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sujet; Lusanna ≤ « Northern lights »
MessageSujet: Lusanna ≤ « Northern lights »   Lusanna ≤ « Northern lights » EmptyMer 15 Juil 2015 - 12:02

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Northern lights.



« I wanna touch the northern lights
We could leave the world behind
I wanna know what it's like
To walk away from this life. » ♱
- Jaymes Young, Northern lights

Ce corps à la dérive qui te lâche. Le venin se répand depuis des heures et tu sens que tes muscles se contractent, que ta vue se brouille, te menant droit vers l’inconscience. A ton doigt la bague serpentine émet une douce chaleur, et tu es plus que jamais certaine de l’effet de ta magie, de sa jumelle qui doit brûler à l’annulaire de ton ami, signalant le danger, ton état préoccupant. Tu ne sais pas depuis combien de temps tu marches, luttant contre la douleur à demi anesthésiée par le cobra qui n’est désormais plus avec toi. Loustry Ste Chaspoule. Il y a le musée, l’ancienne demeure Weasley que tu tentes d’ignorer. Ta main couverte d’un gant attrape dans ta poche l’anti venin. Tu sais que tu risques déjà la mort depuis trop longtemps. Et en avalant l’amer mélange, tu te demandes si vivre à encore un intérêt.

Fred a sa famille.
Tu as abandonné Draco.
Déshonoré ta lignée.
Corrompu ton don.

Ils t’ont sans doute déclarée morte, à l’heure qu’il est. Disparue depuis Beltane. Kidnappée par les insurgés. Un jardin se dresse devant tes yeux dilatés par les effets secondaires du poison encore trop présent dans tes veines, avant que tu ne t’effondres lourdement sur le sol. Le brun de tes cheveux tranche avec le sol, le noir de ta tenue forme une ombre à l’abandon. Les os brisés, le sang sur ta peau de porcelaine, le manque de sucre. Tu t’es sentie partir sans pouvoir lutter. Délivrance.

...≤...

La lumière agresse tes sens. Ta vision a du mal à s’y ajuster et quand bien même, tu ne reconnais pas les lieux. De ton sommeil agité tu ne te souviens que la plainte, la crainte, la culpabilité. Fred. Son nom s’est échappé de tes lèvres lorsque ton souffle a pu reprendre, lorsque le coeur est convenablement reparti et que tes os ont commencé à se ressouder. Ses bras ont manqué à toute ton âme et sa protection absente a provoqué bien des troubles, des cauchemars. Echec. Et alors que ta bague s’active à nouveau, que les crochets d’émeraude luisent pour en indiquer l’activité, la transmission de ton état à son double, tu réalises que tu te sens prise au piège.

Les larmes qui roulent sur tes joues et meurent sur tes lèvres sont présentent depuis un bon quart d’heure, s’échouent sur ta peau, exorcisant toutes ces peines ingérables. Il n’y a plus de place dans ton coeur, plus d’espace pour toutes ces boites verrouillées, ces regrets. Renoncer. Tu as renoncé à cette vie tant désirée avant même de savoir que tu la voulais, mais ce poids sur ton estomac, cette mélancolie n’ont vu le jour qu’au fil des années, comme un deuil impossible. Le souffle est trop vif, trop court. Toux. Tes doigts se referment sur les draps dans une tentative de t’accrocher à la réalité. 24 heures d’inconscience.

Le gant à ton bras Marqué a disparu. Et tu te redresses brusquement, observant le tatouage renié avec attention. Il ne bouge pas. Le Lord ne t’a pas eue. Ce ne sont pas les Mangemorts qui t’ont attrapé. Qui, alors ? Et dans tes yeux bicolore se lit la peur d’avoir mis ta famille en danger.

Fourchelangue ; italique.
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This will never be okay, and you will never find peace. That tiny piece of your heart can never be replaced. And yet, you will survive. That breath in your lungs should always be the reminder.
you can do this, you have to do this

Le matelas remue près de toi, pareille à des vagues dans la mer que Morphée t’a légué. Tu n’as pas senti le sommeil te cueillir, il est venu en traitre, t’as pris sans s’annoncer et maintenant qu’il t’abandonne, tu redresses la tête sans comprendre. Où te trouves-tu ? La chambre est lumineuse, clair, plus que la tienne. Ce n’est pas ta chambre, puis c’est l’odeur des herbes qui te ramène au présent : Lucrezia. La panique se faufile en toi, emballe les battements de ton cœur, de cet organe à la fois trop fort et trop fragile, trop plein et à la fois plein de crevasse. Perdu. Bon à changer. Et pourtant, tu n’oserais pas. Tu t’inquiètes pour ta vieille amie, mais elle est là, assise dans le lit. Réveillée. Vivante. Perdue mais vivante. Et tu ne peux pas demander mieux.

C’est hier que tu l’as découvert, alors que tu hantais ton jardin. Une silhouette c’est effondrée plus loin. Une forme menue, toute en délicatesse, c’est assoupis dans les herbes folles, au-delà du muret. Loin de tes protections. Tu as évidemment hésité à t’aventurer à l’extérieur, de peur d’être piégé, kidnappée, une fois de plus, une fois de trop. Tuée. Mais pas plus de quelques secondes, c’est que le sort d’oubliette et les communications avec un certain insurgé roux, ont finis par te convaincre que tu n’es plus une victime. Non. C’est donc avec précaution que tu as gagné la forme allongée dans l’herbe, la femme inconsciente. Fiévreuse, pour ne pas dire bouillante. Dès que ton visage t’est apparu, dès que tu l’as retourné, tu as reconnu ses traits : Lucrezia. Celle-là même qui a disparu du ministère, que l’on recherche activement. Une vieille amie, que tu n’as pas vue depuis longtemps. Trop longtemps. Et maintenant brune. Étrange couleur pour ses traits, son joli visage n’en semble que plus pâle. Trop pâle. Alors d’un coup de baguette, tu as fait léviter son corps, pour la ramener chez toi, pour soigner ses blessures. Pour veiller sur elle, comme les amies se doivent de le faire. Pour la protéger de ce qui pourrait rôder dans les environs. Le cottage étant encore seulement habité par ta personne, tu n’as pas hésité à l’installer dans la chambre d’ami, à y déposer son corps brisé. Pauvre petite poupée.

Tu l’as déshabillé, pour la nettoyer, pour vérifier son état. Des côtes brisées, d’autres fêlées et tout à remettre en place. Une entorse à la cheville. Un bras salement amoché, le poignet foulé, le bras dans un angle étrange, tout à rectifier. Puis il y a son épaule, déboitée, que tu repositionnes. Doucement, même si elle dort, même si tu utilises des onguents qui engourdissent, jusqu’à travers tes gants. Jusqu’à tes doigts, qui ne ressentent plus très bien sa peau tiède. Son nez est enflé, quelqu’un y a enfoncé des poings, tu le sais. Tu reconnais ce genre de blessure, tu as tellement soignée Marcus par le passé, pour ce genre de chose. Tu y mets du baume, tu fais de ton mieux. Tu la nettoies, tu la soignes et quand elle semble prête à se réveiller, quand les délires la poussent à parler, tu lui offres une tisane. Là, le fourchelang laisse filtrer quelques mots que tu reconnais : Fred, protégé, Fred, promesse, Fred, danger, Fred. Or, il n’existe pas vingt Fred en ce monde, un seul te revient à l’esprit alors que tu embrumes son esprit, que tu la repousses dans les bras des songes, là où elle peut retrouver Fred, là où la chanson que tu fredonnes devient plus mélodieuse. Fred Weasley. Mais c’est impossible, n’est-ce pas ? Tu songes à lui, parce qu’il est le frère de Ronald et que tu songes beaucoup trop à ce dernier en ce moment. Et pourtant… Fred revient encore et encore, sur ses lèvres, dans un froncement de sourcil, dans un gémissement. Si tu peux panser la plupart des blessures, tu ne peux pas grand-chose pour ses côtes fêlées, tu as seulement pu réparer ce qui était brisé. Mais pas son cœur. Pas son âme, qui de toute manière, n’a pas daigné t’annoncer son état.

Tu l’as veillé toute la nuit, en empilant les couvertures sur son corps, pour ensuite les retirer et ouvrir la fenêtre. Son corps combat une toxine, poison ou venin, un ennemi qui cherche à lui voler sa vie. Alors tu t’allie à elle, tu te synchronise sur son corps, sur ses besoins, tu varies la température pour elle, tu t’adaptes. Et quand le jour se pointe doucement, quand la chambre s’illumine doucement, son corps c’est apaisé, sa température c’est stabilisé. Et ses cheveux blonds reviennent, merveilleuses cascades de blé, des rayons de soleil soyeux. C’est devant toute cette poésie visuelle que tu t’es assoupie, pour te réveiller, comme on émerge d’une nappe de brouillard. Le regard encore un peu perdu, les sourcils légèrement froncé, mais une chaleur dans le ventre. Lucrezia va bien et déjà, tu lui souris doucement. Tu redresses le buste, t’assois bien droite et là, sur l’édredon, tu te tords doucement les mains. Sous la nervosité. Tu as presque le tract de la retrouver. Ta voix se fait douce quand elle s’adresse à elle, petite chose encore fragile, et ce, malgré tes soins : « bonjour Lucrezia, comment te sens-tu ? » Tu ne l’effleures pas, mais tes mains continuent de se tordre, alors que tu la détaille du regard. Souffre-t-elle beaucoup ? Déjà tu poses une main contre la théière près de toi, sur la table de chevet. Froide, bien entendu. Et si tu te décides à te redresser, ce n’est pas sans un petit coup d’œil dans sa direction, comme pour la rassurer. « Tu es chez moi, à White Hallows… à Loustry de ste-chaspoule, tu es en sécurité. » Avec toutes ses blessures, elle mérite de le savoir. Tu remets la théière sur le feu, pour la réchauffer et t’assure qu’il te reste les bonnes herbes, pour ensuite revenir à elle. Sur ta chaise, posée près du lit. Ton poste de surveillance. « Personne ne sait que tu es ici… » personne, non. Et quand elle bat des cils, quand elle observe la chambre puis ses vêtements, tu t’empresses d’ajouter que tu lui as prêté une robe de nuit, « comme tu es blessée, je voulais que tu puisses être confortable. J’espère que ça ne te dérange pas… » De toute manière, il est trop tard pour les regrets.
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MessageSujet: Re: Lusanna ≤ « Northern lights »   Lusanna ≤ « Northern lights » EmptyDim 19 Juil 2015 - 21:08

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« bonjour Lucrezia, comment te sens-tu ? » La panique étreint ton corps endolori. Ton nez a visiblement mieux vécu la réparation que le reste de ton enveloppe charnelle, brisée sous les coups de Davius. Ton visage a retrouvé la pâleur fatiguée de la fuite et si tu t’observais dans un miroir, tu constaterais que la magie de ton amie, ses soins, ont presque effacé toutes les traces, sauf peut-être ce vague reflet bleu près de ta bouche. « Tu es chez moi, à White Hallows… à Loustry de ste-chaspoule, tu es en sécurité. » Non. Tes yeux se décrochent du tatouage sur ton bras et rencontrent la jolie silhouette de Susanna. Non, non, et non, ça n’est pas possible, tu n’as pas pu retomber sur une membre de l’Elite, pas déjà, pas si vite ! Tu ne veux pas rentrer, tu ne veux pas retrouver leur futilité, leur aveuglement, tu ne veux pas être traitée en victime et rapatriée dans cette cage aux froides dorures. « Personne ne sait que tu es ici… » Un éclair de soulagement dans tes billes bicolores. Il te suffit donc de lui effacer la mémoire et de partir. Elle t’a ramassée mais Merlin seul savait ce qu’on lui ferait subir pour arracher des informations. « comme tu es blessée, je voulais que tu puisses être confortable. J’espère que ça ne te dérange pas… » Ton short, tes collants, ton haut, envolés. La robe de nuit. Tu te lèves, brusquement. Et tu manques de t’écrouler, la douleur vive vrillant tes côtes et ta jambes gauche. Alors tu retombes aussi sec au bord du lit, assise, les bras croisés, serrés contre ta poitrine.

Les poumons refusent momentanément de se vider de l’air coincé. Et quand enfin tu parviens à aligner quelques mots, ils sont pressants, manquent de reconnaissance. « Susanna, as-tu perdu la tête ?! » Est-elle seulement au courant, mh ? Tu t’agaces de son bon coeur. Plus personne ne doit te tendre la main, jamais plus ; toxique. « Je dois partir. Tout de suite. » Mais tu n’es pas en état. Tu n’es absolument pas remise des coups, de la brutalité. « Tu te rends compte que tu as aidé une traitresse ? Tu es une Carrow, Susanna. Tu as des.. » Tais-toi. Tu dois te reposer, tu le sens. Même réfléchir s’avère complexe. Perceval va te tuer. Tu mets toute ta nouvelle vie en péril par pêché de colère. Idiote. Et un instant, au coin de ton regard, tu crois percevoir la petite silhouette blonde d’un enfant joyeux, qui court, loin. Joueur, entre ces grandes mains que tu ne reconnais pas. Est-ce que la fièvre te fait délirer ? Une seconde petite silhouette, si petite, avant que tu ne te rallonges, prise d’un malaise.

C’est pas possible. Tu as renoncé à cette existence et elle te hante sans arrêt, sans la moindre prise avec la réalité. « Sue.. qu’est-ce que j’ai ? » Des rêves qui s’effritent, se décomposent et les restes du venin qui secoue ton organisme. « Je refuse de te mettre en danger.. une insurgée.. tu as perdu la tête.. » et la toux te coupe la parole. Bordel, Daeva, la dose était trop forte. Il te jette, volontairement, dans les travers de ta conscience défaite de ses barrières. Il sait que sous ses effets, tu ne peux nier aucun de tes désirs reniés. Il veut te soigner, intégralement. Et les murmures nocturnes réclamant Fred ne sont que le résultat de ta langue déliée, de ta peur d’être abandonnée. Que deviendras-tu, sans lui ? Tu ne veux pas qu’elle te dénonce. Tu veux rentrer. Il est seul, sur le canapé. Tu es sûre qu’il a froid. Et Draco, tu as besoin de savoir si Draco va bien, s’il ne s’est pas fait croquer par Nagini. Ton sommeil n’a été ponctué que d’eux. D’eux et de Gabriel.

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MessageSujet: Re: Lusanna ≤ « Northern lights »   Lusanna ≤ « Northern lights » EmptyJeu 23 Juil 2015 - 10:45

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Quelque chose s’enfonce dans ton ventre, quand ses grands yeux effrayés s’abaissent sur son bras. Sur la marque, offerte à vos deux regards, glorieuse manifestation de tout ce qu’il y a de pire en ce monde. Une souillure qui t’as autant surprise qu’elle, quand tu l’as découvert. Pourtant, tu aurais pu le prévoir, vu les fréquentations de celle qui a jadis été une bonne amie, de celle dont tu as malheureusement perdu la trace à un moment, que tu as presque délaissée pour des raisons obscures : ton père. Lui reproches-tu ses choix ? Pas vraiment. Chacun fait les siens, chaque individu choisis ses batailles, son camp et ses priorités. À un moment, tu as songé à prendre la même marque, à décorer ton bras d’un serpent. La différence entre vous, c’est que Lucrezia a sombré plus vite, il n’y avait pas les bras d’une mère couveuse pour retenir son corps, ralentir sa chute. Mais dès que la blonde réalise que toi aussi tu as vu sa marque, le sceau du malheur, tout semble accélérer, sauf ta démarche jusqu’à la cheminée. Tu tentes, en vain, de la rassurer. Tu n’as appelé personne. Tu n’as rien dit. Tu t’es plutôt faite porter pâle, des absences qu’on excuse par ton état de femelle, de pauvre victime, ce que le psychologue pourra confirmer. Et Luce, comment va-t-elle ? Qu’a-t-elle traversée pour être dans cet état ? Tu t’inquiètes, mais c’est encore pire quand, dans un vain espoir de se redresser, elle s’écroule au bord du lit. Déjà tu accours auprès d’elle, amie dévouée, infirmière improvisée, mère prête à gronder ce qui n’est pas tien. « Il ne faut surtout pas te lever Lucrezia ! Tu n’es pas en état ! » Il y a de la panique presque chaleureuse dans ta voix, ce n’est pas tout à fait le ton que ta mère utilise avec toi, il y a moins de reproche, mais l’inquiétude suinte de chaque mot. Si elle tente à nouveau de se lever, tu crains qu’elle ne s’effondre au sol, qu’elle s’y fasse mal. Or, elle est suffisamment blessée.

« Susanna, as-tu perdu la tête ?! » Les rôles semblent avoir été échangé, parce que maintenant, c’est la blonde qui ressemble à ta mère. Sévère, inquiète, accusatrice, tout ça à la fois. Seulement, tu ne comprends pas ce que tu as fait de mal, ce qu’elle peut bien te reprocher. Au contraire même ! Tu l’as soigné, tu l’as veillé, tu prends soin d’elle. « Qu- » « Je dois partir. Tout de suite. » Elle ne sait absolument pas ce qu’elle raconte, par Morgana, elle est tout, sauf en état de partir. De se lever. De marcher. De pouvoir évoluer sans aide. Aucun risque, son corps est peut-être en voie de guérison, peut-être as-tu pu aider à faire avancer le processus, mais tu n’es jamais qu’une apprentie magicomage, tu n’as jamais été formé, pas réellement. Tes connaissance en soin ne sont jamais que légèrement plus avancé que la base, elle n’ira certainement pas reprendre sa petite balade dans les bois de sitôt, pas avec tes soins. « Tu te rends compte que tu as aidé une traitresse ? Tu es une Carrow, Susanna. Tu as des.. » Une traitresse ? Lucrezia a disparu, mais elle n’est pas encore désigner sous ce mot. Sous cette insulte. Mais déjà, la lumière se fait dans ton esprit, une lumière qui te souffle que ce fameux Fred dont elle ne cessait de parler, lors de son sommeil forcé, n’est nul autre que le frère de Ronald. Peut-être n’avez-vous pas une marque en commun, mais une certaine famille rousse semble vous réunir une fois de plus. De trop ? Non, tu ne veux pas considérer la chose de la sorte, quand bien même la jolie blonde s’inquiète. Tu soupires donc tout simplement, pour la surveiller, alors qu’elle s’allonge à nouveau. Épuisée. « Ne t’inquiète pas tant de mon nom Lucrezia et reste allongée cette fois, je vais te préparer un peu de tisane, ça ira mieux après. » Un peu du moins, le pouvoir des plantes oui.

Tu vérifies l’état de ta théière, en métal bien entendu, puis tu reviens pour verser le liquide fumant dans une nouvelle tasse. Une de plus. De la porcelaine ancienne, finement ouvragée, un péché mignon. Si les robes ont la faveur de la plupart des sorcières, toi tu t’extasies plutôt sur la porcelaine des vieux services à thé. Tu prends ton temps, pour ne rien renversé, et jette un dernier regard inquiet à ton amie. Puis, la théière posée plus loin, tu te mets au travail et mélange les herbes dans sa tasse, rien de dangereux. De quoi la détendre. De quoi engourdir la douleur. Puis la question tombe, douce et à la fois douloureuse dans le creux de ton oreille : « Sue.. qu’est-ce que j’ai ? » L’innocence de sa question, de sa demande, te fais l’effet d’une aiguille dans le cœur. Tu ne te savais pas aussi empathique, tu ne te croyais pas capable de ressentir autant de sympathie pour les autres, mais c’est là, dans le coin de tes lèvres, qui sourient presque. Doucement. Gentiment. Parce que quelque part, tu es bien plus loyal que tu n’as jamais désiré l’être. « Tu as été empoisonné… j’attendais ton réveil pour avoir des détails… mais on t’as aussi… battu. J’ai tenté d’engourdir la douleur, mais mes soins, j’en ai bien peur, ont épuisés ton corps, que déjà tu avais poussé au maximum de ses capacités. » Alors qu’elle marchait à travers les bois, une idée vraiment terrible. Une image qui te ramène tes cauchemars, qui éveille des frissons sur tes bras, des tremblements jusque dans ton âme. Ton ventre se crispe. Ta main frémis et la tisane menace de sombrer, direction le plancher. Tu la retiens avec effort, comme la lumière ramène toujours ton corps dans le présent, en levant le jour. Tu reposes doucement la porcelaine, par crainte de l’échapper, quand elle te surprend une fois de plus. « Je refuse de te mettre en danger.. une insurgée.. tu as perdu la tête.. » C’est donc vrai. Elle est bel et bien une ennemie du magister dorénavant, or cette nouvelle, au lieu de t’inquiéter, te soulage. Tu n’as pas à craindre sa présence, pas toi. Quant au reste du monde, il n’a pas sa place ici, pas dans cette maisonnette. Puis la blonde tousse et tout s’étiole.

Oublié le soulagement, effacé l’inquiétude pour sa personne, pour ce qu’elle risque en se trouvant ici, dans ton cottage. Comme Ronald. Pire. Tu repousses tout pour t’approcher, pour te poser sur le lit, près d’elle. Mais même dans ta grande hâte, tu ne daignes pas la toucher. Tu te souviens encore de ce détail, Lucrezia n’aime pas être touchée. Tes mains passent au-dessus d’elle, sans le moindre contact, dans un mouvement de panique qui t’échappe. « Met toi sur le côté ! » Tu ne veux pas forcer son corps, mais tu déplaces déjà les oreillers, les couvertures. Le regard inquiet, le regard grave. Tu soupires, une fois sa quinte de toux passé et tu observes son visage, trop pâle, trop creux. Angles douloureux bleuis par endroit. Fragile entité qui se débat pour vivre, pour mourir ? Tu ne saurais le dire. Tu sais simplement que tu t’évertues de la garder en vie. Alors tu te détournes un instant, le temps d’attraper la tisane et que d’un coup de baguette tu remets les oreillers en place, tu la soulève doucement. Sans la toucher. La magie déplace les oreillers moelleux, redresse lentement son buste, sa tête gisant toujours sur le même oreiller, les cheveux épars. « Ne t’inquiète pas pour moi Lucrezia, tu n’es pas la première insurgée à te trouver sous mon toit » ton regard croise la surprise du sien. Croit-elle que tu bluff ? Peut-être. Tu te résignes pourtant à ne rien dire au sujet de ton « ami » et sauveur, ne serait-ce que pour protéger Ron. Parce qu’elle semble sincère, mais que malgré ta confiance en elle, son bras a été marqué. Les gens font des choses folles pour sauver les gens à qui ils tiennent. « Le plus important en ce moment, c’est que tu te reposes… et que tu avales cette tisane. Ça t’aidera à endurer la douleur… et à t’apaiser. Bois, d’accord ? » Tu tends doucement la tasse dans sa direction, les coussins ayant terminé leur ascension, l’insurgée te faisant dorénavant presque face, assise et à la fois alanguis contre les oreillers. « S’il-te-plait Lucrezia… si tu veux pouvoir reprendre ta route bientôt, il le faut. » Pour l’aider à guérir, pour l’aider à rester en place.

Dès que la tasse quitte tes mains, tu te permets de l’observer encore. Pas pour l’admirer, même si elle le mériterait, même à travers sa glorieuse fragilité du moment, mais bien pour déceler les endroits la torturant encore. Tu n’oses évidemment plus la toucher, pas quand elle est éveillée, mais tu prends notes de la façon dont elle incline ses membres, des angles, des tressautements, des mouvements maladroits. « Est-ce que tu me peux me dire où tu as le plus mal ? Je… j’ai tenté de réparé tout ce que j’ai perçu chez toi. Je suis désolée, je sais que tu n’aimes pas être touché, mais il le fallait… » tu te mords brièvement la lèvre, puis lui offres un triste petit sourire. Comme pour te faire pardonner. Parce que même quand tu rends services, même quand tu fais de ton mieux pour porter secoure aux autres, tu te sens fautive. La faute à Astoria. La faute à ton passé. À des relations malsaines, mais tu repousses Draco plus loin. Les choses vont mieux. Ta vie reprend une route plus droite, moins accidenté, tu dois regarder devant, pas derrière. Jamais, de crainte d’y retomber. « Je ne sais ce qui t’es arrivé… » et tu ajoutes plus doucement, « qui t’as fait du mal » parce que les coups viennent de quelqu’un, tu le sais. Tu en as reconnu les signes et tu continues, « mais ton corps a été bien abîmé. Seulement, si tu as encore mal quelque part, il faut que tu me le dises, que tu me donne le taux de douleur aussi. Certains endroits feront encore mal un moment, mais d’autres devraient se remettre plus rapidement. » Mais ça, c’est presque un mensonge, parce que brisée comme elle l’est, tu crains qu’elle ne récupère pas avant un moment. De partout.

Et alors que tu la laisses observer son corps, le questionner depuis son esprit à son corps, dans ses muscles et la chair tendre, tu remets de l’ordre dans ses couvertures. Tu les ramènes sur elle, tu la couves, comme une mère. Comme une amie. C’est ce que vous étiez, n’est-ce pas ? Tu hésites, songes à battre en retraite, mais finalement, tu oses t’avancer dans la lumière, la chaleur, des questions honnêtes. De ce qui devrait inquiéter. De ce qui ne devrait pas être. Ni pour elle, ni pour toi. Joyaux de l’élite et manipulatrice de serpent aguerrie. Vous vous êtes perdus en chemin, toutes les deux, Lucrezia plus fort, plus vite, toujours. Et pourtant, vous avez trouvé la vérité, la même ? Pas encore tout à fait pour toi, bien plus franchement pour elle, jusqu’à pousser sous sa peau diaphane, sous forme d’hématome. « Tu n’es donc pas disparue… pas réellement ? » Ta voix se fait délicate, pleine de précaution. Aussi fragile que la porcelaine qu’elle manipule. Il y a quelque chose de presque craintif dans tes mots, mais aussi un soulagement, entre deux mots, dans un battement de cil, dans ton regard. Elle est en vie, elle n’a pas été maltraitée. Elle a échappé aux mains et aux haleines avinées, celles-là même qui te hante dans le noir. « Tu es… » tu trébuches sur les mots, te tord doucement les mains et te tortille légèrement sur ta chaise, ce qui agacerait ta mère. Ce rappel t’arrête aussitôt. Bien droite, le regard rivé sur elle, tu souffle ta question suivante sans plus de peur, comme si la minuscule représentation de ta mère hantant ton esprit suffisait à te ramener vers la stabilité. « Tu es amie avec Fred Weasley, n’est-ce pas ? » L’horreur remplit doucement la chambre, la peur, liquide, terrible. Tu n’aurais pas dû la questionner autant, prononcer son nom, mais tu l’as fait. Et tu chuchotes presque la suite, enfant prise en faute, pleine de regret perceptible : « tu as gémis son nom durant ton sommeil. Encore et encore. Or, ce n’est pas un nom très populaire… » Tu es désolée de savoir, plus désolée encore de ce que ça lui fait. De cette inquiétude qui lui mord l’estomac. Et toi, tu n’oses pas prononcer le nom de l’être lumineux qu’est l’autre Weasley. Pourtant, tu pourrais. Pourtant tu devrais.
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MessageSujet: Re: Lusanna ≤ « Northern lights »   Lusanna ≤ « Northern lights » EmptyJeu 23 Juil 2015 - 17:14

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Northern lights.



« I wanna touch the northern lights
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- Jaymes Young, Northern lights

L’odeur de la tisane te donne la nausée. Le haut le coeur est net, te pousse à te redresser, malgré les coussins, malgré les précautions de Susanna. Quelque chose cloche, chez toi. Et sur ton poignet, les deux trous témoins de la morsure du serpent, qui n’ont pas guéri, dissimulés par ta façon de te poser, jusque là. Le venin de Daeva est une plaie. Pour te faire tenir, il a augmenté la dose que tu tolères habituellement, inconscient de ta faiblesse actuelle, inconscient du fait que tu ne te nourris pas assez pour lui survivre. Ton amie a fait ce qu’elle pouvait, elle a soigné les blessures, les os brisés, tenté de purifier ton corps des toxines - elle t’a évité la mort par asphyxie. « Dans le short, la fiole. » Celui qu'elle t'a retiré. Tu en as toujours deux, au cas ou. Tu espères simplement que la seconde ne s’est pas cassée sous la brutalité de Davius. « Dans la tisane. » Un cocktail ne couterait rien. « qui t’as fait du mal » « Llewellyn. » Indésirable n°4 dont vous connaissiez tous le visage. Et ton corps se cambre vers l’arrière, manquant de renverser la précieuse tasse. La douleur mord sur tes côtes, se réveille dans l’épaule. Résiste. Tu avales le liquide chaud sans te préoccuper de la température. Que ça s’arrête, que tu puisses repartir. Tu sais pourquoi tu as choisi cette vie alors le regret ne glisse pas dans tes pensées, quand bien même il aurait pu. Tu as conscience de ta faute, de ta bêtise, tu n’aurais pas dû évoquer son épouse, cette alliance. Il était en deuil et tu l’ignorais. Tu refuses de répondre à sa question. Mieux vaut qu’elle ignore ce qui brûle encore.

« Tu n’es donc pas disparue… pas réellement ? » Le rire se mêle à la toux. Tu ne peux que rire de cette question, parce que tu étais persuadée qu’ils auraient immédiatement vu le subterfuge. Ils sont encore dupe, après tout ce temps. Est-ce qu’ils te cherchent encore ? « Franchement, Sue, qui pourrait avaler ça ? On tue quelques serpents et ça suffit à m’éliminer ? » Ca te conforte dans l’idée que tu ne t’étais pas assez vantée de tes talents. Certes, tu n’es pas infaillible et le plan consistait à faire croire à une attaque surprise mais si tu avais songé une seconde que ça tiendrait si longtemps, tu l’aurais fait plus tôt. Tu serais partie bien avant, délaissant le monde pour regagner la liberté, la délicieuse solitude. « J’ai tout orchestré. Pour vous, je suis morte. Juste morte. Il n’y a plus de Lucrezia Rowle qui tienne. Je libère ma lignée de ce poids. » Ta mère, radieuse autrefois, retrouverait de l’éclat. Le regard sévère de ton père s’adoucirait avec le temps. Et tu ne ferais que ce que ta conscience te dicterait, que ce qui permettrait aux tiens de survivre. Tu songeais à enseigner quelques trucs à Lancelot, aussi.

Elle t’a arraché un regard aussi terrifié que meurtrier. « Tu es amie avec Fred Weasley, n’est-ce pas ? » Souffle coupé. L’atmosphère était lourde et si un serpent t’avait tenu compagnie, tu pariais déjà qu’il l’aurait tuée en sentant la panique border ton coeur. Ton sang n’a fait qu’un tour. Tu n’as pas la possibilité de fuir mais déjà ton esprit enclenche une solution, réfléchit au problème. « tu as gémis son nom durant ton sommeil. Encore et encore. Or, ce n’est pas un nom très populaire… » Fautive. Mais elle oublierait. Tes forces retrouvées, tu ferais en sorte que rien ne subsiste dans la mémoire de Susanna Carrow. Pas experte en sortilège d’amnésie, tu ne pourrais remplacer cela que contre le souvenir de quelques jours clouée au lit. Et, si tu y parvenais, tu ajouterais ta mort au lot de ses croyances. Morte, tu ne pourrais plus croiser sa route. La vie avait l’air de lui avoir joué des tours, avec son attitude incertaine, sa timidité soudaine, sa crainte latente. « Fred est mon meilleur ami. » consens-tu à souffler. Protéger, danger, aimer. Moins elle en saurait, mieux ce serait. D’autant qu’elle n’est pas de ton monde, vous êtes désormais séparées par un véritable gouffre. Elle est l’élite en perdition, tu es la traitresse dont la tête serait bientôt mise à prix.

« Susanna.. tu crois que tu pourrais préparer quelques provisions ? » Autant que ta connerie tourne utile. Tu voudrais bien faire un gâteau aux garçons.. les oeufs, tu savais trouver, la farine ne poussait cependant pas sur les arbres. Et le cacao.. encore moins. Un gâteau, pour le sourire de Ronald, la naissance d’Espérance. Ta tête s’enfonce un peu dans les coussins. Fatiguée, encore. Mais tu luttes, toujours.

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MessageSujet: Re: Lusanna ≤ « Northern lights »   Lusanna ≤ « Northern lights » EmptySam 25 Juil 2015 - 22:56

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Si tu croyais que les choses seraient plus faciles dès que Lucrezia reprendrait conscience, tu réalises que ce n’est pas le cas. La douleur la berçait silencieusement il y a quelques heures, une délicate illusion qui n’a pourtant pas duré. La réalité est tout autre, mais ça tu t’en doutais Sue, tu savais que malgré tes soins, malgré tes belles intentions, tu ne pourrais pas tout réparer. Pas aussi vite, pas aussi tôt. Or, maintenant que la blonde est consciente, tu t’inquiètes encore davantage de son bien-être, de son confort. Souffre-t-elle beaucoup ? Impossible de le dire. Et puis, tes questions ont beau fuser, elle n’y répondra pas. Trop orgueilleuse. Trop forte. Trop noble pour cela. Mais cette attitude est pile ce que vous a, un jour, relié. Vous avez toujours voulu vous élever, vous émanciper, troquant le statut de pauvre femelle, pour celle de femmes indépendantes. Elle a toujours été plus douée que toi, ça tu t’en souviens, et elle est fidèle à ton souvenir, alors qu’elle refuse de t’indiquer les sources de sa douleur, assurément présente. Lancinante même. Tout ce qu’elle t’offre, ce sont des ordres : « Dans le short, la fiole. » Tu ne la questionne pas davantage, tu lui fais confiance, elle sait mieux que toi. Elle sait mieux que les autres. Elle sait ce qu’elle a subit, alors tu cherches dans le short et tu vide le contenu dans la tasse, comme elle te l’indique. C’est alors que tu la lui tends, que le nom du coupable retentit : « Llewellyn. » Un nom que tu connais. Un nom que tu reconnais. Il appartient à un homme qui a hanté ton existence, fantôme se faufilant dans le manoir Carrow, troublant ton père, lui soutirant insultes et jappement furieux. Un homme qui t’a longtemps fasciné, que tu n’as jamais su détester. Pas lui. Mais pourquoi diable s’en serait-il pris à Lucrezia ? Tu n’oses pas demander, parce que ça n’a aucune importance, parce que ça ne te regarde pas. Alors tu te contentes d’acquiescer et de l’observer, attentive. À sa douleur. À ses mouvements. Si elle ne veut pas te déclarer la source de ses douleurs, tu peux tenter de le deviner.

Tu fais toutefois l’erreur de confirmer sa situation et son rire te fait l’effet d’un doigt pointé sous ton nez. L’humiliation. Tu avais presque oublié ce sentiment, cette sensation. Pas assez bien. Pas assez belle. Pas assez Carrow. Tu baisses les yeux, les lèvres pincées alors que la blonde tousse, ce qui te force à aller ouvrir une fenêtre. Peut-être qu’un peu d’air pur lui fera du bien ? « Franchement, Sue, qui pourrait avaler ça ? On tue quelques serpents et ça suffit à m’éliminer ? » Toi. Toi tu l’avalerais et tu regagnes ton siège en silence, pour la fixer. Durement cette fois. Tu abandonnes les vestiges de ta douceur au sol, ou peut-être qu’elles s’envolent par la fenêtre, difficile à dire, mais ta voix est plus dur cette fois, presque tranchante. « J’ai laissé moins que ça, derrière moi, quand on m’a enlevée. Et ce n’était pas un subterfuge. » En fait, tu n’as même pas laissé un petit bout de tissu derrière toi, quand Ulysse t’a kidnappé, pas même une mèche de cheveux. Rien. Donc oui, ton regard est clair : tu as avalé l’histoire. Pire, tu as osé rapprocher vos histoires, espérer qu’elle n’ait pas subit un sort pareille au tien. Ce n’est pas le cas, tant mieux. Oui, tant mieux. « J’ai tout orchestré. Pour vous, je suis morte. Juste morte. Il n’y a plus de Lucrezia Rowle qui tienne. Je libère ma lignée de ce poids. » Elle t’avoue tout ça sans aucun regret, sans aucun remord. Est-ce que d’abandonné cette vie, celle public, est aussi libérateur qu’il y parait quand elle le dit ? Quand ses iris brillent d’un éclat presque fier, de quelque chose d’apaisé. Peut-être que toi aussi, tu aimerais vivre dans cet état, avec ce soulagement dans le regard. Ça se faufile jusque dans ton cœur, ça s’y enfonce et tu poses ta question, poussé par une pulsion que tu ne te connais pourtant pas. Impulsivité. Curiosité.

Tu n’aurais pas dû. L’air se fait lourd, un orage se prépare dans la chambre, tu peux presque apercevoir les nuages s’accumuler au-dessus de vos têtes. Le danger plane dans la pièce, se faufile entre tes mollets, mais ce n’est que de l’air que de l’électricité statique. Lucrezia ne te ferait pas de mal, n’est-ce pas ? Tu ne sais pas. Cela dit tu refuses d’avoir peur. De la craindre. Tu as suffisamment eu peur dernièrement, encore un peu plus fort à chaque fois que Ronald te quitte. Assez. Suffit. Et si tu hésites, petite femelle fragile, tu sens ta volonté récupérer, ramasser des plumes, ses bouts de verre, ses bouts de terre. Drôle de créature. « Fred est mon meilleur ami. » Tu relâche ton souffle sous l’annonce, tu savais, tu te doutais. Et déjà, tu acquiesce lentement. Deux hochements de tête. Rien de plus. Mais la prochaine question te surprend pour de bon : « Susanna.. tu crois que tu pourrais préparer quelques provisions ? » Là, tu clignes des yeux, sans comprendre pour commencer. Pourquoi Lucrezia voudrait-elle des provisions ? Son corps est brisé, son esprit le serait-il aussi ? Mais tu souris légèrement, bien malgré toi. « Lucrezia… tu réalises que tu ne peux pas bouger de ce lit, n’est-ce pas ? » tu le dis avec calme, comme si tu parlais à une enfant, comme si tu cherchais à l’apaiser. Mais dès que tu enfonces ton regard dans le sien, tu te fais plus ferme, inspirant un bon coup. Le dos droit. Les mains nouées, sur tes genoux. « Évidemment que je te préparerais des provisions, mais pas tout de suite. Tu dois récupérer. Je ne te laisserais pas partir avant. » Et tu es têtue, bien plus que la blonde ne peut le supposer. D’ailleurs elle enfonce la tête dans l’oreiller, signe que la tisane fait son effet et, satisfaite, tu esquisses un petit sourire. « Écoute ton corps au lieu de combattre… » Et sur ce, tu te redresses. Tu remets de l’ordre dans la chambre, mais tu refuses de reprendre la tasse, tu secoues d’ailleurs la tête quand elle l’a fait remuer. « Et tu avales tout le contenu de ta tasse. C’est un ordre Lucrezia. » Oh oui, tu ne blagues pas !

Tu l’abandonnes alors un petit instant, le temps d’aller récupérer quelques croques monsieur, parce que dans son état, elle n’est certainement pas en état d’avaler plus. Tu reprends évidemment ta place à ton retour, sur ta chaise, près d’elle, mais pas trop. Tu as retenu tes leçons passés, mais assise là, à l’observer, l’assiette déposée sur la table de chevet, tu hésites. À lui parler davantage. La confiance se gagne, se partage, n’est-ce pas ? Oui. Il faut que tu fasses un pas en avant et peut-être qu’elle te suivra. Il faut que quelqu’un commence, aussi bien que ce soit toi. « Je ne dirais rien, tu sais… » tu sens son regard se poser sur toi, incision qui s’infiltre profondément en toi. Doute-t-elle de toi ? Assurément, elle est intelligente. Elle sait qu’il ne faut pas se fier à qui que ce soit. Tu ne bronches toutefois pas. Calme. Paisible. « Au sujet de Fred. Je… je connais un Weasley aussi. » Tu hausses doucement les épaules, comme s’il ne s’agissait pas d’une information capitale, comme si le simple souvenir de ta dernière rencontre avec Ronald ne te réchauffait pas le creux de l’estomac. « C’est aussi pour ça que je te dis de te détendre… je ne suis pas une ennemie. Absolument pas… » Au contraire, plus tu la regarde et malgré sa douleur, malgré ses souffrances, tu sens l’envie de l’imiter. Alors tu souffles plus doucement : « En fait… je crois que je t’envie… que j’aspire à une vie loin du tumulte et de l’hypocrisie de l’élite. Enfin, nous savons très bien toutes les deux, ce que nous pensons de l’aristocratie sorcière, mais il y a d’autres facteurs à prendre en considération… et puis on ne devient pas une insurgée comme ça. » Ça t’arrache presque un sourire, alors que tu la détailles, petite chose cassée et éparpillée sur tes draps immaculée. « Est-ce que tu es plus heureuse, Lucrezia ? … Est-ce que c’est ce que tu espérais ? » Est-ce que tu le regrettes parfois ?
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MessageSujet: Re: Lusanna ≤ « Northern lights »   Lusanna ≤ « Northern lights » EmptyLun 27 Juil 2015 - 21:36

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« Évidemment que je te préparerais des provisions, mais pas tout de suite. Tu dois récupérer. Je ne te laisserais pas partir avant. »  Ce ton te hérisse autant que les ordres. Tu ne veux pas rester clouée là à te faire traiter comme une enfant. Tu te rebellerais presque contre le temps pour pouvoir t’enfuir, regagner ta liberté, et te tenir loin d’elle, surtout. Carrow, ça rappe sur ta langue, ça glisse en un souvenir amer. Lazarus et ses paroles de père-séducteur. Susanna et son autorité discutable. « Et tu avales tout le contenu de ta tasse. C’est un ordre Lucrezia. » Le sifflement qui sort de ta bouche est agressif. Lucrezia, ça sonne en fausse note au bord de ses lèvres. Lucrezia, la mangemort au tatouage indélébile et au coeur de glace. Lucrezia Rowle, celle que tu ne veux plus être. Et tu vides le contenu de la tasse pendant qu’elle s’éclipse, enfoncée dans ces réactions que t’impose ton corps, de la douleur à l’épuisement.

J’ai laissé moins que ça, derrière moi, quand on m’a enlevée. Et ce n’était pas un subterfuge. a-t-elle dit, un peu plus tôt, mais cela ne t’évoque rien. Tu ne comprends pas ce dont elle parle, et pour cause, la disparition de Susanna n’est jamais parvenue à tes oreilles. Tu as été portée disparue le 1er mai, vos dates s’emboîtent et vous échappent. Tu ne sais pas ce qu’il lui est arrivé et tes forces t’abandonnent momentanément, t’empêchant de reprendre la parole pour lui poser la question. Le sommeil te happe, un court instant. « Je ne dirais rien, tu sais… » Les cheveux blonds noyant les coussins et tes yeux clairs qui papillonnent : le son de sa voix te ramène à l’instant présent, dans cette sorte de flou dérangeant. « Au sujet de Fred. Je… je connais un Weasley aussi. » Son nom est doux, au rythme des battement du myocarde. Fred te manque. Tu veux dormir contre son coeur. Tu tentes de t’ordonner d’organiser tes pensées mais elles volent, loin, si loin de ta maîtrise. « C’est aussi pour ça que je te dis de te détendre… je ne suis pas une ennemie. Absolument pas… » « Vous l’êtes tous. » Elle ne peut pas comprendre, tu ne parles pas sa langue. Et tu as chaud, tellement chaud. « En fait… je crois que je t’envie… » Tu l’écoutes, c’est plus facile que lui répondre. Ton organisme a repris sa lutte, sans doute activée par le breuvage et ton antidote. « il y a d’autres facteurs à prendre en considération… et puis on ne devient pas une insurgée comme ça. »

Un hochement de tête par la négative. On ne devient pas une insurgée comme ça. Pas elle. Pas celles qui ont un entourage, des frères, des soeurs peut-être, à moins qu’ils soient déjà de l’autre côté de la barrière. Toi, t’avais pris ta décision comme on change de chemise, t’avais changé de vie pour retrouver les bras rassurants de ton ami, pour ne plus être seulement la mère éplorée sans avenir. Il t’avait promis tellement de belles choses. « Est-ce que tu es plus heureuse, Lucrezia ? … Est-ce que c’est ce que tu espérais ? »

Il y avait mille réponses contradictoires qui se bousculaient dans ta tête, comme des évidences incompatibles. Ton coeur contredisait l’état de ton enveloppe charnelle qui lui-même boudait ton état psychique. « C’est pas mon bonheur qui compte, Susanna.. c’est le sien.. » Pour toujours. Tu étais heureuse quand tu voyais fleurir sur son visage un éclat de bonheur, si éphémère soit-il, un sublime rayon de soleil. Tu te sentais utile et aimée. Puis là, si coupable. La mort d’Ypsös avait-elle justifié la colère vive, l’abandon de ta sécurité pour te faire détruire par Llewellynn ? N’était-ce pas plutôt les adieux avec Draco qui t’avaient brisé le coeur, scindée en deux ? « Qui t’a enlevée .. ? » souffles-tu. Tout semble à retardement, dans tes réflexions. Il te faut le temps d’assimiler, de comprendre les tenants et aboutissants de ses remarques. Parfois, tu sembles même t’endormir alors que ce ne sont que tes paupières qui se ferment, le reste de tes sens à l’écoute. « .. Quand ? »

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Quelque part, tu sais très bien que tu n’es pas sensé assommer Lucrezia sous le flot intarissable de tes paroles, de tes questions, de toutes ses informations que tu lui fournis, et pourtant tu le fais. Et tu le regrettes quand elle se met à siffler pour toute réponse. Et si tu la mettais à bout hein ? Tu dois la laisser se reposer, alors tu te mets à parler toute seule. Tout haut. Comme pour te convaincre, non on ne devient pas une insurgée sans avoir réfléchis correctement à l’idée. Tu laisserais trop de gens derrière toi, non ? Oui. Ta mère ne s’en remettrait assurément pas, si toi aussi, tu te faisais passer pour morte. Tu ne te le pardonnerais pas, de lui briser le cœur à ton tour, tu n’es pas Ulysse, toi tu as appris à l’aimer. Tu veux la préserver. Et puis Constantin aussi, s’inquiéterait, à qui pourrait-il se confier ? Sur qui pourrait-il compter, sans inquiétude ? Tu ne sais pas. Ta tante et ton oncle l’aiderait assurément à traverser cette épreuve, mais lui, il changerait. Tu sais combien la perte, l’abandon, peut modifier. Transformer les cœurs. Tu ne veux pas abîmer le sien, tu l’aimes bien trop. Et puis il y a Aramis, ton autre frère. Pas à cause de quelque chose d’aussi hasardeux ou accidentel, que le sang, mais par choix. Son cœur est relié au tien et tu ne pourrais décemment pas l’abandonner non plus. Il y aussi les filles, tes amies d’enfances, Nyssandra et Gwenièvre, celle qui se sont tant inquiétées lors de ta disparition. Tu ne peux pas recommencer, par volontairement cette fois. Et puis Eris aussi, s’inquiéterait, tu vois clair dans sa rage de shopping. Non, la blonde à bien raison d’hocher la tête. On ne décide pas d’être insurgé sur un coup de tête, pas même par amour, parce qu’il existe plus grand que soit, plus grand que deux individus liés par une quelconque relation. Et qu’importe si l’envie de bâtir une ébauche de vie à deux, avec Ronald, te chatouille le cœur, tu ne peux pas. Pas maintenant, mais pas nécessairement jamais non plus. Parce qu’un jour, tu l’espères du moins, tu comptes devenir son chez soi, cet endroit que l’on retrouve et qui nous réconforte, là où tout semble plus familier, plus sucré, plus chaleureux. Mais est-ce qu’un insurgé peut réellement avoir un chez soi ? Oui, dans la forme d’une personne. Peut-être que ce sera toi. Peut-être qu’il trouvera mieux. En attendant, tu oses tout de même poser une autre question à la pauvre femme, à moitié inconsciente sur le lit. Tu n’attends pas réellement une réponse de sa part, non, mais tu n’as pas pu t’empêcher tes lèvres de la lui souffler. La curiosité est un vilain défaut Susanna, tu peux presque entendre ta mère te gronder.

L’espace de quelques battements de cœur, quelques respirations, le temps de t’assurer qu’elle survie toujours, tu t’imagines qu’elle ne répondra pas. Tu te prépares à la veiller encore un petit instant, mais tu sous-estimes sa volonté à rester éveiller. À rester l’esprit clair. Comme si elle avait le choix, mais Lucrezia se le permet, après tout, elle n’est plus même vivante, non ? « C’est pas mon bonheur qui compte, Susanna.. c’est le sien.. » Si tu cherches, brièvement, pour qui elle dédie dorénavant sa vie, la réponse te revient rapidement : des cheveux roux, un sourire espiègle et des yeux pétillants de malice. Tu imagines Fred Weasley, bien avant de songer à son nom. Comment en est-elle venue à désirer sacrifier sa propre vie pour cet homme ? Tu ne te rappelles pas les avoir su amis, mais après tout, lors de vos études, tu n’avais que peu à faire des Weasley, quant à la blonde, vous étiez des connaissances, sans plus, tout juste des amies. Vos mondes tournaient sans la présence de l’autre. Et aujourd’hui encore, la perte de l’une n’a pas de réel effet sur l’autre, n’est-ce pas ? Non, mais tu es tout de même là et elle aussi. À vous regarder, à tenter de comprendre ce qui tapisse l’esprit de l’autre. Serais-tu prêtes, toi aussi, à te dévoué au bonheur de Ronald ? Peut-être. Oui. Alors un minuscule sourire passe sur tes lèvres alors que tu acquiesces. L’amour fait des miracles. L’amour est terrible. Tu en es là dans tes réflexions, quand la voix fatiguée de ta patiente porte jusqu’à tes oreilles : « Qui t’a enlevée .. ? » La question te surprend, mais tu te rappelles de ta propre question, quant au coupable de son état. Un aveu pour un autre, hein Susanna ? Alors tu inspires lentement et répond dans un souffle las : « Ulysse, mon frère. » Si le nom t’arrache encore un frisson, que ton estomac se contracte, un bref souvenir te traversant l’esprit comme un rayon de soleil peut aveugler et blesser brièvement, tu retrouves un peu de sécurité en serrant doucement ta baguette entre tes doigts. Tout va bien Susanna, ici il ne peut rien contre toi. Ici, tu es hors d’atteinte.

Or, les questions n’ont pas encore fini de tomber et la prochaine ramène ton regard sur elle, sur son joli visage de poupée. « .. Quand ? » Est-ce que Lucrezia sait à quel point elle est jolie ? Tu t’es toujours posée la question, parce qu’elle n’aurait jamais dû être de ses femmes oubliées lors des fêtes. Pas au ministère, regorgeant d’homme. Elle a le visage de ses femmes que l’on proclame reines, couronnées au nom de la beauté, effigies d’un monde grandiose. Pure et magnifique. Aussi belle que le jour, n’est-ce pas ? Non. Plutôt la lune. Tu remets un peu d’ordre dans tes cheveux alors que tu t’approches et que malgré ses membres fuyant, tu attrapes son poignet. « En avril, presque en mai. Je veux seulement prendre ton pouls… je dois savoir si ton cœur bat correctement. » Tu ne la grondes pas, tu lui expliques simplement tes intentions et déjà tes doigts trouvent les veines de son poignet. Tu te concentres et repousse les souvenirs, qui cherchent à revenir. À te rappeler une date que tu veux oublier. Son cœur est plus lent, mais il bat, il essai de survivre. Tu soupires et la relâche doucement, pour faire venir un linge humide, d’un coup de baguette, jusqu’à la blonde. Tu peux éviter de la toucher autant que possible si c’est ainsi qu’elle se sent réconforté. Qui es-tu pour la juger hein ? Personne. Tu laisses le linge se poser contre son front et l’observes encore un instant. « Et toi ? Depuis quand es-tu « morte » ? » Tu as bel et bien entendu parler de sa disparition, mais les rumeurs de mort ne te sont pas encore parvenu. Mais après tout, tu n’appartiens pas à la caste des tatoués, des soldats manipulés et entrainés. Tu n’as jamais été que la fille mal-aimée. Si beaucoup d’information te parviennent, de par ton poste et ta collaboration étroite avec Rookwood, ton supposé maitre tout puissant, un monstre à satisfaire en tout temps, les informations ne trouvent assurément pas toujours leurs chemins jusqu’à toi. « Et Draco ? … Il sait ? » Parce que si tu sais quelque chose, c’est qu’ils étaient amis tous les deux. Proches jusqu’à quel point ? Tu n’as jamais su. Encore moins depuis que tu as refusé d’épouser l’héritier Malfoy. Mais est-ce qu’une femme à moitié assommée par Morgana seule sait quoi, peut réellement satisfaire ta curiosité ? Tu en doutes, mais tu essais. Si elle n’y arrive plus, tu la laisseras un peu dormir, elle doit se reposer. Si seulement tu pouvais te taire. Si seulement elle n’éveillait pas une curiosité grandissante chez toi.
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MessageSujet: Re: Lusanna ≤ « Northern lights »   Lusanna ≤ « Northern lights » EmptyLun 17 Aoû 2015 - 10:10

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« En avril, presque en mai. Je veux seulement prendre ton pouls… je dois savoir si ton cœur bat correctement. » Son frère. Est-ce que ça te surprend ? Tu ne sais pas vraiment, bien qu’elle porte le nom des Carrow, signe que les siens sont capable du pire. Lignée plus dépravée que décousue, selon toi. Sous ses doigts tu t’es crispée, sans pour autant protester, tu n’en as pas la force. La mort guète au dessus de ta tête. Le linge humide ne suffit pas à te faire oublier la chaleur tendre qui s’enroule à ton annulaire, te faisant angoisser pour Fred, si loin, qui doit craindre d’être encore abandonné. « Et toi ? Depuis quand es-tu « morte » ? » C'est presque étrange de l’entendre d’une autre bouche. Tu n’as pas vraiment fait le deuil, si ? Tous ces préparatifs, toute cette mise à scène et les tensions découlant de ton arrivée dans l’insurrection ne t’ont pas permis de te pencher sur ce qu’il est advenu de tes amies. Tu t’es embourbée dans une inextricable dépression. Ou du moins n’as-tu pas pu soigner l’existente. Tu te souviens d’avoir été si heureuse entre les bras du rouquin. Tu te souviens de t’être perdue au creux de son cou, de t’être lovée contre son épaule. Et d’avoir sombré ensuite, comme si la bouffée d’oxygène avait été trop courte. « 1er mai.. » Beltane. Profiter de la fête pour une ultime apparition, faire croire que tout était normal pour mieux corroborer un kidnapping dans les règles de l’art.

« Et Draco ? … Il sait ? » Le prénom s’est glissé comme un poison rivalisant avec le venin encore persistant dans tes veines. Draco. Tu n’as pas senti les larmes rouler sur tes joues, tu n’as fait qu’en percevoir le sel au bord de tes lèvres. Le sacrifice avait été plus difficile que tu ne voulais bien le prétendre, parce que protéger les Weasley impliquait de laisser le jeune Malfoy aux mains d’un Destin cruel et, sans doute, entre les doigts impitoyables de la vengeance. Pire encore, le vice pour l’alcool liait à ton souvenir les deux seules personnes qui importaient, ironie du sort pour deux ennemis naturels. Tu avais été obligée de faire un ultime choix, et dans les yeux anthracites de Draco, tu avais lu ce décès simulé comme vérité assimilée. Pour lui, tu étais morte, tu n’avais plus la possibilité de veiller sur son état, même de loin, plus aucun accès à sa présence. Ne me mets pas ça sur la conscience, avait-il dit, et pourtant l’autodestruction n’était que plus grande, après votre rencontre au cimetière.

Tu respires mal. Tu étouffes de ta culpabilité, de l’amertume, de cette colère que tu nourris contre toi-même. Tu te noies dans les recoins sombres et égoïstes de ton âme. Peut-être que tu crèves de ces rêves inavoués. Peut-être que tu ne survivras pas aux paradoxes de la glace et du feu, de ce désert de larmes qui menace chaque jour de t’offrir la dernière heure, une dernière danse entre les bras de tes contradictions, tes addictions. « Mes choix, l-les siens. » Il sait, c’est évident. Votre relation officiellement lointaine vous protège tous les deux des questions, pas des douleurs, pas des rancoeurs, des terreurs. Morte de peur pour celui qui était hier encore un petit garçon trop curieux, grandi trop vite, plus fort, plus solide que toi. « Dis-lui.. » rien. Ca ne sort pas de ta bouche, d’entre ces lèvres trop pâles. Contrôle-toi, aurait exigé Daeva. Mais tu n’es plus celle d’autrefois, apte à surmonter les élans brusques des émotions envahissantes. Tu le fais déjà trop, chaque heure, chaque minute, pour cacher à Fred ta détresse ; ta faiblesse.

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