☇ Avis sur la situation actuelle ; La guerre ? Quelle guerre ? Ah, vous appelez ces groupuscules de trouble-fêtes des opposants dignes du Magister ? A votre guise ! Ce n'est pas son cas. Plutôt porter une tenue deux jours de suite que de laisser un insurgé se balader sous ses yeux sans qu'elle n'en avertisse immédiatement la Brigade Magique du gouvernement actuel. Son égoïsme à lui seul sert d’œillères à la sorcière : depuis toujours, elle n'a que faire et que dire des réclamations de ses congénères. Au contraire, la longue et lente agonie dans lequel le Magister plonge les sorciers ne fait que remplir les coffres-forts qu'Adele Bones possède à Gringotts - le mal appelle le désespoir qui, à son tour, appelle au vice – le trafic des psychotropes sorciers ne serait pas aussi florissant en temps de paix (ah, ça y est, finalement ? Vous commencez à entrevoir la véritable personnalité d'Adele ?). De plus, la position de son père ainsi que son allégeance publique pour le gouvernement rendent son quotidien plaisant comparé à celui du petit peuple d'Angleterre. Et on la dit fière ? Certaines personnes devraient se regarder dans un miroir avant de venir la juger elle.

☇ Infos complémentaires ; La famille Bones nomme toujours ses enfants par un prénom se composant de cinq lettres. Seule Amelia, l'ancienne présidente du Magenmagot, dérogea à cette règle. Le père d'Adele ne lui en a jamais expliqué la raison Ɣ Hautaine, sensuelle, rancunière et jalouse : telles sont les qualités Vélanes avec lesquelles Adele a dû composer tout au long de sa vie Ɣ Tu ne pourras compter que sur toi-même : telle fut l'éducation qu'Angus Bones prodigua à Adele, de sa naissance jusqu'à sa majorité sorcière. S'il s'est battu bec et ongles pour récupérer sa progéniture des mains des Vélanes et est devenu la honte des Bones pour elle, il ne l'a pourtant pas élevé comme une petite fille à son papa : punitions sévères, encadrement quasi-militaire, prises de Véritasérum régulières, il a formaté Adele pour qu'elle devienne l'un de ses outils de Mangemort. Ɣ La fin de l'éducation d'Adele s'est soldée par un compte en banque bien garni et l'ordre de quitter le domicile familial le jour de ses dix-sept ans. En vingt ans, Adele n'a revu son père en chair et en os qu'une dizaine de fois ; leur relation père-fille est uniquement rythmée par leurs échanges épistolaires Ɣ Elle a obtenu une note Optimale lors de ses ASPICs de potions, botanique, défenses contre les forces du mal, soins aux créatures magiques et de sortilèges Ɣ Sa vie toute entière a été tissée autour de paradoxes qu'elle use (toujours) à son avantage Ɣ Adele peut prodiguer des soins sans baguette magique, à l'occasion (mais cela lui demande une concentration extrême et lui provoque des migraines ophtalmiques mémorables) Ɣ Publiquement, cette charmante sorcière peut égayer vos jours de pluie tout comme vos soirées barbantes. Dans l'ombre, Adele révèle sa véritable nature : celle d'une harpie qu'il ne faut surtout pas mettre en colère. Elle possède bien plus de tours dans son sac qu'elle ne veuille bien le laisser paraître – si elle ne détruit pas vos réputations directement, elle peut néanmoins détruire vos vies sans la moindre vergogne (physique ou psychique, votre intégrité en fait généralement les frais) Ɣ Son organisation est sans pareille : même ses moments de plaisir et d'amusement sont millimétrés à la seconde près Ɣ Adele se réserve une heure, de chaque jour, à la rédaction de ses lettres - elle utilise le réseau des cheminées uniquement pour ses activités clandestines (jamais la sienne, bien entendu) ou lorsqu'il lui prend l'envie de bavarder avec son amerloque d'ami, Joseph Fitch Ɣ Son dressing est agrandi au moyen d'une bonne demie-douzaine de sort d’Extension. Vêtements, chaussures, bijoux ou fragrances hors de prix,  elle commence à se demander s'il ne vaudrait mieux pas changer son boudoir en dressing secondaire, plutôt que de laisser sa pristine zone de beauté devenir tout aussi chaotique que la boutique de madame Giupure avant l'une des réceptions de l'Elite Ɣ Ses carnets d'adresses, tous remplis, sont aussi divers que variés – de bouche à oreille, et ce depuis sa sixième année à Poudlard, les sorciers se murmurent entre eux le nom d'Adele Bones lorsqu'ils n'ont plus d'autre solution, craignant les deux mots comme des Tabous du Magister. La Bones possède forcément le bon filon pour vous sortir de votre mauvais pas... mais n'oubliez pas que si vous lui demandez de l'aide, vous contractez automatiquement un pacte magique qui vous liera à elle. Comme l'épée de Damoclès, Adele est à double tranchant : elle peut amener au Paradis tout comme elle peut jeter en Enfer Ɣ Bon chic, bon genre, ses tenues sont toujours issue de la haute-couture sorcière et il lui serait impensable de porter des vêtements d'une saison passée ! Plutôt se casser une jambe que d'être démodée ! Ɣ Étrangement, elle croit en la divination – attention, ne la prenez pas pour une gourde ; elle sait très bien que lire entres les lignes est une qualité indispensable pour ce genre de pratique Ɣ Elle a été enceinte, un jour, à une autre époque, dans ce qui lui semble être une autre vie. L'enfant est mort-né Ɣ Elle adore le chocolat mais déteste les Chocogrenouilles Ɣ Adele, en plus de son Elfe de Maison, a possédé deux Rebuts - l'un d'entre eux était d'ailleurs utilisé pour les sales besognes liées à son activité de trafiquante de psychotropes – elle n'a ressenti aucun remord lorsque la Brigade Magique est venue récupérer ses esclaves, plus paniquée à l'idée d'avoir été mise sous Impérium que du sort de ses Rebuts. Elle s'est même rendue à leur  exécution (qu'elle ne fut pas sa déception lorsque les Portoloins du gouvernement la firent atterrir en zone sécurisée après l'attaque des Insurgés) Ɣ Adele connaît l'emplacement d'Avalon, l'île légendaire. Sans doute une information livrée en même temps que son ADN. Pourtant, elle n'a jamais fait part de cette information à qui que ce soit, pas même à son père. Avalon est un secret qu'elle emportera très certainement dans la tombe Ɣ Énigmes, quêtes, qu'ils soient réels ou légendaire, Adele a toujours adoré résoudre des mystères : c'est certainement pour cela qu'elle décide d'intégrer les  rangs du services des empoisonnements de Ste Mangouste seulement deux ans de service (les sorciers ne manquant jamais d'imagination -ou de stupidité- pour créer les potions les plus néfastes au système immunitaire sorcier) Ɣ L'eau est son élément favori : mer, rivière, fleuve, océan, étang, lac, pluie, sous toutes ses formes, l'élément liquide la rend particulièrement joyeuse Ɣ Prétextant un sentiment d'insécurité, Adele reprend contact avec sa cousine, Amelia Bones, en 1995. Elle correspondra pendant presque six mois avec sa Némésis dans le seul but d'offrir une possibilité aux Mangemorts d'assassiner la présidente du Magenmagot (elle a très vite oublié le chantage des disciples du Lord par lequel tout a commencé). Néanmoins, apprendre la mort d'Amelia dans la Gazette du Sorcier provoqua une sensation de vide en elle : Adele commençait à apprécier leur relation épistolaire (ne vous méprenez pas, elle appréciait les lettres, en aucun cas son idiote de cousine) Ɣ L'éradication de la branche principale des Bones a commencé avec Angus Bones, le père d'Adele, dans les années 70. C'est lors de son rite d'initiation pour devenir Mangemort qu'il assassine froidement son neveu, Edgar Bones - membre émérite de l'Ordre du Phénix - en 1978 (tuer la famille de ce dernier, son propre frère ainsi que sa belle-sœur fut certainement le plus beau cadeau qu'il ne se soit jamais offert). Elle s'éteint définitivement en 1999 (avec Susan Bones) lorsqu'Adele profite de la descente punitive des Mangemorts au Manoir Abercrombie pour racheter sa place au sein de la nouvelle société magique Ɣ tbc Ɣ

❝ Nothing compares to you ❞Deux mots sur l'IRL
Appelez-moi Janus ou la nana aux mille et uns visages. J'ai toujours 23 ans, je viens de la rase campagne et j'ai connu le forum via l'autre folle, là-bas. Si tout va bien vous me verrez connecté(e) 10 jours sur 7. Je veux bénéficier de l'aide d'un parrain ou d'une marraine : [x] oui / [x] non ( ). Un dernier mot ? GIRL POWER   .

« Père ? »? « Oui, Addie ? ». Sur ces mots, la petite fille posa sa plume dans son support d'ivoire et tourna la tête vers son géniteur. Angus Bones était assis dans la bergère en velours bleu, le fauteuil dans lequel elle adorait tant se pelotonner en hiver, à cause de la chaleur émise par la cheminée marbrée près de laquelle le fauteuil avait été placé. A cette période de l'année, l'âtre était malheureusement aussi éteint et froid que la mansarde dans laquelle logeait Fizzy, leur Elfe de maison. Du haut de ses cinq ans, la petite Adele pinça ses lèvres entre elles, hésitant encore sur la façon dont elle pourrait questionner son père. « A quoi ressemblait Mère ? ».

A peine eut-elle terminé de formuler sa question que la brunette comprit, trop tard, qu'elle n'aurait jamais dû aborder le sujet.

Lentement, l'homme interrompit sa lecture et referma les pages de son grimoire, effleurant la riche couverture de la paume, prenant une profonde inspiration en même temps. Sans même lever les yeux vers elle, il lui ordonna, « Viens ici ». Aussi calmement que possible, comme il le lui avait apprit, elle se leva de sa chaise et la rangea sous le plan de travail du meuble en bois d'ébène. Avec grâce, elle marcha vers son père et se positionna respectueusement devant lui, passant l'une de ses petites mains contre la doublure de sa robe afin de la rendre présentable devant lui. Sans sourciller – il n'aimait pas les marques d'hésitation - Adele releva la tête et planta son regard dans celui de son patriarche. La dernière fois qu'il lui était arrivé de ne pas lui parler en face, il l'avait privé de repas durant une journée entière. Le souvenir de son petit estomac tordu par la faim lui interdisait d'éviter encore, ne serait-ce qu'une seule fois, son regard insondable.

Les gestes d'Angus la surprirent alors plus que de raison : de sa main lourde, il lui attrapa  tendrement le menton et plongea ses yeux dans ceux d'Adele : le bleu électrique des Bones se confronta à l'ambré de la petite fille. « Elle avait tes yeux... ». Le regard troublé, effrayant, de son père se métamorphosa une nouvelle fois pour revêtir son habituelle sévérité. « Pourquoi me demandes-tu cela ? ». Adele porta ses deux petites mains derrière son dos et n'osa rien prononcer de plus. « Réponds », ordonna la voix rauque dans toute la pièce, gagnant d'un octave dans l'irritation du moment. S'humectant les lèvres, la gorge sèche, Adele se mit à tortiller ses doigts entres eux tout en murmurant : « Je fais des rêves... », « Quel genre de rêves ? », « Je… Je ne sais pas. Je vois des femmes, parfois. Et souvent, l'une d'entre elles se démarque des autres et je... », « Depuis quand ? », « Je... », « Depuis quand, Adele ?! ». Le visage poupin se ferma, les lèvres se scellèrent.

« Très bien. FIZZY ! ». Plop. « Oui, Maître ? ». Adele jeta un regard terrifié vers l'Elfe courbé avant de reporter son attention sur son père. « Cinq coups », lança-t-il à l'attention de l'Elfe, ne quittant pas des yeux le visage suppliant de la gamine. « Bien, Maître ». Le regard suppliant de l'hybride. « Une fois que tu en auras terminé, tu iras porter une lettre à l'un de mes vieux amis. A partir de demain, il nous fournira en Véritasérum. Tu iras chercher les stocks chaque semaine », « Bien, Maître », « Qu'elle hurle, Fizzy, ou tu subiras le même sort », « Bien, Maître ».  Dans une dernière révérence, l'Elfe attrapa la menotte d'Adele et l'entraîna hors de la bibliothèque. Les larmes se mirent à rouler contre la pâleur de ses joues. Addie ne comprenait pas comment une même main pouvait à la fois la nourrir et à la fois la meurtrir.

Il restait à Adele Bones douze ans pour le découvrir.

« Adele... ». La nuit était tombée depuis des heures sur les landes écossaises. Où se trouvaient les élèves de sa maison ? Très franchement, elle s'en moquait. Tout ce qu'elle souhaitait, là, tout de suite, immédiatement, ne relevait pourtant pas du domaine divin, ne requérait pas de miracle extraordinaire. « Adele… ». La journée avait été rude, froide et longue. Pour couronner le tout, l'élève de troisième année Bones avait été convoquée dans le bureau d'Horace Slughorn, son directeur de maison, avec pour seule explication qu'il avait une information de la plus haute importance à lui communiquer. « Adeeele... ». Si les simagrées du professeur de potions avaient pour habitude d'exaspérer la jeune fille, elle ne pouvait décemment pas ignorer le bonhomme : n'était-il pas faiseur de réputations, après tout  ? Intégrer le Club Slug était l'un de ses principaux objectifs, depuis sa toute première année à Poudlard. « Adeeeeele... ». Tristement, il ne lui avait pas réservé sa place dans son club très prisé mais bel et bien l'annonce d'une triste nouvelle… « Adeeeeeeeeeele ». Son cousin, Edgar Bones (ainsi que sa famille) avait été sauvagement assassiné le matin-même « Adeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeele... », « QUOI ?! », aboya-t-elle en repoussant ses draps de soie et en jetant un regard meurtrier vers sa camarade de chambrée, Dolores Ombrage.

Une journée longue, froide, rude, fatigante et décevante ne pouvait décemment pas se terminer sur la voix geignarde de cette idiote d'Ombrage. Merlin, finalement, elle demandait un miracle : foudroyez-la sur le champ !

« Bones, tu vas la fermer, on essaie de dormir... » , « Tu peux me dire qui est ce 'on', Grumpy Chick ?! ». Une troisième élève passa la tête à travers les tentures émeraudes de son lit à baldaquin, balaya du regard l'ensemble de leur chambre pour finalement se laisser retomber sur son matelas, ne prenant pas la peine de refermer les rideaux qu'elle venait tout juste d'ouvrir. D'une voix engourdie, elle répondit à la brunette, « Nevermind, elles sont certainement en train d'errer dans le château, un pari pour savoir... » , « Le couvre-feu est passé depuis longtemps. Elles ne devraient pas êt... », « Qu'est-ce que tu veux, à la fin, Peggy ? ». La bonbonne rose se pinça les lèvres (étouffant un juron qu'Adele lui ferait regretter le lendemain même) et se désintéressa de la troisième fille pour se retourner vers Adele. De son plus beau sourire (un rictus affreux compte-tenu de ses pommettes), de sa voix mielleuse (Adele supporterait mieux le crissement d'une craie contre un tableau noir), elle entama sa diatribe, heureuse de pouvoir enfin avoir  l'attention de Bones pour elle. « Je t'ai attendu aujourd'hui à la bibliothèque. Que dirais-tu de créer un nouveau prototype de plume ? J'ai imaginé différentes compositions d'encres pour les accompagner... », « Are you kidding ? », « Ai-je l'air de rire ? ». La troisième fille avait de nouveau passé la tête au-travers de ses tentures émeraudes pour jauger avec dégoût la silhouette de Dolores.

L'expression d'Adele se fit étonnée et, étrangement, angélique, « Oh. Pardonnes-moi, Dollie ! Je t'avais complètement oublié… mais… il me semblait que que ce devoir-là était pour le mois prochain, non ? », « Oui, Addie mais... », le sourire d'Adele s'effaça lentement et son regard ambré devint aussi noir que le Lac qui surplombait les quartiers de Serpentard. « … j'ai pensé qu'il valait mieux prendre de l'avance donc... », Bones se leva de sa couche et attrapa sa baguette en chêne blanc du bout des doigts. « … je me suis permise de choisir notre sujet de recherche, connaissant les goûts du Profes...», « Accio Foulard ! », d'un même mouvement, Adele attrapa le foulard rose d'Ombrage et grimpa dans le lit de cette dernière, lui fourrant le tissu entres les dents pour la faire taire.

Si les sorcières de ce dortoir avaient appris à redouter les sorts d'Adele, elles savaient qu'utiliser ce surnom était tabou, au risque de faire entrer l'hybride dans une colère noire. A croire que l'information n'était pas parvenue jusqu'aux oreilles de Miss Peggy. Enfonçant sa baguette dans la joue charnue de Dolores, elle persifla froidement : « Je ne m'allierais jamais à toi, Crapaud ! Et écoutes-moi bien, maintenant : si j'entends encore – ne serait-ce qu'une seule fois – le mot 'Addie' sortir de ta bouche, je te jure que des plumes, tu en auras pleins le postérieur ! On s'est bien comprises ? ». Les sourcils froncés, elle enfonça un peu plus loin sa baguette dans la peau de la muette pour l'obliger à répondre. D'un mouvement vif, Ombrage hocha rapidement de haut en bas de la tête, observant du coin de l’œil la baguette de la Bones, qui lentement mais sûrement s'éloignait d'elle. La troisième fille ne se rallongea que lorsque Adele eut tiré les rideaux de son lit, le baldaquin la protégeant de la bonbonne rosée.

Une journée longue, froide, rude, fatigante et marquée officieusement par le nouveau statut de son père ne pouvait décemment pas se terminer sur les paroles de Dolores Ombrage.

« Tu as bientôt terminé ? ». Adele releva à peine la tête de la Gazette du Sorcier, jetant un regard exaspéré vers la créature qui se pavanait dans sa cuisine. Les yeux émeraudes se plantèrent fermement dans les siens. « Pardon ? » , « De lire La Gazette ! Franchement, des loups-garous à la solde de sorciers ? C'est risible... ». L'hybride leva les yeux au ciel et referma cérémonieusement les pages du quotidien pour le déposer sur la table, plantant avec provocation la page sur laquelle elle s'était arrêtée devant la mine dégoûtée de l'ensorceleuse. Cette nouvelle conquête ne semblait pas vouloir décoller de son appartement  : si les attaques verbales ne faisaient aucun effet sur elle, lui mener la vie dure la chasserait peut-être de son havre de paix situé sur le Chemin de Traverse. « Tu n'es pas sensé être de sang-mêlé ? » , « Et toi ? Tu n'es pas sensé porter tes propres vêtements ? Je commence à en avoir assez de demander à mon Elfe de nettoyer toutes les tâches que tu t'évertues à faire apparaître sur mes robes de chambre ! ». Pour seule réponse, Adele reçut l'écho cristallin du rire de la tentatrice. « Je vais prendre une douche avant d'aller au boulot. Tu me rejoins ? ». Bones ne bougea pas d'un pouce mais s'avoua néanmoins une chose : si cette idiote commençait totalement à lui taper sur le système, ses lèvres étaient à elles seules une raison valable pour qu'elle ne la fasse pas déguerpir de chez elle à grands coups de Diffindo.

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Avec le temps, de nombreuses observations et l'habituelle augmentation d'admissions, la Guérisseuse Bones avait fini par se faire à l'idée : les sorciers profitaient de l'été pour s’entretuer. « De quelle couleur était votre café ce matin ? Noir ? Légèrement marronné ? Avec des reflets ? ». Pour seule réponse, le cinquantenaire se remit à vomir dans la bassine auto-nettoyante qu'on lui avait fourni à son arrivée. Répugnée, Adele se força à maintenir son expression détachée, masque d'impassibilité inaltérable lors de ses gardes, plutôt que de vérifier le contenu de l'estomac de son patient. Les vomissements étaient, sans aucun doute, le symptôme d'empoisonnement que la jeune femme haïssait le plus. « Je… je ne sais pas… J'y ajoute toujours du.. oh... ». Par réflexe ou par simple stupidité, il vomit une nouvelle fois… directement sur Adele. Elle ne put s'empêcher de grimacer cette fois-ci. Tout en secouant ses mains souillées dans le vide, elle ordonna à son stagiaire Médicomage : « Tu vas me nettoyer tout ça et lui donner une dose d'Antidote aux poisons communs. Je vais me changer. Je te montrerais les examens complémentaires à réaliser dés mon retour ». Une dizaine de minutes plus tard, lorsque Bones réintégra la chambre de son patient, elle trouva le cinquantenaire complètement amorphe et l'apprenti… absent. « Mais quel crétin ! ». Que les sorciers confondent des couleurs, Adele voulait bien le concevoir. Qu'un stagiaire du service des empoisonnements par potions et plantes confonde une potion sédative avec de l'Antidote, c'était inacceptable. Son envie d'étriper son nouvel élève se volatilisa lorsque le cinquantenaire commença à s'étouffer dans ses propres vomissures. Cet apprenti-Médicomage allait en récurer, des bassins, avant de pouvoir espérer remettre la main sur un malade un jour. Et manuellement, en plus. Foi d'Adele Bones !

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« Je dois bien l'avouer : si Adal n'avait pas lui-même apporté cette lettre, j'aurais cru à une mauvaise blague ! » , « Tais-toi et masses-moi les épaules, veux-tu ? J'ai l'impression d'avoir rencontré un Saule Cogneur en passant par ta cheminée... ». Un rictus moqueur sur les lèvres, le sorcier déposa les deux verres de vin sur la table de chevet et prit place derrière Adele : elle laissa échapper un soupir de contentement lorsque les mains de son amant effleurèrent ses épaules dénudées. Au bout de quelques minutes, il s'étonna : « Il va bientôt être une heure » , « Et alors ? » , « Et tu es toujours dans mon lit. Tu es sûre que ça va ? ». L'hybride soupira lourdement et attrapa les avant-bras du sorcier pour les passer autour de sa taille. Elle cala son visage dans le creux de son cou pour y respirer son odeur et, après avoir fermé les yeux, elle lui répondit : « J'ai passé une journée épouvantable. Et une Goule ne veut pas décamper de chez moi. J'ai des chances de la voir endormie si je ne rentre pas trop tôt... Elle va se lasser. J'espère. Sinon, je risque de la tuer de mes propres mains ». Silence. Puis, au bout de quelques minutes, Adele jeta un coup d’œil curieux vers le sang-pur qui continuait de l'étreindre. « Quoi ? » , « Toi ? Est-ce que toi, tu vas bien ? » , « Pourquoi me le demandes-tu ? » , « Tu m'inquiètes… En temps normal, tu n'aurais pas hésité une seconde avant de me balancer l'une de tes répliques cinglantes. Alors ? » , « Je n'ai rien à dire, Bones ». Sa seule réponse fut de lui lancer un regard plus lourd de sens encore. « Tu ne t'es jamais plainte, avant : c'est la première fois, depuis que je te connais, en des années, que tu te laisses aller... », le regard d'Adele se troubla un instant avant de reprendre sa teinte ambrée habituelle. « … alors non, Adele. Je ne vais rien dire ». D'un mouvement de baguette, il éteignit toutes les bougies de la chambre, abandonnant ainsi l'idée de boire un dernier verre avant son départ. Dans l'obscurité, il l'attira contre lui et lui embrassa la tempe. « Bonne nuit, Bones ». Et le silence les borda définitivement.

L'ambre était  animé par les flammes.
Le regard de l'hybride restait englué, hypnotisé, par les formes qui jonchaient le sol.
Seuls les crépitements restaient audibles dans ce silence de mort.
Seule la respiration calme et sereine d'Adele entrecoupait la mélodie funeste des dernières braises.

Depuis quand était-elle là ? Des heures. Pourquoi ? Pour faire taire la colère, la rage, qui coulait dans ses veines depuis toujours. Comment y était-elle parvenue ? Après des mois de recherches, de traque, de menaces. De survie. « Adele ? ». Qu'avait-elle obtenu finalement ? Sa place.  Adele Bones avait toujours adoré l'eau. Et pour la première fois de sa vie, « Adele ?! » elle s'était laissée séduire par le feu. « Bones ! ». Les yeux ambrés récupérèrent leur habituelle neutralité lorsque l'hybride sortit de sa léthargie. Ne quittant pas pour autant des yeux les corps calcinés, recroquevillés, au sol, la trentenaire serra la main que Joseph Flitch avait posé sur son épaule. Un maigre sourire étira ses traits fatigués lorsqu'elle remarqua l'expression inquiète qui marquait le visage du Râfleur.

Bien que défaite, Adele conservait l'allure précieuse qui la suivait depuis son enfance. Qu'on lui vomisse dessus ou que des tâches de suie viennent entacher ses vêtements, sa peau, elle continuait de mouvoir le moindre de ses membres de façon distinguée, presque royale.

« Ça va ? », lança-t-il brusquement en voyant la jeune femme glisser une nouvelle fois vers l'ailleurs. « Oui » , « Tu es sûre ? » , « Je vais bien, Fitch ». Sur ces mots, il s'éloigna de quelques pas et fourra ses mains dans les poches de son uniforme. Son regard se posa à son tour sur les sept corps alignés par-terre. La seule chose qui pouvait encore les distinguer les uns des autres résidait uniquement dans la différence de taille, de corpulence, avec lesquels ils déambulaient tous de leur vivant.

« Vous êtes arrivés il y a longtemps ? » , « En même temps que le soleil » , « Tu peux être plus précis ? » , « Dix minutes sur les lieux. J'en ai perdu cinq pour te faire émerger » , « Désolée » , « Tout pour toi, ma Grande. Alors ? C'était comment ? » , « Infernal » , « Tu as participé à la sauterie ? » , « Oui » , « Lesquels ? ». D'un mouvement de tête, elle indiqua les formes les plus à droite de cette étrange file indienne. « Mon cousin, Albet. Sa fille, Susan » , « C'est toi qui les a tous mit là ? » , « Oui » , « La boucle est bouclée, alors ? ». Silencieusement, elle acquiesça de la tête. « Alors… pourquoi tu fais cette tête d'enterrement ? » , « Il y a quelque chose que je ne comprends pas, Joe » , « Je me disais bien aussi ! Qu'est-ce que c'est ? ». Les sourcils froncés, l'air grave, elle se tourna légèrement sur la droite pour plonger l'ambre assombri de ses yeux dans ceux de Joe. « J'ai fait tout ce qu'il fallait : j'ai suivi les indications de mon père, j'ai conservé ma place dans la société du Magister. J'ai tué les derniers membres de la branche principale des Bones, cette nuit... » , « … et ? Qu'est-ce que tu ne parviens pas à comprendre ?  » , « Si j'ai enfin atteint mon objectif, accompli mon rêve, alors... pourquoi la colère est toujours là ? ». Joe ne répondit rien. A la place, il haussa les épaules et sortit sa baguette magique de l'une des poches de son uniforme : le seul Mangemort présent, un déchu, s'époumonait à force d'essayer d'attirer son attention. « On t'appelle, je crois » , « Ouep… Des ordres, mon capitaine ? » , « Aucun. Faites ce que vous avez à faire. Ils m'ont juste laissé une directive... » , « Laquelle ? » , « Laissez-les bien en vue. Ils veulent faire passer un message. » , « C'est pour la nécro' ? ». Un rictus se dessina sur ses lèvres devant la tentative de son ami, hésitant, à laisser son tempérament taquin prendre le dessus dans un tel contexte macabre. « Pour les insurgés. Et les sorciers. 'Voilà ce qui arrive lorsqu'on s'oppose au Magister' ».

Adele confia sa baguette magique à Joe avant de s'éloigner. « Tu ne comptes pas te jeter du haut d'un pont, j'espère ? » , « Pourquoi je ferai ça ? » , « Tu m'as filé ta baguette, là, au cas où tu n'aurais pas remarqué ! » , « Il faut croire qu'elle n'était pas prête à tuer ! » , « Et toi ? » , « Tu passes ce soir ? ». Et elle transplana, sans attendre de réponse, quittant le domaine des Abercrombie comme si elle n'y avait jamais mit les pieds.

Contrairement à sa baguette en chêne blanc, symbole de la Nature, protecteur de toutes formes de vie, Adele Bones était prête à anéantir sans le moindre remord.

Elle avait juste dû réduire au silence le quart de Vélane qui hurlait, de concert, avec Susan Bones lorsque les flammes léchaient, pernicieusement, les contours de son corps amaigri.

Lorsque Joseph Fitch arriva chez elle ce soir-là, il remarqua immédiatement la nouvelle baguette magique que l'hybride tenait entre les mains. Sage, il jugea utile de taire la remarque qu'il crevait d'envie de lui balancer (comme l'on balançait un message de détresse en pleine mer) : le bois d'If serait parfait pour semer, simplement et efficacement, la Mort tout autour d'elle.