" A man without scars on his face never had to fight for something he believed in" "
Y’a des jours qui sont pour la Philosophie. Où t’as envie de te poser les bonnes questions. Et quoi de mieux que le plein air pour pouvoir tâcher d’y répondre.
- Si je fais tomber du savon sur le sol, c’est le sol ets propre ou le savon qui est sale ?
- De quelles couleurs sont les miroirs ?
- Quand on étrangle un shtroumpf, de quelle couleur devient-il ?
- Est-ce que manger une libellule, ça fait le même effet que manger une crevette grise ?
- Le dessin animé « Madagascar » était-il bien nécessaire ?
- L’être humain est-il vraiment fait pour vivre dans un monde où il est impossible d’aimer Witch Magazine en paix ?
- Imagine, un jour la petite sœur de Fleur là, elle l’appelle pour lui dire qu’elle n’aime que lui et qu’elle veut l’emmener vivre avec elle une vie d’aventures trépidantes en français dans le texte. Oui, il sait, c’est plus une constatatiiiioooooon qu’une questiiioooooon (fufufufu), mais il aimerait vraiment qu’on se penche un certain temps sur l’hypothèse. SUE JE DECONNE. Elle est trop petite Gaby :p.
Bref, y’a des jours à philosopher tranquille dans la forêt.
Il l’aurait fait sans souci d’ailleurs à la base. La journée était propice, le vent agréable, personne à tournicoter autour, Sue dormait dans la tente après une nuit agitée en cauchemars et lui il avait vérifier les pièges à lapin après avoir établi une longue conversation avec Harry. Ce dernier était en plein boom d’idées. C’était bon de voir que l’Elu reprenait du poil de la bête. Il lui avait dit de rester un peu avec Sue, le temps de voir ce qu’il en était et Ron aurait pu le prendre mal. On avait pas besoin de lui c’était ça ? Mais immanquablement, Ron percevait que son ami avait raison. C’était souvent le cas au demeurant mais même quand Harry avait tord, Ron l’écoutait souvent. Ce n’était pas une question d’autorité, le rouquin était trop agité de la cuillère pour ça et il avait passé ses années à enfreindre les lois (ça se voyait moins qu’en temps normal parce qu’il était le petit frère de Fred et Georges… forcément…). Non ce n’était pas une question d’autorité et encore moins de grade. Ron s’était taxé d’imbécillité puis de faiblesse. Et puis il avait fini par voir là-dedans quelque chose de très beau, une forme particulière de l’amitié. Il avait confiance, voilà tout. Il connaissait sufisamment Harry pour savoir que ce dernier envisageait ses solutions pour le bien-être d’eux trois en comptant Hermione, puis d’eux tous en comptant tout le monde.
Tout sorciers confondus.
Un bruit de branche.
Puis de respiration.
Ron fronça le nez en ralentissant ses pas et en sortant lentement sa baguette de la poche interieur de son pull élimé.
Check point.
Un grand gars aux allures gaillardes et au sourire télégraphié viking se tenait pas loin. Vif, l’autre l’avait de suite repéré aussi.
On pouvait plus se promener dans Daeva tranquille ! Il allait franchement falloir qu’il déguerpisse de cette forêt vite fait. Cela faisait plusieurs semaines qu’ils bougeaient un peu d’un point à un autre mais le tour d’horizon était le même. Il n’osait pas infliger à Sue des marches trop longues. Pas après ce qu’elle avait subit…
« Hey, pas de faux mouvements mon vieux. Je ne suis pas venu te voler ta nourriture ou ton arbre »
« Ben tu fais bien, je tiens aux deux… on devient sentimentale en forêt… » fit Ron, l’air un peu surpris. Le type avait un accent étrange bien que son anglais soit parfait.
« Tu peux baisser ta baguette ? Ça me rend un tantinet nerveux et je ne suis pas très marrant quand j’ai peur de crever. C’est con, je sais. »
« J’peux pas, je suis allergique au baissage de baguette. » Y’avait aussi la variante ‘je peux pas j’ai la main qui tombe sinon’ mais Ron avait dans l’idée que dans les deux cas l’autre n’allait pas gober. Il abaissa néanmoinsun chouilla -à peine- sa baguette en miroir du mouvement Félixien.
Et là, le drame. Le truc où t’as juste envie de créer une réponse automatique « Brb. Je vais voir ce que je peux faire. Cordialement. » et plus jamais entendre parler de la situation.
Il n’eut même pas besoin de se tourner pour savoir que Sue se tenait derrière lui pas loin. C’était inscrit en étoiles d’or dans le reflet du regard du danois.
Une fois qu’il en aurait fini avec ce type, il irait la tuer. Personnellement.
« Sérieux, je n’ai AUCUNE envie d’utiliser ma baguette tu sais ? Elle est un peu chiante dernièrement alors… »
Et pourquoi pas? Ron eut un ricanement fébrile en voyant la baguette tousser. Ça il connaissait bien. Il avait eu l’incroyable plaisir de se trainer une baguette à la con pendant toute sa seconde année. Complétement fêlé le Félix (allitération ftw!). Mais ça avait le mérite d’être libérateur et Ron était un garçon qui malheureusement aimait se battre à la loyale. Avec cette baguette, l'autre risquait de se suicider sans faire exprès.
Non pas de morts, on sait déjà plus où ranger les cadavres là -___-.
Il accusa le coup de Félix puis lança une flopée d’injures qui allait de ‘cousin de crapaud’ à ‘tête de Malfoy’ jusqu’à ‘j’engrosse ta sœur’, le tout en audiodestruction dolby surround.
Oui bon… il parle très mal Ron. Les trois quart du temps il se retient parce que sinon il se fait gronder par Granger (vous savez pas ce que c’est vous >< ).
« Ok ok, pas de question ! Alors si je ne peux pas poser de question… alors je dois absolument te dire que tu as des yeux magnifiques. Sérieux, avec tes cils roux et tout, c’est sexy. Bon, si j’étais toi, je ne dirais pas non à un bon rasage et à une coupe de cheveux maiiiiiiiis, sinon, ouais. T’es plutôt mignon, poil de carotte ! »
Ron ouvrit la bouche pour faire travailler sa mâchoire endolorie. Ok. Ce n’était pas à son honneur mais ça lui plaisait rudement. Qui que soit le gugusse. Il n’allait jamais l’avouer mais ça lui manquait le temps où à Poudlard il se jetait sur Draco, Vincent et/ou Crabbe dans les gradins pendant les matchs de quidditch. Draco à l’époque était plus petit mais sacrément rapide.
Ça faisait des souvenirs.
On va pas commencer à être nostalgique de la clique à Malfoy, please -___-.
« Hannnn » s’amusa à siffler Ron avant de lever son pied et de cordialement le foutre sur le bide du danois choupi. Une longue impulsion de la jambe qui propulsa le mangemort brutalement en arrière. , De quoi évacuer ce trop plein d’énergie pétri de violence par un grognement. Un truc qui venait des entrailles et qui suintait la témérité et qui fleurait bon le « tar’ta gueule dans un quart d’heure, ta femme elle saura plus qui tu es ».
Si Felix avait une femme. Ou deux. Ou plusieurs. Ou des gars. On était Team Dumbledore chez les Insurgés, On était pas très regardant sur la sexualité des pancakes.
« Je te renvois le compliment. Si tu veux je t’arrange le portrait puis après je t’invite à diner. Y’aura soupe aux orteils de mangem… »
Mazette! L’autre avait filé derrière un arbre. « Hey on joue pas à cache-cache bordel! »
Paye ton babybel à la place de la joue maintenant… ça allait être raccord avec ses cheveux. D’un pas alerte, Ron rangea sa baguette et se précipita vers le danois pour le prendre au revers de son haut.
Trop trop doux!!!
« C’est du cachemire? » Ah ouais… on avait pas la même vie. Pffff. Ron fut tenté de ne pas abimer la chose. Réflexe de pauvre. Du coup, caressant le pull, Ron se contenta d’un coup de tête.
Nan mais vous vous rendez pas compte… du cachemire quoi…
We need a living passion To believe in Burning hearts and a brand new feeling Action! If we're gonna make it like a true survivor
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A vrai dire, un coup de tête ce n’était pas franchement l’idée du siècle. La douleur aiguë vrilla ses tempes et Ron grimaça derechef en reculant un peu.
« Merci bien. C’est criminel d’abîmer des vêtements comme ça quand même… »
« Ben je t’en prie. Ca me ferait mal au cul de voir un pull comme ça abîmé. Bon perso, je m’en fous un peu mais j’aime bien le côté doux. »
Non, Ron. Non. On se tape pas des discutions avec les mangemorts, on leur propose pas des petits déjeuners et on parle pas fashion comme si Cristina Cordula était en train de vous superviser (Clique là pour que tu te souviennes c’est la minute video ).
Félix, t’es blond, t’as les yeux bleus, on est dans la couleur mon chéri !
Coughcough.
On n’est pas dans les Gardiens de la Galaxie … et pourtant. Les deux garçons avaient tellement en commun que même la façon dont l’un se tenait la lèvre et l’autre le nez, il y avait de quoi rire. Les mangemorts… les vrais –pardon Felix- ceux d’ici quoi… ils étaient nettement moins bavards. Nettement moins enclin aussi à la jouer réglo. On était en guerre après tout. Sauf que de toute évidence, ce n’était pas la guerre du jeune homme devant lui.
Qu’est-ce qu’il foutait là en fait ?
Jouer réglo… ça c’était avant qu’on enfonce des doigts dans son pif. Mal de chien ! Un tonner de gros mots et Ron roula sur le côté en se tenant le nez et en donnant un énième coup de pied vers Felix comme s’il voulait l’éloigner.
« Ha ha ha, admire la tactique danoise ! J’appelle ça : tirer les vers du nez. HA HA HA HA ! »
Ron arqua un sourcil.
« Danemark ? Comme les vikings ? » Il avait eu le bon réflexe. Ça se trouve, ce n’était pas un mangemort en fait. Juste un gugusse complètement jeté du ciboulot. Certains allaient sur le viaduc pour prendre des drogues parfois. Les dealers de psychotropes étaient légions dans Daeva. Les rafleurs aussi. Fallait toujours faire gaffe. Si ce n’était Sue et le reste des insurgés qui reconstruisait le QG lentement –surtout le temps de retrouver les membres, ceux qui avaient survécus en tout cas- Ron aurait déjà bougé.
Le rouquin glissa un regard amusé vers le pull et acquiesça. Il trouvait ce genre de bagarres saines. Il n’y avait pas de morts, pas de haine particulière. Les gens pouvaient dire ce qu’il voulait mais haïr c’était aussi fatiguant même si ça permettait de tenir debout. Ron était par essence intense. Il avait des pulsions incontrôlables, un caractère de cochon et des sourires plein d’envie mais sa première capacité était d’aller vers autrui. Il avait des amis facilement, riait avec ardeur, aimait avec facilité même si lui n’était pas vraiment facile.
Il y avait un certain charme à la violence, un parfum de soufre qui soufflait en souterrain seulement sur Ron. La plupart le percevait comme un gosse grandit trop vite et c’était le cas. Mais Ron était capable de changer de registre avec une rapidité confondante. Devant un adversaire, il révélait une force presque animale. Ses traits, mâchoires serrées, prenaient un aspect sibérien. L’antipathie ne lui était pas inconnu mais il réservait pour les Lestrange, es Blacks, les Avery… les Carrow… aussi perturbant que cela soi.
Mais les danois ?
« Danemark ? qu’est-ce que tu fous là ? » La question était réelle, innocente presque. Voldemort avait des diplomates dans certains pays. La Russie par exemple, Drumstang…
Oh.
Drumstang était caché en Scandinavie… Ron se souvenait d’avoir entendu des élèves parler de fjords et de ciel aux couleurs changeantes. Dean avait dit à Seamus qu’il s’agissait probablement d’aurores boréales. Norvège, Suède, Islande…
Ron releva ses manches et se jeta sur le jeune homme. Les deux hommes se retrouvèrent allongés l’un sur l’autre dans la boue. Les coups pleuvaient maintenant de part et d’autre. Félix se battait avec un enthousiasme quasi indécent et Ron avait toujours eu le gout du corps-à-corps. Recevant plusieurs coups au visage, Ron se mit à saigner du nez et des lèvres et fit en sorte de couper le souffle de Félix en lui assénant une volée de coups dans l’abdomen.
Les bruits étouffés et les douleurs qui boostaient l’adrénaline furent tout ce que Ron percevait dorénavant. L’un et l’autre reprirent leurs souffles en même temps, accrochés du bout des poings.
Ron avait un œil fermé par une ecchymose et se tenait le bras droit en grimaçant.
Des marques bleues sur son cou montrait que Félix avait manqué de peu de se faire étrangler.
Ron se mit à genoux, sonné, les vêtements collés de terre et de feuilles puis finit par s’allonger au sol, le torse se creusant dans une respiration saccadée.
Un sourire se dessina sur ses lèvres. Il était HS, le corps douloureux et l’esprit vide grâce à cette bagarre.
« .. ma… mange.. mangemort ? »
Ben ouais. Après une grosse marave, c’est bien de demander maintenant.
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L’horreur. La véritable horreur. Celle de se rendre compte qu’en temps normal, dans un monde harmonieux et cuicui les petits oiseaux ? Il aurait réellement sympathisé à fond avec ce type. C’était presque crétin que tout soit gâché par un tatouage de type malabar sur l’avant-bras. A tous les coups, Felix n’était même pas très féru des connotations discriminatoires que son job lui imposait. Il avait surement ingurgité les théories fumeuses de sang-pur et impur en même temps que les contes sur les vikings et les histoires d’Odin.
L’horreur c’était de se dire que ça aurait bien pu être lui si on lui avait donné une autre éducation ou pour peu que les parents n'aient pas eu envie de mettre les enfants en danger quitte à vendre ses convictions pour ça.
Les allégeances tenaient à peu de choses. Il suffisait de voir les rangs des insurgés puis ceux des mangemorts. Certains semblaient s’être perdus. Trop d’histoires personnelles, de vengeance inadéquate, d’hasard opportun. Hermione et lui s’étaient glissé derrière Harry par conviction, parce que ça dépassait leur meilleur ami tout simplement. C’était plus grand et de toute façon il était hors de question de se laisser diriger par un type comme Voldemort qui, selon Harry et ses voyages dans la pensine de Dumbledore, n’était même pas de sang pur, LUI.
L’ironie.
« Ça va, un serpent et un crâne, c’est un peu déprimant, un peu période noir adolescent, mais je n’ai pas eu le choix du modèle. »
Ron ne put s’empêcher de pouffer de rire avant de jeter un coup d’œil vers le danois. Normalement… normalement il devrait lever sa baguette et le zigouiller. Au moins le prendre en otage. On était en guerre bordel ! Et lui, lui il se la jouait médiateur, je me fais des petits fights clubs avec un mangemort tranquille. Sans pression. Ben tiens…
Il ferma les yeux à son tour, les côtes douloureuses et la lèvre perclus d’un hématome conséquent. Sue allait lui arranger ça. Il eut une moue en pensant à elle. C’était devenu presque naturel de la savoir là. Un peu trop. Cela l’effrayait sans qu’il ne puisse en parler à qui que ce soit. Ses frères se moqueraient, Harry le jugerait, Hermione… il valait mieux ne pas penser à Hermione.
« Et là, j’ai faim…. Enfin, du coup, on fait quoi. »
Il n’aurait pas été contre un énorme steak juteux et des pommes de terre grenailles et cette salade d’épinards que sa mère faisait quand Le Terrier existait encore. La salive afflua dans sa bouche et son ventre se creusa avant qu’il ne demande un « Pour quoi ? » qui trouva rapidement sa réponse, Felix expliquant de suite ce qu’il en était.
« Pour le pull. On a fini ? Ou on fait une pause là ? Enfin, si on reprend, faudrait viser autre chose que mon ventre, le prochain coup, je crois que je vomis. »
Ewww.
Ron se mit à rire douloureusement. L’inaction avait refroidit ses muscles qui criaient maintenant leurs désaccords quand à cette petite marave. « Toi je sais pas mais moi je rentre. » Avec rapidité Ron se releva –non sans par contre une flopée d’injures et des gémissements en pagaille- et chopa le pull en cachemire puis vérifia en quelques micro-secondes que son sac et sa baguette étaient au rendez-vous. « Je garde ça en souvenir le danois! Puis qui sait t'attraperas peut-être une pneumonie d'ici là et j'aurais fait quand même mon job. Ça a été… »
Ron froussa ses lèvres en une moue incrédule. « Ben mon cochon… ça a été un plaisir. » Ron décocha un sourire et reprenant son sac, disparut sans sommation.
Non pas qu’il ne serait pas resté plus longtemps mais il ne savait pas ce que Félix pouvait faire ensuite. Les mangemorts pouvaient être retors de nature et qu’il le veuille ou pas, Ron était un des indésirable les plus recherchés. C’était mettre des gens en danger pour rien que de continuer dans cette conversation.
Pourtant, Ron se surprit à souhaiter rapidement la fin de la guerre. Il avait toujours voulu visiter Copenhague et autant avoir un ‘pote’ pour ça.
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