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sujet; (OCTAVE) le chant des ombres. |
| octave armand lenoir feat ewan mcgregor • crédit pathos | insurgent • scénario
• nom complet ; OCTAVE. Le prénom roule, s'écoule. Simple, évident, il y a là l'amour de l'Antiquité de la part de ta mère. Historienne moldu sans grande envergure, ni prestige, elle n'a jamais décollé, ni brillé. Elle s'est toujours contentée de peu, tellement peu. Le bonheur était tranquille, facile. Du latin, Octavus, ou le huitième, tu portes le véritable prénom d'un de ses empereurs romains adulés, respectés, aimés. De cet empereur, tu connais déjà l'histoire. Fils adoptif posthume de Jules César, il a bravé les assassins de son oncle avec Marc Antoine. Tiré de rien, il a gravi marches après marches pour devenir le seul maître de son empire. Tu trouves un peu de tristesse dans ce prénom. Seul au sommet de son pouvoir, Auguste a gagné la paix au sein de ses terres, au fil des annexions & des réformes. Le prix fut lourd. Et tu n'oublies jamais vraiment les murmures qui racontent qu'il fut empoisonné par son épouse. Tu trouves, sans doute, dans ce prénom la puissance des tes convictions, de tes adorations. D'une République à la merci de tous, Rome a connu un empire stable, véritable grâce à Octave ou Auguste . Tu sais fort bien que les chefs élus par un peuple n'est qu'une aberration, un manque de raison, bercé par des passions incendiaires. Sous les courbes de ton prénom, tu te le prouves. ARMAND. Ce n'est qu'un dérivé, emprunté au prénom germanique Hardman. Armand court comme une maladie d'amour alors qu'il ne signifie que l'homme dur. D'un père cracmol, tu as le souvenir d'un calme serein, souverain. Il n'en a jamais voulu à sa nature. Il n'a jamais souffert des blessures de ne pas être de ses êtres de magie. Il t'a appris la dureté dans tes allégeances, une sourde obéissance. La France sorcière l'a toujours aimée, protégée. Tu sais qu'il aurait voulu rendre rien qu'un peu de cet amour. Tu sais que tu cours en fierté, en fidélité sous sa peau. LENOIR. Patronyme sans saveur, ni odeur, tu ne viens pas de cette noblesse à fleur de peau, à fleur d'idéaux. Né sans histoire, sans mémoire à glorifier, tu as hérité d'une banalité ennuyeuse, un peu fumeuse. Tu es né dans la poussière, et les déserts parisiens. Tu es né prince des riens. Au final, tu aimes les mystères qui t’enchaînent, te déchaînent. Tu aimes n'avoir aucun nom à porter, à aimer. Tu te tailles ta propre histoire du bout de tes entailles, de tes propres batailles. Et puis, dans les énigmes, dans les dénis, on susurre que Lenoir ne prend pas grand chose au sérieux. De tes sourires, on ne devine pas la dague prête à trahir pour un mot du roi. Tu plies sous les lois de la Couronne. Peu le devine. Peu s’envenime pour un homme si charmant, si intelligent, doucement associé au de Lancastre. Ta famille n'est pas celle d'un nom, du sang, mais du cœur. • surnom(s) ; FENRIS. Le pseudonyme glisse, s'immisce. Loup enchaîné, prisonnier des dieux par la ruse. Il est le destructeur de monde, le son de la fin d'une époque. Utilisé du bout des lèvres par les insurgés, ils te désignent ainsi pour le meilleur & le pire. Ramené dans les bagages du Limier, tu sembles avoir les yeux perçants de ce dévoreur de monde, prêt à la liberté, prêt à surveiller. Derrière tes airs sympathiques, tes mots pour rire, sourire, ils ne devinent pas que tu souffles danger. Ils ne savent pas vraiment que tu es loup puissant, menaçant. • naissance ; 2 FEVRIER 1948, PARIS, FRANCE. Paris. Paris. Paris. La ville des amoureux, des curieux qui s'égare dans tant d'histoire, dans trop d'histoires. Ton enfance est jalonné des pavés parisiens, des rires d'enfant. Bébé aimé & chéri, tu es né par un froid calme, quittant en douceur, en lenteur l'hiver. C'était presque un conte un peu banal, pas vraiment infernal. On pourrait dresser là le portrait du bonheur même. • ascendance ; NE-MOLDU. Il est curieux de voir que tu n'as pas une goutte de sang noble. Les apparences sont souvent trompeuses, flatteuses. On te donnerait un titre, des terres, une fortune. Il n'en est rien. Ton sang est un mélange entre une moldue & un cracmol. Tu es né sans la magie, sans que ce soit le drame de ta vie. Tu as appris au fil du temps, de ta patience, les subtilités des politesses, des caresses plaisantes, tremblantes sur les cœurs, les frayeurs. On te prend pour ce que tu n'es pas, ne seras jamais. Et peut-être, qu'au fond, ça t'amuse un peu. • camp ; INSURGE. Il n'y a pas vraiment d'attentions, de raison dans ce camps. Tu ne penses pas leurs idées, ni à eux. Tu épouses la cause de la France sorcière, de la Couronne. Ta fidélité va là où se trouve celle du roi. Tu ne cherches pas de passions dans cette cause. Tu n'es qu'un pion à disposition de Sa Majesté. • métier ; OMBRE DU ROI, BOUCHE-COUSUE. Le serment glisse sur le fond de ta langue. Tu es un agent de Sa Majesté. Tu plies sous le poids des secrets, des intérêts. Ton nom est gardé scellé. Personne ne sait. Personne ne saura jamais. On te décrit comme un des meilleurs agents de ton Roi. On te décrit comme un élément excellent, intéressant. Spécialiste des enquêtes, des analyses de données, tu n'as pas grand chose d'un agent de terrain. Même si tu es celui qui traque les agents renégats de la France. Stratégique, tacticien, tu es du même acabit que Leopold de Lancastre. Tu es de ses chefs intelligents, charmants, prenants, épousant les engagements sans manière, sans guerre intestines. Fidèle, on ne devine pas la puissance, la confiance qui s'endort entre tes lèvres. • réputation ;PARFAITEMENT INCONNU. Jusqu'ici le Royaume-Uni ne connaissait pas ton existence. Tu ne souffres donc d'aucune réputation. Tu n'es ni fiché, ni calculé par le gouvernement. C'est mieux, beaucoup mieux. En souplesse, en finesse, tu frôles la discrétion abusant de ton statut d'inconnu pour trouver les meilleurs intérêts, les meilleurs pièges & les meilleurs raisons. Tu observes, tu apprends. Tu calcules. Ombre lente, sensuel, ils t'ignorent, ils ne savent pas. Et la bête dans ton ventre ronronne. Tu vas tous les berner du bout d'un mot doux, d'un mot fou. Tu n'es que sourire, plaisir, désir. Un soupire te frôle, tu deviens le prince des manipulations. Tu maîtrises ton jeu, tes vœux. En politesses, en caresses, qui peut se méfier, te redouter ? Personne. Et c'est bien là, la plus cruelle des erreurs. • état civil ; CELIBATAIRE ENDURCI. Les conquêtes sont nombreuses, peu frileuses. Tu as tes heures de gloire, tes chemins dans les mémoires. Les femmes t'ont toujours frôlés, affamés mais jamais aucune n'a su te traîner jusqu'à l'autel. Et la promesse est là au creux de ta tendresse, de tes caresses, tu ne veux ni d'enfants, ni d'épouse. Tu accuses d'un regard la folie de ceux qui ne tremblent pas pour donner leur condition. Tu ne veux pas encombrer un enfant du poids d'un animal, d'une cage infernale. Tu sais le monstre qui dort en toi. Tu sais la ruine qui se profile à chaque pleine lune. • rang social ; SANS NOM. SANS VISAGE. Il n'est pas question de statuts lorsqu'on n'existe pas aux yeux d'une nation. Tu te plies dans les ombres, dans les parts de tes secrets, sans aucun regret. Sans visage, sans nuages, ni naufrages, tu n'es ni orage, ni oiseau de parage. Un sourire s'égare. Tu es libre d'être tout & n'importe qui. • particularité(s) ; LOUP-GAROU. La bête te grignote, gigote. Elle te dévore. Morceaux après morceaux, elle s'agite, plantant ses griffes, tournant en cage, t'arrachant au calme. Elle est rage. Elle est orage. Elle est ravage. Elle réclame toutes les libertés. Bête humaine, elle ne supporte plus les ombres, tirant sur les liens, tirant sur les raisons, les déraisons. Elle veut tout & tu serres la bride plus fort. Tu ne tomberas pas du claquement de crocs. • patronus ; UN BORDER COLLIE. Un chien ? Un sourire se reflète. L'animal est fidèle, l'animal est un gardien. Il te correspond. Il galope, translucide, lucide autour de toi. Le souvenir qui le tient, le retient, n'est autre que la première fois où tu as tenu Vincianne dans tes bras. Petit bébé, elle baillait à peine, les yeux clos, encore endormie. Le bonheur t'a inondé, t'a ravagé. Il ne cesse de te ravager. • épouvantard ; TOI-MÊME, IRRESPONSABLE, DÉRAISONNABLE, CHIEN DANGEREUX. L'image est claire, nette. Tu te vois, monstrueux. Tu as capitulé, tu as renoncé. Mi-homme, Mi-bête, tu deviens un danger. Tu ravages, tu tues. Tu te noies dans le chaos, dans le manque de mots. Tu aimes, tu adores, tu adules le désordre. Un frisson de dégoût t'enlace. La bête a pris le dessus. Le contrôle t'a échappé, éclipsé. Tu refuses. Tu réfutes ; Ça n'arrivera pas. Ça n'arrivera jamais. Plutôt te tuer. Plutôt crever. • risèd ; DANS L'OMBRE DE TON ROI, COURONNÉ DE GLOIRE. Le Roi Sorcier resplendit, scintille. Ta famille est heureuse. Tu restes dans l'ombre du trône, une dague à la main. • animaux ; AUCUN. Tu en as déjà un en toi. C'est suffisant. • baguette ; D'UNE LONGUEUR DE TRENTE-QUATRE VIRGULE SEPT CENTIMÈTRE, FAITE DANS DU NOYER NOIR, CONTENANT UN VENTRICULE DE DRAGON. Elle est l'actuelle, la dernière en date. Il est bien connu en France que tu manges tes baguettes. Celle-ci est faite pour accuser toute ta puissance, pour ne pas détruire le cœur d'un sort sec & brutal. Le noyer noir a pour réputation de chercher les sorciers profondément perspicace & ayant un instinct sûr. Cependant elle devient incapable de fonctionner si son propriétaire perd son instinct & sa sincérité de soi. Le ventricule de dragon donne toute sa puissance à ta baguette mais aussi génère parfois de drôles d'incidents. • miroir à double sens; AUCUN POUR LE MOMENT Tu viens d'arriver & c'est comme les antibiotiques les miroirs, c'est pas automatique. . | The stars have faded away ► Avis sur la situation actuelle : Tu leurs réponds que Ses désirs sont des ordres. Le Roi n'aime pas la situation, il n'aime pas ses complications. Le régime est bancale, en Angleterre. Il l'a toujours été un peu. ( La démocratie ? Quelle idée?) Au fond, tu n'es pas contre un meneur d'homme, un meneur d'idée, une tête pensante. Tu sais qu'elle est nécessaire. Les débordements sont trop nombreux dans une démocratie qu'elle soit moldue ou sorcière. Tu grimaces en voyant à quoi ressemble la France moldue. Ce n'est qu'un nid d'irresponsabilité & d'insécurité. Mais, la situation en Angleterre est dangereuse. La France est mise en danger. Il n'y a que la Manche entre les deux nations. Et un mégalo du genre du Sans-Nez, ça aime pas tellement les frontières. Il va polluer ta France adorée de ses idées à la con de pureté, de rebuts. L'esclavage des nés-moldus ou de ceux qui gênent te fait doucement rouler des yeux. Ce n'est pas comme ça qu'on dirige un pays, ce n'est pas comme ça qu'on dirige une nation. Les insurgés? Ils sont un cataclysme désordonné, sans tête pensante, ils ont besoin de cadres nets & efficaces, de dirigeants qui ne sont pas des enfants. Ils ont besoin d'un sacré coup de pied dans la fourmilière. De règles strictes, d'un fonctionnement militaires, bien rodés & d'une autorité claire & nette, c'est ça dont ils ont besoins. Et il est possible que tu y mettes ton grain de sel. ► Infos en vrac : Galanterie & élégance dansent & s'emballent dans ses pupilles clairs. Il fait parti de ces hommes charmants, intelligents, sympathiques au première allure. On lui donne le bon Merlin sans confessions, sans détours, sans retours. On le pense innocemment inoffensif, tendrement passif dans ses grands yeux, tout juste bon à embrasser des mains & à conter fleurette aux dames de ce monde. Ah les apparences, de la poudre aux yeux. • L'art & la manière de manipuler, torturer ou tuer n'a absolument aucun secrets pour lui. Il est après tout la meilleure Ombre de sa Majesté. Un corps à faire disparaitre? Une âme à faire tomber sous son charme? Appeler Octave. • Sympathique, un peu superficiel, il a des airs de se foutre de tout & de tout le monde. Toujours là pour rire, ses plaisanteries sont nombreuses, pas toujours drôles. Il est cependant cruel de ne penser qu'il se limite à ça. • Un tatouage caresse sa peau. Il est magique, ne cessant de se mouvoir sur son corps. Il n'a pas été posé à des fins esthétiques mais purement pratiques afin de lui permettre de garder le contrôle sur l'animal qui dort en lui. Une émotion extrême? Et la brulure est terrible. • Il a sur le fond de la langue la marque des Bouches-Cousues. Son allégeance est ainsi claire & nette ; Vivre pour la France ou Mourir pour la France. • On raconte que ses conquêtes sont nombreuses, que les doigts filent sur les peaux féminines. Il compterait des reines, des princesses, des duchesses, des comédiennes, des duellistes de renom sur son tableau de chasse. L'âge lui a appris à aimer les femmes, à les vénérer. L'âge lui a appris la séduction. Et quel meilleur moyen que d'entrer dans un lit pour obtenir des informations? Il a un vrai soucis de coucher utile & pas futile. Il y a aussi des murmures comme quoi Vince lui aurait volé quelques conquêtes. Ça l'amuse. • La culture & la politesse sont deux valeurs essentielles chez lui. Il ne tolère pas le manque de politesse comme le manque de délicatesse. Vous oubliez de lui dire bonjour? Pas sûre que vous en sortiez vivant ou du moins pas avec toutes vos dents. • Il se ballade avec une photo de Vince, petite, qui dépèce un animal lors de sa première chasse sorcière. • Il aime rappeler que c'est elle qui veut l'épouser depuis sa naissance. • Il a pour habitude de prendre une potion qui a pour objectif de garantir son infertilité. Il ne veut pas d'enfant. Son seul enfant c'est Vince. • Il est fidèle à la France & à son Roi. • Il a emporté une boite à cigare dans ses bagages. Soigneusement ouvragés & décorés, elle contiendrait trente cigares sorciers. Cette boite appartient à son père. Il la considère comme un de ses biens les plus précieux. • Il a horreur que les enfants montrent un manque de respect à leur parents. Il en a encore plus horreur quand les parents acceptent ça. Il n'a pas été élevé de cette manière & il le considère $ comme un manque flagrant de responsabilité. Il déteste l'irresponsabilité. • Il est loup-garou & l'animal a tendance à être soigneusement contrôlé, calculé. Même si il a de sacrés sautes d'humeur quand la pleine lune approche. De toutes manières, Vincianne a promis de l'abattre si il perd le contrôle. Il refuse d'être un danger pour la France. • Maitre des manipulations, Octave a un sens inné pour calculer, comprendre & prédire les réactions des gens qui l'entourent. Il les comprend parfaitement & mécaniquement. Il suffit de regarder les gestes, de voir les attitudes. C'est pour ça que, contrairement à sa filleule, il est spécialisé dans les enquêtes, l'analyse de données & la traques des agents renégats. • Il est très bon duelliste comme très bon menteur & tricheur. • Il ne prévient jamais quand il attaque. • Il adore la viande crue. • Il a pris beaucoup des avantages de la bête, acceptant la force, les sens décuplés & enfin les aptitudes physiques. Il y a pourtant parfois des ratés. Il arrive que la bête gratte un peu la surface. • Il aime lire. • Il adore la musique classique. • Il a un gout très prononcé pour les vins de qualités, toujours de qualités. Il sait en décoder les nuances, les fragments & les douceurs. Mais il n'en boit qu'un verre, sa condition l'y oblige. • Il considère qu'il a tué son seul & unique amour. • Il peut jouer tous les rôles. Du père compréhensif à l'assassin silencieux, il sait naturellement quels comportements adopter pour tirer le meilleur des autres. • Il n'est pas un loup alpha. Mais il a tendance à regarder d'un œil critique ses compères. Il a horreur de ceux qui tombent dans les vices de leur alter ego. • Tiré à quatre épingles en permanence, il a le soucis de l’élégance vestimentaire. Il est bien habillé puisque c'est vital pour lui. • Mentir sur son identité ne lui pose aucun soucis. Pour certains il serait Thomas Dupuis, pour d'autres Antoine Dumas. Il se cache toujours derrière des identités françaises, il a conscience d'un très léger accent français. Il parait que ça fait tout son charme. • Il a tendance à préférer le travail propre & efficace. Très peu de meurtres sanglants. • Énigmatique, il a tendance à garder énormément de choses pour lui. On le dit comme peu sérieux dans son travail, prenant tout à la légère. C'est faux, il est juste très doué. • Il a un amour véritable pour la chasse, les défis depuis sa morsure. • La morsure n'a laissé qu'une cicatrice argenté sur sa hanche. • Un bouffeur de baguettes? Clairement. Il en est déjà à sa cinquième. Le fabricant français s'amuse en disant qu'une par décennie c'est une norme pour Lenoir. • Tu te fournis ton Tue-Loup auprès du réseau des de Lancastre. Tu es un membre des leur, un membre de leur famille. Et tu leur rends bien. • Tu as toujours une dague planquée dans ta chaussure. Nothing compares to you • pseudo & âge ; lionheart & 20 ans. • comment as-tu trouvé le forum ? zahari & désiré. • ton avis, tes suggestions ; pourquoi changer une équipe qui gagne? • connexion ;très fréquente. • quelque chose à ajouter ? j'ai cédé à l'appel du dc & j'en suis heureuse
Dernière édition par Octave Lenoir le Lun 13 Juil 2015 - 22:16, édité 17 fois |
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| Here comes the hurricane tuer. mais garder la maitrise. “ Il vivait dans un nuage d’équations et de tabac. „ AVRIL 1953. APPARTEMENT DES LENOIR, PARIS, FRANCE. L'odeur s'accroche, ricoche, s'engouffrant, sans merci, dans tes poumons. Le tabac se mélange à l'odeur du thé à la menthe. Tu respires la douceur des odeurs de cuisines. Maman cuisine ses fameux sablés qui craque sous les dents, qui caressent avec délice, dans tous tes caprices, le goût de la pêche. Il y a là la douceur, la langueur des journées longues, flirtant avec les passions, la raison. Tu te noies dans ton enfance, grignotant ton innocence de tes petites dents. Tu es toujours un peu fasciné, un peu dérangé de ses instants simples, trop simples. La vie court & tu joues sans un bruit sur le tapis, tes cheveux blonds tombant dans tes yeux. La fumée s'élève pourtant, soufflée par ton père, avide de ses calculs trop compliqués, trop passionnés. Papa est de ses colosses un peu mystérieux, un peu ténébreux. Il roule de respect en sévérité. Et pourtant, tu ne cesses jamais de l'aimer, bercer par les odeurs de cigares froids. Il n'y a ni loi, ni droit dans ses éclairs d'amour. Tu n'oses pas vraiment le déranger, tu te contentes d'observer, de regarder. Il agite le stylo, il dévore les mots, écrasant tous les maux. Père est certain, serein. Il fait de la magie, il brave tous les interdits, guérit toutes les maladies. Il appelle sa magie, logique. Il dit que tout est mathématique. Tu agites les soldats de plomb sur le tapis du salon. Ils font la guerre. Certains mourront. D'autres vaincront. Le silence est de mise, il t'élève, il t'achève. Ni Papa, ni Maman n'hausse la voix. Il faut le laisser se concentrer. Un sourire & tu fais tomber le petit bonhomme de plomb. Il a été touché par un boulet de canon imaginaire, peu soucieux de tes enfers. « Octave, les yeux clairs interrogent, se redressent. Tu observes la figure de ton père. Il a délaissé les équations, ses vieilles passions. Viens ici. », la voix est lente, chaude, il tire en douceur dans les graves sur le fil de sa voix rocailleuse, paresseuse. Un atroce sentiment de sécurité t'avale, te désarme. Sans méfiance, il attire toute ta confiance. Tu te dresses, te redresses. Tu marches en lenteur, en douceur vers ce père aimé, adoré, admiré. Il s'enfonce dans le fauteuil douillet, t'attirant dans ses bras. Un sourire te dévore. Ces instants sont rares, un peu fuyards. « Tu es prêt pour la suite de l'histoire ? », il propose, impose & tu oses, hochant vigoureusement la tête. Il sourit. Tu n'as pas encore compris. « Et le mot magique pour entrer dans le monde merveilleux des sorciers, lequel est-ce ? », tu clignes des yeux, le cœur peu peureux. « P-ponsabilité. Responsabilité, mon fils.», ta voix est un murmure qui s'échappe, qui s'espace. Responsabilité de ses actes. Responsabilité de son rang. Tout n'est qu'une question de responsabilité. Responsabilité des uns envers les autres. Ta responsabilité. Le rire résonne. Il a dans sa voix grave, les montagnes, la foudre dans les campagnes. Il gagne, tu es sous le charme. « Il existe un autre monde, Octave. Un monde qui ne dépend ni de la logique, ni des mathématiques. », il sourit, sans doute un peu triste de ne pas résoudre ce monde d'une formule bien placée, bien agencée. Il confesse son incapacité, son manque de possibilité. « Là-bas, on appelle la magie pour un oui ou un non. Un tour de baguette & le café se verse dans la tasse. On appelle ces gens, des sorciers. », il plonge loin, loin dans ses mémoires, dans ses histoires. « Et tous les sor'iers sont égaux, 'Pa? », tu avales les mots, tu connais déjà le début, tu dévores la complexité d'une réalité qui te dépasse, t'embrasse. « Pas tout à fait, fils. Il existe dans cette société 27 grades. Tous ne sont pas égaux. Certains ne peuvent pas faire de magie ou sont encore trop petits. Ils sont du premier grade. » « Mais sont pas fassés d'être petits ? », un sourire, il comprend. « Non, mon cœur. Tu sais pourquoi ? », tu fais non de la tête, un peu surpris, un peu dépassé. « Ceux qui sont les plus élevés doivent guider & protéger les petits. Et les petits obéissent & soutiennent les grands. Tu comprends ? Oui ? Parfait. », il caresse ta tignasse emmêlée, savourant le contact de tes cheveux. « Tout le monde est responsable dans cette société. Tout le monde se doit de donner et parfois, si on le mérite, on monte d'un rang. Et puis il y a le Roi. » « C'est un sor'ier ? », lâches-tu, demandes-tu en toute innocence, sans grande méfiance. « Le premier d'entre eux. Il est grand, très grand. Mais ce monde aussi l'est. Il est beau, il protège les plus faibles, n'oubliant pas pour autant les forts. Il est l'équilibre, la raison, le respect. » « Un zour, ze le rencontrerai. », l'affirmation déboule, s'emballe, crevasse l'atmosphère. Tes yeux clairs s'embrassent. Le feu est brûlant, la détermination est cruelle, sensuelle. Un jour, tu rencontreras le Roi. C'est promis, juré, craché. ≈✧≈ OCTOBRE 1955. APPARTEMENT DES LENOIR, PARIS, FRANCE. « Octave ! Que t'est-il arrivé ? », le cri résonne dans l'appartement, l’œil au beurre noire s'étale, tuméfié, enflé. « Maman, tu me fais mal. », siffles-tu, tentant de tirer sur ton poignet prisonnier. Elle plante ses ongles dans ta peau, refuse de lâcher, de te laisser passer, oublier. La femme est grande, brune, elle s'étire dans les montagnes d'histoires, de mémoires qu'elle collectionne, abandonne, passionne. Elle a sur le bout de la langue le secret de ce monde & d'autres. « Maman ! », gémis-tu, tu tires, t'étires. « L-Laisse-moi. », tu couines, animal piégé, blessé. Ils t'ont tabassés, ils ont gagnés, n'est-ce pas suffisant ? Tu es à deux doigts de pleurer, de te noyer. « Non, Octave ! Tu me dis ce qu'il se passe. », elle susurre comme une étrange menace, solidifiant sa carapace. Elle est protectrice, trop protectrice. Elle t'adore, te décrivant dans tous ses drames, sur toutes ses larmes. « Maintenant. ». Papa a dit qu'elle tuerait pour toi. Et tu sais que tu ne peux lui résister. Que tu dois abandonner. Alors tu cesses de te débattre, de te battre. Elle gagne encore & encore. Elle est ta mère, l'unique reine de tes souvenirs, de ton cœur. Aucune femme ne la vaut. Aucune femme ne la chasse, la remplace. Elle règne en souveraine, en suzeraine. Elle est un peu de toi. Un peu de cet appartement qui sent la menthe & le tabac. Elle t'aime à en crever, à en rêver. Elle t'a tellement taillé, entaillé. « Ils ont dit que ça n'existait pas. ». Les sorciers, le roi, la magie, c'est du vent, c'est que pour les gosses, les enfants. Tu es qu'un enfant. Un foutu gamin sans lendemain. « Ils ont dit qu'il mentait. », ta voix flanche, dérange. Tu grimpes dans la colère, courtisant les premières émotions excessives, trop toxiques. Papa ne ment pas, bordel. Ils se sont moqués. Ils t'ont abandonnés dans tes regrets. Ils t'ont délaissés. Ils ont dit que tu ferais mieux de te réveiller. Toi, tu veux pas. Toi, t'y crois, encore. Jusqu'à la mort. Ils sont tous des menteurs, des voleurs de coeur. Ils le piétinent encore ce myocarde un peu fragile, un peu imbécile. Tu as bus des histoires d'enfant. Tu as avalé des montagnes de rage, d'orage. Tu as accepté d'être qu'un con entre leur lèvres. Tu as protesté, tu as gueulé. Tu t'es battu, tu t'es débattu. Et Maman, cette reine, elle souffle, elle s’essouffle, « Ce n'est pas parce que eux le croient qu'ils ont raisons. La majorité a souvent tord parce qu'elle a peur. ». Elle glisse ses doigts dans tes cheveux & tu sens les larmes s'échapper sur tes joues. Elles filent, défilent, s'oublient, s'anoblissent. Tu pleures parce qu'au fond, elle a toujours un peu raison, maman. « Elle a peur des différences comme des grands changements. », un sourire élargit sa bouche, trace la courbe de tes idées noires. Ils ont peur. Ils ont toujours peur. Alors ils préfèrent se mentir. « Et je croyais que les sorciers étaient notre petit secret, mon coeur. ». Elle balaye le chagrin, les mensonges. Et puis le silence se brise sous ta voix ; « Papa n'est pas un menteur, hein, maman? ». Tu sais son sourire sur le bout des doigts, le bout de tes lèvres. « Jamais, Octave. ». ≈✧≈ AOUT 1956. APPARTEMENT DES LENOIR, PARIS, FRANCE. « Comment on fait les bébés? », ta voix fuse en plein milieu du repas. Ton père s'étrangle dans son café, il ne s'y attendait pas. Il ne s'y attend jamais vraiment. Les questions fusent, vives, dévoilant un esprit puissant, intelligent, gourmand d'amusement. Tu provoques avec malice, sans caprices, donnant l'impression de déjà te foutre de tout. Un sourire élargit ton visage. Il hésite, rougissant, s'éteignant sous les questions, la raison. Dire la vérité ? Mentir ? Il ne ment pas. Il ne sait pas le faire. « Tu poses la question à cause du ventre de Maman ? », sa voix tremble un peu. Il gagne du temps. Ta lucidité est toxique, indélébile. Tu attrapes & rattrapes les gens. Tu aimes sentir les forces & les faiblesses, les inavouables tendresses. « Oui. », jeté au vent, dans une désinvolture qui menace l'imposture. Tu joues, tu testes les limites, te faisant roi des interdits. Il trace des cercles dans son café, cherchant une solution, une manière d'expliquer sans te choquer. L'innocence s'est tu, abattu dans un monde régit par les mécaniques de la logique, d'un calme olympien, serein. Tout s'explique, tout s'applique. Rien n'est impossible. Absolument rien. « C'est compliqué à t'expliquer. », lâche-t-il, dans une assurance douce. Sa voix se calme, se pose. Il tangue entre le mathématicien & le père, la froide intelligence & le besoin d’innocence. « Ta petite sœur a été créé parce que ta mère & moi, on a ... », il tique, vacille, choisit. « J'ai planté une graine dans le ventre de Maman, on appelle aussi ça spermatozoïde. Et donc le spermatozoïde rencontre l'ovule & ça fait une petite sœur. », il a la mâchoire qui se dévisse à chaque mots. Il a la brûlure au creux du cœur. Il se hait de te promettre toujours la vérité. Il se hait tellement. « Et si moi je veux pas de petite sœur ? », la moue se fait boudeuse, peureuse. « En plus, Maman est tout le temps fatiguée. », tu retombes dans l'enfance, tu cesses de jouer, tu trembles juste pour ta tranquillité. Enfant gâté. La colère vibre un peu, les yeux clairs dessinent, assassinent. Tu veux pas partager. Tu veux pas la protéger. Tu ne peux pas la protéger. Les protéger. « Mais c'est l'ordre naturel, Octave. », lâche-t-il avec une simplicité tendre, attendrissante. C'est normal de vouloir des enfants. « Un jour, toi aussi, tu voudras être père. ». Un jour, toi aussi, tu ne voudras plus être seul derrière tes yeux boudeurs, tes yeux plein d'horreurs. « On va l’appeler Julia. » et dieu, tu l'aimeras Julia. ≈✧≈ OCTOBRE 1956. MATERNITÉ DU VAL DE GRÂCE, PARIS, FRANCE. Julia ne pleure pas. Elle gazouille. Emmailloté dans un pyjama un peu trop grand pour elle, ses petits poings s'agitent dans tous les sens. Elle découvre le monde, ne cessant de vouloir t'attraper le nez. Tu la trouves laide. Son petit visage poupin est encore rouge, creusé de rides, fripé comme l'aspect d'une vielle pêche. La touffe noire de ses cheveux te fait douter du lien de parenté entre elle & toi. « Tu es moche. », les mots fusent, l'agressent, l’oppressent. Et elle n'en a rien à foutre. La vérité s'égare. La vérité s'espace, s'écrase. Tu plisses les yeux, la détaillent encore plus, en penchant le visage avant qu'elle te vole ton nez, te tirant fort dans un gazouillement ; « Aieuh ! ». Une moue boudeuse dévale tes traits, presse ton cœur. Elle est pas jolie. Ils l'ont p'têt ramasser dans une poubelle. Ça existe selon ton copain, Adrien. Les petites sœurs, c'est nulles. Ça va te prendre tes jouets, ton enfance, ta vie. Il n'y a aura de la place que pour elle. « Je te déteste. », lâches-tu, sèchement, salement, lâchement. Tu mens. Tu ne peux pas la détester. Tu ne peux pas la laisser s'envoler. Tu mens encore & encore. « C'est pas beau de mentir, fils. », il sourit un peu. Les cheveux blonds tombent avec élégance sur son front. Il porte depuis quelques semaines des lunettes, s'avançant nonchalamment vers le berceau. « Je la déteste. », siffles-tu, franc, tellement franc. Trop franc. Il soulève doucement le petit paquet gazouillant, s'agitant de tous les mouvements, ses mouvements. « Tu ne veux pas la tenir dans tes bras ? On ne dira rien à ta mère. », un sourire, il ignore les problèmes, balayant ta jalousie. Ça passera. Maman l'a interdit, elle dit que tu es trop petit. Elle a peur que tu la fasses tomber. Foutaises, elle est déjà la prunelle de tes yeux. Alors tu tends les bras, tu les tends fort. Ce n'est pas un effort dans tes yeux trop clairs, trop certains, trop serein. Et il cède. Elle est à toi, dans tes bras. Fragile, imbécile, elle se dandine, elle oscille. « Redresse la un peu. Ce sera mieux. », susurre-t-il, te guidant avec cette confiance, cette assurance paternelle, éternelle. « Mais elle est lourde ! En plus d'être moche. », arques-tu mi-boudeur, mi-frondeur. Tu l'aimes ta Julia. Tu ne le sais juste pas encore. Et tu ne fais pas vraiment attention. Tu ne regardes pas. Et elle s'échappe la petite fée avide d'aventure. Dans un cri, elle frôle la déconfiture. La peur t'agite, te guide. Bordel, tu as fait tomber ta petite sœur. Elle chute à en perdre allure, à en perdre la mesure. Elle menace de s'écraser, de se crevasser, stupide poupée. La crainte se fraye un passage. Tu ne raisonnes plus. Tu agis. Pourtant, elle rit, elle sourit, applaudit. Elle flotte dans les airs. « Octave ... » , commence-t-il. « J-J'ai pas fait exprès, Papa. Elle ira bien hein ? », l’inquiétude perce, transperce. Il l'attrape, la rattrape. Ton cœur tambourine, assassine. « Octave, elle va bien. Tout va bien. », il soupire, passant une main dans tes cheveux. Il n'y croyait pas vraiment. Il se disait que ça n'arriverait pas tellement, pas si vite. « Tu te souviens des sorciers ? », il la berce, il l’entraîne dans une voix douce. « Ces contes pour enfants ? », tes sourcils se froncent, la peur pulse encore, elle t'endort. Tu n'as pas vu, pas senti la magie. « Ce ne sont pas des contes. », le secret de sa vie s'égare sur le creux de sa langue. Il se confesse, se blesse. Tu es des leurs. ≈✧≈ SEPTEMBRE 1959.APPARTEMENT DES LENOIR, PARIS, FRANCE. Il a frappé trois coups un peu avant midi. L'accoutrement est normal, banal. Le seul signe distinctif est cette baguette claire, blanche. Il s'est un peu présenté, à demander à te parler. « Monsieur Lenoir, je suppose ? », tes yeux se relèvent, se redressent. Ton père fronce les sourcils, restant stoïque. La magie ne s'est plus jamais vraiment manifesté. Elle s'est effacée, effarouchée, sans doute un peu peureuse, boudeuse. « J'ai une lettre à vous donner en personne & quelques explications à vous fournier à vous & à votre famille. », il a la voix calme & élégante. Ses yeux chocolats fondent dans les tiens. Joyeux, ce mec est horriblement joyeux. « Mon père … Vous a déjà expliqué. Quel dommage, moi qui croyait vous apprendre une très grande nouvelle, monsieur. », mépris, un mépris se dessine. Il déteste ton père, le héros de ton univers. « Vous savez donc pour notre monde ? », il cligne des yeux, observant Julia qui t'observe tendrement. Elle a bien grandi, trop grandi. « Si vous entendez par savoir le Roi-Sorcier, les rangs & Beauxbatons ? Bien sure que je sais. », vif, trop vif, tu pulvérises l'innocence du début de ton adolescence, flirtant entre insolence & obéissance. Il est le seul à te maîtriser, à te canaliser. Une main te rappelle à l'ordre, colle ta langue à ton palais. Il a toujours eu cette étrange magie, cet étrange pouvoir. « En voilà un qui promet d'être intéressant. Il est vrai qu'avec un père cracmol, je n'ai plus rien à vous enseigner. ». Cracmol, tu détestes ce mot. Tu le sens se tendre, tu sens les regrets, les détresses, les liens noués de stresse. Tu fulmines, t'esquisses dans cet animal qui déjà te domine, sans être là. « Mon père est cracmol. Pas stupide, monsieur. ». Logique & mathématique s'approchent, s'apprivoisent, agressant ta magie. Tu restes son fils, son enfant. Les mots se crachent, s'attachent. On ne touche pas impunément à ta famille, tes amis. Les ongles te griffent, t'anoblissent. « Octave. », la lueur est joueuse, allumeuse. « Je suppose. Que je ne suis pas le seul adolescent à l'ascendance moldue que vous souhaitez guider? Je ne veux pas vous faire perdre votre très précieux temps.», un sourire te dévale. Qu'il s'en aille. Tu n'as pas besoin d'un sorcier certain, serein de ses privilèges. Tu n'as pas besoin qu'il te prenne de haut. Le cri de ta naissance valait le sien. Tu n'as rien volé, gagné. Tu as tout à prouver, te rappellera-t-il dans une raclée. Tu as désobéi. Tu as été déraisonnable, incontrôlable. Il ne supporte pas l'irresponsabilité. Il ne t'a pas élevé ainsi. Ne le déçois plus jamais. Jamais. “ Il s'acharne, et jamais ne s'affale sur une réussite. „ SEPTEMBRE 1959. LE DÉPART EN CALÈCHE, FRANCE. Papa et maman ne peuvent pas t'accompagner. Ils n'ont pas le droit. Mamie t'observe pourtant de ses grands yeux clairs, un peu heureuse, très courageuse. « Tu n'oublies surtout pas de te brosser les dents. Ne me regarde pas comme ça, Octave, c'est ta mère qui m'a conseillé de te le rappeler. » « Virginia, aurais-tu l'obligeance de foutre la paix à cet enfant? » « Mais Hugo, ça fait tellement longtemps ! » « Blabla, l'écoute pas, petit. Mamie Virgie débloque un peu. » « Et Papi Huguie devient de plus en plus grincheux et très gâteux. » « Harpie ! » « Scroutt à pétard ! » « Epouvantard ! » « Papi, Mamie, vous voulez un cookie? » Les joutes verbales étaient habituelles, quotidiennes, presque éternelles. Mamie aimait taquiner Papi. Papi aussi. Ils s'aimaient comme ça. A leur manière. Toujours à leur manière. Ils t'ont appris le calme. Ils t'ont appris à jouer entre les deux mondes. Bien plus que Papa. Leur maison est l’œuvre d'une folie remplie de magie. Papa y a grandi. Il est un peu triste quand il revient sur les lieux du crime. Il n'a jamais été des leurs. Il s'est habitué, a raisonné. La France l'a quand même aimé. Et lui aussi, il l'aime. Désespérément. Follement. Douloureusement. Ils te fixent. Tu as déjà tant grandi. « Bien sûre, mon chéri. », le calme revient, dévastant la tempête, assassinant les risques. « Nous te laissons là, mais n'oublie pas. Mes dents, je sais. », un rire doux caresse tes lèvres. Tu te rends plus sympathique, plus logique. Ils te sourient, un peu gauche, un peu tremblant, agonisant. La calèche tremble un peu sous le poids & tu te retrouves bientôt en face d'un adolescent, les cheveux noirs s’éparpillent en bataille, en pagaille. Il a ce sourire certain, serein. Plus grand que toi, tu souris un peu timide. Il ne te veut aucun mal. Tu le sens. Tu le sais. En douceur, tes doigts se tendent. Une simple poignée de mains. « Octave Lenoir. », le prénom résonne, tu es un inconnu. Premier Lenoir qui accède à la magie, tu n'as ni lignée, ni noblesse. Tout est nouveau, trop beau. Ta main est saisie, énergique. « Leopold de Lancastre. », un sourire franc, à couper les désespoirs au couteau, à arracher bien des idéaux. Il a la poigne militaire, un peu sévère, tellement guerrière. Il est de ses meneurs d'hommes. Il est déjà un peu ton ami, ton frère. Ton calme enfonce une lame alors que tu t'enfouis contre la banquette de la calèche. « Vous ne me connaissez pas? », il souffle, comme si c'était une de ses fois où il s'étonne, où il détonne. « Pas le moins du monde, Leopold de Lancastre. », le nom roule précieux, plein d'humour et de velours sous ta langue. Il a quelque chose de noble. Il a quelque chose qui t'attire. « Vous n'êtes pas de notre monde ? », un sourire. Tu agrippes la sympathie, t'accroches à ce que tu inspires le mieux. Légèreté & calme, comme si rien ne t'importait. « Plus ou moins. », l'humour s'emporte, se déporte. « Vous pouvez toujours me chercher, monsieur. ». Tu n'as ni noblesse, ni caresses d'une famille connue, reconnue. Tu n'as qu'une imagination débordante, une foi, un culot. Tu oses, tu imposes. Il n'oubliera jamais. Vous n'oublierez jamais dans la chute de l'innocence, les délices de l'adolescence. Tant de coup montés, gagnés, échoués. Et un sourire. Le début. Mais jamais la fin. ≈✧≈ AVRIL 1963. PARIS SORCIER, FRANCE. Tu détestes, Leopold. C'est décidé. Oui, parfaitement. Parfaitement. Ce ne sera plus jamais ton meilleur ami. Tu le maudiras pour les cents années à venir. Et quand tu seras mort, tu reviendras le hanter. « Leo. », le murmure est sifflé entre tes dents. Tu es furieux, orageux, rouilleux. « On ne va pas aller là-bas. » « Bien sure que si, Octy. » « Non. » « Et pourquoi pas ? » « C'est de la folie. De la pure folie. ». Bordel de merde, il passe ses examens dans deux mois & tout ce qui l'intéresse, c'est fêter, son putain d'anniversaire avec un stupide duel. Il aurait pas pu se contenter du stylo que tu lui as offert ? Non. « La cours des miracles n'est pas faites pour nous. Tu le sais très bien. Trop bien. Ton père ... » « Blablabla. Arrête de chouiner c'est mon anniversaire & tu as dit tout ce que je veux, Octy. Tout. » « Je te déteste. », le mensonge coule de ta bouche, balayant tout sur ton passage. Tu ne pourras jamais le détester, même si l'envie t'en prenait. Même si les années vous étiolent, vous envolent. Tu t'accroches à lui alors qu'un monde vous dépasse, vous enlace. « Si on se fait choper, ce qui va sans doute arriver, je te casse la gueule. », derrière ta voix calme, froide, se cache l'écho d'une fureur, d'une peur. Tu ne supporterais plus de ne pas être un sorcier, de ne pas écraser ce monde de ta poigne. « En écrivant joyeux anniversaire sur ta belle gueule pour pas que Margot te reconnaisse. », l'humour vibre pourtant au bord de tes lèvres. Tu t'es tellement moqué de lui pour les baisers volés, échappés. « Ce serait un drame. », fait-il, faussement choqué. « C'est vrai que tu es d'une telle beauté, mon cher Leo. Ce serait con de te gacher avant le mariage. », tu éclipses les confessions, les contradictions d'un sourire. Margot & Leopold, ça crève les yeux, les cœurs. « Messsieurs, le mot de passse ? », siffle le serpent en fer forgé qui bloque la cours de toutes les incartades, de tous les fantasmes. Tu roules des yeux, repoussant ton ami. « Heureusement que moi, je réfléchis quand je te fais des cadeaux. », ta baguette se lève, accrochant le métal magique. « L'ouroboros se mord la queue. », le cliquetis s'agresse, oppresse. « Passsez une bonne ssoirée, messsieurs. », siffle le serpent, libérant son précieux trésor. La cours de miracle s'étale dévoilant ses mystères, lieu des paris & des interdits. Tu sais qu'entre les lignes, dans ce monde de couleurs & de frondeurs, se murent les plus sombres secrets de la France. On vous a appris à craindre, à respecter la Cours des Miracles. La populace en parle comme le lieu de tous les désirs, de tous les plaisirs. Non-lieu de droit, ici, seuls les paris, les gagnants sont rois. La magie pulse sous le talent d'une cracheuse de feu qui échauffe, réchauffe vos visages, vos mirages. Elle dévoile du balancement de ses hanches, créatures apprivoisés, maîtrisés. « Tu crois que ... » « Oui, tu peux participer à un duel. On est là pour ça. » , il détale les yeux brillants, le cœur au vent. « Et joyeux anniversaire encore. », avales-tu dans un ricanement. Oh bien sure qu'il prendra la raclée de sa vie. Mais que ne ferais-tu pas pour tes amis dans ton étrange gravité & ta soi-disant légèreté ? Rien. Pourtant, tu cracheras toutes les insultes du monde quand il finira trop bourré pour marcher. ≈✧≈ OCTOBRE 1965. BRASSERIE SORCIÈRE, PARIS SORCIER, FRANCE. La sonnette résonne. Tu as un peu de retard. Tu as toujours un peu de retard. Mais cette fois, tu le jures, tu as une bonne excuse. « Pardon, j'ai été obligé de parler avec mon chef. », lâches-tu d'une voix lente, pesante. « Tu as pris mon plat préféré ? », souffles-tu d'une voix éteinte. Aujourd'hui, tu as jeté au loin Cohors Urbana. Tu ne pouvais plus continuer. Si tu as épousé leur cause sans regrets, sans te retourner après tes études, tu n'y as jamais trouvé ta place. « Leo ? », tes yeux clignent & tu accroches le regard de ton aîné. Il a ce sourire énigmatique, pragmatique. Il est fier de lui, le petit con. Qu'est-ce qu'il a encore fait ? « Leo. », murmures-tu suspicieux. « Assieds-toi, Octy. », il parle en chef militaire, en prince des extrêmes. Tu refuses pourtant ses ordre, en croisant les bras. « Dis-moi déjà ce qu'il se passe, avant. » , le scrutes-tu, attentif, peu passif. « Je sais que tu as lâché ton boulot. », dit-il, simplement, évidement. Prévisible. Tellement prévisible, tu aurais dû t'en douter qu'il remarquerait ce que tu caches. « Et donc, j'ai demandé une faveur pour te transférer chez les Bouches-Cousues. ». Tu inspires brutalement. C'était ça son plan à la con depuis le départ ? Tu vas le tuer. Ou le torturer. Ou le noyer et envoyer son corps dans une boite. La colère t'agrippe le ventre. Tu n'as jamais eu besoin de sa pitié. Ou de sa charité. Le silence l'étonne, vous abandonne. Tu le scrutes, balayant de ta main tes cheveux blonds. La fureur fait crépiter ta baguette. Ta langue claque. Retiens-toi. Retiens-toi. Tes yeux percent, transpercent. « Tu seras mieux ... » « Crache-limace. », le sort le frappe de plein fouet, faisant changer son visage de couleur. Sort de gamin, sort de crétin, tu le pulvérises de toutes les menaces, de toutes les paroles quand il vomit brutalement, simplement, les premières limaces. « Voilà ce que j'en fais de ta faveur, De Lancastre. ». La porte claque, stupide enfant boudeur, peu rieur. ≈✧≈ JANVIER 1966. DOMAINE DES DE LANCASTRE, BRETAGNE, FRANCE. « Leopold. », la voix est grave, profonde, immonde. « Leo. », tu l'observes, le cherchant d'un regard, de tous tes égards. La tristesse de ses yeux te blesse. Il a perdu un frère, un ami. Et tu ne sais pas si cette fois tu pourras le guérir. La vie l'abime, t'abime, fragile, de vice en évangile. Les lèvres tremblent. Tu ne sais pas si ça pourra le consoler. « Viens avec moi.», tu le tires en douceur, en lenteur. Il te suit, si vide, trop vide. Un monstre le bouffe, faisant glisser ses dents sur son cœur, sur le pli de ses frayeurs. Il sera un bon fils, un bon héritier. Tu le connais, tu sais ce qui se cache sous lui. « Viens. Tu verras. ». Continuer de lui parler, ne pas le laisser se faire dépasser par ses sentiments, ses grognements. Il a besoin de toi. Alors tu as accouru dans le pull moldu. Ta mère coupait à peine la dinde du dimanche matin, heureuse que tu passes un peu de temps en famille. Ton père fume toujours ce vieux cigare. « Prends ta baguette. », il t'interroge du regard, en plissant les sourcils. « Prends ta foutue baguette & défends-toi, De Lancastre. », roules-tu des yeux. « Une des choses qui te met de bonne humeur c'est un bon duel. », tu révèle comme un de ces princes las. « Donc on va se battre jusqu'à ce que tu cesses de faire la limace amorphe au soleil. ». Il ne dit pas un seul mot alors d'un doloris, tu frappes. Tu l'observes se courber, se retourner. Drapé dans ton calme, tu connais tes armes, les larmes. « Encore? », lâches-tu dans un souffle d'air chaud, sous le manque de mots. Tu ne l'as jamais vu comme ça. Alors tu sais, tu sens. Il a peur de ne jamais être à la hauteur. Il a été élevé en général, en soldat, pas en meneur d'homme, pas en héritier. Ce n'est pas son rôle. « Encore. », conclut-il d'une voix où s'endort la tristesse & les caresses. Pour lui, un million de fois, encore.
Dernière édition par Octave Lenoir le Lun 13 Juil 2015 - 18:11, édité 75 fois |
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| Here comes the hurricane tuer. mais garder la maitrise. “ Il l'entend, la pute au tableau, qui balbutie que la violence vient de la peur de l'autre. Conneries. Ils n'ont peur de personne, c'est bien ça le problème. „ MAI 1966. PARIS, FRANCE. Tes lèvres s'appuient sur sa main en douceur. « Pas de femmes, Octave. », siffle-t-elle dans sa beauté changeante, mouvante. Elle a le secret de ses métamorphoses en apothéose, en overdose. « Alors que tu pourrais être tous ses fantasmes ? C'est mal me connaître, Margot. », l'humour idiot, un peu piquant, un peu acide se glisse dans tes yeux, te faisant découvrir les enfers de sympathies que tu peux oser, déplacer. Elle ne bouge pas, dans toute sa sévérité, dans toutes ses positions. « Et je ne tiens pas à ce que tu me fasses tuer. », elle est douée de ses mains après tout & une opération peut si vite tourner au drame. « Ne joue pas à l'imbécile. », elle déteste ça. L'idiotie lui file de l'urticaire, la lance dans ses guerres, ses enfers. L'usure de l'impatience se fait sentir, grandir. Et tu offres ses sourires frondeurs, à la limite de l'insolence & l'indécence. « C'est trop facile de te piéger. », un rire t'abandonne, faisant tressauter tes côtes. Elle te sait redoutable, peu manipulable. Elle sait que tu donnerais ta vie pour la France. Un sourire s'arrache à ta bouche, venant tordre toute l'impatience, la défiance de la jeune femme. Elle serait bientôt sienne. Elle serait bientôt la future duchesse. Les mots dansent sur le bord de ta langue, dans une étrange insolence, langoureuse indifférence. « Arrête d'embêter ma fiancée, Octy. » « Blabla. C'est la soirée de ton enterrement de vie de garçon, tu crois pas quand même que je vais pas un peu la taquiner ? » , un sourire frondeur s'impose, ose tous les vices, tous les évangiles. « Tu vas te venger ? », un sourire énigmatique contre le tremblement de sa bouche. « Sûrement. Bien évidement. ». Et puis tu l'attrapes, transplanant avec lui. Le froid colore tes joues, tu resserres la cape. « Oh messieurs, on ne vous attendait plus. », un gloussement répond dans le noir. Il pâlit, blanchit sous tes pupilles. De la pénombre s'extirpe la première dame. Ses bas résilles rouge sang courent sur sa peau de velours, laissant les poils masculins ressortir. La robe frole toutes les indécences, ruinant toutes les indifférences. Tu pouffes de rire. « Leo, je te présente Angel. ». Angel bat de ses faux cils d'un regard doux, faisant rehausser sa moustache. Un travelo, tu lui as dégoté des travelos pour sa dernière nuit de célibataire. Tu ricanes & tu peux entendre sur ses lèvres les promesses d'une raclée sourde. Il l'a bien cherché. ≈✧≈ JANVIER 1970. APPARTEMENT DES LENOIR, PARIS, FRANCE. Le sort frappe la porte, sans ménagement. Elle crisse, les verrous se tirant sèchement. Tu pousses, tu repousses. « Octave, on t'a déjà dit d'utiliser la clés. » , lâche ta sœur en roulant des yeux. Les mèches blondes s'échappent de son chignon dans un demi-sourire. « … Tu ne l'as pas encore perdu ? » , tu fais la moue comme un enfant, comme un adolescent. « Bonjour Julia. Comment vas-tu ? Moi aussi, je suis ravi de te voir. », souffles-tu dans un petit sourire taquin. Ta petite sœur connaît tes manières, elle sait à qui elle a à faire. Le blond se dispatche dans vos cheveux & les yeux clairs ne laissent pas d'autres évidences. Frère & sœur se ressemblent, s'assemblent. Le plat est lourd sur ses mains pâles. Tu jauges, juges la bague d'un œil calculateur, un peu méfiant. « Il aurait pu en acheter une plus chère. », marmonnes-tu, un peu déçu. « Octave ! », s'étrangle-t-elle. « C'est vrai ! ». Tu ne supportes jamais vraiment ses fiancés.Ils ne sont jamais dignes d'elle, digne de ta petite sœur. « Octave ! », le blanc court sur ses cheveux, des pattes d'oies ont remplacés sa jeunesse, toutes les caresses, toutes les tendresses. « Bonjour mère. », tu tends les bras, dans un sourire adorable. Elle vient s'y réfugier, sans trembler. Tu la serres en douceur, en lenteur. « Tsss fils à maman. » « Jalouse. Tout le monde sait que Père & Mère t'ont ramassés dans une poubelle. », la petite moue boudeuse de ta sœur te pousse au sourire frondeur, insultant. « Ça suffit vous deux. », siffle votre mère. Elle est habituée à vos guerres. Qui aime bien, châtie bien. « Oui mère. Mais tu sais bien que c'est toujours de sa faute. » « Je vais vous priver de dessert. », ronronne-t-elle, coupant net à toutes disputes. Tu te la fermes, tu aimes trop ses desserts. Le pied entre deux monde, le dimanche te propulse inévitablement chez tes parents pour manger. Tu l'acceptes, tu aimes ses déjeuners de famille. Tu aimes leur présence, leur bienveillance. Tu seras toujours leur fils, leur enfant. Tu observes d'un œil doux les photos de toi, enfant. « Quand auras-tu les tiens, fils ? », la fumée du cigare lui échappe. Il a bien vieilli. « Quand j'aurais trouvé la bonne, père. », lâches-tu sans le regarder, en sentant son amour s'épanouir, te guérir. Il a toujours ses yeux bleus, ses vieilles habitudes. « Tu l'as trouvé cette équation ? », murmures-tu, caressant du bout d'un doigt le visage poupin de ta sœur. « Pas encore. », sourit-il doucement. « Tu crois encore que c'est possible ? » « Tout est possible, Octave. », tu te retournes doucement. « Tu m'en donnes un ? » « Je croyais que tu ne fumais pas. » « On peut toujours changer d'avis, n'est-ce pas ? ». ≈✧≈ JANVIER 1974. SALLE D'INTERROGATOIRE NUMÉRO 6445453553, QUARTIERS DES BOUCHES-COUSUS, FRANCE. Les pas s'écrasent sur le sol, brutaux, animaux agacés, blessés. Tu leur as pourtant répétés, inculqués de ne jamais commencé sans toi. Les enfants n'écoutent jamais rien, dans leur impatience, dans leur manque d'intelligence. Tu ne cours pas. Ce serait perturber ce silence, cette indifférence. Les secrets s'empilent, se dessinent, ici bas. D'expériences en secrets d'état, le serment glisse sur le fond de ta langue dans un claquement cruel, perpétuel. « Messieurs. », la froideur de tes yeux les percent, les transpercent. Ils l'ont attachés, retenus comme un animal en cage. Tu peux sentir chaque tortures sur chaque entailles. Tu peux sentir chaque horreur, chaque douleur. « Je croyais que les ordres étaient clairs. », murmures-tu, sombre, dangereux, promettant à tous une sentence coupable, peu condamnable. « Monsieur, on voulait juste le préparer. », balbutie le plus jeune alors que tu fermes la porte d'un geste sec, volontaire. Ils te pensent trop gentil, trop laxiste dans chacun de tes mouvements. Ils ne comprennent pas ton rôle. Ils ne connaissent que le masque. « Pour vous ? », tente le deuxième, un peu gêné, sans doute agacé de se voir retirer son petit morceau de responsabilité. Monstre de sympathie, on t'esquisse sous la patience, une tendre indulgence. Tu fais mal ton travail pour beaucoup. Tu t'en fous, clairement, rageusement, honteusement. Tu t'en fous. L'image est jetée, abandonné. Tu es d'une légèreté superficielle. Tu balances & tangues sous les artifices, les maléfices. Un sourire trompeur s'accroche à tes lèvres. « Détachez-le. Maintenant. », l'ordre est sec. Tu deviens le meneur d'hommes, d'un charisme fort, aux ordres sans appels. Ils obéissent sous tes yeux clairs. L'homme est détaché, il tousse, il tremble. Il a mal. « De l'eau. De la nourriture. Vous, s'il vous plait. », la politesse est un de tes carcans, de tes évidences, elle glisse en manipulation, en séduction intéressée, efficace, perspicace. Il déguerpit & revient dans un sursaut, portant un verre d'eau & quelques biscuits sec. « Vous n'aviez pas mieux? Quelque chose de plus raffiné? », le scrutes-tu. Il s'étonne, reculant d'un pas. Tu soupires. Non, il n'a rien de mieux. Ce n'est qu'un gosse en mal d'actions, sans raisons, sans passions. « Pardonnez les, Joël. Ils apprennent. », ta baguette se tire de sa prison de cuir. Elle palpite, elle devine. Et dans une brutalité sans nom, le sort est crié, jeté. « Endoloris. », le plus vieux des trois se courbe, se déchirant sous la douleur. Il hurle à plein poumons. La souffrance roule, s'écoule, traversant toutes les barrières, toutes les guerres. Il se jette dans la gueule du loup, giflé, cinglé sous les coups, sous l'overdose de violences. Tu as tous les droits. Ils sont à toi. Et tu as faim de cette violence capricieuse. Elle se stoppe d'un mouvement de ta baguette. Il respire difficilement, cruellement. La douleur s'éponge, l’inonde. Tu dresses par l'exemple. Tu en feras des soldats, des animaux au service du Roi. « Pitié ... », blêmit le deuxième. Tu n'as pas de pitié, ni d'intérêt à leur en montrer. « Requête rejetée. », d'un mouvement, il s'effondre, brisé dans son pire cauchemars. Les larmes coulent, s'écoulent. Il a peur, il a de la rancœur. Il gratte le sol froid, faisant riper ses ongles contre les jointures du carrelage. Tu scrutes le deuxième. Il reste droit. Il ne dit mots. « La prochaine fois que vous jugez intelligent de suivre les imbéciles, Desrosiers, je vous tue. ». « Bien, monsieur. », il ne pipe pas de mots. Il s'incline, il t'obéit. Tu t'assures de leur respect, de leur responsabilité. « Observez & apprenez. », lâches-tu. Il est le plus récupérable des trois. Tu peux encore le forger, le pousser à être ce que tu attends, ce dont tu as besoin. « Joël, mon cher ami, je suis désolé pour les traitements honteux dont vous avez été la victime. », il te scrute de son œil tuméfié. Il n'ose rien avaler. « Ce n'est pas empoisonné, mon cher Joël. Nous sommes français, nous avons un peu plus de classe quand nous torturons ou tuons. Et puis je n'aime pas spécialement nettoyer, après. », un sourire sympathique se devine. Les yeux brillent d'une étincelle joueuse, bien heureuse. Le fameux Joël déglutit, approchant d'une main tremblante, le verre d'eau. La trahison de son serment court sur sa peau. « J'ai besoin de savoir précisément ce que vous avez vendu comme informations. », tu penches la tête, le scrutant en douceur. L'élégance se coule, se colle à toi. Tu t'es assis, rejetant la veste de costard sur le dossier de ta chaise. « Comme ça je pourrais vous épargner une mort douloureuse & cruelle. ». Tu es le maître. Tu es celui qui surveille, remarquant les débordements, sapant les mutineries dans l’œuf. Tu analyses, tu devines, tu enquêtes. Tu prends les décisions & tu brises sans un regard, dans un dernier égard. ≈✧≈ OCTOBRE 1979. DOMAINE DES DE LANCASTRE, BRETAGNE, FRANCE. « Tonton ! », Vincianne te fixe dans un sourire de fauve, de ses quelques dents manquantes. Merlin, elle a déjà cinq ans. Tu te baisses lentement, l'attrapant dans tes bras. « Tu as beaucoup embêté ton papa, aujourd’hui, Vince ? », un sourire élargit son visage, faisant remonter deux adorables fossettes. Cet enfant n'est pas banal. Cette enfant oscille entre monstre d'insolence & adorable innocence. Un rire s'échappe de tes lèvres. « Dis, dis, Tonton, on va à une chasse sorcière, hein ? », ses yeux pétillent, s'agrandissent sous l'attente & l'impatience. « Bien sûre & tu nous aideras à dépecer l'animal. » « Oui ! », tu sens son plaisir, tous ses désirs. Elle est un peu ta fille, un peu une lumière de ta vie. La compréhension coule, s'écoule, ébouriffant ses cheveux noirs. Elle pourrait les rendre de n'importe quelle couleur. Elle pourra prendre ton identité dans quelques années. « Alors on y va ? », un sourire de requin, un sourire animal danse. Elle dit oui & tu la reposes en douceur. La chasse sorcière. Le mot glisse dans ta bouche dans une douceur tendre. Le sport, l'excitation du jeu, la tentation du meurtre, les muscles se tendent. Elle est trop jeune pour participer, pas assez pour ne pas dépecer. Les règles sont strictes. Les règles ne sont pas changeable. Tu déposes un baiser sur son front alors que tu t'avances vers Leopold. « Qu'est-ce qu'on chasse ? », il jette un regard vers sa fille. « Elle t'obéira, ne t'inquiète pas. » « Comment peux-tu en être aussi certain ? » « Je la connais, Leo. », un sourire vorace, presque animale s'éclipse sur tes lèvres. Leopold se crispe entre nervosité & dangerosité, ses doigts griffant le bois de sa baguette. Il reste un père aux allures militaires, inquiet. Il reste cet homme ordonnant, inclinant son monde à sa manière. Tu sais que Vince ne fera pas exception, tout comme Antoine. Ils se coucheront sous son autorité ou se briseront sous les punitions. « Elle t'obéit, Leo. Calme-toi & concentre-toi. », elle est déjà un peu son portrait craché. Dans l'impulsivité sauvage qui pulse sous sa peau, dans un sourire frondeur, la gamine vogue entre tempête sombre & les ombres de sa vivacité, de sa fidélité. Tu esquisses un caractère indomptable, obstiné, débrouillard. Tu sens sur son âme le baiser d'une rancune sauvage, animal. Tu sens qu'elle te comprend déjà. Les baguettes se lèvent, se relèvent. La traque a commencé, ton cœur tangue un peu. Les feuilles craquent sous tes pas. Tu restes en alerte. Tu restes sur tes gardes. L'animal est dangereux, tempétueux. Il vous offre le frisson d'une excitation profonde, féconde. Et puis les sorts le courbent, l'arrachant à son calme. Il cri, il s’anoblit dans la mort. L'exécution est brève, sommaire. Et il ne restera qu'une photo mouvante de Vince concentré sur le dépeçage de l'animal. Tu revois ses yeux, son grand sourire. Elle est déjà belle de ses beautés fougueuses, trompeuses. Elle est déjà un peu meurtrière, guerrière. Un sourire paresse, l'amour coule, s'écoule. “ Ce fameux sourire. Qui a séduit tant de proies. - J'ai faim. Premières paroles. Un prédateur a toujours faim. „ MAI 1985. BAL DU ROI, FRANCE. La musique emplit l'air, battant la mesure d'une soirée froide & capricieuse. Le costume te colle comme une seconde peau. Animal sociable, tu nages comme un poisson dans l'eau. Tu es habitué. L’élégance de ses soirées te sied bien. Un regard doux, les rires s'envolent. Tu es prétend être ce que tu n'es pas, ce que tu ne seras jamais. Lentement, tes pas se posent, tu observes, fixes, notent qui surveiller & qui laisser en paix. « Bonjour monsieur Lenoir. », elle a des yeux qui pétillent, sa jeunesse transparaît dans chaque mouvement. Un sourire la caresse, la transperce. Tu te penches cueillant le dos de sa main d'un baiser léger ; Pas intéressé. « Je suis Delphine, monsieur. », un sourire se déplace, la terrasse. Delphine ? Comme ta partenaire ? Mh. Tu vois, l'approche est bonne, séductrice, factice. Tu restes concentré. Tu reste efficace, perspicace. « Voulez-vous danser, monsieur ? » « Êtes-vous une allumeuse, mademoiselle ? », l'insulte glisse en douceur entre les bruits des verres, des rires. Tous sont à la fête. Tous sont à l'amusement, délibérément, doucement. Un petit rire filtre « Peut-être bien. Vous avez envie de vous brûler, monsieur ? » « Ah les promesses. Si douce, pas comme vous. », un dernier regard, tu la mords de tes prunelles cruelles. Qu'elle te suive, qu'elle te chasse, qu'elle te traque. Tu tires en douceur sur le nœud de ta cravate. La soirée touche à sa fin, tu es un peu plus serein. Ton roi est sauf. Ton roi va bien. L'air frais entre dans ta chemise légèrement déboutonné. Tu te débrailles, dégageant de la chaleur du tissu. « Moi qui croyait attendre de vous kidnapper pour vous déshabiller, vous me facilitez la tâche, monsieur. », elle a les yeux fondeurs, allumeurs. Elle veut tout. Elle te veut toi. Un sourire se déplace, s'enlace aux boutons légèrement défaits. « Est-ce que vous essayez de me séduire? », tu ne la laisses pas répondre, tu t'approches, relevant son menton. L'excitation du jeu brûle tes entrailles, agressent ton ventre, serpentant le long de ta gorge. Tu ronronnes, tu grognes. « Piètre tentative, mademoiselle Delphine. Savez-vous au moins embrasser? Faire succomber un homme? », tes dents cueillent la pulpe rosée de ses lèvres, mordillant, se mouvant dans une étrange lenteur, passionnante langueur. Elle soupire, elle gémit, elle frétille. « Vous ne m'avez pas séduit. Je vous ai séduis. », un sourire féroce. Tu as le gout du jeu, des femmes & de leur raison en perdition. ≈✧≈ OCTOBRE 1987. ROUMANIE. La nuit accroche tes cils blonds, le regard se perd au loin. La lune est haute, pleine, fidèle. « Ne me quitte pas », as-tu murmuré dans la pénombre, dans les ombres. Elle a sourit la petite blonde, de son chignon, s'échappant des mèches rebelles, cruelles. La bague de fiançailles roule, cruelle, rebelle à son doigt. Tu n'as pas le choix. Elle a décidé de son destin, de ce qui te ravage les intestins. Elle n'a jamais été de ses poupée dorée, bien sage, bien futile, bien imbécile. Elle brûle les interdits, les non-dits, laissant sur le fond de sa langue, les secrets de la France. Delphine est ta fiancée. Le mot glisse, fait deux pas en arrière, ne cessant de se moquer de tes serments, de tes songes, tes mensonges. Ce n'est pas prudent, tu le sais bien. Ce n'est même pas de l'insolence, de l'indifférence aux règles, aux sempiternelles attentions, détentions. « Octave ... », un murmure court sur ses lèvres. Tu lui imposes le silence d'un geste souple, féroce, véloce. La traque ne se fait pas avec des mots, ses mots. La chasse t'appartient, vous appartient. Il est là. A deux pas de toi, un renégat, un ange déchu, perdant toute raison, trahissant tout d'une déraison, d'une passionne folle. Tu ne comprends pas les doutes. La route est toute tracée, toute affichée. Une branche craque, tu as le goût de la vengeance au ventre. Une bête ronronne, s'abandonne. L'information est venue d'une source anonyme. Des années qu'il s'est envolé, qu'il vous a semé, emportant dans son passage, dans son sillage, tous les secrets de son travail. Ta langue colle à ton palais, tu te concentres. Tu avances, tu devances. Trop tard, il t'a entendu, attendu. Frisson, tu es foutu. Elle est foutue. Les dents claquent dans ton dos, menace sourde & lourde. « Octave. », l'angoisse fait déraper sa voix, crisser ses pleurs. Elle ne veut pas mourir ici. Tu lui as promis. Tu la protèges, tu l'aimes. Ton cœur dérape, rappant contre les écorces des arbres, rampant comme un animal traqué, chassé. Tes doigts glissent sur son bras. Restes calme, laisse-moi réfléchir., murmures-tu dans une caresse, dans un geste. Et puis en douceur, « Tu cours. ». « Mais toi ? », toi, on s'en fout. Il vous a piégé & tu l'as emmené. Tu risques sa vie, inutilement, futilement. Elle a dans ses yeux clairs des guerres, des enfers. Elle lutte entre raison & passion. Elle lutte entre survivre ou vivre. Tes lèvres se pincent, tu restes de glace. La mettre en sûreté. Se faire le protecteur, le chevalier, le guerrier. Tu détournes les yeux. Décision prise, fin de la discussion. Tu choisis, tu décides. Le sort frappe un des animaux de plein fouet. Il jappe sa rage, il grogne, gronde. Le dîner est servi. Courir. Tu cours à en perdre haleine, à sentir le sang battre la mesure. Tu n'es pas sportif, putain. Ça, c'est le rôle de Leo. Plus vite. Tu t'enfonces dans la forêt, pressant le pas, loin d'elle, loin du danger. Tu as bien conscience. Tu sais bien. Tu te sacrifies. Encore & toujours. Ta langue colle, l'air fait mal. L'air brûle tes poumons. Ton corps menace de lâcher, de te dévaster. Les minutes sont acides, te menant au suicide. L'horloge tourne, se détourne. Encore. Il renifle la magie, sent la sueur qui se guide dans ton cou, qui colle tes vêtements. Tu vas mourir, putain de merde. Tant pis, elle va bien. Elle ira bien. Il s'approche, se rapproche. Jamais exténué. Jamais fatigué. Et dans un claquement de crocs, il te fauche. Tu tombes, tu hurles. Fini. Fini. Il fouille contre ta hanche, resserrant sa prise, te dominant, t’asphyxiant. Il ronronne. Il a faim. Très faim dans tes cris, dans tes suppliques. Les larmes roulent & tu attrapes la baguette d'un geste faible. Toute logique mathématique s'est crevassée, suicidée, avortée. Et pourtant, elle est là. Reine des femmes, dans le blond sublime de sa chevelure, « Eh Medor, le repas est là. », crache-t-elle, furieuse. La blague brille à son doigt. Tes yeux la scrutent ; Ne fais pas ça. C'est le noir. […] Et puis le blanc. « Octave. J'ai quelque chose à te dire. », murmure Leopold. Tes yeux sont bleus acide, bleus toxiques. Ils cherchent des réponses. « Où est Delphine ? », le blond te revient. Le mal de tête s'échoue. Tu ne fais pas gaffe aux douleurs, aux horreurs. « Octy ... », il scrute tes yeux fatigués. « Delphine. », siffles-tu, délaissant ton calme dans un geste furieux. Ta hanche te fait souffrir, vrombir d'une rage animale. Il s'éveille, se réveille, mastiquant comme un chiot tes douleurs, tes horreurs. L'animal montre ses crocs, s'installant brutalement, violemment. Il ne partira pas. Il ne partira jamais. Il pose en douceur la bague rougi par le sang au creux de ta paume. La chaleur est lente. Le chagrin est latent, vivant, pesant. Un sourire triste se dessine, t'abime. Elle t'a désobéi. Plus rien ne sera jamais normal. « J'ai demandé ... » « Combien de temps avant de pouvoir sortir ? », lâches-tu, sec, autoritaire. Tu ne supportes pas la pitié, ni la charité. Tes doigts s'enfoncent dans le métal, griffent ta mémoire. « Deux jours. La blessure s'est résorbée mais tu n'es pas forcé de ... » « La ferme. Je suis malade, pas mourant. ». Tu es un animal, une bête barbare. Et déjà la cage se ferme sur le monstre. Déjà, tu refuses de perdre le contrôle. Déjà la guerre est déclarée dans ton ventre. Tu seras jamais père. ≈✧≈ JUILLET 1998. INTRONISATION DE VINCIANNE DE LANCASTRE, QUARTIER DES BOUCHES COUSUS, FRANCE.. « Elle ne va pas te croire, Leo. », tu lui assures dans le bleu capricieux de tes yeux. Vince n'est pas du genre à se faire avoir par ses pièges artificielles. Vince est rusée, elle sait que son instinct la mène parfaitement au but. Elle sait. Comme tu le sais. Les querelles sont nombreuses, souvent nécessaire, pas vraiment sereines. Mais tu connais. Tu sais. « Tu es trop certain. » « Parce que je la connais bien. ». Mieux que lui ne la connaîtra jamais. Tu es doué à ça, cerner les autres, tirer leur ficelles. Tu es doué. C'est un fait, une réalité. Tu sais manipuler & jouer. « On a qu'à parier si tu veux. », tu cales le cigare contre tes lèvres. Le regard est brillant, tu esquisses les tourment d'un mal qui te dévore quotidiennement, lentement, doucement. La bête veut jouer. La bête veut s'amuser. Elle ouvre la gueule, elle baille. Elle a besoin d'un os à ronger, d'une vie à dévorer. Tu caresses les chaînes, serrant plus fort, toujours plus fort. Tu ne capituleras pas. Tu contrôles. Sinon. Sinon tu arrêteras de respirer. De jouer. De trembler. De tuer. Elle a promis, elle te tuera si tu perds. Les yeux de Leopold s'arrête dans les tiens. « Ta boite de cigares ? » « Laquelle ? » « Celle de ton père. », tu renifles, dédaigneux, parfaitement orgueilleux. Pourtant tu sais, dans le fond d'un sourire sardonique, imbécile, un peu facile. « D'accord. ». Tu perdras pas de toute façon. Tu perds jamais vraiment. Tu ne plies jamais totalement. Un d'accord léger comme si le destin de cette boite t'était étranger, balayé. Comme si tu n'y tenais pas. Comme si tu t'en foutais. Tu t'en fous pas. Tu t'en fous jamais vraiment. Tu pousses la fumée hors de tes lèvres, hors de tes rêves. Les yeux dans le vide, vous attendez. Les rides s'étalent sous vos yeux. Tu attends. Vous attendez l'étoile divine. Elle ne poussera aucune portes. Elle restera droite & fière. « Nous devons y aller ? » « Déjà ? C'était plus long dans mes souvenirs. », tu fais la moue comme gêné, vexé d'être dérangé. « Tends-moi tes mains & cesse de faire l'enfant », souffle-t-il en douceur, en lenteur. Tu obéis d'un geste las. Il pose sa baguette sur ta peau & tu serres les dents. La douleur est vorace, écrasante, latente. Elle pullule sur ta peau, dévorant tous les mots. Tu sens les contusions, la peau qui rougit, qui explose. Tu gémis. La douleur est terrible, indélébile. « Je déteste ça. », lâches-tu la bouche pâteuse, peu victorieuse. Tu as des airs misérables, loin de ce caractère impitoyable, implacable. La porte s'ouvre, il te traîne dans la lumière. « Tu as échoué. ». Le silence s'installe, te dévale. « Pardon ? ». Non, elle n'a pas échoué. Elle n'a jamais échoué. Tu as gagné. ≈✧≈ FEVRIER 2002. BUREAU DE LEOPOLD DE LANCASTRE, FRANCE. Leopold est inquiet. Tu observes d'un œil la posture de ton vieil ami. Sec, il se crispe, il s'agite. Il sait tout dissimuler pourtant il n'échappe pas à l'acier de tes yeux. « C'est Vincianne, n'est-ce pas ? », les mots se détachent avec soin, à voix basse, l'entachent d'un trouble léger. Il sait tout cacher, ne rien montrer. Tu es habitué à le décrypter, à analyser. Tu sais l'écouter. Un sourire s'agite au coin de tes lèvres. « Leopold, soupires-tu, passablement agacé par le silence qui s'étiole, qui s'endort. Elle a envoyé un coffre.», tu hausses un sourcil, intrigué, étonné. Vincianne n'est pourtant pas très souvenirs. Parrain, tu la connais. Elle est un peu ta fille aussi. Enfant sauvage, elle tient plus d'un animal que d'une fille de bonne famille. Lionne aux crocs acérés, elle détonne autant qu'elle t'étonne dans un amusement viscéral, brutal. « Elle t'a envoyé de la broderie anglaise à l'effigie de Voldemort ? », tu tentes l'humour, essayant de détendre ton ami. Il te fusille de ses prunelles rebelles. « C'est très attentionné de sa part, je ne vois pas où est le problème. », tu joues les imbéciles futiles, peu soucieux de son travail, camouflant derrières des doses de sympathie, une cruauté aux mains de Sa Majesté. « C'est la tête de Loup, Octave ! », il gronde, s’inonde d'une rage dévastatrice, calculatrice. Il cache son inquiétude derrière le voile de ses colères accusatrices. Il se laisse déborder, assiéger. « Juste la tête ? », interroges-tu, sceptique, restant stoïque. Elle ne peut pas avoir désobéi. Elle ne doit pas désobéir. Disciplinée, le père a battu la fidélité sous les veines de son enfant. Il l'a dressé, entraîné. Elle n'est plus une enfant sauvage, heureuse de la moindre provocation, grattant les passions fiévreuses, tueuses. Elle n'est plus cette gamine dangereuse. Elle est devenue victorieuse dans ses violences, dans son manque de patience. Vincianne est précieuse, talentueuse. Vous y avez veillés. Elle n'a pas dû. C'est sans aucun doute une mauvaise plaisanterie. Tu vas encore perdre tes cigares, hein ? « Oui. », il crache le mot dans la douleur d'un père. Et tu sens toute la souffrance, l'indifférence aux joies. Elle ne peut pas avoir rechuté. Et pourtant, Vincianne a désobéi. Tu claques ta langue. « Il faut que tu y ailles, Octave. ». Les yeux sont glaciales, l'ombre parle. Le directeur des Bouches-Cousues parle, bouge, s'agitant dans son calme, dans ses armes. Tu observes pourtant sa tension. La bête clame qu'il se détraque. Il pue l'inquiétude. Il pue la méfiance, la différence. Il sent le père prêt à la défendre, à pourfendre tous les ennemis. « Il y avait autre chose ? », tes yeux le scrutent & il balance le dossier. Tu soulèves en douceur les feuilles, observant, lisant. « Ça inculpe le père de Loup. », l'évidence est là. Elle n'a pas désobéi sans raison, sans passion. « Tu vas faire quoi ? » « Le traîner devant la justice & retrouver ma fille. Tu vas retrouver ma fille. », il brûle d'une autorité brute, abrupte. Un sourire, tu t'inclines sous ses désirs. « C'est d'accord. », il te scrute, attentif, silencieux, respectueux. « J'irai. ». La punir. ≈✧≈ MAI 2002. SALON PRIVÉ DU ROI DE FRANCE, FRANCE. Tes lèvres caressent la bague. Tu as un genoux à terre, l'animal se dresse, se redresse. Il connaît son maître. Il sait qu'il tient ses chaînes. « Majesté. », le mot enlace ta poitrine, s'agite sous la vitrine. Les rendez-vous sont nombreux. Tu es son ombre, tu glisses dans le silence, un poignard à la main. « Bonjour Octave. », il a la voix douce, des manières élégantes, suffisantes. « Redressez-vous, mon ami. », tu te relèves tranquillement, doucement. « De quoi parlons-nous aujourd'hui, votre Majesté ? » , la voix est légère, elle s'envole en douceur, en lenteur. Comme si vos rencontres étaient quotidiennes, éternelles, vieilles comme le monde qui vous entoure. La tasse est cueillie du bout de tes lèvres. Elle te brûle légèrement la bouche, comme d'habitude, comme toujours. « Comment va votre père ? », il est un homme soucieux, souvent occupé, mais soucieux de ses ombres, de leur humeur, de leur tumeurs. Il sait ce qui te ronge en douceur. « Pas très bien, votre Altesse. Le cancer le ronge. Il s'est mis à refuser les soins la semaine dernière. Ma sœur vient le voir quotidiennement. Elle s'assure qu'il a tout ce dont il a besoin avant ... », ta langue t'interdit de le prononcer, de savourer le mot. Il te fauche encore comme une bombe, pulvérisant tout sur son passage. « Il ne veut pas des soins de notre monde. Il veut rejoindre mère. », à la manière des tourtereaux, l'un ne survit pas à l'autre. Ils tombent ensemble, se perdent ensemble. Ta mère s'est éteinte dans son sommeil ; Crise cardiaque. Mort silencieuse & sans douleur, il ne voulait pas la lâcher. Il ne peut pas l'abandonner. Ta gorge se noue, tu n'es pas sûr de pouvoir pousser la porte. Tu n'es pas sûr d'être fort. C'est mon tour, a-t-il dit. C'est l'abandon qui sonne à ta porte. « Vous ne voulez pas retarder votre départ et attendre, mon cher ? », tu le scrutes, attentif. Tu revois les vagues de plis dans lesquels se noyer, se perdre, s'horrifier, se condamner. « Non. », il est clair, sec & distinct. Tu n'attends pas. Tu n'attends plus. Tu as tellement peur de voir tes mains trembler. Tu as tellement peur de pleurer. Le liquide roule contre la porcelaine fragile, futile. Le thé sent le citron avec des légères notes de menthes. L'odeur est partout. L'odeur est la sienne. « Je ne pense pas pouvoir l'aider. », confesses-tu. Sur ta langue danse encore le goût du tabac froid & des tartes à la fraises. Il t'a appris la logique humaine, les mathématiques des relations sereines, toujours profitables, toujours vitales. Il t'a donné cet amour grandissant, pulvérisant, accroché au ventre. Tu dédies ta vie pour ce pays. Tu noues ton destin à celui de l'homme à tes côtés. Des années à prendre le thé, des années à être sa meilleure ombre, des années de conversations. « Il est mauvais de fuir les derniers instants de ses parents. » « Je me considère avant tout comme fils de France, votre Majesté. Mon père se considérait également comme cela. Il m'en voudrait de tuer son héritage. », un sourire s'égare. Il t'aurait rossé sous les coups, aurait refait toute ton éducation dans la seconde. « Nous pourrions envoyer quelqu'un d'autre. » , tente-t-il en douceur. Il est intelligent, charmant, il sait user de toutes les manipulations. Il a ses raisons qu'on appelle Etat & sécurité nationale. « Votre Majesté, je me permets de vous rappeler que Vincianne ne plie le genoux que pour vous, son père ou moi. Et quelque fois devant son frère. Elle refusera toute autorité qui ne vient pas de l'un d'entre nous. », la bête comprend, elle aime Vincianne. Elle sait qu'elle la comprend. Elle sait qu'elle comprend toutes les pulsions sauvages, les envies de tortures, de combats, de bêtises. Le manque de contrôle qui te révulse tant. Un sourire s'égare sur les lèvres du monarque. « Que ferais-je sans vous, Octave? » « De nombreuses choses, Votre Majesté. », un sourire taquin se guide sur tes lèvres. Il lâche un rire. « C'est donc réglé? » « Parfaitement. » « Octave, mon cher, puis-je vous demander un service ? », ton regard se perd dans les yeux du Roi-Sorcier. Question rhétorique, on ne refuse rien au Roi de France. « Ramenez-moi la tête de ce cher Voldemort dans un coffre. J'ai adoré l'humour de Vincianne. » « Vos désirs sont des ordres, votre Majesté. ». Considérez ça comme fait.
Dernière édition par Octave Lenoir le Lun 13 Juil 2015 - 18:50, édité 9 fois |
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| J'avais pas tilté omfg!! Alors que tu me l'as dit et redis mais j'ai une mémoire de poisson rouge !! VIIIIIIIIIITE FINI TA FICHE! Tu crois qu'Octave apprendra à Ron du français? et aussi fera de la bouillabais se? (cassededi Luce :3). |
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PRISONERS • bloodstains on the carpet Simon Rosier | mais... mais dis donc, t'es bien beau toi et comme d'hab, cette plume boudiou (vas-y balance la suite, ça m'intéresse aussi ) r'bienvenue ! |
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WIZARD • always the first casuality Pansy Parkinson ‹ disponibilité : dispo bitches
‹ inscription : 25/10/2014
‹ messages : 4640
‹ crédits : prométhée
‹ dialogues : 'lightcoral'
‹ âge : vingt-quatre ans (née le 5 mars 1980)
‹ occupation : rentière déchue, mondaine destituée.
‹ maison : le choixpeau s'est a peine attardé sur sa tignasse brune avant de l'envoyer à Serpentard, dont elle est devenue préfète en 5ème année.
‹ scolarité : de 1991 à 1998.
‹ baguette : Elle faisait 19 centimètres, en merisier et cheveux de vélane, capricieuse et imprévisible, sensible aux sentiments négatifs. Cette baguette a cependant été volée par le Limier et aujourd'hui, elle en utilise une autre, bien moins adaptée à sa main.
‹ gallions (ʛ) : 9003
‹ réputation : Rien qu'une sorcière de salon, une bonne à pas grand-chose en dehors des ragots et commérages, une peste se régalant du malheur des autres, une idiote aveuglée par ses sentiments, moralisatrice en dépit de son propre penchant pour les écarts et les erreurs. Le roquet de Malfoy, puis celle que Blaise Zabini a cocufié, abandonné puis engrossé avant de partir à nouveau. Une garce qui mérite tout ce qui lui arrive. Une enfant gâtée, malgré l’aide donnée aux insurgés dans l’infirmerie de fortune de Poudlard.
‹ particularité : Complètement à la dérive depuis la fin de la guerre, on la croise souvent alcoolisée et cruelle, prête à se greffer à la moindre rixe, au moindre esclandre.
‹ faits : Elle a perdu la garde de ses filles, les jumelles Violet et Briar-Rose (née en Aout 2002) à la fin des combats, car on a jugé son sang pur comme inapte à les élever et ce même si leur père, Blaise Zabini, est considéré comme un héros de guerre. Elle a également perdu sa fortune et son statut et n’a plus aucune influence. Personne n'est tendre avec elle car les anciens rebelles la voient comme une garce à abattre et les sorciers lambda n'ont l'image que d'une gamine pourrie gâtée qui vivait dans une tour d'ivoire alors qu'ils crevaient de faim. Condamnée à vivre dans une demeure autrefois grandiose mais maintenant totalement insalubre, elle ère coincée entre sa mère tyrannique et sa tante furieuse, désœuvrée et désabusée.
‹ résidence : Dans l'hôtel particulier Parkinson, situé dans le quartier de Barkwith, sur le Chemin de Traverse. Ancien symbole d'une grandeur aujourd'hui étiolée, la demeure tombe en ruine et menace de s'écrouler depuis les émeutes de janvier 2002. Ses parents possédaient un manoir à Herpo Creek, il n'en reste qu'un tas de cendres et elle n'a plus accès à son bel appartement de la Bran Tower depuis la désertion de Draco durant laquelle elle a également pris la fuite.
‹ patronus : Une hirondelle à peine corporelle
‹ épouvantard : Les corps inanimés de Briar-Rose et de Violet.
‹ risèd : Simplement un matin ordinaire, des draps clairs et propres, une chambre lumineuse, des rires d'enfant emplissant le couloir avant que les deux têtes brunes ne sautent sur l'épais duvet. Un avenir pour elles, aussi, surtout.
| REBIENVENUUUUUUE ( oui je suis à la bourre ) ( oui je me soigne ) ( oui t'es beau ) |
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PRISONERS • bloodstains on the carpet Draco Malfoy | besoin d'un délai bby ? |
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| ronny ; y a pas de soucis, honey, tu sais que je t'aime quand même et oui il lui apprendra à dire " voulez-vous coucher avec moi, ce soir? " pour sue la bouillabaisse c'est marseillais il est parisien wesh simon ; merci petit prince pansy ; merci ma belle draco ; j'aimerai beaaaaaaaucoup un délais je vais essayer de boucler l'histoire ce we |
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| voilà fiche bouclée en espérant qu'elle plaise ps : faites gaffe, l'histoire a été séparé en deux parce que j'ai dépassé le nombre de mots |
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