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sujet; (OCTIANNE) protège-moi.
MessageSujet: (OCTIANNE) protège-moi.   (OCTIANNE) protège-moi. EmptyMar 21 Juil 2015 - 0:27

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protège-moi.
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Tes yeux plongent dans ceux de Leopold. Les océans se rencontrent, s’inondent. Il pue l'inquiétude & le manque de quiétude. « Tout ira bien, Leo. », répètes-tu en douceur, en lenteur. Pourtant, les odeurs d'horreur ne cessent d'entêter son cœur, de roder, de l'avaler. Tu les sens dans l'air, contre sa peau, acculé sur ses vêtements. Il t'observe, froid, drapé dans son masque d'autorité. Il a quitté l'ami, le père, l'époux pour devenir le directeur, ce meneur cruel & sans pareil. Il ne recule pas. Il ne perd pas. La France ne perd jamais.

Elle garde la main puissante, rassurante sur ses chiens de garde, sur ses monstres dans ses couloirs, dans ses cauchemars. Elle se plaît à dresser ou à tuer. Elle se plaît dans son règne, tellement souveraine, tellement reine. Et tu souris, pliant sous le joug. Chien en laisse, tu obéis, survis dans la main de ton maître. Ombre fidèle, tu restes les yeux & la volonté d'un roi, de ses lois. Tu n'es rien sans lui, sans eux. « Tu devrais partir. », tes yeux se tournent vers le panneau d'affichage. L'eurostar s'apprête à partir. Un sourire se dessine, se devine. Paris s'emballe, s'avale dans les entrailles de la gare. Paris s'éveille, s'émerveille de ses yeux plein de sommeil. Le manteau moldu claque sous ta démarche. Souples, félins, discrets, les pas se font légers, passagers. Tu te diriges entre les allées pour trouver ta place. La dame te regarde, mi-surprise, mi-séduite. Une expression sympathique s'égare, s'enlace à tes traits, te donnant tous les attraits du monde. La bête se terre, couinant, mordant son os. « Bonjour Madame. », la main se cueille dans un baisemain serein, assassin. Le rouge monte aux joues, les vieilles manières ne déplaisent pas à cette France qui perd le bon sens. « Vous permettez que je prenne place ? Souffles-tu dans une légèreté trompeuse, presque affectueuse, trop délicieuse. Oh oui, bien sûre, le murmure déclenche des apocalypses, des centaines de caprices. Amoureux des femmes, de leur courbes infernales, tu crées ton destin, tes ambitions d'assassin. Vous allez à Londres pour … ? Affaires. ». Toujours des affaires, une carrière, des mains à taper, à protéger. Toujours Vincianne.

« Oh ? Vous restez longtemps. », le sourire se fait plus grand, cachant les dagues & les ravages. « Malheureusement, il y a tant à faire en Angleterre. ». Trop. Les combats cisaillent, entaillent. La communauté magique anglaise n'est qu'une fourmilière au bord du précipice, ne cessant de s'agiter sous le chaos, sans oser renverser la reine, sans comprendre que le désespoir se cache dans leurs placards. Ils ne fonctionnent pas. Ils ne fonctionnent plus, ne cessant de menacer, de se crevasser, atteignant de leur éclats ta France adorée, aimée. Le patriotisme & le royalisme t'accrochent, t'écorchent. Tu crois aux Rois, aux têtes pensantes, mais pas à cette irresponsabilité, à cette fausse pureté bassinée, qui  souille tout ce qu'elle touche. « C'est comme si vous vous agaciez, monsieur. C'est un peu triste. », souffle-t-elle, en baissant les yeux, en laissant sa main se serrer sur sa jupe de tailleur. « Rien n'est plus triste que l’irresponsabilité & l'irrespect, madame. », chasses-tu dans le bleu qui menace de tout trahir, de tout salir, scellant les secrets de ton cœur.

L’Angleterre est un chien qui a la rage.
Et tu n'as qu'une réponse pour les animaux sauvages, incontrôlables ; L’euthanasie.  

Sans fioritures, sans blessures, d'un coup sec & élégant, tu tues. Le malaise se stoppe dans l'instant, l'épidémie ne se répand pas sur le moment. Tu protèges d'un sacrilège, d'un blasphème. Les yeux & les mains du roi s'agitent, dépasser par un autre destin, d'un coup fatal. Tu ne pardonnes pas, si Il ne pardonne pas. Tu tues si Il tue. Il exige, tu plies dans un cycle infini. « Oh. Vous me semblez sorti d'un autre monde. Quel nom dois-je vous donner, monsieur ? ». La dague s'agite dans le noir, les ombres sont sortis. Elles ont faims, elles ont une mission, une raison. « Fenris. ».

Fenris. Le dévoreur des mondes.
La chute des Dieux, dans l'ombre.

Et le train file & défile. Il s'emballe, avalant les distances, comblant les avances. Les fantômes surgissent, s'anoblissent. Fenris, le loup s'excite, se devine. Il ourle ses babines, mal habile. Un carnage ? Peut-être. Des ravages ? Par milliers. Des visages déchiquetées, brisées ? Oh oui. Monstre, tu te fais le maître de tes caprices, de tes délices sanglants, passionnants. Monstre, tu libères un peu pour enfermer plus, beaucoup plus. Les pulsions sont contrôlées, triées, affirmées ou effacées. Dans la démesure, tu te condamnes à le mesure. Tu ne tolères pas l'échec. Tu passes, écrases, casses la désobéissance, toutes les chances, l'impatience. Et celle-ci? Il se lèche les babines, affamé, pressé. Les yeux clairs se posent sur la silhouette charmante, provocante. Tu la tues? Non.

Tu protèges la faiblesse, sa faiblesse. Tu ne tues pas l'innocence. Tu condamnes les autres à la sentence. Et bientôt, tu arrives, tu ne te presses pas. Le calme s'acharne, harnache la bête, coupant court à la rébellion, étouffant la révolution. Les affaires se remballent, s'effacent. « Au revoir, Fenris. », le baiser se pose, suave, animal, sur la main. La galanterie sombre & elle s'échappe avant qu'elle se désarme, s'alarme. « Au revoir, madame. », et sous tes lèvres se cachent cette odeur de fièvre bestial, immémorial.

Londres pue. Première conclusion hâtive, excessive, jeté là, à la dérive. Les odeurs te sont sensibles, perceptibles. Et ça s'emballe sur ton museau, ça laisse ses senteurs infectieuses de magie noire & d'interdits. Sur ta langue, le goût est palpable, inoubliable. C'est dégueulasse, ça enfle, ça gronde, en bête malade, en bête coupable. La grimace s'accroche à ton cœur, laissant la première erreur se concentrer, te dévaster. Tu inhales. Tu cherches. Et trouves, dans le ronronnement rauque, un peu glauque ; « Bonjour Vincianne. ».

Elle a ce sourire frondeur. Sur sa peau s'égare la même saveur, les même plaisirs appréciateurs. Tu la reconnaîtrais dans les rues bondées de l'Amérique, dissimulée sous toute sa magie. Elle se sent. Elle s'apprend, dans la sauvagerie, dans les cacophonies de vos âmes, des armes. Et dans un regard joueur, allumeur, les yeux se rencontrent, montrent la compréhension derrière le voile des questions. Tu attrapes d'un bras sa taille, l'agrippant à toi dans une étreinte brûlante, éreintante, exténuante. « Ça faisait longtemps. », les loups chassent en bande, en meute. Tu n'as choisi qu'un alpha, le Roi. Tu n'as choisi qu'une famille dont elle fait partie. Et tu inspires sur elle d'autres fragrances, d'autres patiences.    « Qui as-tu encore séduit ? », lâches-tu, dans une joie presque amicale, tellement adorable. Toute la sympathie ressort, mais tu n'es pas dupe. Tu n'es jamais dupe.

Il faudra punir.
Sévir.
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MessageSujet: Re: (OCTIANNE) protège-moi.   (OCTIANNE) protège-moi. EmptyDim 23 Aoû 2015 - 18:49

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Octave & Vincianne
« Did you hear the voice again? » « Yes. He whispers into my ears: use me and lend me your body. No, I'm sure it was give it back. »


(walk) ●●● Sous la grisaille orageuse de Londres, le blond s'étalait, sali par le brun des racines, et le vert de l'iris se diluait dans une eau bleue. A mi-chemin entre l'or et la pourriture, elle s'exhibait, enfoncée dans un long trench aux froissements agités. Même endroit, même heure. L. Le message, imprimé sur un papier moldu, traînait encore dans sa poche, jouait contre la paume de sa main serrée. La France envoyait quelqu'un. Enfin. Pourtant, dans son coeur, le soulagement docile de l'enfant retrouvé le disputait à la fronde, grondante et frémissante, des instincts adolescents. Et l'individualiste, l'égoïste Sevastian venait foutre le bordel par dessus le chaos de sa tête. La maîtrise s'étiolait, les barreaux s'effritaient. L'Occlumencie, brutale et tueuse de remous, n'était plus suffisante pour contenir l'enfant terrible du passé, pour rappeler que les éternels serments étaient plus importants que des plaisirs sanglants d'un moment.

Elle ignore qui va venir.
Et, au fond, elle s'en foutait pas mal. L'Ombre espérait seulement que l'envoyé serait assez puissant pour la maîtriser si ses instincts prenaient trop leurs aises.

(Elle espérait que l'envoyé serait un challenge intéressant à relever)
(Elle espérait qu'il ne s'écraserait pas comme un rien sous sa baguette)

Sur le quai où elle débarqua, pile à l'heure, le train s'arrêtait à peine avant de vomir son flot de voyageurs fatigués et froissés par le voyage. Et au milieu, lui. Il ne changeait pas vraiment, suintant les bonnes manières. Octave avait toujours ce vernis de politesse et pourtant, sous l'humanité courrait la sauvagerie et la bête. Egoïstement, sadiquement, méchamment, Vincianne n'en aimait que plus l'homme depuis sa morsure. Les instincts qui grouillaient dans les tripes de son parrain étaient artificiels, greffés à lui par le coup du hasard. Ils étaient ceux du loup, et pas ceux ancrés à son âme, à son coeur et ses tripes. Il n'en restait pas moins celui qui comprenait le plus l'envie de destruction et d'anarchie qui se tapissaient au fond, tout au fond. Il était devenu comme elle était née. « Bonjour Vincianne. » Un bruit de gorge vibra entre grondement et amusement. Sa mère était la seule à user du prénom complet, s'échinant à ramener un peu de manières et de féminité dans le familier et masculin Vincent que son aînée traînait depuis l'enfance. « Le voyage fut bon, Armand ? »

L'étreinte était familière et, malléable comme l'eau, la Française s'y coulait avec aisance, confiance. Il aurait pu la briser d'une pression trop forte. Entre ses bras, elle redevenait l'enfant aux mains trop blanches et aux idées trop rouges. « Ça faisait longtemps. » Les lèvres se posèrent sur la joue, y apposèrent un de ces baisers d'enfant à la tendresse innocente et charmante, loin des séductions traîtresses qui étaient coutumières à la Lancastre. « Pour que tu m'appelles comme Mère, ça fait assurément longtemps. » L'aveu glisse entre le rire et le sourire. Ca faisait trop longtemps qu'elle errait au gré de ses envies, à la dérive des carnages. Trop longtemps qu'elle tirait sur la laisse, qu'elle grattait le collier devenu trop étroit.

(N'est-ce pas plutôt sa gorge qui était enflée d'envies anarchiques comme une crise foudroyante d'amygdales ?)

« Qui as-tu encore séduit ? » Le bleu saisit l'éclat jaloux d'une jolie femme qui passait et les observait, le regard trébuchant trop fréquemment sur le bras autour de sa taille. Son corps était celui d'une femme, ses tendresses juvéniles et ses familiarités se confondaient avec celles d'une amante trop femme enfant. « Qui as-tu encore séduit ? » Le rire moqueur se nicha au creux de l'oreille d'Octave, et Vincianne joua la complicité politiquement incorrecte des amants pas assez pudiques, sa tête prenant appui sur l'épaule de son parrain. « Il y a une biche là-bas qui se demande si elle peut se transformer en louve et te donner la chasse. » Le sourire courba les lèvres rouges alors qu'elle glissait un second baiser sur la joue, entrelaçait leurs doigts pour l'entraîner vers la sortie. « Ou peut-être que c'est moi qu'elle voudrait croquer ? Les anglais m'adorent, tu sais. Ils m'ont même donné un petit nom affectueux. »


Dernière édition par Vincianne de Lancastre le Dim 20 Mar 2016 - 2:37, édité 3 fois
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MessageSujet: Re: (OCTIANNE) protège-moi.   (OCTIANNE) protège-moi. EmptyVen 28 Aoû 2015 - 19:41

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protège-moi.
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Vince éveillait des tendres instincts. Là où les souvenirs se distillent, l'amour reste. Indélébile. Sensible. Il s'envole, sans s'étioler, sans vous abandonner. Et puis, doucement, tendrement, de sa sauvagerie à sa brusquerie, elle trace la courbe de ton cœur, de tes rancœurs. Tu sais sa soif de sang. Brûlante. Déchirante.  Lancinante.  Elle grimpe, furieuse, orageuse. La flamme t'embrase, s'embrase. La soif est contagieuse, tapageuse. Elle arque sa langue entre ses dents, sifflant froideur, chaleur. La gorge vibre, tire, s'étire. Elle s'avance, s'élance, lasse de ses errances. Elle trépigne, s'indigne. Ces dents ont mordu, trop voulu. Tu te souviens de l'enfant avide de ses carnages, de ses rages peu sages, pas tellement à l'image des autres. Tu ne l'as qu'aimé plus fort. Un peu trop fort ? « Le voyage fut bon, Armand ? » , un sourire qui flirte avec un rire. Armand, la douceur dans la fermeté, dans la sévérité. La main ganté venu punir, sévir.  « La compagnie fut charmante. ». Pas vraiment intelligente, mais appétissante. Le sourire s'étire en animaux voraces, tenaces. Tu as déjà faim.

Tu as tellement faim.
Le loup presse sa truffe dans ta main. Malin, mutin, il caresse tes doigt de sa langue. « Quand le roi n'est pas là, ses Ombres dansent. ». Elles virevoltent & s'envolent. Elle rient avant de s'étioler, d'abandonner. Tu serres la gueule de l'animal, enfonce tes doigts dans la chaire & le pelage. Tais-toi. Tu n'autorises pas les animaux à parler, à se confesser. La barbarie n'apporte que la sauvagerie. Les cités ne tomberont pas sous les incivilités, infidélités. Reste dans ta cage, stupide animal., les babines se retroussent, le grognement flirte avec un énervement lascif, incisif. L'animal se tait, est poussé en retrait. Il ne reste que l'humanité assumée, responsable, indéniable.

Tes doigts se perdent dans sa chevelure. Tu as toujours admiré, tu t'es sans cesse étonné des prouesses de la métamorphagie, cette magie rusée, appréciée. Elle n'est pas une. Elle est toutes.  Loin d'être une différence, la particularité reste une arme qui en a bien désarmés, bien ébranlés. Vincianne reste l'énigme sans visages aux milles ravages. Un sourire insolent du bout des lèvres, elle crève déjà toutes les trêves. Elle est tellement essentielle, un peu tienne. La fille de ton meilleur ami. Ta fille. « Pour que tu m'appelles comme Mère, ça fait assurément longtemps. » , le baiser claque sur la joue. La tendresse de l'enfance te fait un peu tanguer, vaciller. Elle a cet art sur le bord de la langue. Malgré les désaccord & l'accord que tu as signé pour la retrouver, elle reste cette gamine que tu as vu grandir, vieillir. Elle reste cette famille, ce besoin de protection, cette passion pour la déraison du cœur.  Les pulsions s'étendent, t’éventrent. Tu ébouriffes la crinière blonde dans un sourire, dans un rire. « Ne parle pas de malheur. », l'éclat d'amusement dans tes yeux brûle. Margot, dans sa sévérité, flirte entre impatience & intolérance. Elle n'a jamais vraiment supporté, apprécié l'irresponsabilité, l'irrespect. Faussement désinvolte, tu l'as souvent poussé au bord du vide, au bord du précipice. Parce que c'est marrant. Et pour la tester, pour la faire vaciller de son intégrité, la pousser à déroger. « Ta mère m'en veut encore. », et tu t'amuses de ses réactions, ne cessant de lui prêter une attention attentive, tranquille. Au fond, tout est bon pour la famille. Au fond, elle & toi savez que vous pouvez compter l'un sur l'autre pour protéger, aimer, sauvegarder. Que ne donnerais-tu pas pour Vincianne ? Que ne donnerais-tu pas pour Leopold ?

Tes doigts dansent encore, macabres, semant les cadavres pour ses mains brisées, ensanglantées. Sombre, ils ont donnés naissance à un monstre, à une ombre de patience, d'indifférence. Tu n'as pas de pitié pour ceux qui la font chuter, la mettent en danger. Tu n'as que des sanctions, des interdictions, des politesses mortelles, artificielles.

« Qui as-tu encore séduit ?   », un regard discret, les cheveux lâches, elle a le rouge aux joues. « Elles s'ennuient de toi. Il faut bien les occuper. », la tendresse des jeux de séduction, des jeux de cons, glisse, s'immisce. La moquerie trace les reliefs de tant de fois où elle t'a dérobé des bras & des draps. Tu n'en as jamais pris ni ombrages, ni outrages. Tu lui as appris à jouer, à gratter. Flirter avec les limites n'est pas interdit. Les dépasser, pourtant, c'est se condamner. Vas-tu la condamner ? Est-elle allée trop loin cette fois ? Et elle  joue, à contre joue. De cette fausse subtilité, calculant, s'inventant, elle trace un autre personnage, des ravages dans les cœurs. Le bras se resserre, l'enserre. Les cheveux glissent sur le costume. C'est le rôle le plus simple, le plus tendre, celui qui te ressemble. Et tu te prête aux caresses sentimentales, tellement banales. Les doigts éraflent le vêtement de ses hanches. Un éclat s'embrasse, s'embrase, joueur, flambeur, allumeur.  « Il y a une biche là-bas qui se demande si elle peut se transformer en louve et te donner la chasse. » . Tu n'as pas besoin de regarder, de contempler les ravages, les nuages. Elle n'est pas en chasse, elle se casse cette femme, dans ses drames. « On pourrait la partager & se départager ? », tes lèvres caressent son oreille, dans un souffle chaud, dans une invitation au pire. Le baiser te fait sourire, gagnant un éclat de rire. Les doigts se mêlent, s'entremêlent, elle t’entraîne déjà. « Ou peut-être que c'est moi qu'elle voudrait croquer ? Les anglais m'adorent, tu sais. Ils m'ont même donné un petit nom affectueux. » « Ces anglais, tellement sentimentales.  Ça en devient prévisible & risible. », siffles-tu,dans les accents d'une indélébile froideur sans chaleur, s'arquant sous les douleurs de ton monarque. Ses inquiétudes deviennent ton absence de quiétude, le jeu de toutes les rancœurs, de ton manque de douceur. Le loup s'ébouriffe, se dresse, se redresse. Il t'a appelé ? Alors il l'appelle aussi.

« Ils ont l'habitude de maudire, de craindre ce qu'ils ne connaissent pas ; leur maître actuel. ». Ils sont des chiens en laisse, victime de leur démocratie décadente, vacillante. Fragiles sont les régimes instaurés par la folie  des peuples. Trop idéalistes, ils ont la peur au ventre de se salir les mains. Ils n'ont faits que les enfermer. La France les aurait exécuté, salement, brutalement. «  Et maintenant, cet adorable Limier, n'est-ce pas ? », caresses-tu dans la voix lente, pesante, pensante,dans un rire. Le limier pour les briser, les éventrer, les tuer. Le limier pour les faire trembler, tomber. Ils ont bien choisis. Ils sont bien punis. Leurs démocraties ne sont que des morceaux, des tristes lambeaux. Et ils grattent, creusant leur tombes, leur manque. D'un mouvement adroit, tu la fais tournoyer comme lorsqu'elle était enfant, poussée aux éclats de rire, aux promesses effaçables, condamnables. « Et moi qui croyait que c'était moi que tu voulais croquer ? », souffles-tu, mi-moqueur, mi-voleur de cœur. « Me voilà déçu, chérie. », le mot affectueux fait s'étrangler une ombre derrière vous. Tu plantes  l'arme & sèmes les larmes. Pas d’ambiguïtés, juste un amusement constant, malgré l'agacement. Les lueurs de Londres se font immobiles, fragiles. En filigrane, tu murmures les tortures si ça avait été un autre que toi. Elle n'aurait pas obéi, elle ne se serait pas soumis si le train ne t'avait pas craché, recraché. En douceur, tu traces bientôt les douleurs futures. « Ton père reste inquiet. », la bombe est lâchée, pressée dans une désinvolture qui t'est propre. Tu oublies de préciser que le roi des Bouches-Cousues tremble. Et tu ne saurais dire quel est le pire entre le père & le  chef. Et la bombe fauche toutes raisons, n'appréciant pas le manque de précisions, les décisions prises par sa benjamine, la gamine aux idées rouges. « Ton dernier paquet a fait son petit effet. »

Tu ne vas pas la ménager.
Elle n'est plus une enfant gâtée.
Tu dois dresser, redresser, tu le sais.
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MessageSujet: Re: (OCTIANNE) protège-moi.   (OCTIANNE) protège-moi. EmptySam 19 Sep 2015 - 1:04

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Octave & Vincianne
« Did you hear the voice again? » « Yes. He whispers into my ears: use me and lend me your body. No, I'm sure it was give it back. »


(walk) ●●● « La compagnie fut charmante. » Le rire éclata contre le manteau de l'homme avant de s'éparpiller en brisures claires sur le sol gris de la gare. « Tu es trop gourmand, Armand. Mère dit que tu vas faire une indigestion. » Margot n'aimait pas les amours volages, les histoires qui ne se gravaient pas dans le temps et s'oubliaient rapidement. La duchesse de Lancastre, avec son esprit de logique et de lois, aimait la stabilité des amours tranquilles, des passions tièdes. Parfois, elle disait que c'était un peu la faute d'Octave si son aînée était devenue cette allumeuse trop aguicheuse, si Vincianne valsait avec les corps et grignotait les coeurs avant de s'éclipser sans rien laisser, sans rien donner. Mais après tout, son corps était une arme, et les outils n'avaient pas à s'embrasser d'affections. Trop encombrant, pas vrai ? Et, surtout, c'était comme ça qu'on désarticulait même les meilleures marionnettes et les plus solides pantins : en laissant deux maîtres jouer et tirer sur les fils jusqu'à les casser. « Tu verras, ici, ce n'est pas le gibier qui manque. Ce sera sûrement plus divertissant. » Des créatures qu'on laisse proliférer librement à la vermine mangemorte qui s'installe, elle ne manquait jamais de proies, d'amusement. Elle en faisait des overdoses de sang et d'adrénaline. Et c'était peut-être ça, aussi, le problème. Il n'y avait pas de règle.

Dans l'Angleterre à feu et à sang, il n'y avait que la démesure.
Et Vincianne qui, petite déjà, ne regardait jamais où elle foutait les pieds.

Les doigts dans ses cheveux lui tirèrent presque un de ces ronronnements de félidés, plus tigre que chat, alors qu'elle se coulait contre lui, les vieux réflexes de l'enfance courant toujours contre les nerfs, tirant encore sur ses fils. Et peut-être qu'elle en rajoutait un peu, son regard trop bleu accroché à la femme qui s'attardait derrière eux. Peut-être que Vincianne aimait un peu trop jouer, surjouer, déjouer. Il n'empêchait qu'elle restait un peu cette gamine enthousiaste qui lui courrait après en réclamant une nouvelle chasse, un nouveau jeu. Il n'empêchait que ses Armand sonnait toujours comme les tonton Octave qu'elle avait autrefois sur la langue. « Ne parle pas de malheur. Ta mère m'en veut encore. » Un autre baiser se perdit sur la joue, les doigts courrurent sur le manteau, glissant contre l'épaule et chassant d'imaginaires poussières. « C'est parce que tu la vexes à croire que quelqu'un peut la faire céder. » Margot était comme eux, Margot était une Lancastre : elle avait ses serments gravés jusque dans les os. Dire le contraire, c'était un peu l'insulter, et Mère n'aimait pas plus l'impolitesse que son parrain. « C'est l'une d'entre nous après tout. » Comme elle. Comme Octave aussi. Même si ce n'était pas de nom, même si c'était sans lien du sang. Leopold lui avait confié sa fille : c'était bien assez en dire sur le statut d'Octave au sein de la famille. Et qu'importait l'absence de naissance, au fond. On était toujours assez bien né quand on était reconnu par les ducs de Bretagne. « Elle résistera toujours ou elle mourra un jour. » Le haussement d'épaules marquait l'indifférence. C'était le prix pour l'appartenance à la famille. Ils l'acceptaient tous, ou étaient chassés. Les Lancastre, malgré leur sang un peu anglais, ne se laissaient pas domestiquer par la faiblesse et l'oisiveté.

« Elles s'ennuient de toi. Il faut bien les occuper. » La Française secoua la tête, dérangeant le blond un peu sale, un peu dévalé des mêches indisciplinées. « Il faut les laisser crever sous le manque, tu sais bien. J'aime mieux rallumer les braises sous la cendre, c'est amusant de les raviver quand tout le monde pense que tout est consumé. » A travers ses voyages, elle en avait semé des amantes, pas toujours tendres, pas toujours belles. L'Ombre en avait laissé des coeurs, de festins laissés intacts en cendres bien froides au petit matin. Il y avait eu de tout ... elle n'était pas certaine de se rappeler de tous les noms, mais les visages restaient, les corps demeuraient - parfois, elle en volait même les traits et les courbes, outrageante, pas honteuse le moins du monde. Elle ne promettait ni la fin de la guerre, ni la reprise des hostilités. Il n'y avait pas vraiment de règle. Tout était permis tant qu'aucun serment ne se tissait. En amour comme à la guerre, n'est-ce pas ? « On pourrait la partager & se départager ? » L'invitation à la chasse fit courir des frissons le long de son échine, libéra des fourmis de magie au bout de ses doigts. Ces jeux de gamins n'étaient pas vraiment sains, mais ils étaient à leur image, n'est-ce pas ? Foutus manipulateurs aux sourires trop menteurs, ils ne laissaient jamais que de faux choix. Elle ou lui. Et c'était toujours amusant de les voir tomber pour ce qu'elles pensaient être le meilleur choix. Pourtant, elle se rétracta, peut-être pour la première fois. La tête se secoua, entre résignation et déception quand elle se rappela enfin les devoirs des amants fidèles, des amours exclusifs. « ... Oublie ce que j'ai dit. Elle n'est pas partageuse. » Morgana. La possession se pressait contre son coeur, et si la brune était sa proie succombante, Vincianne n'en demeurait pas moins la nouvelle propriété clamée de la chef des Aliénés. « Tu la rencontreras sûrement. Et je sais déjà qu'elle ne te plaira pas. » La certitude se tissait entre ses mots, formant les liaisons. L'amour ne la rendait pas aveugle, n'altérait pas son jugement. Ou plutôt, Vincianne espérait avoir encore cette lucidité, mais elle n'en était pas tellement sûre. Si séparation il devait y avoir, elle savait déjà qu'elle serait douloureuse, que l'indifférence n'y apposerait pas son sceau. Elle était sûrement trop attachée. Octave l'avait sûrement déjà deviné. Elle ne pouvait jamais lui cacher les choses bien longtemps.

Elle ne s'en donnait pas vraiment la peine non plus, d'ailleurs.
Ni à lui, ni à Père.

« Ils ont l'habitude de maudire, de craindre ce qu'ils ne connaissent pas ; leur maître actuel. » Un reniflement sarcastique lui racla la gorge alors qu'ils sortaient de la gare, rejoignaient le pavé trempé par la pluie d'un été anglais. Plier devant un inconnu, quelle bêtise. Elle était certaine qu'ils regrettaient. Qu'ils se maudissaient. Voilà à quoi menaient les démocraties ; on laissait n'importe qui gouverner, n'importe qui être chef. Et un jour, on tombait sur un despote qui foutait le feu au pays et ensanglantait les rues. Voilà ce qui arrivait quand on ne prenait pas soin de former ses leaders. « Et maintenant, cet adorable Limier, n'est-ce pas ? » « Ces adorables Limiers, corrigea-t-elle avec un sourire joueur - ils pensaient encore qu'elle était une meute, ils ignoraient qu'elle était une voleuse de génie, qu'elle dépouillait jusqu'aux visages et aux identités : Ils nous aiment autant que nous les aimont. » Autant qu'elle aimait leur donner la chasse. « Et moi qui croyait que c'était moi que tu voulais croquer ? Me voilà déçu, chérie. » Le geste d'Octave laissait sur ses lèvres les traces d'un rire, comme un peu de rouge qu'un baiser aurait éparpillé. Et la voilà qui boudait comme une amante à la beauté dérangée. Il ne la lâcherait jamais avec ces mots d'enfant innocente, n'est-ce pas ? « Est-ce que tu n'es pas devenu un peu vieux pour mes jeux, Armand ? L’ambiguïté se pressa contre sa langue avant qu'une note plus acidulée ne vienne imprégner ses prochains mots : C'est peut-être pour ça que tu chasses l'anglaise fragile au cœur tendre. Je suis devenue trop pour toi, plus que tu ne peux gérer ? » Entre la blague et le défi se glissait un peu de ces audaces insolentes d'alpha juvénile, ces envies de révolte pour rire mais pas vraiment, ces tentatives légères mais régulières de renversement de pouvoir. Vincianne était de ces jeunes prédateurs qui ne se satisfaisaient jamais longtemps des rôles de bêta, qui avaient ce besoin de grimper dans la hiérarchie. « Ton père reste inquiet. » L'audace insolente creva sur ses lèvres, au rappel, et Vincianne arqua un sourcil, jouant une indifférence qui n'étreignait pas vraiment son âme. « Je pensais que c'était le directeur qui t'envoyait. » Elle ne croyait pas au mélange des rôles. Le père et le directeur étaient deux, Leopold y veillait toujours. Même à l'époque de ses vieilles révoltes d'adolescente trop certaine, l'amalgame n'avait jamais été fait. « Ton dernier paquet a fait son petit effet. » « Je sais bien que ce n'était pas la tête qu'il attendait. » Un reste de rébellion traînait dans la réponse, un peu de l'indépendance insolente que Sevastian portait en bandoulière. Ta gueule, claqua l'Occlumencie, insuffisante : tu sais qu'ils le voulaient vivant. Mais l'épaule esquissa tout de même le manque de repentance dans un haussement indifférent et l'audace poussa les mots hors de sa bouche : « Vous alliez le briser encore plus. »

Erreur fatale.
Un chien n'était pas juge, il n'était que bourreau.
Une Ombre n'avait pas à juger les volontés du Roi.


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MessageSujet: Re: (OCTIANNE) protège-moi.   (OCTIANNE) protège-moi. EmptySam 26 Sep 2015 - 2:23

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protège-moi.
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Les crocs claquent, les instincts se détraquent. Les odeurs fourmillent, et t'attirent. Tu es en marche, tu es en traque. La langue caresse tes lèvres, tu ne veux pas de trêves, ni de rêves. Tu as envie d'action, de passions, de déraison. Et la mesure prend le compte de ta démesure, de tes usures. Là où tu n'as qu'amour pour Vincianne, tu n'es que bestialité caché sous le vernis de la politesse & des sagesses. L'expérience t'a appris la patience, l'obéissance tranquillisante, rassurante. Tu oppresses les instincts d'une main, serein, assassin.

« Ton roi t'appelle, murmure le loup, de sa mâchoire claquante, déchirante, alors il m'appelle aussi. ». Dans les luttes, dans les batailles intestinales, trop bestiales, il ne reste que les fidélités, les éternelles amitiés. Dans l'ombre, il n'y a que le chant des tueurs, des prédateurs. Il n'y a que les serviteurs.  « Tu es trop gourmand, Armand. Mère dit que tu vas faire une indigestion. », un sourire s'esquisse, se dessine sous les caprices, les délices de tes envies. Là où les peaux roulent, où les souffles se crucifient, s'épaississent. Le soucis de l'utilité te pousse à défaire, refaire les tours des amours volages, de passages. Combien d'informations se volent, s'envolent sur l'oreiller, dans les instants volés, dans un semblant d'intimité ? Il n'y a pas plus fatale erreur que de se croire en sécurité sous les doigts qui roulent sur la fragilité d'une nudité savamment exposée. « Il n'y a indigestion que lorsqu'on confond plaisir & affaires. », il y a bien longtemps qu'il n'y a plus de cœurs, plus d'amour douloureux, orageux. Pas d'émois dans les draps, dans les bras, tout ça c'est de  une vieille histoire sans mémoire, camouflé sous tes déboires.   « Tu verras, ici, ce n'est pas le gibier qui manque. Ce sera sûrement plus divertissant. », une question se lève, te soulève, une hésitation sur le bord de ta langue.

Le souvenir te tire un sourire. Vincianne dépeçait la bête sans sourciller, sans frémir, ni gémir, laissant le sang goutter, sillonner le sol. La lueur d'excitation ne laisse place à aucune hésitations. Fascinée à l’excès, elle n'avait pas l'innocence & les indifférences des autres. L'insolence s'est fichée, scarifiée pour pouvoir mieux l'éduquer, la dresser. Et aujourd'hui, que reste-t-il des brides, des muselières ? Peu de choses. Tellement peu de choses. Tout à défaire & à refaire. « Il faut faire attention à ce que nous bravons en chassant. », il faut faire attention à ce que ne s'effiloche pas, ne s'étiole pas le contrôle & les laisses, c'est ce qui fait vos adresses. Et dans la banalité de tes mots se cache une menace brûlante, mouvante.

Qu'est-elle devenue ?
Est-ce rattrapable ou condamnable ?

Et dans un battement de cil, tes doigts glissent dans une tendresse paternelle, un peu cruelle. Et elle t'attire, s'accrochant à toi, à tes bras. Entre flirts & meurtres, le couinement de frustration de la femme délaissée, abandonné te parvient, te revient. Et l'amusement, la brutalité des sentiments ne laisse qu'un filet à déguster, grignoter, dévaster. Et ta main s'échoue sur le bas de ses reins, et tu te fais souverain assassin, serein. Entre bienveillance & bienséance, les gestes s'égarent, vous font amants mais ne sont que le reflet de vos faux-semblants. Il y a des mensonges qui courent sous les amours, des proportions à se métamorphoser pour épouser les rôles, les confiances, les méfiances. « C'est parce que tu la vexes à croire que quelqu'un peut la faire céder. » , un baiser claque, résonnant, trébuchant sur ta joue & ta barbe de quelques jours. Un sourire dodeline, s'incline, paresseusement, insolemment. Et sous ta peau, tu dessines les frustrations, les inclinaisons de la politesse. Elle est si facile à titiller, à agacer, tu ne sais pas résister.  « C'est l'une d'entre nous après tout. »  , les doigts coulent contre le manteau, chassant des poussières. Et tu sais bien, tu comprends bien, tu as choisis ta famille, tes amis, ta fille. Et il n'y a pas d'hésitations, d'interrogations sur la question. Il n'y a que la meute que tu t'es choisi, que tu as conquis. Et tu sais bien que tu mourras pour eux. Tu comprends bien que tu leur as donné toutes les armes, tous les charmes.  « Elle résistera toujours ou elle mourra un jour. » . Périr ou refuser de céder, telles sont gravés les fidélités, les serments d'amours inconditionnels, sévères. « Bien entendu, et toi & moi, savons que céder n'est que facilité. ». Au fond, jouer des nerfs, des enfers n'est qu'une taquinerie usuelle pour susurrer des tendresses dans les indifférences, dans les impatiences. L'un & l'autre, vous ne cessez de vous dresser dans les couches de bonne manières, ne laissant filtrer aucune faiblesses, aucune traîtrises, aucun caprices. Vous vous trouvez dans la force inébranlable des vieilles amitiés, des passés qui s'égrainent & bouleversent, renversent.  

« Il faut les laisser crever sous le manque, tu sais bien. J'aime mieux rallumer les braises sous la cendre, c'est amusant de les raviver quand tout le monde pense que tout est consumé. », le rire coule en douceur, en lenteur. Vincianne n'aimait pas les amours faciles, imbéciles sans détours. Les chemins se faisaient sinueux, orageux sous ses pas, dans ses draps. Elle ne laisse que la froideur sous la chaleur des ébats. Dominante à souhait, elle est l'enfant qui accroche, attache ses pairs pour les clouer dans ses enfers. Et dans un murmure, tu offres la chaleur de tous les jeux, de toutes les luxures sous les dorures du costume soigné, sophistiqué. Ce n'est jamais bien ou mal. Il suffit de parier, de charmer, d’envoûter. Le flirt a sa magie, ses interdits.  Là où certains ne voient qu'une perversion, tu vois les passions, les corps déchirés, entrecoupés de soupirs lascifs, agressifs. « ... Oublie ce que j'ai dit. Elle n'est pas partageuse. ». Elle ? Les sourcils se froncent, les interrogations dansent, dénoncent. Tu perçois les élans d'une possessivité, d'une jalousie farouche qui fait mouche. La petite fille aux mains rouges est prisonnière d'une poissonnière & tu n'aimes pas ça. Tu détestes ça.

« Tu la rencontreras sûrement. Et je sais déjà qu'elle ne te plaira pas. Paresseusement la main se fait plus rassurante dans toute son assurance. Tu crois ? Je me demande bien pourquoi. ». Parce qu'au fond, elle est tienne & tu ne supportes pas les  mauvaises souveraines. Les incontrôlées, les fêlées dérangées, les imbéciles trop fragiles, tu n'en vois pas l'utilité. Elle mérite mieux. Beaucoup mieux. « Elle est bien ennuyeuse, l'amoureuse. ». Toi, tu préfères la joueuse, la flambeuse.

Et dans les yeux changeant, dérangeant, tu entends les questions, les interrogations. Ce Elle marche sur un fil, tremblante, plus perdante que gagnante. Et si tu venais à la pousser, à la voir s'effondrer ? Tu entends pourtant l'attachement, les sentiments. Quelle folie, toi aussi, ça ne t'a pas réussi ses conneries.

« Nous verrons plus tard. », claques-tu. « J'ai hâte. ».
De la rencontrer. De la détester.

Les démocraties n'étaient qu'une hérésie qui te hérisse le poil. Tomber dans cette absurdité n'est que le reflet de la stupidité des anglais. La France, elle, allie stabilité & égalité. Le sang-pur est mal vu, mal perçu. Dénigrés, tu ne porte dans ton cœur que l'alliance, la puissance de cette impureté saccadée. « Ces adorables Limiers, tu tournes légèrement, lentement la tête vers elle. Au fond, Vince pourrait être des milliers, des centaines, tu pourrais encore la voir, l'entrevoir. Son odeur est rassurante, entre le  sang ferreux, calamiteux & le sapin alors que tu esquisses les traques, les chasses. «  Ils nous aiment autant que nous les aimont. » . Un rire naît, paresse & agresse. « Tu n'es pas dure à aimer. », le souffle est chaud. « Qui pourrait ne pas vouloir jouer avec toi ? ».

« Est-ce que tu n'es pas devenu un peu vieux pour mes jeux, Armand ? La gamine devient insolente, désobéissante. Ton âge n'a jamais gêné, dérangé. La beauté s'étiole, s'abandonne, délaissée, dévastée. Elle n'est rien qu'un mirage, de la poudre au visage. Le charme lui ne passe jamais vraiment, ne  lasse pas réellement. Il laisse des traces, de silencieux ravages & nuages. Tu as fait la cours à des princesses, des reines. Les conquêtes sont nombreuses, peu frileuses. Soigneusement, intelligemment, tu as su conserver, t'armer d'un réseau de maîtresses aussi brillantes qu'intelligentes. C'est peut-être pour ça que tu chasses l'anglaise fragile au cœur tendre. Je suis devenue trop pour toi, plus que tu ne peux gérer ? »   . Elle joue mais pas totalement, pas vraiment. Elle s'autorise tout, trop. « Il est parfois intéressant de diversifier ses pions. », souffles-tu. Il est parfois mieux de ne pas risquer son cœur au risque de commettre une infime erreur. Il y a trop de douleur sur le fil des amours, des cours sur le bord de ta langue. Il y a une femme qui n'a cessé de te couturer de drames. Et tu n'as malheureusement ( ou heureusement ? ) plus de larmes à gaspiller, à gâcher. « Ou peut-être te lasses-tu de ta petite anglaise, toi aussi, et te frustres-tu de ne pas connaître d'autres ivresses ? » . Un sourire, un rire presque innocent, presque inconscient. «  Les joies d'être en couple, comme disent certains. ». D'un mot, tu te fais ombre divine, assassine.

« Je pensais que c'était le directeur qui t'envoyait. »
Oui & non. Là où l'agacement était celui du directeur, l'inquiétude appartenait au père sévère. Dans toute ton amitié, dans toute ta tendresse, il y a des creux qui laissent des orgueils, de douloureux écueils. Il y a l'impatience du travail bien fait, là où entre en collision le besoin de la savoir contrôlé, bridé.   « Je sais bien que ce n'était pas la tête qu'il attendait. » , toi & lui le vouliez entier pour le redessiner, le remodeler ou bien l'éliminer. Il n'y a pas d'autres destins, d'autres questions pour les traîtres, les rebelles. Le briser était une nécessité, une banalité. « Tu connaissais les ordres. », caresse ta langue. La discipline est gravé à même ta peau, à même tes maux. Pas de faiblesses, vous n'avez pas le droit aux faiblesses.  « Vous alliez le briser encore plus. », et les doigts se crispent, griffent. L’insubordination glisse en filigrane & le sourire frémit sous une imperceptible tension. Calmement d'un geste plus assuré, tu te glisses dans une rue peu fréquentée et puis un peu loin. Dans les noirceurs d'une apocalypse qui t'est familière, nécessaire. D'un geste, d'un mouvement, tu susurres à peine le sort de disparition à l’œil des moldus. « Quelle est la première leçon, Vince ? ». Tu ne remettras jamais les ordres en cause.

La hiérarchie est précieuse, peu périlleuse. Les règles sont mise en place, ne sont pas renversables. Et tu n'es plus le parrain, l'amant inventé, calculé, tu deviens le professeur, le formateur. Sévérité & dureté se mêlent, s'emmêlent, tu deviens maître, laissant un soupçon d'enfer dans les cœurs, sur les erreurs. Tu ne désobéiras pas. Les menaces roulent sur tes muscles. L'odeur musquée du loup se tire, s'étire.   « Tu sais ce qui va se passer. », tu n'es pas là pour laisser les monstres sortir,  rejaillir. Tu vas punir, sévir. Tu ne tolères pas les erreurs. « Endoloris. », le sort part & vient graver sur Vincianne des vagues, des naufrages de douleur. Elle glisse, s’immisce, monstre d'horreur & de rancœur. Elle grignote, gigote,  mordillant sur sa peau en  tourments élégants, en massacres dérangeants. Et les yeux clairs restent fixés, glacés sur elle. Alors que le sort prend fin, assassin & serein. Le souffle est coupé, entrecoupé. Tu n'es pas bouleversé, pas agacé, tu as recadré, rééduqué.

Et d'un geste habile,  trop facile, tu resserres de quelques centimètres le collier. « Tu n'es pas juge, ne l'oublie plus. ». Elle est la main du souverain, elle est l'assassin.
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MessageSujet: Re: (OCTIANNE) protège-moi.   (OCTIANNE) protège-moi. EmptyMar 10 Nov 2015 - 1:44

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Octave & Vincianne
« Did you hear the voice again? » « Yes. He whispers into my ears: use me and lend me your body. No, I'm sure it was give it back. »


(walk) ●●● « Tu connaissais les ordres. » Hochement de tête, les mains s'enfoncèrent dans les poches et le corps s'arracha à l'étreinte et au confort de la parenté aimante. Les rôles changeaient, les masques se retournaient, dévoilant les Ombres de France. « Je connaissais les ordres. » Enchaîné, abattu et humilié, Loup devait être rapporté les fers aux pieds. Entier, et pas simplement sa tête arrachée au milieu d'accablantes preuves pour condamner le mouton noir des Lancastre. Ce n'était qu'une puérile provocation, un allez vous faire foutre de mauvais goût. Mais pourquoi s'en cacher ? La France n'aimait pas les irresponsables. Assumer le geste était le plus honnête, le plus responsable. Endosser son crime était la preuve que la laisse était encore là, distendue mais pas brisée.

Mais Sevastian se glissa, infusa l'insolence entre les mots et les jugements, piétinant les serments qui n'étaient pas les siens. « Vous alliez le briser encore plus. » Claqua soudainement Vincianne sans pouvoir s'en empêcher. Ca ne changerait rien de le dire, punition devait être donnée et le sang n'était pas circonstance atténuante. Mais, sous la désinvolture, il y avait ce besoin de le revendiquer, d'en tirer de la fierté, fusse-t-elle mal placée. J'ai refusé de vous le céder. Comme le russe albinos aurait refusé de céder sa précieuse soeur, sa foutue soeur. Comme elle-même l'avait dit à Davius. Ni pour eux, ni pour lui et ni pour elle. Rien que par égoïsme, rien que pour une promesse d'enfants. « Quelle est la première leçon, Vince ? » « Tu ne remettras jamais les ordres en cause. » Récita-t-elle, laconique. Ca aussi, elle le savait encore. Les mots étaient gravés dans le coeur, dans les nerfs - jusque dans les rouages qui la mouvaient. Vincianne avait simplement décidé de le bafouer, d'aller contre le courant qui la dirigeait. Qu'importait le prix de l'aveu au fond, elle s'en foutait et Sevastian s'en cognait, faisant passer la famille et l'égoïsme sentimental avant tout le reste.

« Tu resteras toujours à mes côtés, pas vrai, Loup ? Moi, je te protégerai toujours. »
« J'étais toujours là. Je te manquais déjà ? On reste ensemble, Neva. Je te protège. »


« Endoloris. » Qu'importaient les douleurs qui éclataient les os, déchiraient les muscles et les explosaient de cris. Elle (il) savait, elle (il) acceptait le prix à payer. Tu n'auras qu'à rester à mes côtés. Les ongles s'enfoncèrent dans les paumes, perçant la peau en lunes carmines, et les dents s'écrasèrent sur la langue avec une force à s'en fendre l'émail. Il avait promis, et un gémissement ensanglanté échoua sur le pavé quand le sort fut rompu, que la douleur se faisait berçante, plutôt que cinglante. « Tu n'es pas juge, ne l'oublie plus. » Oui, voulait-t-elle clamer, chienne ramenée au chenil. « Je - » Mais la nuque était soudainement trop raide pour ployer, la voix trop éraillée et, contre les paupières pressées, c'était l'image de Neva qui se grava soudainement, c'était la voix de Neva dans ses oreilles. C'étaient des cheveux roux, des yeux trop verts, loin des glaces et des ombres de Loup. Dans le blond sali de pluie, c'était le blanc albinos qui prenait ses aises lorsque Sevastian se révolta, se glissa dans sa peau. Casse-toi, voulut ordonner l'Occlumencie, mais les barrières fragilisées, le russe les piétina d'un grand rire. « Ta gueule, le lycan. » Murmura-t-il à bout de souffle, l'éternel égocentrique, quand l'eau des iris horrifiés s'ensanglantait. Le corps encore féminin, en se recroquevillant, chercha à enchaîner à nouveau l'indocile adolescent. Dans son crâne, tous les chaos et tous les monstres se voulaient se frayer un passage dans le sillage de ce petit con de Sevastian. « Putain, casse-toi. Casse-toi, tu n'es pas moi ! » Siffla la voix qui déraillait entre l'accent français et la note russe. « L'albinos, sors-le de ma tête ! » L'identité vacillait, se perdait dans les faux et les masques comme le corps se transformait. « Par tous les Rois, efface-le ! » Avant qu'il ne prenne toute la place.


Dernière édition par Vincianne de Lancastre le Dim 20 Mar 2016 - 2:38, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: (OCTIANNE) protège-moi.   (OCTIANNE) protège-moi. EmptyDim 6 Déc 2015 - 1:15

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protège-moi.
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L'odeur  se divise, la fragrance est différente, insolente, violente. Tu t'emplis le  cœur d'un nouveau parfum assassin, tu t'emplis d'elle, perdu, sensiblement perdu. « Elle est deux, les babines se retroussent, le regard furibond de l'animal glisse à travers tes yeux clairs. Je ne l'aime pas. Qui ? Le  loup montre les crocs, te piétinant, t'assiégeant d'une fièvre guerrière, meurtrière.  Lui. ». La  baguette est encore dressée, et sur le filament de tes doigts, la magie vrombit, gémit. Elle glisse & s'immisce sur le bord de ton cœur, navrante des même erreurs, des même peurs. La magie n'a jamais dérangé, elle est depuis toujours une fidèle alliée. Dans les yeux de ton père, elle n'est qu'une chimère tellement désirée, tellement aimée, jamais frôlée, jamais apprivoisée. Il a donc choisi les formules mathématiques aux formules magiques, il a choisi le hasard comme sort, quand tu étrangles la réalité d'un mot de trop. De lui, tu tires le respect, la responsabilité. De  lui, il y a une intégrité qui t'enlace, qui te dévaste. « Il arrive. ».  Toi aussi, tu l'entends, tu le sens. Tu le comprends.

Le  rire filtre, s’infiltre. Et la tâche s'étale, détale sous tes yeux clairs.  « Ta gueule, le lycan. »  , la  bête se hérisse, un  frisson te dévaste dans un tendre délice.  Enfin. Le  goût de la chasse & de la traque se fait sentir, ressentir. « Il veut que je ferme mes crocs sur son cou ? Avec grand plaisir. », le loup ronronne de plaisir, satisfait d'avance, réclamant son festin. Il s'avance déjà &  tu tires sur la muselière d'un  geste sec, précis, exquis. Couinements, ils se recroquevillent sous tes  yeux. Ils luttent. Ils s'accrochent, s'écorchent, s'effilochent. « Putain, casse-toi. Casse-toi, tu n'es pas moi ! » , les accents se brisent entre la  Russie & la France, se perdant dans le fil des horreurs, des douleurs. Il n'est pas elle, il ne sera jamais elle. Et le loup sourit, goguenard, belliqueux & orageux.  Lui aussi, gratte, mord, cherchant la sortie, grignotant les interdits. Affamé de  meurtres, déclamant les chaos, le manque d'ordre, il reste accroché, collé à ta peau, sur tous tes maux. Diviser pour mieux régner, tu sais qui de vous deux est le fou & le roi.  « L'albinos, sors-le de ma tête ! »  , la langue claque, s'arrachant à ton silence, à ta bienveillance ou ta malveillance. Que lui est-il arrivé ? Qui l'a détraqué ?

Enfant à l'esprit indocile, peu fragile, Vince n'avait que le devoir enchaîné à ses chevilles, à son obéissance au roi. Tu t'accroupis, souple, lent, patient. L'intérêt joue dans tes pupilles alors que les visages se mêlent, s'entremêlent, que Vince fait, défait, refait les mensonges, les songes. «Par tous les Rois, efface-le ! » , la langue claque, assassine, divine. Les doigts glissent dans ses cheveux comme dans les jeux d'enfant. Elle hurle au désespoir, au roi, te suppliant, t'électrisant d'un instinct paternel vorace, fugace. Les visages se confondent, inondant tes pupilles. « Mh. », la  tête se penche dans une fausse innocence, dans une funèbre bienséance. « Tu n'as pas dit s'il te plaît. Et je suis sûr que tu oublieras de dire merci.  ».  Peu déconcentré par les cris, tu as fait tes armes dans le sang, sur les pavés salis de douleurs, d'horreur. Il y a d'avantage un frisson d'excitation, de délectation dans ses jeux cruels. Une autre sensualité dont tu ressors toujours gagnant, infiniment puissant, pesant. « Et tu ne m'as pas salué, non plus. L'Angleterre t'a-t-il fait oublier la politesse en plus du bon sens ? », il y a une amertume sur ta langue, une écume de terreur sur la possibilité de la perdre, elle. Qui n'as-tu pas perdu ? Qui n'as-tu pas dû euthanasier ? « Je t'aide. La bonté te brûle les doigts. Mais n'oublie plus qui t'aide & à qui tu dois ta vie. ». Tout a un prix avec toi.

Et les pupilles se dilatent alors que tu te redresses. La baguette glisse, la magie s'écoule, la percutant de plein fouet. « Endoloris. », craches-tu une fois, dans ta froideur, dans ton élégance, dans ta (fausse) compassion. Tu la sens fleurir sur le grain de sa peau, à fleur de mots, alors que le corps se brise. Tu la mets au supplice. « Endoloris ! », lâches-tu dans un tremblement infernal, effroyable de ton bras. Et elle explose, s'impose grisant toute raison, toute question. Tu effaces, tu retraces.

Faiseur de royaume, tu la façonnes.
Tu la redessines ta Vince.

La magie retombe, tombe, rentrant dans ton corps alors que le loup s'endort, repu. Tu l'observes, tendu, suspendu. Qui est-elle ? Qui deviendra-t-elle ? Lentement, tu t'approches. Doucement, tu l'attrapes dans tes bras. La main glisse dans ses cheveux, tendre & aimante. Le cou est dessiné du bout de tes phalanges, le dos est calé contre toi. Les respirations s'apaisent. Elle sent encore la bête enchaînée. Elle sent encore ton cœur s'échapper, s'évader à même ta poitrine. « Qui est ton roi ? », la baguette est rivée sur la nuque, prête à asséner la mort, à frapper aux moindres tords. Tu ne peux pas te permettre de le regretter, d'hésiter. Les lèvres se posent à même son front ; « Réponds bien, ma princesse sauvage aux milles ravages. ». Tu as besoin qu'elle soit elle. Tu as besoin de la retrouver. Tu ne vas pas tolérer de la perdre, de vous perdre.
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MessageSujet: Re: (OCTIANNE) protège-moi.   (OCTIANNE) protège-moi. EmptyLun 25 Jan 2016 - 23:54

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Octave & Vincianne
« Did you hear the voice again? » « Yes. He whispers into my ears: use me and lend me your body. No, I'm sure it was give it back. »


(walk) ●●● Il était partout. Vincianne fermait les yeux, et c'était cette damnée rousse qui s'accrochait à ses rétines. Et il envahissait tout, piétait tout avec l'insouciance des gosses qui provoquent des fins du monde sans même le vouloir ou le voir. Du givre qui chassait le doré du blond jusqu'aux accents rudes qui épousaient sa langue insolente. « Mh. Tu n'as pas dit s'il te plaît. Et je suis sûr que tu oublieras de dire merci. » Le rire éclata, gonflé des certitudes d'adolescent, chargé de la morgue de Sevastian. Et l'argenté gagnait sur l'or, glaçait les blés des cheveux, trop courts entre les doigts d'Octave. Sevastian ne suppliait pas, il ne remerciait pas non plus. Il ne comptait pas plus sur les autres qu'on n'aurait pu compter sur ses doigts kleptomanes et sa langue mythomane. « Je t'aide. Mais n'oublie plus qui t'aide & à qui tu dois ta vie. » Sous les doigts, il s'agitait, l'insoumis bagarreur. Et contre la poigne d'Octave, les ongles s'enfonçaient, à la recherche du sang. Frappe, voulait Savastian. Tue, hurlaient les instincts carmins. « J'te dois rien. » qu'il claqua, le con inconscient avec sa rage aux lèvres. « T'es personne. » Savastian refusait l'autorité, les ordres. L'ordre. Celui d'Octave, celui du Roi, celui de ces autres qui n'étaient rien pour lui. Et dans l'esprit vacillant entre Russie et France, Vincianne éclata d'un rire plus brutal encore quand l'albinos crut gagner la partie. Il va te buter. Avec une satisfaction sadique, la promesse se gravait dans les pupilles dont l'azur explosa quand le sort s'élança. « Endoloris » Et la douleur mordit les nerfs, déchira les muscles, craqua les os. « Endoloris » Et l'air se refusa aux poumons, et Sevastian étouffa sous les supplices pourtant familiers à ce corps gravé d'une impitoyable discipline.

Crève.
Et le seul regret des traîtres instincts était que Sevastian s'efface sans saigner, sans exploser sous leurs crocs violents. C'était presque trop calme, ce vieux morceau de vie qui s'effaçait et ces hurlements qui s'étreignaient dans l'intimité de son crâne. Back off, you got your tribute.

Dans les bras qui la ramassaient et la rassemblaient, Vincianne gémit la protestation des muscles endoloris et des nerfs malmenés. Mais Octave n'avait jamais eu la pitié au coeur. Octave n'attendait pas qu'on trahisse pour sévir : « Qui est ton roi ? » Sous les doigts enroulés à son cou, sa voix éraillée n'était qu'un souffle de douleur que son parrain aurait pu écraser. Contre sa baguette, la nuque était indécemment fragile, prête à s'exploser en éclats sous un sort. Pourtant, ce fut le baiser contre la tempe qui la fit frémir. C'était le besoin d'elle dans ces lèvres rêches contre sa peau trop parfaite. C'était la demande silencieuse d'un père pour sa seule fille. « Réponds bien, ma princesse sauvage aux milles ravages. » Sur le souffle fébrile, le rire explosa avant de dérailler un peu, encore chancelant sous les nerfs grignotés et les cordes vocales ravagées. « Question stupide : il n'y a qu'un Roi. » Les autres couronnes ne comptaient pas. Les autres royautés ne valaient rien. Seule la France prévalait et trônait au-dessus de tous les autres. Ses doigts fins se glissèrent contre le poignet d'Octave, caresse légère qui défit la poigne terrible de la gorge avant qu'elle ne se tourne vers lui. Bleu contre azur, les yeux se rencontrèrent et elle vint recoiffer le blond saccagé de ses cheveux redevenus longs. « Ce n'est pas toi, on le sait tous les deux. » Le sourire familier vint creuser une fossette entre dévotion et insolence. Eut-elle été lycane qu'on l'aurait appellée Fenrir. Vincianne n'était pas de ces jeunes qui se laissaient toujours dominer par les aînés. Dans son admiration, elle traçait la rebellion des prétendants au trône.

Entre les doigts encore tremblants, elle tira sa baguette et un informulé vint rejeter la crasse du tissu souillé sur le sol. Prudente, Vincianne replia la main avant d'étendre à nouveau les doigts vers lui et de l'accrocher dans son sillage à nouveau. « Je t'expliquerai. » Les déboires, les fautes et les égarements. Cette vie qui s'imposent à elle, ce morceaux d'identité qu'elle n'a su dompter et les failles qu'elle n'a pas pu refermer. « Mais pas ici. » Pas au milieu d'une rue où n'importe qui peut les entendre. Surtout pas là où Morgana pourrait les espionner - et les iris céruléens glissent sur les alentours, cherchent la silhouette familière d'un grand chien gris. « On va chez moi d'abord. » L'Ecossaise était affreusement suspicieuse et soucieuse ces derniers temps. Elle n'en était pas à la suivre mais Vincianne avait vu l'idée se frayer un chemin entre les pensées belliqueuses de son amante. « Ah. Et merci. » Glissa-t-elle comme une dernière audace en s'installant au volant d'une voiture banale de citadins ordinaires.

Vincianne non plus ne remerciait jamais vraiment.


Dernière édition par Vincianne de Lancastre le Dim 20 Mar 2016 - 2:38, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: (OCTIANNE) protège-moi.   (OCTIANNE) protège-moi. EmptyMar 26 Jan 2016 - 19:45

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protège-moi.
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Et la magie t'enlace, te crevasse. La puissance se déchaîne, t’enchaîne. Dans une maîtrise parfaite, tu assènes, achèves de douleur, creusant la peur & les horreurs. Tu es habitué, sensibilisé à l'art des secrets imparfaits, insatisfaits, arraché à même la peau, arraché à même les mots, les maux. Et alors, s'entrecroise le malaise & les fausses détresses. Et dans ses yeux, il y a des mondes qui se détruisent, qui se réduisent. Brisée, façonnée, la France n'a jamais rien laissé au hasard. La France n'a jamais aimé les surprises, les caprices d'enfant. Et il est hors de question que tu laisses ce pays en ruine la pourrir, la détruire, la réduire. Il est hors de question que tu leur laisses ton enfant. Alors tu mords, tu tords le cou à la rébellion, à la conscience qui s'égraine en froides & cruelles passions, en pulsions.

Et dans le souffle chaud, tu la redresses, tu la dresses, la petite princesse sanglante, changeante. Elle rit brusquement, brutalement sur ses cordes cassées, sur son corps brisée. « Question stupide : il n'y a qu'un Roi. » . Et les muscles se détendent, se distendent. La baguette disparaît. Tu as confiance, tu retrouves ta confiance en elle. Il est le seul à compter vraiment, réellement. Il n'existe pas d'autre Roi, pas d'autres lois sous vos doigts. Et en douceur, ses phalanges paressent le long de ton poignet, de ses vérités ancrés, pressés dans les ventres. Elle défait la prison, le poison de ta raison d'un geste aisé, léger. Désinvolte, elle te connaît bien, elle te comprend bien dans ses mots ; « Ce n'est pas toi, on le sait tous les deux. ». Un soupire derrière la caresse d'un rire, d'un sourire. Elle se recoiffe, terrassant les derniers vestiges d'une violence nécessaire, grégaire. « Je crois qu'un autre doloris me démange la baguette. », casses-tu de cet accent très français, dans ce sourire conquérant, faussement insolent. Tu n'oserais pas, n'est-ce pas ? Et pourquoi pas?

Le sourire s'installe mutin, assassin. Avec une fausse légèreté, tu lui souris & pourtant, elle sait, tu as promis. Tu as juré, et tu ne t'es jamais parjuré. Le devoir reste accroché, pressé à tes chevilles. Et tu perçois le craquement, les doigts qui se plient & se déplient. Les souvenirs affluent, refluent. Tu les as tous tués dans ton sillage, dans tes mirages d'une mort froide & élégante avant de la récupérer, de la serrer à même ton cœur, envers & contre toutes les horreurs & les douleurs. Souffre-t-elle encore ? « Nous pourrions nous en assurer. », caresse la voix du Loup, dardant ses yeux bleus vers la blonde. Le Loup l'a toujours apprécié. Il sait ce qu'elle est. Il sait ce qui se cache & se dévoile en elle. Et peut-être de sa truffe humide, la juge-t-il comme un membre de sa meute, comme une camarade de jeu bestial, infernal. « Nous rassurer. », calcule-t-il, avouant silencieusement, prudemment sa faiblesse. « Je t'expliquerai. » , accroche-t-elle à tes oreilles alors que ses doigts se referment contre ton bras. « Tu as décidément beaucoup de choses à m'expliquer, Vince. L'humour glisse sous le sérieux de la conversation, des questions. Combien de vi(n)ces cachés dois-je traiter ? ». Combien de problèmes courent sur ses doigts ? Qui dois-tu éduquer, effacer, corriger ?

 «Mais pas ici. » « Les femmes aiment se faire attendre ». Pour ton plus grand (dé)plaisir. La patience s'étiole avec l'âge, s'étire sous les cordes d'une bête qui rogne ses chaînes, tes veines. Et le tatouage court, magique, se mouvant à même ta peau, électrisant les émotions, bannissant la tentation. Tu restes, droit, sévère, à des années lumières de la façade que tu exposes, imposes. « Doucement, on croirait que tu oublies que je suis vieux. Une note de tendresse alors que tu la suis doucement, tendrement. Et que tu redeviens cet enfant qui veut à tout prix chasser sa première créature. ». Et calmement, tu enroules tes doigts à son bras, effaçant la protection magique d'un murmure & d'un mot. « On va chez moi d'abord. »  , un sourire claire se trace & s'étire alors que tu t'enfonces dans la voiture très moldue. « Chez toi ? Trop d'honneur, love. », ironises-tu pourtant dans cette politesse chaude & lente, à la limite de l'indécence & des vieilles croyances. « Tu as passé le balais pour une fois ? ». Vincianne n'était, heureusement, pas connu pour ses talents ménagers.  « Ah. Et merci» , elle crisse entre insolence & excessive chance. Et tu lèves les yeux au ciel, cruel. « Ça me démange vraiment, tu sais. », caresses-tu dans un sourire pas aussi sympathique que le monde pourrait croire, le vouloir.

Tu la pulvériseras au moindre faux pas.
Tu la soumettras qu'importe où tu iras.

Et dans la voiture, le paysage file & défile. Londres dans son manteau gris disparaît, laissant place aux étendues vertes & sauvages. Et à même le nez, tu vois le Loup ronronner, observer. Il y a tant de proies à faire ici, tant d'espaces à visiter, à piétiner. Et la petite voiture s'arrête au abord d'un petit village couronné de quelques maisons simples & sans superficialités. « Charmant & dépaysant. Ne va-t-on pas être bien ici, love ? », et dans un silence parfait, vous redevenez des amants pour un tour, pour vous montrer alors que les pas vous mène à la petite maison. La porte s'ouvre & se ferme alors que d'un doigt, tu inspectes, suspectes ; « Il y a de la poussière, love. Tu fais une bien étrange ménagère anglaise. ». Et tu te poses sur le canapé, le faisant gémir de ses ressorts usés & usagés. « Alors, Vince, pourquoi avoir échoué ? », dans une simplicité dérangeante, épuisante, tu fais glisser les mots & ton manteau. La mission était pourtant simple, évidente. « Ou confonds-tu soudainement tête & corps entier & bien vivant ? ».

Va-t-elle t'expliquer, te prouver que tout n'est pas à jeter, à refaçonner ?
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MessageSujet: Re: (OCTIANNE) protège-moi.   (OCTIANNE) protège-moi. EmptyLun 21 Mar 2016 - 0:15

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Octave & Vincianne
« Did you hear the voice again? » « Yes. He whispers into my ears: use me and lend me your body. No, I'm sure it was give it back. »


(walk) ●●● « Je crois qu'un autre doloris me démange la baguette. » Le rire était éraillé, chargé de ces notes qui avaient manqué de dérailler totalement. Et l'enfant vacillante virevoleta sur ses talons, se hissa sur la pointe des pieds pour planter sur la joue d'Octave une bise entre l'affection et la moquerie. « Et pour punir quoi, donc ? La vérité ? » La provocation ne cachait même pas l'assurance inébranlable qu'il ne ferait rien. Malgré sa sévérité, la France n'aimait pas les punitions injustifiées, les violences irraisonnées. « Est-ce que c'est le loup qui te fait grogner ? » Est-ce que le moment où je devrais te tuer approche ? Octave avait beau être comme un père et le loup avait beau être un camarade dans le sang et les carnages, elle les tuerait tous les deux sans sourciller, sans se retourner. Pour les protéger.

Mieux valait elle qu'un autre.
Tout comme il valait mieux qu'elle tue Loup de sa lame.

(Peut-être qu'au fond, elle va toujours tomber pour les mêmes erreurs)
(Peut-être qu'au fond, elle tisse sa propre corde avec ces serments plus forts que ceux qu'elle a jurés au Roi)

« Tu as décidément beaucoup de choses à m'expliquer, Vince. Combien de vi(n)ces cachés dois-je traiter ? » Le sourcil s'arqua, l'insolence éclata au creux de l'azur des yeux alors qu'elle replaçait le blond indiscipliné derrière son oreille. « Je croyais que les pères n'aimaient pas connaître tous les secrets intimes de leurs innocentes filles ? » Souffla-t-elle, chassant les réels nuages de sa blague. Pas ici et pas maintenant étaient ses conditions et elle s'y tiendrait. Morgana n'avait pas besoin de savoir qu'elle était cassée et abîmée - ce qu'elle avait mis en jeu, ce qu'elle mettait en jeu. Vincianne ne pouvait pas prendre le risque que l'anarchisme de son amante déteigne sur elle - elle ne pouvait plus se permettre de laisser les mauvaises manières anglaises déteindre sur elle. « Les femmes aiment se faire attendre. » « Tu manques de patience comme dirait Mère, elle haussa les épaules, pas repentante pour l'attente qu'elle lui imposait : Tu chasses des proies trop faciles, il faut croire. Tu perds l'habitude de courir. » Cette femme dans le train était trop facile, de celles qui chutaient dans les jolis filets pas vraiment discrets et s'y empêtraient comme les héroïnes de romans à l'eau de rose qu'elles affectionnaient tellement.

« Doucement, on croirait que tu oublies que je suis vieux. Et que tu redeviens cet enfant qui veut à tout prix chasser sa première créature. » Doucement, la main vint tapoter sur les doigts enroulés à son bras. La protection tomba sur les masques d'un couple étrange, sur la complicité de cet homme trop mûr et de cette femme trop jeune qui s'engouffraient dans une voiture. « Chez toi ? Trop d'honneur, love. » Un haussement d'épaule s'esquissa alors qu'elle enfonçait la clé dans le démarreur fatigué. « Je te réserve mon canapé défoncé, il n'a jamais été prévu que j'aie des invités. Mais Bubulle et Dark Lord ont généreusement accepté de partager le salon avec toi. » « Tu as passé le balais pour une fois ? » Un rire. Bien sûr que non. Vincianne la guerrière n'avait jamais eu l'âme ménagère. Elle n'avait même pas totalement l'amour de l'ordre, en tous cas pas entre les quatre murs de sa maison. « Deuxième question stupide en moins d'une heure. Etes-vous vraiment mon parrain ? Ou c'est l'âge ? - Ah. Et merci. » Et le moteur crachota, l'orage ponctua sa moquerie. « Ça me démange vraiment, tu sais. » La voiture trembla quand le moteur démarra et dérangé, le sourire glissa sur le coin de la bouche rieuse « C'est ça la vie. C'est plein de petites frustrations qui grattent aux coutures, n'est-ce pas, chéri ? » Trois boutons appuyés, et un jazz mélancolique envahit l'habitacle, bouta le silence hors de la voiture par la fenêtre arrière qui fermait mal.

Sur les routes de campagne peu fréquentées, l'heure s'écoula au rythme de la musique interrompue et des silences à peine froissés par les ronrons du moteur vieillot. « Charmant & dépaysant. Ne va-t-on pas être bien ici, love ? » De la main, elle salua le voisin qui prenait son courrier. « Tu verras, le voisinage est très calme ici. Les gens très ce qu'il faut. » Vincianne prenait un malin plaisir à s'adonner à quelques démonstrations publiques d'affection, le plus souvent sans le consentement explicite de Morgana. De la maison mitoyenne, elle avait déjà repéré la petite vieille qui observait, l'oeil acéré et suspicieux, l'étranger que la Française ramenait encore à des heures pas normales. Avec un sourire, la blonde lui décocha un clin d'oeil avant d'entraîner son parrain à l'intérieur et de refermer la porte. « Il y a de la poussière, love. Tu fais une bien étrange ménagère anglaise. » Passant dans le salon, il ne fallut pas longtemps à Dark Lord pour venir japper sa joie de revoir sa maîtresse et courir à sa rencontre. « Un peu de modernité, voyons, dear. Puisque je suis étrangère et française, tu feras le ménage en bon anglais que tu aspires à être. » Au-delà du duché où les hordes de domestiques de la famille étaient là pour ranger et déranger ses affaires, il ne fallait pas s'attendre à la voir se soucier plus que nécessaire de ménage et de rangement. « Alors, Vince, pourquoi avoir échoué ? » Soudainement, le jeune chien sembla sentir le lycan qui venait d'entrer dans la pièce et de s'installer dans le canapé. Suspicieux envers cet inconnu comme envers tous, il se figea entre les jambes de Vincianne, fixant et jaugeant Octave. « Ou confonds-tu soudainement tête & corps entier & bien vivant ? » « Je ne confonds rien, et nous le savons tous les deux. » Ne me prends pas pour une idiote. « Tout à l'heure » Cet autre dérangeant, cette Russie égoïste. « Semble être la conséquence d'un hoquet magique que j'ai du mal à expliquer ou à situer dans le temps. » La main s'agita dans les airs. Peu important puisque Sevastian n'était pas elle, ne serait jamais elle. Ecrasé sous les Doloris, il n'était plus un danger, tout au plus une irrégularité dont la source était inconnue mais pas essentielle à connaître puisque le mal était désormais traité. « Je connais mes serments. Tous mes serments. Même renié, il reste un Lancastre, mon cousin. » Les Lancastre ne laissaient pas d'autres se charger de leurs mauvaises branches. Octave le savait, n'était-il pas ici exactement pour les mêmes raisons ? Vincianne était certaine que son père s'était chargé lui-même du père de Loup. Les Lancastre prenaient leurs responsabilités jusque dans l'élimination de leurs tares et de leurs travers. « Et je ne laisse pas d'autres toucher à ma famille. Le directeur voulait interroger Loup sur ses recherches ? J'ai jugé qu'elles ne serviraient pas la France et n'importe quel enfant serait parvenu à cette conclusion » Vincianne ne comptait plus les derniers souffles qu'elle avait étouffés, les cœurs arrêtés et écrasés. Elle avait piétiné des vies, jeunes et moins jeunes, pour le devoir sans jamais sourciller, sans jamais questionner. Mais sa France, ses idéaux ne seraient pas souillés par ça, et elle s'assurerait d'en détruire la moindre miette, le moindre soupçon. Ceci n'était pas Loup, et ceci ne serait jamais la France. « Mais si je me suis trompée et que les lavages de cerveau sont désormais acceptables de quelque façon que ce soit, tu peux me tuer. Je ne sers pas dans le but d'affaiblir et d'avilir la Couronne. »
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