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sujet; Erin McAlister • Les petites choses toujours viennent à bout des grandes |
| Erin Morgane McAlister feat Lena Katina • Delrya | Insurgés • Inventé
• nom complet ; Erin Morgane McAlister • surnom(s) ; Avec un nom si court que le tien, il est rare d'avoir recours aux surnoms. Certains ont bien tenté des « Riri » peu élégants et autres « toi la rouquine ! » mais sans grand résultat. Ce qui se rapprocherait le plus d'un réel surnom serait la façon dont ta cousine prononce ton prénom, à sa manière à elle, omettant quasiment le E du début à être toujours trop pressée de partager une nouvelle. • naissance ; 26 novembre 1974 à Edimbourg. • ascendance ; Mêlée. Ta mère est une sorcière, de ces familles qui se prétendent de sang-pur sans pouvoir le prouver et adoptent les idéologies mangemorts sans oser s'y mêler. Ton père est fils de sorciers depuis quelques générations seulement, ses arrière grands-parents étaient tous moldus. Mais il a tendance à préférer oublier ce détail... • camp ; Bien qu'ayant hésité de longs mois à t'engager dans la lutte, tu as choisi de rejoindre les Insurgés, incapable de vivre sous la férule des forces du mal. Mesurée dans tes avis comme toujours, c'est chez les Audacieux que tu as trouvé ta place, rejoignant les Silencieux il y a trois ans. • métier ; Anciennement membre de la Brigade de Police Magique • réputation ; A Poudlard, les innombrables heures que tu as passé le nez dans les livres t'ont valu la réputation d'être une travailleuse acharnée. Ou une rabat-joie incapable de s'amuser, selon les points de vue. Mais dans l'ensemble, il était surtout rare que les gens connaissent ton nom. Avec les années, la timidité a perdu un peu de terrain et tu es devenue plus sociable. Les gens ont alors découvert une jeune femme simple et discrète qui fait grand cas de l'amitié et de la confiance qui peuvent lui être accordée. Une personne fiable, en somme, honnête jusqu'au bout des ongles, et qui préfèrerait disparaitre que de trahir une promesse. • état civil ; Célibataire endurcie. • rang social ; Insurgée • particularité(s) ; Animagus • patronus ; Avec tes maigres capacités en sortilège, tu n'as jamais réussi à invoquer un Patronus corporel, tout au plus une brume fugace. • épouvantard ; La vision de ton frère, le visage dissimulé sous le masque des mangemorts. • risèd ; Toi, fière dans un uniforme d'auror qui sous-entend à la fois ta réussite et leur réhabilitation par le Ministère... • animaux ; Tu as bien assez de mal à t'occuper de toi-même pour ne pas te risquer à prendre en charge un animal dont le bien-être serait sous ta responsabilité. • baguette ; Tu te souviens de l'achat de ta baguette comme si c'était hier. Bois de Saule, souple, vingt-deux centimètres, un crin de licorne à l'intérieur. La première que tu touchais. Maître Ollivander n'avait pas paru surpris. Il a seulement esquissé un petit sourire pensif avant d'ajouter quelques lignes dans sur un parchemin. • miroir à double sens ; Un cercle parcouru de volutes blanches. | The stars have faded away ► Avis sur la situation actuelle : 07 août 1999 « Sebastian, Il est plus que temps que tu ouvres les yeux. Pendant toutes ces années, je me suis tenue à l’écart de la lutte qui se jouait tout autour de nous. Et je l’ai fait pour toi. Mais aujourd’hui, c’est terminé. Je n’en peux plus de ne pas prendre parti, de ne pas me battre pour mes convictions. La guerre est là. Parce que oui, que tu le veuilles ou non, c’est dans un monde en guerre que nous vivons aujourd’hui. Et je vais y participer, dans la maigre mesure de mes moyens. Les agissements du Ministère sont inqualifiables. Depuis un an, les persécutions se sont multipliées, les attaques gratuites se multiplient à l’encontre de tous ceux qui refusent de se plier à leurs lois archaïques et infondées. Les sorciers nés de parents moldus sont démis de leurs baguettes. Leurs droits les plus fondamentaux sont bafoués chaque jour un peu plus. Il ne manquerait rien pour que ces fous rétablissent l’esclavage. Je refuse d’être mêlée à tout cela. Je refuse d’y prendre part, ou de seulement l’autoriser par mon silence. Je ne rejoindrai pas l’Ordre du Phénix. Je te l’ai promis et je m’y tiendrai. Mais de plus en plus de gens choisissent d’agir, différemment, et je songe à me joindre à eux, quitte à passer dans la clandestinité. Mais je ne veux pas que nous nous retrouvions plus divisés encore que par le passé. Je ne veux pas te perdre encore. Alors j’aimerais que tu y réfléchisses, toi aussi. Ta sœur qui t’embrasse, Erin » ► Infos en vrac : « Miss McAlister est une véritable catastrophe. A son premier cours de vol, elle s'est démis l'épaule après avoir fini sa course dans une vitre du second. J'ai préféré ne pas la remettre sur un balai par la suite. » Mrs. Bibine • « Erin est une colocataire facile à vivre ! Elle ne fait pas de bruit, ne passe pas la matinée sous la douche et a même accepté de prêter la moitié de sa malle à une autre fille du dortoir ! Si vous voulez mon avis, elle se laisse bien trop marcher sur les pieds. » Une camarade de chambrée • « Un appétit d'oiseau ? Ma cousine ? Vous en êtes sûrs ? C'est que vous ne lui avez pas présenté les bons plats. Essayez donc de la mettre devant une assiette de truite aux amandes ou devant un cheescake... » Adélaïde, sa cousine • « McAlister ? Ah, la rouquine ? Jamais entendu le son de sa voix en trois ans dans sa classe. Vous êtes sûrs qu'elle sait parler ? » Un camarade de classe • « Sincèrement, Erin est une personne qui gagne à être connue. C'est vraiment une fille bien, plutôt mignonne, pas bête du tout... Il faudrait juste qu'elle se fasse un peu plus confiance. Et qu'elle lève le nez de ses études pour se rendre compte qu'il y a des gens qui tiennent à elle. » Un ex petit-ami • « La rouquine ? Ahah, j'aurais bien aimé réussir à fricoter un peu avec. Parait qu'elle a une tâche de vin dans le creux des reins, j'voulais voir ça ! Mais c'est peine perdue, cette nana ne lève jamais les yeux de ses bouquins. » Un camarade de Poudlard • « Je me souviens de la répartition de cette gamine là ! Rarement vu une môme autant crispée sous le Choixpeau. A croire que sa vie en dépendait ! C'est à côté de moi qu'elle s'est assis après coup. Elle avait l'air plus morte que vive. » Une élève de Poufsouffle plus âgée • « Ma petite Erin ? Je pense qu'elle peut être fière de l'adulte qu'elle est devenue. Sa plus grand faiblesse à ce jour, c'est surement son grand véracrasse de frère ! Celui-là, s'il remet les pieds chez moi, je vais lui expliquer quelques petites choses ! » Jane, sa grand-mère • « Non mais cette fille n'a vraiment pas grand chose pour elle. Elle ne parle quasiment pas, elle vous regarde avec des grands yeux de gobelin quand vous lui adressez la parole... Et puis aucune personnalité ! Je lui ai demandé si je pouvais mettre mes affaires dans sa malle, elle n'a même pas bronché. Et vous savez ce que j'y ai trouvé ? Un lapin en peluche. Non mais vraiment, un lapin en peluche. A quatorze ans, sérieusement ! Elle a l'intention de le traîner toute sa vie ? » Une camarade de chambrée • « Miss McAlister est une élève avec beaucoup de potentiel. Pourtant, elle est loin d'exceller dans ma matière. Mais je pense vraiment qu'elle pourrait faire bien plus si elle croyait davantage en ses capacités. » Mrs. Chourave, sa directrice de maison • « Entre celle là qui ne parle pas, et sa petite soeur qui vous oublie aussi vite qu'elle vous a rencontré... Je vous dit pas la famille de timbrés ! Y'a que le frère qui semble à peu près normal ! » Un camarade de Poudlard • « La petite McAlister. Oui, je la connais bien, elle passe régulièrement aux Trois Balais. Une gamine tout ce qu'il y a de plus convenable, polie, honnête. Il faut dire que connaissant sa grand-mère, le contraire m'aurait étonnée ! » Mrs Rosmerta • « Erin est beaucoup trop fragile, beaucoup trop idéaliste. Qu'importe si elle ne partage pas mes convictions, je la protègerai coûte que coûte. D'ailleurs, j'essaye autant de garder autant que faire se peut un oeil sur elle. Mais heureusement, elle n'en sait rien. » Sebastian, son frère Nothing compares to you • pseudo & âge ; Robert, 23 ans • comment as-tu trouvé le forum ? C'est la faute de ce vieux bougre de Jean-Jacques • ton avis, tes suggestions ; Vous avez réussi à me redonner envie de plonger dans du HP, donc c'est que vous êtes magnifiques Concernant les suggestions, peut-être juste une liste récapitulative des maisons et années d'études de chaque personnage ? • connexion ; 7/7 en temps normal • quelque chose à ajouter ? Don't feed the troll
Dernière édition par Erin McAlister le Lun 20 Juil 2015 - 9:59, édité 7 fois |
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| Here comes the hurricane Nous sommes à l'aube d'un monde qui se scinde... 20 décembre 1980 « Dis Mamie, c'est quoi un sang-de-bourbe ? » La vieille dame te regarda quelques secondes, sans cesser de pétrir la pâte qu'elle travaillait avant de finalement s'essuyer les mains sur un torchon pour t'attirer sur ses genoux. « C'est... une personne qui est née de parents moldus. Mais c'est un terme vraiment vilain chérie, qu'il ne faut pas utiliser. » Inutile de te demander où tu avais pu entendre un tel mot. Qu'il s'agisse d'un nouveau voisin jugé déplaisant, d'une connaissance sur le point de conclure une soit disant mésalliance ou d’un quelconque autre né moldu ayant pour seul tort d'avoir osé passer dans le champ de vision de tes parents, le mot fusait bien trop aisément dans la maison familiale. A six ans seulement, tu n'aurais jamais du entendre celà, pas plus que nombre des discours idéologiques serinés par ta mère et ânonnés par ton père. Pureté du sang, mariages de caste, intrusion inacceptable des moldus dans la sphère sorcière, supériorité évidente de la race sorcière sur toute autre... Une flamme de colère passa dans les yeux verts de ta grand-mère. Fallait-il rappeler à son abruti de fils, bien prompt à répéter les absurdités de sa femme, que lui-même n'avait guère de sang sorcier dans les veines ? Et qu'au vu de ses piètres capacités en la matière, il était bien mal venu de se réclamer d'une quelconque supériorité, lui ne devait sa situation confortable qu'au génie commercial de son père – que Merlin le veille – et à son mariage avantageux avec une héritière en mal de liquidités. La seule et unique réussite de ce grand véracrasse, ses trois enfants, il s'appliquait à les pervertir d'idées ridicules. Enfin quand il prenait le temps de leur accorder une seconde de son temps. La vieille dame caressa tes cheveux auburn, si semblables aux siens dans sa prime jeunesse, avec un soupir de lassitude. Il n'était pas de son ressort que vous éduquer, ton frère, ta sœur et toi. Mais comment se taire alors que chaque période de vacances scolaires vous voyait revenir chez elle avec plus encore de questions ? Bien sûr qu'elle aurait dû se taire et laisser faire, demeurer dans son rôle de gentille grand-mère auquel sa bru la renvoyait sans ménagement. Mais son vieux cœur tremblait de voir Sebastian, du haut de ses dix ans, s'appliquer à répéter d'un ton sentencieux les discours perpétuels de vos parents, avec ce sérieux des enfants qui ne comprennent pas ce qu'ils disent mais en perçoivent toute l'importance. A l'âge où il aurait dû s'enthousiasmer devant la magie, découvrir doucement ses capacités dans l'attente de la rentrée à Poudlard, jouer comme n'importe quel enfant, il se comportait avec des airs de coquelet de basse-cour convaincu d'être un jour appelé à régner sur davantage que son poulailler. Et toi... toi la petite deuxième avec tous ces « pourquoi » que tu n'osais pas exprimer, l'enfant discrète et silencieuse qui marchait sur la pointe des pieds, suçotant ton lapin en peluche avec toujours la peur de déranger, la crainte d'être grondée pour un grincement de parquet ou un éternuement mal placé. Ta mère n'avait guère plus de patience pour ta sœur que pour toi. À quoi bon faire trois enfants, pour n'en aimer qu'un seul ? Comme si tu avais senti le cheminement des pensées de ta grand-mère, tu étais restée silencieuse, blottie contre sa poitrine. Jusqu'à ce qu'un bruit bien connu te fasse relever la tête. « Mamie, mamie, je crois qu'Adèle, Sin et tante Armelle sont arrivées ! » Sans attendre de réponse, tu détalas pour aller rejoindre tes cousines, amenant sur les lèvres fatiguées un sourire attendri. Peu importe l'avis de tes parents, leur froideur cérémonieuse et leurs grandes idées. Il était hors de question qu'elle les laisse gâcher votre insouciance à tous les trois. Replaçant une mèche de ses cheveux blancs dans son chignon, elle se leva à ta suite pour aller saluer sa fille – qui avait eu la saine et bienheureuse idée d'épouser un moldu – et accueillir comme il se devait ses deux autres petites filles. 1er septembre 1986 Serpentard, Serpentard, Serpentard, Serpentard...Agrippée à ton petit tabouret, les sourcils froncés, tu répétais cet unique mot en boucle depuis le début de la cérémonie. Rarement le Choixpeau avait eu enfant plus crispée sous son tissu élimé. Et ta moue concentrée ne manquait pas d'amuser tes futurs condisciples qui se délectaient des expressions d'appréhension des petits premières années qui défilaient sagement. « Serpentard ? Pourquoi Serpentard, jeune fille ? Tu n'as ni leur envie dévorante de réussir dans tes projets, ni leur malice. Non... je pense que tu t'épanouiras davantage à... POUFSOUFFLE ! » Poufsouffle... C'est les poings serrés pour retenir tes larmes que tu es descendue de l'estrade pour rejoindre la grande table tendue de jaune et d'ébène. Poufsouffle. Difficile d'imaginer pire. Une semaine durant, tu t'abstins d'aller déjeuner, esquivant la Grande Salle et le courrier dans l'angoisse d'une Beuglante, avec la complicité de ton aîné qui se débrouillait pour t'amener une assiette. Sa propre répartition à Serdaigle avait déclenché les foudres maternelles et il avait bien fallut trois mois pour qu'enfin l'orage passe et qu'il soit reconnu que Serdaigle était, somme toute, une maison « relativement acceptable ». Alors Poufsouffle, la maison des plus humbles, des travailleurs, des épris de justice... La maison qui accueillait, en souvenir du grand cœur de sa fondatrice, tous les enfants que d'autres ne voulaient pas... Quelle déchéance. Même Gryffondor aurait été plus glorieux ! Une semaine pendant laquelle tu rasas les murs donc, craignant de voir débouler le grand-duc de tes parents. Lequel, agacé de ne pouvoir te remettre son fardeau, profita un beau matin d'une fenêtre ouverte dans la salle commune pour venir déposer sur le plancher de ta chambre la lettre prête à exploser. A six heures du matin. Un dimanche. Difficile d'imaginer meilleur départ avec ses colocataires. 15 novembre 1986 « Alors, Poufsouffle ? » chuchota Adelaïde en touillant négligemment le contenu de votre chaudron. Absorbée par vos racines de valériane que tu tentais de couper en rondelles de trois millimètres sans trop les massacrer, tu achevas ta victime en cours avant de jeter le tout dans le chaudron. « J'aime assez. » « Hm. Passionnant. Tu espères vraiment que cette réponse va me convenir ? » « Que veux-tu que je te dise ? C'est une très bonne maison, je m'y sens bien, c'est tout. » « Tu ne regrettes plus, donc ! » Le petit air triomphant qui accompagnait cette remarque était proprement insupportable. Evidemment, pour ta tête brûlée de cousine qui avait fini à Gryffondor juste après toi à la grande satisfaction de ses parents, c'était facile à dire ! Mais il est vrai qu'après avoir pris tes marques, après avoir emprunté quelques ouvrages sur la fondatrice pour mieux comprendre où tu étais tombée, tu avais fini par convenir que les jaunes et ébènes te convenaient parfaitement. Il n'y aurait manqué que ta cousine pour que tout soit parfait. Mais à défaut, vous profitiez de tous les cours en communs pour vous mettre en binôme, refrénant parfois difficilement vos fous rires. « Mamie aussi dit que c'est une très bonne maison. » reprit-elle tandis que tu t'efforçais de déchiffrer la douzième ligne de votre recette. « C'était celle de Grand-Père, c'est normal qu'elle dise ça ! Elle en dit autant pour Gryffondor. Et même plus ! » « ... Parlant de Mamie... Comment vas-tu faire à Noël ? Tu retournes chez toi ? » « ... Aucune idée. Affronter trois mois de tempête parentale réprimée... Je n’y tiens pas trop... Et je pense qu'ils ont à peu près autant envie de me revoir que moi alors franchement... » « Je ne suis pas sensée te le dire mais... Je crois que Mamie est en train de leur casser les pieds pour que tu puisses venir le fêter chez elle, avec nous. Pour le moment, rien de sûr, c'est secret de langue-de-plomb ! Mais tu connais Mamie, quand elle a une idée en tête... » Les yeux brillants, tu faillis laisser une exclamation de joie incrédule. Un regard sévère du professeur Rogue t'interrompit dans ton élan, sans toutefois ternir le bonheur de cette annonce. Et sur un dernier regard complice, pleines d'espoir quant à ces fêtes de fin d'année qui pourraient finalement fort bien s'annoncer, vous vous remîtes au travail. 12 août 1988 « Loane entre à Poudlard cette année... » Le vieux rocking-chair continua de grincer comme si de rien n'était et ta grand-mère de compter ses rangs, attendant la fin de ce qu'elle devinait être une intense réflexion. « Je ne sais pas comment je vais faire. » « Quoi donc? » « Être avec elle ! Enfin, lui parler ou non... Je... Les gens vont la trouver tellement bizarre ! » Cette fois, ta voix sonnait comme une conclusion, aussi le rocking-chair cessa-t-il son lent balancement. Le tricot posé sur ses genoux, ta grand-mère ramena son regard à toi, petite silhouette enroulée dans ton plaid, assise à même le bois de la terrasse. Une fois n'est pas coutume, ses lunettes en demi-lune venaient souligner son expression sévère. « Bien sûr qu'ils la trouveront bizarre, et après ? Ta petite sœur est différente mais est-ce une raison pour lui tourner le dos ? » « Non, non et je ne veux pas lui tourner le dos mais... de toute façon, la plupart du temps, elle ne me reconnaît même pas ! » Dans ces derniers mots, il y avait de la colère, de la rancœur. L'incompréhension d'une adolescente rejetée par ses parents et, d'une toute autre façon, par sa sœur également. Tes doigts se crispèrent autour de ta tasse de chocolat chaud dont tu bus une gorgée, ignorant la brûlure sur ta langue. « Viens par ici... » Tu te décalas d'un mètre pour venir t'asseoir juste devant elle. D'une main légère, elle attrapa tes mèches de cheveux, la petite brosse en bois qui ne la quittait jamais et commença à les démêler doucement. « Tu sais pourquoi elle ne te reconnaît pas toujours. » « Pas vraiment... C'est à cause de sa maladie, c'est ça ? » La voix de ta grand-mère était redevenue cette voix douce que tu aimais tant. « C'est cela, oui. Ta sœur est atteinte d’une forme d’amnésie. Une maladie que nous ne comprenons pas. Nous savons seulement qu'elle se manifeste surtout à l'approche de la nuit. » « Les hurlements qu'elle pousse parfois la nuit, c'est pour ça ? » « Oui... Cette peur de la nuit est l'un des symptômes les plus évidents. Et c'est ce qui explique ses crises d'angoisse. » « Mais... quel rapport entre ça et le fait qu'elle ne nous reconnaisse pas ? Il y a une fille de mon dortoir qui fait des crises d'angoisses de temps en temps mais en dehors de ces moments-là, elle est parfaitement normale alors que Loane... » « Loane ne fait pas des crises d'angoisses semblables à celles de ton amie. Les médicomages qui la suivent ont fait le lien entre ces crises et ses terreurs nocturnes. Il semblerait que dans ces moments-là, pour une raison que nous ignorons, elle se déconnecte de la réalité qui l'entoure et peine ensuite à la réintégrer, d'où ses amnésies. » « Et ça ne se soigne pas ? En Histoire de la Magie, on nous a appris que la grande majorité des maladies magiques savent être soignées maintenant ! Pourquoi pas celle-ci ? » « Parce que cette maladie n’est pas d’origine magique. La médecine moldue pourrait peut-être nous apporter des réponses mais… » « Mais jamais mes parents n’accepteront de mettre les pieds chez des moldus pour la soigner… » achevas-tu, le ton sombre. « Il y a des médicomages qui travaillent jour et nuit pour essayer de comprendre et de mettre au point des soins efficaces. Ils finiront certainement par trouver mais en attendant... Nous pouvons seulement l’aider de notre mieux et remercier Merlin que ce mal ne soit ni contagieux ni mortel. » Un long silence suivit ces explications que tu recherchais depuis longtemps, sans trop savoir quelles questions poser. « Comment va-t-elle faire pour les cours ? Je veux dire... si elle ne peut pas les mémoriser, comment passera-t-elle les examens ? » « Vos professeurs seront prévenus. Ils l'aideront autant que faire se peut. Et puis, tu seras là toi aussi. » Tu ne répondis pas. Oui, tu serais là. Tu ne la laisserais pas tomber, toi. Jamais. Promis. Une promesse que tu chuchotas à la nuit et à elle seule. 20 mars 1991 « Alors, miss McAlister, vous devez bien avoir une petite idée de ce qui vous plairait. » Ta directrice de maison ne t’avait jamais trop intimidée. Hors de ses serres où tu t'efforçais tant bien que mal de ne pas causer de catastrophe, c'était une dame plutôt douce et joviale que tu savais à votre écoute. Mais aujourd'hui, tu demeurais les yeux baissés, mains posées sur tes genoux. « Avez-vous au moins feuilleté les prospectus mis à votre disposition ? » Bien sûr que tu les avais regardé ses fichus prospectus, et plutôt deux fois qu'une, espérant trouver entre leurs feuillets colorés un coup de cœur, une évidence. Mais rien. Tous ces métiers avaient l'air très intéressants et sans doute auraient-ils pu te plaire mais... Rien à faire. Aucun ne t'attirait vraiment. Enfin, presque aucun. Mais le dernier était tellement inaccessible... Que tu n'osais tout simplement pas en parler de peur de sembler ridicule et prétentieuse. « Allons miss, nous n'allons pas y passer la journée, vos camarades attendent leur tour ! » Ce fut cette phrase impatiente qui emporta tes réticences. Parce que tu ne voulais pas faire attendre tes camarades à qui tu avais confié tes doutes et qui t'avaient soutenus sans réserve, croyant en toi bien plus que n'en étais toi-même capable. Ils étaient devenus, au fil des cinq dernières années, presque une famille pour toi, hors des périodes de vacances scolaires où tu courais retrouver ton Écosse chérie et ta grand-mère. Depuis ce premier Noël où elle avait bataillé ferme pour t'obtenir le droit de le passer avec tes cousins et elle, elle t'avait invité à chaques vacances. Et tes parents n'ayant jamais insisté pour que tu rentres, tu t'étais bien abstenue de remettre les pieds au domicile familial. « J’ai parcouru les prospectus, professeur. Mais il n'y en a qu'un qui m'a vraiment attirée. C'est... Enfin... Je voudrais devenir auror. » À l'expression du professeur Chourave, tu n'avais pas besoin qu'elle détaille sa pensée. C'était un bien noble souhait mais tu étais loin d'en avoir le niveau. « Je sais que mes notes laissent à désirer, surtout en potions… – c'était peu de le dire, il fallait tous les efforts d'Adelaïde pour t'empêcher de saboter toutes vos préparations et t'éviter Troll sur Troll. Aucun professeur n'en était dupe – … en Soins aux créatures magiques et dans votre cours mais... Je me débrouille dans les autres, j'ai de plutôt bons résultats dans toutes les matières théoriques et j'aime énormément la métamorphose ! Le professeur McGonagall m'a elle-même complimenté – ce qui n'était pas sans valeur ! – Je voudrais vraiment, vraiment pouvoir faire ce métier, les mages noirs... Enfin je voudrais pouvoir protéger les gens contre ces fous et... » Emportée par ton désir de la convaincre, les mots te manquaient. Elle avait écouté ton petit plaidoyer avec un sourire aux lèvres et déjà, tu regrettais de t'être emportée ainsi. « Que de fougue, miss, après avoir tant mis de temps à vous décider à parler ! » Le ton était amusé, pas moqueur. Ce qui ne t'empêcha pas de devenir rouge dragoncelle. Elle redevint cependant plus sérieuse dans la suite de ses mots. « Effectivement, je crains que vos résultats ne soient un peu justes pour que vous puissiez prétendre à cette carrière mais de toute évidence, vous en êtes parfaitement consciente. Et une telle motivation fait plaisir à voir. » Mais... Parce qu'il y aurait forcément un mais. Le dernier argument imparable contre lequel tu ne pourrais rien objecter et qui réduirait tes espoirs à néant. « Mais je pense qu'avec beaucoup de travail, nous pourrions l'envisager. Nombre de vos professeurs vont proposer des cours supplémentaires en petits groupes pour les plus motivés d'entre vous à partir de l'année prochaine. Ce sera bien sur une charge de travail supplémentaire et qui vous demandera un important investissement personnel… Il faut que vous en soyez consciente. » Quelques précisions plus tard et elle te donnait son assentiment et te libérais, te demandant de faire entrer le suivant. Elle t'arrêta cependant avant que tu n'ouvres la porte. « Un dernier conseil, Miss McAlister. Cessez de douter de vos capacités. Ayez confiance en vous. » 23 avril 1992 Pour la troisième fois de ta scolarité, tu regardas avec émerveillement le chat tigré sauter de l'imposant bureau de bois pour redevenir ton professeur de métamorphose. Incapable de te dire que c'était à ta portée. Pourtant, à force de lire des dizaines d'ouvrages sur l'Animagie, tu avais fini par te dire que, peut-être, tu en serais capable, toi aussi. Après tout, s'il y avait bien une matière où tu pouvais te féliciter de tes O, c'était bien la métamorphose. Tu étais venue trouver ton professeur à la fin d'un cours, lui expliquant ton idée et tes motivations, mais à peine avais-tu commencé à exposer ton projet que tu l'avais regretté. N'était-ce pas extrêmement présomptueux de ta part de prétendre à une magie complexe que très peu de sorciers pouvaient maîtriser ? Et le fait que ton professeur se soit contenté de se métamorphoser sans te répondre ne faisait qu'ajouter à ton envie de quitter la pièce. Tu t'apprêtais à t'excuser et à fuir à toutes jambes quand elle esquissa un petit sourire, réajustant ses lunettes. « Peu de mes collègues sont aussi satisfaits que moi à l'égard de vos résultats scolaires, miss McAlister. Vos notes laissent à désirer dans un certain nombre de matière même si nous nous accordons à reconnaître votre travail assidu. Attendez, laissez-moi terminer ! – tu avais déjà ouvert la bouche pour répondre mais elle ne t'en laissa pas le temps. Avec les différents cours supplémentaires que vous avez choisi de suivre cette année, vous vous êtes déjà rajouté une charge de travail supplémentaire conséquente. Hors l'animagie est une branche de la magie qui demande énormément de travail et de volonté. Je ne suis pas certaine que vous pourrez tout concilier. » Elle refusait. Tu avais beau t'être préparée à une réponse négative, tu avais tout de même conservé l'espoir qu'elle accepte. Et pour une fois, tu n'étais pas prête à simplement baisser les bras. Devenir animagus était devenu un rêve, un objectif pour lequel tu étais prête à travailler autant que nécessaire. « Professeur, pardonnez-moi, mais je suis certaine que je pourrais y arriver ! Je me suis déjà préparé un emploi du temps qui inclut l'ensemble de mes cours, j'ai prévu des plages horaires pour mes devoirs et il reste quelques heures de libre, je...» « Heures que vous devriez utiliser pour vous reposer si vous voulez arriver entière jusqu'à vos examens finaux. Voyant que tu allais protester, elle leva un doigt pour t'imposer le silence. Il ne s'agit pas d'un refus, miss. Seulement d'un report. Revenez me voir quand vous aurez obtenu vos ASPICS, si cet apprentissage vous tient toujours à cœur. Ce sera alors un plaisir d'enseigner cette voie ardue de la métamorphose à une élève aussi talentueuse que vous dans ce domaine. » « Je... Merci professeur ! Merci beaucoup ! » « Je vous en prie. Je ne vous retiens pas davantage. A lundi, miss. » « A lundi professeur ! Et... puis-je vous poser une dernière question ? » « Je vous écoute. » « Quel animal pensez-vous que je pourrais être ? » « ... Je serais bien en peine de vous répondre. Personne ne peut savoir à l'avance quel animal vous correspondra mais quel qu'il soit, il vous en apprendra sans doute beaucoup sur vous-même. Toutefois, j'aurais tendance à penser qu'il s'agira d'un animal discret et timide, de ceux qui se cachent loin de l'attention générale. Tout comme vous.» 28 novembre 1995 D'un pas rapide, tu avançais le long des boutiques de Pré-au-Lard. Les premières neiges blanchissaient déjà le paysage alentour et le brouillard persistant de cette fin d'après-midi masquait à ta vue la haute silhouette du château que tu avais quitté depuis deux ans et demi maintenant. Mais aujourd'hui, ce n'était pas vers ton ancienne école que tu te dirigeais. Ton attention était toute portée vers la Tête de Sanglier dont l'enseigne se balançait dans le vent avec un grincement fatigué. Tu aurais certes préféré te mettre à ton aise dans l'ambiance douillette des Trois Balais mais la raison de ta venue n'était pas de celles qui peuvent s'afficher en tous lieux. À ton entrée dans le pub, tu te sentis assaillie par la chaleur ambiante qui vint rougir de plus belle tes joues déjà colorées par le froid. Tu t'empressas de refermer la porte avant que la bise ne s'engouffre à l'intérieur, détaillant des yeux les silhouettes éparses rassemblées là pour fuir le froid. Très vite, tu t'en détournas pour emprunter l'escalier lustré qui menait vers les quelques chambres louées à l'étage. Le temps de frapper puis d'ouvrir la porte indiquée sur le parchemin que tu avais reçu et tes yeux s'arrêtèrent sur une silhouette familière, assise près de la cheminée, sirotant un whisky pu feu dont tu t'approchas, retirant dans le même temps ta chaude cape doublée. « Bonsoir petite soeur. Ça fait plaisir de te voir. » « Sebastian... Comment vas-tu ? » « Plutôt bien, ma foi. Beaucoup de travail mais... je ne vais pas m'en plaindre ! » « Et concernant... » « Tu veux absolument que nous abordions les sujets délicats dès maintenant ? J'aurais espéré pouvoir profiter davantage de nos retrouvailles. Erin... » « Tu as refusé d'en parler par hibou ou cheminée... Et je le comprends mais j'ai besoin d'une réponse ! » « Erin... » « Sebastian, j'ai besoin d'une réponse. Je vais être auror, pour pourchasser les mages noirs, les empêcher de nuire ! J'ai consacré les cinq dernières années à cet objectif, sans répit. J'ai abandonné toute vie sociale pour y parvenir, je suis devenue animagus. Même si je suis encore un peu instable, je suis allée me faire inscrire au registre des animagus déclarés la semaine dernière. Et alors que je suis à deux doigts de toucher au but j'apprends que tu... Je ne veux pas avoir à te traquer ! » Tu achevas en chuchotant, de peur que quelqu'un ne surprenne et n’interprète tes paroles avant de te rappeler que, fort heureusement, personne ne pourrais vous entendre ici. « Erin, je n'ai pas l'intention de rejoindre les mangemorts. Nos parents me pressent de les contacter mais je m'y refuse. J'ai beau partager leurs idées, je ne suis pas d'accord avec leurs façons de faire. Il y a des extrémités que nulle fin ne justifie. Cependant – attends, je n'ai pas terminé – j'aimerais que toi aussi tu réfléchisses avant de t'engager avec quelque groupuscule que ce soit. Je pense notamment à cet... Ordre du Phénix. Connaissant Adelaïde, je suppose qu'elle les a rejoints ou que cela ne saurait tarder. Quoi qu'il en soit, je préférerais que tu t'abstiennes de la suivre sur ce chemin dangereux. » « Je n'ai pris aucune décision à ce sujet mais... pourquoi ces réticences ? » « Parce que si leurs idéaux peuvent te sembler nobles leurs actions sont tout aussi discutables. Et surtout parce que j'aimerai que nous demeurions frère et sœur avant tout. Que l'un de nous rejoigne un camp serait forcément préjudiciable à notre relation. » « Si je comprends bien, tu me proposes ni plus ni moins que ma neutralité contre la tienne. » « En quelque sorte. Nous avons suffisamment été séparés par le passé. » « ... Tu me jures de ne pas rejoindre les mangemorts aussi longtemps que je me tiendrai éloignée de l'Ordre du Phénix ? » « Je te le promets. » « Alors marché conclu. » 27 mai 1996 Un souffle de vent vient jouer dans tes boucles rousses, les emmêlant un peu plus encore, avivant sur tes joues le froid des larmes que tu as séché à la hâte. Pleurer. Encore. Cet accès de faiblesse qui t'a saisi te laisse pantelante et furieuse. Il serait temps que tu apprennes enfin à mettre de l'ordre dans tes pensées et tes émotions plutôt que de te laisser emporter par ta rage et ta frustration. Cesse donc de penser Erin, de te torturer l'esprit et profite donc de la nuit qui s'offre à toi. A défaut de pouvoir te rendre utile. A grandes inspirations, tu tentes de calmer ton pouls enfiévré pour en revenir à une respiration plus régulière, canalisant doucement la magie qui coule dans tes veines pour la faire circuler dans le moindre des pores de ta peau. Tu la laisses frémir doucement, venir s'emparer de toi toute entière. D'abord imperceptiblement, tes boucles rétrécissent. Puis de plus en plus vite, tandis que ton corps lui aussi se courbe et s'amenuise jusqu'à ce que tu ne sois pas plus haute que trois pommes. Sur ta peau blanche, une fourrure rousse apparaît, sublimée par la queue en panache qui a jailli dans ton dos. Une inspiration. Une expiration. Tu ouvres un œil pour constater la réussite de ta transformation. Un léger soulagement te traverse à cette heureuse constatation. Un soulagement bien vite terni de colère. Que n'as-tu été capable d'en faire la démonstration quand cela s'avérait nécessaire ? Être animagus aurait compensé tes défaillances en potions, aurait appuyé ta maîtrise juste correcte des sortilèges. Cela aurait été le point d'orgue de tes talents en métamorphose. Et il a fallu que, pétrifiée par le stress, tu échoues devant le jury qui aurait fait de toi une auror, te retrouvant seulement couverte d'une fourrure rousse dont tu n'étais même pas capable de te débarrasser. Auror... C'était ton rêve, ta seule ambition, ton unique projet depuis que tu avais claqué la porte de tes parents et de leurs noirs idéaux. Et tu as échoué. Lamentablement. Après cela, aucune chance de te voir intégrer un jour ce corps d'élite. Ne serait-ce que parce qu'il est hors de question que tu y retournes un jour, de peur de te ridiculiser de nouveau. Une fois de plus, tu refoules les larmes qui te montent aux yeux – un écureuil peut-il seulement pleurer ? – et tu tentes de te concentrer sur la nature qui t'entoure. L'odeur fraîche de la nuit d'automne, le craquement des feuilles mortes sous tes pattes, les ombres fugitives qui passent d'un tronc à l'autre... Sous cette forme, tu aurais pu être Auror. Peut-être pas de ces grands combattants qui sortent leur baguette à tout va et confrontent les mages noirs, mais du moins une espionne discrète à l'excellente mémoire et qui aurait su les renseigner. Tu aurais pu, oui. Si tu n'avais pas échoué. 12 juillet 1996 « Il faut que tu remontes la pente... Tu ne peux pas te laisser abattre ! Réagis, bon sang ! C'est un échec, c'est dur je sais, mais tu dois continuer à avancer ! Ça fait un mois que tu végètes ! » « Je n'ai plus envie... » « L'envie ne viendra pas si tu restes comme ça ! Bouge, sors, fais quelque chose ! » « Je n'ai pas envie ! Adèle, depuis plus de cinq ans je ne fais que travailler pour devenir auror, que je ne me consacre qu'à mes études. Et j'ai échoué. Lamentablement. Alors non, je n'ai plus envie de me battre ni d'essayer. » « Je ne te parle pas de te battre mais de vivre ! Tu le dis toi-même, tu n'as rien fait depuis cinq ans. Alors profite de ta jeunesse, sors, fais des rencontres, vis ! Je peux gérer le loyer pour le moment mais pas supporter de te voir comme ça ! » « ... » « Bon ça suffit ! Debout, enfile quelque-chose et va faire du shopping au Chemin de Traverse, je ne veux plus te voir sur ce canapé. » Elle te força à te lever, te jeta une robe de sorcière propre au visage et te poussa successivement vers la salle de bain où elle te surveilla d'un air sévère le temps que tu démêles tes cheveux et masques tes cernes puis vers la porte. « Ton sac à main, ta baguette, une bourse de mornilles, va t'acheter des vêtements et ouste ! Va boire une bierraubeurre, ce que tu veux mais je ne veux pas te revoir avant ce soir. Oh, et si tu en as l'envie et l'occasion, essaye de rencontrer ce monsieur. » acheva-t-elle en te glissant un morceau de parchemin annoté de quelques coordonnées. « Qui est-ce ? » « Le responsable de la Brigade de Police Magique. A défaut de chasser les mages noirs, lui aussi essaye d'aider et de protéger la population sorcière. » 4 mai 1998 « Erin, Je profite de cinq minutes pour t’envoyer ce hibou et te rassurer à mon sujet. Je vais bien. Encore sous le choc de ce qui s’est passé mais je suis indemne. Aucune blessure à déplorer, si ce n’est quelques estafilades sans gravité. En revanche, j’ai été reconnu par l’un de ces sombres crétins de mangemorts. Je ne peux plus revenir à Londres pour l’instant. Je suis actuellement chez mamie. Mes parents et elle vont quitter l’Écosse pour la France dès demain, je préfère les savoir au loin, en espérant que cela suffira à les protéger. L’Ordre a été sérieusement ébranlé. Je ne suis pas sûre qu’il puisse tenir encore longtemps dans ces circonstances. Je vais rejoindre les Insurgés dans la clandestinité. Un ancien camarade de Gryffondor m’a parlé des Audacieux dont il fait partie, un groupe qui se nomme lui-même les Silencieux. Je pense que je vais entrer en contact avec eux, voir si je peux me rendre utile. Je sais que tu as promis à Sebastian de ne pas t’engager mais si tu décidais de quitter le Ministère un jour, tu seras la bienvenue. A très bientôt, tu me manques déjà. Prends soin de toi surtout. Adèle » 19 septembre 1999 Tu étais confortablement installée sur ton canapé, plaid sur les épaules, chocolat à portée de main, roman sur les genoux. Malgré l'ambiance de plus en plus pesante de ces derniers mois, tu parvenais encore à trouver un semblant de sérénité par ce rituel tout droit venu des hivers passés au coin de la cheminée de ta grand-mère. Ce ne fut pas le bruit des pas qui attira ton attention – les passages étaient réguliers sur le palier du second – mais le cliquetis caractéristique des clefs s'entrechoquant devant la porte. Cliquetis que tu n'avais plus entendu depuis plusieurs mois maintenant. Cliquetis improbable depuis le départ d'Adèle. Instinctivement, tu relevas les yeux de ton livre pour les tourner vers l'entrée. Une petite voix te soufflait qu'il aurait été plus prudent de te munir de ta baguette, de n'être pas si passive. Mais au fond, que tu sois armée ou non, il était peu probable que tu parviennes à défaire un quelconque adversaire à coups de sortilèges... Et il était déjà trop tard, la poignée de la porte s'inclinant doucement vers le bas. C'est bien la silhouette d'Adelaïde qui s'encadra dans l'embrasure. Adelaïde fatiguée, les yeux cernés, les mèches en bataille sous le capuchon qu'elle rabattit d'un geste mais bien présente, pour la première fois depuis ce sombre mois de mai. Tu t'élanças vers elle, rejetant d'un mouvement ta couverture pour l'accueillir. « Adèle ! Je ne... Je ne m'attendais plus à ce que tu reviennes ! Comment vas-tu ? » « Erin... » Ce fut sa voix qui t'interrompis net. Son allure négligée aurait pu te mettre la puce à l'oreille mais tu l'avais attribuée aux conditions précaires dans lesquelles elle vivait certainement maintenant. Mais cette voix... Cette voix si distante du ton habituellement enjoué de ta cousine. Cette voix morne, éteinte... Comme brisée... « Que... Que se passe-t-il ? Tu as l'air éreintée. Viens t'asseoir... » Tu n'esquissas aucun geste vers le canapé. Comme si tu savais déjà qu'elle refuserait. Mais espérant malgré tout que son sourire reviendrait, qu’elle accepterait une boisson chaude. T’obstinant à prier pour que son visage aux traits tirés ne soit pas le reflet d’une mauvaise nouvelle. « Les mangemorts ont mené une attaque. Il y a quelques jours. Dans une pension de famille soupçonnée d'abriter des Insurgés. Nous avons réussi à les chasser. Nous les avons pourchassé sur les hauteurs d'Ayr mais... » Ayr... Tu revis en pensée les façades sages de cette petite ville discrète d'Écosse. Tu revis le jardin impeccable de la pension qui accueillait, pour une nuit ou davantage, les sorciers de passages venus se ressourcer au bord des lacs. La pension où ta petite sœur avait trouvé un emploi aux cuisines qui la comblait. Il n'y eut rien pour répondre à la question muette qui s'inscrivit en lettres de terreur dans tes yeux. Pas un signe de tête rassurant, pas de dénégation. Seulement le regard vide d'Adelaïde et ces mots, qui te hantent encore aujourd'hui : « Je suis venue te chercher... » 21 septembre 1999 « REDUCTO ! » Le cri de rage perça le silence du petit matin, accompagné du grincement de la porte arrachée à ses gonds sous l’impact de la déflagration. Tu t’engouffras telle une furie dans l’appartement propret, mis à mal par l’atterrissage douloureux du battant de bois. « Que… » Sur ta droite, une silhouette vient de s’encadrer. La mine défaite, le cheveu décoiffé, l’œil hagard de celui qui vient d’être réveillé en sursaut et découvre avec stupéfaction son logement sens dessus-dessous. Ton frère, presque comique dans cette attitude un peu hébétée si éloignée de ses habituels airs assurés. Mais cette vue ne te tire aucune satisfaction, aucun sourire. D’avoir réussi à lancer un sortilège puissant ne te ressemble pas. Non plus que la crispation extrême de tes doigts tremblants autour du manche de ta baguette. Non plus que la fureur pure qui flambe dans tes yeux gris. « Erin ? Qu’est-ce que… » C’est à peine si tu lui laisses le temps de te reconnaître, de se reprendre. Déjà tu fonds sur lui, ta voix tonnant et résonnant avec une force insoupçonnée. « MENTEUR ! Tu n’es qu’un foutu menteur ! TU AVAIS PROMIS ! » « De… de quoi parles-tu ? Calme toi ! » Déjà, il semble reprendre ses esprits et d’un mouvement de baguette insupportable d’aisance, remet vaguement en place la porte dévastée, formule un semblant de sortilège d’insonorisation. « Oh non je ne vais pas me calmer ! Certainement pas ! Espèce de scrout à pétard répugnant ! Tu avais promis de la protéger ! » « De la protéger ? Brusquement, il y a un soupçon de peur dans la voix de ton aîné qui se tourne vers toi pour redemander plus lentement : Erin, de qui parles-tu ? » « De Loane ! Ils l’ont exécutée. Assassinée ! Ils l’ont tuée parce qu’elle était différente, parce qu’elle était incapable de se défendre ! ET C’EST DE TA FAUTE ! Ah tu pouvais bien pavoiser avec tes « relations » et tes « contacts ». TES MAUDITS AMIS MANGEMORTS ONT TUÉ NOTRE PETITE SŒUR ! » Jamais tu n’as été dans un tel état de rage contenue. Si tu ne te retenais pas, tu aurais déjà sauté à la gorge de ton frère dont le visage vient de se décomposer. Il vacille, se retenant au buffet tout proche pour ne pas chuter, un regard vide fixé sur toi, comme te suppliant de lui rire au nez, de lui dire qu’il ne s’agit que d’une vaste farce macabre. « Loane… non… Ce… Ce n’est pas possible. Tu dois faire erreur… » « Oh non je ne fais pas erreur. Ta voix s’est fait dure. Glaciale. Haineuse. Détachant chaque syllabe en autant de lames pour le poignarder. Je viens de tenir dans mes bras son corps brisé par les Doloris. Il y avait encore des larmes le long de ses joues. Tu entends ? Elle est morte dans mes bras. Après avoir été torturée pendant des jours peut-être ! Et c’est entièrement et uniquement de ta faute. » La haine contenue dans tes mots n’en finit plus de se déverser, de l’accabler. Tu veux qu’il souffre, qu’il culpabilise, qu’il s’en veuille par Merlin ! Qu’il comprenne, une bonne fois pour toute l’ampleur de la folie qu’il a choisi de soutenir. Pâle, désincarné, c’est à peine un inferi qui s’avance vers toi, te tend les bras. « Erin… Je… » « NE ME TOUCHE PAS ! Tu repousses violemment la main tremblante qui se tendait vers toi. Ne t’approche pas de moi. Plus jamais ! PLUS JAMAIS ! » Les larmes coulent librement le long de tes joues, torrents que tu ne t’es pas encore autorisée à laisser venir depuis que Loane s’est nichée contre ta poitrine pour y abandonner son dernier souffle. Maintenant que la fureur qui t’as tenue debout s’est évaporée, tu te sens sur le point de t’effondrer. À reculons, tu reviens vers l’entrée de l’appartement. Tu n’as plus la force d’exploser la porte pour sortir, à peine assez pour trouver la poignée et l’actionner. À peine assez pour transplaner, une fois hors de sa vue, en dépit des risques de désartibulation. C’est dans les bras d’Adelaïde que tu t’effondres pour de bon, là-haut, sur le cromlech qui surplombe la maison de pierre de votre grand-mère. Elle y a attendu ton retour immobile, t’attirant contre elle sans un mot, ses pleurs se mêlant aux tiens. Le temps s’est écoulé, discret, vous abandonnant à votre douleur dans le vent, le froid et la bruine jusqu’à ce qu’enfin, tu relèves la tête vers elle. « Emmène-moi. »
Dernière édition par Erin McAlister le Ven 7 Aoû 2015 - 12:05, édité 5 fois |
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| ROBERT Je suis joie de te savoir ici et que tu aies craqué. |
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| oooh j'adore le vava comme tu sais et j'adore le début de ce que j'ai lu bienvenue mademoiselle |
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| Gueuse (joie de te voir ici, Femme ) |
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| J'aime tellement ce que tu as fait dans les infos en vrac!!! GENIUS!!
Bienvenu tout plein ♥♥♥ |
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| Oui, l'idée pour les infos en vrac est top, on ne peut pas s'empêcher de tout lire du coup Bienvenue par ici et bon courage pour ta fiche, Robert |
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| Soit la bienvenue sur Excidium Bon courage pour la rédaction de ta fiche qui est clairement bien partie |
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HERO • we saved the world Luna Lovegood ‹ inscription : 31/05/2015
‹ messages : 5660
‹ crédits : LUX AETERNA (avatar), TUMBLR + MATHY LA BEST (gifs), KAZUO ISHIGURO (quote).
‹ dialogues : bleu (luna - #669999) ; rosé (marie - #cc6666).
‹ âge : (depuis le 13/02/04) 23
‹ occupation : aventurière dans l'âme, souvent bénévole, étudiante par correspondance et mère à plein temps.
‹ maison : Serdaigle
‹ scolarité : septembre 1992 et décembre 1997.
‹ baguette : mesure 25, 8 centimètres, a été taillée dans du bois de sorbier et son cœur recèle un ventricule de dragon.
‹ gallions (ʛ) : 10433
‹ réputation : je suis différente ; même je ne suis plus aussi loony qu'auparavant.
‹ particularité : douée d'un sixième sens tel qu'on me soupçonne d'avoir le troisième œil.
‹ faits : Marie n'est plus ; que je me réhabitue à mon nom, mon visage et ma vie d'autrefois, tant bien que mal ; que les conséquences d'une année et demie volée sont rudes ; que je crois en Harry Potter depuis toujours ; que je suis une héroïne de guerre ; qu'il me manque du bon sens et une part d'humanité ; que je ne pourrais pas survivre sans ma fille, Lesath, ni son père, Rolf Scamander, à mes côtés ; que notre famille détonne ; que je suis l'une des sacrifiés scolaires de la guerre ; que Lesath est atteinte du syndrome Rosier.
‹ résidence : dans cette drôle de demeure du Devon, en forme de tour d'échecs, avec Rolf et notre fille, Lesath. Autrefois musée du gouvernement, aujourd'hui réhabilitée, elle s'élève toujours aux abords de Loutry-Ste-Chapsoule.
‹ patronus : un sombral, après de nombreuses métamorphoses (le lièvre et le panda ont été les plus marquantes).
‹ épouvantard : une forme prostrée dans un sous-sol tantôt calciné, tantôt humide (représentation d'un retour en arrière inéluctable, sans Lesath, sans Rolf, sans ceux qui comptent pour moi).
‹ risèd : une longue chaine dorée, sertie de six pendentifs très particuliers.
| Je vais être super-originale et féliciter de ta partie 'à savoir' ! C'est superbe *o*.
Bienvenue officiellement jolie Erin et bon courage pour le reste de ta fiche :3 |
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