☇ Infos complémentaires ; notre princesse rousse est née  le 29 mai 1970 après plus de huit heures de travail, à la demeure des Grimaldi, prouvant ainsi qu'elle savait se faire désirer • à l'âge d'un an, elle a été admise à Ste Mangouste après une sévère infection pulmonaire dont elle a gardé des séquelles. En effet, il lui arrive dans un effort extrême ou à cause d'un stress intense, d'avoir du mal à respirer • dès son plus jeune âge, elle a commencé à aller à l'encontre des règles, codes et conventions de l'étiquette que lui imposait sa mère • particulièrement proche de son père, elle rendait sa mère folle en ne jouant pas le rôle de la parfaite petite noble • elle était extrêmement proche de son frère Matteo et surprotégeait sa petite sœur Teresa • à partir de six ans, sa mère commença à la battre à chaque fois qu'elle ne faisait pas les choses qu'on lui demandait correctement • à Poudlard de septembre 1981 à juin 1988, elle a été répartie à Serdaigle pour son intelligence et sa soif de connaissance. Elle excellait dans quasiment toutes les matières et faisait la fierté de ses professeurs. Elle a également été préfète • après ses ASPIC elle a poursuivi une formation de guérisseuse dans les spécialités microbe et virus magiques ainsi qu'empoisonnement par potions et plantes mais a principalement exercé dans le second domaine jusqu'en 1998 • était mariée et a été enceinte, mais son bébé n'a vécu qu'une heure après sa naissance à cause d'une malformation incurable • son mari et sa sœur sont tous les deux morts dans les rangs des insurgés a accouché en octobre 1998 d'une petite fille du nom de Chiara qu'elle a réussi à cacher grâce à un sortilège de Fidelitas dont sa cousine Cara était le gardien • depuis novembre 1998, elle travaillait au ministère de la magie, en tant que secrétaire du département de coopération magique internationale. • en octobre 2002, elle devient directrice adjointe du département • est passionnée de lecture en tout genre allant des romans de fiction aux livres documentaires en passant par les romans d'anticipation moldus • a appris à jouer du piano durant sa plus tendre enfance et aimait beaucoup ça avant que sa mère ne commence à la rabaisser • au niveau du caractère, elle est douce, patiente, attentionnée, méticuleuse, empathique, affectueuse, souriante (et très bonne comédienne quand il le faut), honnête (elle ne sait pas vraiment mentir), un peu naïve, un peu peureuse, jalouse, curieuse (elle veut toujours tout savoir), mystérieuse, discrète (quand il est question de protéger) • elle a également un bon nombre de tics : elle joue avec une mèche de ses cheveux, pince les lèvres ou tripote ses doigts quand elle est nerveuse, se mord la lèvre inférieure ou caresse sa joue avec sa plume manuscrite quand elle réfléchit, fixe les objets ou les personnes quand ils l'intéressent vraiment et tapote ses doigts sur la table quand elle s'ennuie ou quand quelque chose l'agace • plusieurs rumeurs courent sur sa famille. Il semblerait qu'une branche lointaine de sa famille ait été décimée, tuée par leur propre rebut. L'oncle d'Anna a mystérieusement disparu il y a quelques années. On dit également que la mère d'Anna s'est enfuie avec son amant parce qu'on ne la voit plus sur la scène publique - lors des soirées mondaines.

❝ Nothing compares to you ❞Deux mots sur l'IRL
Appelez-moi Shakespearette/Elodie. J'ai plus la possibilité de compter mon âge sur mes dix doigts, je viens de france, rhône-alpes, quasi-suisse et j'ai connu le forum via le monde merveilleux des bisounours, et Simon, l'élu de mon cœur, ou Mathy-Mathou pour les intimes . Si tout va bien vous me verrez connecté(e) (X c'est bien) 3,5 jours sur 7.  Un dernier mot ? supercalifragilisticexpialidocious et amour sur vous .

❝ L is for the way you look at me ❞Sometimes & Leaky Cauldron
La sueur dégoulinait de son visage … Ou était-ce des larmes ? Ce cauchemar, toujours le même, cette perpétuelle noirceur qui venait s’insinuer dans chacun des pores de sa peau, la faisant frissonner. Son esprit tout entier divaguait encore devant l’aspect si réel et si authentique de la scène, chaque détail, chaque odeur, chaque sensation se rappelaient à sa mémoire comme si cela s’était déroulé la veille. Pourtant cela faisait près de quatre ans à présent. Les yeux mi-clos, elle tâtonnait dans le noir et attrapa le vieux cadre qui se trouvait sur sa table de nuit. D’un léger coup de baguette, elle fit apparaître une légère lueur argentée qu’elle utilisa pour illuminer la photo animée d’un couple heureux qui riait aux éclats en tentant d’empêcher le photographe d’immortaliser ce moment. Ce souvenir n’était aujourd’hui plus que chimère et rêve. Caressant du bout des doigts le visage parfait de l’être tant aimé, elle intima à sa baguette de s’éteindre, se rallongea sur son lit et se mit à serrer de toutes ses forces la photo, essayant ainsi de se souvenir de la puissance des bras qui l’avait étreinte si souvent.

❝ Patience is the art of hoping ❞Summer 1985 & Grimaldi Manor (Herpo Creek)
Tapant doucement du bout de sa plume le bois massif du bureau, Anna démontrait que son habituelle patience avait des limites lorsque l’on parlait d’autre chose que des cours. « Mademoiselle Grimaldi, je vous conseillerai d’arrêter cela immédiatement, vous savez pertinemment que votre mère n’apprécie pas ces signes d’impatience, cela fait de vous une jeune fille peu civilisée. Votre éducation vous a appris à bien vous tenir dans n’importe quelle situation. Redressez-vous donc ! » Elle haussa les épaules dans un mouvement de défiance mais posa malgré tout sa plume sur la table. Sa gouvernante avait toujours été particulièrement présente dans sa vie, peut-être même trop, apparaissant toujours à des moments inopportuns, trouvant toujours à redire sur l’attitude de la jeune Anna. Elle était un peu le vilain petit canard de la famille, comparé à sa parfaite jeune sœur et son frère cadet. Elle avait ce petit rien peu conventionnel, voulant s’éloigner des traditions. Elle voulait rappeler à sa famille que malgré les façades, ils étaient loin de la prospérité qui les décrivait il y a plus d’un siècle.
« Anna Olivia Elizabeth Grimaldi, veuillez cesser immédiatement de taper du pied ! » L’interpellée se redressa et remit instinctivement ses cheveux en place, mauvaises habitudes qui traduisaient souvent sa gêne. « Excusez-moi, mère ! » Elle avait l’impression de vivre à l’époque des rois, la noblesse elle ne la supportait pas ; toutes ces fioritures, cette façon si particulière qu’avaient les nobles d’appeler leurs parents ‘père’ et ‘mère’ plutôt que par leur prénom, tout cela la rendaient malade. Cela dit, elle ne défierait jamais sa mère lorsque celle-ci lui faisait une remarque, elle avait bien trop peur d’être réprimandée et d’être punie à la manière des Grimaldi.  « Mademoiselle Grimaldi, votre invité est arrivé ! » Laissant son impatience prendre le dessus, elle recula sa chaise violemment, la faisant grincer au sol et se mit à courir jusqu’à la porte. Ses manières lui valurent une grosse soirée de douleur et un mois de cicatrice, mais elle s’en fichait bien, Thomas était venu la voir, elle, et uniquement elle.

❝ Choose a job you love, and you will never have to work a day in your life ❞January 16th, 1992 & St Mungo's Hospital for Magical Maladies and Injuries
Les poings refermés sur les accoudoirs, Anna refusait de se laisser gagner par la nervosité. « Bonjour mademoiselle Grimaldi, je me présente monsieur X, je vais vous faire passer votre entretien pour vérifier que vous disposez de toutes les capacités nécessaires à un exercice à Ste Mangouste. Commençons donc, présentez-vous en quelques mots. » Elle sentait tous ses membres se contracter, la sueur recouvrir sa peau et les frissons la parcourir. Ouvrant la bouche et la refermant sans émettre un son, elle tentait d’ordonner ses idées dans sa tête pour ne pas perdre ses moyens. Elle n’était pourtant pas d’un tempérament nerveux et contrôlait habituellement très bien ses émotions mais aujourd’hui, elle avait appris qu’elle était enceinte, et en elle tout se bouleversait ; son corps, son esprit, son existence toute entière était ailleurs. Elle réussit malgré tout à retrouver un peu d’ordre dans ses idées, elle s’était préparée, après tout. Elle relata tous les faits importants de sa vie : sa naissance dans la famille Grimaldi – omettant volontairement tout l’aspect noble de sa famille – ses frères et sœurs, son enfance calme bien que stricte, sa formation à Poudlard dans la maison Serdaigle, sa volonté d’aider les gens et d’user de son savoir au profit des autres … « Je constate que vous aviez d’excellents résultats en potion et en botanique ! Vous aviez également de très bons résultats dans les autres matières de votre formation. Cela nous sera forcément favorable … » Il se tut, faisant voler les pages du dossier d’Anna de petits coups de baguette. « Parlez-moi de vos qualités et de vos motivations ! » Calme et patience dans les situations de stress, minutie et sérieux pour les actes sensibles, écoute et attention vis-à-vis du bien-être des autres … Besoin de servir à quelque chose, d’utiliser ce qu’elle savait, envie d’avoir un contact avec les autres et les rassurer quant aux difficultés de la vie, nécessité de partager sa joie de vivre et son sourire avec les personnes qui en auraient besoin … Sa vie, elle voulait simplement la consacrer aux autres.
Le soir même, elle apprenait qu’elle avait obtenu le poste de guérisseuse qu’elle souhaitait. Elle rayonnait de bonheur. Thomas lui avait fait sa demande en mariage, ils allaient avoir un enfant, elle vivait dans le meilleur des mondes. Mais le bonheur n’était jamais éternel … Six mois plus tard, elle perdait son fils à cause d'une malformation cardiaque incurable. Après ça, elle n’était plus vraiment la même, comme si une partie d’elle s’était détachée et était partie en même temps que l’enfant. Elle refusa cependant de faire son deuil, préférant garder toute sa douleur au fond d’elle, se tuant au travail pour donner des chances à ses patients de vivre le bonheur qu’elle avait perdu. Seul Thomas réussissait encore à ramener la vraie Anna sur terre. Dans les moments de faiblesse, il était toujours là pour la soutenir et l’aimer ; mais jusqu’à la fin, elle refusa de souffrir à nouveau : elle ne voulait plus d’enfant.

❝ If a man has not discovered something that he will die for, he isn't fit to live ❞May 4th, 1998 & St Mungo's Hospital for Magical Maladies and Injuries
L’hôpital était sens dessus dessous, les brancards volaient dans tous les sens, les guérisseurs réquisitionnés ne savaient plus où donner de la tête. Anna tentait de s’occuper des plus mal en point mais plus elle en soignait et plus il en arrivait. Lorsque le flux de nouveaux patients s’apaisa, elle pouvait résumer ses heures de sommeil sur les doigts d’une main. Elle ne s’était pas accordé beaucoup de pause et n’avait même pas eu le temps d’appeler Thomas pour savoir si dans son service tout se passait bien. La plupart des patients avaient à présent été traités et elle pouvait enfin respirer. Elle était assise au sol, la tête appuyée contre la barre métallique d’un lit d’hôpital lorsqu’un groupe d’hommes fit irruption dans les couloirs, entièrement vêtus de robes et de capes noires. Elle les suivit du regard sans réussir à bouger. Ces fonctionnaires du ministère entraient dans toutes les chambres et arrêtaient tous les blessés de la bataille de Poudlard qui n’avaient pas réussi à s’enfuir. Ils entraient, attrapaient le patient sans aucune pitié pour lui, l’arrachaient à son lit et l’emmenaient sans vergogne. Anna vit des dizaines d’insurgés être arrêtés ainsi ; quiconque essayait d’arrêter les agents du ministère recevait immédiatement un sortilège et s’écrasait au sol sans avoir une seule envie de retenter le coup. Soudain, elle vit une silhouette qu’elle reconnaîtrait entre milles. L’homme ne tenait pas bien sur ses deux jambes, son regard fixait le sol, il était traîné par deux personnes. Lorsqu’il passa à côté d’Anna, à moins d’un mètre, il releva légèrement la tête, et ses yeux croisèrent les siens. Thomas … Elle vit une lueur renaître dans les yeux du jeune homme. Alors que les agents s’apprêtaient à transplaner pour l’emmener, Thomas tenta d’attraper la baguette d’un de ses geôliers, il se retourna, lança un sortilège pour maîtriser ce dernier, mais il n’avait aucune chance, l’autre homme fit jaillir de sa baguette un éclat verdâtre et le corps sans vie de Thomas s’écrasa au sol. Les deux agents du ministère disparurent en quelques secondes, laissant l’hôpital tout entier dans un état déplorable. Un cri retentit dans les couloirs, et Anna prit plusieurs secondes avant de comprendre que c’était le sien. Elle rampa jusqu’à lui, et repoussa les cheveux de Thomas espérant qu’il ouvrirait les yeux et se réveillerait sans aucune séquelle. Lorsqu’elle se rendit compte que rien de tout ça ne se passerait, elle éclata en sanglot … Pourquoi ? Pourquoi avait-il fait ça ? C’était une décision complètement puérile, il ne faisait pas le poids face à ces hommes, il avait été trop orgueilleux. Et pourquoi faisait-il partie des blessés ? Il n’avait pas le droit, pas le droit de combattre avec les insurgés sans la prévenir. Quand avait-il choisi un camp ? Eux qui avaient toujours été si pacifistes. Elle le détestait, elle le détestait plus que tout. Son cœur était déchiré en des milliers de morceaux, elle souffrait du plus profond de ses entrailles. La douleur qu’elle avait gardé tout au fond d’elle durant des années s’exprimait aujourd’hui. Très vite, la douleur fut remplacée par la rage, la colère. Il l’avait abandonnée …

❝ We are family ❞October 1998 & San Francisco
« Sweety, are you sure ? You really want to go back in London ? » Anna acquiesça, serrant de toutes ses forces sa petite fille dans ses bras. « Remember, you’ll always be a Prescott. You and Chiara have a place here, in our house. We love you. We’re gonna miss you ! » Une larme coula le long de la joue d’Anna et soudain, elle douta de ses intentions. Faisait-elle le bon choix en souhaitant rentrer en Angleterre après cette absence prolongée aux Etats-Unis ? Lorsqu’elle avait appris sa grossesse, après la mort de Thomas, la seule chose qui avait guidé ses choix était le bien être de son bébé. Elle avait donc décidé de contacter la famille de son défunt mari et de faire jouer les relations que Cara avait avec le ministère pour sortir du pays, à un moment où les frontières n’étaient pas encore parfaitement fermées. Elle y était restée jusqu’à la naissance de sa petite fille, lui laissant ainsi le temps d’organiser son avenir et notamment de s’exercer à l’occlumancie. Parce que oui, elle comptait déjà retourner au Royaume-Uni quand elle serait prête, mais elle devait avant tout s’assurer une protection assez grande pour elle et sa fille. Ainsi, les mois étaient passés et tout était prêt. « Anna ? » Elle se tourna vers sa belle-sœur. La jumelle de Thomas qui avait ce même regard, ce même sourire. « Ne pleure pas je t’en supplie, je n’y arriverai pas sinon. » Elle baissa les yeux pour éviter de se charger de culpabilité. « Je voulais simplement vérifier que tout était prêt, tu es sûre que c’est le bon moment ? » Anna posa un baiser sur le front de sa petite fille et souffla. « Oui, ne t’inquiète pas. Il n’y aura jamais de bon moment, il faut juste que ça se fasse. Ma cousine m’attendra à l’arrivée et nous irons immédiatement protéger notre manoir par le sortilège de Fidelitas. Je pense que nous avons pensé à tout. J’essaierai de vous envoyer des nouvelles lorsque tout sera arrangé ! » Elle sentit les bras de sa belle-sœur se refermer autour d’elle et l’étreindre de toutes ses forces. « Ne prends pas de risques inconsidérés ! Evite de trop en dire si tu nous écris, ne mets pas en danger Chiara pour ça. Et sache que si tu as besoin de quoi que ce soit, nous serons toujours là ! » Anna acquiesça, sentant les sanglots se coincer dans sa gorge. Elle ne les remercierait jamais assez de l’avoir accueillie ainsi, sur un coup de tête, alors que leur fils venait de mourir. Elle les connaissait si peu, mais ils avaient un si grand cœur … Thomas n’était pas une exception.

❝ Only the wisest and stupidest of men never change ❞November 1998 & Ministry of Magic
La pièce était sombre, les rideaux étaient tirés et des bougies flottaient dans les airs pour illuminer la petite pièce exigüe. Debout non loin de la porte, les bras croisés sur la poitrine, elle parcourait la pièce des yeux cherchant à puiser de cette atmosphère la colère et le besoin de vengeance qui alimentaient à présent son existence. Respiration calme, maîtrise complète de ses émotions, patience et bonne tenue, elle avait appris tout cela grâce aux origines de sa famille. Elle avait un parfait contrôle de la situation et savait parfaitement où elle allait. Un léger grincement de porte interrompit son inspection du bureau ; elle se tourna vers le nouvel arrivant qui lui tendait déjà la main pour la saluer. « Bonjour. Mademoiselle Grimaldi je présume ? » Elle acquiesça. « Veuillez prendre place ! Je suis ravi de vous recevoir. Votre famille est sans nul doute l’une des familles étrangère les plus influentes dans notre pays, et votre patrie a beaucoup fait et continue à beaucoup faire pour nous. » S’installant dans un fauteuil et se tenant bien droite, Anna esquissa ce sourire de façade qu’elle s’était exercée à produire lors de ses cours de bonnes manières. « Je vous remercie de l’attention que vous me portez à moi et à toute ma famille. Je suis particulièrement honorée que vous ayez accepté ma candidature à ce poste. » Un sourire édenté apparut sur le visage de l’employeur. « Pourquoi souhaitez-vous ce poste ? » Ne réfléchissant pas plus d’une seconde, elle croisa ses jambes, prit un air détendu et répondit. « Honnêtement, je pense que vous avez clairement besoin de moi. Les relations entre mon pays d’origine et le vôtre sont plutôt bonnes, il y a une bonne entente, mais je sens que vous cherchez parfois plus, et je pense pouvoir vous apporter ce plus. Bien que ma famille ait quitté le pays depuis près d’un siècle à présent, nous maintenons d’importants contacts avec le reste de notre famille – cousins germains et autres. Nous avons notamment des amis au plus proche du Parlement et du dirigeant du pays. N’essaieriez-vous pas de garder de bonnes relations avec vos voisins ? » Elle fixait son interlocuteur avec insistance, pleine d’assurance, ne cillant même pas lorsqu’un serviteur manqua de verser le contenu d’un verre sur elle. « Je conçois parfaitement que vous nous apporteriez beaucoup en travaillant pour nous, mais ici vous ne me parlez que des apports que je gagnerai en vous engageant ! Ce que je veux savoir, moi, c’est vos motivations. Comment puis-je être sûr de votre attachement aux idées du Magister. » Elle eut ce petit rire narquois qu’on ne lui connaissait pas, elle hocha la tête avec mépris. « Mon allégeance est toute relative, mais jamais une seule fois je n’envisagerai de combattre le Magister, je suis loin d’être suicidaire comme mon défunt mari. Il n’a pas su choisir le bon camp. Il s’est lancé dans une lutte perdue d’avance, je ne lui pardonnerai jamais de m’avoir laissée, mais je pardonne encore moins à ces insurgés de lui avoir retourné la cervelle pour l’amener dans leur rang. » Chaque parole était prononcé sur un ton plus que virulent. Elle détestait ce monde dans lequel elle vivait, mais elle détestait encore plus d’y vivre seule. La mort de Thomas avait suffi à la transformer entièrement ; la petite part d’elle qu’il était le seul à réussir à faire revivre, avait disparu avec lui. « Cela dit, si vous ne me faites pas confiance, soumettez moi à n’importe lequel de vos contrôles, je l’accepterai ! Ma famille n’a jamais exposé son appartenance à un camp ou un autre, mais vous pourrez demander à tout le monde, n’importe lequel de mes parents, ma gouvernante, je n’ai jamais été quelqu’un de très conventionnelle, et j’aime à faire ce qui est bon. » Elle se leva avec détermination et tendit sa main vers le directeur. « En attendant que vous preniez la bonne décision, je vous prie de m’excuser, mais ma famille accueille ce soir de proches parents, je me dois de ne pas être en retard. » Elle voulait démontrer sa confiance en elle. Faisant un petit signe de la tête, elle fit le tour du fauteuil et sortit de la pièce. Marchant lentement, elle accéléra doucement sa cadence et quitta le ministère le plus vite possible. Lorsqu’elle put transplaner, elle rejoignit sa chambre et courut jusqu’aux toilettes. Une bile acide brûlait sa gorge. Elle resta assise à côté de la cuvette durant de longues heures, à ressasser ce qui s’était passé ces derniers mois, jusqu’au moment où un hibou vint s’écraser contre son carreau. Elle leva les yeux vers l’animal, mais ne bougea pas. Elle savait pertinemment ce que ce hibou signifiait : elle avait le poste … Cela la rendait encore plus malade, mais elle avait fait ce qu’il fallait ; pour assurer sa sécurité et celle de sa famille.

❝ Find a place inside where there's joy, and the joy will burn out the pain. ❞November 1st, 2001 & Ministry of Magic
Une boule de lumière apparut devant ses yeux. Elle avança la main vers l’onde et … « Anna ! Il faut que tu rentres ! Teresa, elle … Rentre ! » Elle avait reconnu la voix de son frère. Qu’était-il arrivé à Teresa ? Qu’avait-elle encore fait ? Elle était pourtant la petite fille parfaite, celle que tout le monde admirait, la préférée de la famille par sa bonne tenue et sa facilité à jouer son rôle de noble … S’apprêtant à transplaner pour rejoindre sa famille, une lettre se glissa dans l’entrebâillement de la porte et se déposa sur le bureau. Elle l’ouvrit avec appréhension. « Mademoiselle Grimaldi, vous êtes convoqué I-ME-DIATEMENT dans mon bureau ! Si vous ne vous présentez pas dans l’heure qui suit, vous serez considérée comme traitre et serez poursuivie par les traqueurs. » Un frisson parcourut son corps. Serrant les poings, le visage grave, elle envoya rapidement à patronus à son frère et quitta son bureau au pas de courses.
Deux portes plus loin, elle frappa et n’attendit pas de réponse pour entrer. « Mademoiselle Grimaldi … » Elle referma la porte et se tint debout, à côté, les bras croisés sur la poitrine. « Vous vouliez me voir ? » L’homme lui fit signe de prendre place mais elle refusa poliment. « Je préfère rester debout pour entendre ce que vous avez à me dire. » Son employeur esquissa un sourire. « Peut-être pour pouvoir fuir à la seconde où je vous aurai annoncé ce qu’il vous attend ? » Elle hocha la tête avec incompréhension. « Je ne vois pas ce que vous voulez dire ! Tout ce que je sais c’est qu’il est arrivé quelque chose à ma sœur, Teresa … Expliquez-moi ! » Il avait ce sourire moqueur collé aux lèvres. « Vous voulez dire que vous ignoriez totalement qu’elle faisait partie des insurgés ? » Anna fut foudroyée par la nouvelle. S’appuyant à la commode, elle regretta de ne pas s’être assise. Elle avait tout fait pour protéger sa famille et pourtant … Pourquoi devaient-ils tous la décevoir ? Thomas, puis Teresa … Elle ne comprenait pas. « Que … Que lui est-il arrivé ? » Les mots du directeur refusèrent d’être compris par Anna, mais elle savait, elle savait que Teresa avait fait une bêtise elle aussi, elle savait qu’elle était morte. Mais elle ne devait pas se montrer faible, elle ne devait pas se montrer vulnérable. « Que me voulez-vous ? Je n’ai rien à voir avec ça, je peux vous le prouver ! Je ne savais pas ! » Elle vit le directeur faire signe à quelqu’un d’entrer. « Suivez cet homme, vous serez soumis à quelques tests de contrôle. Nous nous reverrons ensuite. »
Legilimencie, Veritaserum, persuasion et menaces, elle survit à tout. Assise dans le siège du bureau du directeur de département, elle se tenait bien droite, mais gardait quelques séquelles des souffrances qu’elle venait de subir. « Nous n’avons rien décelé d’anormal dans vos tests. Cependant, au vu des antécédents de votre famille, nous procéderons plus régulièrement à des tests de contrôle sur vous. La génétique est quelque chose que l’on ne maîtrise pas ! » Il avait dit cela sur un ton narquois et Anna sentit ses entrailles se retourner. Personne ne lui facilitait la vie dans cette famille. « Je comprends. Cela étant dit, tout cela m’a fait réfléchir … Mon mari, ma sœur. L’un autant que l’autre ont fait partie des insurgés. Je pense que je pourrais vous être utile sur ce plan là … Si vous voyez ce que je veux dire. » Elle parlait d’infiltration. Elle aurait plus de facilité que d’autres à s’intégrer dans un groupe d’insurgés avec ce qui était arrivé à Thomas et Teresa, elle savait qu’elle pourrait jouer cette carte pour retrouver un peu l’estime que lui portait son employeur. « Je veux me racheter pour ce qu’elle a fait. Vous prouvez que je ne suis pas comme eux. » L’homme parut réfléchir. Au bout de quelques minutes, il acquiesça. « Nous discuterons de cela demain, il semblerait que votre famille vous cherche. » Il lui fit un signe de la main pour qu’elle quitte la pièce, elle le fixa quelques instants, se leva et partit.
Le lendemain, elle avait scellé un pacte avec le diable et son frère avait quant-à-lui développé une profonde haine contre ceux qui avaient tué leur sœur. A cette époque-là, quelque chose se brisa entre Matteo et Anna, mais aucun des deux ne connaissait assez bien les intentions de l'autre pour comprendre qu'ils avaient tous les deux raison. Anna s'était lancée dans une quête acharnée de protection pour sa famille, tentant coûte que coûte de redorer l'image de sa famille. Matteo s’était quant-à-lui joint aux insurgés pour mener sa propre vendetta. Durant des mois entiers, elle avait joué un double jeu, donnant à Matteo des informations sur le ministère pour qu'il les transmette aux insurgés et récupérant des informations pour les répéter à son patron. Elle manipulait la vérité mieux que personne et s'arrangeait toujours pour que la protection de sa famille passe avant les intérêts de l'un ou l'autre des deux camps. Mais elle finit par s'enfermer dans un cercle vicieux qu'elle ne contrôlait plus et la culpabilité la rongea. Après une rencontre avec deux insurgés - Marie et June - elle comprit qu'elle avait fait une erreur. Ainsi, le jour où son patron disparut mystérieusement, étant les deux seuls à connaître le marché qu'elle avait passé avec lui, elle s'effaça au profit d'une toute nouvelle méthode de travail : la neutralité.

❝ Until the very end ❞August 2003 & Ministry of Magic
Être touchée par un sortilège issu de la magie noire au musée. Voir ses amis se faire tuer sous ses yeux. Se séparer de sa fille Chiara, envoyée aux Etats-Unis pour assurer sa sécurité. Se mettre en couple avec Simon. Se retrouver sous une surveillance accrue du gouvernement. Tomber enceinte de Simon. Voir Matteo partir et fuir pour rejoindre les insurgés. Apprendre que la responsable de la fuite de son frère est Eirene. Être interrogée encore et encore par le ministère pour la faire parler. Se retrouver au milieu de l’explosion de Ste Mangouste. Être gravement blessée et faire naître très prématurément sa fille. Devoir retourner au travail alors que rien ne va.
Croire qu’elle pourrait vivre une petite vie tranquille où ni l’un, ni l’autre des deux camps ne pourrait l’atteindre était une utopie. Les premières victimes des guerres étaient toujours les neutres, elle aurait dû le savoir … Assise devant son bureau, le front posé sur le tas de dossier que venait de lui donner sa secrétaire, elle n’était plus tout à fait elle-même. Ces derniers mois avaient été les pires de sa vie, les événements s’enchaînant les uns après les autres, les souffrances l’entraînant un peu plus vers le fond à chaque fois, son corps portait à présent les stigmates de tant de peines personnelles, tant de dommages collatéraux, tant de combats perdus … Elle fixait la photo des trois enfants qui riaient aux éclats dans un grand potager et se rappelait qu’après la mort de Teresa, elle s’était promis que plus rien ne pourrait arriver à sa famille. Elle avait espéré, elle avait cru. Mais quoi qu’elle fasse son destin avait été scellé et elle devait s’y plier. « Grimaldi, où en êtes-vous du rapport sur … » Ce n’était pas de son habitude de couper les gens, mais aujourd’hui, elle n’avait pas de temps à perdre. « Je travaille dessus. Je priorise. Mais vous l’aurez sur votre bureau avant la fin de la … » Elle regarda l’heure. « … nuit. » Elle n’ajouta rien et se replongea dans ces documents. Depuis quand n’avait-elle pas dormi ? Des jours et des jours sûrement. Le ministère mettait une telle pression sur elle qu’elle ne pouvait pas se permettre de les contrarier. Sa situation était tellement problématique ; une épée de Damoclès flottait toujours au-dessus de sa tête, elle le savait. Rabastan, responsable du département de justice magique, ne cessait de le lui rappeler en l’attaquant mentalement à chaque fois qu’elle croisait sa route. Elle était nettement et horriblement affaiblie. Un rien lui prenait la tête et elle se dopait avec un tas de médicaments pour réussir à tenir le coup. Une lettre atterrit soudainement sur son bureau. La manipulant avec précaution pour s’assurer qu’elle n’était pas piégée elle repéra le sceau de Ste Mangouste à l’arrière de la lettre. « Bonsoir madame, nous nous excusons de vous contacter aussi tard … » Elle retint sa respiration, et le monde s’arrêta subitement de tourner autour d’elle. Sa fille, allait-elle bien ? « … L’état de votre fille s’étant nettement amélioré, nous souhaitions vous informer que dès demain, elle sortira du service des bébé-chaudrons et serra transférée au service des naissances. Vous pourrez la voir sur les heures de visite ou en dehors, après avoir contacté le service concerné. Nous vous remercions de votre compréhension. Guérisseuse Perkins. » Cela voulait-il dire qu’elle pouvait officiellement se proclamer mère ? Jusqu’alors elle avait fui cette potentialité, de peur que sa fille ne décède subitement comme Andrea une dizaine d’année plus tôt. Mais ça y’est, il en était ainsi, elle pourrait enfin la porter dans ses bras, tenter de panser la plaie qui s’était ouverte lorsqu’elle avait dû se séparer de sa première fille. Elle soupira et sentit subitement des picotements dans sa nuque. Elle redressa la tête et vit passer non loin la silhouette de Lestrange. Etait-ce vraiment lui ou se faisait-elle des idées ? Elle devenait paranoïaque. Fixant durant plusieurs minutes le couloir, elle donna un petit coup de baguette vers la porte pour l’obliger à se refermer, mais tout ce qu’elle réussit à obtenir était un grincement sourd et un très léger mouvement. Sa magie n’en faisait qu’à sa tête depuis quelques temps. Dans un soupir, elle se frotta les yeux. Combien de temps arriverait-elle encore à tenir dans cet état ? Avait-elle dépassé le seuil de danger qu’elle s’était fixé ? Son avenir – son destin – n’était plus vraiment entre ses mains …