A peine, arrivés, Fred laisse échapper un juron quand l'eau glacée et salée d'une vague lèche leurs chevilles et trempe leurs chaussures et l'ourlet de leurs vêtements. « Pardon. » Il grimace, désolé, en la soutenant par le bras. En plus du sable où s'enfoncent probablement les chaussures de Luce, il a oublié de penser à la marée, haute à l'heure où ils arrivent chez Bill et Fleur. « On va aller par là. » De la main, il pointe la direction de la maison de mer, vaguement conscient que le Sort du Fidelitas posé par Bill cache la bâtisse à la vue de la petite blonde. « Je vais chercher mon frère pour que tu puisses entrer. » L'informe-t-il alors qu'ils rejoignent la portion de plage qui est encore sèche. Il ne précise pas lequel, persuadé qu'elle n'a pas rencontré personnellement Bill. « Reste ici, je reviens - et si jamais quelqu'un d'autre que moi ou mes frères apparaissons, transplane à la planque. D'accord ? » Il dépose un baiser sur son front, avec une tendresse qui cache mal son anxiété. Depuis qu'elle les a rejoint, il est un peu apaisé, un peu plus calme. Il n'a cependant pas prévu qu'au lieu de s'inquiéter de ne jamais la retrouver, il s'inquiète maintenant de la perdre.

« Je reviens vite. »
Et c'est une promesse.

A grandes enjambées, il remonte la colline et disparaît dans le champ du Fidelitas avant de frapper sur la porte la séquence de coups qui l'identifie un membre de la famille. Il a comme une angoisse au ventre, celle qui ne l'a pas lâché depuis le début de la journée, à l'idée que Molly Weasley va peut-être venir lui ouvrir, le confondre avec un de ses frères ou avec George ... ou pire, lui demander quand George va venir. C'est pour ça qu'il déteste venir à Shell Cottage. Y croiser sa mère est un supplice, et le soulagement qu'il tire quand il parvient à éviter tout contact avec elle est pire encore (mauvais frère, mauvais fils - mauvais mauvais mauvais).

Heureusement, c'est Ronald qui ouvre alors que Fred vérifie furtivement que Luce est bien toujours en train de l'attendre sur la plage. La respiration se débloque un peu. Un geste de la tête en guise de salut. Normalement, il lui aurait serré l'épaule ou la main (ou n'importe quoi) pour s'assurer inconsciemment qu'il est bien vivant. Mais cette fois, le roux est pressé (Luce attend, il ne veut pas la laisser sur la plage seule trop longtemps - c'est dangereux). « Bill est là ? Luce, il se râcle la gorge : Lucrezia est avec moi. Il faut que Bill lui indique la maison pour qu'elle puisse entrer. » Il en oublie complètement de s'excuser. Pour le retard. Ou le manque de nouvelles à sa famille alors que Bill l'engueule à ce sujet régulièrement. Ou l'absence d'explications alors que tout le monde chez les insurgés raconte qu'il garde avec lui Lucrezia Rowle, qu'il a même envoyé balader Davius Llewellyn (rien moins qu'une des personnes qu'il fréquente le plus) sur ses doutes et qu'il a refusé qu'on touche à l'ancienne Mangemorte pour vérifier sa loyauté.
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“Is there a word for forgetting the name of someone when you want to introduce them to someone else at the same time you realize you've forgotten the name of the person you're introducing them to as well?"
"No.”

"


Quatre heures c’était l’heure du gouter.  Pardon d’avoir de VRAIS priorités les gens !!

D’ordinaire -avant- Molly le préparait. Mais beaucoup de choses avaient changé et Ron aujourd’hui se contenta de sortir le pudding  qu’elle avait confectionné ce matin en chantonnant un air doucereux.

Bill n’avait pas été en deçà de la réalité : leur mère divaguait complètement. Elle donnait du Arthur à Bill en lui demandant d’arrêter de travailler sur cette voiture bleue « On aura des ennuis ! Pense aux garçons! ». Elle parlait à Fleur de Fred et George en lui disant qu’ils étaient mignons et qu’elle les leur présenterait dès qu’ils reviendraient du jardin. « Ils chassent ces maudits gnomes. Nous en avons tellement. ». Elle avait pris Ron à plusieurs reprises pour Gideon et regardait des photos de Percy en l’appelant Fabian et sincèrement, Ron ne savait pas de quoi il devait se montrer le plus offusqué : qu’il soit devenu tout d’un coup un Prewett  ou par le fait que le frère auxquels il ressemblait le plus était Percy… Ok ils avaient été tout les deux préfets mais quand même… il était plus cool, non ? non ?

NON ?

En vérité, il valait mieux en rire pour ne pas s'effondrer en larmes. Il essayait de faire quelques blagues qui perdaient de leurs charmes dés que Molly souriait et partait ailleurs, dans le jardin, où elle passait des heures.

L’enfance ne manquait pas spécialement à Ron mais il y avait cette façon subtile de prendre plaisir aux petites choses que lui offraient ses frères et, malgré la présence terrifiante d'une mère qui ne se sentait plus comme tel, Ron avait anticipé avec joie ce moment où il pourrait re-gouter à un semblant d'atmosphère familiale. Fred et Georges avait toujours des inventions incroyables même s'il remontait la pente laborieusement, Bill et Charlie racontaient toujours des histoires fantastiques de momies et de dragons mais au service d'une cause juste dorénavant, Percy pouvaient aider à bien tenir sa baguette.

Cendre que tout ça.

Ron préparait le thé, son miroir de poche nonchalamment en équilibre sur la corbeille de fruit en pleine discussion.

« T’as qu’à prendre comme couverture Rufus le Fou. »
Commenta le rouquin d’un ton pragmatique vers le type dans le miroir. « De toute façon c’est impossible d’avoir les résultats de suite. J’en parlerais à Hermione, elle sait faire des dômes de protection mais même les moustiques ils ne passent pas et… »

Un bruit sourd sur la porte.

Il leva le visage vers la porte. Ils attendaient qui aujourd’hui?  Cette baraque c’était un vrai moulin parfois.

Une battement de cils.

Fred !

« Je te laisse. Y’a Fred ! » Comme si le nom de son frère suffisait à tout.  « BILLL Y A FREEEEEEED » hurla-t-il en glissant prestement son miroir dans sa poche.

Car oui, Ron  pouvait être aussi anxiogène qu’une Vuvuzela quand il le voulait bien. Ron c’était aussi un coin de poésie, d’amour, de balade champêtre main dans la main avec votre doudou -ou doudoune, si tu es manteauphile-  un machin avec des papillons voletant gracilement de fleur en fleur. La délicatesse, la sensibilité et surtout le harcèlement sexuel auditif. Vous étonnez pas qu'Hermione soit plus dans son secteur finalement, elle fait que se protéger les tympans.

« BILLLLLLLLLLLLLLLLLL »

Le cadet alla ensuite ouvrir la porte non sans prendre les mots de passes et autres consignes de sécurité. La bouille un peu trop pâle, un peu trop sévère, un peu tellement pas Fred, apparut enfin dans son champ de vision.

« Hey !!! Freddy ! »

Sauf que… c’était quoi ce putain signe de tête ?

« Bill est là ? »


« Ben ouais. Et y’a Ron aussi.» Nan parce que maintenant fallait se méfier. Peut-être que Fred débloquait du slibard aussi et qu’il le prenait pour Percy.

Valait mieux s’en assurer.

« Luce. Lucrezia est avec moi. Il faut que Bill lui indique la maison pour qu'elle puisse entrer. »


Lucrezia? Miss je parle aux serpents?

Ah ouais.

Donc Fred débloquait définitivement du calbut.

Littéralement d’ailleurs.

Ron cligna des yeux.

« Lucrezia ? Celle qui a une marque sur l’avant-bras et que son nom de famille commence par Ro- et  finit par -le ? Mais tu sais que si tu nous amène directement au Ministère, t’auras une prime en plus. Ça peut être plus sympa. » Les mots grincèrent sans animosité pour l’instant. Ron était bien trop surpris pour être encore en colère.

Une mangemort.

Carrément.

Ron fronça le nez essayant de réaliser ce que lui baragouinait son frère. Il savait que Lucrezia rodait et tant qu'elle permettait de ne pas voir Fred plonger dans une spirale d'autodestruction (quoique là, on était en droit de se dire que 'c’était ce qui était d'une certaine manière), Ron ne pipait pas -trop- mot. Une serpentarde ça rode toujours. C’est un pléonasme encore plus grand avec celle-ci. Elle avait toujours tournicoté autour des jumeaux d’aussi loin que Ron s’en souvienne. Angelina Johnson ne l’aimait pas des masses et pour cause.

La colère commença à monter colorant lentement le bout de ses oreilles.

Lui c’était emmerdé à ne mettre en danger personne, il avait été strict avec Sue… Bon sang !... Oh et puis merde…

Ron rangea une chaise avec force en grommelant.

Il avait bien partagé ses champignons avec une Carrow…  alors le thé avec une Rowle… on était plus à ça prêt.

Sauf que Sue n’avait pas la marque et on quittait les rangs de Voldemort les pieds devant en général.

Luce devait avoir de sacrés jambes si elle était parvenue jusqu’ici avec Fred. Oui, il va regarder les jambes mais un peu. Pour le côté scientifique d’abord.
Ron recula en zyeutant son frère ainé qui arrivait enfin et croisa les bras en reculant légèrement, s’appuyant sur le meuble derrière lui  de sorte qu’ils soient tous dans les champs de visions les uns des autres.
Le couperet final arrivait dans une seule et unique phrase d’une limpidité poignante chez Ron : « Fred veut qu’on fasse rentrer une serpentarde. »

Notez bien que dans la hiérarchie des titres, serpentard c’était quasi aussi bon que mangemort pour Ron.
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Après la conversation que j’avais eue via miroir avec Ron, s’en était suivie une seconde avec Fleur. Ma femme avait décidé qu’il était grand temps de mettre mes frères au courant de notre nouvelle situation. Nous allions devenir parents dans un peu moins de deux mois et même si nous parvenions à cacher sa grossesse à grand renfort de sortilèges (la preuve étant que Ron qui l’avait vu n’avait rien découvert). Je devais me décider pour une annonce plus « officielle » à défaut de boire du champagne ou ce genre de chose. J’étais donc bien décidé à profiter de ces retrouvailles en famille pour le faire. Afin que Fred soit le plus à l’aise possible j’avais envoyé Fleur et Molly chez la grand-tante Muriel. Fleur en profiterait pour se reposer un peu et Molly discuterait avec Muriel comme si la guerre n’avait jamais eu lieu. Pour une fois nous n’abritions personne actuellement. Les jeunes passaient pour leurs cours, prendre une douche, manger autre chose que des conserves mais aujourd’hui nous n’attendions personne si ce n’était Fred. J’avais laissé Ron au rez-de-chaussée, je l’entendais discuter avec je ne sais qui tout en pillant notre garde-manger. Heureusement que Fleur et maman avaient prévu large, les hommes Weasley mangent…. Beaucoup. Au premier je m’occupais de quelques sortilèges d’architectomagie afin de renforcer la stabilité de l’agrandissement de la maison. Nous hébergions souvent des insurgés mais nous allions être un de plus à l’année et je voulais que mon enfant soit accueillie comme il se devait, qu’il ait son espace sans que celui-ci ne soit envahi par les matelas. Bien que travaillant à l’étage j’entendais parfaitement ce qui pouvait se passer en bas. Je n’avais eu aucune peine à reconnaitre les coups de Fred sur la porte de la chaumière. Ron me héla et j’esquissais un sourire en secouant légèrement la tête, je n’étais pas sourd (enfin pas encore, restait à savoir combien de temps il allait rester et s’il continuerait à hurler pour dialoguer avec moi). Ron arrête de crier, j’ai l’ouïe fine souviens toi. Dis-je en descendant l’escalier, j’étais un semi-loup et mes sens s’étaient relativement bien développé depuis… j’avais entraîné le tout afin d’en tirer un avantage. Bonjour Fred, nous aussi on va bien, merci de t’en soucier. Fleur te passe le bonjour elle s’excuse de ne pas être là mais elle est avec maman chez la grand-tante Muriel. Le ton était badin et je ne quittais pas mon sourire. Il me connaissait assez pour savoir que je ne lui en tenais pas rigueur même si mes paroles étaient des reproches à peine déguisés. Je préférais lui dire directement que notre mère était absente, ainsi il serait plus prompt à rester. Il avait parlé de Luce et j’avais déjà fait le rapprochement avec la jeune femme de la forêt, avec la petite fille du couloir… Lucrezia Rowle. J’avais obtenu son nom bien avant que Fred ne le prononce aujourd’hui. Un silencieux s’en était inquiété et m’en avait parlé, la présence de la demoiselle auprès de Fred n’était pas vraiment passé inaperçu. Je laissais Ron exprimé ses sentiments que je pouvais parfaitement comprendre. Il avait raison, Fred faisait entrer le loup dans la bergerie, mais ce loup-là était particuliers. Ron, je te l’ai déjà dit, fais plus attention aux actions qu’aux écussons, et puis tu n’es pas en reste niveau rapprochement avec les vert et argent hum ? J’observais Fred sur le pas de la porte et m’approchais de lui. Je devais décider si oui ou non je permettais à la jeune femme de pénétrer dans cette maison.  Fred, dis-moi que tu as toute confiance en elle. Tu sais que Shell cottage est le repère de ta famille, une protection qui se doit d’être maintenue. Bien sûr s’il venait avec elle jusqu’ici c’est qu’il avait confiance mais je devais l’entendre de sa bouche. Il devait m’assurer qu’il avait assez confiance en elle pour mettre en danger l’ensemble de sa famille, notre famille. Je n’étais pas fou, ni inconscient mais j’avais parlé à la demoiselle et je connaissais assez mon frère pour savoir qu’il ne se liait pas si facilement, pas depuis la disparition de George. Il tenait à elle assez pour l’emmener ici. Je redoutais que Ron ne l’accepte aussi « bien » que moi mais nous en parlerions ensemble.
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« When everything goes to hell, the people who stand by you without flinching -- they are your family. » ♱
- Jim Butcher.

Un trop grand calme règne sur ton coeur depuis ta fuite. Rien n’a provoqué de variation, pas de larmes, pas de cris, pas de douleur, seulement la présence apaisante de Fred auquel tu t’attaches dés que l’occasion se présente. Le moindre contact est comme une brise légère qui écarte les nuages sombres. Draco n’a pas parlé, tu le sais, la Marque ne te rend pas encore folle de souffrance et tu n’as croisé aucune menace. Est-ce qu’ils étaient vraiment tombés dans le panneau du kidnapping ? Etaient-ils stupides à ce point ? Et Malfoy, pourquoi ne disait-il rien ? Ca t’avait démangé, de t’échapper pour aller lui demander des comptes, pour vérifier, mais tu n’avais pas bougé, craignant trop pour la vie de Fred et, quelque part, tu savais que le moindre contact soupçonné avec un Mangemort te taxerait de traitresse - il n’en faudrait pas beaucoup pour allumer l’incendie des accusations.

Tu n’étais qu’une menace. Un serpent dans la cage aux fauves.

Le silence comme seule défense. Tu passais parfois des heures sans rien dire, à simplement observer Fred, comme si il pouvait disparaître à chaque lever du soleil, comme s’il n’était qu’un mirage. Un mirage, comme cette paix anormale. Et tu ne sais toujours pas ce qu’il t’a pris d’accepter de l’accompagner dans sa famille. Tu avais toutes les raisons du monde de refuser, de dire non, de trouver un prétexte pour rester là, isolée, loin des autres, des jugements, des conflits. Et toi, comme une idiote, tu as hoché la tête, domestiquée. En laisse. Tu as simulé cet air rassuré et distant quand il est devenu nécessaire de lui signaler votre retard, tu as fait mine de te ficher éperdument des conséquences de cette rencontre. Menteuse.

Puis il y a eu le sable. L’eau glacée et le sable. Ta main s’est crispée sur son bras et tu as réalisé, brusquement, qu’il s’agissait là de sensations inédites. T’étais une gamine de la ville, plus habituée au goudron qu’au désert, une chasseuse d’ingrédients dans la verdure, pas dans l’eau, pas dans.. « On va aller par là. » .. t’as cligné des yeux face au paysage. Tu avais toujours considéré l’essence de la beauté dans les étoffes précieuses, les rubis ou les tapisseries travaillées. Tu comprenais que tu avais raté quelque chose, comme si le papier glacé des cartes postales n’avait jamais rendu justice à ce bleu là - et encore, la demeure te restait invisible. « Je vais chercher mon frère pour que tu puisses entrer. » Un Fidelitas ? Tu restes muette. T’es nerveuse et tu as de plus en plus de mal à le cacher. Il va bien te reconnaître, son frère. Enfin, si c’est de l’aîné dont il parle. Et comment tu vas gérer ça ? En plus tu lui étais tombée dans les bras, la honte.

« Reste ici, je reviens - et si jamais quelqu'un d'autre que moi ou mes frères apparaissons, transplane à la planque. D'accord ? » Le baiser sur ton front. Tu as fermé les yeux, un instant, rassurée par ce simple fait avant de percevoir son anxiété. Tu commençais à connaître ses gestes, à recevoir les signaux. Tu forces un sourire doux, pour qu’il cesse de s’inquiéter : « Ne t’en fais pas. » Est-ce qu’il avait peur que tu changes d’avis, que tu t’évapores ? Ou était-ce la crainte d’une intervention ennemie ? Ton regard a suivi ses pas jusqu’à ce qu’il disparaisse. Il revient vite.

Et une mèche blonde dans ton champ de vision te rappelle que le sortilège de métamorphose ne fait plus effet. Un soupir s’extirpe de tes lèvres tandis que tu entreprends de changer à nouveau ce blond en roux. De tes longs cheveux à un élégant carré. On ne te chercherait pas ornée de cette couleur flamboyante  ; kidnappée, séquestrée, pourquoi prendrais-tu le temps de faire des effets de style ?

Tu pouvais encore transplaner à la planque, t’y terrer, le laisser en famille. Et l’abandonner ? T’as le coeur au bord des lèvres. T’es pas la fréquentation idéale pour Fred et tu sais d’avance que les siens n’auront pas forcément les bras ouvert pour une Mangemort, toute repentie que tu sois. Tu tournes le dos à la destination qu’il t’avait indiquée en songeant qu’il faudrait tenter une coloration brune, la prochaine fois. Et le décor happe encore tes pensées. Tu aurais aimé que George soit là pour te raconter une blague pendant que son jumeau négociait. « Si tu me l’avais dis, je ne t’aurais pas cru.. » que tu frôlerais leur univers, du bout des doigts. Que tu verrais leurs discours dans l’atelier prendre vie. Non, tu n'aurais pas cru George, s'il te l'avait soufflé au creux de l'oreille avec son si joli sourire et son oeil malicieux. « Ca devrait être toi, pas moi.. » pour le consoler, l’accompagner. Ca n’était pas ta place et si tu avais été présente, ce triste jour.. la baguette tourne entre tes doigts alors que tu tentes de chasser le fantôme. « Et si je ne suis pas à la hauteur.. ? » Il était là le problème.. et si tu les décevais, tous, même lui ?

Fourchelangue ; italique.
(c) AMIANTE

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LUCREZIA ROWLE & WEASLEY FAMILY #1

F
red est nerveux. Il a peur. Que Luce soit attaquée (qui sait ce que le Tordu-Sans-Nez a collé dans son tatouage immonde ?) ou qu'elle change d'avis et décide qu'elle ne veut plus rester avec lui. Les derniers jours étaient biens. Plus que biens, ils étaient paisibles. Travailler de nouveau avec Luce, c'est retrouver un peu de stabilité. Bien sûr, il s'attend toujours à trouver George à sa gauche - mais, au moins, quand il se tourne vers la droite, il y a de nouveau Luce et il n'est plus vraiment seul. Elle lui donne un but. Elle est sa personne à protéger, celle qu'il peut sauver et sauvegarder. (Bêtement, il pense que s'il parvient à la protéger, alors il pourra racheter toutes ses erreurs - la mort de George, celle de Papa, puis la capture de Percy, et la mort de George, et la captivité de Ginny, et la mort de George, et la jambe de Ronald) (C'est tellement stupide) (Mais il ne peut pas la perdre) (Il ne peut perdre personne de plus, il n'est plus assez solide pour perdre encore)

Il a mortellement peur.

Alors il ne remarque pas la surprise de Ron quand son frère demande des précisions : « Lucrezia ? Celle qui a une marque sur l’avant-bras et que son nom de famille commence par Ro- et  finit par -le ? » Hochement de tête à l'affirmative - et il en profite pour vérifier à nouveau qu'elle est toujours sur la plage (et Merlin merci, c'est le cas) « Lucrezia Rowle, c'est ça. » Confirme-t-il, et contre son jean, ses doigts s'agitent, tapotent le tissu au rythme de son impatience. « Mais tu sais que si tu nous amène directement au Ministère, t’auras une prime en plus. Ça peut être plus sympa. » La main s'agite en l'air et écarte avec empressement les grincements sarcastiques de Ron. « Ne blague pas avec ça, Ron. » Prévient-il entre ses dents serrées. C'est juste ... C'est juste qu'il ne sait plus blaguer sur ça. Les cicatrices d'antan, de maintenant ou à venir. Il ne sait plus le faire. Certaines se referment mal, et d'autres ne le feront jamais. Fred se dit qu'à trop faire les bravaches, peut-être que ça leur a attiré la poisse, un sale karma ou il ne sait pas trop comment ça s'appelle. (En tous cas, il est certain que s'il n'avait pas fait sa grande gueule à vouloir rejoindre l'Ordre et s'il avait écouté trois secondes Molly, George serait encore en vie) Les poings se serrent pour cacher le tremblement qui cherche à élire domicile contre ses doigts. Penser à George, c'est toujours réveiller son envie d'alcool parce que l'ivresse est la seule chose qui apaise un peu le blizzard qui le gèle de l'intérieur. (Bon sang, il aurait dû boire avant de venir, il aurait dû)

« Ron arrête de crier, j’ai l’ouïe fine souviens toi. » C'est l'arrivée de Bill qui désamorce la situation. « Bonjour Fred, nous aussi on va bien, merci de t’en soucier. Fleur te passe le bonjour elle s’excuse de ne pas être là mais elle est avec maman chez la grand-tante Muriel. » Ou pas. Fred en grogne un peu. (Mauvais ami, mauvais fils, mauvais frère, mauvais jumeau) (Mauvais mauvais mauvais) Il veut leur expliquer qu'ils pourront échanger les nouvelles plus tard. Quand Luce sera avec eux. En sécurité. Parce que là, ils sont dans le Fidelitas, hors de danger - et ce n'est pas le cas de Luce. Il veut le dire mais Ron l'interrompt : « Fred veut qu’on fasse rentrer une Serpentarde. » S'il n'y adhère pas, il n'a rien contre les préjugés de Ron en temps normal (après tout, si on excepte Blaise, les Serpentards de la génération de Ron sont particulièrement gratinés). Sauf que Luce est différente. Alors un nouveau grognement s'échappe d'entre ses lèvres et il est interromput par Bill cette fois. « Ron, je te l’ai déjà dit, fais plus attention aux actions qu’aux écussons, et puis tu n’es pas en reste niveau rapprochement avec les vert et argent hum ? » Il note l'information qui se niche dans un coin de cervelle qui n'est pas occupé par George Luce les inventions George les créations et l'alcool et Luce et George. Mais ne la relève pas. Il posera la question plus tard parce que ce qui compte, maintenant, c'est la sécurité de Luce. « Luce est dehors et c'est dangereux pour elle. » Il accentue les mots qui sont lourds sur sa langue. Sa main s'est appuyée sur l'encadrement de la porte, mais déjà, il a envie de faire demi-tour. Pas à cause de Molly (Merlin merci, Bill a compris qu'il déteste voir cette Molly totalement déphasée qui lui plante des couteaux dans le coeur avec un sourire plein d'affection). Il a déjà cette inquiétude au fond de la bouche pour Luce.

« Fred, dis-moi que tu as toute confiance en elle. Tu sais que Shell cottage est le repère de ta famille, une protection qui se doit d’être maintenue. » Haussement d'épaules, parce que la requête est hors sujet. Le regard clair qui accroche les prunelles de Bill ne vacille pas un instant. « Elle est aussi ma famille. Comme toi et comme Ron. » Alors elle a le droit d'entrer dans cette maison. Elle a le droit à la protection des Weasley. Parce que sa confiance en Luce est absolue (tout comme il croit en Bill, en Charlie, en Percy et en Ron), Fred ne s'est pas posé de questions sur la loyauté de Luce. Il ne comprend même pas les inquiétudes des autres - parce qu'elle est sa famille (ce n'est pas une question de nom, ou de sang - juste de coeur). « Bill, commence-t-il parce que c'est Bill qu'il doit convaincre : Tu vas la faire rentrer ou pas ? Si c'est non, alors je pars. Ce n'est pas qu'elle passe avant vous. Je veux tous vous protéger mais vous êtes en sécurité ici et ce n'est pas son cas là-bas. » Pour illustrer ses mots, il s'éloigne de la porte. Cinq pas en arrière et il sort du champ d'action du Fidelitas. Réapparait sûrement aux yeux de Luce, en haut de la dune et faisait face au vide.
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"You are mortal: it is the mortal way. You attend the funeral, you bid the dead farewell.You grieve (...) And at times the fact of his absence will hit you like a blow to the chest, and you will weep. But this will happen less and less as time goes on. He is dead. You are alive.
So live."

"


Ron cilla de manière perceptible à l’intervention de Fred. Il pouvait plaisanter là-dessus. Il faisait ce qu’il voulait que chacun se mette ça dans le crâne le plus rapidement possible. Personne ne lui disait ce qui était et ce qui n’était pas tolérable. La dernière à s’y être essayé devait être Hermione et il suffisait de voir où ils en étaient maintenant.

Ron croisa les bras en s’installant à la table, regardant chacun de ses frères l’un après l’autre. Fred était en passe de l’énerver avec sa miss et Bill venait de l’énerver avec la mention qu’il avait glissé à propos de Sue.
Il lui en avait parlé la première nuit qu’il avait passé dans la chaumière aux coquillages. Le moyen de faire autrement que d’expliquer de A à Z les conditions de son arrivée. Les multiples bleus étaient dus à un mangemort danois dont il ignorait complétement le nom, la large coupure au cou était un cadeau de Constantin Crouch et les griffures sur la nuque étaient une gentillesse de Beatrix Carrow. Autant dire qu’il n’était pas spécialement beau en cet état mais tout le monde ayant toujours l’habitude de le voir avec des hématomes un peu partout sur la frimousse et le corps, personne ne tilta en particulier. Bill fut donc le seul à être mis au courant, déjà pour avoir son avis, ensuite pour qu’il l’aide à gommer tout ça le plus rapidement possible.

Sauf que son frère -SOURNOISEMENT- venait de lui renvoyer la balle de ping-pong en plein dans l’œil.

« Luce est dehors et c'est dangereux pour elle. »

Le visage de Ron s’allongea et il manqua de peu de lever les yeux au ciel. En quoi diable était-ce dangereux pour Luce ? Selon Ron, elle jouait sur les deux tableaux. Les mangemorts ? Elle en avait la marque. Elle était connu pour être une Rowle, pour être ami avec deatheater superstar Malfoy, pour avoir bossé avec Dolohov. Quant aux insurgés, elle était estampillée Fred Weasley, personne ne la toucherait à moins d’avoir une subite envie de crever.
Ron laissa son frère répondre. Bill était nettement plus diplomate que lui. L’habitude de dealer avec des gobelins qui étaient parfois retors et paranoïaques de nature avait aiguisé naturellement l’art de l’ainé des Weasley à la négociation.

Même si Fred venait tout bonnement de leur lancer un ultimatum.

« Bill. Tu vas la faire rentrer ou pas ? Si c'est non, alors je pars. Ce n'est pas qu'elle passe avant vous. Je veux tous vous protéger mais vous êtes en sécurité ici et ce n'est pas son cas là-bas. »

Le plus jeune des Weasley arqua un sourcil. Fred appréciait réellement Lucrezia n’est-ce pas? A la décharge de la jeune femme, et bien que cela ennuie Ron de l’admettre, elle avait fait beaucoup de bien à son frère. Plus qu'eux en tout cas.
Ron réprima un frisson en se remémorant l’état affligeant où Fred était il y a peu encore. La mort de Georges les avait tous affectés mais pas autant qu’à Fred qui était descendu dans une spirale d’autodestruction qui n’avait rien d’une illusion. Rowle avait permis de freiner. Comment? Ron n’en avait pas la moindre idée mais les Weasley fonctionnaient tous de la même manière. Ils étaient courageux, âpre à la tâche, volontiers frondeur mais il y avait toujours, toujours, une femme derrière pour leur faire maintenir le cap.

Le benjamin eut une moue et regarda longuement Bill, sachant qu’il allait accepter de toute façon. Fred avant tout. Et si il fallait en passer par Lucrezia, ils n’avaient pas le choix.

Fred recula, retrouvant le chemin de la visibilité et Ron se balança d’avant en arrière sur sa chaise. Dans peu de temps la théière marquerait d'un sifflement qu'elle était prête.
Ce n’était pas à lui de dire oui ou non. Ce n’était pas chez lui à proprement parler.

« Mmmmm. Elle boit du thé ou il lui faut le sang de ses ennemis ? Parce que je me sacrifie pas, je le dis de suite. » Grommela le rouquin d’un air bougon.

Une façon de dire que pour lui s’était ok. Pour peu que Bill soit d’accord.
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Fred grogne, petit il le faisait déjà, Ron lui ressemble plus qu’il ne le prétend. Ils sont mes frères et je sais qu’ils grognent plus qu’ils ne mordent surtout l’un envers l’autre. Même si Ron est contre la présence de la jeune femme près de son frère il l’acceptera si celle-ci lui apporte du positif et c’est le cas. Fred ajoute que Lucrezia est dehors et qu’elle est en danger. Je suis conscient que nulle n’est en sécurité nulle part mais là-bas, sur cette plage, elle peut encore attendre quelques minutes, assez en tout cas pour qu’il me réponde. Elle est marquée, je le sais, je l’ai moi-même vue. Elle représente un potentiel danger et je suis responsable de tous ceux qui viennent trouver refuge ici. Etre le gardien du secret implique d’avoir un minimum de jugement quant aux sorciers que je fais entrer ici. Une erreur et ma famille le paiera au prix de son sang. Je ne supporterai pas une autre perte. Bien que toujours droit, souriant et amicale je ne suis pas un surhomme et les plaies se collent à moi comme un veracrasse à son morceau de laitue. Bie sûr je li l’inquiétude dans son regard, je sais qu’il est entier et qu’il fera demi-tour si ma réponse ne lui convient pas mais je dois lui demander, c’est mon rôle, mon devoir. Je m’approche de lui attendant sa réponse qui ne tarde pas. Ses paroles me rappellent celles de la demoiselle. Elle est sa famille, je ne m’étais pas trompée sur la demoiselle et cela confortait l’idée que je m’en faisais, surtout après que des souvenirs plus anciens me soient revenus en mémoire. Tous les Serpentard n’étaient pas mauvais, tout comme tous les mangemorts n’en était pas devenu par plaisir… Beaucoup me trouvait trop doux au sujet des sangs pur, mais je savais parfaitement que la vie n’était pas forcement rose lorsqu’on naissait parmi les 28 sacrées. Je fronçais les sourcils aux paroles suivantes, n’appréciant pas trop qu’on me force la main. Il me connaissait assez pour savoir que je n’allais pas malmener Luce pour connaitre son degré de confiance. Je lui avais posé une seule question et sa réponse m’aurait pleinement satisfait. Mon regard s’était posé sur Ron qui semblait aussi surpris que moi de cet ultimatum. Nous la faisions pour Fred et parce que quiconque a le courage de changer de camp mérite une protection je me retenais néanmoins de tout commentaire concernant ce qu’il venait de dire, peut-être se rendrait il compte un jour que c’était déplacé voir blessant. Moi qui m’attendais à une réaction plus négative de Ron celui-ci me surpris dans le bon sens du terme en proposant le thé, signe qu’il acceptait, lui aussi qu’elle entre dans la chaumière. Je lui offrais un large sourire en lui répondant.   Sacrifies toi pour sortir les tasses et les assiettes, je m’occupe de faire entrer la demoiselle. Oh Ron, il y a un gâteau tout frais préparé par maman dans le placard de gauche, au fond, sous une cloche d’invisibilité. Fleur à penser qu’il nous parviendrait peut-être entier avec ce genre de précaution !   Parce que Ron était comme moi, un terrible gourmand et que Fleur voulait que Fred en profite également. Alors elle usait de ce genre de stratagème afin qu’aucun homme Weasley ne mette la main trop vite sur les victuailles. Je me tournais ensuite vers Fred vers qui je m’avançais. Allons faire entrer ton amie.   Je quittais la chaumière aux coquillages et bientôt la protection du fidelitas. Je n’avais aucun mal à reconnaitre la demoiselle au loin. Je profitais que nous soyons seul tous les deux pour lui rappeler une ou deux petites choses. La prochaine fois Fred, évite les ultimatums, tu nous connais assez pour savoir que nous avons confiance en toi et en tes jugements. Parce que même si je lui laissais passer beaucoup de chose depuis la mort de Gorge il n’était pas le seul à avoir perdu un frère. Je voulais simplement qu’il comprenne qu’il n’avait pas à nous imposer les choses de cette façon, surtout pas en nous privant de sa présence.  Nous nous approchions d’elle, ma main toujours dans ma poche au contact de ma baguette. J’offrais à la petite rousse un sourire amical. Bonjour Luce, ravie de vous revoir.   Parce que ce n’était pas la première fois que je croisais la demoiselle, loin de là. Daeva n’est pas avec vous ?   Je n’avais vu aucune ondulation sur le sable faisant penser à la présence de la créature. J’invitais d’un geste de la main la demoiselle à avancer vers la maison qui ne se présenta à elle que lorsque l’invitation fut énoncée.  Soyez la bienvenue à Shell cottage. D’un coup de baguette j’effaçais les traces de pas que nous laissions derrière nous et ce jusqu’au pas de la porte. On n’était jamais assez prudent.
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We are family.



« When everything goes to hell, the people who stand by you without flinching -- they are your family. » ♱
- Jim Butcher.

« Bonjour Luce, ravie de vous revoir. » Le rouge t’est monté aux joues instantanément. Si tu as posé un regard attentif sur Fred, pour vérifier son état, pour t’assurer que personne ne l’avait trop contrarié, tu n’as pas pu t’empêcher de laisser paraître le trouble ; Bill Weasley n’était pas le genre de souvenir anodin sur lequel on passe sans gêne. Non seulement tu n’avais pas jugé utile de préciser à son frère que tu le connaissais mais en plus tu lui étais littéralement tombée dans les bras. « B-Bonjour, Bill.. » as-tu bafouillé, sans trop savoir où te mettre. Tu avais presque envie de signaler à Fred qu’il était encore temps de partir, d’échapper à cette entrevue. Vous aviez des choses à faire à l’atelier, non ? Si. Visiblement, ça ne serait pas une excuse suffisante. « Daeva n’est pas avec vous ? » La teinte rosée sur tes joues s’est accentuée. « Le Magister est fourchelangue, je préfère.. tenir Daeva éloigné encore quelques temps. » La confiance régnait. Tu savais que la famille était une valeur capitale des Weasley, comme tu savais que ton état nerveux ne te permettrait pas une maîtrise entière et totale de l’animal : autant qu’ils ne voient pas l’étendue de ta folie dés la première tasse de thé. C’aurait fait mauvais genre, et on t’avait enseigné l’art du paraître, les conventions de politesse, même si tu manquais de tact, tu évitais de tuer ton voisin de table dés l’entrée. « .. Et puis, je n’avais pas trop envie de me retrouver mariée avant d’avoir passé la porte. » Rire nerveux. Il savait ce que tu voulais dire, inutile de préciser le fond de ta pensée, quoique son frère risquait de se poser quelques questions, mais peu importait. Le cobra royal avait jeté son dévolu sur le semi-loup, sans doute attiré par la force et le calme qu’il dégageait, et s’il en était venu à décréter qu’il faisait un bon parti, tu craignais qu’il ne tente l’expérience jusqu’à l’usure, quitte à passer aux autres de la lignée. Non que les bras de l’aîné soient inconfortables, seulement.. l’idée seule te donnait envie d’aller t’enterrer loin dans le sable.

« Soyez la bienvenue à Shell cottage. » Peut-être que tu as eu un temps d’arrêt quand la chaumière est apparue. Peut-être que ça s’est lu dans tes yeux clairs, cette hésitation, ce malaise. L’univers si inaccessible de leur famille prenait vie, se matérialisait, petit bout par petit bout et quelque chose sonnait faux. Le vieil écho du manque de mérite. L’ancienne mélodie du temps où, quand les jumeaux évoquaient leurs vacances, tu te disais qu’ils devaient être heureux et que toi, tu ne pourrais jamais partager ça avec eux. « Attendez, Bill.. » Tu ne veux pas. C’est comme signer un contrat dont tu ne connais pas les clauses et ton estomac noué te rappelle que tu n’as juste jamais été douée avec les autres, tu n’as jamais su te faire aimer, réellement, pour ce que tu étais. A l’exception des jumeaux et de Draco, personne n’avait démontré autre chose que le devoir, et si l’on parvenait à t’apprécier, tu ne le percevais que rarement. Et dans la moue que tu as adressé à l’insurgé, il y avait la petite fille perdue dans les couloirs qui n’osait réclamer aucune aide, si jeune, si seule.

« Fred, tu es sûr ? On sait tous les trois ce que je su.. ce que j’ai été et tu n’es pas obligé de leur imposer ma présence.. » Ta main était revenue gratter l’emplacement de la Marque, par dessus le tissu, tic d’angoisse, comme une allergie à l’idée même du tatouage, de cette magie sombre aux revers pervers qui s’enfonçait jusque dans ton âme. Bientôt, tu le savais, tu devrais affronter les conséquences de ton passé. « Je peux rester là, te laisser avec ta famille et.. » Et rien. T’as fondu à la seconde même où tu as recroisé les yeux de Fred. « .. Tu as gagné. » Un soupir. Qu’est-ce que tu pouvais lui refuser, mh ? Tu ferais n’importe quoi pour le voir sourire. D’un geste timide, tu as attrapé la main du jumeau brisé, tes doigts se nouant avec douceur aux siens : ne me lâche pas, voulais-tu lui dire, mais il n’avait pas besoin de tes paroles. Entre Fred et toi, il n’y avait jamais vraiment eu besoin de mots. Sans doute un défaut, tu ne lui avais pas assez exprimé ton affection, avant cette guerre, avant ta fuite.

Et cette fameuse porte te faisait l’effet d’un obstacle infranchissable. Un peu de courage, tu avais fait face à Voldemort, tu pouvais bien survivre aux Weasley. Quoique Ronald était certainement tout aussi entêté, si ce n'était plus, que le sombre Lord.

Fourchelangue ; italique.
(c) AMIANTE

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Weasley Family & Lucrezia Rowle


Personne. Personne. Pas un chat, ni même l'ombre un serpent. L'atelier était vide.

Il n'était pourtant pas tard, la pendule indiquait cinq heures passées de neuf, presque dix, minutes. A cette heure il aurait dû tomber sur Fred ou à défaut la fille Rowle qui avait posé ses bagages dans leur petit chez eux plusieurs semaines auparavant. N'étant pas un grand fan de la demoiselle et de ses amis, ou anciennes relations comme elle disait, il doutait de pouvoir un jour se faire entièrement à cette situation. Son départ était tombé au bon moment, Merlin qu'il pouvait détester les serpents de cette fille ! Leur simple présence à l'atelier, quand bien même les tenait-elle loin de son matelas et dans la mesure du possible hors de son chemin, suffisait à perturber son sommeil. Partir l'avait éloigné de tout ça pendant quelques temps, seulement il n'en avait pas pour autant eu l'esprit tranquille. Pour une raison qu'il ignorait, il ne parvenait pas à faire confiance à cette fille comme il lui arrivait de faire confiance à d'autres.  Elle n'était pas foncièrement mauvaise, preuve en était que le simple fait qu'elle soit aux côtés de Fred suffisait à améliorer son état, pourtant malgré cela il était relativement loin du stade où il pourrait lui demander de l'aide, lui faire confiance.

Seul et trop épuisé pour pouvoir se pencher correctement sur ce sur quoi Fred travaillait, il décida qu'il pouvait s'autoriser un saut à Shell cottage. Là bas il était assuré de tomber sur quelqu'un et puis, si ses frères n'étaient pas là il pourrait toujours faire la conversation à Fleur ou à sa mère. Il y aurait peut-être même de quoi manger. Bon d'accord, il espérait réellement qu'il y aurait quelque chose à se mettre sous la dent ..

Ses pieds confirmèrent qu'il était arrivé à destination bien avant que ces yeux ne fussent en mesure de le faire. Depuis ses premiers essais de transplanage, il ne pouvait s'empêcher de fermer les yeux et de ne les ouvrir qu'une fois ses pieds de nouveau en contact avec le sol. A bien y réfléchir il valait mieux ça à une désartibulation, mais encore fallait-il ne pas apparaître au mauvais moment sur le lieu désiré.

En quelques enjambées, qu'il prit soin d'effacer dans le sable, il arriva à la limite du sortilège de protection entourant la chaumière. Tout aussi rapidement, il franchit le champ du Fidelitas et fut sur le seuil de la maison de son frère. Son poing frappa à la porte, exécutant machinalement la séquence 'membre de la famille'. La porte de la maison s'ouvrit sur un Bill visiblement étonné de le trouver sur là. « Surprise !» lança-t-il avec un air qu'il voulait enjoué. « Désolé de ne pas avoir prévenu que je passais, ça s'est décidé y a pas dix minutes et je ne savais pas si tu serais là.»  Selon ses plans de départ, il aurait dû être encore absent pour quelques jours encore, à moins que ce ne fut l'inverse. Hm. Non, il était en avance, son miroir n'aurait pas arrêté si ce n'avait pas été le cas. Le temps passait parfois tellement vite .. « Tu vas bien ? » Fermant la porte derrière eux, il suivit Bill à l'intérieur. « T'as des nouvelles des autres ? » Sa question fut trouva sa solution au moment même où il arriva dans la salle principale. « Je crois que j'ai ma réponse .. » dit-il finalement en apercevant les parts de gâteau dans les assiettes de ses frères. « Toujours à ta.. »

C'est alors qu'il nota la présence d'une personne qu'il n'avait jamais imaginé trouver dans cette pièce. Une simple présence qui parvint à faire chuter sa bonne humeur. « Qu'est ce qu'elle fiche ici ? »  La question largement empreinte de mécontentement, n'impliquait pas de réponse de la part de la fille Rowle. Ce qu'il voulait entendre c'était l'excuse de Fred. La sécurité dont elle bénéficiait sous leur toit n'était pas suffisante ? Perceval la tolérait à la planque, il avait été contraint à l'accepter et garder l'information, Fred ne lui avait pas vraiment laisser le choix. Qu'on la lui impose passait encore, il se faisait avec tant de bien que de mal à la cohabitation, qu'on l'ait amené à Shell Cottage devenait une toute autre histoire. Il impliquait un cercle bien plus large et mettait bien plus de vie en jeu que les leur. Leur atelier, sa vie, tout ça n'était qu'un sacrifice mineur qu'il avait consenti à faire en comparaison de ce qui était en jeu maintenant. Shell cottage ? La famille toute entière et ceux qui venaient trouver refuge auprès d'eux ? C'était beaucoup. « Tu as plus qu'intérêt d'avoir une bonne raison pour l'avoir emmener là. »  Il se tourna vers Bill, si Lucrezia était dans la pièce il était aussi en cause. « Et toi,tu l'as laissé entrer comme ça ? »  Il se retint de le traiter d'imbécile ou d'inconscient. Etait-il donc le seul dans cette pièce à se méfier d'elle ? A mesurer tout ce que sa présence venait altérer ? Il avait confiance en sa famille, mais là il ne les suivait pas vraiment..
AVENGEDINCHAINS
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Charlie adorait la chaumière aux coquillages. Déjà parce qu'il était comme chez lui, casa mea este casa ta comme on dit en roumain et ensuite parce qu'il n'aurait pas pu choisir plus beau paysage, plus paisible endroit. Depuis que le Terrier leur avait été arraché il n'y avait pas de maison aussi sécurisée et accueillante que celle de son grand frère. Mais penser que le dragonnier pourrait y être tranquille était une erreur, parce que la réalité finissait toujours par rattraper leur famille maudite, même dans un cadre aussi idyllique et reposant. Le deuil pesait sur leur conscience. Et plus que la tristesse qui l'accablait face à ces pertes, c'était le sort des vivants qui l'inquiétait. Fred. Maman. Fred. Il devait absolument les voir, tout les deux. Puis Ginny. Sa Ginny.

Quand il lui rendait visite il gardait cette même expression de gentille impassibilité. Comme si ça ne l’atteignait pas ! Il lui souriait, essayait d'échanger quelques mots, faisait mine qu'être oublié ne lui faisait pas l'effet d'une douche froide. Non il n'avait pas envie qu'elle l'appelle Fabian, Gideon ou Arthur, qu'elle pointe du doigt l'évidence que tout le monde essayait de cacher, dissimuler, le vide qu'il avait laissé. Il. Parce que prononcer le nom de George était trop douloureux. Quand Molly apercevait Charlie discutant avec le couple, elle le saluait en l'appelant par le nom d'un défunt et ça lui faisait froid dans le dos. Une fois seulement il avait lâché un timide « Maman... moi c'est Charlie... » puis avait abandonné devant son regard d'incompréhension. Le jour suivant elle lui demandait si il s'était décidé sur son orientation, si il préférait les dragons ou les balais. Depuis il faisait ce qu'il pouvait pour ne pas briser cette protection dans laquelle elle s'était enfermée, le mensonge qui avait cloîtré son esprit. Était-ce une bonne chose ? Si St Mangouste n'était pas aux mains de Voldemort, il aurait eu sa réponse.

Bill l'avait invité et il était heureux de savoir qu'il allait revoir le petit Ron. Non ça n'était pas contre Fred, il l'aimait, évidemment, infiniment et sans condition. Mais il se sentait tellement plus léger quand ils n'étaient que tout les trois et qu'ils discutaient comme au bon vieux temps. Parce que ça serait mentir que d'ignorer ce qu'il ressentait, ce qu'il n'avait pas dit à haute voix, ce que personne ne dira jamais à haute voix, ce que tout le monde voyait, savait et taisait. Il lui ressemblait trop.

Charlie avait transplané à la chaumière en prenant soin de laisser un bout de botte derrière lui, bien sûr hein parce que quand on se désartibule pas c'est pas drôle. Il l'avait ramassé et conservé au cas où il lui viendrait à l'idée de le recoller. Bon, on voyait sa chaussette verte sur le devant et c'était d'une classe absolue. Puis comme si ça suffisait pas il avait mal visé, encore une fois, et avait failli se noyer. Heureusement il n'était pas loin du bord et avait nagé, nagé et renagé en mode papillon pour s'échouer sur le sable, complètement trempé. On lui faisait souvent remarquer qu'il avait vraiment dû être face à un adorateur pour obtenir ce permis de transplanage qu'il utilisait comme une crotte de boursouflet.

Il se traîna jusque chez Bill en prenant soin d'effacer toute trace de son passage, en s'efforçant d'être aussi méticuleux que Percy. Il aurait aimé être comme lui et avoir cette capacité de pouvoir penser à tout ce qu'il faut ! Charlie pensait beaucoup ça c'est sûr, mais beaucoup à côté de la plaque aussi. Il fit le « toctoctopsecret » et on vint lui ouvrir.

« Bonjour Bill ! Tu m'as manqué ! Tu vas bien ? Et ta femme ? Figure toi que si je suis trempé et que je dégouline comme un hippogriffe à qui on a fait prendre une douche, c'est parce que j'ai carrément transplané dans la mer. Déjà je m'excuse parce que je mets de l'eau partout dans ta jolie maison, que Fleur va certainement râler, que ça se fait pas trop et qu'en plus j'ai laissé un bout de ma ... »

Charlie était parti dans un de ses habituels monologues quand il s'arrêta, trop choqué par ce qu'il voyait. Rowle. Fred. Percy qui semblait prêt à cracher du feu, un vrai Boutefeu chinois, une espèce rare à tâche de rousseur. Ron avait l'air aussi ravi que si on l'avait forcé à faire un câlin à un Scroutt à pétard, avec les oreilles rouges en prime. Le dragonnier ne savait pas si il trouvait la situation drôle ou désolante. D'ailleurs... plus important encore que la mangemort qui traînait dans le salon (oui il avait l'ordre des priorités), tiens ! Un fantôme !

« Fred...  ça fait une éternité qu'on ne s'est pas vu, je me suis inquiété si ça t'intéresse ! »

Il se serait bien jeté dans ses bras mais ce serait se leurrer que dire que son petit frère adoré ne l'intimidait pas avec ce visage fermé et sévère. Méconnaissable. Maintenant il y avait quelques petites choses à régler. Pourquoi diable Bill avait-il laissé entrer une chose pareille ? La chaumière c'était chez lui ! Et c'était chez les Weasley aussi ! Il était en train de risquer la sécurité de toute la famille en faisait cette connerie, et ça n'était pas peu dire vu comme ils avaient souffert. Mangemort un jour, mangemort toujours. Ça n'est pas pour rien qu'un tatouage, c'est indélébile. Impossible de nettoyer le sang qu'elle avait sur les mains et la marque des ténèbres qu'elle avait sur le bras.

« Maintenant tu vas me rassurer et m'expliquer que si Rowle est là c'est parce que quelqu'un s'amuse avec le polynectar. »

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